Quand le réchauffement climatique jette un froid sur la planète

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Bien qu’animal emblématique et la plus haute des espèces, Photo©J.-L Klein & M.-L Hubert / Naturagency Photo©Christophe Courteau / Naturagency Photo©J.-L Klein & M.-L Hubert / Naturagency Girafes (Giraffa camelopardalis) la girafe semble avoir été oubliée des scientifiques, comme si elle ne pouvait qu’être là, immuable, en toile de fond. Or, la réalité est tout autre, et la population de girafes accuserait depuis 15 ans, une perte de 40% de ses effectifs. Elles sont encore présentes (3 espèces) dans 21 pays d’Afrique, mais la perte et la fragmentation de leur habitat, au profit entre autres de l’agriculture, doublé de périodes de sécheresse prolongées ont engendré une restriction des portées et réduit la diversité génétique. Cela a aussi conduit les girafes à se nourrir sur les récoltes des agriculteurs, avec à la clé une augmentation du braconnage ! Les girafes méritent plus d’attention et d’efforts pour leur protection et conservation. Dans les années 90, la population de la girafe de l’Ouest était menacée d’extinction au Niger, suite à une forte croissance démographique et aux périodes successives de sécheresse. Des mesures importantes de protection ont alors été prises et ont permis de sauver cette girafe. Les écologistes ont alors travaillé avec les villageois du Niger en les aidant à planter des milliers d’arbres d’acacia, permettant ainsi aux girafes de se nourrir sans puiser dans les cultures des paysans. Aujourd’hui on dénombre près de 400 de ces girafes contre une cinquantaine en 1996. Alors bien sur tout cela reste fragile, mais les résultats sont positifs et tellement encourageants ! Jambes démesurées, cou interminable, langue bleue, la girafe n’a pas sa pareille dans le monde animal. Telle une armada de vaisseaux, un groupe de girafes ondule dans la fata morgana d’un lac asséché du Kenya, foulant la poussière d’un pas altier. J.-L Klein & M.-L Hubert, photographes animaliers professionnels Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) Les gorilles des montagnes sont végétariens et dépendent de la richesse et de la diversité de la végétation de leur habitat naturel. Ils se nourrissent de plusieurs dizaines d’espèces de plantes se développant dans des environnements humides et en altitude. Le changement climatique peut conduire à une modification de cette végétation. Le gorille des montagnes aura-t-il alors le temps de s’adapter à de nouvelles espèces ou à la raréfaction de son régime alimentaire ? Par ailleurs, si ces grands singes doivent se déplacer, à la recherche de meilleures conditions, qu’adviendra-t-il de leur rencontre avec des hommes, qui eux aussi devront faire face au rendement moindre de leurs cultures ? 880 : c’est le nombre de gorilles des montagnes recensés en 2015. Depuis 10 ans, j’ai régulièrement vu ce chiffre augmenter à chacun de mes voyages. C’est évidemment un signe encourageant qui montre que la politique de conservation de l’espèce est un vrai succès. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt, car ces grands singes ne vivent que dans une zone minuscule, un confetti sur la carte de l’Afrique. La chaîne des volcans qui s’étend entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda, est leur tout dernier refuge. Si le climat change radicalement dans la région, il poussera les populations locales à rechercher de nouvelles terres, en empiétant alors sur celles des gorilles, ces derniers n’auront nulle part où aller sachant qu’ils sont totalement dépendants de leur écosystème, un habitat unique au monde. Christophe Courteau, photographe animalier professionnel Grand panda (Ailuropoda melanoleuca) Les pandas géants ou grands pandas vivent en liberté en Chine. Cet ursidé a besoin d’espaces et de forêts, et se nourrit principalement de bambous, dont il est très friand. Or, ce végétal est fragile, aux capacités d’adaptation très limitées, et sous l’effet du changement climatique, la superficie de ses forêts diminue, pouvant rendre totalement inhospitalier l’habitat naturel du grand panda, animal tant adulé mais déjà fortement menacé. Avec sa bouille sympathique en • • •(*), • le grand panda est devenu le symbole de la protection de la nature, sorte de porte-drapeau pour toutes les espèces animales menacées de disparition. L’existence et l’avenir de ce plantigrade sont à présent entièrement contrôlés par l’humain… pour le meilleur et pour le pire. Faudra-t-il envisager la survie du panda uniquement en captivité ? (*) noir et blanc J.