Vitraux de Liège - partie 4 - 1950-2020 - Après Guerre

Introduction
Après la période de l’Art déco, l’usage des vitraux a fortement décliné dans la
décoration des bâtiments liégeois. Quelques façades des années 1940 et 1950
témoignent des derniers soubresauts de l’usage de vitraux à motifs géométriques
ou figuratifs dans la logique de l’avant-guerre. Au cours des années 1950 et 1960,
quelques compositions sont ainsi réalisées dans la technique traditionnelle des
vitraux de couleurs assemblés par un réseau de plomb, mais avec des formes
abstraites « modernistes » qui marquent clairement une évolution avec
l’esthétique géométrique symétrique de l’Art déco.
Un usage particulier est néanmoins repéré dans les vitraux à caractère
commercial ou publicitaire, notamment placés dans les brasseries et restaurants.
Plusieurs exemples de ce type datant des années 1940 ou 1950 ont pu être
attribués à la société Osterrath grâce aux cartons archivés dans le fonds du
musée Grand Curtius. Ces vitraux reprennent encore la technique des vitraux
peints.
Mais des créations actuelles visent également clairement à reproduire des styles
anciens, en particulier l’Art nouveau. Des indices comme les variations de
l’épaisseur des plombs permettent parfois de déceler le caractère récent, mais les
réalisations sont aussi parfois effectuées avec des méthodes identiques à celles
employées il y a un siècle, si bien que dans ce cas l’observateur peut être induit
en erreur.
Un autre trait de la production actuelle est l’engouement des particuliers pour la
création de vitraux en tant que loisir. Des cours sont ainsi dispensés par des
spécialistes à leur destination. Certains propriétaires ou locataires appliquent
alors cet apprentissage pour la création de vitraux destinés à orner leur
logement. Mais d’autres créations sont dues à des artistes confirmés et
renommés. Lorsque leur nom est connu, il est également indiqué dans la notice
des photographies.
À partir des années 1950 et jusqu’aux années 1970, en lien avec les constructions
d’architecture plus moderniste ainsi qu’avec l’emploi du nouveau matériau qu’est
le béton armé, apparaît par ailleurs une nouvelle mode de composition de
panneaux vitrés réalisés à partir de pavés de verres colorés disposés dans une
matrice de béton / ciment. Cette technique ne permet pas de générer des dessins
très précis, mais plutôt des évocations de couleurs et de formes, tantôt
organiques, tantôt plus géométriques. Comme les autres vitraux, ces panneaux
très représentatifs d’une époque sont aujourd’hui également menacés par les
logiques de performance énergétique des bâtiments. Or, comme le montre un
exemple, il est également parfois possible de placer un nouveau châssis isolant
contre la structure pour en renforcer l’isolation tout en la conservant.
Depuis la fin du XX e siècle, un renouveau apparaît, certes ténu en quantité. Des
vitraux sont encore réalisés pour orner des espaces privatifs. Certains visent une
esthétique nouvelle « contemporaine » qui se veut propre à notre temps. Une
manière d’afficher le caractère contemporain consiste ainsi à recourir à des
techniques nouvelles comme le « fusing » ou thermo-fusionnage. Cette méthode
consiste à superposer des morceaux de verre blanc et de couleur, collés à froid,
puis ensuite placer la préparation au four jusqu’au point de fusion pour former
une pièce homogène. Quelques créations contemporaines relèvent de ce type.
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