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Guide des bonnes pratiques - Les toitures

Parfois trop négligé, l’impact esthétique doit être également considéré, en particulier pour les parties de toitures visibles depuis la rue.

Parfois trop négligé, l’impact esthétique doit être également considéré, en particulier pour les parties de toitures visibles depuis la rue.

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<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong><br />

Entretenir, rénover, adapter<br />

et transformer


Introduction<br />

Situées en hauteur, les <strong>toitures</strong> ne font pas toujours<br />

l’objet d’autant d’observations que les autres parties<br />

<strong>des</strong> bâtiments. Or, la couverture <strong>des</strong> immeubles joue un rôle<br />

d’importance pour le confort <strong>des</strong> bâtiments, par exemple en<br />

termes d’isolation ou de prise de lumière. Parfois trop négligé,<br />

l’impact esthétique doit être également considéré, en particulier<br />

pour les parties de <strong>toitures</strong> visibles depuis la rue. A ce<br />

titre, les <strong>toitures</strong> <strong>des</strong> immeubles anciens sont souvent riches<br />

de nombreux détails décoratifs qui contribuent à l’originalité<br />

de notre cadre de vie : matériaux de revêtement traditionnels,<br />

lucarnes élaborées, corniches de couronnement moulurées,<br />

ferronneries ornementales, cheminées monumentales… La<br />

préservation et la mise en valeur de ces éléments doit donc<br />

être une priorité.<br />

Parallèlement, l’intégration <strong>des</strong> nouveaux besoins<br />

peut conduire à envisager <strong>des</strong> transformations, par exemple<br />

pour placer <strong>des</strong> panneaux solaires, créer une terrasse, aménager<br />

une toiture verte ou encore transformer <strong>des</strong> niveaux<br />

de combles en pièce de vie. Le guide fournit dès lors <strong>des</strong><br />

conseils pour que les investissements soient réalisés de manière<br />

efficace et dans le respect de l’architecture du bâtiment.<br />

Certains de ces travaux requièrent l’obtention préalable d’un<br />

permis d’urbanisme : il est donc recommandé de se renseigner<br />

auprès du Service <strong>des</strong> Permis d’urbanisme de la Ville.<br />

03<br />

Bonne lecture !


Table <strong>des</strong> matières<br />

Introduction<br />

L’entretien <strong>des</strong> <strong>toitures</strong><br />

<strong>Les</strong> revêtements <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> plates<br />

<strong>Les</strong> lignes de jonction et les rives<br />

<strong>Les</strong> couronnements <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> à toiture plate<br />

<strong>Les</strong> corniches<br />

<strong>Les</strong> chéneaux et les conduits d’évacuation <strong>des</strong> eaux<br />

<strong>Les</strong> éléments décoratifs en métal et en bois<br />

<strong>Les</strong> cheminées<br />

<strong>Les</strong> lucarnes<br />

L’isolation de la toiture<br />

<strong>Les</strong> dispositifs techniques en toiture<br />

L’ajout d’une fenêtre en toiture<br />

L’aménagement d’une terrasse en toiture<br />

L’aménagement d’une toiture verte<br />

La gestion <strong>des</strong> eaux de pluie<br />

La transformation <strong>des</strong> volumes et l’ajout d’étages<br />

Comment trouver le bon entrepreneur ?<br />

Quelles sont les autorisations requises ?<br />

Quelles sont les ai<strong>des</strong> financières possibles ?<br />

06<br />

08<br />

15<br />

16<br />

19<br />

21<br />

26<br />

28<br />

30<br />

32<br />

36<br />

42<br />

46<br />

48<br />

52<br />

54<br />

55<br />

59<br />

61<br />

62<br />

05


Introduction<br />

La toiture constitue le « couvre-chef » de l’immeuble : elle contribue<br />

fortement à la perception du bâtiment et à son équilibre architectural.<br />

Son rôle est capital, non seulement sur le plan technique<br />

(évacuation <strong>des</strong> eaux de toiture), mais également sur le plan esthétique.<br />

Le guide fournit donc de nombreuses recommandations<br />

pour ces deux aspects, tant pour les <strong>toitures</strong> en pente que pour les<br />

<strong>toitures</strong> plates. Chaque grande question est traitée en quelques<br />

pages, avec de nombreuses illustrations.<br />

Mieux vaut prévenir que guérir. La priorité doit donc être consacrée<br />

à l’entretien : nettoyage, remise en peinture, remplacement<br />

<strong>des</strong> pièces défectueuses... <strong>Les</strong> différentes composantes font ainsi<br />

l’objet d’une attention spécifique : les rives de <strong>toitures</strong> (jonctions<br />

avec les murs), les corniches décoratives, les chéneaux de récolte<br />

<strong>des</strong> eaux, les couronnements décoratifs en métal ou en bois, les<br />

cheminées, les lucarnes… La mise en valeur <strong>des</strong> éléments de décors<br />

du « petit patrimoine » est évidemment encouragée.<br />

Revêtement : couverture<br />

principale, par exemple en<br />

tuile ou en ardoise.<br />

Rive : élément de bordure,<br />

p. ex. couvrant la jonction<br />

entre la toiture et les murs.<br />

Chéneau : canal récoltant<br />

les eaux de pluie au pied de<br />

la pente de toiture.<br />

L’amélioration <strong>des</strong> performances énergétiques <strong>des</strong> bâtiments<br />

est aujourd’hui un enjeu crucial. Sont donc ensuite fournis <strong>des</strong><br />

conseils pour une intégration optimale de l’isolation <strong>des</strong> <strong>toitures</strong>.<br />

L’intervention doit être efficace, durable et visuellement respectueuse<br />

de l’architecture <strong>des</strong> bâtiments et de leur contexte.<br />

07<br />

<strong>Les</strong> actions impliquant une modification de l’aspect <strong>des</strong> <strong>toitures</strong><br />

sont abordées par la suite, depuis les interventions légères comme<br />

la pose de panneaux solaires ou de climatiseurs, jusqu’aux modifications<br />

plus lour<strong>des</strong> comme l’ajout d’une fenêtre, l’aménagement<br />

d’une terrasse, la réalisation d’une toiture verte, l’ajout<br />

d’étages. Le fil conducteur est alors le respect de l’architecture<br />

initiale du bâtiment.<br />

Corniche : couronnement<br />

de la façade qui soutient<br />

généralement le chéneau.<br />

Tuyau de <strong>des</strong>cente : conduit<br />

vertical d’évacuation <strong>des</strong><br />

eaux vers le sol.<br />

Lucarne : fenêtre établie<br />

dans un volume en saillie<br />

du plan de la toiture.<br />

En fin d’ouvrage, sont également proposés quelques conseils<br />

pour trouver le bon entrepreneur ainsi que quelques informations<br />

au sujet <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> financières existantes.<br />

Mambron : ligne de jonction<br />

à la rupture de pente<br />

d’une toiture mansardée.<br />

Épi, faîte : pointe ou balustrade<br />

de couronnement décorative,<br />

souvent en métal.<br />

Cheminée : conduit vertical<br />

maçonné pour l’aération ou<br />

l’évacuation <strong>des</strong> fumées.


L’entretien <strong>des</strong> <strong>toitures</strong><br />

<strong>Les</strong> différentes composantes de la toiture sont soumises à <strong>des</strong> processus<br />

d’usure et d’altération, en particulier pour les parties exposées aux<br />

agents atmosphériques. Il est donc important de procéder à une inspection<br />

régulière, par exemple en effectuant un contrôle visuel rapproché<br />

une fois par an. <strong>Les</strong> sorties sur les toits doivent évidemment s’effectuer<br />

avec prudence, en faisant appel à un professionnel en cas de doute<br />

sur la sécurité ou d’absence d’accès facile. Mieux vaut réparer <strong>des</strong><br />

petits défauts qui viennent d’apparaître (ardoises déboîtées ou cassées,<br />

tuiles fendues, rives décrochées, membrane d’étanchéité perforée) que<br />

laisser <strong>des</strong> dégâts plus importants s’installer : <strong>des</strong> désordres en chaîne<br />

peuvent alors vite se former. Si <strong>des</strong> dégâts liés à l’humidité sont apparus<br />

sur les plafonds <strong>des</strong> pièces de vie, il convient de réagir immédiatement<br />

pour préserver la salubrité du bâtiment.<br />

Pour faciliter l’enlèvement <strong>des</strong> mousses accumulées sur les revêtements,<br />

<strong>des</strong> produits d’imprégnation biologiques peuvent être appliqués<br />

quelques jours avant l’opération. Attention : si la toiture est déjà<br />

ancienne, le démoussage peut ne pas être financièrement intéressant<br />

par rapport à un renouvellement complet.<br />

<strong>Les</strong> bouchons dus à l’accumulation<br />

de feuilles et débris entraînent un ruissellement<br />

<strong>des</strong> eaux sur la façade, d’où <strong>des</strong><br />

dégâts spécifiques (voir p.26).<br />

L’humidité encourage le développement<br />

de champignons ou d’insectes<br />

dans le bois. Affaiblies, les<br />

structures peuvent alors se déformer.<br />

<strong>Les</strong> défauts d’étanchéité (ardoises déboîtées)<br />

peuvent causer <strong>des</strong> dégâts dans<br />

les structures de support.<br />

La tache d’humidité est liée à une<br />

rupture dans l’étanchéité entre la toiture<br />

et la cheminée.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> en pente, la stabilité <strong>des</strong> structures de support doit<br />

être contrôlée avant une réfection de la couverture. Si la charpente montre<br />

<strong>des</strong> faiblesses, elle devra être consolidée avant la réalisation d’autres travaux.<br />

Un diagnostic précis doit être établi par <strong>des</strong> spécialistes.<br />

L’écoulement <strong>des</strong> eaux doit s’effectuer sans obstacle : les poches de<br />

stagnation d’eau augmentent en effet les risques d’infiltration dans les<br />

structures ou de dégâts sur la façade par débordement/ruissellement.<br />

Outre le contrôle de l’état du revêtement principal, il convient de surveiller<br />

en particulier la bonne fixation <strong>des</strong> solins (éléments de jonction<br />

avec la maçonnerie – p.16), de la gouttière ou du chéneau de récolte<br />

<strong>des</strong> eaux, ainsi que <strong>des</strong> tuyaux de <strong>des</strong>cente (p.26). <strong>Les</strong> obstacles et<br />

bouchons éventuels doivent ainsi être éliminés lors de l’entretien annuel.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> présentant <strong>des</strong> formes complexes et/ou<br />

<strong>des</strong> lucarnes, il faut être particulièrement attentif à tous les éléments de<br />

jonction entre les différents éléments.<br />

09<br />

Si <strong>des</strong> éléments risquent de tomber<br />

sur la voie publique, la Ville peut imposer<br />

<strong>des</strong> mesures d’office pour rétablir la<br />

sécurité, le coût étant mis à charge <strong>des</strong><br />

propriétaires.<br />

La toiture de droite n’a plus été<br />

entretenue depuis longtemps et la<br />

mousse s’y est développée de façon<br />

peu esthétique. Elle masque les<br />

éventuels dégâts.<br />

L’étanchéité au niveau <strong>des</strong> éléments ponctuels en bois et en métal ne doit pas être<br />

négligée : profils de corniche moulurés, contours de lucarnes, consoles, balustra<strong>des</strong><br />

faîtières… Ces éléments doivent être contrôlés périodiquement et repeints ou refixés<br />

si nécessaire. (voir p.28 et p.30).


L’entretien <strong>des</strong> <strong>toitures</strong><br />

Trois grands types de matériaux de couverture ont été traditionnellement<br />

utilisés dans l’architecture liégeoise : les ardoises, les tuiles et les feuilles<br />

de zinc. Le choix dépend notamment de la portance de la structure de<br />

charpente (tous les matériaux n’ont pas le même poids) et de la pente du<br />

toit. Par exemple, une couverture en tuiles n’est pas opportune sur une<br />

pente trop faible : l’écoulement <strong>des</strong> eaux ne s’y effectuera pas facilement,<br />

favorisant les bouchages par encrassement. Il arrive d’ailleurs régulièrement<br />

qu’un même bâtiment soit couvert de plusieurs matériaux<br />

en fonction de la pente <strong>des</strong> éléments couverts (légère ou prononcée).<br />

Lorsque les dégâts se limitent à quelques pièces fendues ou cassées et que<br />

le reste de la toiture est en bon état, les éléments défectueux sont remplacés<br />

par <strong>des</strong> pièces de même forme et de même tonalité, qui s’insèrent de manière<br />

naturelle au sein de l’ensemble de la couverture. Des tuiles de remploi<br />

peuvent être récupérées auprès de vendeurs de matériaux de seconde main.<br />

Recommandations pour l’étanchéité et la ventilation<br />

Du 17 e au milieu du 19 e siècle, les bâtiments liégeois ont généralement<br />

été couverts par <strong>des</strong> ardoises taillées dans le schiste avec <strong>des</strong> bords droits,<br />

de tonalité grise ou noire. Leur mise en œuvre est réalisée sobrement :<br />

il est donc déconseillé de créer <strong>des</strong> motifs élaborés dans les couvertures<br />

<strong>des</strong> immeubles qui n’en disposaient pas à l’origine. A contrario, les parties<br />

très inclinées <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> mansardées de la fin du 19 e siècle ont parfois<br />

adopté une logique plus décorative (faça<strong>des</strong> de style éclectique) : les<br />

ardoises sont alors mises en œuvre pour créer <strong>des</strong> motifs décoratifs plus<br />

complexes : formes en écaille, pose sur pointe…<br />

<strong>Les</strong> tuiles cassées ont été remplacées par<br />

<strong>des</strong> tuiles de même forme et de même<br />

tonalité. La taille <strong>des</strong> tuiles est choisie en<br />

proportion de la dimension de la surface<br />

à couvrir.<br />

La toiture combine deux matériaux,<br />

le zinc et l’ardoise, en fonction de la<br />

pente et de la visibilité de la partie<br />

couverte.<br />

La réfection de la toiture traditionnelle<br />

est effectuée avec <strong>des</strong> ardoises posées<br />

en assises régulières.<br />

<strong>Les</strong> recouvrements peuvent intégrer<br />

<strong>des</strong> bouches d’aération et <strong>des</strong> crochets<br />

de sécurité <strong>des</strong>tinés à l’entretien<br />

<strong>des</strong> versants.<br />

11<br />

En cas de remplacement total, la recommandation générale est de rester<br />

fidèle au matériau, à la teinte et à la taille d’origine <strong>des</strong> éléments. Relevons<br />

que les travaux de remplacement de la couverture à l’identique sont<br />

dispensés de permis d’urbanisme. Lors d’un renouvellement complet de<br />

la toiture, il est recommandé de stocker quelques tuiles ou ardoises de<br />

réserve, qui pourront être utilisées pour les réparations ultérieures.<br />

En cas de modification de l’aspect de la toiture, un « permis d’impact<br />

limité » peut être imposé. Attention que les règles d’urbanisme imposées<br />

dans certains périmètres doivent être respectées (schéma d’orientation<br />

local, permis de lotir…). Dans la zone protégée en matière d’urbanisme<br />

(centre ancien protégé), la tonalité <strong>des</strong> matériaux de couverture doit<br />

s’harmoniser avec celle <strong>des</strong> bâtiments traditionnels. <strong>Les</strong> ardoises sont<br />

par exemple mises en œuvre en petit format pour respecter la tradition.<br />

Ardoises à motifs variés sur une toiture<br />

mansardée du 19 e siècle. Un entretien<br />

est nécessaire.<br />

<strong>Les</strong> couvertures bitumées imitant<br />

les ardoises ont un aspect médiocre<br />

et sont peu durables.<br />

<strong>Les</strong> ardoises naturelles ont une longue durée de vie, un écobilan favorable<br />

et la mousse s’y développe moins rapidement. Elles doivent donc<br />

être privilégiées en premier choix. <strong>Les</strong> ardoises artificielles n’ont pas<br />

toutes ces qualités. Elles peuvent néanmoins se justifier si les structures<br />

de support ne peuvent supporter un poids trop important. <strong>Les</strong> matériaux<br />

de teinte foncée et de haute qualité doivent alors être privilégiés.


