LTA Etre jeune en 2016, fun ou galère? Café Débat contradictoire

CAFÉDÉBAT
ETRE
JEUNE
EN 2016
FUN OU GALÈRE ?
Association loi 1901 Le Temps d'Agir
Mobile +33(0)6.79.88.32.10
Siège social : 24 chemin de la Prade 09120 Rieux de Pelleport
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p.

Les 8 et 9 juillet 2016, Lisa Bergeron (association Le Temps d'Agir –
Ariège, France) et Danielle Acker (association Myrtil – Angers,
France) ont rencontré un groupe d'une quinzaine jeunes
accompagnés par Lazard et Audrey, animateurs du Bureau de
Consultation Jeunesse de Montréal (Québec).
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'un échange de pratiques
d'Education Populaire qui se poursuit lors du Forum Social Mondial
qui aura lieu du 9 au 14 août 2016 à Montréal.
Face à une situation imprévue, nous avons apporté des
changements au programme initialement prévu. Le groupe
poursuivra donc ses échanges à Montréal, après avoir participé à un
Café Débat à Lille (France), animé dans des conditions
exceptionnelles par Lisa et Danielle.
Fort d'une capacité à gérer les imprévus dans l'urgence, en
cherchant à conserver le sens des actions d'éducation populaire, le
groupe a relevé un premier défi de taille : s'écouter, entendre les
points de vue de chacun, prendre en compte les désaccords pour
définir ensemble les bases d'un travail de qualité.
Cette aventure restera un moment inoubliable avec des anecdotes
à croquer ! La suite au prochain épisode.
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LA MÉTHODE LTA
PORTEURS DE PAROLE.
Il s'agit de recueillir et d'exposer les paroles citoyennes : habitants, passants,
usagers tous sont invités à répondre à une question inscrite sur un grand panneau
de couleur. Cette question invite à la discussion. Au débat d'idées. A s'exprimer et
à dialoguer en dehors des lieux habituels de prise de parole. Loin d'être juste
l'affichage de points de vue différents, les porteurs de (la) parole permettent
d'échanger sur ce qui a forgé l'opinion de chacun. C'est l'histoire d'une idée. Ce sont
des morceaux de vie qui s'exposent et colorent les places publiques.
CAFÉ DÉBAT.
Le café débat est un moment d'échange et de construction collective autour d'une
question, où chacun est conférencier à intelligence égale. C'est un espace où les
participants sont invités à échanger leurs savoirs à propos de la question qui leur
est proposée. Puis dans un aller-retour avec l'ensemble du groupe, ils sont amenés
à écrire des réponses possibles et se mettre d'accord sur les points de désaccord.
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EN 4 TEMPS
THÉÂTRE FORUM.
L'atelier citoyen permet de trouver des alternatives concrètes à une situation
problématique, mise en scène par les participants. L'idée est de pouvoir, par la
suite, étudier, les conséquen-ces des changements et d'être en position de
formuler des propo-sitions, sans consensus, lesquelles seront adres-sées aux
concernés ; elles peuvent être appliquées localement. Chacun propose sa vision
de manière active, en venant enrichir la scène construite avec la méthode du
théâtre forum : si ce que je vois ne me convient pas, je viens remplacer la
personne de mon choix pour jouer ma proposition.
RELEVÉ DES PROPOSITIONS.
A la fin du forum, un temps est consacré à la rédaction d'un relevé de propositions
concrètes individuelles, engagement adressé à soi- même ou à des tiers. Il permet
aussi de poser par écrit les notions que nous avons abordées en se demandant ce
que l'on a appris et compris. Plus qu'un compte rendu, cette matière peut dessiner
les contours des suites à donner et permettre de faire un bilan quelques temps
après sa rédaction.
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ETRE
JEUNE
EN 2016
FUN OU GALÈRE ?
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Café débat
au Foyer
des jeunes
travailleurs
de Lille
avec le BCJ
de Montréal
(Québec)
Les participants, 4 par table, ont eu l'occasion de réfléchir à la
question posée.
Qu'est ce qui est fun aujourd'hui ? Les sorties, le cinéma, les
études, le système social, l'indépendance (avoir le permis, un
logement...).
Pourtant, l'âge peut jouer des tours et nous rendre victime de
violence, de harcèlement ou de situations que l'on subit sans
pouvoir trouver comment les dépasser.
