Rapport de mission - IUCN
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1<br />
Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes et Indigentes<br />
BP : 16504 Libreville - Gabon<br />
Tel : 07 29 27 53 / 06 62 66 93 Email : assoagafi@yahoo.fr<br />
<strong>Rapport</strong> global du projet<br />
Projet sur l’éducation, et la formation <strong>de</strong>s peuples périphériques a<br />
la réserve <strong>de</strong> Minkébé pour une gestion durable <strong>de</strong> la biodiversité<br />
Rédigé par les membres <strong>de</strong> l’ONG AGAFI<br />
Avec l’aimable concours financier <strong>de</strong><br />
Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes et Indigentes<br />
BP : 16504 Libreville - Gabon<br />
Tel : 07 29 27 53 / 06 62 66 93 Email : assoagafi@yahoo.fr
2<br />
AVANT PROPOS<br />
Pendant que nous imprimons ce document, nous apprenons avec regret le décès d’une vielle<br />
dame pygmée (Photo n° 10, p. 10), ayant souffert d’une grosse déshydratation causée par une<br />
maladie non traitée.<br />
Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes et Indigentes<br />
BP : 16504 Libreville - Gabon<br />
Tel : 07 29 27 53 / 06 62 66 93 Email : assoagafi@yahoo.fr
3<br />
REMERCIEMENTS<br />
L’Association AGAFI remercie les experts sectoriels qui ont pris une part active au déroulement<br />
du projet. Il s’agit <strong>de</strong> :<br />
- Jeanne-Marthe MINKOUE MI ELLA, Expert en planification, Prési<strong>de</strong>nte d’AGAFI ;<br />
- Jean MADOUMA, Expert en communication sociale, Membre <strong>de</strong> l’ONG Image Gabon<br />
Nature (IGN) ;<br />
- Chris OYAME, Expert en communication, Journaliste à l’Union ;<br />
- Sidonie MOFOUMANE M’ONDO, Expert en Planification, membre d’AGAFI ;<br />
- Jacques ALLOGHO MBA, Expert en Planification, membre d’AGAFI ;<br />
- Martial AGONDOGO, Expert en environnement, membre <strong>de</strong> Brainforest.<br />
Au nom <strong>de</strong> toute l’équipe, je tiens à remercier l’ensemble <strong>de</strong>s personnes-ressources à<br />
Minvoul, qui ont bien voulu apporter leur contribution à la réussite <strong>de</strong> cette aventure. Il<br />
s’agit entre autre <strong>de</strong> :<br />
- Alex AKOUE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ONG EDZIENGUI ;<br />
- Paul WOUWOU, membre <strong>de</strong> l’ONG EDZIENGUI ;<br />
Je ne saurai terminer sans remercier infiniment, les partenaires au développement qui ont<br />
bien voulu financer ce mo<strong>de</strong>ste projet, il s’agit <strong>de</strong> :<br />
- CARPE/UICN/USAID.<br />
Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’ONG AGAFI.<br />
Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes et Indigentes<br />
BP : 16504 Libreville - Gabon<br />
Tel : 07 29 27 53 / 06 62 66 93 Email : assoagafi@yahoo.fr<br />
Jeanne-Marthe MINKOUE MI ELLA
I. CONTEXTE<br />
4<br />
L’important Parc National <strong>de</strong> MINKEBE est situé au nord du Gabon, dans la périphérie <strong>de</strong><br />
Minvoul, Oyem et Makokou. Ce parc national, riche en essences et doté d’importantes<br />
ressources floristiques et fauniques est menacé d’une part, par les populations installées aux<br />
alentours pour leurs besoins en protéines et d’autre part, par <strong>de</strong>s exploitants forestiers qui ne<br />
respectent pas la réglementation forestière, enfin par <strong>de</strong>s braconniers à l’affût <strong>de</strong> recettes<br />
économiques.<br />
En effet, trois peuples cohabitent à la périphérie du parc : les autochtones, à savoir les baka, les<br />
bakoya et les bantous. Les exigences <strong>de</strong> survie et <strong>de</strong> maintien économique <strong>de</strong> ceux-ci entraînent<br />
<strong>de</strong>s répercutions graves dans la faune et la flore. D’autant que ces peuples n’ont pour seules<br />
activités que la chasse, la pêche et la cueillette.<br />
De même, les multiples exploitants forestiers mus par les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en bois du marché<br />
international, n’hésitent pas à exploiter massivement les espèces rares et protégées.<br />
Enfin, la quête du luxe par la commercialisation <strong>de</strong>s animaux par les braconniers décime<br />
considérablement les populations animales. En exemple, MINKEBE regorge une importante<br />
population d’éléphants, l’une <strong>de</strong>s plus importantes au mon<strong>de</strong>, estimée à 20.000 têtes au moins.<br />
Selon les enquêtes du WWF, il ressort qu’un chasseur en abat en moyenne 15 par an ! Si l’on<br />
considère le nombre répertorié <strong>de</strong> chasseurs qui infestent la région (100 au moins), on<br />
comprend aisément l’ampleur <strong>de</strong>s dégâts.<br />
Le présent projet s’inscrit dans la batterie <strong>de</strong>s mesures drastiques et urgentes qui doivent être<br />
prises pour lutter efficacement contre ces dérives, en apportant sa contribution à l’avancée<br />
significative <strong>de</strong> la protection du parc national <strong>de</strong> MINKEBE.<br />
Le but que nous recherchons dans les campagnes <strong>de</strong> sensibilisation est la promotion <strong>de</strong> la<br />
création <strong>de</strong>s ONG locales qui peuvent œuvrer pour la conservation et la gestion durable <strong>de</strong> la<br />
biodiversité en partenariat avec les ONG internationales.<br />
Nous visons aussi dans nos campagnes <strong>de</strong> sensibilisation la consommation modérée pour une<br />
gestion durable et équitable <strong>de</strong> la faune et flore.<br />
De même, le projet vise à former les personnes ressources aptes à mener à bien les différentes<br />
<strong>mission</strong>s assignées à une ONG en leur donnant <strong>de</strong>s formations adaptées dans les domaines qui<br />
intègrent les politiques et les techniques <strong>de</strong> gestion durable <strong>de</strong> la biodiversité.<br />
II. OBJECTIFS DU PROJET<br />
L’objectif principal <strong>de</strong> notre projet est la gestion durable <strong>de</strong> la faune et la flore dans la<br />
périphérie du PN <strong>de</strong> MINKEBE par ses populations.<br />
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a) Objectifs spécifiques<br />
Les objectifs spécifiques suivants sont visés :<br />
5<br />
• I<strong>de</strong>ntifier les braconniers, les exploitants forestiers, les villages et campement <strong>de</strong>s<br />
peuples afin <strong>de</strong> les sensibiliser sur la problématique relative à la biodiversité ;<br />
• Donner une éducation <strong>de</strong> base pour lire et écrire ;<br />
• Promouvoir <strong>de</strong>s associations locales <strong>de</strong> protection environnementale ;<br />
• Renforcer les capacités <strong>de</strong>s associations ainsi crées ;<br />
• Sensibiliser à la consommation modérée <strong>de</strong>s ressources naturelles.<br />
b) Résultats attendus<br />
Nous avons atteint les résultats suivants :<br />
• mise en place d’une banque <strong>de</strong> données sur le braconnage et l’exploitation<br />
forestière ;<br />
• 2/3 <strong>de</strong>s Autochtones sachent lire et écrire ;<br />
• existence d’un réseau d’ONG environnementales locales dans la zone ;<br />
• Existence <strong>de</strong> véritables Lea<strong>de</strong>rs Autochtones acteurs, auteurs, et bénéficiaires <strong>de</strong> leur<br />
développement ;<br />
• diminution significative du braconnage ;<br />
• diffusion <strong>de</strong>s techniques d’aménagements.<br />
III. METHODOLOGIE<br />
Dans le souci d’avoir le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> tous les acteurs et <strong>de</strong> collecter par conséquent <strong>de</strong>s<br />
données qui reflètent véritablement la réalité <strong>de</strong> terrain, nos travaux ont été organisés <strong>de</strong> la<br />
manière suivante :<br />
• Auprès <strong>de</strong>s communautés concernées<br />
L’équipe a séjourné plusieurs fois dans ces différents villages durant toute la durée du projet.<br />
Les données ont été collectées sur la base <strong>de</strong>s échanges avec les membres <strong>de</strong>s communautés<br />
concernées sous forme d’entretiens individuels, d’entretiens avec <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> personnes et<br />
<strong>de</strong> réunions communautaires. Compte tenu <strong>de</strong> la mixité <strong>de</strong> quelques unes <strong>de</strong>s communautés à<br />
savoir Elarmintang et Eto’o constituées <strong>de</strong>s Bantou et <strong>de</strong>s Baka, <strong>de</strong>s échanges ont également été<br />