<strong>Les</strong> tuiles<br />

Au 19 e siècle, les tuiles à emboîtement industrielles de teinte foncée<br />

(noire, grise, brune) sont devenues le matériau de couverture dominant<br />

de l’architecture liégeoise. A partir <strong>des</strong> années 1920, <strong>des</strong> tuiles de couleur<br />

orange (terre cuite non teintée) ont également été utilisées, y compris lors<br />

de la réfection de bâtiments plus anciens. Dans certaines rues, cela a engendré<br />

une diversité <strong>des</strong> tonalités. La gamme <strong>des</strong> tailles et <strong>des</strong> formes est<br />

par ailleurs fort large : ondulées, à rainures, plates… <strong>Les</strong> finitions d’aspect<br />

mat sont les plus fréquentes à Liège. <strong>Les</strong> tuiles lisses conviennent mieux à<br />

l’écoulement <strong>des</strong> eaux et auront une plus longue durée de vie. <strong>Les</strong> saletés<br />

et les mousses s’y accrocheront en outre moins vite. <strong>Les</strong> tuiles en terre<br />

cuite / céramique ont un meilleur écobilan et une plus longue durée de vie<br />

que les tuiles en béton : elles doivent donc être préférées. <strong>Les</strong> tuiles sont<br />

sujettes aux fendillements et cassures : pour contrer les sources d’humidité,<br />

ce risque doit être vérifié lors de l’inspection annuelle.<br />

Le zinc<br />

<strong>Les</strong> couvertures en plaques de zinc sont utilisées depuis le 19 e siècle,<br />

notamment sur les <strong>toitures</strong> en faible pente pour lesquelles les tuiles et<br />

ardoises ne sont pas adéquates. Nous les rencontrons ainsi fréquemment<br />

sur la partie plus plate <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> mansardées. Par sa souplesse de mise<br />

en œuvre et son adaptation à <strong>des</strong> formes diverses, le zinc se prête par<br />

ailleurs bien au recouvrement <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> courbes ou <strong>des</strong> éléments de<br />

toiture de formes complexes. Le rendu chromatique est celui d’un gris<br />

clair, presque blanc. Si le matériau de base peut apparaître plus coûteux,<br />

le zinc présente encore d’autres avantages. Il a en effet une très longue<br />

durée de vie. Très résistant, il nécessite <strong>des</strong> entretiens moins fréquents.<br />

Enfin, sa pose s’effectue rapidement. L’étanchéité impose néanmoins un<br />

traitement rigoureux <strong>des</strong> joints à la jonction entre les plaques.<br />

13<br />

Le maintien d’une couverture en<br />

tuiles orange est conseillé pour les <strong>toitures</strong><br />

<strong>des</strong> années 1930 qui en portaient<br />

dès l’origine.<br />

La toiture de droite a été refaite à<br />

l’identique. Il faut privilégier les tuiles<br />

à double emboîtement de tête et de<br />

côté et d’aspect mat, traditionnelles de<br />

nos régions.<br />

<strong>Les</strong> tuiles plates d’une villa <strong>des</strong><br />

années 1950 commencent à se désagréger<br />

: une intervention s’impose.<br />

Lors d’une réparation, le panachage<br />

irrégulier de tuiles de couleurs différentes<br />

génère un aspect disharmonieux. Un petit<br />

stock de réserve peut s’avérer utile.<br />

Le zinc est un matériau de couverture<br />

adéquat pour les <strong>toitures</strong> aux<br />

formes complexes, les éléments<br />

courbes ou encore les surfaces faiblement<br />

inclinées.<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> de formes complexes<br />

Certaines <strong>toitures</strong> liégeoises présentent<br />

<strong>des</strong> formes complexes : dômes,<br />

tourelles, pavillons… <strong>Les</strong> éléments de<br />

structure qui les supportent le sont<br />

donc également. Même si l’entretien<br />

de ces <strong>toitures</strong> est plus exigeant, elles<br />

méritent d’être conservées car elles<br />

confèrent une forte identité aux bâtiments<br />

qu’elles ornent et protègent.<br />

Pour les <strong>toitures</strong> à la Mansart, le zinc<br />

est recommandé pour les parties supérieures<br />

si elles présentent une très<br />

faible inclinaison.


<strong>Les</strong> revêtements <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> plates<br />

<strong>Les</strong> autres matériaux de couverture<br />

Des solutions avec d’autres matériaux (métal plié, chaume, tuiles en<br />

bois…) peuvent être autorisées, pour autant qu’elles soient respectueuses<br />

de l’architecture du bâtiment et du contexte.<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> plates ne le sont jamais totalement : une pente minimale<br />

de 2 % doit être maintenue pour garantir l’évacuation <strong>des</strong> eaux. Dans<br />

nos régions, ce type de toiture s’est multiplié à partir du début du 20 e<br />

siècle, parallèlement à l’apparition de nouvelles techniques constructives<br />

comme les structures en béton armé. <strong>Les</strong> bétons étant potentiellement<br />

poreux, ils ne peuvent pas être laissés sans couche d’étanchéité<br />

de protection. Non visibles depuis la rue, <strong>des</strong> couvertures en bitume<br />

– appelées « roofing » en Belgique – ont ainsi été utilisées sur de nombreuses<br />

<strong>toitures</strong> plates. Leurs surfaces noires présentent l’inconvénient<br />

de s’échauffer fortement au soleil. Des revêtements plus clairs sont<br />

aujourd’hui recommandés : galets blancs, membrane blanche…<br />

Des tuiles en bois couvrent les pignons<br />

et la toiture courbe d’une annexe<br />

récente. Une technique de pose<br />

spécifique a été utilisée.<br />

<strong>Les</strong> couvertures en chaume ont été employées<br />

dans les villas du milieu du 20 e<br />

siècle. Leur entretien conserve le cachet<br />

spécifique de ces maisons.<br />

<strong>Les</strong> matières synthétiques sont déconseillées pour la couverture <strong>des</strong><br />

bâtiments, en particulier pour les parties visibles depuis l’espace public<br />

: elles se salissent vite et se dégradent rapidement. <strong>Les</strong> fausses<br />

tuiles en métal ou matière plastique peuvent en outre conférer un aspect<br />

« en toc » peu apprécié. Quant aux couvertures bituminées de<br />

type « roofing », elles comportent <strong>des</strong> joints et <strong>des</strong> plis peu esthétiques.<br />

<strong>Les</strong> plaques en fribrociment imitant<br />

<strong>des</strong> tuiles ont accroché la mousse et<br />

présentent un aspect peu avenant.<br />

<strong>Les</strong> revêtements de type « roofing »<br />

ne sont pas opportuns sur les <strong>toitures</strong><br />

inclinées visibles depuis l’espace public<br />

vu leur piètre qualité esthétique.<br />

Attention ! Le démontage d’anciennes ardoises artificielles<br />

contenant de l’amiante doit s’effectuer avec précaution :<br />

manipulations sans cassures ou percements, adoption de mesures<br />

de confinement, dépose en décharge… Le respect de la<br />

réglementation spécifique est obligatoire et le recours à <strong>des</strong><br />

professionnels s’impose !<br />

En réfléchissant les rayons solaires, les<br />

surfaces claires limitent l’échauffement<br />

(membranes claire, peinture blanche,<br />

gravier blanc…).<br />

La couche d’isolants placée au-<strong>des</strong>sus<br />

de la toiture plate est ellemême<br />

protégée par une membrane<br />

d’EPDM.<br />

Aujourd’hui, l’étanchéité <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> plates est parfois assurée par la pose<br />

d’une membrane en caoutchouc synthétique de type « EPDM », qui<br />

offre une bonne résistance à l’action <strong>des</strong> rayons UV et <strong>des</strong> intempéries. Du<br />

fait de sa souplesse et de sa capacité d’étirement, les risques de déchirure<br />

sont réduits. La pose est toutefois plus complexe et les risques de fuites<br />

sont importants en cas de travail mal réalisé. Ce matériau a un impact<br />

écologique intéressant car il est entièrement recyclable. Il peut aussi être<br />

utilisé comme base de toiture verte (voir p.52). D’autres <strong>toitures</strong> plates<br />

sont aménagées en bassin d’orage (voir p.54) ou en terrasse (voir p.48)<br />

L’exutoire placé au point bas de la<br />

toiture est doublé d’une évacuation<br />

de trop plein en hauteur pour le cas où<br />

il viendrait à se boucher. Il faut être<br />

attentif en cas d’utilisation de grilles<br />

de filtrages, car les feuilles et débris<br />

accrochées au mailles peuvent contrarier<br />

l’écoulement : un décrassage est<br />

nécessaire après chaque automne.<br />

15


<strong>Les</strong> lignes de jonction et les rives<br />

Tous les espaces de jonction entre deux plans constituent <strong>des</strong> points<br />

d’attention où la continuité de l’étanchéité doit être traitée avec<br />

soin. Une surveillance régulière est recommandée pour réparer rapidement<br />

les petits défauts avant que <strong>des</strong> dégâts plus importants ne<br />

se forment. Le contrôle annuel donne en outre l’occasion d’enlever<br />

les saletés qui obstruent le chemin naturel d’écoulement <strong>des</strong> eaux.<br />

En cas de nouveau recouvrement, il est important d’opter pour <strong>des</strong> éléments<br />

de liaison avec la plus faible largeur possible. Des éléments trop<br />

larges (à partir de 30 à 40 cm) alourdissent en effet les contours et ne<br />

mettent pas en valeur le bâtiment. Si une couche d’isolation a été posée,<br />

les rives doivent toutefois couvrir toute la hauteur de surélévation.<br />

<strong>Les</strong> couvertures en tuiles ou en ardoises ne sont pas recommandées<br />

pour les lignes de rives qui n’en étaient pas pourvues dès l’origine.<br />

<strong>Les</strong> débris végétaux peuvent s’accumuler<br />

dans les noues et sur les crochets<br />

de fixation. Un nettoyage à la<br />

fin de l’automne est nécessaire.<br />

Il faut surveiller l’étanchéité <strong>des</strong> différentes<br />

arêtes, dont la rive moulurée<br />

qui sépare les deux pentes d’une toiture,<br />

mansardée appelée le mambron.<br />

Sur les <strong>toitures</strong> qui aboutissent à <strong>des</strong> murs non mitoyens, la liaison<br />

peut être traitée sans créer de débordements. <strong>Les</strong> rives de toiture<br />

sont <strong>des</strong> finitions simples qui assurent alors la jonction entre les<br />

matériaux de couverture et la maçonnerie. Un revêtement étanche<br />

doit guider l’écoulement <strong>des</strong> eaux sans infiltration. Plusieurs matériaux<br />

sont possibles : planche en bois, plaque de zinc, ligne d’ardoises…<br />

Si une rive de toiture en bois est abimée, elle peut être<br />

poncée puis repeinte ou remplacée par une nouvelle planche traitée<br />

à l’identique. Afin de limiter les déformations liées à l’échauffement,<br />

le blanc est recommandé pour ces structures en bois.<br />

L’étanchéité est assurée par <strong>des</strong><br />

rives en métal avec une finition «<br />

à fleur de maçonnerie ». Un léger<br />

ressaut masque le chéneau de récolte<br />

<strong>des</strong> eaux.<br />

La nouvelle rive est trop large, ce<br />

qui alourdit le pignon visible depuis<br />

la rue.<br />

Outre le bois traditionnel, les rives<br />

peuvent être couvertes d’ardoises si<br />

le reste de la toiture est couverte du<br />

même matériau. Le zinc serait une<br />

autre solution acceptable.<br />

La bordure en zinc protège la<br />

tranche de la couche d’isolant. <strong>Les</strong><br />

« joints debout » jouent le rôle de<br />

raidisseurs.<br />

17<br />

La planche de rive de toiture doit<br />

être poncée et repeinte. Elle peut<br />

aussi être remplacée par une planche<br />

neuve sans défauts.<br />

L’absence de rive entre le toit et le<br />

pignon favorise les infiltrations d’eau<br />

et d’air. Ce défaut d’étanchéité menace<br />

la salubrité de l’immeuble.<br />

Si une couverture est appliquée<br />

sur une rive en bois, il faut privilégier<br />

les solutions visuellement<br />

neutres, comme les plaques lisses.<br />

Le zinc prépatiné permet un effet<br />

mat uni. Pour éviter un effet de<br />

chiffonnage, un pli raidisseur peut<br />

être masqué par en-<strong>des</strong>sous.


