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SPORTIVES ET ARTISTES<br />
Rencontre<br />
Anaïa Hoard<br />
L’art est son exutoire<br />
Anaïa Hoard baigne dans le basket depuis toujours. Son frère Jaylen, drafté en NBA, ses<br />
parents, sa soeur... Dans la famille, tout le monde a foulé les parquets. Mais le petit plus<br />
d’Anaïa, c’est son autre passion : le dessin. La basketteuse française ne peut pas vivre sans ces<br />
deux piliers. PAR VANESSA MAUREL<br />
Aujourd’hui artiste reconnue<br />
sur les réseaux sociaux et<br />
au-delà, Anaïa Hoard a toujours<br />
dessiné. « Avant de<br />
me lancer dans le basket,<br />
je restais à la maison, je dessinais, je faisais<br />
de la danse... J’avais déjà une attirance pour<br />
tout ce qui était artistique ». Plus encore, ce<br />
moment qu’elle s’appropriait et s’approprie<br />
encore aujourd’hui devant sa feuille blanche<br />
lui sert d’exutoire. « C’est quelque chose qui<br />
m’aide à décompresser en dehors des parquets<br />
<br />
comme « bilingue art et sport ».<br />
« Le basket permet de se vider la tête, de<br />
lâcher prise. Mais arrivée à un niveau professionnel,<br />
les attentes sont différentes, et<br />
j’avais besoin de cet équilibre ». Un équilibre,<br />
dosé à la minute près. « Je me lève à 6h du<br />
matin pour avoir le temps de dessiner avant<br />
l’entraînement. Puis, je pars sur les parquets<br />
3h à 3h30 par jour, ma dose de basket-ball<br />
journalière. »<br />
De 400 followers à 11 000 du jour<br />
au lendemain<br />
D.R.<br />
Puis vient ce jour, où Anaïa, à court de stockage<br />
sur son téléphone, décide d’utiliser les<br />
réseaux sociaux et en particulier Instagram<br />
en guise de portfolio. « J’envisageais juste<br />
de poster sur mon compte mes œuvres pour<br />
avoir des archives, ou montrer mes dessins à<br />
des tierces-personnes plus facilement qu’en<br />
fouillant dans ma galerie de téléphone », raconte-t-elle.<br />
Mais lorsque Chris Paul, joueur<br />
américain de basket-ball des Suns de Phoenix<br />
(NBA) partage son portrait en noir et blanc<br />
sur son compte personnel, tout s’accélère.<br />
« Je suis passée de 400 followers à 11 000<br />
du jour au lendemain. C’est à partir de ce moment-là<br />
que je me suis dit que c’était sérieux<br />
et qu’il fallait continuer ».<br />
Un travail qui a payé, puisque aujourd’hui,<br />
nombreuses sont les organisations (ATP,<br />
rena<br />
Williams, partagent les œuvres ultraréalistes<br />
au fusain de l’artiste. « Je dessine par<br />
pur plaisir. Je ne l’ai jamais fait dans le but<br />
d’attirer l’attention ou quoi que ce soit. Alors<br />
quand je vois que je peux toucher les athlètes<br />
<br />
chaque fois, je suis énormément touchée. »<br />
<br />
<br />
de « jouer pro quelques années », Anaïa<br />
ne ferme pas du tout la porte à une vie<br />
pro’ artistique en parallèle. « Ce serait<br />
génial de pouvoir vivre de mes passions.<br />
J’adorerais exposer mes œuvres, mais je<br />
sais qu’il y a énormément de manières<br />
différentes d’exploiter ce que je fais artistiquement.<br />
Alors si je peux travailler<br />
directement avec le sport et de grandes<br />
institutions comme la NBA et la WNBA, ce<br />
serait extraordinaire ».<br />
On ne sait pas vraiment pourquoi, mais<br />
chez Women Sports, quelque chose nous<br />
dit que le destin devrait lui sourire. WS<br />
78 WOMEN SPORTS N°23 • Janvier - Février - Mars 2022 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR