Haiti Liberte 2 Octobre 2019
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Jovenel, Thécel, <strong>Haiti</strong>anes<br />
Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />
Par Fanfan la Tulipe<br />
« Il n’y a point de paix pour les<br />
méchants »<br />
Isaïe 48:22<br />
Je ne suis certes jamais allé,<br />
physiquement, en Iraq, mais, sur<br />
les bancs de l’école, j’y ai fait de<br />
nombreuses visites. Dans les temps<br />
anciens, l’Iraq d’aujourd’hui s’appelait<br />
la Mésopotamie dont une<br />
ville, Babylone, est restée célèbre<br />
dans l’histoire biblique. En effet,<br />
au chapitre 5 du livre de Daniel,<br />
le prophète rapporte l’épisode effrayant,<br />
j’allais dire effrayique, de<br />
cette main menaçante qui s’adressa<br />
au roi Balthazar à qui, dans ce<br />
contexte twafeuillant, je donnerai<br />
le ti non gâté de ‘Baltha’.<br />
C’était au temps de la fin de<br />
la captivité des Hébreux à Babylone.<br />
Le roi Balthazar, dernier roi<br />
de Babylone, fils de Nabuchodonosor,<br />
était infatué de sa puissance et<br />
de l’invincibilité des solides fortifications<br />
de la ville. Or, il advint que<br />
dans ce contexte babylo-nabuchodonosorant,<br />
Babylone fut assiégé<br />
par une armée de Mèdes et de Perses<br />
en démon, sous le commandement<br />
endiablé de Cyrus le Grand,<br />
fondateur de l’Empire perse.<br />
‘Baltha’ décida de prouver<br />
tant aux Juifs qu’aux Perses qu’il<br />
était toujours le maître incontesté<br />
de Babylone et que la puissance<br />
de sa ville ne céderait pas au<br />
siège quelle que pût être l’endiablance<br />
de Cyrus. Il convoqua alors<br />
un banquet de 1000 couverts.<br />
L’événement royal, du reste, correspondait<br />
au 70 ème anniversaire de<br />
la ruine d’Israël. Une affaire babylo-balthate.<br />
Le récit biblique rapporte que<br />
pris par l’ivresse, durant le banquet,<br />
‘Baltha’ ordonna d’apporter<br />
dans la salle du festin les vases<br />
d’or et d’argent que son père Nabuchodonosor<br />
avait ramenés du<br />
Temple de Jérusalem détruit dans la<br />
foulée. Même, il ne craignit pas de<br />
boire dans ces vases sacrés lui et<br />
les grands de sa cour, ses épouses<br />
et ses concubines. Un crime abominable<br />
assurément aux yeux des<br />
Juifs. Le sacrilège fut si outré et si<br />
scandaleux, que le Ciel – selon le<br />
texte biblique – voulut châtier le<br />
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« Le festin de Balthazar » : peinture à l’huile de l’artiste néerlandais<br />
Rembrandt (1635, National Gallery, Londres)<br />
profanateur, le tafiateur, le caravacheur<br />
Baltha.<br />
Tandis que la liesse, l’ivresse,<br />
l’allégresse, la soûlerie, l’ivrognerie,<br />
la beuverie se donnaient<br />
libre cours dans une atmosphère<br />
probablement cochonne, dépravée,<br />
digne de Martelly – on peut se<br />
l’imaginer – les convives, soudain,<br />
virent ‘Baltha’ blêmir, pâlir, ramollir<br />
et perdre contenance. Ses yeux<br />
exorbités, épouvantés regardaient<br />
fixement devant lui. En face de lui,<br />
une main venait d’apparaître sur<br />
le mur. Elle n’était soutenue par<br />
aucun corps – selon le texte biblique,<br />
il ne faut pas oublier – et elle<br />
traçait de mystérieux, abracadabrants,<br />
terrifiants caractères sous le<br />
candélabre.<br />
Toute l’assistance pouvait lire<br />
ces majigridi, ces cabalistiqueries,<br />
ces sybillineries, ces amphigouriqueries.<br />
N’arrivant pas à<br />
déchiffrer ces signes mystérieux,<br />
lui et ses mages, ‘Baltha’ fit venir le<br />
prophète hébreu Daniel qui vivait à<br />