<strong>Les</strong> couronnements <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> à toiture plate<br />

Sur les bâtiments aux formes de <strong>toitures</strong> complexes, avec de nombreux<br />

pans orientés dans différentes directions, les lignes de jonction<br />

à contrôler régulièrement sont plus nombreuses. <strong>Les</strong> lignes<br />

d’insertion <strong>des</strong> lucarnes et de leurs couvertures - qui peuvent également<br />

adopter <strong>des</strong> formes complexes - doivent aussi être inspectées<br />

avec attention et nettoyées le cas échéant.<br />

À partir <strong>des</strong> années 1920, beaucoup de bâtiments ont été construits<br />

avec <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> plates. Depuis la rue, ces <strong>toitures</strong> sont masquées par<br />

<strong>des</strong> « acrotères », c’est-à-dire <strong>des</strong> couronnements décoratifs débordant<br />

<strong>des</strong> faça<strong>des</strong>, exécutés en béton ou avec <strong>des</strong> enduits cimentés façonnés<br />

en relief. Non entretenus pendant plusieurs décennies, bétons et ciments<br />

peuvent présenter <strong>des</strong> dégradations importantes après, avec <strong>des</strong><br />

risques de décrochement et de chute sur la voirie. Il est donc crucial de<br />

procéder à une réparation lorsque <strong>des</strong> faiblesses sont détectées.<br />

<strong>Les</strong> plans de toiture sont débordants.<br />

Leurs rives sont ici traitées depuis<br />

l’origine avec <strong>des</strong> tuiles de même<br />

nature que le reste de la couverture.<br />

<strong>Les</strong> rives en bois mouluré <strong>des</strong> lucarnes<br />

ont été nettoyées, poncées,<br />

puis repeintes. A la jonction <strong>des</strong><br />

deux pans, l’eau est récoltée dans<br />

une « noue ouverte ».<br />

Lorsqu’un plan de toiture est entouré de murs de maçonnerie,<br />

l’étanchéité à la jonction <strong>des</strong> deux matériaux doit être effectuée à<br />

l’aide de solins. Il s’agit de plaques métalliques enchâssées dans la<br />

maçonnerie qui empêchent l’infiltration de l’eau entre celle-ci et la<br />

couche étanche de sous-toiture. <strong>Les</strong> joints <strong>des</strong> solins doivent donc<br />

être traités avec soin.<br />

A cause d’un manque d’entretien régulier,<br />

le décor en béton couronnant la<br />

façade est dégradé : étanchéité défectueuse,<br />

oxydation <strong>des</strong> armatures, cassures,<br />

végétation…<br />

Le couronnement a été refait en<br />

briques panachées sans respect de la<br />

façade. A minima, il conviendrait de<br />

peindre les briques neuves dans une<br />

teinte coordonnée.<br />

19<br />

Des plaques de zinc avec une fine bordure<br />

assurent l’étanchéité du rebord<br />

de la façade.<br />

Un revêtement étanche a été appliqué<br />

au sommet du couronnement<br />

L’étanchéité à la jonction avec la<br />

maçonnerie de la cheminée est traditionnellement<br />

réalisée par <strong>des</strong> solins<br />

en zinc.<br />

<strong>Les</strong> solins en zinc assurent l’étanchéité<br />

à la jonction entre le mur mitoyen<br />

et la membrane de couverture de la<br />

toiture plate.<br />

L’essentiel est de maintenir en bon état la couche d’étanchéité au-<strong>des</strong>sus<br />

<strong>des</strong> surfaces horizontales pour empêcher l’infiltration d’eau qui<br />

corrode les armatures métalliques, érode les matériaux et provoque<br />

<strong>des</strong> éclatements en cas de gel. Cette étanchéité peut être assurée de<br />

plusieurs manières : plaques de zinc, membrane imperméable, résines<br />

spéciales… Il faut absolument privilégier les solutions d’imperméabilisation<br />

les plus discrètes au niveau de la façade afin d’en respecter<br />

l’esprit d’origine. <strong>Les</strong> « emballages » extérieurs couverts d’un pare-


<strong>Les</strong> corniches<br />

ment uniforme (crépis, ardoises) appauvrissent en effet fortement les<br />

faça<strong>des</strong> en supprimant ou en masquant les décors de qualité. <strong>Les</strong> éléments<br />

tombés ou instables peuvent être soit recollés soit remplacés à<br />

l’identique. Le couronnement est parfois surmonté de dalles, dont la<br />

fixation et les joints peuvent également être consolidés. Si un enjeu est<br />

l’isolation de la façade, il convient dans ce cas de donner la priorité à<br />

une isolation par l’intérieur (voir en pages 36).<br />

La corniche assure un double rôle. Sur le plan technique, elle préserve<br />

le bâtiment en supportant le chéneau qui récolte les eaux tombées sur la<br />

toiture. Sur le plan esthétique, elle couronne la façade et participe donc<br />

à la qualité de sa composition architecturale. <strong>Les</strong> corniches de l’architecture<br />

liégeoise traditionnelle sont conçues en bois, avec parfois <strong>des</strong><br />

consoles en métal. <strong>Les</strong> formes et motifs ont évolué au gré <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />

architecturales. Ainsi, entre 1860 et 1930, les corniches très débordantes<br />

ont été traitées dans un sens particulièrement décoratif, avec de nombreux<br />

détails sculptés marquant le couronnement de la façade.<br />

La remise en peinture fréquente et<br />

la couverture étanche en zinc (peu<br />

visible) garantissent une longue<br />

conservation du couronnement<br />

cimenté.<br />

L’emballage <strong>des</strong> couronnements<br />

sous un revêtement uniforme a dégradé<br />

la qualité architecturale de<br />

la façade.<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> plates sont restées très fréquentes jusque dans les années<br />

1960. Après la guerre, le mode de jonction avec la façade a toutefois<br />

évolué : la toiture déborde alors vers la rue, supportée par une corniche<br />

en bois ou en béton. L’emballage <strong>des</strong> corniches en béton n’est pas plus<br />

profitable que celui <strong>des</strong> corniches en bois : il masque les éventuels<br />

défauts d’étanchéité, d’où <strong>des</strong> dégâts structurels potentiellement importants.<br />

En cas de mise en peinture, <strong>des</strong> produits « respirants » permettent<br />

l’évacuation de la vapeur d’eau contenue dans les matériaux.<br />

Sur les bâtiments de la seconde moitié du 19 e siècle, les corniches en bois<br />

portent généralement <strong>des</strong> décors inspirés de l’architecture classique, avec<br />

consoles et panneaux moulurés qui participent à l’harmonie de l’ensemble.<br />

<strong>Les</strong> teintes claires sont privilégiées, car elles limitent l’échauffement et les<br />

jeux d’ombres améliorent la lisibilité <strong>des</strong> motifs. La corniche du second<br />

exemple est en cours d’entretien. L’étude <strong>des</strong> anciennes couches de peinture<br />

permet de retrouver la teinte d’origine en cas d’hésitation.<br />

21<br />

La corniche en béton (années 1950) a<br />

été régulièrement repeinte. La couverture<br />

étanche se termine par un mince<br />

profil en zinc au niveau de la rive,<br />

presqu’invisible.<br />

<strong>Les</strong> bétons peuvent être réparés :<br />

injections dans les fissures, application<br />

de résine pour créer l’étanchéité,<br />

peinture de protection… Il faut agir<br />

rapidement !<br />

À la fin du 19 e siècle, le style éclectique (à droite) et l’Art nouveau (à gauche,<br />

avec <strong>des</strong> consoles métalliques) imposent de nouveaux modèles de corniches<br />

plus originaux. Elles sont généralement très débordantes, avec <strong>des</strong> profils incurvés<br />

et supportées par <strong>des</strong> consoles élaborées en bois ou en métal… <strong>Les</strong><br />

couleurs sont aussi plus variées. Dans les deux exemples ci-<strong>des</strong>sus, l’entretien<br />

régulier a permis la conservation <strong>des</strong> corniches. Supprimer les consoles ou<br />

emballer les corniches dénaturerait ces faça<strong>des</strong>.


Des menuisiers qualifiés peuvent en outre réaliser <strong>des</strong> reproductions<br />

à l’identique <strong>des</strong> pièces aux formes plus particulières. Après la remise<br />

en peinture de l’ensemble, la réparation devient invisible.<br />

L’Art déco <strong>des</strong> années 1930 (à gauche) à 1950 (à droite) a repris les mêmes<br />

compositions, avec <strong>des</strong> motifs géométriques. <strong>Les</strong> consoles présentent également<br />

<strong>des</strong> formes travaillées originales.<br />

En procédant à une inspection fréquente, il est possible d’agir à temps<br />

en cas de problème et d’éviter les surcoûts de réparation de dégâts trop<br />

avancés. <strong>Les</strong> qualités techniques et esthétiques sont ainsi préservées.<br />

Pour les situations difficiles d’accès, <strong>des</strong> sociétés spécialisées peuvent<br />

fournir <strong>des</strong> contrats d’entretien.<br />

Avant<br />

Après<br />

Décors de corniche en bois avant et<br />

après remise en peinture.<br />

L’élément blanc est une reproduction<br />

à l’identique d’un morceau qui<br />

était trop abimé.<br />

Attention ! Toute opération modifiant l’aspect de la corniche<br />

peut être considérée comme une modification de la façade et<br />

peut par conséquent nécessiter l’obtention d’un permis !<br />

23<br />

Une intervention immédiate s’impose<br />

dès que sont repérés un décollement <strong>des</strong><br />

peintures ou <strong>des</strong> taches d’humidité, car<br />

cela traduit un défaut d’étanchéité.<br />

L’infiltration de l’eau dégrade les<br />

moulures en favorisant les décollements<br />

et la chute <strong>des</strong> décors en relief.<br />

<strong>Les</strong> décors en bois doivent être entretenus périodiquement. <strong>Les</strong><br />

normes actuelles de sécurité imposent un échafaudage complet ou un<br />

élévateur pour repeindre les éléments situés en hauteur. Il est donc<br />

conseillé de combiner l’opération avec d’autres travaux d’entretien de<br />

la façade lorsque cela est possible. Une bonne préparation <strong>des</strong> supports<br />

augmente la durabilité de la réfection : enlèvement <strong>des</strong> vieilles<br />

couches, ponçage, bouchage <strong>des</strong> fissures, application d’une préparation<br />

de peinture primaire… La qualité de la peinture est également<br />

déterminante : elle doit par exemple être perméable à la vapeur d’eau<br />

contenue dans le bois. Si la corniche est régulièrement entretenue de<br />

cette manière, une réparation lourde sera rarement nécessaire. Pour les<br />

éléments vraiment trop abimés, <strong>des</strong> moulures de remplacement de<br />

forme standard peuvent être trouvées chez les fournisseurs spécialisés.<br />

Avant<br />

Après<br />

L’arrachage <strong>des</strong> consoles et décors de<br />

corniches débordantes appauvrit la qualité<br />

architecturale <strong>des</strong> faça<strong>des</strong>.<br />

<strong>Les</strong> consoles métalliques doivent<br />

aussi être contrôlées régulièrement<br />

et repeintes dès que <strong>des</strong> traces de<br />

rouille apparaissent.<br />

L’emballage complet de la corniche est une erreur fréquente. <strong>Les</strong> menaces<br />

dues à l’humidité stagnante sont en effet alors masquées, si bien<br />

que les défauts d’étanchéité seront décelés trop tard, quand les dégâts<br />

seront déjà importants. L’emploi du PVC blanc est en outre particulièrement<br />

désastreux sur le plan esthétique. La pose d’un dispositif étanche<br />

durable n’est admissible que si la corniche présente dès le départ un profil<br />

simple et qu’elle n’est pas dénaturée par le nouvel aménagement. <strong>Les</strong><br />

dispositifs les plus discrets, constitués par les ban<strong>des</strong> métalliques continues,<br />

sont alors à privilégier. <strong>Les</strong> consoles ne doivent jamais être cachées.


L’emballage complet de la corniche<br />

masque les défauts d’étanchéité : les<br />

dégâts seront identifiés trop tard. Peu<br />

esthétiques, les lames PVC blanc se dégradent<br />

vite.<br />

Entretenir les corniches en bois et les<br />

maintenir dans leur état d’origine est<br />

la solution qui respecte le mieux la<br />

qualité de la façade.<br />

<strong>Les</strong> moulures fraîchement repeintes<br />

sont déjà souillées par les<br />

fientes de pigeons.<br />

<strong>Les</strong> pics anti-pigeon évitent que les<br />

fientes <strong>des</strong> volatiles ne viennent<br />

souiller les décors <strong>des</strong> corniches et la<br />

façade.<br />

25<br />

Entretenir les corniches en bois et les<br />

maintenir dans leur état d’origine est<br />

la solution qui respecte le mieux la<br />

qualité de la façade.<br />

Un emballage avec <strong>des</strong> ardoises <strong>des</strong>sinant<br />

<strong>des</strong> motifs alourdit les faça<strong>des</strong> aux<br />

lignes sobres du milieu du 20 e siècle. La<br />

moitié de la pose est en outre opposée au<br />

sens du vent.<br />

Voici deux solutions d’emballage appliquées aux deux extrémités de la même<br />

corniche, couronnant <strong>des</strong> maisons jumelles. A gauche, le fin profil en zinc<br />

continu épouse l’inclinaison initiale et le décor <strong>des</strong> consoles est entièrement<br />

respecté. À droite, l’emballage par les ardoises et les lattes alourdit le couronnement<br />

et déséquilibre la façade.<br />

L’application d’une bordure d’étanchéité<br />

disproportionnée alourdit le couronnement<br />

de la façade de gauche.<br />

Voici un compromis intéressant : la<br />

bande métallique d’étanchéité est continue<br />

et elle n’occulte pas les consoles et<br />

les moulures inférieures. <strong>Les</strong> teintes sont<br />

coordonnées.<br />

Avant Après<br />

<strong>Les</strong> éléments de décors <strong>des</strong> corniches trop abimés ou disparus peuvent être<br />

restitués à l’identique. Avec la remise en peinture, cette solution permet de<br />

conserver l’équilibre de la façade et l’intégrité esthétique du bâtiment.


<strong>Les</strong> chéneaux et les conduits d’évacuation <strong>des</strong> eaux<br />

Le premier rôle <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> étant de protéger les immeubles de la<br />

pluie, la question de l’évacuation <strong>des</strong> eaux a toujours été centrale<br />

dans leur conception. Depuis le début du 19 e siècle, les règles d’urbanisme<br />

imposent que les eaux de <strong>toitures</strong> soient récoltées dans une<br />

gouttière aménagée au pied de la pente (le chéneau), puis évacuées<br />

vers le sol ou les égouts par un tuyau de <strong>des</strong>cente. Sur les bâtiments<br />

de la seconde partie du 19 e siècle, le chéneau de récolte <strong>des</strong> eaux<br />

prend généralement la forme d’un canal large à fond plat et revêtu de<br />

zinc, soutenu par les rives moulurées couronnant la corniche.<br />

Dans les bâtiments anciens avec une valeur historique ou esthétique<br />

particulière, il est recommandé de maintenir les tuyaux de <strong>des</strong>cente<br />

traditionnels en métal (zinc, aluminium, fonte). Ces conduits ont<br />

beaucoup plus de prestance que les tuyaux fabriqués en matière<br />

plastique. Dans tous les cas, les matériaux et teintes doivent être<br />

choisis pour s’adapter au reste de la façade : zinc patiné, aluminium<br />

traité avec aspect zinc ou cuivré… Attention toutefois que le<br />

zinc est un matériau malléable, qui se déforme rapidement en cas<br />

de choc, avec un risque d’obstruction. C’est la raison pour laquelle<br />

la jonction au niveau du trottoir s’effectue généralement avec un<br />

matériau plus rigide (fonte, grès…).<br />

En cas de réfection, il faut maintenir un revêtement de zinc et veiller<br />

à ce qu’il soit doté d’une légère pente régulière jusqu’au trou d’évacuation<br />

<strong>des</strong> eaux. <strong>Les</strong> revêtements en asphalte ou avec <strong>des</strong> membranes<br />

souples sont déconseillées pour couvrir les petites surfaces aux formes<br />

complexes, car s’y forment <strong>des</strong> boursouflures qui gênent l’écoulement.<br />

<strong>Les</strong> nouveaux tuyaux en zinc respectent<br />

l’architecture traditionnelle.<br />

<strong>Les</strong> plaques de zinc couvrant le chéneau<br />

se terminent par un fin profil sur<br />

le bord <strong>des</strong> moulures en bois.<br />

<strong>Les</strong> <strong>des</strong>centes d’eau en PVC sont<br />

de moindre qualité esthétique, en<br />

particulier si les plastiques <strong>des</strong><br />

cou<strong>des</strong> et les parties droites vieillissent<br />

différemment.<br />

27<br />

<strong>Les</strong> chéneaux doivent être dimensionnés<br />

pour pouvoir récolter les<br />

eaux de toiture sans débordements<br />

lors <strong>des</strong> grosses pluies.<br />

<strong>Les</strong> chéneaux de bâtiments mo<strong>des</strong>tes<br />

se limitent parfois à une<br />

gouttière pendante avec une forme «<br />

standard » en demi-lune.<br />

L’implantation <strong>des</strong> tuyaux de <strong>des</strong>cente doit respecter la modénature<br />

de la façade. Pour les maisons jointives, les conduites sont positionnées<br />

à la limite de la mitoyenneté. Dans les quartiers anciens,<br />

elles sont même parfois placées dans <strong>des</strong> rainures spécialement<br />

conçues pour ne pas déborder sur l’alignement.<br />

L’inspection annuelle permet<br />

d’enlever les débris tombés dans<br />

les chéneaux. Il faut éviter d’y laisser<br />

trainer <strong>des</strong> câbles.<br />

<strong>Les</strong> plaques abimées ont été remplacées.<br />

<strong>Les</strong> nouveaux joints sont en<br />

cours de réalisation.<br />

Installée dans une rainure à la limite<br />

entre les deux propriétés, la conduite<br />

métallique a été peinte dans la couleur<br />

<strong>des</strong> faça<strong>des</strong>.<br />

Il est strictement interdit de dévier<br />

les tuyaux de <strong>des</strong>cente pour évacuer<br />

les eaux dans les chéneaux d’une<br />

propriété voisine.


