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France<br />
N°1204 La Lettre du Sport vendredi 19 janvier 2024<br />
Le nouveau stade du PSG, c’est encore Jacky<br />
Lorenzetti qui en parle le mieux<br />
Désireux de quitter le Parc des Princes, trop étroit pour ses ambitions, le PSG se cherche un nouveau terrain de jeu.<br />
Mais selon Jacky Lorenzetti, propriétaire de La Défense Arena et ancien président du Racing 92, la voie est sans issue<br />
pour le club de la capitale.<br />
LA LETTRE DU SPORT<br />
’est une équation<br />
plutôt facile à résoudre,<br />
même pour<br />
ChatGPT. Quel club professionnel<br />
a réussi à construire<br />
sa propre infrastructure en<br />
plein Paris ou dans sa<br />
proche périphérie au cours<br />
des dix dernières années ? Il<br />
n’y a que le Racing 92 qui a<br />
réussi cette performance,<br />
sous la houlette de Jacky<br />
Lorenzetti. Alors que le<br />
PSG se trouve dans une impasse,<br />
le propriétaire de La<br />
Défense Arena, inaugurée<br />
en 2017 à Nanterre (Hautsde-Seine),<br />
et ancien président<br />
du Racing 92 peut<br />
mieux que quiconque apprécier<br />
les tenants et les<br />
aboutissants du dossier.<br />
« J’ai vite compris que pour<br />
équilibrer les comptes d’un<br />
club de rugby professionnel,<br />
il fallait construire non pas<br />
un stade mais une salle de<br />
spectacle, rappelle-t-il dans<br />
les colonnes du Parisien. La<br />
première mission a été de<br />
valider le projet, la stratégie.<br />
Ensuite, j’ai dû m’assurer<br />
que les politiques étaient<br />
d’accord. Apparemment, en<br />
ce qui concerne le PSG, ce<br />
n’est pas le cas… J’ai eu le<br />
bonheur de travailler avec<br />
Patrick Devedjian (décédé<br />
en 2020), alors président du<br />
En bref<br />
conseil départemental des<br />
Hauts-de-Seine. Tout le<br />
monde a vu l’intérêt de ce<br />
projet : le préfet, les maires<br />
des communes concernées<br />
(Nanterre et Puteaux). Une<br />
fois que leur feu vert a été<br />
donné, tout était possible. »<br />
Pour lui, la quête d’un nouveau<br />
terrain pour construire<br />
un nouveau stade est tout<br />
simplement peine perdue.<br />
Selon le magnat de l’immobilier,<br />
« le PSG restera au<br />
Parc des Princes ». « Le<br />
PSG a les moyens de ses<br />
ambitions mais il va être<br />
confronté à une équation insoluble<br />
s’il part, celle des<br />
transports, détaille-t-il. Il va<br />
être obligé de rester et<br />
d’améliorer le Parc. »<br />
Si le Parc est un frein aux<br />
ambitions parisiennes selon<br />
les dirigeants, il est néanmoins<br />
idéalement placé.<br />
Aucun autre secteur aussi<br />
proche de Paris ne pourrait<br />
accueillir un complexe répondant<br />
aux critères de QSI.<br />
Les autres terrains surveillés<br />
par le PSG se trouvent dans<br />
les Yvelines, à Montigny-le-<br />
Bretonneux. Un secteur trop<br />
éloigné de Paris d’après<br />
l’ancien PDG et fondateur<br />
de Foncia. Il prend son expérience<br />
personnelle<br />
comme témoin. « J’avais visité<br />
le site d’Évry, dans<br />
l’Essonne, où la Fédération<br />
française a voulu un temps<br />
bâtir son stade, explique-til.<br />
Ce n’était pas envisageable<br />
en termes de réseaux<br />
routiers et de transports en<br />
commun. Nous aurions<br />
couru à la catastrophe. » Et<br />
d’ajouter : « Je suis un<br />
homme de l’immobilier, j’ai<br />
fait toute ma vie dedans,<br />
mon père était un constructeur.<br />
Je connais le bâtiment.<br />
Il y a trois règles : l’emplacement,<br />
l’emplacement et…<br />
l’emplacement. Le choix du<br />
terrain est primordial. »<br />
D’autant que dénicher la<br />
perle rare ne signifie pas la<br />
fin du parcours du combattant<br />
pour un projet de cette<br />
dimension : « J’ai lancé<br />
l’appel d’offres auprès des<br />
banques, et le permis de<br />
construire a été validé, mais<br />
j’ai fait face à 23 recours de<br />
riverains. Cela m’a pris<br />
plus d’un an pour les faire<br />
sauter. On a posé la première<br />
pierre (le 11 février<br />
2014), et le chantier a duré<br />
plus de trois ans. À ce moment-là,<br />
il faut à la fois éviter<br />
que les coûts explosent et<br />
tenir les délais. Il y a toujours<br />
des contretemps, mais<br />
finalement, on a à peu près<br />
tenu nos objectifs. »<br />
« Le PSG va être obligé de<br />
rester au Parc des<br />
Princes »<br />
D’un autre côté, il prévient<br />
le PSG : une rénovation du<br />
Parc des Princes serait aussi<br />
coûteuse que la construction<br />
d’une nouvelle enceinte. Le<br />
PSG « va être obligé de rester<br />
et d’améliorer le Parc. Il<br />
y a de sérieuses contraintes,<br />
car le périphérique passe<br />
sous le stade. Si le club veut<br />
agrandir la jauge de 20.000<br />
places, ce sera très coûteux,<br />
à peu près autant que de<br />
construire un nouveau<br />
stade, et complexe, mais<br />
cela doit être réalisable. Et<br />
ce sera sans doute plus rapide,<br />
car pour un nouveau<br />
projet il faut compter environ<br />
huit ans entre le choix<br />
du lieu et l’inauguration ».<br />
Puisque la Ville de Paris refuse<br />
de céder le Parc des<br />
Princes, un nouveau bail<br />
emphytéotique (de 99 ans),<br />
avec un loyer très faible,<br />
semble la solution du compromis.<br />
« Cela peut être une<br />
solution, même si cela plaît<br />
moins aux banques », acquiesce<br />
Jacky Lorenzetti.<br />
Nîmes : rebondissement autour de l’avenir du stade des Costières. La SAS Nemau, derrière laquelle se trouve le président du Nîmes<br />
Olympique (National), Rani Assaf, poursuit devant le tribunal administratif la ville de Nîmes (Gard), qui refuse de lui octroyer un permis<br />
de construire pour son projet de nouveau stade. En juin 2019, la ville avait cédé les Costières et les terrains adjacents à Rani Assaf pour 8<br />
M€. Les relations, depuis, se sont fortement dégradées, en même temps que les résultats sportifs. Parallèlement, la commission nationale<br />
d’aménagement commercial (CNAC) a délivré, en septembre 2023, un avis défavorable au projet. Une décision confirmée un mois plus<br />
tard. « Techniquement, il faut attaquer le refus de permis pour contester la décision de la CNAC », précise Rani Assaf au Midi Libre.<br />
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