organisés avec chacune <strong>de</strong>s communautés prise séparément.<br />
• Auprès <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> Minvoul (Monsieur le Secrétaire Général <strong>de</strong> la Préfecture,<br />
Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil Départemental et Monsieur le Conservateur du Parc<br />
National <strong>de</strong> Minkebe Ouest)<br />
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6<br />
Une série <strong>de</strong> rencontres formelles ont pu être organisées avec ces différentes autorités dans les<br />
locaux <strong>de</strong> la Préfecture <strong>de</strong> Minvoul. Ont souvent pris part à ces différentes réunions, côté<br />
autorités administratives les personnalités ci-<strong>de</strong>ssus citées.<br />
Pour l’essentiel, les échanges ont porté sur l’impact <strong>de</strong> la création du parc sur la vie <strong>de</strong>s<br />
communautés riveraines, les hypothèses <strong>de</strong> solutions à adopter et les attentes <strong>de</strong> ces autorités<br />
par rapport au projet, sans toutefois oublier les difficultés auxquelles est confronté Monsieur le<br />
Conservateur du parc dans l’exercice <strong>de</strong> ses fonctions.<br />
C’est l’occasion <strong>de</strong> noter qu’à l’issue <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> ces réunions, tout en encourageant et en<br />
promettant <strong>de</strong> soutenir les différents projets, les autorités concernées ont souhaité être<br />
informées <strong>de</strong>s différentes étapes d’avancement <strong>de</strong>s projets et <strong>de</strong>s responsabilités qui seront les<br />
leurs quant à ce qui concerne le bonne mise en œuvre <strong>de</strong>sdits projets.<br />
• Auprès d’une Organisation <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s Peuples Autochtones basée à<br />
Minvoul<br />
Il s’agit ici <strong>de</strong> l’organisation d’Autochtone Edzengui, créée avec le soutien technique et<br />
financier du WWF et dont la finalité est <strong>de</strong> promouvoir les droits et la culture Baka.<br />
Les échanges que nous avons eus avec le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> cette organisation ont souvent été <strong>de</strong>s<br />
occasions pour lui <strong>de</strong> partager toutes les difficultés existentielles auxquelles sont confrontées<br />
désormais les communautés Baka et Fang <strong>de</strong> Minvoul du fait <strong>de</strong> la création du parc national.<br />
C’est l’occasion <strong>de</strong> préciser ici que le présent rapport va faire l’objet d’une rencontre avec toutes<br />
les parties prenantes et aboutir à une publication grand public.<br />
IV. DIFFICULTES RENCONTREES<br />
Au titre <strong>de</strong>s difficultés rencontrées on notera :<br />
• Les problèmes <strong>de</strong> compréhension dans quelques villages qui ont été rapi<strong>de</strong>ment réglés par<br />
la présence <strong>de</strong>s facilitateurs locaux appartenant aux communautés concernées. Ces <strong>de</strong>rniers<br />
se firent ai<strong>de</strong>r dans leur tâche par un <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l’équipe natif <strong>de</strong> la zone et ayant <strong>de</strong><br />
bonne aptitu<strong>de</strong> en Fang, la langue parlée dans la contrée ;<br />
• Concernant la question <strong>de</strong> l’accès aux villages, il faut dire que seuls <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s villages sont<br />
accessibles uniquement par voie terrestre, il s’agit d’Elarmintang et <strong>de</strong> Doumassi. Pour ce<br />
qui est d’Eto’o et <strong>de</strong> Bitouga, l’on doit préciser qu’il y a alternance entre la voie terrestre et<br />
la voie fluviale.<br />
• L’accès pas toujours aisé <strong>de</strong>s données relatives à la pratique <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> chasse. Cette<br />
situation se justifie par les restrictions imposées en matière <strong>de</strong> chasse dans la périphérie du<br />
parc national <strong>de</strong> Minkebe.<br />
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V. OBSERVATIONS DE TERRAIN<br />
7<br />
La forêt procure les protéines animales et est un réservoir <strong>de</strong> médicaments. Du point <strong>de</strong> vue<br />
économique, elle génère <strong>de</strong>s revenus grâce aux activités <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong> pistage. Selon les<br />
informations recueillies, les équipes du WWF ont recours à leurs services pour <strong>de</strong>s <strong>mission</strong>s <strong>de</strong><br />
reconnaissance dans la gran<strong>de</strong> forêt <strong>de</strong> Minkébé (située à 120 km environ). C’est aussi, un trait<br />
d’union entre les peuples Baka du Cameroun, du Gabon et du Congo.<br />
Eu égard à tout cela, la répartition spatiale, démographique et culturelle <strong>de</strong>s villages en sortira<br />
profondément modifiée. Ainsi, les anciennes plantations et leurs campements seront délaissés<br />
puis totalement abandonnés par leurs propriétaires Fang. De ce fait, les Baka qui n’étaient que<br />
<strong>de</strong>s employés saisonniers vont se sé<strong>de</strong>ntariser dans ces anciens campements agricoles et en faire<br />
<strong>de</strong>s villages. C’est notamment le cas à Bitouga et Eto’o. De même, les Baka vont se sé<strong>de</strong>ntariser<br />
sur les terres situées à proximité <strong>de</strong>s villages Fang et qui leur avaient été données par « leurs<br />
maîtres» (villages Elarmintang et Doumassi). Ainsi, du fait <strong>de</strong> cette sé<strong>de</strong>ntarisation et <strong>de</strong> la<br />
cohabitation entre ces <strong>de</strong>ux groupes, on assistera progressivement à la création ou à l’émergence<br />
d’un nouveau type <strong>de</strong> village. Dès lors, les villages aux alentours <strong>de</strong> Minvoul ne seront plus<br />
mono claniques. Seulement, l’arrivée tardive sur ces terres après l’occupation <strong>de</strong> celles-ci par les<br />
Fang donne jusqu’à ce jour un statut d’ « étranger » aux Baka, les privant <strong>de</strong> ce fait<br />
véritablement <strong>de</strong> tout droit coutumier sur ces espaces. En effet, les Communautés Autochtones<br />
ne disposent pas <strong>de</strong> capacités leur permettant d’aliéner les espaces mis à leur disposition pour la<br />
pratique <strong>de</strong> leurs activités <strong>de</strong> subsistance.<br />
Tableau n° 1 : Historique <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> quelques villages<br />
Villages Années <strong>de</strong><br />
création<br />
Bitouga Bien avant<br />
l’indépendance.<br />
Eto’o Bien avant<br />
l’indépendance<br />
Doumassi Bien avant<br />
l’indépendance<br />
Motif <strong>de</strong> création<br />
Création d’une<br />
exploitation agricole<br />
<strong>de</strong>stinée à la culture<br />
du cacao et du café<br />
Création d’une<br />
exploitation agricole<br />
<strong>de</strong>stinée à la culture<br />
du cacao et du café<br />
Désir <strong>de</strong> création<br />
d’un nouveau<br />
village par un<br />
Clans fondateurs<br />
Ce sont les membres du<br />
clan Essissong (Fang) qui<br />
sont propriétaires <strong>de</strong> la<br />
zone cultivable.<br />
Toutefois il ya eu une<br />
appropriation par les<br />
Baka <strong>de</strong>puis les années<br />
1980.<br />
C’est un campement qui<br />
appartient à plusieurs<br />
familles du clan Essoké<br />
issu du village Mebeme.<br />
Toutefois, les Baka se le<br />
sont approprié et y sont<br />
les seuls rési<strong>de</strong>nts<br />
permanents<br />
Essamessele<br />
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Année <strong>de</strong> reconnaissance<br />
administrative<br />
Le village a eu un chef reconnu<br />
administrativement mais qui<br />
est décédé en 2005. L’intérim<br />
est assuré par le fils du défunt<br />
Etsimi.<br />
Le village n’est pas<br />
administrativement reconnu<br />
Le village est<br />
administrativement reconnu<br />
<strong>de</strong>puis 1984
Elarmintang Après la secon<strong>de</strong><br />
guerre mondiale.<br />
Source : ONG AGAFI<br />
membre <strong>de</strong> la<br />
communauté<br />
Regroupement <strong>de</strong>s<br />
villages <strong>de</strong> Minkebe<br />
pour Minvoul en<br />
vue d’un<br />
rapprochement <strong>de</strong>s<br />
populations vers le<br />
centre administratif<br />