<strong>Les</strong> éléments décoratifs en métal et en bois<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> de nombreux immeubles liégeois comportent <strong>des</strong><br />

éléments décoratifs en métal, généralement en fonte et en fer forgé.<br />

Outre les consoles de corniches déjà évoquées, l’architecture<br />

éclectique de la fin du 19 e siècle a particulièrement apprécié les <strong>toitures</strong><br />

complexes, ornées de couronnements décoratifs sous forme<br />

de crêtages, d’épis faîtiers ou de girouettes. Ils adoptent <strong>des</strong> formes<br />

complexes, avec torsa<strong>des</strong>, volutes et même parfois <strong>des</strong> formes<br />

symboliques. Notons que les lucarnes décoratives en zinc sont traitées<br />

plus loin dans le guide (p.32). Attention qu’enlever ou modifier<br />

ces éléments peut être considéré comme une transformation de<br />

la façade nécessitant l’obtention d’un permis.<br />

<strong>Les</strong> structures en fer forgé déformées peuvent être redressées. <strong>Les</strong><br />

éléments cassés ou vraiment trop abimés (par exemple rongés par la<br />

rouille) peuvent être remplacés à l’identique par <strong>des</strong> artisans ferronniers<br />

spécialisés. Notons que certains de ces dispositifs jouent aussi<br />

le rôle de paratonnerre. Il convient dans ce cas de vérifier la continuité<br />

<strong>des</strong> câbles métalliques de décharge jusqu’à la prise de terre.<br />

Une observation attentive montre<br />

<strong>des</strong> écaillements et <strong>des</strong> parties rouillées<br />

: il est temps d’appliquer une<br />

remise en peinture. <strong>Les</strong> « bagues »<br />

servent à écarter les eaux <strong>des</strong> points<br />

de jonction.<br />

La balustrade de couronnement de<br />

cette toiture en forme de pavillon a<br />

été régulièrement remise en peinture.<br />

Epi faîtier en zinc, avec<br />

pointe et boules.<br />

Epis faîtiers au sommet<br />

<strong>des</strong> lucarnes d’une toiture<br />

de style historiciste.<br />

Décors métalliques<br />

au sommet du pignon<br />

d’une façade ornée <strong>des</strong><br />

années 1950.<br />

<strong>Les</strong> éléments décoratifs en bois sont plus rares au niveau <strong>des</strong> <strong>toitures</strong>.<br />

Nous en retrouvons parfois sur <strong>des</strong> bâtiments de style pittoresque,<br />

« cottage » ou d’inspiration exotique. Comme pour les<br />

décors en métal, la conservation de ces structures nécessite une<br />

remise en peinture régulière.<br />

29<br />

<strong>Les</strong> décors métalliques sont couverts d’une couche de peinture de protection.<br />

Comme pour d’autres éléments, il est important de les surveiller<br />

régulièrement et de réaliser un entretien lorsque la peinture s’écaille<br />

ou que <strong>des</strong> taches de rouille sont détectées. La remise en peinture doit<br />

s’effectuer avec soin pour une plus grande durabilité : ponçage, enlèvement<br />

<strong>des</strong> poussières, couche de primaire « antirouille », au moins<br />

deux couches de finition avec <strong>des</strong> peintures adaptées…<br />

Un aspect important est le contrôle <strong>des</strong> points de fixation de ces<br />

décors au reste de la structure du toit, en particulier pour ceux fixés<br />

au niveau de la ligne de faîte. Il faut s’assurer que l’ancrage est<br />

solide : une consolidation et un redressement <strong>des</strong> éléments peuvent<br />

s’avérer nécessaires si <strong>des</strong> déplacements sont constatés. L’étanchéité<br />

à la jonction entre les armatures métalliques et le reste de<br />

la toiture doit aussi être maintenue en parfait état afin d’éviter les<br />

infiltrations d’eau.<br />

Une feuille de plomb soudée de manière<br />

continue assure la jonction de<br />

l’étanchéité entre le revêtement d’ardoise<br />

et les décors sommitaux.<br />

<strong>Les</strong> décors en bois sont entretenus<br />

régulièrement. Une remise en peinture<br />

fréquente évite les dégradations<br />

irrémédiables.


<strong>Les</strong> cheminées<br />

Le principe général est que la forme et la teinte <strong>des</strong> cheminées doit<br />

être en accord avec l’architecture du bâtiment et avec son environnement<br />

bâti. Pour les bâtiments traditionnels anciens du centre-ville, il<br />

est conseillé de maintenir l’aspect initial <strong>des</strong> parements en briques.<br />

En cas de défaut d’étanchéité, les cheminées peuvent être rejointoyées,<br />

puis hydrofugées. Dans certains cas, elles peuvent être couvertes<br />

de la même peinture que la façade. Si un nouveau revêtement<br />

ne peut être évité, il doit être discret et se fondre dans le reste de<br />

la toiture. L’isolation <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> implique parfois l’enlèvement <strong>des</strong><br />

cheminées devenues inutiles. Attention alors qu’il n’est pas possible<br />

de supprimer une cheminée visible depuis l’espace public sans avoir<br />

obtenu un permis au préalable. Certaines cheminées peuvent aussi<br />

être « recyclées » pour servir dans le système de ventilation.<br />

La multiplication <strong>des</strong> systèmes de ventilation génère l’apparition de<br />

nouvelles cheminées. Elles doivent être positionnées en limitant leur<br />

impact visuel. Un emplacement proche du faîte assure le tirage le<br />

plus efficace et minimise la hauteur du conduit. Le regroupement <strong>des</strong><br />

conduits évite de devoir multiplier les saillies en toiture. Notons que<br />

les cheminées ne peuvent pas être aménagées à moins de 1,5 m du<br />

plan de la façade. Leur hauteur doit par ailleurs être suffisante pour<br />

que les rejets n’incommodent pas le voisinage. Pour les conduits<br />

sous forme de simples tubes métalliques, il convient de privilégier<br />

les coloris neutres et sans reflets : inox brossé, métal laqué mat de<br />

teinte gris foncé plutôt qu’inox brillant.<br />

En façade arrière, les cheminées<br />

peuvent prendre la forme de conduits<br />

simples avec une teinte sobre qui se<br />

fond dans le reste de la toiture.<br />

<strong>Les</strong> tubes en inox brillant sont<br />

peu esthétiques. Ils ne sont pas<br />

acceptés sur les parties de <strong>toitures</strong><br />

visibles depuis la rue. Attention à<br />

la surveillance de l’étanchéité !<br />

31<br />

<strong>Les</strong> cheminées <strong>des</strong> bâtiments anciens <strong>des</strong><br />

quartiers historiques sont généralement<br />

parementées de briques.<br />

Après la suppression d’une cheminée<br />

maçonnée, la toiture doit être complétée<br />

à l’identique.<br />

Au cours du 20 e siècle, les matériaux et les formes de cheminées se sont<br />

diversifiés : béton sur les <strong>toitures</strong> plates <strong>des</strong> immeubles à appartements,<br />

maçonnerie à parements de grès sur les villas de l’après-guerre…<br />

<strong>Les</strong> cheminées sont soumises à <strong>des</strong> processus d’usure : <strong>des</strong> déformations<br />

dues à la pression du vent, l’érosion <strong>des</strong> joints, la corrosion <strong>des</strong><br />

armatures métalliques… Il faut donc aussi les surveiller et réaliser<br />

les réparations qui s’avèrent nécessaires. <strong>Les</strong> dalles ou plaques de<br />

couverture doivent ainsi parfois être refixées ou remplacées.<br />

<strong>Les</strong> remarquables cheminées <strong>des</strong> villas<br />

années 1950 et 1960 doivent de<br />

préférence être conservées dans leur<br />

aspect d’origine.<br />

La cheminée s’est déstabilisée. Un<br />

arbre a poussé sur la dalle de couverture<br />

qui est <strong>des</strong>cellée. Une intervention de<br />

contrôle et d’entretien est nécessaire !<br />

<strong>Les</strong> rejets de fumées ne peuvent<br />

jamais se faire directement chez le<br />

voisin. Ce conduit à travers un mur mitoyen<br />

constitue une infraction au code<br />

civil.<br />

Si l’isolation ou l’étanchéité impose<br />

d’emballer la cheminée, un revêtement<br />

de teinte neutre coordonné au<br />

reste de la couverture s’impose.


<strong>Les</strong> lucarnes<br />

De nombreuses constructions liégeoises intègrent <strong>des</strong> lucarnes composées<br />

d’une structure en trois dimensions. Une grande variété de<br />

tailles, de formes et de matériaux est relevée dans les bâtiments antérieurs<br />

à la Première Guerre mondiale. Ces décors très élaborés participent<br />

à la beauté et au caractère singulier <strong>des</strong> bâtiments. Ils doivent<br />

donc être conservés, même lors <strong>des</strong> travaux d’adaptation aux enjeux<br />

thermiques actuels. Des solutions existent pour améliorer les performances<br />

sans modifier l’aspect : isolation dans <strong>des</strong> caissons placés<br />

du côté intérieur, pose d’un second châssis, pose d’un châssis neuf à<br />

double vitrage reproduisant l’ancien à l’identique…<br />

L’entretien<br />

Beaucoup de lucarnes comportent de nombreux éléments en relief en<br />

bois et <strong>des</strong> petites couvertures aux formes généralement complexes.<br />

Leur entretien doit donc être réalisé régulièrement pour éviter les dégradations<br />

qui faciliteraient les infiltrations d’eaux. Comme pour les<br />

autres plans de la toiture, les dépôts doivent être régulièrement enlevés<br />

afin de ne pas bloquer le cheminement <strong>des</strong> eaux. Comme pour les corniches,<br />

une remise en peinture régulière <strong>des</strong> boiseries maintient leur<br />

étanchéité. <strong>Les</strong> éventuels éléments décoratifs en métal doivent aussi<br />

être repeints régulièrement.<br />

Dans tous les cas où cela est possible,<br />

il est recommandé de conserver<br />

les décors d’origine comme ces<br />

ferronneries.<br />

Trop souvent, l’entretien <strong>des</strong> lucarnes<br />

est négligé. Or, les réparations<br />

décidées trop tard s’avèrent<br />

finalement complexes et coûteuses.<br />

33<br />

L’architecture liégeoise comporte <strong>des</strong> lucarnes d’une grande variété du point<br />

de vue <strong>des</strong> formes, <strong>des</strong> matériaux, <strong>des</strong> couleurs, <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> <strong>des</strong> couvertures,<br />

<strong>des</strong> détails décoratifs, ou encore de la forme <strong>des</strong> châssis.<br />

Au départ, les décors de ces deux <strong>toitures</strong> étaient identiques. A gauche est illustrée<br />

la solution préconisée de conservation <strong>des</strong> moulures d’origine. Le zinc<br />

se limite à la couverture <strong>des</strong> « joues » latérales. L’isolation peut être renforcée<br />

par l’intérieur. Dans l’exemple de la photo à droite, l’emballage en zinc <strong>des</strong><br />

lucarnes a entraîné un appauvrissement esthétique.<br />

La couverture en zinc a été remplacée<br />

à l’identique. <strong>Les</strong> épis en métal<br />

et les boiseries ont été repeints.<br />

Avant Après<br />

A gauche, la lucarne en zinc a été recouverte<br />

d’une peinture inappropriée<br />

qui s’est écaillée. A droite, la nouvelle<br />

couche de peinture est adaptée aux<br />

métaux.<br />

<strong>Les</strong> éléments déplacés ou détachés <strong>des</strong> lucarnes en zinc doivent être<br />

refixées et les joints étanches restitués. L’étanchéité <strong>des</strong> couvertures<br />

(ardoises, tuiles, couche hydrocarbonée) doit aussi être restituée dès<br />

qu’un défaut apparaît. Enfin, les pans verticaux de lucarnes en maçonnerie<br />

(briques, pierres) peuvent aussi nécessiter une réfection<br />

avec consolidation et rejointoyage au bout de plusieurs décennies.


Le remplacement total à l’identique<br />

Si les lucarnes sont trop dégradées pour être conservées, une solution<br />

peut être de les remplacer entièrement à l’identique, afin de<br />

préserver l’esthétique originelle de la façade. Attention dans ce cas<br />

à bien respecter le concept : formes, matériaux et teintes doivent<br />

être rigoureusement similaires à l’état de départ.<br />

Dans le contexte de la rénovation de<br />

la toiture, la lucarne en pierre de style<br />

Néo-Renaissance a été consolidée et<br />

nettoyée<br />

La lucarne en maçonnerie de briques<br />

de style éclectique se termine par un<br />

pignon bordé de rives de toiture en<br />

bois mouluré.<br />

La réparation<br />

Bois et zinc sont <strong>des</strong> matériaux durables, ce qui plaide pour la<br />

conservation <strong>des</strong> structures originelles. <strong>Les</strong> éléments trop dégradés,<br />

cassés, déformés ou usés peuvent être remplacés. Il est toujours<br />

recommandé de limiter les restitutions aux seules parties irréparables.<br />

Des « greffons » de matériaux neufs façonnés à l’identique<br />

sont alors intégrés dans les structures anciennes. La réparation doit<br />

parfois se poursuivre jusqu’à la structure de la charpente, avec une<br />

substitution <strong>des</strong> supports en bois qui seraient trop dégradés.<br />

Toute la couverture et les châssis de<br />

ces lucarnes ont entièrement été refaits<br />

à l’identique.<br />

<strong>Les</strong> décors de style éclectique en zinc<br />

(fin du 19 e siècle) ont été refaits à<br />

l’identique. Le parcours de l’eau a été<br />

préservé.<br />

Le remplacement total dans un style contemporain<br />

En fonction du type de bâtiment, de son état et du parti architectural<br />

adopté, une solution peut être d’orienter la conception vers le <strong>des</strong>sin<br />

d’une lucarne dans un esprit « contemporain ». Il peut alors s’agir<br />

soit d’adopter <strong>des</strong> lignes minimalistes, soit de transposer les formes<br />

traditionnelles dans un <strong>des</strong>ign sobre avec <strong>des</strong> matériaux de qualité,<br />

aux teintes coordonnées avec le reste de la toiture. Attention que<br />

modifier l’aspect d’une lucarne éclairant une pièce d’habitation ou<br />

la supprimer est une opération qui nécessite un permis d’urbanisme.<br />

35<br />

La lucarne conserve sa forme d’origine,<br />

mais la couverture en ardoise est<br />

entièrement refaite.<br />

Pour améliorer le confort de la pièce<br />

de vié éclairée par la lucarne, seul le<br />

châssis de fenêtre a été remplacé.<br />

Le remplacement <strong>des</strong> châssis<br />

<strong>Les</strong> interventions se limitent parfois à remplacer le châssis de<br />

fenêtre par un double vitrage isolant. Attention dans ce cas à<br />

poser <strong>des</strong> choix justes en termes de matériaux, de formes, de<br />

proportions et de teintes. Pour plus de conseils sur ces aspects,<br />

nous conseillons la lecture du guide <strong>des</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> de<br />

la Ville de Liège consacré aux châssis. Il est aussi possible de<br />

placer un second châssis isolant vers l’intérieur de la lucarne,<br />

ce qui permet de maintenir le châssis d’origine en façade et<br />

ainsi de conserver son intégrité initiale.<br />

<strong>Les</strong> nouvelles lucarnes transposent les<br />

formes traditionnelles dans une version<br />

minimaliste.<br />

La simplification à outrance <strong>des</strong><br />

décors de lucarne et l’emploi de<br />

matériaux médiocres diminuent la<br />

qualité architecturale <strong>des</strong> faça<strong>des</strong>.


