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Mapping the City - A creative approach on Dakar #2

Cette publication est le résultat d’un atelier dirigé par andrews:degen, un studio de conception graphique basé à Amsterdam en coopération avec Green Eyez Design de Dakar. Pendant une semaine, de jeunes créateurs de Dakar ont eu l’occasion de redécouvrir leur ville sous de nouveaux angles. Dakar, capitale et ville la plus importante du Sénégal, se trouve à la péninsule du Cap-Vert au bord du l’Atlantique et est le point qui est situé le plus à l’ouest du continent africain. Dakar revêt une grande importance au niveau de la vie sociale, culturelle, académique, économique et artistique de toute l’Afrique, de l’Ouest particulièrement. L’agglomération de Dakar compte environ 2,45 millions d’habitants. Les sujets des créateurs sont basés sur des urgences sociales, des histoires personnelles ou encore sur la communication visuelle dans la ville. Les créateurs ont développé leurs propres idées, leurs documentations, des interventions, des campagnes et aussi des déclarations visuelles poétiques. Ils ont pu également se faire une idée de ce qu’est le „Design Thinking“, la méthode de rechercher, explorer, développer et proposer des solutions pour une agglomération à fort peuplement comme Dakar. Ce projet a pu être réalisé grâce au soutien de Goethe-Institut Sénégal.

Cette publication est le résultat d’un atelier dirigé
par andrews:degen, un studio de conception graphique basé à Amsterdam en coopération avec Green Eyez
Design de Dakar.
Pendant une semaine, de jeunes créateurs de Dakar
ont eu l’occasion de redécouvrir leur ville sous de
nouveaux angles. Dakar, capitale et ville la plus
importante du Sénégal, se trouve à la péninsule du Cap-Vert au bord du l’Atlantique et est le point qui
est situé le plus à l’ouest du continent africain.
Dakar revêt une grande importance au niveau de la
vie sociale, culturelle, académique, économique et
artistique de toute l’Afrique, de l’Ouest particulièrement. L’agglomération de Dakar compte environ
2,45 millions d’habitants.
Les sujets des créateurs sont basés sur des urgences sociales, des histoires personnelles ou encore sur la communication visuelle dans la ville. Les créateurs ont développé leurs propres idées, leurs documentations, des interventions, des campagnes et aussi des déclarations visuelles poétiques. Ils ont pu également se faire une idée de ce qu’est le „Design Thinking“, la méthode de rechercher, explorer, développer et proposer des solutions pour une agglomération à fort peuplement comme Dakar. Ce projet a pu être réalisé grâce au
soutien de Goethe-Institut Sénégal.

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Vol.2 Avril 2017

ME

LOK

AAN

#2

Topographie de la ville -

une approche créative

de Dakar



TEXTE // OUMAR SALL

PHOTO // SANDY HAESSNER

La ville a de

longues jambes

À JOE OUAKAM

Dakar, avec ses longues jambes

en paille, faites de ruralité et

d’urbanité inachevée, porte les

germes de sa propre lenteur.

Ici, tout est astuce : négociation

avec le réel, enjambement des

impossibles et évitement des

règles. Cocktail d’infaisables

dont aucune logique n’arrive

à expliquer la survie.

Ici, tout tient et se retient.

Les excès sont utiles pour que

la représentation porte un sens.

La part d’humanité déteint

alors sur tous les citadins,

autochtones et afropolitains.

Tous, amant de Dakar.

Ici et ailleurs. Là-bas et nulle

part. Dakar est dans les dehors

et les dedans. Parée de toutes

ses couleurs-monde pour lisser

sa coquetterie urbaine, la ville

se voit quotidiennement sortie

de son rêve par ce chaos si

attachant qui la hante et entretient

l’ornement de ses traces.

Ceci est le rurbain,

Rude baignade bientôt irréelle

d’une cité ordinairement agressée

par l’absurde gigantisme

d’une modernité que rien ne

justifie. Si ce n’est un entrelacement

touffu de laideur.

Le dernier village.

3


RUR

BAN

ISA

TION

4


TEXTE // OUMAR SALL

PHOTO // ANDREWS:DEGEN

Ces villages

dans la ville

Par une imbrication lente et

permanente, des arts d‘être et

de faire, partis de l‘hinterland,

se sont ossifiés dans l‘espace

dit urbain pour en dé-structurer

les codes et parfois même les

transfigurer ; engendrant une

ville rurbaine.

Aussi, du fait d‘une approche

très sélective, par la modernité,

des caractéristiques du citoyen

„assimilé“ et de ce qui doit être

son espace de vie, tout „corps

étranger“ est rapidement identifié

et pointé. Régulière dualité

aux origines économiques que

des projets sociaux et politiques

de modernisation n‘ont pu

absorber. Entre une zone

rurale productrice, notamment

d‘arachide mais manquant

de tout et une ville urbaine

d‘acheminement à l‘export,

prototype de la modernité

et du confort, l‘ici et l‘ailleurs

s‘imbriquent et génère une

esthétique bâtarde.

La rurbanisation est une

esthétique irréversible avec

laquelle toute politique autour

de l‘aménagement doit s‘intégrer,

aux risques de générer

tensions sociales et ostracisme.