8<br />
Les Essangok et les<br />
Essombam ont fondés le<br />
village mais il a été<br />
approprié par les<br />
Essissep<br />
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Bien avant les indépendances le<br />
village était déjà reconnu par<br />
l’administration coloniale. Il y<br />
avait un chef <strong>de</strong> canton<br />
jusqu’en 2004. Date à laquelle<br />
le village est intégré dans la<br />
commune <strong>de</strong> Minvoul pour en<br />
être un quartier.<br />
Les présentes recherches participatives, menées dans <strong>de</strong>s villages mixtes, habités par <strong>de</strong>s Fang et<br />
<strong>de</strong>s Baka en majorité, se sont déroulées dans le cadre <strong>de</strong> ce projet. Comme site pilote, la<br />
périphérie du parc national <strong>de</strong> Minkébé Ouest a été choisie à travers les villages Elarmintang,<br />
Doumassi, Eto’o, Bitouga, Esseng, etc... Ceux-ci sont situés dans la province du Woleu-Ntem et<br />
plus précisément dans la ville <strong>de</strong> Minvoul, Chef lieu du Département du Haut-Ntem.<br />
C’est également l’occasion <strong>de</strong> préciser qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s populations Baka et Fang ci-<strong>de</strong>ssus<br />
mentionnées, Minvoul est peuplé par d’autres groupes ethnique tels que les Bekekep et diverses<br />
autres populations venant <strong>de</strong>s pays voisins. La présence <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> pays étrangers se<br />
justifie par le caractère frontalier <strong>de</strong> cette ville.<br />
A la lumière <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> terrain faites, il ressort que :<br />
- Les populations pygmées ne pratiquent pas d’activités illégales dans le Parc National <strong>de</strong><br />
Minkebe. Par contre, elles sont impliquées dans les travaux champêtres (agriculture <strong>de</strong><br />
subsistance), pêche, chasse et cueillette ;<br />
- Elles ne sont pas impliquées dans l’exploitation forestière, compte tenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong><br />
forestier dans les environs immédiats ;<br />
- Elles ne sont pas impliquées dans l’orpaillage. Cependant, dans les environs <strong>de</strong> Mitzic, il<br />
semblerait que quelques uns d’entre eux soient en activité dans la zone ;<br />
Tableau n° 2 : Evolution <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s différents villages<br />
Villages Population Nombre<br />
d’enfants<br />
(-18 ans)<br />
Nombre<br />
<strong>de</strong><br />
femmes<br />
enceintes<br />
Nombre<br />
d’enfants<br />
orphelins<br />
Esseng 22<br />
Doumassi 10<br />
Nkok Akom 7 4 0 0<br />
Zangaville<br />
Mimbang 7 5 0 0<br />
Etho’o 23<br />
Bitouga 75
Afia (Mitzic) 10 3 0 0<br />
Source : ONG AGAFI,<br />
9<br />
Cependant, un grand nombre <strong>de</strong> problèmes subsistent :<br />
- Problème <strong>de</strong> santé publique ;<br />
- Mortalité et morbidité élevée ;<br />
- Non intégration <strong>de</strong>s populations au processus décisionnel <strong>de</strong> la vie du village « bantu » ;<br />
- Stigmatisation <strong>de</strong>s populations par les responsables sanitaires et scolaires ;<br />
- Non respect <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme par les forces <strong>de</strong> l’ordre ;<br />
De manière spécifique, il s’agit entre autre <strong>de</strong> :<br />
Tableau n° 3 : Besoins exprimés pour chaque village<br />
Besoins<br />
exprimés<br />
par village<br />
Court terme Moyen terme Long terme<br />
Esseng Besoin pour la layette ;<br />
Stigmatisation à l’école et<br />
au service <strong>de</strong> santé pour<br />
les populations pygmées ;<br />
Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Doumassi Nécessité <strong>de</strong> désenclaver la<br />
zone (amélioration <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> circulation<br />
en toutes saisons);<br />
Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Téléphone portable ;<br />
Nkok<br />
Akom<br />
Besoin <strong>de</strong> vêtements pour<br />
les enfants ;<br />
Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Stigmatisation à l’école et<br />
au service <strong>de</strong> santé pour<br />
les populations pygmées ;<br />
Besoins <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />
naissance en dépit du fait<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
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GIEC à mettre en œuvre ;<br />
Faciliter l’arrivée <strong>de</strong>s<br />
financements auprès <strong>de</strong>s<br />
populations ;<br />
Valorisation <strong>de</strong>s savoirs<br />
traditionnels et<br />
implication dans les<br />
métiers liés au<br />
développement durable ;<br />
Mise en place d’écomusée<br />
;
que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été faite<br />
auprès <strong>de</strong>s autorités<br />
compétentes concernées;<br />
Pb d’accès à la confection<br />
<strong>de</strong> la CNI ;<br />
Zangaville Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Mimbang Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Etho’o Nécessité <strong>de</strong> désenclaver la<br />
zone ;<br />
Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Bitouga Nécessité <strong>de</strong> désenclaver la<br />
zone ;<br />
Faciliter l’accès à l’eau<br />
potable ;<br />
Afia<br />
(Mintzic)<br />
Meilleur implication <strong>de</strong>s<br />
populations pygmées dans<br />
le processus <strong>de</strong> décision au<br />
sein du village ;<br />
10<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
ménager,<br />
Besoin d’outils pour<br />
l’agriculture ;<br />
Besoin d’une<br />
tronçonneuse et<br />
débrousailleuse;<br />
Former les jeunes filles à la<br />
santé communautaire, l’art<br />
Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes et Indigentes<br />
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Source : ONG AGAFI<br />
11<br />
ménager,<br />
VI. LES INTERACTIONS AVEC LES GROUPES ETHNIQUES VOISINS<br />
Parler <strong>de</strong>s interactions entre les groupes Baka et Fang est une entreprise assez ardue, tant elles<br />
sont complexes. Nous noterons néanmoins que les relations entre ces différents groupes<br />
ethniques ont toujours existé et ont varié d’une époque à une autre.<br />
D’entrée <strong>de</strong> jeu, elles furent <strong>de</strong>s relations équitables <strong>de</strong> change et <strong>de</strong> troc, où chacune <strong>de</strong>s<br />
communautés était respectée pour son savoir-faire et ses apports. Ainsi tandis que les Baka<br />
apportaient les produits forestiers issus <strong>de</strong> la pêche, <strong>de</strong> la chasse ou <strong>de</strong> la cueillette et leur<br />
mé<strong>de</strong>cine traditionnelles, les Fang quant à eux apportaient <strong>de</strong>s produits agricoles et d’autres<br />
produits manufacturés (commercialisés). Par la suite à cause <strong>de</strong> la sé<strong>de</strong>ntarisation et <strong>de</strong>s<br />
regroupements forcés, <strong>de</strong> l’exploitation forestière et <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> conservation, les populations<br />
chasseurs-cueilleurs à l’origine perdront progressivement leur pouvoir économique et spirituel<br />
et <strong>de</strong>viendront ainsi <strong>de</strong> plus en plus dépendants <strong>de</strong> leurs voisins Fang.<br />
De nos jours, on peut certes alléguer l’existence <strong>de</strong>s mariages interethniques entre les<br />
différentes communautés pour justifier la nature harmonieuse <strong>de</strong>s relations, mais il faut dire<br />
que la réalité est beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air, il suffit d’ailleurs <strong>de</strong> séjourner<br />
dans l’un <strong>de</strong> ces villages pour s’en rendre compte.<br />
a) Santé<br />
L’accès aux services <strong>de</strong> santé est la préoccupation principale <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s communautés<br />
vivant dans la périphérie du parc national <strong>de</strong> Minkebe Ouest. Comme le montre le tableau ci<strong>de</strong>ssus,<br />
il n’existe aucun centre <strong>de</strong> soin <strong>de</strong> santé primaire dans ces villages. De ce fait, lorsque les<br />
populations ne pratiquent pas l’automédication, elles consultent les tradithérapeutes (en<br />
majorité Baka) et ne rejoignent les centres hospitaliers qu’en cas <strong>de</strong> complications ou <strong>de</strong><br />
