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WS25-FEMIX

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D.R.<br />

» que « », laquelle,<br />

au-delà de la seule question<br />

morphologique, multiplie les<br />

champs de lutte : racisme,<br />

homophobie, islamophobie...<br />

Serena Williams, égérie – et<br />

maintenant styliste – pour<br />

Nike, représente ce catalyseur<br />

du changement, cette femme<br />

qui démontre à travers sa<br />

pratique sportive intense la<br />

ténacité de son engagement,<br />

qu’il soit climatique ou antistéréotypique.<br />

FÉMINITÉ<br />

HYBRIDÉE,<br />

LE FÉMININ<br />

HYPERTROPHIÉ<br />

#girlswholift. On y observe<br />

l’épanouissement d’une<br />

microculture de la musculation<br />

chez les femmes, à la fois<br />

comme mode d’empowerment<br />

contre les violences dont elles<br />

pourraient faire l’objet, mais<br />

aussi comme manière de<br />

sculpter son corps, moins en<br />

<br />

certains caractères sexuels,<br />

comme le fessier, moins en<br />

disparaissant qu’en occupant<br />

l’espace, selon l’adage des<br />

activismes féministes sur les<br />

réseaux sociaux : « Take up<br />

space ».<br />

Les marques de sport<br />

américaines contribuent à<br />

mettre en avant ces nouveaux<br />

archétypes du féminin. Reebok<br />

avec Cardi B, Nike avec la<br />

runneuse Sha’Carri et la<br />

rappeuse-danseuse Megan<br />

Thee Stallion, tandis que<br />

Gymshark embrasse totalement<br />

la mouvance She Beast sur son<br />

compte consacré aux femmes.<br />

© Khorzhevska / Shutterstock<br />

C’est la tendance du<br />

moment. Pourquoi les<br />

grandes marques de<br />

vêtements sportifs<br />

font-elles la part belle<br />

aux femmes dans leur<br />

communication ?<br />

Le mode le plus récent de<br />

représentation de la féminité<br />

dans la communication des<br />

grandes marques de sport fait<br />

puissamment écho à la vague<br />

montante d’incarnation d’une<br />

féminité hybridée, qui viendrait<br />

compenser une puissance, voire<br />

une hypertrophie musculaire<br />

par des artefacts de la féminité<br />

presque surjoués : cheveux et<br />

faux-ongles ultra-longs, cheveux<br />

roses, plumes et frous-frous.<br />

Cette féminité hybridée et<br />

puissante, qui joue avec les<br />

codes de la féminité tout en<br />

absorbant certaines marques<br />

de la virilité, fait l’objet d’un<br />

engouement sur les réseaux<br />

sociaux derrière le hashtag<br />

D.R.<br />

Elles contribuent ainsi à<br />

ouvrir une troisième voie de<br />

la représentation féminine,<br />

<br />

conforme aux standards de<br />

beauté et la femme engagée<br />

qui relègue parfois l’apparence<br />

<br />

de sa performance et de<br />

son militantisme : la femme<br />

hybridée d’une forme de<br />

bestialité, qui embrasse sa<br />

puissance musculaire sans<br />

renoncer à sa féminité. WS<br />

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°25 • Juillet - Août - Septembre 2022 WOMEN SPORTS 11

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