Ce visage gênant du rural envahissant

quotidiennement la ville

est continuellement interrogé.

5


CES MARQUES

DE LA RURALITÉ

Aujourd‘hui encore, les quartiers traditionnels dakarois

sont appelés „village“ par les autochtones : „village

de Ngor“, „village de Ouakam“, „village de Yoff“.

Une sémiotique de résistance face au rouleau

compresseur colonial voulant dégommer leurs rites,

coutumes et chefs.

Ces villages de pêcheurs ont une particularité

architecturale : la précarité de l‘habitat. La terre ferme

n‘est qu‘un espace d‘un minimum social dans un régime

patriarcat fort. L‘essentiel de la vie se passant en

mer, l‘habitat flottant qu‘est la pirogue a plus d‘égards.

Les constructions de type „baraques“, faites de

planches de récupération, de tôles et d‘autres matériaux

estampillés „fragiles“, résistent encore à la furie

de la modernité que symbolise le bêton et le verre.

Ces villages sont tous à Dakar, dernière des communes

à faire partie des „Quatre Vieilles“, ou „Quatre communes“,

après Saint-Louis, Gorée et Rufisque.

La personnalité de la forte autorité coloniale, jusqu‘à

la fin des années 60, „protégeait“ Dakar, devenue

Capitale. La grande sécheresse des années 70

marquera le début des grandes vagues de migration

du rural vers l‘urbain.

Si certains venaient retrouver un parent proche ou

lointain, d‘autres, dans leur projet original, y venaient

juste en transit pour rallier l‘Europe ou d‘autres

pays d‘Afrique, notamment centrale. Beaucoup de

„transitaires“ finiront par se sédentariser.

A côté de cette migration interne, les grands

chantiers de bâtiments et travaux publics attirèrent

communautés Cap-Verdiennes et Bissau-guinéennes

qui marquèrent leur espace à la Sicap Baobab,

Cité Capverdienne, etc.

6


Ailleurs dans la capitale,

des héritages communautaires

(ethniques) se prolongèrent

aussi : làmbb 1 tukuloor, làmbb

sèrère, làmbb joola, jakka 2

tukuloor, garage Casamance,

garage Fouta, marché Casamance,

Pakk 3 Lambaay, etc.

Il se raconte d‘ailleurs que

la forte présence de communautés

du Sud dans la zone de

Grand-Yoff et fulfulbe à Pikine,

Guédiawaye ou Wakhinaane

serait le fait d‘un régime

socialiste qui, craignant une

percée de l‘opposition, procéda

simplement à une „importation

massive“ de familles à qui

on affecta des habitations

dans des zones officiellement

inhabitables. Ce n‘est pas

étonnant que ces communes

soient les plus victimes des

inondations.

Les installations communautaires

favorisèrent ainsi le

prolongement de pratiques

culturelles et cultuelles dans

un nouvel espace en partage

avec d‘autres communautés.

1 arène de lutte

2 mosquée

3 brocante

7


MANGER ET RESTER HUMAIN // Demba Guèye

Manger

et rester

Humain

8


Les dakarois ne mangent pratiquement plus chez eux.

Les „gargottes” prennent place un peu partout dans

les coins animés, toujours remplies de monde.

Ces lieux de restauration sont appelés “tangana”,

“kundung-kadang”, “haoussa”, “forox caaya”, etc.

et accueillent commerçants, marchands ambulants,

étudiants, chauffeurs, bureaucrates, etc. Ces espaces

sont aussi des lieux de rencontres, de partages,

de discussions, d’humanité tout court.

9


MANGER ET RESTER HUMAIN // Demba Guèye

Amy Sèye, vendeuse de déjeuner au marché Kermel,

40 ans d’activité, nous dit qu’elle accueille dans sa

gargotte toutes les couches de la société sénégalaise

et des liens s’y tissent.

„J’avoue que je n’ai pas un grand restaurant, mais les

relations sociales qui se tissent ici sont d’une valeur

inégalable“ nous a aussi dit Mère Penda, gérante

d’une gargotte à la Sicap Liberté.

10

10


11


JAAYKAT GUERTE CAF // Mohamed Dione

Jaaykat

guerte càf

Occupant directement ou indirectement 4 millions

de sénégalais, L’arachide a profondément marque

La société sénégalaise. Cela peut-être illustré par

l’augmentation exponentielle des vendeuses d’arachide

dans notre capitale, DAKAR. En effet, les femmes étant

au centre de cette activité nous témoignent son impact

dans notre ville

12


„Guerté ndimbal

janbote la.“

MARIAMA BALDE

13


JAAYKAT GUERTE CAF // Mohamed Dione

„Guerté deh

moy Sénégal“

SALY NDIAYE

14


15


JAAY NDOKH CI NDAKAARU // Mohamed Dione

Jaay ndokh

ci ndakaaru

16


L’accès à l’eau à Dakar montre une disparité dans sa

répartition aussi bien spatiale que socio-culturelle.

La capitale connait une forte agglomération, avec une

demande en eau de plus en plus croissante. La population,

elle, peine à faire face aux pénuries fréquentes. Laquelle

situation dessine un nouveau paysage urbain.