maladie grave.<br />
b) Ecole<br />
Il n’existe aucune école primaire dans l’ensemble <strong>de</strong>s villages périphériques au parc. Toutefois,<br />
on note la présence d’un lycée publique à Elarmintang. Présence justifiée par l’appartenance <strong>de</strong><br />
ce village à la commune <strong>de</strong> Minvoul.<br />
c) Eau<br />
Exception faite d’Elarmintang, l’absence d’un réseau officiel <strong>de</strong> distribution d’eau et <strong>de</strong> pompe<br />
hydraulique dans les villages, a conduit les communautés villageoises à s’approvisionner en eau<br />
dans les sources (aménagées ou non) se trouvant à proximité <strong>de</strong> leur village.<br />
Par ailleurs, malgré le fait qu’Elarmintang bénéficie <strong>de</strong> l’adduction en eau potable, les robinets<br />
restent à sec une bonne partie <strong>de</strong> la journée. Cela se justifie par le manque <strong>de</strong> pression. Compte<br />
tenu <strong>de</strong> cet état <strong>de</strong> chose, les populations <strong>de</strong> continuent avec la fréquentation <strong>de</strong>s sources d’eau<br />
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naturelles du village. De plus, les installations en eau potable ne sont pas à la portée <strong>de</strong> toutes<br />
les bourses, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les Baka n’en possè<strong>de</strong>nt pas.<br />
d) Electricité<br />
Faisant partie intégrante <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Minvoul, Elarmintang est l’unique village électrifié.<br />
En effet, dans tous les autres villages le mo<strong>de</strong> d’éclairage le plus courant est la lampe tempête<br />
(qui s’alimente au pétrole). Précisons par ailleurs que la partie Baka du village n’est pas<br />
électrifiée.<br />
e) Lieux <strong>de</strong> culte<br />
Dans la quasi totalité <strong>de</strong>s villages, on aperçoit <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong>stinés essentiellement à la pratique<br />
<strong>de</strong> la religion traditionnelle et <strong>de</strong>s rites initiatiques à travers notamment <strong>de</strong>s temples dédiés à<br />
Edzengui, divinité Baka auquel est voué un culte traditionnel dans tous les villages Baka sans<br />
exception.<br />
Par contre, les édifices <strong>de</strong>stinés à la religion chrétienne ne sont présents qu’à Doumassi et<br />
Elarmintang. Toutefois, leur bon fonctionnement n’est pas toujours garanti dans la mesure où<br />
les prêtres et/ou les pasteurs sont le plus souvent itinérants.<br />
En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s problèmes communs relatifs aux <strong>de</strong>ux communautés en matière d’accès aux services sociaux<br />
<strong>de</strong> base, il faut dire que les communautés Baka <strong>de</strong> ces villages font face aux problèmes <strong>de</strong> citoyenneté, la<br />
plupart <strong>de</strong>s habitants rencontrés ne possédant ni acte <strong>de</strong> naissance, ni carte nationale d’i<strong>de</strong>ntité. Le projet<br />
<strong>de</strong> développement intégré en milieu pygmées initié par l’UNICEF s’est attaqué il y’a <strong>de</strong> cela quelques<br />
années à cette question. Malheureusement, celui-ci a été brutalement interrompu et ce avant la résolution<br />
du problème dans son ensemble.<br />
VII. ACTIVITES RETENUS DANS LE CADRE DU PROJET<br />
a. I<strong>de</strong>ntification du braconnage, <strong>de</strong> l’exploitation forestière, <strong>de</strong>s villages et<br />
sensibilisation sur la biodiversité<br />
i) I<strong>de</strong>ntification du braconnage<br />
Toujours en guise <strong>de</strong> précision, il faut dire que l’espace forestier <strong>de</strong> Minvoul abrite une portion<br />
<strong>de</strong> la concession forestière <strong>de</strong> TTIB jouxtant le PNM et <strong>de</strong> la Tridom. La Tridom est<br />
considérée comme étant un complexe transfrontalier d’Aires Protégées dans lequel sont<br />
développés <strong>de</strong>s processus participatifs <strong>de</strong> gestion durable <strong>de</strong> ressources naturelles. Elle est<br />
constituée pour la République du Cameroun <strong>de</strong> Dja, Boumba-Bek, Nki et Mengamè ; pour<br />
la République du Congo <strong>de</strong> Odzala-kokoua et Lossi et pour la République Gabonaise <strong>de</strong><br />
Minkébé, Ivindo et Wagné. (Article <strong>de</strong> l’Accord <strong>de</strong> Coopération entre les Gouvernements<br />
<strong>de</strong>s Républiques du Cameroun, du Congo et du Gabon relatif à la mise en place <strong>de</strong> la Tri<br />
Nationale Dja-Odzala-Minkebe).<br />
Il ressort que les hommes, surtout les jeunes (avec ou sans qualification) sans emplois sont les<br />
acteurs majeurs <strong>de</strong> la chasse qui est la principale activité pourvoyeuse <strong>de</strong> revenus. Elle se<br />
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pratique durant toute l’année. Les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la chasse nocturne la pratiquent avec une arme <strong>de</strong><br />
type calibre 12. De manière générale, elle est fournie avec munition en échange d’une partie du<br />
gibier abattu. En effet, les chasseurs Baka ont <strong>de</strong>s associés qui leur fournissent armes et<br />
munitions. Tandis que ceux qui posent <strong>de</strong>s pièges pratiquent la chasse <strong>de</strong> jour.<br />
Toutefois, il n’est pas aisé <strong>de</strong> faire la distinction entre chasseurs au fusil et piégeurs, car les<br />
acteurs sont les mêmes : ils vérifient les pièges en journée et chassent au fusil la nuit. Ces parties<br />
<strong>de</strong> chasse prennent <strong>de</strong>s allures d’expédition, et couvrent <strong>de</strong>s distances parfois supérieurs à 50<br />
km (Eto’o, Doumassi). Dans la mesure où elles peuvent durer plusieurs jours, voire <strong>de</strong>s<br />
semaines ; les parties <strong>de</strong> chasse nécessitent la construction <strong>de</strong> campements en forêt. Leur<br />
nombre varie d’un village à un autre.<br />
Dans les villages, la chasse est le plus grand apport <strong>de</strong> revenu. Elle est pratiquée par les hommes<br />
tout le long <strong>de</strong> l’année. En fonction <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s techniques, elle se fait <strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong><br />
nuit avec toutefois une préférence pour la chasse <strong>de</strong> nuit. Les outils <strong>de</strong> chasse utilisés sont le<br />
fusil <strong>de</strong> type calibre 12 et les pièges. La part réservée à la vente est considérable, même si une<br />
partie est autoconsommée : <strong>de</strong> par ses caractéristiques, c’est une chasse avant tout commerciale<br />
et pas sélective.<br />
Nous constatons que les zones <strong>de</strong> chasse sont communes et sont partagées par plusieurs villages<br />
à la fois, accentuant <strong>de</strong> ce fait la pression sur les animaux qui sont chassés sans distinctions <strong>de</strong><br />
leur statut (intégralement ou partiellement protégés). Les principales espèces par ordre<br />
d’abattage sont :<br />
- porc-épic/Hérisson, Gazelle (Céphalophe) ;<br />
- le potamochère ; ;<br />
- l’Antilope et le Sanglier (Potamochère).<br />
La quasi-totalité du gibier est <strong>de</strong>stinée à la vente ou au troc avec les associés. De ce qui précè<strong>de</strong>,<br />
force est <strong>de</strong> constater que la pratique <strong>de</strong> la chasse, qu’elle soit dite petite ou gran<strong>de</strong> est la<br />
principale source <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong>s communautés dans les villages, c’est grâce à celle-ci qu’elles<br />
parviennent à satisfaire leurs besoins primaires et à prendre soin <strong>de</strong> leurs familles. En outre, elle<br />
constitue une part assez importante <strong>de</strong> leur alimentation.<br />
Dans la mesure <strong>de</strong>s informations disponibles, nous ne pouvons pas affirmer avec certitu<strong>de</strong>,<br />
que les populations pygmées soient <strong>de</strong>s braconniers. Car selon certaines indiscrétions, il nous<br />
est revenu que <strong>de</strong>s populations flottantes venant d’Oyem et/ou Libreville se donnent à la<br />
chasse à la chasse avec souvent <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s pygmées.<br />
ii) De l’exploitation forestière<br />