L’isolation de la toiture<br />

La chaleur « monte » : 30 % <strong>des</strong> pertes d’énergie peuvent donc s’effectuer<br />

au niveau <strong>des</strong> <strong>toitures</strong>. Leur isolation est donc le poste prioritaire<br />

pour améliorer les performances thermiques d’un bâtiment existant.<br />

Certains travaux d’isolation nécessitent un permis, notamment lorsque<br />

la couche d’isolant est épaisse ou le matériau de revêtement modifié<br />

après les travaux. <strong>Les</strong> conseillers du Service <strong>des</strong> Permis d’Urbanisme<br />

peuvent vous aider à déterminer si votre projet nécessite une autorisation<br />

préalable ou pas. Quant aux conseillers de la Maison de l’Habitat, ils<br />

pourront répondre à vos questions au sujet <strong>des</strong> techniques d’isolation.<br />

La thermographie aérienne<br />

La Ville de Liège et l’ASBL Liège-Énergie ont<br />

fait procéder à une thermographie aérienne au<br />

cours de l’hiver 2018. <strong>Les</strong> cartes de déperdition<br />

thermique fournissent <strong>des</strong> informations sur<br />

l’état de l’isolation <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> et sur les priorités<br />

d’action à mener. <strong>Les</strong> liégeois peuvent<br />

ainsi recevoir <strong>des</strong> conseils quant aux travaux<br />

d’amélioration <strong>des</strong> performances énergétiques<br />

à appliquer. Informations sur les contacts et<br />

prises de rendez-vous en page 62<br />

• Le pare-vapeur est une couche placée du côté intérieur du bâtiment<br />

pour limiter la pénétration de l’humidité <strong>des</strong> pièces de vie dans la toiture<br />

et pour créer une barrière d’étanchéité à l’air. La condensation<br />

d’eau dans les isolants et les structures en bois <strong>des</strong> charpentes est ainsi<br />

évitée. De nombreux matériaux peuvent jouer ce rôle : papier kraft,<br />

feuille d’aluminium, film plastique, voile de polyester… Lors de la<br />

pose, il faut contrôler que les joints soient parfaitement étanches.<br />

Dans les pièces « humi<strong>des</strong> » (salles de bain, cuisine), il convient d’être<br />

d’autant plus attentif à la qualité du pare-vapeur.<br />

• La continuité de l’isolation et de l’étanchéité à l’air sont indispensables<br />

pour une isolation thermique et acoustique efficace. La pose <strong>des</strong><br />

pièces d’isolant et le traitement <strong>des</strong> joints de raccord ne peuvent laisser<br />

aucun interstice (mousses de colmatage, ban<strong>des</strong> adhésives…).<br />

• <strong>Les</strong> risques de ponts thermiques apparaissent lorsque l’isolation est<br />

interrompue par <strong>des</strong> canalisations, lorsque <strong>des</strong> attaches métalliques<br />

traversent les parois, ou encore en cas de présence de planchers en<br />

béton armé directement ancrés dans les murs de la façade. Des renforcements<br />

aux configurations spécifiques doivent donc être conçus.<br />

37<br />

<strong>Les</strong> paramètres à prendre en compte pour une isolation de qualité<br />

• La portance et la salubrité <strong>des</strong> pièces de charpente doivent être<br />

vérifiées avant l’installation d’une couche d’isolation, car il ne sera<br />

plus possible de procéder à <strong>des</strong> réparations par la suite. Une structure<br />

trop faible doit être renforcée au préalable. <strong>Les</strong> pièces vermoulues ou<br />

attaquées par les champignons doivent être remplacées.<br />

<strong>Les</strong> couches d’isolants sont placées de<br />

manière continue pour éviter les ponts<br />

thermiques.<br />

<strong>Les</strong> contre-lattes séparent les lattes<br />

d’accrochage et la sous-toiture<br />

étanche mais perméable à la vapeur.<br />

• L’étanchéité à la pluie doit être continue pour éviter la pénétration<br />

de l’eau dans la couche isolante, qui perdrait alors en efficacité. Sur<br />

les <strong>toitures</strong> en pente, cette étanchéité est assurée par la couverture extérieure<br />

(tuile, ardoise…) et par la sous-toiture (membrane ou plaques<br />

rigi<strong>des</strong> étanches). Nous avons vu par ailleurs que tous les points sensibles<br />

doivent être contrôlés : solins, rives de toiture, fenêtres…<br />

Avant la restitution d’une nouvelle<br />

couverture, la structure d’origine est<br />

renforcée<br />

Une membrane pare-vapeur a été placée du<br />

côté intérieur <strong>des</strong> pièces. Pour l’étanchéité,<br />

les joints sont couverts de ban<strong>des</strong> adhésives.<br />

Afin que l’écoulement <strong>des</strong> eaux infiltrées sous la couverture<br />

<strong>des</strong> <strong>toitures</strong> en pente soit maintenu libre, les contre-lattes<br />

créent une mise à distance de quelques centimètres entre les<br />

lattes d’accrochage <strong>des</strong> tuiles (ou <strong>des</strong> ardoises) et la sous-toiture.<br />

L’espace de ventilation créé par cette rehausse assure<br />

aussi l’évacuation de la vapeur d’eau qui serait malgré tout<br />

présente dans le complexe de toiture.


L’isolation d’une toiture en pente<br />

L’isolation de la toiture plate est raccordée<br />

à celle de la façade pour assurer<br />

une continuité et éviter les ponts<br />

thermiques.<br />

L’isolation est réalisée avec <strong>des</strong> matières<br />

légères maintenues au-<strong>des</strong>sus<br />

<strong>des</strong> lattes par une membrane pare-vapeur<br />

souple.<br />

© Bureau ACDC<br />

© Source : Bruxelles Environnement, Fiches éco-construction, MAT 08 Rénover un toit en pente.<br />

Si la toiture est déjà isolée, la qualité de l’isolation existante<br />

doit aussi être contrôlée avant toute opération de réfection<br />

ou de transformation. Il s’agit de vérifier sa qualité et sa durabilité<br />

et sa compatibilité avec les nouveaux matériaux à<br />

mettre en oeuvre, afin de ne pas devoir tout démonter après<br />

quelques années.<br />

Le choix <strong>des</strong> matériaux<br />

La gamme <strong>des</strong> produits disponibles est très large. Il convient de<br />

comparer les matériaux sur base de différents critères : performance<br />

en matière de résistance thermique, épaisseur nécessaire pour atteindre<br />

l’objectif visé, coût unitaire et durée nécessaire pour amortir<br />

l’investissement, facilité de mise en œuvre en fonction de la configuration<br />

existante, durabilité, impacts environnementaux… <strong>Les</strong><br />

matériaux à écobilan favorable sont évidemment recommandés. <strong>Les</strong><br />

matières d’origine végétale peuvent assurer une meilleure diffusion<br />

de la vapeur d’eau vers l’extérieur et un meilleur confort contre les<br />

surchauffes en été. À performance d’isolation égale, la couche d’isolation<br />

doit souvent être plus épaisse.<br />

La composition <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> en pente isolées est complexe, car elle<br />

intègre une ou plusieurs couches d’isolants ainsi qu’une couche<br />

d’étanchéité à l’air et à la vapeur d’eau du côté intérieur <strong>des</strong> pièces<br />

de vie. Trois configurations sont possibles.<br />

Option n°1. L’isolation par l’intérieur <strong>des</strong> pièces présente l’avantage<br />

de ne pas modifier le revêtement existant. Elle ne peut s’appliquer<br />

que si une sous-toiture soit présente. Par contre, la finition de<br />

la pièce est à refaire. La couche d’isolant peut prendre la forme de<br />

plaques rigi<strong>des</strong> ou être composée <strong>des</strong> matières souples maintenues<br />

en place par <strong>des</strong> membranes fixées par <strong>des</strong> profilés métalliques ou<br />

<strong>des</strong> lattes de bois. Pour s’assurer de la continuité de l’isolation, il est<br />

alors conseillé de placer la matière sous pression pour que tous les<br />

interstices soient bien comblés.<br />

39<br />

Coefficient de conductivité thermique lambda<br />

Généralement notée λ (lambda), la conductivité thermique est une<br />

grandeur qui mesure le transfert de chaleur. C’est une valeur propre<br />

à chaque matériau, indépendante de son épaisseur. Plus le λ est<br />

petit, moins l’énergie passe et plus le pouvoir isolant est élevé.<br />

Coefficient de résistance thermique R<br />

La résistance thermique dépend du matériau et de son épaisseur.<br />

Elle est notée R et est obtenue en divisant l’épaisseur de la<br />

couche d’isolant par le coefficient de conductivité. Plus la résistance<br />

R est élevée, plus le pouvoir isolant est donc important. On<br />

recommande généralement d’atteindre un R de min 4,5 m2K/W.<br />

L’isolation par l’intérieur s’effectue<br />

sans modifier le revêtement en ardoises<br />

de la toiture à la Mansart ni les<br />

décors extérieurs de la lucarne.<br />

<strong>Les</strong> finitions ont été réalisées après<br />

l’isolation par l’intérieur. L’embrasure<br />

oblique de la fenêtre maximise<br />

les apports de lumière.<br />

Option n°2. L’isolation par l’extérieur <strong>des</strong> évite les risques de<br />

ponts thermiques. Elle ne modifie pas le volume <strong>des</strong> pièces aménagées<br />

dans les combles et les finitions intérieures ne devront pas<br />

être refaites. Cette solution implique toutefois un déplacement de<br />

refaire la couverture, tandis que la surépaisseur modifie l’enveloppe<br />

extérieure du bâtiment. Au-delà d’une certaine largeur d’isolant, un<br />

permis est nécessaire. Pour les <strong>toitures</strong> de formes simples, une <strong>des</strong>


solutions possibles est le recours à <strong>des</strong> panneaux sandwichs rigi<strong>des</strong><br />

combinant les différentes fonctions de pare-vapeur, isolant, sous-toiture<br />

et latte d’accrochage. Le déplacement du plan de la toiture impose<br />

<strong>des</strong> raccords avec les parties non modifiées, et notamment avec<br />

la corniche et le chéneau. Pour les maisons de rangée, <strong>des</strong> décalages<br />

générés par rapport aux <strong>toitures</strong> voisines doivent être étanchéifiés<br />

par <strong>des</strong> rives de jonction traitées de façon esthétique.<br />

L’isolation d’une toiture plate<br />

Afin de ne pas créer de risque de condensation dans la structure,<br />

l’isolation de la toiture plate doit toujours s’effectuer par l’extérieur,<br />

en posant l’isolant au-<strong>des</strong>sus de l’ancienne couverture. La<br />

couche d’étanchéité initiale peut donc être conservée pour servir de<br />

pare-vapeur. L’isolant peut prendre la forme de plaques rigi<strong>des</strong> ou<br />

de matières moins dures placées dans <strong>des</strong> caissons. Une nouvelle<br />

couverture étanche est toujours placée par-<strong>des</strong>sus, par exemple une<br />

membrane d’EPDM.<br />

Le raccord entre le nouveau revêtement<br />

et le chéneau est traité par<br />

une couverture en zinc. Sa hauteur<br />

correspond à celle de la couche<br />

d’isolant.<br />

Rive de jonction entre une toiture<br />

nouvellement isolée (à droite) et la<br />

toiture voisine maintenue dans le<br />

plan initial.<br />

<strong>Les</strong> raccords d’étanchéité sont effectués<br />

au-<strong>des</strong>sus de l’isolant, au niveau<br />

de toutes les saillies : fenêtres de toiture,<br />

cheminées.<br />

L’étanchéité de la membrane de revêtement<br />

doit être absolument parfaite,<br />

car l’eau qui s’infiltre dans l’isolant<br />

réduit son efficacité.<br />

41<br />

Pour la continuité de l’enveloppe isolée,<br />

la partie supérieure <strong>des</strong> pignons a<br />

été emballée en même temps que la<br />

toiture (permis nécessaire)<br />

L’isolation au niveau du plancher<br />

du grenier protège le volume<br />

chauffé sans modifier la toiture.<br />

© Bureau ACDC<br />

Option n°3. Si le volume sous les combles n’est pas habité, une<br />

solution simple consiste à assurer une isolation par le plancher<br />

du grenier. L’isolant est alors placé sur ou sous le plancher si ce<br />

dernier doit rester accessible. Ces travaux n’ont aucun impact sur<br />

la toiture et offrent l’avantage de ne devoir chauffer que le volume<br />

réellement utile.<br />

L’isolation est réalisée avec <strong>des</strong><br />

plaques de polyuréthane collées sur<br />

l’étanchéité existante.<br />

L’évacuation <strong>des</strong> eaux s’effectue<br />

dans un conduit qui traverse la<br />

couche d’isolant.<br />

L’évacuation de l’amiante<br />

<strong>Les</strong> travaux d’isolation peuvent nécessiter l’élimination de<br />

matériaux contenant de l’amiante. Comme déjà signalé pour<br />

l’évacuation de vieilles ardoises en asbeste, plusieurs précautions<br />

sont alors à prendre pour éviter le dégagement de<br />

poussières cancérigènes : projeter de l’eau pour éviter les<br />

poussières, porter <strong>des</strong> masques, ne pas scier… Il est donc fortement<br />

conseillé de faire appel à <strong>des</strong> entreprises spécialisées.<br />

L’élimination de ces éléments doit également respecter la réglementation<br />

relative aux déchets dangereux : permis d’environnement,<br />

normes d’emballage, point de collecte autorisé... .