-L Klein & M.-L Hubert, photographes animaliers professionnels Grizzly (Ursus arctos horribilis) Le grizzly aime les grands espaces et les régions montagneuses nord américaines et se montre un fort bon pêcheur de truites et de saumons, dont il est très friand et qu’il attrape à coups de patte, vif comme l’éclair. Dernièrement, la température de l’eau ne cessant de croître, les poissons sont quelque peu déboussolés et remontent les rivières et les torrents avec parfois six semaines d’avance, modifiant par la même les habitudes du grizzly. Autre phénomène, certes isolé, mais qui interroge la communauté scientifique : l’accouplement entre grizzly et ours polaire donnant naissance à des petits «grolars» (ou pizzlys). En effet les grizzlys commencent à empiéter sur les terres de l’ours blanc, ce qui pourrait fortement perturber les populations et les écosystèmes. Bob était de loin le plus gros grizzly de la crique. Bien qu’habitué à pêcher plus de Photo©Mathieu Pujol / Naturagency 60 saumons par jours, sa démarche nonchalante, son intérêt pour les plongeons et autres jeux d’eau me faisaient rapidement oublier son statut de super prédateur. Mais les forces de la nature ont aussi des points faibles, la migration des saumons est celui de Bob car pour constituer ses réserves hivernales, il lui faut pêcher des poissons tout l’été, qu’en sera-t-il si les saumons ne remontent plus sa crique favorite ? Que feront les ours lorsque la rivière natale des saumons ne sera plus alimentée par le glacier de montagne ? Voici des questions que peu de gens se posent lorsqu’ils observent cet animal remarquable. Mathieu Pujol, photographe animalier Guépard (Acinonyx jubatus) Le guépard est un félin spécialisé qui se nourrit exclusivement de proies vivantes, principalement de petites gazelles et antilopes. Ces dernières se raréfient, et la concurrence est rude. Aujourd’hui, l’équilibre de l’écosystème de certaines réserves africaines, comme le Maasaï-Mara, au Kenya, est sérieusement menacé. Le dérèglement climatique qui augmente et intensifie les périodes de sécheresse, appauvrissant les terres, vient s’ajouter aux autres difficultés à maintenir ce biotope unique en équilibre. Les espaces se resserrent et les conflits entre prédateurs affamés eux-mêmes et avec l’homme, jusqu’à présent exceptionnels, s’intensifient et ce, au détriment du guépard, espèce vulnérable selon l’UICN. Photo©Tony Crocetta / Naturagency Limiter la mortalité importante des guépardeaux permettra, j’en ai la ferme conviction, un rééquilibrage de l’écosystème de Maasaï-Mara, ainsi qu’une hausse rapide et significative des effectifs de cette espèce, l’une des plus charismatiques et ambassadrices de la savane africaine, et pour laquelle j’ai décidé de me battre. Je ne peux me résigner à observer les graves menaces d’extinction qui pèsent sur le guépard, sans agir ! Tony Crocetta, photographe animalier Guifettes moustac (Chlidonias hybrida) La guifette moustac est un oiseau migrateur qui niche sur quelques-uns de nos étangs français pour se reproduire, puis elle hiverne en grande partie dans le sud du Sahara. Cette sterne se nourrit principalement de petits poissons, d’insectes et de larves. Le régime alimentaire des oiseaux migrateurs les rend particulièrement dépendants des milieux où ils vivent, et de ce fait, des conditions climatiques dans lesquelles ils pourront prospérer, nécessaires à leur survie et à leur reproduction. D’après les