En effet, au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre

urbain, les réservoirs de type moderne cèdent la place

àdes moyens rudimentaires de stockage : „bidons

10 litres“, bassines, sceaux, fûts, bols pour conserver

une eau difficilement obtenue.

Dans certains quartiers, elle coule si tardivement du robinet

qu’elle entraine des veillées nocturnes et favorise l’apparition

de nouveaux livreurs.

Comment imaginer une vie sans eau ?

Si péniblement acquise, cette eau mérite une utilisation

rationnelle.

17


JAAY NDOKH CI NDAKAARU // Mohamed Dione

Consommation et paiement mensuel de l’eau

BANLIEU VILLE

6

= F

CFA 30.000

15

= F

CFA 10.000

= 1.000 Litres

18


19


TEXTE // OUMAR SALL

PHOTO // SANDY HAESSNER

Pulse of the city

Venues parfois de très loin, des

minorités ont fini par prendre

racine en Capitale. Les liens

avec les espaces d‘origines

s‘effritèrent au fil du temps.

Il fallut les reconstruire, dans

des contextes différents, un

voisinage différent, un rythme

différent et, peut-être même,

en une langue nouvelle. Une

„langue ville“.

Cette mobilité, mère des

mixages, des superpositions

et des oppositions de us et

coutumes venus de l‘hinterland,

fonde les cultures en milieu

urbain.

Ici, rien n‘est figé. Tout est

métissage, doux ou violent.

Les coutumes ne peuvent plus

se permettre le luxe d‘être radicales.

L‘habillement, le parler,

la cuisine, tout passe au filtre

du commun pour n‘en garder

que la nostalgie et, parfois,

le nom.

Partout, cependant, la bataille

de conquête d‘espaces physiques

et psychiques continue

pour imposer un pouvoir du

nombre et de la force sonore.

Entre „dahira“ (association religieuse),

regroupement ethnique

décliné sous l‘appellation „les

ressortissants de…“ et écurie

de lutte, la conquête d‘espaces

est constante ; subtile mais

très structurée.

ENTRE LA MISE ET L‘IMAGE

Les identités visuelles sont importantes

dans ces stratégies

d‘occupation. Les signes distinctifs,

religieux notamment,

sont goulûment exhibés comme

preuves d‘appartenance.

Dans les „cars rapides“, „Ndiaga

Ndiaye 4 “ et bus Tata 5 , les photos

de religieux renseignent sur la

confrérie du propriétaire ;

la musique aussi. Autre élément

de l‘identité rurale, la mise.

Bonnet, style de boubou et

autres parures sont de forts

indicateurs sur les localités

d‘origine.

20


CUL

TUR

ES

URB

AIN

ES

21


L‘ALCHIMIE PAR LES ARTS

A des degrés très avancés, les pratiques artistiques

(hip hop, danse, musique moderne) fédèrent et greffent

des sens multiples auxquels le temps a ôté tout isolement.

Tout s‘affecte et s‘influence, représentant cette

racine rhizome : Le Goumbé lébou de Yoff se dansant

sous la baguette des batteurs sérère, le Yela fulfulbe

au rythme du sabar walaf et des migrants du Waalo

auteurs de rythmes du Sud.

Pour couronner le tout, le hip hop est venu, chez la

frange la plus jeune de la population, condenser tous

les „multiples“ (foi, habillement, rythme et danse) dans

une dynamique appelée „mouvement“. Le chapelet,

par moment point d‘attache entre le talibé (disciple),

le lutteur et le chanteur, parait comme dénominateur

commun d‘un ailleurs envahissant un „ici“ qui a cessé

d‘être depuis bien des aubes. Tous les signes d‘origine

de cette dualité rural Vs urbain muent alors vers une

identité nouvelle, parée du sceau de „l‘assimilé“ des

„4 Communes“, libérée du statut „d‘asservi“ (appelé

„seer“ dans le langage populaire) des indigènes avant

la loi Lamine Coura Guèye 6 de 1946.

Une modernité aux apparences minorées cependant.

Parce qu‘ici, les indications pour trouver son chemin

sont, en beaucoup d‘endroits, non pas un nom de rue,

mais la mosquée (Jakka tukulor), un arrêt du nom

d‘une star de la musique (Arrêt Dial Mbaye à

Guédiawaye) ou „les lingères sérère de la Médina“.

Toujours dans ces stratégies de conquêtes et de

symboles fédérant les communautés d‘origine,

la pratique de la lutte s‘impose, par sa popularité,

comme un bon moyen, avec des lutteurs attachant

leur nom d‘écurie à la localité de leur père et mère :

„écurie Baol“, „écurie Waalo“ ou au nom du quartier qui

a accueilli les migrants de parents : „écurie Ndakaru“,

„écurie Lamsaar“, „écurie Grand Yoff“, „écurie Pikine“,

etc., cristallisant des milliers de familles d‘origine diverses

mais que l‘adresse d‘une localité a fini par unir.

22


4 cars de transport en commun de couleur blanche. ils sont baptisés du nom de l’entrepreneur propriétaire

5 bus de transport en commun introduit pour remplacer progressivement les «cars rapides» et les «ndiaga ndiaye»

6 homme politique sénégalais, chef du Parti sénégalais d’action socialiste. Sur sa proposition, le 7 mai 1946,

une loi accorda la citoyenneté française à tous les ressortissants des territoires français d’outre-mer fut votée.

23


LE TROUBADOUR AFROPOLITAIN // Saliou Waa Guendoum Sarr

Le Troubadour

afropolitain

24


C’est l’histoire d’un poète nomade qui arpente les voies

de l’oralité et des rythmes cosmopolites. Griot des temps

modernes il quitte son île au delà des océans pour rejoindre

Dakar: Carrefour du Monde, Porte de L’Afrique subsaharienne.

Dans ses bagages ; il emporte avec lui sa musique ,

ses mots et son Art de Vivre !

Soumbédioune l’accueille avec les eaux usées de son canal

4, cette rivière de déchets qui se déverse dans l’océan

Atlantique, nez à nez avec son célébre marche aux poissons

qui amlimente notre „Tiébou dieune“ national …

Comme cette société qui jette ses enfants dans les vagues

de l’immigration clandestine à la recherche de Saaraba ; le

lointain et pourtant très proche !

25


LE TROUBADOUR AFROPOLITAIN // Saliou Waa Guendoum Sarr

Venu retrouver ses pairs, il découvre avec eux une ville aux

milles odeurs et couleurs, du linge étalé dans les rues, des

graffitis sur les murs des maisons. Le quartier de la Medina

lui donne le tempo d’une ville en pleine effervescence

politique et sociale, mais surtout multiculturelle … Peulh ;

Wolof, Mandingue ou encore Cap Verdiens, tisssent le lien

social grâce au cousinage à plaisanterie qui sert de régulateur

social !

Pas à pas, ils jouent et chantent aux mélodies du ‘’riti’

traversant le marché du mercredi là où le Dakarois Lamda

vient faire ses achats : chausssures , chausettes, draps,

habits … Pas loin du supermarché Casino qui offre une plus

grande gamme de produits : Consommation Oblige ! Après

une longue marche à distiller joie et bonne humeur , à faire

danser les écoliers qui rentrent d’une longue journée, cette

troupe de Troubadours se décide à prendre le Car Rapide où

„Cerceuil Ambulant“; véritable laboratoire social pour celui

qui veut tâter le poul du peuple …

NDAKAARU NJAAY ! „Reewum Taax“ ou encore

la ville des Bâtiments !

Sa beauté réside dans ses innombrables contradictions

du quotidien ; mais surtout dans la diversité de ses habitants

venus de partout ! Gambiens ; Djiboutiens ; Belges

ou Allemands , tous décidés à saisir leur chance pour vivre

et devenir … Inchallah !!! Car en realité ; cette ville est le

reflet de ce que nous sommes ! Il imcombe donc à chancun

de nous d’en faire un espace propice à un meilleur vivre

ensemble ! Le voyage Continue …

26


27


VILLE MYSTIQUE // Amadou Mbaye Gueye

Ville

Mystique

28


29


30

VILLE MYSTIQUE // Amadou Mbaye Gueye


DAKAR, ville mystique où la plupart des

habitants ont recours aux marabouts mais

rares sont ceux qui savent la signification

des amulettes qu’ils portent ou qu’ils voient

chez le marabout.

31


32

VILLE MYSTIQUE // Amadou Mbaye Gueye


33


MO

BILI

TE

TEXTE // OUMAR SALL

PHOTO // SANDY HAESSNER & ANDREWS:DEGEN

Code de

la route „nandité“

34


Sembène Ousmane, avec

son tout premier film „Borom

sareet“ réalisé en 1963, posait

remarquablement „l‘esprit“

de ruralité du transport en

commun à Dakar. Entre un

citoyen qui espère gagner

sa vie en investissant dans

l‘achat d‘une charrette et d‘un

cheval et une population qui

croit, comme au village, qu‘une

charrette ne peut être payante,

la ville est ainsi témoin de ce

„choc“ des pratiques.

Le transport en commun

d‘aujourd‘hui, par l‘accessibilité

de ses tarifs, peut être présenté

comme un prolongement

de cet esprit „solidaire“.

Aujourd‘hui encore, il peut

arriver qu‘on y voyage sans

payer, dans les „cars rapides“

notamment.

Comme le pêcheur avec sa

pirogue, le charretier passe la

majorité de son temps avec

son outil de travail qui détermine

un statut professionnel

et social. Il l‘embellit au mieux.

C‘est cet héritage là que le

transport populaire a entretenu

avec les „Cars rapides“,

„Ndiaga Ndiaye“ et, plus

récemment, les taxis et „Tata“.

Entre le visuel d‘un lion pour

montrer un statut de leader

à celui de l‘aigle comme preuve

de rapidité, le „baay fall“ ou

les minarets pour exposer

sa confrérie, ces moyens de

transport sont de véritables

galeries mobiles. Le car est

aussi un investissement à assurer.

Aussi, la queue de vache,

la chaussure gauche d‘enfant

ou le morceau de miroir y sont

présents pour préserver du

mauvais œil et des ennuies

mécaniques.