sa cour. Sans doute, Daniel se mit<br />
alors à tournoyer, pirouetter sur<br />
lui-même, s’agitant, se tortillant,<br />
invoquant les autorités célestes qui<br />
finirent par lui souffler la signification<br />
de la magigridance. Il s’agissait<br />
de trois mots : MANE, THE-<br />
CEL, PHARES, en fait un sérieux<br />
avertissement qui désenivra<br />
‘Baltha’ sur le coup.<br />
Devenu lucide, dégrisé, dessoûlé,<br />
désinhibé, ‘Baltha’ apprit de<br />
la bouche de Daniel que ‘ses jours<br />
étaient comptés’, qu’il avait été<br />
‘trouvé trop léger’ dans la balance,<br />
et que finalement ‘son royaume serait<br />
partagé’. Dans la même nuit,<br />
en effet, la ville fut prise. Balthazar<br />
fut mis à mort, et la Babylonie<br />
fut partagée entre les Perses et les<br />
Mèdes. Sic transit gloria Balthazari.<br />
Avant d’en venir au nannan<br />
même de l’article, je voudrais<br />
rappeler une anecdote commune<br />
à deux grands écrivains gagnants<br />
du prix Nobel, respectivement en<br />
1999 et 1982 : l’allemand Günter<br />
Grass et le colombien Gabriel<br />
García Márquez. Séparément, il<br />
leur avait été demandé quels livres<br />
ils prendraient avec eux s’ils devaient<br />
jamais être seuls sur une île<br />
déserte et pourquoi. Ils en avaient<br />
choisi trois dont l’un était la Bible.<br />
Pourquoi ? Parce qu’on y raconte<br />
« tellement d’histoires »…C’est vrai<br />
que le saint Livre en rapporte de<br />
bonnes…<br />
J’en viens finalement au<br />
texte de cette semaine. Balthazar,<br />
‘Baltha’, et Jovenel Moïse, ‘Jomo’,<br />
ont, à mon avis, quelques similarités.<br />
L’un était un roi gouvernant<br />
un royaume, une ville qu’il avait<br />
cru inexpugnable à cause de puissants<br />
et solides remparts. L’autre<br />
est un président gouvernant une<br />
république dont il se croit seul<br />
maître et seigneur. Comble de stupide<br />
présomption, il se comporte<br />
en indéchoucable, fort de l’appui<br />
sans réserve que lui apportent la<br />
majorité de l’oligarchie haïtienne<br />
et les membres de la communauté<br />
internationale.<br />
Les références à Balthazar<br />
lues dans le Talmud et le Midrash,<br />
l’un des quatre modes<br />
d’interprétation rabbinique de la<br />
Bible hébraïque, insistent sur son<br />
oppression des sujets juifs. Les<br />
trois derniers rois de Babylone,<br />
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Nabuchodonosor, Évil Merodac et<br />
Balthazar sont souvent présentés<br />
ensemble comme formant une<br />
succession de monarques impies<br />
et tyranniques, oppresseurs d’Israël.<br />
L’oppression sans répit du<br />
peuple haïtien par ‘Jomo’ est non<br />
seulement évidente, mais elle reprend<br />
des pratiques duvaliéristes<br />
remises à l’honneur par Martelly,<br />
prédécesseur et père politique de<br />
‘Jomo’.<br />
La débauche était pratique<br />
commune et courante à la cour de<br />
‘Baltha’, une atmosphère qui explique<br />
le fastueux festin lubrique de<br />
mille couverts offerts pour prouver<br />
tant aux Juifs qu’aux Perses qu’il<br />
était toujours le maître incontesté<br />
de Babylone. Festin au parfum de<br />
corruption, la marque de fabrique<br />
du régime de ‘Jomo’. Nous ne nous<br />
attarderons pas sur les dérives et<br />
pratiques corruptrices de ‘Jomo’ et<br />
de son entourage. Ils en font tant<br />
et tant qu’ils ont incité le peuple,<br />
outré, à de multiples manifestations<br />
durant lesquelles les protestataires<br />
n’ont cessé de réclamer<br />
le jugement des Petrovoleurs, une<br />
gouvernance honnête, une amélioration<br />
des conditions de vie des<br />