observations, les migrateurs à long cours semblent être, dans l’ensemble, désavantagés par rapport aux espèces faiblement migratrices ou sédentaires, avec toutefois de grandes disparités sur les influences biologiques. Ainsi, les changements climatiques peuvent induire d’importantes sécheresses, notamment en Afrique, qui vont d’une part augmenter les trajets à parcourir et d’autre part être la cause d’un important déficit en eau, pouvant alors entraîner un déclin des populations. Il apparaît que la guifette moustac, comme quelques autres espèces migratrices trans-sahariennes, ont tendance depuis quelques années à hiverner en petit nombre en Europe du sud, y compris en Photo©Jean-Michel Lenoir / Naturagency France. D’autres reviennent plus tôt au printemps, comme c’est le cas de l’hirondelle de rivage, allant de pair avec une élévation des températures printanières. Ces oiseaux auraient-ils trouvé la parade au réchauffement climatique ? S’il est encore trop tôt pour l’affirmer, il convient de s’y intéresser pour mieux préserver l’avifaune. A travers mes images, je tente de restituer l’ambiance et l’émotion ressentie. Lumière et graphisme sont deux composantes essentielles de mon approche photographique, car ce sont elles qui dessinent l’image et restituent la force d’une émotion. Je ne cherche pas le descriptif mais plutôt le suggestif, ce qui raconte une histoire, une rencontre. Ici en Sologne, où la guifette moustac, accompagnée de ses poussins, solidifie son nid sur les nénuphars, à la manière d’un radeau flottant. Jean-Michel Lenoir, photographe animalier
Ces merveilles naturelles supportent mal la hausse des Les coraux températures océaniques. Au-delà de 30° C, les récifs coralliens subissent des phénomènes de blanchiment, processus bien connu, susceptible d’entraîner la mort de l’animal dans 15 à 60% des cas. En effet, les coraux vivent en symbiose avec des algues microscopiques, les zooxanthelles, qui leur apportent la nourriture et leur procurent de si belles couleurs. Une élévation des températures de l’eau provoque l’expulsion de ces organismes par le corail, qui dès lors s’épuise et meurt de faim. Son squelette interne, mis à nu, explique alors sa couleur blanche. Entre dix et quinze années sont nécessaires pour qu’un massif corallien se reconstitue, s’il subit entre temps d’autres agressions, il se pourrait bien que l’accumulation de ces menaces lui soit fatale. Par ailleurs, privées de leur habitat, de multiples espèces, dépendant du récif s’éteindront également. Les récifs coralliens abritent 30 % des espèces marines. Photo©Pascal Kobeh / Naturagency Du fait de phénomènes cycliques comme El Niño et de l’acidification des océans, le Global Reef Monitoring Network, organisme australien de recherche sur les coraux, estime que 30% de récifs coralliens sont déjà morts, et si rien n’est fait 30% supplémentaires vont disparaître dans les trente prochaines années. Quand on sait que l’écosystème corallien permet de protéger les îles et atolls d’éventuels ras de marée, et de maintenir la richesse aquatique, il y a de quoi s’inquiéter ! J’ai moi même été le témoin de ce phénomène imputable à El Niño. Cela s’est passé extrêmement vite et en à peine une quinzaine de jours, presque tous les platiers des Maldives étaient au printemps 1998 complètement blancs : on aurait dit qu’il avait neigé ! C’est une année où il a fait exceptionnellement chaud aux Maldives, entre 30 et 35° dans l’air et dans l’eau des océans. Ce phénomène n’a pas été propre à l’archipel. Les Seychelles ont entre autres aussi été touchées… Quelques mois plus tard dans certains atolls des Maldives, 90% des coraux étaient morts. Manchot Empereur (Aptenodytes forsteri) Endémique et emblématique de l’Antarctique, le manchot empereur n’échappe pas aux pressions qui pèsent actuellement sur les autres populations de manchots (manchots d’Adélie, manchots à jugulaire, manchots de Magellan, entre autres), en lien avec le réchauffement climatique. Il est le seul oiseau qui se reproduit