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Emmanuelle Arboin Premiers apprentissages à Mouriscot

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BTZ MAG 169 26/11/07 8:50 Page 29<br />

Collection famille Vivié<br />

ler aux chevaux. “Avec un autre boucher de la rue, Santenac<br />

de la boucherie Laulhané, il constitua une société<br />

de trot <strong>à</strong> Biarritz”, raconte l’ancien épicier. Le spectacle<br />

disparut lorsque la rue passa <strong>à</strong> sens unique, dans les<br />

années 1950. “Un changement de circulation qui suscita<br />

des réactions très vives chez les commerçants qui<br />

pensaient perdre des clients”, souligne Ferdinand Vivié.<br />

L’homme horloge<br />

Notre conteur remonte maintenant la rue, décrivant<br />

de mémoire tous les commerces d’alors, depuis la place<br />

de l’ancienne mairie : “À gauche, dans une rue latérale,<br />

la boulangerie Cassiau. À l’angle, le magasin de chaussures<br />

Rongau, puis celui de Blanche Lapeyre avec ses<br />

cannes et ses ombrelles. Ensuite, les tissus de luxe de<br />

Bacqué. Au-dessus de ces magasins, la terrasse de l’hôtel<br />

des Ambassadeurs qui devint par la suite l’annexe de<br />

la mairie. En face, la maison du docteur Adema qui<br />

fut maire, puis la maison Oduna et sa terrasse occupée<br />

par le magasin Henri Haget, adossé au Caveau dont<br />

l’immeuble abritait un des premiers restaurants de la<br />

ville. En face, la boucherie Laulhané et <strong>à</strong> côté, le marchand<br />

de chaussures Bellet, suivi de la célèbre pâtisserie<br />

Dodin, avant les horticulteurs et fleuristes Gelos.”<br />

La promenade continue avec le petit atelier de couture<br />

Dufils qui jouxtait l’horlogerie Archange Giannini,<br />

“l’homme horloge qui remontait les pendules et horloges<br />

de Biarritz”. Puis c’est la maison des vins fins<br />

Bignon qui devint une boutique de chapeaux, l’hôtel<br />

La Capelle devenue hôtel de Bayonne, “où les clients<br />

mangeaient sous les platanes, bercés par les flonflons de deux<br />

violons et d’une harpe”. Nous voici arrivés <strong>à</strong> la Grande Épicerie<br />

Centrale des Vivié, au numéro 14.<br />

Plus haut, on trouvait le célèbre Bar du Sport, “rendez-vous<br />

des sportifs où, tous les jours <strong>à</strong> 13 h 30 précises,<br />

le droguiste Guicheney, après avoir bu son café,<br />

lançait un retentissant éternuement.” De l’autre côté,<br />

l’hôtel des Princes, puis les chocolats Biraben, l’hôtel<br />

St-James avant de rejoindre la place des Halles.<br />

Fondée en 1860, la grande<br />

Épicerie Centrale avait des clients<br />

de marque comme Sacha Guitry.<br />

La rue était celle<br />

des gourmands<br />

puisqu’on y<br />

trouvait des<br />

alimentations,<br />

des restaurants,<br />

un pâtissier et<br />

même six<br />

boulangers.<br />

En face, la villa Dumont logeait un bureau de police,<br />

puis l’administration des téléphones et télégraphes.<br />

C’est maintenant l’hôtel d’Anjou. Puis viennent les<br />

villas du docteur Amdédo, médecin de la colonie étrangère,<br />

puis de Dulout, médecin des sportifs, avant la<br />

bonneterie Legay dont “les deux fils furent des champions<br />

du BO” puis le magasin de chaussures Felton.<br />

L’ancienne maison<br />

“Et l<strong>à</strong>, le joyau de la rue, l’ancienne maison de Truhelle,<br />

devenue maison Saubot, puis château Silhouette. Elle<br />

appartenait <strong>à</strong> Jean de Silhouette, officier de marine et<br />

représentant au biltzar ou assemblée du Labourd au<br />

milieu du XVIII e siècle. Étienne, son frère, contrôleur<br />

général des Finances pour le roi Louis XV, venait souvent<br />

au château. À côté du château, on trouvait les magasins<br />

de confection Chaveron, d’articles de sport Lavigne, le<br />

marchand de vins Berrhouet, puis la villa St-Laurent où<br />

résidait le marquis Delmuni, ambassadeur d’Espagne, la<br />

pharmacie Puech le marchand de vins Lataillade. En face,<br />

d’autres magasins comme le Grand Bazar Central, le<br />

charcutier Monguillot, les chocolats Etchepare, la boulangerie<br />

Guilhou, la cordonnerie Dassance, les bois et<br />

charbons Etcheverry et Lefort, puis la boulangerie<br />

Latuile dans une rue adjacente, avant la Dépêche où l’on<br />

vendait journaux et tabacs, une autre boulangerie, Darget,<br />

puis celle de Montestruc.<br />

Tout ce parcours pour arriver <strong>à</strong> l’angle de l’avenue Carnot<br />

où se dresse “une des plus anciennes, sinon la plus<br />

ancienne maison de Biarritz, le Bar du Haou. S’il y était<br />

passé, Louis XIV aurait pu s’y désaltérer, bien que le<br />

mot Haou soit la traduction en gascon de “forge” et<br />

non de bar, souligne Ferdinand Vivié. C’est dans les<br />

cuisines de cette taverne que l’on préparait des banquets.<br />

“Tout ce monde de la rue Gambetta se connaissait,<br />

s’entraidait, travaillait <strong>à</strong> la prospérité de la ville,<br />

conclut Ferdinand Vivié. Il y régnait une belle ardeur au<br />

travail, en hiver de 6 h du matin <strong>à</strong> 20 h du soir et en été<br />

de 5 h 30 <strong>à</strong> 22 h. Personne n’en est mort et les quelques<br />

survivants en gardent une nostalgie indéfinissable.” ❚<br />

Collection famille Hontas<br />

Biarritz Magazine • 29

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