Spécial annonceurs 2019

SPÉCIAL ANNONCEURS 2019
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RÉGION
7
Monthey, capitale
romande de l’édition
PRESSE Depuis le 1 er janvier, le nouveau centre d’impression de
Monthey imprime la totalité des titres du groupe ESH Médias dont font
notamment partie «Le Nouvelliste», «ArcInfo» et «La Côte».
Un investissement de 20 millions de francs. Reportage.
PAR DIMITRI.MATHEY@LENOUVELLISTE.CH / PHOTOS HÉLOÏSE MARET@LENOUVELLISTE.CH
Situé dans la zone industrielle des Ilettes, le centre d’impression
de Monthey fait plus de 6000 mètres carrés. SACHA BITTEL
1. LA MISE EN PLACE DES PLAQUES
Serge Bernheim place une plaque en aluminium à usage unique
du «Nouvelliste» (en l’occurrence la une du 16 janvier dernier) sur la
rotative. Une manœuvre qui demande un certain savoir-faire, même
si «les 90% du métier sont aujourd’hui automatisés», pour reprendre
les mots du rotativiste. Ce soir-là, ils étaient douze à travailler sur le
site montheysan.
2. LES PREMIÈRES IMPRESSIONS
Déjà au loin, dans la
nuit chablaisienne,
l’on aperçoit les lumières
qui s’échappent
des entrailles de ce géant de béton.
L’édifice, aux couleurs du
«Nouvelliste », semble respirer.
C’est le ronronnement des rotatives.
Il est 23 heures quand
nous poussons la porte du nouveau
centre d’impression situé
dans la zone industrielle des
Ilettes, à Monthey.
A l’intérieur, le bourdonnement
gagne progressivement
en intensité. «La machine
(ndlr: une Wifag Evolution
471) se met en route. Sous peu,
on ne pourra plus s’entendre »,
prévient Mario Espinosa, rotativiste
depuis trente-deux ans.
A raison. Une poignée de secondes
plus tard, le vacarme
mécanique l’emporte sur le
dialogue. Les deux rotatives
sont chacune capables de produire
45 000 ou 90 000 exemplaires
à l’heure, selon les besoins.
Ce soir-là, près de 34 000
«Nouvelliste» seront imprimés
sur 40 kilomètres de rouleau.
De quoi relier Sion à Saint-
Maurice
MODERNE ET PERFORMANT. Depuis le 1 er janvier, le nouveau centre
d’impression de Monthey imprime la totalité des titres du groupe ESH
Médias dont fait partie «Le Nouvelliste».
Un pari à 20 millions
de francs…
Une efficience nouvelle et
bienvenue, disent les employés.
«Entre le centre d’impression
des Ronquoz à Sion et
celui de Monthey, c’est le jour
et la nuit. Avant, il fallait
compter plus de 2 h 30 pour
produire «Le Nouvelliste». Aujourd’hui,
une heure peut suffire»,
compare Alfonso Fellay,
opérateur à l’expédition. «L’autre
machine était vraiment au
bout», résume le rotativiste
Serge Bernheim alors qu’il
place adroitement les plaques
du journal sur la Wifag. La modernité
a un coût: 20 millions
de francs. Le prix à payer pour
les différents équipements, la
salle d’expédition et les rotatives
de 600 tonnes installées
dans cette cathédrale de 6000
mètres carrés. Un investissement
considérable à l’heure où
la presse connaît une profonde
mutation avec l’avènement du
numérique qui a contraint
d’autres imprimeurs à externaliser
leurs productions, à
l’image de Saint-Paul, éditeur
de «La Liberté» et de «La
Gruyère» ou de Mengis pour le
«Walliser Bote». L’avenir des
journaux se dessine- t-il encore
sur papier? «Malgré notre solide
croissance digitale, nous
avons la conviction que nos titres
de presse ont un avenir
fort et que cet avenir doit s’appuyer
sur un outil industriel
performant», relève Stéphane
Estival, directeur général de
ESH Médias, dont fait partie
«Le Nouvelliste».
… pour éviter
la dépendance à l’égard
d’autres acteurs
Moins audacieuse, mais plus
économique, l’option de faire
imprimer la totalité des titres
par un autre éditeur a rapidement
été balayée. Avant que le
centre d’impression de Monthey
ne sorte de terre, 50% des
journaux du groupe étaient encore
produits par Tamedia, à
Bussigny (VD). Une sous-traitance
désormais révolue. «Il nous paraît
essentiel de maîtriser les
conditions d’impression de
nos formules papier, commence
Stéphane Estival. Sur le
marché des lecteurs comme
celui des annonceurs, nos titres
dépendent à 90% du papier.»
Eric Meizoz, éditeur du
«Nouvelliste», acquiesce: «On
ne peut pas être tributaire d’un
autre acteur qui nous dicterait
des règles relatives aux prix et
aux délais et n’avoir aucune
maîtrise sur l’obsolescence des
machines.» En clair, l’autonomie
coûte
cher.
On ne peut pas être
tributaire d’un autre acteur
qui nous dicterait des règles
relatives aux prix et aux
délais et n’avoir aucune
maîtrise sur l’obsolescence
des machines”
ERIC MEIZOZ,
ÉDITEUR DU
«NOUVELLISTE»
Au sommet de la rotative, les premières éditions apparaissent sur les
rouleaux, mais personne ne les lira. En effet, ces journaux font partie
de la «gâche», la proportion de papier qui est jetée avant que la
qualité recherchée ne soit atteinte. Mardi soir, quelque 34 000
exemplaires du «Nouvelliste» ont été imprimés. Au total, tous les
titres confondus, 70 000 journaux ont été produits ce soir-là.
3. LE CHEMIN DE L’EXPÉDITION
Dans la salle d’expédition, les exemplaires du «Nouvelliste» suivent
un cheminement bien précis. Ils sont triés par adresses et par modes
d’envoi. La machine au centre, l’encarteuse, permet d’insérer
automatiquement un supplément dans le journal. Depuis
l’ordinateur, les employés veillent au bon fonctionnement de l’étape.
4. EN FIN DE CHAÎNE, LA LIVRAISON
Au bout de la chaîne, les paquets de journaux sont récupérés puis chargés
dans les camions qui partent pour la livraison vers les centres de tri de la
Poste. Pour les employés, mieux vaut bien s’habiller, c’est
la seule partie du bâtiment qui est directement en contact avec l’extérieur.