citoyens et la démission du poisson<br />
‘Jomo’ dont la tête, pourrie, ne<br />
gouverne plus.<br />
Comme ‘Baltha’ inconscient<br />
de la tyrannie de son pouvoir exercée<br />
contre le peuple juif, ‘Jomo’<br />
fait semblant de ne pas comprendre<br />
tout le mal qu’il a fait à la population<br />
durant ces deux dernières<br />
années, presque trois ans, et qu’il<br />
continue de faire en refusant de<br />
prêter l’oreille aux souffrances de<br />
la population, en refusant de jouer<br />
le jeu démocratique, et surtout en<br />
laissant libre champ à une pratique<br />
ouverte de corruption débridée<br />
et de violence entretenue par des<br />
gangs armés.<br />
‘Baltha’ avait osé ‘profaner’<br />
les vases sacrés que son père Nabuchodonosor<br />
avait volés au Temple<br />
de Jérusalem qu’il avait détruit. Il<br />
s’était, sans scrupule aucun, moqué<br />
des Juifs. Il avait violenté, insulté<br />
la conscience religieuse juive<br />
en ‘profanant’ leurs vases sacrés.<br />
De même, ‘Jomo’ n’a pas arrêté<br />
de fouler aux pieds des promesses<br />
faites au peuple haïtien qui les considérait<br />
comme sacrées, dans un<br />
certain sens : promesses aussi bien<br />
électorales que celles faites durant<br />
l’exercice de son mandat.<br />
Enfin, ‘Baltha’ a vu ce<br />
que j’appellerais une « colère<br />
supérieure » se déclencher contre<br />
lui. Mystérieuse, une « force<br />
supérieure » est venue lui signifier<br />
qu’il en avait trop fait, qu’il ne pesait<br />
rien dans la balance du pouvoir<br />
qu’il avait reçu, que ses jours<br />
étaient comptés et que son royaume<br />
allait être divisé et donné aux<br />
Mèdes et aux Perses. « Comme dit<br />
fut ».<br />
Comme le peuple haïtien<br />
ne vit pas forcément d’histoires<br />
invraisemblables et de « colère<br />
supérieure », il s’est manifesté concrètement<br />
au pouvoir jovenellien.<br />
Il n’a pas laissé une main obscure<br />
tracer dans un ciel noir de souffrances<br />
des signes cabalistiques,<br />
indéchiffrables. Il n’a pas eu besoin<br />
de prophète, encore moins<br />
d’une opposition médiocre, mal<br />
organisée, frileuse, creuse, blablateuse,<br />
peureuse, éreintée, essoufflée,<br />
dégonflée pour dire à ‘Jomo’<br />
qu’il est en fin de course, et qu’on<br />
a faim de le voir démissionner.<br />
Les 6,7 et 8 juillet 2018, le<br />
peuple souffrant a gagné les rues<br />
et a causé un tremblement de terre<br />
politique et social qui a fait peur<br />
aux gros paletots d’ici et d’ailleurs.<br />
Le vendredi 20 septembre<br />
dernier, il a récidivé et ‘Jomo’ tremblant<br />
dans ses culottes se cache.<br />
Personne ne sait où le malandrin<br />
se terre, pa menm madanm ni.<br />
Depuis, en lettres de feu dans le<br />
ciel des revendications populaires,<br />
‘Jomo’ ne peut s’empêcher de lire<br />
(sans l’aide d’un interprète) : JO-<br />
VENEL, THECEL, HAITIANES. Jovenel<br />
papa, Ayisyen nan fif ou.<br />
‘Jomo’ a bien compris le message<br />
: il a été pesé par le peuple qui<br />
l’a trouvé trop léger, trop corrompu,<br />
et qui mettra toute la pression<br />
nécessaire pour que ce gwo joko<br />
de ‘Jomo’ donne la terre blanche<br />
et que la présidence aille à une<br />
équipe d’Haïtiens compétents,<br />
moralement propres, bien articulés,<br />
nationalistes, progressistes<br />
qui soient issus d’élections enfin<br />
démocratiques, comme on en a vu<br />
seulement le 16 décembre 1990.<br />
29 septembre <strong>2019</strong><br />
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Vol 13 # 13 • Du 2 au 8 <strong>Octobre</strong> <strong>2019</strong><br />
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