Plus tard, les portraits de

religieux et autres stars,

de divers sports (lutte et

football notamment),

meublèrent les intérieurs.

Des écriteaux citoyens ou

de propagande s‘affichent

aussi à l‘arrière des moyens de

transports ; qui pour remercier

ses parents, son guide religieux,

qui pour sensibiliser sur les

méfaits de l‘excès de vitesse,

la jalousie ou l‘hypocrisie.

35


LE CAR RAPIDE : À L‘AVANT-GARDE DE

LA LIBERTÉ D‘EXPRESSION

Si aujourd‘hui les écouteurs sont bien vissés dans les

oreilles, calés sur les bandes FM ou les MP3, il n‘en a

pas toujours été ainsi. Le Car rapide a été le lieu du

débat citoyen, de la contestation, de la liberté d‘expression.

Ici, bien avant les émissions „wax sa xalaat 7 “

qui pullulent sur les bandes FM, la politique, le social,

le religieux ou les faits divers étaient passés en revue

par les passagers entre deux arrêts.

VICTIMES DE LA MODERNITÉ ET DES

MESURES POLITIQUES

Ce qui est appelé „politique de modernité du transport

public“ peut se résumer, d‘une part par la disparition

programmée du „car rapide“ et du „ndiaga ndiaye“

et, d‘autre part, le renforcement du parc de la société

étatique „Dakar Dem Dikk“ et l‘ouverture d‘une ligne

de crédit aux privés pour le remplacement des cars

de la marque française „Saviem“ par un type de

locomotion nouveau, fruit de la coopération avec

l‘Inde, le „Tata“.

Le réseau de transport ne se résumant plus à Yoff

et environs (RTYE) comme inscrit au début du

transport interurbain (aujourd‘hui encore le sigle

survit), l‘infrastructure routière s‘étendra à la banlieue

avec notamment un réseau modernisé dont la

nouvelle autoroute est le symbole le plus abouti.

36


Il apparait donc clairement qu‘entre les charrettes

et piétons, appelés „P2“, en référence à la signalétique

des bus de la défunte Sotrac (Société de Transport en

Commun) et la locomotion la plus moderne symbolisés

par la „4X4“, en passant par le PTB (Petit Train de

la Banlieue), le processus de dispersion des citadins

aux quatre coins de la ville est complet.

Dakar, où, de partout, viennent s‘installer des hommes

et femmes, certains fuyant la précarité rurale et

d‘autres mus par l‘aspiration à une vie paisible, est le

lieu de formation de toutes les diasporas locales ; donc

le visage de toutes les hybridités urbaines. Il ne faut

pas, comme le dit si bien l‘expression populaire „que

le train nous laisse à la gare“.

7 émissions interactives populaires sur les bandes FM durant lesquelles la population appelle

pour donner son avis sur les affaires de la Cité

37


38

YEETE // Mbar Diop


Yeete

Tout ce qui est beau attire et tout ce qui atire véhicule

facilement des messages. Avec divers moyens de transport

(“Car rapide”, bus, charretes, motos, vélos, “Pouss Pouss”

etc.), Dakar est une ville en rythmes.

Avec “YEETE”, il s’est agit d’utiliser des images de ces

moyens de transport, incrustées d’art graffiti et de messages.

“YEETE” informe, instruit ,eduque et communique,

afin de stimuler des changements positifs auprés de la

population.

39


TAXI STORIES // Ousmane Barry

Taxi

stories

40


41


TEXTE // OUMAR SALL

PHOTO // ABDOURAHMANE SÉNE

Accumulation,

An-Art-Chic

Dans les espaces urbains africains, la modernité

semble être perçue, à tort, comme le signe visible

du développement. Aussi, la reconfiguration du visage

de nos villes, faites désormais de fer, de verre et de

béton, souscrit au „chaos urbain“ parce que contrastant,

à quelques encablures, avec des baraques et

taudis qui semblent la narguer.

Le lébou, comme tous les peuples à fortes croyances

initiatiques, construit sa vie autour de sa baraque

précaire, la mer et le bois sacré (tuur).

A son arrivée, le pouvoir colonial, avec l’Etat moderne,

a cherché à déconstruire le mode territorial traditionnel

et la sacralité du lien entre ces différents éléments.

Un mépris colonial aujourd’hui encore responsable,

pour beaucoup, du contraste qu’on peut constater

dans la capitale.

Du fait de son peu d’attachement à la terre ferme,

l’habitat lébou ne répond à aucune esthétique

architecturale particulière.

Aussi, le souci, par l’Etat moderne, de tracer,

d’ordonner afin de rendre „fluide“ toute circulation

se voit opposer labyrinthes et obturations, symboles

du contournement et de l’enjambement. Les populations

autochtones ne voulant pas s’éloigner des espaces

sacrés ni les profaner.