Quels que soient le village et l’origine <strong>de</strong>s populations, tout le mon<strong>de</strong> s’accor<strong>de</strong> pour<br />
reconnaître que les zones d’activité <strong>de</strong>s populations sont situées dans ou à proximité <strong>de</strong>s forêts<br />
ancestrales <strong>de</strong>s Fang, considérées comme les premiers occupants d’un point <strong>de</strong> vue général. La<br />
forêt était donc parcellisée en fonction <strong>de</strong>s différents lignages qui composent les villages et toute<br />
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activité était subordonnée aux rites et coutumes que le chef <strong>de</strong> lignage ou <strong>de</strong> famille faisait<br />
respecter dans sa zone.<br />
Les migrations successives, l’arrêt <strong>de</strong> la culture du cacao et du café, le développement et la<br />
proximité <strong>de</strong>s centres urbains ont considérablement modifié les structures <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s villages.<br />
Ainsi, même si les limites <strong>de</strong>s forêts ancestrales sont toujours connues, leur exploitation n’est<br />
plus exclusive au clan ou à la famille d’origine, excepté dans les villages où les Fang sont encore<br />
présents (Doumassi et Elarmintang) et dans lesquels l’on doit faire recours à leur autorisation<br />
pour la pratique <strong>de</strong> l’agriculture par exemple sur ces espaces. Exception faite <strong>de</strong> cette situation,<br />
pour l’ensemble <strong>de</strong>s populations locales actuelles, la forêt est plus ou moins libre d’accès pour<br />
ceux pratiquant la chasse, la cueillette et le ramassage. Ces règles d’accès à l’usage et au contrôle<br />
<strong>de</strong>s ressources sont presque i<strong>de</strong>ntiques d’un village à un autre.<br />
Les premières conséquences <strong>de</strong> cette exploitation forestière touchant les Pygmées sont<br />
physiques. En effet, en atteignant <strong>de</strong>s endroits <strong>de</strong> plus en plus reculés dans la forêt, cette<br />
utilisation à outrance <strong>de</strong> la nature, mène à l’appauvrissement progressif <strong>de</strong> l’écosystème<br />
forestier. En tant que peuple <strong>de</strong> chasseurs-cueilleurs, Pygmées voient leur système alimentaire<br />
tomber en récession et la sécurité alimentaire que la communauté avait connu jusque là connaît<br />
<strong>de</strong>s perturbations préjudiciable à leur vie.<br />
Certains arbres riches en fruits et écorces sont abattus, d’autres renversé par les bulldozers, une<br />
multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> graines nécessaires à l’alimentation sont détruites etc. De plus, les pièges posés<br />
pour les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie <strong>de</strong> plus en plus<br />
profondément dans la forêt, ce qui affecte également le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la population Pygmée. Il<br />
en est <strong>de</strong> même pour l’eau, car au passage <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> construction ou d’abattage, les<br />
ruisseaux <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s mares, sont taris ou pollués, cette <strong>de</strong>nrée déjà rare <strong>de</strong>vient alors un<br />
besoin <strong>de</strong> plus pour les Pygmées.<br />
Le peuple Baka accor<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong> importance à la tradition, d’où la pratique <strong>de</strong> différents<br />
rites (Libandi, Edzengui et Ekolo), qui semblent ne plus être fait par le fait que la forêt <strong>de</strong>vient<br />
très loin pour certains rites. Ce peuple est beaucoup consulté dans le cadre <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine<br />
traditionnelle par d’autres peuples venus <strong>de</strong> part tous les coins du Gabon et du mon<strong>de</strong>.<br />
Chez les Baka, la chasse constitue une source importante <strong>de</strong> revenus. Ils travaillent pour <strong>de</strong>s<br />
Fangs qui leur fournissent arme, munition et piles. La chasse est pratiquée pour la subsistance.<br />
Nous avons observé que l’artisanat occupe une place dans les activités <strong>de</strong> cette communauté.<br />
L'activité économique <strong>de</strong>s populations Pygmées se limite généralement à la résolution du<br />
problème <strong>de</strong> leur alimentation. Les Pygmées tirent toutes leurs ressources <strong>de</strong> la forêt, ils sont<br />
traditionnellement chasseurs, pêcheurs et cueilleurs. Une répartition en fonction du sexe<br />
intervient dans l'exécution <strong>de</strong> ces différentes tâches, mais celle-ci n'est pas rigoureuse. La chasse<br />
est réputée virile alors que la pêche et la cueillette sont plutôt le domaine <strong>de</strong>s femmes. Mais il<br />
est fréquent que, au sein d'une famille, chacun participe à toutes les activités pour obtenir une<br />
meilleure récolte ou un gibier plus abondant.<br />
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De manière traditionnelle, ils obtiennent par le troc ce que la nature ne peut leur fournir. Ils<br />
entretiennent avec leur voisins Bantous <strong>de</strong>s relations d'échange et <strong>de</strong> complémentarité,<br />
troquant les produits <strong>de</strong> leur chasse ou <strong>de</strong> leur cueillette contre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées qu'ils ne pourraient<br />
se procurer autrement. L’agriculture est l’activité commune aux femmes Baka. Les produits<br />
vivriers (bananes, maïs et manioc) sont revendus. D’abord à l’intérieur du village puis aux<br />
commerçantes et aux pêcheurs. Aussi quatre saisons rythment les activités à savoir : Yaka,<br />
Sokoma, Elanga et Souh.<br />
Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous présente le calendrier y relatif.<br />
Tableau n° 4 : Calendrier saisonnier et les activités y relatives.<br />
Dénomination Activités<br />
Yaka Défrichage, Abattage<br />
Sokoma Récolte <strong>de</strong>s chenilles, pêche au barrage, semis<br />
Elanga Petite récolte<br />
Souh Gran<strong>de</strong> récolte<br />
Les tableaux suivants présentent également les appellations locales en Baka <strong>de</strong> certaines espèces<br />
végétales et animales.<br />
Tableau n° 5 : - Liste <strong>de</strong>s espèces végétales ou forestières et leur utilisation<br />
N° Nom pilote Baka Fang Utilisation<br />
1<br />
2<br />
Moabi Mabé Adzap Les fruits sont comestibles<br />
La graine donne une huile précieuse<br />
Mangue<br />
sauvage<br />
L’écorce est utilisée comme laxatif<br />
Péké Andock Le fruit est comestible<br />
Les écorces soignent les maux <strong>de</strong> ventres<br />
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L’amen<strong>de</strong> séchée puis pilée donne le pain d’odika<br />
Bambo Abam Le fruit est comestible<br />
3<br />
Lee écorces brûlées rendraient les chasseurs<br />
invisibles<br />
4 Bolima Odoum Les écorces sont déparasitant<br />
5 Yamba Les fruits sont comestibles par les chasseurs<br />
6 Ngata<br />
7 Fruit du<br />
raphia<br />
Péké Léké Djin comestible<br />
8 Ngoyo Amvout comestible<br />
9 Moungola Egone<br />
10 Noisette Mengôm Kôme comestible
16<br />
11 Ozigo Sia n<strong>de</strong>ndé comestible<br />
12 Figue Ntôm<br />
13 Corossole<br />
sauvage<br />
Mbè Ebome comestible<br />
14 Nguessoua<br />
15 Mkpa Okome comestible<br />
16 Ngaata engokong comestible<br />
17 Afromomum Tondô Essone Fruit (comestible)<br />
Tableau n° 6 : Liste <strong>de</strong>s espèces animales<br />
N° Nom pilote Baka Fang<br />
1 Eléphant Yia Nzock<br />
2 Potamochère Pamê Ngui afane<br />
3 Buffle Mbokô Nyate<br />
4 Gorille Ebôbô Ngi<br />
5 Zèbre Mbongô Ezona<br />
6 Singe Kemâ Kwèt<br />
7 Gazelle Dembê Opong<br />
8 Antilope cheval Mbouli Mvoul<br />
9 Porc-épic Mboké Ngôm<br />
10 Pangolin géant Keleba Fima<br />
11 Pangolin Kokolo Kaa<br />
12 Potto Kaatou Awoun<br />
13 Panthère Soua Zé<br />
14 Hippopotame Ngoubou Nzock menzime<br />
15 Aigle Ngolio Ngi onone<br />
16 Epervier Nza coko Obi (Obame)<br />
17 Chimpanzé Séko Waa<br />
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Tableau n° 7 : Espèces halieutiques<br />
17<br />
N° Nom pilote Baka Fang<br />
1 Silure Lèlèssi Ngô<br />
2 Poisson chat Mba aka Ambeng<br />
3 Flottin Ndégé Mvaa<br />
4 Yara Lahaa Nkat<br />
5<br />
Tableau n° 8 : Liste <strong>de</strong>s cultures agricoles<br />
N° Nom pilote Baka Fang<br />
1 Banane Ndô Ekone<br />
2 Manioc Boma Mbo<br />
3 Tubercule <strong>de</strong> manioc Mepaa Akwama mbo<br />