durant le très rude hiver austral. Son cycle de reproduction est en lien étroit avec celui de la banquise. Si la période d’embâcle (formation de la banquise) commence plus tard et celle de la débâcle (fonte des glaces) de plus en plus tôt, cela conduit à raccourcir la période hivernale et par conséquent la période de reproduction du manchot empereur. Par ailleurs, une banquise fragile, doublée de vents violents font que de nombreux œufs et poussins sont emportés avant même d’être capables de survivre seuls. A contrario, si la banquise est trop rigide et persistante, les femelles doivent parcourir de trop grandes distances pour trouver de la nourriture. Tout est bel et bien une question d’équilibre auquel il est important de veiller ! Photo© J.-L Klein & M.-L Hubert / Naturagency L’hôte de ces lieux glacés est un chef d’œuvre de l’évolution : qui d’autre peut s’enorgueillir de résister à des températures de -50°C, à des vents catabatiques de 250 km/h, de survivre à des jeûnes de près de 4 mois en plein hiver, de plonger à 500 m de profondeur et pour couronner le tout, de donner naissance à un frêle oisillon en pleine nuit antarctique. Mais à notre plus grand regret, face au réchauffement climatique, ce surdoué semble bien vulnérable… J.-L Klein & M.-L Hubert, photographes animaliers professionnels Renard polaire (Vulpes lagopus) Le renard polaire ou isatis s’est installé dans toutes les zones de l’Arctique en y menant une vie somme toute assez paisible. Mais le réchauffement climatique qui sévit dans cette région du globe est bel et bien entrain de modifier la vie de ce petit carnivore. Il doit désormais faire face à un concurrent sérieux, le renard roux Vulpes vulpes), plus grand et plus fort, qui peu à peu, sous l’effet d’un climat radouci, colonise son territoire de chasse. Non seulement il envahit les terriers de son cousin polaire et entre en compétition pour les mêmes proies, mais il s’attaque aussi aux jeunes renardeaux arctiques. Dans le même temps, l’isatis voit son habitat, la toundra arctique se modifier. Une diminution de la taille et de la densité de ses proies principales, les lemmings et des difficultés à accéder à ses propres réserves de cadavres d’oisons enterrés, à cause des pluies verglaçantes rendent difficile la vie actuelle du renard polaire ! Photo©J.-L Klein & M.-L Hubert / Naturagency A chaque retour d’expédition en Arctique, le jappement staccato du renard polaire résonne longtemps dans nos oreilles. Dans ces déserts glacés, sa présence clownesque nous procure toujours une immense joie. Mais sous l’effet du réchauffement climatique, la toundra évolue vers un milieu plus hospitalier. Cette boule de poils aux yeux malicieux doit à présent s’effacer devant un concurrent et cousin plus grand et plus agressif venu de la taïga : le renard roux. J.-L Klein & M.-L Hubert, photographes animaliers professionnels Pascal Kobeh, photographe subaquatique professionnel Éléphants d’Afrique (Loxodonta Africana) Exclusivement herbivores, les éléphants d’Afrique passent près de 17 heures par jour à manger jusqu’à 200 kg d’herbe et de feuillages et ingurgitent dans le même temps 55 à 70 litres d’eau. Cet appétit colossal les rend particulièrement vulnérables aux changements climatiques. La concurrence qu’engendre la quête d’eau et de nourriture entraîne un afflux important sur leur passage, et la faim les contraint alors à s’attaquer aux cultures des hommes. Le dérèglement du climat ne peut qu’aggraver ce conflit entre les hommes et les éléphants. Moins d’eau, c’est moins de nourriture, c’est aussi moins d’espaces à partager. L’immense savane paraît alors brusquement trop petite. Photo©Christophe Courteau / Naturagency Depuis mon avion, je repère deux éléphants réfugiés sous l’ombre du seul arbre encore vert à des kilomètres à la ronde dans le désert du Kalahari au Botswana. Dans ce milieu extrême, une infime variation climatique prend immédiatement des proportions catastrophiques. Les grands mammifères peuvent se retrouver piégés au