Chaque table a alors posé une nouvelle question, formulée
différent après un temps d’échanges, correspondant mieux à
leur questionnement. Puis, les tables ont tiré au sort les
nouvelles questions et pris un moment pour y apporter des
réponses.
Les réponses possibles listées ci-dessous ont été rédigées
sans consensus.
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- Les jeunes rencontrent plus de difficultés psychologiques. Sans
être stable psychologiquement, ce n'est pas possible d'avancer
économiquement.
- Le côté psychologique se retrouve partout (école, travail,
maison...) mais surtout dans la tête. Si on n'en parle pas, on ne fait
que s'enfoncer et s'ajouter des difficultés.
- Economique puisqu'un jeune avec aucune expérience de travail
a plus de difficultés à trouver un emploi qu'un diplômé ou qu'un
jeune ayant déjà travaillé. De plus, un jeune sans emploi et sans
argent de poche (fourni par ses parents) peut facilement tomber
dans le crime.
QUESTION
REFORMULÉE
Est ce que
les jeunes
rencontrent plus
de difficultés/défis
au niveau
psychologique
(discriminations/
dépressions...)
ou au niveau
économique
(conditions
de vie) ?
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QUESTION
REFORMULÉE
En quoi et comment
les jeunes peuvent
aider leur pays ?
- Au niveau économique, en travaillant et payant des impôts et
taxes....
- Au niveau politique, en participant à la vie citoyenne et en allant
voter ou contester une loi...
- Au niveau communautaire, en s'impliquant dans des structures,
parrainant des projets et individus...
- En s'instruisant et en s'éduquant (à l'école mais aussi à la
maison, en communauté, au travail...)
- Question reformulée : est ce que l'environnement dans lequel
nous sommes élevés influence la qualité de notre jeunesse ?
- Oui, quand on est entouré de mauvaises personnes, on a
tendance à virer mauvais.
- La famille aussi influence beaucoup la qualité de vie.
- La société dans laquelle nous vivons influence aussi notre
qualité de vie.
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- Oui, nous avons de nombreux moyens pour communiquer
- Oui, nous pouvons nous investir dans de nombreuses
organisations, programmes ...
- Oui, nous avons accès à différentes cultures
- Oui, nous pouvons facilement partager des données et
nous instruire
QUESTION
REFORMULÉE
Etre jeune
est-ce
avantageux
en 2016 ?
- Oui, nous pouvons rester informés
- Non, nous sommes le fruit des baby-boomers et nous allons
payer le vieillissement massif de la population.
- Non, nous sommes trop addicts aux nouvelles technologies, qui
peuvent nous abrutir dès le plus jeune âge.
- Non, nous sommes une génération anti-sociale.
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Après ces échanges
à quatre, chaque
table a lu
sa nouvelle
question et les
réponses possibles
qu'ils souhaitaient
apporter dans un
premier temps.
Alors nous avons pu
débattre et nous
écouter, sans
chercher à nous
mettre d'accord.
Voici ce qui
ressort de notre
discussion et de
nos échanges
informels.
NO
US
Nous sommes
fiers que
tous ces points
ne fassent pas
l'unanimité.
Ils reflètent
la richesse
et la diversité
de ce qui fait
notre
humanité.
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COMMENT
TRANSMETTRE
LES CONNAISSANCES
SANS RISQUER
L'OVERDOSE
D'INFORMATION
La génération québécoise actuelle, comme la
génération française, est issue de la génération des
baby-boomers, vieillissante aujourd'hui, et qui laisse
aux jeunes, ici et ailleurs, un monde où les enjeux
sociétaux et environnementaux nécessitent un
changement profond de pratiques.
Si les jeunes sont l'avenir du monde, ils dénoncent
alors les forts investissements de l'Etat en matière de
santé et d'accompagnement de la vieillesse, avec
parfois un désengagement des politiques jeunesse et
citoyenneté. Toutefois, le cadre dans lequel nous nous
enfermons n'est-il pas pour autant celui qui nous
permet de nous en émanciper en étant créatif ?
Ce changement de monde recherché passe par
l'individu, avant de pouvoir être transmis à son
environnement proche (famille, amis, collègues,
élus...)
réellement enseignées aujourd'hui. Les organisations
communautaires (associations) et les acteurs de
l'éducation populaire favorisent aussi cette
transformation sociale en renforçant le pouvoir d'agir
de chacun.