<strong>Les</strong> dispositifs technique en toiture<br />

<strong>Les</strong> panneaux solaires<br />

Deux types de panneaux solaires sont à distinguer : les panneaux solaires<br />

photovoltaïques qui produisent de l’électricité et les panneaux<br />

solaires thermiques qui chauffent l’eau. Pour limiter leur impact architectural,<br />

un principe général est que ces panneaux doivent être placés<br />

le plus discrètement possible au niveau <strong>des</strong> <strong>toitures</strong>, en gardant en tête<br />

l’intégration à l’architecture du bâtiment et à l’environnement.<br />

La pose de panneaux solaires sur une toiture plate est également<br />

dispensée de permis si l’angle d’inclinaison et la hauteur totale<br />

sont inférieurs aux valeurs limites. Dans tous les cas, pour garantir<br />

une insertion harmonieuse, il est recommandé de poser les panneaux<br />

selon un schéma régulier et cohérent (par exemple dans un<br />

rectangle ou selon un axe de symétrie). L’optimisation <strong>des</strong> apports<br />

solaires est parfois meilleure en plaçant côte à côte <strong>des</strong> panneaux<br />

très faiblement inclinés, plutôt que de placer <strong>des</strong> rangées de panneaux<br />

inclinés mais espacés pour éviter les effets d’ombres.<br />

Selon leurs formes et leurs mo<strong>des</strong><br />

de fixation, le rendu <strong>des</strong> panneaux<br />

solaires photovoltaïques est plus ou<br />

moins discret.<br />

Le panneau solaire thermique posé<br />

sur la toiture plate est maintenu en<br />

place par un lestage.<br />

Il faut trouver un équilibre entre le<br />

respect <strong>des</strong> architectures anciennes<br />

et les nouvelles solutions techniques<br />

en matière d’énergie.<br />

Des panneaux solaires photovoltaïques<br />

(gauche) et thermiques<br />

(droite) sont encastrés dans le versant.<br />

Il faut être attentif aux ombres<br />

potentielles : cheminées, gran<strong>des</strong><br />

lucarnes, arbres voisins…<br />

43<br />

Si plusieurs emplacements sont possibles, il faut évidemment privilégier<br />

celui qui sera le moins visible depuis l’espace public. La pose<br />

de panneaux solaires dans le même plan que la toiture en pente, sans<br />

en déborder, est la solution la plus discrète, qui ne nécessite pas de<br />

permis. <strong>Les</strong> panneaux sont évidemment orientés en fonction du soleil,<br />

entre le sud-est et le sud-ouest. Si cette contrainte impose un plan qui<br />

ne correspond pas à la toiture, il convient de s’informer auprès du Département<br />

de l’Urbanisme pour savoir si un permis sera imposé.<br />

Des panneaux en aluminium peint<br />

en blanc ont été placés autour <strong>des</strong><br />

panneaux solaires. A droite, <strong>des</strong><br />

tuiles noires sont en accord avec<br />

les ardoises de parement foncées.<br />

Sur les <strong>toitures</strong> plates, il peut être<br />

intéressant de placer un plus grand<br />

nombre de panneaux faiblement inclinés<br />

que <strong>des</strong> panneaux plus inclinés<br />

mais espacés.<br />

D’aspect sombre et mat, les panneaux<br />

sont placés de façon équilibrée<br />

par rapport à l’axe de symétrie<br />

de la façade et de la toiture.<br />

Placés près du bord de la toiture<br />

plate, les panneaux sont visibles<br />

depuis la rue, alors qu’il était possible<br />

de les placer en recul.<br />

La gamme <strong>des</strong> produits disponibles est très diversifiée, avec <strong>des</strong> rendus<br />

différents. <strong>Les</strong> bordures sont aussi plus ou moins visibles, les<br />

épaisseurs variables et les systèmes de fixation plus ou moins lourds :<br />

il est conseillé d’opter pour les solutions les plus neutres et discrètes,<br />

avec la plus faible épaisseur possible. En termes de teinte et de reflet,<br />

les aspects mats sont préférés aux matériaux brillants et miroitants.<br />

Il existe <strong>des</strong> ardoises spéciales intégrant <strong>des</strong> cellules photovoltaïques.<br />

Notons que les structures qui ne sont pas fixées doivent être bien lestées<br />

afin de résister à la force du vent.


Ces ardoises combinent le rôle de<br />

matériaux de couverture et de panneau<br />

solaire photovoltaïque.<br />

Afin d’éviter les structures trop<br />

hautes sur les <strong>toitures</strong> plates, les<br />

panneaux peuvent être placés<br />

sur plusieurs lignes parallèles, à<br />

une distance qui évite les effets<br />

d’ombre.<br />

<strong>Les</strong> climatiseurs et pompes à chaleur<br />

Tous les appareillages installés en toiture modifient la volumétrie et<br />

doivent donc faire l’objet d’une autorisation. Chaque fois que cela est<br />

possible, ils doivent être installés de façon à être invisibles depuis l’espace<br />

public. Lors du choix <strong>des</strong> appareils, il est conseillé de comparer<br />

leurs performances au niveau du bruit : il s’agit de privilégier les solutions<br />

les moins bruyantes afin de ne pas gêner les occupants et les voisins.<br />

<strong>Les</strong> climatiseurs et pompes à chaleur<br />

Tous les appareillages installés en toiture modifient la volumétrie et<br />

doivent donc faire l’objet d’une autorisation. Chaque fois que cela est<br />

possible, ils doivent être installés de façon à être invisibles depuis l’espace<br />

public. Lors du choix <strong>des</strong> appareils, il est conseillé de comparer<br />

leurs performances au niveau du bruit : il s’agit de privilégier les solutions<br />

les moins bruyantes afin de ne pas gêner les occupants et les voisins.<br />

Le conseil est de placer systématiquement les dispositifs du côté de la<br />

façade et de la toiture arrière et en retrait de la façade visible à rue pour<br />

les <strong>toitures</strong> plates.<br />

<strong>Les</strong> climatiseurs et pompes à chaleur<br />

Tous les appareillages installés en toiture modifient la volumétrie et<br />

doivent donc faire l’objet d’une autorisation. Chaque fois que cela est<br />

possible, ils doivent être installés de façon à être invisibles depuis l’espace<br />

public. Lors du choix <strong>des</strong> appareils, il est conseillé de comparer<br />

leurs performances au niveau du bruit : il s’agit de privilégier les solutions<br />

les moins bruyantes afin de ne pas gêner les occupants et les voisins.<br />

45<br />

Même si le groupe de climatisation a<br />

été installé sur le toit de l’immeuble<br />

de façon à ne pas être visible depuis<br />

la rue, un permis est nécessaire.<br />

La pompe à chaleur est placée en<br />

retrait de la façade principale afin<br />

de ne pas être visible depuis la rue.<br />

D’autres types de dispositifs peuvent encore se rencontrer au<br />

niveau <strong>des</strong> faça<strong>des</strong>, qui ont généralement peu d’impacts visuels<br />

s’ils sont correctement traités : crochets, fils métalliques<br />

<strong>des</strong> paratonnerres, bouches d’aération….<br />

Biens repositionnés dans l’angle<br />

entre la maçonnerie du mur et le chéneau,<br />

les câbles seront invisibles.<br />

Placé juste en <strong>des</strong>sous de la corniche<br />

(à gauche) ou au-<strong>des</strong>sus du<br />

ressaut (à droite), le câble est (quasi)<br />

invisible.


L’ajout d’une fenêtre en toiture<br />

La création ou la modification de baies en toiture s’avère parfois<br />

nécessaire lors de l’aménagement de pièces de vie dans les<br />

combles. L’opération impose généralement l’obtention préalable<br />

d’un permis, qu’il s’agisse d’installer une structure en trois dimensions<br />

de type « lucarne », une fenêtre bulle sur une toiture plate<br />

ou même de placer une fenêtre de toit plane de grande dimension.<br />

La conception <strong>des</strong> éventuelles nouvelles lucarnes doit être réfléchie<br />

en regard de la position <strong>des</strong> fenêtres existantes de la façade (respect<br />

<strong>des</strong> axes d’alignements, de la dominante verticale ou horizontale).<br />

<strong>Les</strong> formes compliquées sont à éviter sur les faça<strong>des</strong> qui en étaient<br />

originellement dépourvues. La qualité du résultat repose plutôt sur<br />

la finesse du <strong>des</strong>sin, le choix de matériaux de qualité, la subtilité<br />

<strong>des</strong> teintes… Comme déjà signalé, il convient d’être particulièrement<br />

attentif au positionnement de tous les éléments nécessaires à<br />

un écoulement fluide pour éviter les poches d’eau stagnante.<br />

Un permis d’urbanisme est nécessaire<br />

pour la création d’une nouvelle<br />

lucarne en toiture.<br />

Au-delà d’une certaine taille, la<br />

création de fenêtre dans le plan de<br />

la toiture nécessite un permis.<br />

De style contemporain, la lucarne a<br />

été ajoutée dans l’axe <strong>des</strong> fenêtres de<br />

la travée principale.<br />

La nouvelle fenêtre de toiture respecte<br />

l’axe de symétrie de la façade<br />

existante.<br />

<strong>Les</strong> fenêtres qui éclairent <strong>des</strong> pièces de vie doivent avoir une dimension<br />

minimale. Il est par ailleurs nécessaire qu’une partie <strong>des</strong><br />

fenêtres d’un logement soit placée dans un plan vertical de façon à<br />

offrir aux occupants un contact visuel avec l’espace extérieur. La<br />

sécurité doit aussi être garantie si le bord inférieur de la baie est<br />

bas : emploi du verre feuilleté anti-bris, pose d’un garde-corps anti-chute.<br />

Au-delà <strong>des</strong> aspects strictement réglementaires, plusieurs<br />

recommandations peuvent en outre être formulées. Par exemple, il<br />

est conseillé de placer les fenêtres dans le tiers inférieur du versant<br />

afin d’optimiser l’éclairage <strong>des</strong> espaces de vie.<br />

À surface égale, les fenêtres placées dans le plan de la toiture fournissent<br />

40% de lumière en plus qu’une fenêtre verticale. Nécessitant<br />

moins de travaux de charpente, elles sont plus faciles à installer.<br />

Leur simplicité technique est aussi garante d’une meilleure<br />

étanchéité et d’une limitation <strong>des</strong> pertes calorifiques. Leur impact<br />

visuel depuis la rue est généralement réduit. Il est recommandé de<br />

les placer sur le versant nord pour éviter la surchauffe.<br />

47<br />

<strong>Les</strong> fenêtres ajoutées sur une toiture<br />

plate ne doivent pas contrarier<br />

l’écoulement <strong>des</strong> eaux et la continuité<br />

de l’isolation.<br />

L’ajout d’une verrière sommitale<br />

peut consti-tuer une solution d’éclairage<br />

intéressante pour compléter les<br />

apports en lumière.<br />

La nouvelle lucarne a été conçue<br />

dans un <strong>des</strong>ign minimaliste inspiré<br />

par le style du reste de la façade.<br />

La fenêtre éclairant la cage d’escalier<br />

de l’immeuble locatif est<br />

dotée d’un dispositif d’exutoire de<br />

fumées.<br />

D’autres solutions d’éclairage peuvent être utilisées en complément<br />

si les prises de lumières par les versants de toiture s’avèrent encore<br />

insuffisantes : bandeau vitré dans le haut du mur juste en <strong>des</strong>sous de<br />

la gouttière (voir le point «ajout d’étages » p.55, verrière au faîte de<br />

la toiture, fenêtres créées dans les pignons non mitoyens…


L’aménagement d’une terrasse en toiture<br />

La Ville de Liège souhaite qu’un maximum de logements soit doté<br />

d’espaces privatifs extérieurs de qualité, avec une taille suffisante<br />

permettant une utilisation comme pièce supplémentaire. Dans les<br />

immeubles à appartements, la création de terrasses en toiture peut<br />

donc être encouragée pour les logements qui en étaient dépourvus.<br />

Ces terrasses doivent être conçues pour être appropriables comme<br />

de véritables espaces de vie en été, avec une forme et une surface<br />

permettant l’installation d’une table et de chaises, de fauteuils…<br />

L’aménagement de la nouvelle terrasse doit préserver la qualité de<br />

vie <strong>des</strong> voisins, tant en termes de tranquillité (limiter les nuisances<br />

sonores liées à l’occupation de la terrasse) que d’intimité (pas de<br />

vue directe vers les fenêtres ou les espaces privatifs <strong>des</strong> voisins).<br />

Le Code civil définit que <strong>des</strong> vues droites ne peuvent être réalisées<br />

que si une distance de 1,9 m au moins sépare de la propriété voisine.<br />

Quant aux vues obliques, elles ne peuvent pas être générées à<br />

moins de 60 cm de la limite avec la propriété voisine. Pour aménager<br />

une terrasse sans séparations verticales opaques sur les limites<br />

mitoyennes, une solution est d’en rendre une partie inaccessible,<br />

par exemple en plaçant <strong>des</strong> garde-corps en recul. <strong>Les</strong> terrasses<br />

aménagées au niveau <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> inclinées peuvent être assez facilement<br />

conçues en retrait, derrière la corniche, de façon à être peu<br />

visibles depuis l’espace public. <strong>Les</strong> terrasses en toiture débordant<br />

du plan <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> sont par contre généralement interdites, sauf si<br />

la cohérence avec le reste de la façade peut être démontrée.<br />

La création d’une terrasse en toiture<br />

a permis d’offrir un espace qualitatif<br />

au logement qu’elle héberge.<br />

La création d’une terrasse en toiture<br />

d’une maison unifamiliale ne<br />

doit pas générer <strong>des</strong> vues directes<br />

dérangeantes vers les propriétés<br />

voisines.<br />

La création d’une terrasse au niveau d’une toiture en pente ou plate<br />

est conditionnée à l’obtention d’un permis d’urbanisme. L’analyse<br />

de la demande vise à vérifier que le projet s’intègre bien à<br />

l’architecture du bâtiment et au contexte. A nouveau, il est conseillé<br />

de se renseigner sur les options envisageables le plus en amont<br />

possible de la réflexion, en venant rencontrer les agents du Département<br />

de l’Urbanisme avec <strong>des</strong> photos de la situation existante<br />

et les premières esquisses du projet. La création d’une terrasse au<br />

niveau <strong>des</strong> étages n’est en effet pas autorisée d’office. Aux règles<br />

générales valables pour tout le territoire communal s’ajoutent parfois<br />

<strong>des</strong> règles particulières dans certains périmètres spécifiques<br />

(comme le centre historique de Liège).<br />

Aménagée dans le volume de la<br />

toiture partiellement déconstruite,<br />

la terrasse est quasi imperceptible<br />

depuis la rue.<br />

La terrasse a été aménagée sur une toiture<br />

plate. La somme de la hauteur et la<br />

largeur du mur à droite dépasse le seuil<br />

de sécurité imposé.<br />

En cas d’aménagement d’une terrasse sur une annexe à toiture<br />

plate, il peut être nécessaire de rehausser les séparations par <strong>des</strong><br />

dispositifs « pare-vues » pour éviter les vues directes.<br />

49<br />

Dans les immeubles en copropriété, la toiture est une partie<br />

commune. Un espace de terrasse collective peut donc y être<br />

aménagé, au bénéfice de tous les habitants. Pour y créer une<br />

terrasse privative liée à un seul logement, il faut par contre<br />

obtenir l’accord <strong>des</strong> autres propriétaires. Cette servitude<br />

d’usage peut faire l’objet d’une compensation financière.<br />

Le garde-corps présente un motif<br />

original qui limite les vues plongeantes<br />

chez les voisins. Un permis<br />

a été obtenu.<br />

Le pare-vue sous forme de caillebotis<br />

vertical placé à gauche limite<br />

les vues directes vers les propriétés<br />

voisines.


