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Niger la décennie Issoufou

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découverte/Niger

Conseil de sécurité de l’ONU, pendant deux ans,

à compter du 1 er janvier 2020. À ce titre, le Niger

occupe la présidence tournante du Conseil

de sécurité, en marge de l’assemblée générale

des Nations unies, en septembre. Plusieurs

fonctionnaires et diplomates sont désignés dans

des organisations internationales, à l’image

de Mohamed Moussa, proche collaborateur

du président Issoufou, élu en novembre 2016

directeur général de l’Agence pour la sécurité

de la navigation aérienne en Afrique et à

Madagascar (ASECNA). Ou de Maman Sambo

Sidikou, diplomate de haut vol et ancien ministre

des Affaires étrangères, avec un brillant CV

de fonctionnaire international – ex-directeur de

la Mission de l’Organisation des Nations unies

pour la stabilisation en République démocratique

du Congo (Monusco) et de la Mission de

l’Union africaine en Somalie (Amisom) –,

désigné en 2018 secrétaire exécutif du G5 Sahel

(regroupant le Burkina Faso, le Mali, la

Mauritanie, le Niger et le Tchad pour lutter contre

le terrorisme et la criminalité transfrontalière).

La capitale et ses chancelleries

P

our savoir ce que pèse réellement un pays sur le plan

diplomatique, on ne pose pas la question chère

à Staline : « Combien de divisions ?», mais plutôt « Combien

de chancelleries ?» Par chancelleries, il faut entendre

les représentations étrangères (ambassades, consulats,

centres culturels, bureaux d’intérêt, etc.) installées dans

la capitale, mais aussi les représentations diplomatiques de ce pays

à l’étranger. Les Affaires étrangères n’étaient pas prioritaires dans

l’élaboration du budget de l’État. Le président Issoufou a changé

la donne et fait de la diplomatie un pilier de la stratégie

de développement. Au cours de ses deux mandats, il a bouleversé

la carte diplomatique et consulaire avec un élargissement sans

précédent des représentations. Le Niger disposait de 28 ambassades

à l’étranger, il en dispose aujourd’hui de 40. Le choix des capitales

ciblées n’est pas fortuit : de Bamako à Moscou, d’Ankara à Ottawa,

de Yaoundé à New Delhi… Niamey accueille désormais de nouvelles

ambassades. Le Soudan, l’Italie, le Ghana, la Côte d’Ivoire

et la Belgique y ont dressé pavillon. Par ailleurs, la capitale abrite

plusieurs nouveaux bureaux de liaisons diplomatiques,

notamment celui de la Grande-Bretagne (logé à l’ambassade

de France) et celui des Pays-Bas (à l’ambassade de la Belgique). ■

Le pays mise en outre sur une diplomatie

« militaire ». Ses forces armées participent

à de nombreux dispositifs de maintien de

la paix dans le cadre onusien, à l’instar des

missions pour la stabilisation en Côte d’Ivoire

(Onuci), au Mali (Minusma), en Centrafrique

(Minusca) ou en RDC (Monusco). Et dans

un cadre régional, au G5 Sahel ou à la Force

multinationale mixte (FMM), qui regroupe aussi

les armées du Cameroun, du Niger, du Nigeria

et du Tchad et lutte contre Boko Haram. L’action

diplomatique selon le président Issoufou dispose

de deux autres bottes : le volet économique

et l’engagement écologique. La première a

contribué à faire du Niger une destination pour

l’investissement privé, qui se chiffre désormais

en milliards de dollars. Le second a permis

de faire du pays un acteur majeur au cours

des dernières conférences internationales sur

les changements climatiques (COP). En 2016,

à Marrakech, la COP 22 a décidé d’attribuer au

Niger le statut de coordinateur de la commission

Climat pour la région du Sahel, regroupant

17 pays. La première rencontre des ministres

de ses États membres, organisée à Niamey

en juillet 2018, a été couplée à la Conférence

internationale sur la désertification et l’économie

verte. Fruit de ces efforts : l’élaboration du plan

d’investissement climat pour la région du Sahel

pour la période 2018-2030. Ce processus a

permis à Niamey d’accueillir successivement la

deuxième rencontre de haut niveau des ministres

de la commission, en octobre 2018, et la première

conférence des chefs d’État et de gouvernements

de la commission, en février 2019.

La multiplication des succès de la diplomatie

nigérienne a conforté la confiance des

partenaires en la personne du président pour

son leadership dans plusieurs dossiers sensibles :

dégradation de la situation sécuritaire au

Sahel, incertitudes autour de la création de la

monnaie unique de la Cedeao, mise en place

de la Zleca ou encore pilotage de la commission

Climat pour le Sahel. Tout cela a valu au

président Issoufou Mahamadou de recevoir

de nombreuses distinctions, à l’image de celle

décernée par l’Organisation des Nations unies

pour le développement industriel (ONUDI). ■

XIV afrique magazine I 410 – novembre 2020

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