4 Maïs Mbômbô Fone<br />
5 Taro Langa Ekaba<br />
6 Igname Savaa Dzô<br />
7 Feuille <strong>de</strong> manioc Dza buka Medza<br />
8 Oseille Esseng Esseng<br />
9 Piment Alamba Ndondô<br />
10 Concombre Bongo Mbandé Ngome<br />
11 Canne à sucre Nga ngulu Nkok<br />
Les Pygmées vivent au jour le jour, sans penser au len<strong>de</strong>main. Ils ne font pas ou peu <strong>de</strong><br />
provisions, la nature leur fournissant ce dont ils ont besoin <strong>de</strong> manière régulière. De la même<br />
manière, ils n'ont pas tendance à thésauriser ou à accumuler <strong>de</strong>s ressources qu'ils savent<br />
pouvoir reconstituer au moment où cela s'avère nécessaire (bois, feuilles, pierres, végétaux,<br />
fourrures...).<br />
iii) Gestion foncière et <strong>de</strong> la biodiversité<br />
Il ressort clairement que la pratique dans l’ensemble <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong><br />
pêche et <strong>de</strong> cueillette se fait presque librement dans la forêt, y compris dans les forêts<br />
ancestrales. Seules restent réservées les zones proches du village préalablement défrichés par les<br />
familles et transformées en champs ou en jachère. Et en pareille circonstance, les allogènes<br />
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doivent nécessairement requérir l’avis du propriétaire <strong>de</strong> l’espace pour y mener <strong>de</strong>s activités<br />
agricoles. Il en est <strong>de</strong> même pour la pratique <strong>de</strong> la chasse à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pièges sur ces espaces.<br />
La gran<strong>de</strong> précision qu’il ya lieu <strong>de</strong> faire en matière foncière concerne les Baka <strong>de</strong> ces différents<br />
villages. En effet qu’il s’agisse <strong>de</strong> groupes vivant seules ou en présence <strong>de</strong>s Fang, il convient <strong>de</strong><br />
noter que ces Peuples Autochtones ne disposent véritablement pas <strong>de</strong> droits sur les terres qu’ils<br />
occupent. Celles-ci ont été mises à leur disposition par les Fang et <strong>de</strong>vront faire l’objet d’une<br />
restitution en cas <strong>de</strong> besoin. Cette situation est justifiée par l’arrivée et la mise en valeur en<br />
premier <strong>de</strong>s terres par les Fang notamment avec la pratique <strong>de</strong> l’agriculture et la sé<strong>de</strong>ntarisation<br />
<strong>de</strong>s différents groupes. De nos jours la question <strong>de</strong> la propriété foncière ne se pose que lorsqu’il<br />
s’git d’aliéner une parcelle <strong>de</strong> terre ou en cas d’enjeu plus considérable.<br />
Les communautés voient en la non- matérialisation sur le terrain <strong>de</strong>s limites du parc national et<br />
<strong>de</strong> sa zone périphérique une raison supplémentaire <strong>de</strong> lésion. Cette matérialisation à leur avis<br />
aurait permis d’apprécier à leur juste valeur les portions <strong>de</strong> leurs territoires traditionnels se<br />
trouvant désormais à l’intérieur du parc national..<br />
L’on ne saurait achever sans faire mention ici <strong>de</strong> ce que les restrictions imposées en matière <strong>de</strong><br />
chasse sont beaucoup plus préjudiciables aux peuples autochtones qu’aux Fang. En effet, nous<br />
sommes tous sans ignorer que les peuples autochtones vivent en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la chasse et <strong>de</strong><br />
la cueillette ; ceux-ci sont d’ailleurs qualifiés <strong>de</strong> chasseur-cueilleurs. Ce qui justifie le caractère<br />
rudimentaire <strong>de</strong> l’agriculture qu’ils pratiquent.<br />
Les Baka pratiquent la chasse aussi bien pour <strong>de</strong>s raisons alimentaires que pour <strong>de</strong>s raisons<br />
culturelles. Par exemple, le rite Libandi pratiqué par ceux-ci est une occasion pour eux d’abattre<br />
chaque année un éléphant pour <strong>de</strong>s raisons avant tout culturelles et d’exaltation. On comprend<br />
donc aisément que si rien n’est fait, cet aspect <strong>de</strong> leur culture aura tendance à disparaître.<br />
b. Une éducation <strong>de</strong> base pour le peuple pygmée<br />
i. Apprentissage familial en classe ouverte<br />
Compte tenu <strong>de</strong> la population non scolarisée présente dans les villages, une petite campagne <strong>de</strong><br />
scolarisation en classe ouverte a été mise en œuvre.<br />
Il s'est agit <strong>de</strong> plusieurs séances d'apprentissage qui réunissaient enfants et parents dans un<br />
contexte scolaire non formel. Ces séances combinaient <strong>de</strong>s activités du curriculum scolaire<br />
formel avec <strong>de</strong>s « thèmes <strong>de</strong> la vie » tirés du programme d'éducation <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s adultes. Parmi<br />
les questions traitées figuraient entre autres choses, l'environnement, la santé, l'éducation<br />
civique, les stratégies <strong>de</strong> résolution non violente <strong>de</strong>s conflits, les droits <strong>de</strong> l'homme et la culture.<br />
Les séances communes regroupant parents et enfants étaient conçues et structurées <strong>de</strong> façon à<br />
construire <strong>de</strong>s expériences d'apprentissage partagé et <strong>de</strong> promouvoir <strong>de</strong>s activités<br />
d'apprentissage au foyer venant compléter l'apprentissage scolaire.<br />
Parmi les métho<strong>de</strong>s d'apprentissage pendant les séances conjointes entre parents et enfants<br />
figurent : faire <strong>de</strong>s jeux, <strong>de</strong>s discussions en groupe, <strong>de</strong>s débats et la narration d'histoires. On<br />
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encourage également les enfants à décrire <strong>de</strong>s histoires sur la base <strong>de</strong> ces activités. En<br />
conséquence, le programme facilite véritablement l'apprentissage intergénérationnel.<br />
En outre, les séances sont également propices au renforcement <strong>de</strong>s relations entre les enfants et<br />
leurs parents et la communauté dans son ensemble. Elles confèrent aux parents le sens <strong>de</strong><br />
l'appropriation et <strong>de</strong> la responsabilité en ce qui concerne l'apprentissage <strong>de</strong> leurs enfants.<br />
ii. Apprentissage familial au foyer<br />
Diverses métho<strong>de</strong>s ont été utilisées pour l'apprentissage au foyer, parmi lesquelles : la narration<br />
d'histoires, le folklore, <strong>de</strong>s jeux, l'apprentissage assisté et d'autres activités. L'intention en est<br />
d'étendre l'apprentissage scolaire aux foyers <strong>de</strong>s enfants non scolarisés tout en impliquant<br />
activement les parents dans le processus d'apprentissage <strong>de</strong>s enfants au-<strong>de</strong>là du champs étroit du<br />
curriculum scolaire.<br />
Une approche intégrée <strong>de</strong> cette nature rend impératif l'engagement <strong>de</strong>s diverses parties<br />
prenantes dans la planification, la mise en œuvre, le pilotage et le façonnage du processus<br />
d'apprentissage familial. Il est également important d'encourager et <strong>de</strong> transformer <strong>de</strong>s<br />
occasions ou <strong>de</strong>s lieux « ordinaires » tels que <strong>de</strong>s visites <strong>de</strong> classes, <strong>de</strong>s journées portes ouvertes,<br />
l'enceinte <strong>de</strong> l'école etc. en opportunités d'apprentissage efficace.<br />
iii. Bilan<br />
• L’effectif <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la communauté auparavant analphabètes a légèrement<br />
augmenté pour apprendre les rudiments <strong>de</strong> la lecture et <strong>de</strong> l’écriture ;<br />
• De nouveaux membres <strong>de</strong> la communauté ont rejoint l’association Edzengui ;<br />
c. Renforcement <strong>de</strong>s capacités et promotion <strong>de</strong>s associations locales <strong>de</strong><br />
protection environnementale<br />
La seule ONG <strong>de</strong> la localité est Il faut dire que les villages <strong>de</strong> pygmée collaborent avec certaines<br />
administrations locales, les organismes internationaux (WWF, UNICEF) et les associations<br />
locales comme Edzengui qui est basé à Minvoul pour ai<strong>de</strong>r les Baka à mieux s’intégrer dans la<br />
société et participer au développement durable <strong>de</strong> la biodiversité. Ceci implique <strong>de</strong> fournir une<br />
