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D.R.<br />
» que « », laquelle,<br />
au-delà de la seule question<br />
morphologique, multiplie les<br />
champs de lutte : racisme,<br />
homophobie, islamophobie...<br />
Serena Williams, égérie – et<br />
maintenant styliste – pour<br />
Nike, représente ce catalyseur<br />
du changement, cette femme<br />
qui démontre à travers sa<br />
pratique sportive intense la<br />
ténacité de son engagement,<br />
qu’il soit climatique ou antistéréotypique.<br />
FÉMINITÉ<br />
HYBRIDÉE,<br />
LE FÉMININ<br />
HYPERTROPHIÉ<br />
#girlswholift. On y observe<br />
l’épanouissement d’une<br />
microculture de la musculation<br />
chez les femmes, à la fois<br />
comme mode d’empowerment<br />
contre les violences dont elles<br />
pourraient faire l’objet, mais<br />
aussi comme manière de<br />
sculpter son corps, moins en<br />
<br />
certains caractères sexuels,<br />
comme le fessier, moins en<br />
disparaissant qu’en occupant<br />
l’espace, selon l’adage des<br />
activismes féministes sur les<br />
réseaux sociaux : « Take up<br />
space ».<br />
Les marques de sport<br />
américaines contribuent à<br />
mettre en avant ces nouveaux<br />
archétypes du féminin. Reebok<br />
avec Cardi B, Nike avec la<br />
runneuse Sha’Carri et la<br />
rappeuse-danseuse Megan<br />
Thee Stallion, tandis que<br />
Gymshark embrasse totalement<br />
la mouvance She Beast sur son<br />
compte consacré aux femmes.<br />
© Khorzhevska / Shutterstock<br />
C’est la tendance du<br />
moment. Pourquoi les<br />
grandes marques de<br />
vêtements sportifs<br />
font-elles la part belle<br />
aux femmes dans leur<br />
communication ?<br />
Le mode le plus récent de<br />
représentation de la féminité<br />
dans la communication des<br />
grandes marques de sport fait<br />
puissamment écho à la vague<br />
montante d’incarnation d’une<br />
féminité hybridée, qui viendrait<br />
compenser une puissance, voire<br />
une hypertrophie musculaire<br />
par des artefacts de la féminité<br />
presque surjoués : cheveux et<br />
faux-ongles ultra-longs, cheveux<br />
roses, plumes et frous-frous.<br />
Cette féminité hybridée et<br />
puissante, qui joue avec les<br />
codes de la féminité tout en<br />
absorbant certaines marques<br />
de la virilité, fait l’objet d’un<br />
engouement sur les réseaux<br />
sociaux derrière le hashtag<br />
D.R.<br />
Elles contribuent ainsi à<br />
ouvrir une troisième voie de<br />
la représentation féminine,<br />
<br />
conforme aux standards de<br />
beauté et la femme engagée<br />
qui relègue parfois l’apparence<br />
<br />
de sa performance et de<br />
son militantisme : la femme<br />
hybridée d’une forme de<br />
bestialité, qui embrasse sa<br />
puissance musculaire sans<br />
renoncer à sa féminité. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°25 • Juillet - Août - Septembre 2022 WOMEN SPORTS 11