Face à cette résistance qui perdure, notamment dans

les „villages traditionnels“ de Yoff, Ouakam et Ngor,

le quartier du Plateau est offert comme un exemple

42


ESP

ACE

URB

AIN

43


abouti d’un espace urbain moderne. Ce modèle est

repris plus tard dans les zones dites „Cités“ et promues

par l’administration à travers notamment la Société

Immobilière du Cap-Vert (Sicap) et la Société Nationale

d’Habitations à Loyers Modérés (Sn-hlm) avec les

„Liberté 1“ à „Liberté 6“. Les nouveaux quartiers sont

aussi astreints à cette règle de l’ordre et de la mesure.

Cependant, chassés du Plateau, des autochtones ont

«résisté» en posant leurs baluchons juste à quelques

encablures du Palais du Gouverneur : Médina, anvien

village bien avant la colonisation et plus proche de

Gorée, Fass, Gueule Tapée, comme un pied de nez

à l’autorité coloniale qui se souciait de compromis

sociaux et gérait les résistances. A cette population,

est venue s’ajouter celle issue des territoires nouvellement

«assimilés». Dakar, petite presqu’île, s’étendant,

atteignit sa capacité d’accueil et ouvrit son ventre mou

jadis lie des eaux : Waqqi Naan, Yeumbël, Guédiawaye,

Pikine. Le concept de „faxx dëkk“ (balayer et s’intaller)

fut ironiquement inventé. Pour beaucoup, ce fut

une simple transposition du vivre villageois avec notamment

ces enclos aménagés dans les maisons déjà

étroites pour élever moutons et poules. La rue devint un

prolongement de ces habitations incapables d’accueillir

toutes les activités. Une amplification du chaos.

Occupé à d’autres priorités, l’Etat laissa faire. L’autorité

locale, incompétente ou corrompue, ferma les yeux sur

ce désordre qui grandit jusqu’à devenir hors de contrôle.

Les conséquences inhérentes sont environnementales :

promiscuité, insalubrité, absence d’infrastructures

de base, etc. L’usage abusif du plastique par exemple,

en l’absence de toute politique de recyclage, est une

catastrophe écologique qui se vit dans une grande

indifférence.

44


Quand, plus tard, l’Etat voulut

étendre son réseau routier,

les conséquences furent simplement

dramatiques : isolement

de quartiers entiers avec

des infrastructures comme „la

route de l’aéroport“, le „Pont

Sénégal 92“ devenu „Pont de

l’Emergence“ qui isolèrent des

quartiers comme les Parcelles

Assainies. Les murs de l’autoroute

à péage et celui des chemins

de fer font, eux, de Guinaw

Rail une prison à ciel ouvert.

Le concept de „banlieue“

étant devenue une réalité

administrative (avec des

ministères dédiés notamment),

le centre ville, avec sa population

de nouveaux riches et

d’expatriés travaillant généralement

pour les multinationales,

se „protège“ de plus en plus et

manœuvre pour se tenir loin

de la réalité de la banlieue.

Des hôtels de luxe et autres

résidences privées sont de

plus en plus érigés sur le littoral,

cachant la magnifique vue

de l’Atlantique aux citoyens

lambda. L’Etat levant à peine le

petit doigt, s’il n’est pas simplement

complice de ce bradage.

45


NOTRE PLAGE // Omar Diouf

Notre

plage

46


L’accé libre à la plage et la vue de la bordure de la mer

doivent étre un droit pour tous. Dakar est une présqu’ile;

d’ou son nom “présqu’ile du Cap Vert”. Paradoxalement,

la bordure de la mer et la plage échappent de plus en

plus aux populations pour, le profit de particuliers qui

l’accaparent pour divers intérets restreints. Cela doit

cesser. Pour la durabilité et les générations futures,

on doit les conserver écologiquement.

Est-ce que les génies protecteurs de Dakar sont

d’accord avec nos comportements égoistes et non

soucieux envers la plage et la bordure de la mer?

47


48

NOTRE PLAGE // Omar Diouf


Une grande partie de l’intérieur de la

mer fait partie intégrante du territoire

national. Elle doit donc étre utilisée

par de multiples projets d’utilités

nationales et écologiques.

49


LA CORRUPTION DANS MA VILLE // Abdourahmane Séne

La corruption

dans

ma ville

50


www.youtube.com/watch?v=xJ-UOpOgA5A

51


LA CORRUPTION DANS MA VILLE // Abdourahmane Séne

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

52


A Dakar, l’argent est roi.

Vous-avez un problème à régler ? Et vous avez de l’argent ?

Alors la solution est trouvée = corrompre.

L’émergence est-elle possible avec ces mauvaises pratiques ?

Il y’a deux types de corruption.

1. Lorsque le peuple use de la corruption

2. Lorsque le peuple est corrompu par de mauvaises lois

53


AFR

OPO

LITAI

NE

54


TEXTE // OUMAR SALL

PHOTOS // SANDY HAESSNER & ABDOURAHMANE SÉNE

Sénégal dey dem

Vingt ans après la création

officielle de Dakar en 1857,

la ville comptait 1600 habitants.

Nous sommes en 1878.

Cette population passa vertigineusement

à 25.000 habitants,

trois décennie plus tard, en

1909.

Près d’un siècle après, cette

population a simplement été

multipliée par… 1000 ! passant

à 2.500.000 ! Une des plus forte

croissance de population jamais

connue au monde.