ai<strong>de</strong> professionnelle qui confère les compétences nécessaires pour cultiver chez les membres <strong>de</strong><br />
cette ONG un esprit critique et analytique, et développer chez eux un caractère et <strong>de</strong>s<br />
comportements. Ici, le projet se concentre sur les méthodologies d'apprentissage, la gestion <strong>de</strong>s<br />
salles <strong>de</strong> classe et les compétences en matière d'organisation.<br />
En plus <strong>de</strong> ces conséquences menaçant physiquement les Pygmées, d’autres enjeux entrent en<br />
compte lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> cette exploitation, <strong>de</strong>s enjeux spirituels, moraux. En effet, tout<br />
d’abord, les lieux sacrés <strong>de</strong>s Pygmées sont souvent profanés à cause <strong>de</strong> la présence et du passage<br />
<strong>de</strong> véhicules, lorsqu’ils ne sont pas simplement détruits par les bulldozers. Les rythmes <strong>de</strong><br />
pratiques traditionnelles sont également perturbés car ils sont normalement pratiqués en lien<br />
étroit avec la forêt. Ces changements massifs entraînent une perturbation extrême <strong>de</strong> l’habitat<br />
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et du cadre <strong>de</strong> vie général <strong>de</strong>s Pygmées, tout en créant généralement <strong>de</strong>s conflits entre eux et<br />
leurs voisins les Bantous. Compte tenu <strong>de</strong>s tous ces aléas, <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> formulations <strong>de</strong><br />
projets ont été proposés à l’ONG Edzengui, qui pourront bénéficier <strong>de</strong> financement octroyé par<br />
bailleurs déterminés.<br />
d. Sensibiliser à la consommation modérée <strong>de</strong>s ressources naturelles.<br />
Afin <strong>de</strong> lutter contre le danger qui menace les Pygmées, <strong>de</strong>ux projets doivent être mis en place<br />
en parallèle. Tout d’abord, il s’agit <strong>de</strong> limiter l’exploitation <strong>de</strong> la forêt, d’en faire une utilisation<br />
responsable et non plus abusive. Pour cela, il faut mettre en place <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> restriction,<br />
tout en appliquant efficacement celles qui sont déjà créées. D’autre part, une secon<strong>de</strong> manière<br />
<strong>de</strong> lutter contre ce phénomène est d’anticiper ses conséquences et <strong>de</strong> donner aux Pygmées les<br />
possibilités <strong>de</strong> contourner les futurs problèmes.<br />
La gestion et l’utilisation <strong>de</strong>s ressources ce fait selon leur culture. Ils ont <strong>de</strong>s génies <strong>de</strong>s eaux et<br />
<strong>de</strong> la forêt. Pour entreprendre une activité quelconque, les Baka peuvent passer un temps dans<br />
la sanctification pour la chasse, la consultation <strong>de</strong>s esprits pour la gran<strong>de</strong> chasse et la protection<br />
<strong>de</strong>s forêts par la mé<strong>de</strong>cine traditionnelle. Le tout afin <strong>de</strong> préserver et <strong>de</strong> protéger<br />
l’environnement à travers une exploitation durable <strong>de</strong>s ressources naturelles.<br />
En ce qui concerne la gestion, il y a un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie qui est adapté à la communauté, c’est<br />
l’application <strong>de</strong> la tradition dans leurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. Dans le déroulement <strong>de</strong> leurs activités, ils<br />
prennent soin <strong>de</strong> ne pas offenser la nature.<br />
En ce qui concerna l’utilisation <strong>de</strong>s ressources forestières : ils le font par rapport à leurs mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>puis la forêt. Leurs consommations personnelle n’a aucun n’impact sur<br />
l’environnement. C’est par saison que leurs activités sont repartie et selon ce que peut dire leurs<br />
génies.<br />
Cependant, sensibiliser le peuple pygmée sur la préservation <strong>de</strong> l’environnement peut être<br />
considéré comme une insulte à l’endroit <strong>de</strong> ces personnes qui ont mis leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie au<br />
profit <strong>de</strong> cette philosophie considéré comme leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie.<br />
VIII. PROPOSITIONS FAITES PAR LES VILLAGES DE PYGMEES<br />
Les villages ont émis <strong>de</strong>s propositions pour leur <strong>de</strong>venir :<br />
- Plaidoyer auprès <strong>de</strong>s autorités administrative locales, en vue du désenclavement <strong>de</strong>s<br />
villages Doumassi, Etho et Bitouga ;<br />
- Plaidoyer auprès <strong>de</strong>s autorités administrative locales, en vue <strong>de</strong> la non stigmatisation à<br />
l’école et dans les services <strong>de</strong> santé ;<br />
- Plaidoyer auprès <strong>de</strong>s services locaux <strong>de</strong> l’IGAD en vue <strong>de</strong> la facilitation <strong>de</strong>s populations<br />
pygmées au projet <strong>de</strong> maraichage ;<br />
- Ai<strong>de</strong> aux femmes et jeunes femmes enceintes ;<br />
- Recensement <strong>de</strong>s jeunes enfants et femmes enceintes ;<br />
- Ai<strong>de</strong> aux trousseaux scolaires et layettes complètes ;<br />
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21<br />
- Nécessité <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la sensibilisation auprès <strong>de</strong>s populations vivant dans les alentours<br />
du Parc National <strong>de</strong> Minkébe sur les implications réglementaires à la gestion <strong>de</strong>s<br />
ressources (co<strong>de</strong> forestier, co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement, loi agricole ; textes sur la<br />
décentralisation, co<strong>de</strong> minier) ;<br />
- Limite les actions <strong>de</strong> répression auprès <strong>de</strong>s populations analphabètes autochtones ;<br />
- Préciser visiblement les limites du PN ;<br />
- Créer <strong>de</strong>s activités alternatives à la chasse ;<br />
- Regrouper les populations pour les activités <strong>de</strong> GIEC animés par elles –mêmes<br />
(pygmées) ;<br />
- Vêtement décent ;<br />
- Revu <strong>de</strong>s populations économiquement faibles pygmées non prise en compte dans les<br />
statistiques <strong>de</strong> la CNAMGS ;<br />
- Ai<strong>de</strong> au logement ;<br />
IX. CONCLUSION<br />
La mise en œuvre <strong>de</strong> ce projet peut être considérée comme une bouteille jetée à la mer. Les<br />
nombreuses séances <strong>de</strong> travail avec les autorités administratives <strong>de</strong> la province du Woleu Ntem,<br />
à Minvoul et dans la ville <strong>de</strong> Mitzic, bien que riches d’information et d’échanges, nous semblent<br />
cependant mineures. Il ressort <strong>de</strong> ce projet que les peuples pygmées vivent une sorte <strong>de</strong><br />
trahison. Ils se sentent marginalisés et n’entrevoient aucun avenir radieux pour leur <strong>de</strong>venir. De<br />
nombreux cas <strong>de</strong> maladies ont été répertoriés et quelques uns semblent irrémédiables. Selon les<br />
anciens, la forte mortalité dans la population pygmée est due entre autres « Au non respect <strong>de</strong>s<br />
interdits séculaires, les mariages mixtes avec les bantu, la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> leurs ressources<br />
pharmaceutiques (plantes médicinales) et arbres sacrés»<br />
Une indiscrétion nous a été faite, « Si rien n’est fait dans un avenir proche, nous retournerons<br />
dans la forêt, notre maison ». Les services <strong>de</strong>s affaires sociales n’ont pas encore fait la<br />
socialisation <strong>de</strong> ces populations (pratique du ménage, entretien <strong>de</strong> la <strong>de</strong>meure, suivi médical,<br />
éducation <strong>de</strong>s jeunes,…), qui ne savent pas ce qu’elles peuvent faire.<br />
De tous temps, les Pygmées ont été considérés comme une population marginale, un groupe<br />
d'individus en situation d'infériorité par rapport aux groupes dominants qui, plus ou moins<br />
volontairement, les excluent <strong>de</strong> la participation entière à la vie sociale. Poussée aujourd'hui à<br />
l'extrême, bafouant les droits élémentaires <strong>de</strong>s populations Pygmées, les privant <strong>de</strong> statut social<br />