La hauteur <strong>des</strong> garde-corps et l’écartement<br />

<strong>des</strong> barreaux respectent les<br />

valeurs minimales de sécurité.<br />

L’étanchéité doit être contrôlée<br />

avant la pose du revêtement final.<br />

Un garde-corps doit compléter la<br />

hauteur insuffisante du rebord.<br />

La conception <strong>des</strong> terrasses doit veiller au respect de certains paramètres<br />

techniques :<br />

• la résistance ou la portance de la structure de support doit tenir<br />

compte du poids <strong>des</strong> matériaux de revêtement et de tous les éléments<br />

qui seront ajoutés : mobilier, bacs plantés, neige en hiver…<br />

Elle doit être renforcée si nécessaire ;<br />

• pour éviter les risques d’infiltration d’eau dans le bâtiment, la<br />

membrane d’étanchéité ne peut pas être déchirée ou fissurée.<br />

Une inspection minutieuse doit donc être réalisée avant le placement<br />

d’éléments par-<strong>des</strong>sus, car elle ne sera plus visible une fois<br />

le revêtement installé ;<br />

• une pente continue de 2% favorise le bon écoulement de l’eau.<br />

<strong>Les</strong> boursouflures et les autres obstacles doivent être éliminés ;<br />

• une distance de 15 cm entre la surface de la terrasse et le <strong>des</strong>sous<br />

<strong>des</strong> seuils <strong>des</strong> baies est recommandée pour éviter les risques<br />

d’infiltration ;<br />

• pour faciliter les entretiens, une possibilité d’accès aux avaloirs et crépines<br />

doit être maintenue (dalles démontables, planches dévissables…).<br />

<strong>Les</strong> normes de sécurité définies<br />

pour les garde-corps doivent<br />

être respectées. L’exemple cicontre<br />

est doté de garde-corps<br />

en vitrage transparent feuilleté<br />

de sécurité. Si les structures<br />

sont ouvertes, l’écart entre les<br />

barreaux ne peut dépasser une<br />

certaine largeur.<br />

Le choix <strong>des</strong> matériaux de revêtement de la terrasse<br />

Le revêtement est posé sur <strong>des</strong> cales ou <strong>des</strong> plots. La nature<br />

<strong>des</strong> matériaux peut être déterminée par la portance (capacité<br />

de la structure à supporter la surcharge), ainsi que l’effet visé.<br />

De nombreuses possibilités existent, comme :<br />

• les dalles en béton, pierre naturelle, ou grès cérame. Ces<br />

matériaux sont les plus pesants. <strong>Les</strong> dalles de production locale<br />

ont un meilleur écobilan ;<br />

• les lames ou dalles de bois traité. Il est conseillé de choisir<br />

<strong>des</strong> essences de haute durabilité : dures, denses, résistantes<br />

à l’usure, aux intempéries et aux attaques <strong>des</strong> champignons<br />

et insectes. En cas de choix d’essences exotiques, <strong>des</strong> labels<br />

peuvent indiquer les productions avec un meilleur écobilan ;<br />

• les lames ou dalles de bois composite, qui mélangent les<br />

fibres et résines. La présence d’un écolabel peut aussi indiquer<br />

un produit préparé à partir de matières recyclées ;<br />

• enfin, existent <strong>des</strong> solutions de couverture en résine qui ne<br />

nécessitent pas de finition supplémentaire.<br />

<strong>Les</strong> dalles en pierre ou béton sont<br />

plus lour<strong>des</strong> que les revêtements en<br />

bois et ne sont pas adaptées en cas de<br />

portance faible.<br />

Le large parapet du mur de bordure<br />

permet d’éviter les vues directes chez<br />

les voisins.<br />

L’entretien <strong>des</strong> terrasses doit<br />

être effectué deux fois par an :<br />

après l’automne pour enlever<br />

les feuilles mortes et nettoyer<br />

les avaloirs, puis après l’hiver<br />

pour contrôler les avaloirs et les<br />

<strong>des</strong>centes d’eaux… Il ne faut pas<br />

nettoyer les surfaces en bois au<br />

jet d’eau haute pression, car cela<br />

peut abimer les fibres.<br />

51


L’aménagement d’une toiture verte<br />

La Ville de Liège encourage les projets qui améliorent le taux de<br />

verdurisation de son territoire. <strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> vertes sont particulièrement<br />

recommandées, car elles combinent différents avantages :<br />

agrément visuel pour les riverains, temporisation du ruissellement<br />

lors <strong>des</strong> pluies d’orage, limitation de l’échauffement <strong>des</strong> pièces en<br />

cas de canicule, isolation acoustique. Dans les espaces densément<br />

bâtis du centre-ville, les <strong>toitures</strong> vertes limitent le phénomène d’îlot<br />

de chaleur (températures plus élevées pendant les nuits d’été). Elles<br />

contribuent également à la biodiversité quand les espèces végétales<br />

plantées sont en cohérence avec les habitats naturels de l’écorégion.<br />

L’aménagement d’une toiture verte extensive représente un surcoût<br />

limité de 20 % par rapport à une toiture classique. Il faut vérifier que<br />

la structure soit capable de supporter le poids <strong>des</strong> terres et végétaux<br />

ainsi que le surpoids dû à la pluie ou à la neige. D’autres aspects<br />

sont à considérer : la couche d’étanchéité sous-jacente, la couche de<br />

résistance à la pénétration <strong>des</strong> racines (caoutchouc, géotextile…),<br />

la couche drainante et le positionnement <strong>des</strong> conduits d’évacuation<br />

<strong>des</strong> eaux. Ces éléments peuvent évidemment être placés au-<strong>des</strong>sus<br />

d’une couche d’isolation. Notons qu’il est nécessaire d’introduire<br />

une demande de permis avec plan d’architecte.<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> « intensives » sont comparables à un jardin de par leur<br />

aspect visuel et leur usage. La couche de substrat est plus épaisse<br />

(entre 15 cm et 2 m), autorisant le développement d’une végétation<br />

à enracinement plus profond : plantes herbacées, buissons, petits<br />

arbustes. Elles nécessitent donc un entretien régulier et un accès<br />

facile. Ces dispositifs étant beaucoup plus lourds (d’un poids de<br />

100 kg/m² à 400 kg/m² par temps de pluie), ils ne peuvent être<br />

installés que si la pente est faible (10 % au maximum) et la structure<br />

suffisamment robuste. Si la toiture présence <strong>des</strong> zones de faiblesse,<br />

une solution peut être de faire varier la configuration <strong>des</strong><br />

aménagements végétaux selon la partie de la toiture considérée,<br />

par exemple en installant <strong>des</strong> plantations plus fournies aux endroits<br />

de reprise <strong>des</strong> charges. Notons que les panneaux solaires placés sur<br />

de telles <strong>toitures</strong> doivent être positionnés pour ne pas se retrouver<br />

dans l’ombre <strong>des</strong> plantations.<br />

53<br />

Dans une toiture verte extensive, la végétation<br />

pousse sur une mince couche<br />

de terre, de telle sorte que le poids est<br />

limité.<br />

<strong>Les</strong> <strong>toitures</strong> vertes intensives ont un<br />

poids plus important : il faut donc parfois<br />

renforcer la structure de support.<br />

Deux grands modèles de <strong>toitures</strong> vertes sont distingués. <strong>Les</strong> <strong>toitures</strong><br />

« extensives » sont installées sur un substrat de faible épaisseur<br />

(entre 6 et 10 cm) et accueillent une végétation basse comparable<br />

à celle d’une prairie rocailleuse ou sèche. Ce type de toiture<br />

légère (jusqu’à 100 kg/m2 par temps de pluie) peut être installée<br />

sur <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> avec <strong>des</strong> pentes rai<strong>des</strong> (jusque 70 % ou 35 °), pour<br />

autant que les systèmes d’accroche soient bien conçus pour retenir<br />

le dispositif. Ces <strong>toitures</strong> nécessitent peu d’entretien. Elles sont<br />

compatibles avec la présence de panneaux solaires.<br />

Le <strong>des</strong>sin schématise les différentes couches qui composent une toiture végétale<br />

placée au-<strong>des</strong>sus d’une couche d’isolant. Toutes les couches ont un rôle<br />

important. Ainsi, la membrane d’étanchéité doit présenter une résistance efficace<br />

contre le risque de pénétration <strong>des</strong> racines.<br />

© CSTC et Gembloux Agro-Bio Tech ULG, PCDN de la Ville de Liège<br />

Pour une présentation plus détaillée de ces deux solutions, nous<br />

conseillons la lecture <strong>des</strong> fiches techniques qui leurs sont consacrées<br />

dans le plan communal de développement de la nature<br />

(PCDN) et qui peuvent être téléchargées sur le site internet de la<br />

Ville. <strong>Les</strong> types de plantes recommandées pour chacun <strong>des</strong> deux<br />

modèles y sont précisés. L’aménagement de la toiture verte peut<br />

faire l’objet d’une véritable composition paysagère, ce qui sera<br />

particulièrement bénéfique pour la qualité du cadre de vie <strong>des</strong> occupants<br />

<strong>des</strong> immeubles voisins. Certaines <strong>toitures</strong> vertes peuvent<br />

ainsi être appropriées comme <strong>des</strong> « jardins suspendus » à vivre.


La gestion <strong>des</strong> eaux de pluies<br />

La rénovation <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> plates peut intégrer un autre enjeu contemporain<br />

: la gestion <strong>des</strong> eaux pluviales. <strong>Les</strong> « <strong>toitures</strong> stockent » les<br />

eaux d’une pluie d’orage, avant une évacuation différée (évaporation,<br />

exutoire à faible débit…). L’objectif est de réduire le ruissellement<br />

et les charges de pointe dans le réseau d’évacuation. Le<br />

stockage peut s’effectuer de différentes manières : dans la terre <strong>des</strong><br />

<strong>toitures</strong> végétales, dans une couche de gravillons ou plus simplement<br />

dans un bac étanche. La hauteur de stockage est déterminée par le<br />

positionnement de la bouche d’évacuation (trop plein de sécurité).<br />

Elle détermine le poids de la lame d’eau et dépend notamment de la<br />

portance <strong>des</strong> structures sous-jacentes. Au moins deux visites d’entretien<br />

annuelles sont nécessaires, notamment afin d’éliminer les dépôts<br />

de matières organiques sources de mauvaises odeurs. Un accès facile<br />

à la toiture est donc recommandé.<br />

La transformation <strong>des</strong> volumes et l’ajout d’étages<br />

Toutes les interventions importantes au niveau du volume et de la<br />

structure <strong>des</strong> <strong>toitures</strong> nécessitent l’obtention préalable d’un permis<br />

d’urbanisme, qu’il s’agisse d’ajouter un ou plusieurs étages, ou plus<br />

simplement de modifier la pente ou la forme de la toiture (toiture<br />

courbe remplaçant un pan de toiture plat, par exemple). Le détail de<br />

tous les paramètres à prendre en compte ne peut être précisé dans le<br />

cadre de ce guide. Si votre bien se situe dans un périmètre de lotissement,<br />

<strong>des</strong> règles spécifiques peuvent par exemple encadrer les transformations<br />

admissibles en toiture. Le choix de la nature <strong>des</strong> matériaux,<br />

de leur teinte et de l’emplacement <strong>des</strong> ouvertures doit toujours respecter<br />

les principes énoncés précédemment dans le guide. L’intervention<br />

et les conseils d’un architecte sont évidemment nécessaires. <strong>Les</strong> surélévations<br />

peuvent par exemple entraîner la formation de nouveaux<br />

murs mitoyens visibles, dont la surface doit dès lors être traitée esthétiquement.<br />

Rappelons que le Code civil définit qu’il n’est pas autorisé<br />

d’empiéter sur la propriété du voisin sans son accord : le projet peut<br />

donc impliquer de récolter au préalable un consentement écrit, qui doit<br />

être enregistré au Service public fédéral <strong>des</strong> Finances.<br />

55<br />

L’eau de pluie peut s’accumuler dans<br />

les terres et végétaux d’une toiture<br />

verte, qui joue alors aussi le rôle de<br />

toiture stockante.<br />

L’eau <strong>des</strong> pluies fortes s’accumule sur la<br />

toiture avant de s’écouler lentement par<br />

le conduit d’évacuation.<br />

La récolte et le stockage <strong>des</strong> eaux de <strong>toitures</strong> dans <strong>des</strong> citernes à eau<br />

de pluie est une autre solution qui présente le double avantage de<br />

temporiser les débits de crête et de réduire la consommation d’eau de<br />

distribution. Si la parcelle présente une partie non imperméabilisée,<br />

les eaux de <strong>toitures</strong> (plates ou en pente) peuvent aussi être dirigées<br />

pour s’infiltrer dans la terre du jardin.<br />

L’étage ajouté a été positionné en<br />

retrait pour être peu visible depuis la<br />

rue. Le parement tranche de manière<br />

qualitative avec les matériaux du<br />

reste de la façade.<br />

La rehausse légère<br />

Sur un immeuble d’architecture<br />

classique, la transformation du volume<br />

de toiture a été bardée dans<br />

<strong>des</strong> matériaux sobres pour un résultat<br />

qualitatif discret.<br />

<strong>Les</strong> eaux de pluies récoltées sur<br />

la toiture peuvent alimenter une<br />

citerne à eau pour l’usage domestique.<br />

<strong>Les</strong> eaux encore excédentaires<br />

peuvent être dirigées<br />

pour une infiltration dans le jardin<br />

plutôt que d’être envoyées<br />

dans le réseau <strong>des</strong> canalisations<br />

<strong>Les</strong> pans de <strong>toitures</strong> sont parfois légèrement surélevés ou déplacés afin de<br />

transformer le dernier niveau <strong>des</strong> combles en espace de vie. <strong>Les</strong> normes<br />

de hauteurs minimales doivent dans ce cas être respectées, comme les<br />

autres critères du Code du logement : surfaces minimales <strong>des</strong> pièces,<br />

taille et emplacement <strong>des</strong> prises de lumière, ventilation, sécurité incendie,<br />

normes spécifiques pour la division d’immeubles…<br />

Le nouveau morceau de façade au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> murs et <strong>des</strong> corniches existants<br />

doit être traité de manière subtile pour une insertion harmonieuse.