En réalité, administrativement,

Dakar est un prolongement de

Gorée qui ne contenait plus son

développement économique.

„Le développement commercial

rendant l’île de Gorée trop

exiguë, un premier industriel,

Jaubert (exportateur d’arachides),

installa, peu avant

1846, son entreprise dans

la presqu’île du Cap Vert

(non loin de l’actuelle place de

l’Indépendance, autrefois place

Protet) 8 “.

Des village lébous étaient

cependant là depuis des milliers

d’années. „La découverte d’un

chantier naval préhistorique

au Cap Manuel, à Dakar, qui

date de 1000 ans avant JC,

confirme une pratique d

e la navigation séculaire en

Sénégambie. Un nombre

important d’outils servant

à fabriquer des embarcations

en bois ont été retrouvés.

Les fouilles ont également

permis la découverte d’ossements

de poissons qui ne se

pêchent qu’à des fonds marins

importants, indiquant ainsi une

pratique de la navigation en

haute mer 9 “.

Avec ses près de 4 millions

d’occupants sur une petite

superficie de 547 m², Dakar

pense déjà son futur avec les

„pôles urbains“ dont le premier,

de Diamniadio, est entré dans

une phase avancée de mise

en œuvre. Des infrastructures

d’envergure comme le nouvel

aéroport „Blaise Diagne“

ou l’autoroute „Ila Touba“

s’inscrivent dans cette politique

de désengorgement, étendant

de plus en plus ses tentacules

vers le Cayor (région de Thiès).

Cet allongement de la ville

permet aussi l’accueil,

déjà problématique, de nouveaux

arrivants dans

8 Source : Direction du Patrimoine

9 Cyr Descamps, préhistorien

55


des faubourgs manquant presque de tout. Dans ces

quartiers surpeuplés, où l’urbanisation n’obéit souvent

à aucune règle, engendrant des risques sanitaires

élevés (pollution, décharges de déchets, inondations,

etc.), le futur entrevoit déjà ses habits de détresse.

GUÉDIAWAYE ET PIKINE,

SES PREMIÈRES MAMELLES DE DAKAR

Erigé en commune en 1990, Guédiawaye a toutefois

vu ses premiers arrivants dès 1883 avec la communauté

religieuse des «Layènes», majoritairement lébous.

Des déguerpis du Plateau pour la construction

du grand hôpital militaire en 1884 ?

En 1952, la zone de dégagement de Pikine est créée

pour bloquer l’urbanisation à l’Ouest de Dakar.

Le Plateau voulait déjà s’isoler de la vague rurale

qui amplifiait, notamment avec les opportunités

économiques dès après les indépendances, mais

surtout lors de la grande sécheresse des années 70.

En 1960, on assistait déjà au développement

spontané de Médina Gounass, une des communes

d’arrondissement de Guédiawaye. En 1967, les

« déguerpis » des quartiers centraux de Dakar sont

recasés à la ville nommée „premier Guédiawaye“.

Le projet de faire „plusieurs Guédiawaye“, à l’image

des quartiers „Liberté“, était donc clair !

LA GRANDE BANLIEUE,

UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE QUI GUETTE

Avec une longueur de 7 km, la façade maritime de la

ville de Guédiawaye abrite un périmètre de reboisement

composé de filaos et de dunes défigurées par

les activités de l’Homme. Mais, le littoral subit des

agressions humaines qui risquent de bouleverser la vie

à Guédiawaye dans un avenir proche. L’extraction du

sable marin, les dépôts d’ordures, la coupe de bois,

le déclassement de plusieurs hectares pour la

construction de cimetières et des cités, annoncent

56


des lendemains chaotiques dans cette partie de la

banlieue. De 120 hectares, cette forêt est aujourd’hui

réduite à moins de 90 hectares et menacées de

disparition si rien n’est fait.

Le chercheur Abdou Khadir Diop, dans son mémoire

de DEA (diplôme d’études approfondies) sur

„La problématique de l’assainissement dans le

département de Pikine“, sonnait déjà l’alerte en 2010.

„Pikine, avec son million Cent soixante onze mille

habitant et ses 16 communes, est une des doyennes

des banlieues. Elle est le condensé de tout ce qu’une

ville ne doit pas être : urbanisation sauvage,

surpopulation, manque d’assainissement et pauvreté

galopante. Créée en avril 1952, Pikine est une agglomération

périphérique située au centre de la région

de Dakar dont l’histoire se confond à celle de la

restructuration de Dakar dans le cadre de projets

d’aménagement urbain avec la création de banlieues

peuplées de déguerpis des quartiers centraux et de

migrants ruraux à la recherche d’un emploi“.

QUE FONT NOS ARCHITECTES ET URBANISTES ?

Très souvent écartés de tous les grands chantiers

de modernisation, les architectes sénégalais

s’étaient à nouveau plaints au lendemain de la pose

de la première pierre de la „Cité de l’Emergence“ en

2014. Le gouvernement du Sénégal vient de

procéder à la pose de la première pierre de la „Cité de

l’Emergence“ ce mardi 23 septembre 2014, sans l’implication

de l’Ordre des Architectes du Sénégal. Le conseil

de l’Ordre constate malheureusement que plusieurs

projets d’envergure sont en train d’être montés sans

la participation des architectes sénégalais ; et ce,

en violation des textes qui régissent la profession

d’architecte au Sénégal» avait alors dit le Président

de l’Ordre des architectes du Sénégal, Fodé Diop,

pour dénoncer ce fait.

