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Niger la décennie Issoufou

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découverte/Niger

Brigi Rafini

« Fier de ce que nous

avons accompli »

Il a battu des records de longévité. L’unique Premier ministre du président Issoufou

durant ses deux mandats, réputé pour sa pondération, a mis en œuvre

les programmes Renaissance. Il fait ici le bilan d’une décennie très active.

N

atif d’Iférouane, d’ethnie touareg, cet énarque a été

formé à l’École nationale d’administration (ENA)

de Niamey, puis à celle de Paris (promotion Victor

Schoelcher). Brigi Rafini, 67 ans, a été nommé

Premier ministre par le président Issoufou Mahamadou

le jour de son investiture à la magistrature suprême, le

7 avril 2011. Près d’une décennie plus tard, il est toujours en

poste, battant ainsi le record de longévité d’un Premier ministre

au Niger – que détenait l’actuel dirigeant de l’opposition, Hama

Amadou, chef du gouvernement de Mamadou Tandja durant

sept ans. Premier collaborateur du président, cet homme politique

réputé pour sa pondération et sa sagesse est celui qui a mis

en musique la partition d’Issoufou, ses programmes de Renaissance

I et II et son plan quinquennal de développement économique

et social. Confidences au moment du bilan.

AM : À mi-parcours de son exécution, le Plan de

développement économique et social (PDES 2017-2021)

avait engrangé 12 milliards de dollars sur les 23 milliards

annoncés. Où en est-on aujourd’hui ?

Brigi Rafini : La table ronde sur le financement du PDES, organisée

les 13 et 14 décembre 2017 à Paris, avait permis d’enregistrer

des intentions d’investissement de 23 milliards de

dollars, répartis comme suit : 12,7 milliards de dollars par des

partenaires au développement et 10,3 milliards par le secteur

privé. Au 31 août 2020, la situation établie par nos services

fait ressortir un montant cumulé des financements mobilisés

de l’ordre de 24 milliards de dollars, à raison de 9,5 milliards

de dollars pour les partenaires institutionnels et 14,5 milliards

de dollars pour le secteur privé. Le montant total des recettes

internes mobilisées par les régies financières de 2017 à fin septembre

2020 s’élève à 3027,5 milliards de francs CFA, avec un

montant annuel moyen de près de 800 milliards de francs CFA

et un taux de progression annuelle moyen de 12,5 %. Les ressources

internes sont essentiellement constituées de recettes

fiscales (2 763,3 milliards de francs CFA), qui ont progressé de

9,6 % depuis 2016.

La dynamique de développement engendrée

par les programmes Renaissance I et II a sans doute

souffert des effets de la pandémie de Covid-19.

Avez-vous quantifié cet impact négatif ?

N’eût été l’impact néfaste de cette pandémie, le taux de

croissance moyen sur la période 2011-2020 aurait dû être de

6,4 %. En effet, les dernières estimations hors Covid-19 le

situaient en 2020 à 6,9 %. Du fait de la crise sanitaire, son

taux s’établit, selon nos estimations, à 1,2 %. Ce recul s’explique

essentiellement par le ralentissement des exportations,

le retard dans la mise en œuvre des projets de grande envergure,

le resserrement des conditions financières et les mesures

barrières de lutte contre la pandémie. Les secteurs secondaire

et tertiaire sont les plus affectés : ils devraient enregistrer des

baisses de croissance respectives de 10,2 % et 7,1 %. Toutefois,

nous notons avec satisfaction que, selon le Fonds monétaire

international (FMI), le Niger fait partie des cinq pays africains

qui affichent une résilience face à la crise qu’engendre le Covid-

19 sur l’économie mondiale.

Le Niger vient d’être admis comme pays de mise en

œuvre de l’Initiative pour la transparence des industries

VI afrique magazine I 410 – novembre 2020

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