Malgré des limites floues entre l'éducation et
l'instruction, une partie des jeunes d'aujourd'hui est
très sensibilisée aux causes écologiques et cherche
comment apprendre à la génération actuelle et la
prochaine, les gestes qui permettent de protéger
l'environnement naturel de l'Homme, c'est à dire la
planète.
Comment transmettre ces connaissances sans
risquer de désabuser les jeunes, sans risquer
l'overdose d'informations ni la déception de ne
pouvoir agir en conscience avec les politiques et
décideurs économiques ?
La personnalité des individus se construit sans doute
d'abord dans l'enceinte de la famille. C'est le premier
acteur de notre éducation, et pas le seul. L'école
permet aussi l'instruction, même si nous avons parfois
l'impression que les valeurs éducatives ne sont plus
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Si l'accès à l'information est rendue facile aujourd'hui,
de par les nouvelles technologies, l'accumulation des
connaissances des générations passées est elle
suffisante pour nous permettre de changer le monde ?

C'ÉTAIT
MIEUX
AVANT.
Que penser d'un enfant qui grandit avec un tas
d'appareils technologiques (smartphone, console de
jeux, ordinateur, liseuse...) et qui n'a ni le temps ni
l'envie de s'impliquer dans des relations humaines
pleines de conflits ?
La gestion des conflits passent désormais par les
réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Périscope,
Instagram etc…) ce qui ne favorisent pas les échanges
fructueux et empêchent de se regrouper physiquement
dans l’espace publique afin de se mettre en action pour
défendre ses idées et en débattre avec d’autres
habitants.
Impossible d'imaginer un retour en arrière. C'était
mieux avant. Est-ce la phrase que se transmettent toutes
les générations ? Et avant quoi ? Qu'est ce qui s'est donc
passé pour que ce soit pire maintenant ? Est ce
vraiment pire ? Ou sommes-nous en train de nous
« complaindre » dans une forme de plainte infinie qui
nous empêche de passer à l'action et de prendre notre
place de citoyen ?
D'ailleurs, qu'est ce qu'être citoyen ? Le vote permet
d'exprimer un choix partisan mais la politique permetelle
d'élire des représentants qui nous ressemblent ?
Les jeunes ont-ils réellement le temps, la légitimité et la
place de construire la société ?
A la sortie de l'école, parfois sans diplôme en poche,
sans expériences professionnelles, la priorité reste
l'emploi. Les employeurs restent pour autant avides de
qualifications et les postes de rêve sont rares. Dans
une chaîne de restauration rapide ? Une société de
transport en commun ? Un magasin ?
Dans tous ces secteurs, force est de constater que la
machine remplace petit à petit l'Homme. Est ce que ça
met en danger nos emplois ou est ce que ça favorise
l'émergence de nouveaux métiers ?
Recréer un système économique, sortir du modèle
capitalisme et du productivisme est-il possible ?
Nous avons souvent le sentiment de n'être qu'un
produit qui rapporte, ou qu'un produit inutile et
inutilisable. Mais rien n'est figé. Le monde se construit
avec nous.
Sans doute aucune civilisation n'a eu autant accès à la
connaissance pour pouvoir développer un modèle
sociétal répondant aux besoins de tous.
Les jeunes d'aujourd'hui sont la première génération a
ressentir les effets du changement climatique et a
proposer tant de solutions, innovantes, créatives,
simples et complexes à la fois, usant de technologies
et de ressources naturelles.
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notes
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RETOURNONS
À NOTRE
CAPACITÉ
INDIVIDUELLE
D'AGIR.
Alors, être jeune en 2016, c'est parfois le
fun et parfois la galère ?
La place de la sexualité chez les jeunes
aujourd'hui reflète peut être le besoin
d'amour et l'envie d'en donner, clé ultime
pour une société du partage.
Autant de questions avec une multitude
de réponses possibles. Retournons à
notre capacité individuelle d’agir.
L'innovation sociale n'est-elle pas le levier
qui nous permettra de trouver comment
composer avec le temps, le pouvoir et
l'argent ?
A voir ce que le Forum Social Mondial
reflètera au monde cet été .... loin des
démonstrations habituelles qui donnaient
jusque là l'illusion d'un monde démuni.
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Association Le Temps d'Agir
Lisa Bergeron
Intervenante théâtre forum
Directrice
Département de l'Ariège (09)
Agrément Jeunesse et Education Populaire n° 09-074-08
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