et d'i<strong>de</strong>ntité juridique, cette marginalisation met en péril la survie <strong>de</strong> ce peuple et <strong>de</strong> son<br />
patrimoine culturel. Durant la colonisation française, les Pygmées ont été traités comme une<br />
simple curiosité humaine et touristique. Jugées zones inutiles et sans intérêt, les régions qu'ils<br />
occupaient ont été systématiquement exclues <strong>de</strong>s actions d'équipement et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation.<br />
Une image réductrice et dévalorisante du peuple Pygmée s'est installée, avec son lot <strong>de</strong> préjugés<br />
: archaïsme, résidualité, paresse, instabilité et nomadisme chronique. La démarcation entre les<br />
Pygmées et les autres populations est nette. Ils sont présentés comme le <strong>de</strong>gré zéro <strong>de</strong><br />
l'humanité, <strong>de</strong>s non citoyens sans i<strong>de</strong>ntité sociale et juridique, sans droits civiques ni capacités<br />
politiques. Mais la marginalisation <strong>de</strong>s Pygmées s'est surtout nourrie <strong>de</strong> la domination et <strong>de</strong><br />
l'asservissement exercés par leurs voisins Bantous.<br />
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22<br />
A la fois pacifiques et conflictuelles, les relations entre les <strong>de</strong>ux groupes sont anciennes,<br />
complexes, empreintes <strong>de</strong> complémentarité et <strong>de</strong> répulsion, <strong>de</strong> coopération et <strong>de</strong> rejet. Les<br />
Bantous contrôlent l'ensemble <strong>de</strong>s circuits d'échange et <strong>de</strong> collaboration. Le système ancien<br />
d'alliance, fondé sur le troc et la réciprocité <strong>de</strong>s services, s'est transformé en système<br />
d'exploitation, d'autoritarisme et d'asservissement. On n'hésite pas à parler d'esclaves pour les<br />
Pygmées et <strong>de</strong> patrons pour les Bantous, ces <strong>de</strong>rniers ne considérant plus leurs voisins que<br />
comme une main d'œuvre servile à leur disposition.<br />
Pourtant, les Pygmées se savent gabonais, ils ont conscience <strong>de</strong> faire partie d’une nation et<br />
désirent désormais être reconnus comme citoyens à part entière, bénéficier <strong>de</strong>s droits dus à<br />
toute personne humaine et recevoir un enseignement sur le mon<strong>de</strong> extérieur, puisque ce<br />
<strong>de</strong>rnier viole les limites <strong>de</strong> leur territoire. Ils ont besoin d’instruction et d’apprentissage <strong>de</strong> la<br />
langue française pour connaître leurs droits et les défendre (notamment les droits <strong>de</strong> propriété<br />
<strong>de</strong>s terres sur lesquelles ils vivent ou celui <strong>de</strong> chasser dans le parc national que, contrairement<br />
aux braconniers, ils ne menacent pas). L’éducation leur permettra également d’apprendre les<br />
métho<strong>de</strong>s pour sauvegar<strong>de</strong>r et développer les ressources déclinantes <strong>de</strong> leur forêt. De plus, elle<br />
leur donnera les connaissances indispensables pour se prémunir contre les maladies infectieuses<br />
ou virales que le mon<strong>de</strong> extérieur leur a apportées et dont la forêt ne peut les guérir.<br />
X. RECOMMANDATIONS<br />
L'intégration à part entière <strong>de</strong>s populations Pygmées dans la société est rendue très difficile par<br />
ce qui fait l'essence même <strong>de</strong> leur peuple, leurs valeurs et leurs traditions culturelles. Fortement<br />
démarqué <strong>de</strong>s usages habituels dits « mo<strong>de</strong>rnes », leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie en fait les proies faciles et<br />
désignées <strong>de</strong> leurs voisins qui, <strong>de</strong> fait, les exploitent et les maintiennent dans un réel<br />
asservissement, pour lesquelles les valeurs culturelles propres aux populations Pygmées sont :<br />
• Société égalitaire fondée sur la notion <strong>de</strong> partage ;<br />
• Prévalence du libre arbitre ;<br />
• Conservation <strong>de</strong>s valeurs communautaires axées sur le principe <strong>de</strong> nomadisme et <strong>de</strong><br />
mobilité ;<br />
• Reconnaissance et prédominance du pouvoir <strong>de</strong> décisions <strong>de</strong> la femme Pygmée dans la<br />
communauté ;<br />
• Peu <strong>de</strong> possibilités <strong>de</strong> loisirs ;<br />
• Prédominance <strong>de</strong> la culture orale.<br />
Sachant également que les caractéristiques et attitu<strong>de</strong>s traditionnelles <strong>de</strong>s Pygmées sont :<br />
• Peur et la méfiance vis-à-vis <strong>de</strong>s pratiques dites mo<strong>de</strong>rnes ;<br />
• Complémentarité <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> la femme Pygmées dans tous les domaines ;<br />
• Premier recours aux thérapies traditionnelles en cas <strong>de</strong> maladie ;<br />
• Forte croyance aux valeurs traditionnelles et à la sorcellerie (la maladie étant considérée<br />
dans l’imaginaire Pygmée comme un mauvais sort).<br />
Pire encore, nous avons constaté qu’en dépit <strong>de</strong> l’action du Recensement <strong>de</strong>s Gabonais<br />
Economiquement Faible (RGEF) réalisé pour le compte <strong>de</strong> la Caisse Nationale d’Assurance<br />
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Maladie et <strong>de</strong> Garantie Sociale (CNAMGS) aucun geste n’a été fait pour la prise en compte <strong>de</strong><br />
nos compatriotes.<br />
Tant <strong>de</strong> promesses restent non accomplies et tant d’injustices ne sont pas encore réparées.<br />
La pérennité <strong>de</strong> ce projet rési<strong>de</strong> dans l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs suivants :<br />
• Accroître les compétences enseignées dans le cadre <strong>de</strong> l’éducation familiale en mettant<br />
toutefois l’accent sur l’alphabétisation et l’éducation <strong>de</strong> base au sens large ;<br />
• Diversifier l’enseignement tout en préservant la cohérence et la précision <strong>de</strong> ce qui<br />
constitue l’éducation familiale <strong>de</strong> base dans un contexte africain ;<br />
• Eliminer les complexes d’infériorités ressentis par les populations pygmées ;<br />
A cet effet, <strong>de</strong> nouveaux projets <strong>de</strong> développement doivent être mis en œuvre par le<br />
gouvernement et els administrations locales <strong>de</strong>s la zone ou l’on rencontre les populations<br />
pygmées.<br />
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24<br />
XI. ANNEXES<br />
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25<br />
Annexe 1: Panorama photographique partiel du projet<br />
Photo n° 1: Habitat « semi-bantu » dans un village<br />
(Minvoul)<br />
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Photo n° 2: Remise d’un don au Chef du village<br />
Doumassi par la Responsable d’AGAFI (Minvoul)<br />
Photo n° 3: Photo <strong>de</strong> famille à Doumassi (Minvoul) Photo n° 4: Difficultés d’accès sur la route (inondée)<br />
menant à Doumassi et le Parc <strong>de</strong> Minkébé (Minvoul)<br />
Photo n° 5: Séance <strong>de</strong> travail au village Zangville<br />
(Minvoul)<br />
Photo n° 6: Photo <strong>de</strong> famille au village Afia sur la<br />
route <strong>de</strong> Mitzic
Photo n° 7: Echange avec les responsables du village<br />
Bitouga (Minvoul)<br />
Photo n° 9: Traversée <strong>de</strong> tous les dangers sur le Ntem<br />
pour rejoindre le village Etho’o (Minvoul)<br />
Photo n° 11: Habitat « typique » dans le village<br />
Esseng (Minvoul)<br />
26<br />
Photo n° 8: Recensement <strong>de</strong>s jeunes enfants au<br />
village Bitouga (Minvoul)<br />
Photo n° 10: Dame âgée pygmée très mala<strong>de</strong> au<br />
village Zangville (Minvoul)<br />
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Photo n° 12: Homme pygmée souffrant <strong>de</strong> violents<br />
maux <strong>de</strong> poitrine au village Doumassi (Minvoul)
Photo n°12: Jeunes enfants très intéressés lors <strong>de</strong>s<br />
passages <strong>de</strong> la caravane d’alphabétisation d’AGAFI<br />
27<br />
Photo n° 13: Jeunes gens très intéressés lors <strong>de</strong>s<br />
passages <strong>de</strong> la caravane alphabétisation d’AGAFI<br />
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Annexe 2 : Localisation <strong>de</strong> Minvoul et du Parc National <strong>de</strong> Minkébé<br />
28<br />
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