MUSIQUE travail... mais très important, la notion d’identité. Il est vrai qu’apprendre à travers les autres de tous pays, toutes cultures apportent énormément. Mais un artiste existe lorsque quelqu’un peut parler de lui en disant: «c’est lui ou elle qui...». Vaut mieux alors que ce soit positif (rires). « Donc trouver le moyen d’être unique. » Qui est Thomas BELLON? Je suis un antillais, musicien, batteur, arrangeur, réalisateur (musical), compositeur amoureux des musiques, avec une préférence pour celles d’origine caribéennes et africaines. J’ai la chance de pouvoir jouer depuis Octobre 2009 pour le groupe Kassav’, ce qui a donné un sens à ma carrière. Comment a démarré l’aventure pour toi ? Pour moi tout a commencé en famille. Je suis issu de familles de musiciens et j’ai commencé à jouer à la Martinique dès mes 10 ans (je crois) lors des fêtes familiales, la plupart des styles populaires qui ont fait le bonheur de mes parents et grands parents: biguine, mazurka, Zouk, konpa, bolero, valse, tango, salsa... Est-ce facile d’avoir une vie privée en étant autant en prestation ? Non, çe n’est pas évident, surtout par rapport aux prestations qui demandent de voyager. Mais je crois que ça concerne la plupart des métiers, et qu’il s’agit donc de faire des choix, on ne peut pas toujours tout faire. Pour moi en tous cas, cette notion d’équilibre est très importante, vie privée et vie professionnelle se nourrissent l’une de l’autre. Vivre de sa passion, est-ce possible ? Clairement oui. Seulement il faut très vite considérer le côté «métier» avec tout ce que ça implique: rigueur, sérieux, humilité, hygiène de vie etc. On devient soi-même une «entreprise» et le fait d’être son propre patron dans un domaine ou le public ne voit en général que le côté «amusement» pourrait faire croire que le laisseraller est permis. Pour garder le cap, je me compare souvent à mes proches qui exercent d’autres métiers à responsabilités et qui sont forcés de fournir des efforts qui dépassent ce qui les passionnent dans leurs professions et je fais le point: salaire, investissement, progression, projets, vie familiale etc Je pourrais ajouter le fait de bien connaitre sa propre culture, voire d’en faire une priorité, mais ça c’est mon côté militant... (rires) Un rêve pour la Martinique ? Nous sommes dans une période justement de revendication de l’identité martiniquaise, période où des jeunes ont pris le parti de franchir certains pas et se battre pour que justice soit rendue dans différents domaines liés à une partie tragique de notre histoire. Leurs actions mènent selon moi à une prise de conscience du «être martiniquais», et mon rêve serait que parallèlement soit considéré le devoir de qualité et d’excellence dans nos musiques tant par les musiciens, que le public, médias et producteurs de spectacles. Des projets en cours ? • sortie de l’album du quintet RAISE que j’ai co-réalisé avec Ronald Tulle, Tony Chasseur, Michel Alibo et Alain Dracius • préparation du 1er album de La Wey Segura y Matraka Live, groupe de salsa « énervée » dans lequel nous mélangeons cultures colombiennes, équatoriennes et martiniquaises • prochaines dates de Joachim Horsley, pianiste états-unien classique passionné de musiques afro-latines mélangeant ces deux univers dans son répertoire • préparation du projet zouk « JiKann » • prochaines dates de Kassav’ 12 Un message pour les jeunes qui souhaitent devenir musiciens? La passion, la curiosité, et bien sûr tout ce que j’ai cité précédemment concernant, la rigueur, Thomas Bellon
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