Chaque situation est étudiée de manière spécifique. Généralement, un<br />

ajout avec un parti architectural d’esprit contemporain tranchant de<br />

manière harmonieuse avec l’existant sera plus judicieux qu’une imitation<br />

de l’architecture du reste de la façade. Une solution fréquemment<br />

rencontrée est celle du bandeau continu de fenêtre, qui offre l’avantage<br />

d’apporter un maximum de lumière dans les espaces habités. En cas<br />

de rénovation importante, il est conseillé de prévoir un accès facile aux<br />

éléments comme les chéneaux pour faciliter leur entretien.<br />

Plus légères, les structures en bois<br />

nécessitent une portance moindre<br />

que celles conçues dans d’autres<br />

matériaux.<br />

Placées en retrait, les faça<strong>des</strong> sobres et<br />

très vitrées de l’extension s’intègrent<br />

en harmo-nie au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> de<br />

style Art déco.<br />

La pente de la toiture a été redressée<br />

pour transformer les combles<br />

du volume annexe en pièces de vie.<br />

L’ajout d’étages complets<br />

La légère surélévation a permis de<br />

transformer le grenier en espace de<br />

vie. Un bandeau vitré continu a été<br />

ajouté, qui respecte l’équilibre de la<br />

façade.<br />

Le positionnement de la façade <strong>des</strong> nouveaux étages en retrait de l’alignement<br />

existant permet de créer une transition franche entre les deux<br />

parties d’époques distinctes, avec un impact visuel plus discret. Cette solution<br />

permet aussi l’aménagement d’un espace de terrasse au point de<br />

jonction entre les deux parties. <strong>Les</strong> matériaux utilisés pour les extensions<br />

doivent évidemment être de qualité. Il est recommandé d’être particulièrement<br />

attentif au choix <strong>des</strong> formes et couleurs de châssis, dont l’impact<br />

visuel peut être considérable. Attention que les ajouts qui « pastichent »<br />

l’architecture d’origine n’ont pas de sens si les matériaux et les formes<br />

ne peuvent pas être rigoureusement reproduits à l’identique ou si les<br />

proportions de la façade ne sont plus équilibrées.<br />

57<br />

Ajouter un ou plusieurs étages constitue une modification importante,<br />

qui peut impacter considérablement l’aspect du bâtiment en lui-même,<br />

mais également celui de son environnement. Chaque projet mérite une<br />

réflexion spécifique, en fonction de la typologie de l’immeuble existant<br />

(maison mo<strong>des</strong>te, hôtel de maître, immeuble à appartements), de l’intérêt<br />

de son architecture initiale, de sa localisation et du gabarit <strong>des</strong> immeubles<br />

voisins… Il est donc conseillé de venir se renseigner le plus tôt possible<br />

auprès du Département de l’Urbanisme pour envisager les options adaptées<br />

et réglementairement autorisables.<br />

Plusieurs paramètres influencent la hauteur totale de la rehausse et le<br />

nombre d’étages que l’on peut ajouter. La directive du Collège communal<br />

sur les gabarits précise que la rehausse doit être perçue comme une valeur<br />

d’accompagnement de la façade conservée. Elle ne peut donc pas avoir<br />

un caractère dominant ou écrasant et sa hauteur est limitée au maximum<br />

à la moitié de la hauteur de la façade existante. La portance de la structure<br />

initiale constitue une contrainte technique importante. Pour alléger le poids<br />

<strong>des</strong> éléments ajoutés, une solution peut être le recours à <strong>des</strong> structures en<br />

bois, qui offrent aussi l’avantage de la durabilité du matériau (réduction<br />

<strong>des</strong> déchets et <strong>des</strong> quantités de gaz carbonique émises). Il convient de vérifier<br />

la possibilité d’aménager <strong>des</strong> escaliers de secours s’ils sont imposés.<br />

La position en retrait de la façade<br />

historique permet l’aménagement<br />

d’un espace extérieur appropriable.<br />

Le dernier niveau n’est pas visible<br />

depuis la cour.<br />

L’étage ajouté entre deux hauts mitoyens<br />

est respectueux de la façade du<br />

18 e siècle, tout en se distinguant par ses<br />

formes et les matériaux.<br />

La valeur patrimoniale et esthétique <strong>des</strong> immeubles est également<br />

à prendre en compte, une attention particulière étant par exemple<br />

consacrée à préserver les qualités architecturales <strong>des</strong> biens repris<br />

dans l’inventaire du patrimoine. Des ajouts d’étages devront alors<br />

impérativement s’effectuer en harmonie avec les parties historiques<br />

du bâtiment : sobriété et mo<strong>des</strong>tie du geste architectural, neutralité<br />

<strong>des</strong> matériaux, sensibilité de la composition, allure légère, retrait<br />

partiel pour un impact visuel plus discret…


Comment trouver le bon entrepreneur ?<br />

L’extension prolonge le plan de<br />

la façade existante sans respect <strong>des</strong><br />

teintes et <strong>des</strong> formes : le résultat est<br />

peu concluant.<br />

Un bandeau de fenêtres a été ajouté<br />

au-<strong>des</strong>sus de la corniche : la façade<br />

conserve ses proportions et<br />

n’apparaît pas écrasée.<br />

Certaines solutions techniques de nettoyage ou de remise en peinture<br />

simples peuvent être appliquées par les propriétaires. Attention<br />

toutefois à bien adopter toutes les mesures de sécurité requises en<br />

cas de travail en hauteur : stabilisation de l’échelle ou de l’échafaudage,<br />

sécurisation de l’attache de la personne qui nettoie, habits et<br />

lunettes de protection contre les éclaboussures, bâches pour éviter<br />

les projections vers les bâtiments voisins…<br />

L’approche sera en outre différente selon le contexte. L’ajout d’une<br />

toiture en pente peut être déconseillé si tous les toits de la rue sont<br />

plats. De même, les immeubles le long <strong>des</strong> quais ne sont par exemple<br />

pas traités de la même manière que les bâtiments du centre ancien<br />

protégé où les <strong>toitures</strong> doivent être maintenues en harmonie avec les<br />

formes traditionnelles en termes de pentes et de teintes.<br />

Beaucoup de solutions plus techniques<br />

nécessitent toutefois un<br />

savoir-faire particulier ou l’utilisation<br />

de produits délicats. Il<br />

convient dans ce cas de faire appel<br />

à <strong>des</strong> entreprises spécialisées.<br />

L’investissement sera plus judicieux<br />

que de tenter d’effectuer<br />

les travaux par soi-même, sans<br />

garantie d’un résultat de qualité.<br />

Reliant les gabarits voisins, deux niveaux<br />

ont été ajoutés sur le building,<br />

dans un style qui tranche avec l’architecture<br />

existante.<br />

La fenêtre est placée dans l’axe<br />

d’une baie existante. sa dominante<br />

verticale équilibre les perspectives<br />

depuis le sol.<br />

Le comblement <strong>des</strong> ruptures de gabarit le long <strong>des</strong> grands axes<br />

Au milieu du 20 e siècle, <strong>des</strong> immeubles élevés ont été autorisés<br />

dans <strong>des</strong> espaces bénéficiant d’un large dégagement, (boulevards,<br />

parcs, quais). C’est ainsi qu’est apparue la « skyline »<br />

particulière de la ville de Liège, avec <strong>des</strong> axes où alternent les<br />

gabarits très variables. Face à cet héritage urbanistique parfois<br />

désarçonnant, la Ville de Liège a adopté une directive précisant<br />

les gabarits acceptés dans les nouveaux projets (consultable<br />

sur le site internet). La règle de «comblement» définit<br />

que, en cas de « dent creuse », c’est-à-dire d’immeubles de<br />

gabarit bas implantés entre deux immeubles de plus grande<br />

hauteur distants d’au maximum 20 mètres, l’ajout d’étages<br />

pourra encore être autorisé de façon à rejoindre leurs niveaux<br />

de corniche et pour autant que cela n’implique pas la démolition<br />

d’immeubles patrimoniaux.<br />

Pour trouver <strong>des</strong> professionnels compétents, le bouche-à-oreille est<br />

souvent de bon conseil. Certaines de vos connaissances ont probablement<br />

fait exécuter <strong>des</strong> travaux similaires et peuvent vous faire<br />

part de leur expérience. Une autre piste est de repérer <strong>des</strong> bâtiments<br />

où ont été exécutés <strong>des</strong> travaux similaires à ceux envisagés pour<br />

votre bâtiment et de demander les coordonnées <strong>des</strong> entreprises aux<br />

propriétaires si le résultat semble concluant. Enfin, les entreprises<br />

peuvent être rencontrées sur les salons.<br />

Pour les domaines de restauration plus pointus, il existe <strong>des</strong> répertoires,<br />

où les coordonnées <strong>des</strong> entreprises sont rangées par catégories<br />

de travaux :<br />

• Union <strong>des</strong> artisans du patrimoine :<br />

www.union<strong>des</strong>artisansdupatrimoine.be<br />

• Répertoire <strong>des</strong> métiers du patrimoine architectural :<br />

www.patrimoine-metiers.be<br />

Avant Après<br />

59


Comment dialoguer avec les entrepreneurs ?<br />

Certains travaux peuvent impliquer <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> complexes et <strong>des</strong> choix<br />

techniques pointus. Si vous avez peur de ne pas comprendre les propositions<br />

<strong>des</strong> entrepreneurs, n’hésitez pas à chercher de l’aide, par exemple<br />

en récoltant les avis <strong>des</strong> personnes de votre entourage plus compétentes.<br />

<strong>Les</strong> conseils d’un architecte spécialisé sont aussi toujours utiles.<br />

Toute proposition doit reposer sur un diagnostic préalable précis : quelle<br />

est la nature <strong>des</strong> matériaux ? Quand ont-ils été mis en œuvre ? Quelles<br />

sont les pathologies à traiter ? Est-on sûr de n’avoir omis aucun défaut ? Il<br />

est parfois nécessaire d’utiliser une échelle ou une nacelle pour inspecter<br />

les parties à traiter.<br />

Quand les différents problèmes<br />

ont été identifiés, l’entrepreneur<br />

doit pouvoir expliquer les différentes<br />

options d’intervention possibles,<br />

en exposant leurs avantages<br />

et inconvénients. Un vrai dialogue<br />

doit s’établir : n’hésitez pas à éliminer<br />

une entreprise qui ne vous<br />

accorderait pas un minimum de<br />

temps d’écoute.<br />

Il ne faut pas se précipiter sur la première proposition reçue, au risque<br />

de faire un mauvais choix. Il est conseillé de demander l’avis de plusieurs<br />

entreprises ou de plusieurs spécialistes avant de prendre sa décision.<br />

Leurs analyses et les solutions proposées peuvent ainsi être<br />

confrontées. Un nombre minimum de trois devis différents est généralement<br />

conseillé. Plusieurs paramètres permettent en outre d’évaluer<br />

la compétence et le sérieux de l’entreprise : donne-t-elle <strong>des</strong> réponses<br />

à vos questions ? <strong>Les</strong> informations communiquées sont-elles claires et<br />

précises ? Le devis est-il détaillé et complet ?...<br />

Il faut se méfier de certaines entreprises généralistes qui affirment<br />

pouvoir exécuter le travail alors qu’elles ne disposent pas <strong>des</strong> compétences<br />

en interne. Si vous visez <strong>des</strong> travaux précis comme la réparation<br />

de boiseries ou de décors anciens en métal, il faut faire appel à<br />

<strong>des</strong> entreprises spécialisées dans ce domaine. Si une entreprise prévoit<br />

l’engagement de sous-traitants pour certains travaux, cela doit<br />

vous être renseigné dès le départ.<br />

Quelles sont les autorisations requises ?<br />

Attention ! Si le bâtiment est classé, toute intervention, même<br />

d’entretien, nécessite une autorisation spécifique et la consultation<br />

<strong>des</strong> services spécialisés <strong>des</strong> administrations de la Ville<br />

et de la Région wallonne.<br />

<strong>Les</strong> travaux d’entretien qui ne modifient pas l’aspect de la façade ne<br />

nécessitent pas d’autorisation urbanistique : nettoyage, remise en peinture<br />

avec la même couleur, réparation d’éléments abimés, remplacement<br />

<strong>des</strong> éléments de décor à l’identique… Par contre, les actes et travaux qui<br />

modifient l’aspect de la façade doivent faire l’objet d’une autorisation<br />

préalable (une demande de permis ou une déclaration). Il s’agit par<br />

exemple de la pose d’un revêtement d’une autre nature, de la modification<br />

de la forme <strong>des</strong> lucarnes, d’un changement de la couleur <strong>des</strong> corniches...<br />

En cas de doute, il est conseillé d’interroger le Service <strong>des</strong> Permis du Département<br />

de l’Urbanisme dès les premières réflexions sur le projet.<br />

Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège<br />

Service <strong>des</strong> permis<br />

<strong>Les</strong> techniciens vous renseigneront sur les démarches en termes de<br />

permis d’urbanisme.<br />

La Batte n°10 à 4000 Liège<br />

04 221 90 57<br />

urbanisme@liege.be<br />

Heures d’ouverture de l’accueil : consulter le site www.liege.be<br />

<strong>Les</strong> mots-clés pour la recherche sont ‘urbanisme’ et ‘service <strong>des</strong> permis’.<br />

En cas d’utilisation d’un échafaudage ou d’autres installations<br />

de chantier à placer sur le trottoir ou la chaussée, une autorisation<br />

d’occupation de la voirie doit être obtenue au préalable auprès <strong>des</strong><br />

services de police : www.policeliege.be<br />

<strong>Les</strong> autres gui<strong>des</strong> <strong>des</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> en<br />

matière d’urbanisme de la Ville de Liège<br />

Pour plus de conseils en ce qui concerne les<br />

fenêtres liées aux <strong>toitures</strong>, nous conseillons<br />

la lecture du guide <strong>des</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> spécifiquement<br />

consacré aux châssis. D’autres<br />

gui<strong>des</strong> abordent les éléments décoratifs, l’entretien<br />

<strong>des</strong> faça<strong>des</strong>, les éléments en métal…<br />

61


Quelles sont les ai<strong>des</strong> financières possibles ?<br />

Colophon<br />

Comment obtenir <strong>des</strong> conseils techniques ?<br />

Beaucoup de travaux d’entretien nécessitent de poser le bon<br />

choix. <strong>Les</strong> conseils d’un architecte expérimenté dans la rénovation<br />

du bâti peuvent donc s’avérer utiles pour garantir la<br />

réalisation d’un travail de qualité et précautionneux.<br />

Travaux d’amélioration <strong>des</strong> performances énergétiques<br />

Plusieurs mécanismes d’ai<strong>des</strong> existent, qui évoluent régulièrement<br />

(réductions d’impôts, taux de TVA réduits, primes, prêts à<br />

taux zéro…). Afin d’obtenir <strong>des</strong> renseignements sur ces questions,<br />

nous vous conseillons de prendre contact avec les services de l’asbl<br />

Liège Énergie et la Maison de l’Habitat. <strong>Les</strong> agents spécialisés<br />

vous fourniront <strong>des</strong> informations sur les démarches et <strong>des</strong> conseils<br />

adaptés à votre situation. Tous ces renseignements peuvent s’obtenir<br />

en prenant rendez-vous ou en se rendant directement à une <strong>des</strong><br />

nombreuses permanences régulièrement organisées.<br />

Rue Léopold n°37 à 4000 Liège<br />

04 221 66 77<br />

maisonhabitat@liege.be<br />

www.maisonhabitat.eu<br />

Thermographie aérienne<br />

Des permanences d’information sont organisées à la Maison de l’Habitat<br />

Horaires et modalités <strong>pratiques</strong> sur www.liegeenergie.be<br />

04 221 56 40<br />

info@liegeenergie.be<br />

www.liegeenergie.be<br />

Rédaction et mise en page<br />

Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège<br />

Service de l’Aménagement du territoire<br />

La Batte n°10 à 4000 Liège<br />

urbanisme@liege.be<br />

Photographies<br />

© Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège, à l’exception de :<br />

Page 43 - 3 e photo : © Photo THIBRO ;<br />

Page 43 - 4 e photo : © Bureau ACDC ;<br />

Page 49 - 3 e photo : © LORIGAMI – J. Tuytschaver - L. De Meyer ;<br />

Page 50 - 1 ère photo : © Samuel Defourny – Michel Prégardien ;<br />

Page 51 - 2 e photo : © C. Cauwe ;<br />

Page 53 - 1 ère photo : © Yvette Hebbinckuys ;<br />

4 e de couverture - 2 e photo : © Dethier Architecture.<br />

Éditeur responsable<br />

Échevinat de l’Urbanisme de la Ville de Liège<br />

Féronstrée 94 à 4000 Liège<br />

Mai 2019<br />

Imprimé sur les presses du C.I.N. de la Ville de Liège<br />

63


Éditeur responsable : Échevinat de l’Urbanisme<br />

Féronstrée 94 B-4000 Liège / Impression : CIN - Ville de Liège

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