milieu de nulle part, sans eau. Christophe Courteau, photographe animalier professionnel Boa canin (Corallus canina) Le boa canin ou boa émeraude est un serpent, et comme tous les reptiles, il a besoin d’une source de chaleur externe, il est ectotherme. La non-thermorégulation bien spécifique des serpents les rend très sensibles aux variations climatiques. S’il fait trop froid, ils entrent en léthargie, s’il fait trop chaud, ils s’épuisent et meurent. Dans le contexte actuel d’un réchauffement climatique rapide, les scientifiques s’interrogent : vont-ils disparaître ou au contraire proliférer ? La réponse pourrait être positive à ces deux questions. Ainsi des études concluent à une adaptation des serpents, comme la couleuvre ratière (Elaphe obsoleta), aux températures plus élevées, en devenant plus actifs la nuit, expliquant par la même une baisse d’effectif de certaines espèces d’oiseaux nord-américains. D’autres études, réalisées en Europe, en Australie et en Afrique, attestent au contraire d’un déclin général de la population de serpents, en lien avec le réchauffement de la planète, dont les habitats morcelés et cloisonnés ne leur permettent pas de circuler librement. Chaque espèce est adaptée à son milieu, en fonction de sa température, de la lumière et de l’eau disponible. Photo©Thierry Montford / Naturagency La rencontre avec un boa canin est très rare, car il reste souvent perché dans les hauteurs des grands arbres guyanais, cela faisait une dizaine d’années que je n’en avais pas vu. Il est la seule espèce de serpent protégée en Guyane. Plutôt immobile, le boa canin n’hésite pas à se jeter gueule ouverte sur sa proie, avec une très grande rapidité, en dépliant la partie avant de son corps, un peu comme les vipéridés, à ceci près qu’il n’est pas venimeux. Ce reflexe naturel est propice à la prise de vue. Pour figer ce mouvement et obtenir cette image, il m’a fallu beaucoup de patience, plusieurs essais et trois flashes ! Thierry Montford, photographe animalier Zèbres de Burchell (Equus burchellii) Les zèbres de Burchell, ou zèbres des plaines passent plus de 60% de leur temps à paître pour s’alimenter. Ils ont besoin d’une grande quantité de végétaux dans la mesure où n’étant pas des ruminants, l’assimilation des aliments est superficielle. L’eau est par ailleurs indispensable à leur survie, ils doivent boire au moins une fois par jour. C’est ainsi qu’ils migrent en nombre à la recherche de nourriture et d’eau. Si l’ordre des précipitations vient à changer, c’est tout l’écosystème de la savane africaine qui est remis en question. Non seulement les zèbres en pâtissent, mais dans la chaîne alimentaire, ils sont aussi les proies d’autres espèces, comme les lions. Ces derniers s’accouplent et se reproduisent, en effet, à la période où ils disposent d’un maximum de proies, soit au moment des migrations des grands troupeaux d’ongulés (zèbres, gnous, buffles, antilopes, gazelles, oryx). Si le rythme de ces migrations change, les répercussions seront donc considérables pour les grands carnivores, comme les lions, qui risquent de mourir de faim. De même la migration de ces troupeaux sera fortement compromise ou rendue difficile, et leurs effectifs finiront par se réduire. Photo©Christophe Courteau / Naturagency La poussière était telle ce soir là que je pouvais difficilement respirer dans mon affût, installé juste en face de l’unique point d’accès à la rivière pour des centaines de zèbres. Les zèbres de Burchell attendent la saison des pluies pour migrer vers l’Est et les riches pâturages du Lac salé Makgadikgadi. Au Botswana, les cycles saisonniers deviennent très irréguliers et il arrive de plus en plus souvent que la migration se déclenche trop tôt, avec certes des pluies diluviennes, mais trop courtes. L’herbe vient rapidement à manquer, ce qui perturbe totalement le cycle des naissances. Christophe Courteau, photographe animalier professionnel
Page 3: L’ours polaire dépend de son env

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