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ET SI C’ÉTAIT COMME ÇA ? // Boubacar Mendy

Et si c’était

comme ça?

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Le Canal de la Gueule Tapée, communément appelé (canal IV),

est une grande équation écologique.

Et si…

- Nous en faisions un support visuel pour graffiti ?

- Nous l’aménagions en un espace de (la promenade des dakarois) ?

- Nous en faisions une promenade maritime pendant la période

de l’hivernage avec la montée des eaux ?

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PROJET D’ILES D’ENERGIE MARINE // Mbacké Niang

Projet d’îles

d’énergie

marine

sur plateforme

modulaire flottante

60


Les contraintes de l’érosion côtière et des

inondations pourraient se transformer en

avantage par l’exploitation judicieuse des

énergies de la mer pour alimenter les villes

du littoral de l’Afrique de l’Ouest.

Les architectes-Inventeurs Dominic Michaelis

et Alex Michaelis de la société „Energy Island

Limited“, ont eu l’idée de concevoir des

structures une structure flottante destinée

à intercepter et convertir les énergies

renouvelables marines accessibles en mer

qui pourront être transmise par câble à

terre, ou pour être transformée par hydrolyse

en oxygène et hydrogène. L’ETM permet,

sur une de ses variantes, de produire

d’importantes quantités d’eau dessalée,

trasnportable à terre par pipeline ou par

tankers qui peuvent rejoindre des pays

distants loin des zones d’implantation

des îles d’énergies marines.

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STRATEGIE D’AMENAGEMENT DE LA ZONE CONTINENTALE // Mbacké Niang

Strategie

d’amenagement

de la zone continentale

62


En effet, donner à la Ville de

Dakar un nouveau visage,

à travers l’habitat traditionnel,

l’habitat colonial et l’habitat

moderne, exige une stratégie qui

s’articule autour des trois axes

majeurs d’intervention suivants :

Le Recentrage Structurel de la

Ville de Dakar, la morphologie

générale de la Ville de Dakar,

on y entre et on en sort par quatre

portes, devra être repensée afin

de créer un nouveau centre

de gravité, avec des centres

satellites pour l’émergence d’un

polycentrisme urbain. Cette

approche aura le mérite de

valoriser toutes les 19 communes

d’arrondissement que compte

la Ville.

Le Redéploiement Territorial

de la Ville de Dakar, la

restauration de l’espace public

sera primordiale sur toute la

hiérarchie des lieux de vie au

niveau : des maisons (la cour),

des ilots-concessions (le patio),

de cités et des quartiers

(le grand place ou l’arbre à

palabre), des arrondissements

et la ville (la place publique). En

luttant contre l’étalement urbain,

les constructions en hauteur

devront garantir le confort

des populations par la mise en

œuvre des concepts d’habitat

bioclimatique, d’efficacité

énergétique et thermique des

bâtiments, et des énergies

renouvelables intégrées aux bâtis.

Ainsi, la contrainte de l’érosion

côtière pourra se transformer

en avantage par l’exploitation

judicieuse des énergies de la

mer (houle-vagues, courants

marins) du littoral atlantique afin

d’équilibrer l’offre et la demande

d’électricité à Dakar.

La Redistribution des Ressources

de la Ville de Dakar,

la nouvelle structure urbaine

de la Ville de Dakar, riche de

ses nouveaux pôles, sera les

réceptacles des activités mixtes

(travail, habitation et loisir), et

créera de nouvelles opportunités

d’investissement en favorisant

une répartition équilibrée des

citoyens dakarois dans la

nouvelle cité.

63


Cette publication est le résultat d’un atelier dirigé

par andrews:degen, un studio de conception graphique

basé à Amsterdam en coopération avec Green Eyez

Design de Dakar.

Pendant une semaine, de jeunes créateurs de Dakar

ont eu l’occasion de redécouvrir leur ville sous de

nouveaux angles. Dakar, capitale et ville la plus

importante du Sénégal, se trouve à la péninsule du

Cap-Vert au bord du l’Atlantique et est le point qui

est situé le plus à l’ouest du continent africain.

Dakar revêt une grande importance au niveau de la

vie sociale, culturelle, académique, économique et

artistique de toute l’Afrique, de l’Ouest particulièrement.

L’agglomération de Dakar compte environ

2,45 millions d’habitants.

Les sujets des créateurs sont basés sur des urgences

sociales, des histoires personnelles ou encore sur la

communication visuelle dans la ville. Les créateurs ont

développé leurs propres idées, leurs documentations,

des interventions, des campagnes et aussi des déclarations

visuelles poétiques. Ils ont pu également se faire

une idée de ce qu’est le „Design Thinking“, la méthode

de rechercher, explorer, développer et proposer des

solutions pour une agglomération à fort peuplement

comme Dakar. Ce projet a pu être réalisé grâce au

soutien de Goethe-Institut Sénégal.

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