Paris-Match BeLux - Edition Spéciale '48 heures à Knokke'

CULTURE
RÉVÉLATIONS
ET CONFIDENCES
Sorti en librairie le 21 mars dernier, Les
secrets de Knokke-Le Zoute d’Alain Zenner
répertorie et explore la petite et la grande
histoire qui, à elles seules, valaient bien
tout un dictionnaire.
Par Philippe Fiévet
Paris Match. Comment vous est
venue l’idée de rédiger une telle bible
de près de 500 pages qui, bonne
nouvelle, se vend comme des petits
pains ?
Alain Zenner. J’ai toujours eu
envie d’écrire, mais je n’ai guère
d’imagination pour les romans.
La première fois, je me suis lancé dans
l’aventure en mettant à profit le confinement
pour rédiger une sorte de traité publié en
2020, Dictionnaire ludique et érudit du Confinement,
dans lequel j’avais choisi la formule
du dictionnaire, lequel offre l’avantage de
pouvoir se parcourir d’une entrée à l’autre
au hasard des découvertes, tout en veillant
à ce que chacune d’elle comporte un aspect
instructif et divertissant. Vu son succès, j’ai eu
envie d’appliquer la formule à Knokke que je
connais depuis ma plus tendre enfance, à une
époque où existaient encore les moulins, les
vestiges du fort et la douane belge.
Quelles sources avez-vous utilisées pour la rédaction
de votre ouvrage ?
J’ai lu 50 ans de magazines sur Knokke et
sur Heist, notamment la revue historique «
Cnocke is Hier ». J’ai aussi fouillé internet
sous toutes ses coutures et compulsé les
numéros d’été des vieux Paris Match. Quand
on fouille, on trouve beaucoup de choses.
Et parmi toutes vos découvertes, quelles sont
celles qui vont ont le plus étonné ?
Il y a des choses qu’on a perdu de vue !
Par exemple que la région était un moment
hollandaise au 18 ème siècle, que le Zwin a vu
se dérouler de grandes batailles navales entre
les marines anglaises et françaises au 13 ème
et au 14 ème siècle, sans parler des combats
épiques entre les indépendantistes hollandais
LA PREMIÈRE GALERIE DE KNOKKE
Quel est ce bâtiment moderniste qui surprend le regard à l’angle de la digue de
promenade et de la rampe du Lekkerbek (Lekkerbekhelling) ? C’était, à l’origine,
la succursale de la galerie Brachot à Knokke, ouverte en 1923 par Isidore-Henry
Brachot (1884-1960), qui fut le premier galeriste de station balnéaire et dont
l’exemple fut suivi par de nombreux autres.
LE ZWIN, L’ŒUVRE DE
LÉON LIPPENS
C’est en 1952 qu’il créa
la réserve naturelle. « On
ne sentait pas que c’était
un comte, rapportait le
conservateur du site. Un jour,
un promeneur lui avait donné
20 francs, croyant que c’était
un guide. Il n’avait rien dit.
Il est revenu au bureau en
disant « Ce sera pour le World
Wildfile Fund ».
et les Espagnols au 17 ème et 18 ème siècle ou les escarmouches lors
de l’indépendance belge quand le roi Guillaume avait envoyé des
canonnières pour bombarder le fort Hazegras. Même Napoléon
est venu à Knokke inspecter les défenses contre les Anglais. Si on
remonte dans un passé plus lointain, on observe que Knokke est
mentionné pour la toute première fois dans une Bulle pontificale
de 1227 faisant l’inventaire des possessions religieuses alors que
c’était un village perdu, situé au bout du monde derrière des
vagues de dunes.
PARIS MATCH DU 4 AU 10 AOÛT 2022
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