25.01.2024 Views

Focus Famille Printemps 2019

Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca

Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

printemps <strong>2019</strong> | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE<br />

Oser l’espérance<br />

ABORDER LE SUJET DU<br />

SUICIDE AVEC voS ADOS<br />

ÉLEVER DES<br />

ARTISANS DE PAIX<br />

UN NOUVEAU REGARD<br />

SUR LE CARÊME


printemps <strong>2019</strong><br />

focus famille<br />

illustration par ryan tsuen


É ditorial<br />

Chers lecteurs,<br />

Avez-vous remarqué comment, depuis la nuit des<br />

temps, toutes les civilisations de la terre attendent<br />

le printemps avec l’assurance qu’il viendra après<br />

l’hiver ? C’est un fait indéniable et universellement<br />

accepté. Tellement répétitif et certain qu’on ne s’y<br />

attarde pas, on n’y pense plus. Le fermier plante<br />

ses semis et ne se décourage pas lorsqu’arrivent<br />

les intempéries. Il sait qu’il aura sa récolte au bon<br />

moment. Même parmi les animaux, nombreux<br />

sont ceux qui entrent en hibernation dans l’attente<br />

du printemps. Mais qu’en est-il dans nos vies ?<br />

Comment réagissons-nous lorsque l’hiver s’installe ?<br />

Lorsque les tempêtes arrivent ou que les réponses<br />

à nos prières tardent à venir ? Lorsque la peur ou le<br />

désespoir nous rattrapent ?<br />

Nous sommes nombreux à cheminer avec de lourds<br />

bagages, résignés à une vie en superficie, pour<br />

étouffer au plus profond la douleur, l’amertume,<br />

l’inquiétude chronique. Certains d’entre nous vivons<br />

avec tellement de déceptions, de rêves brisés, de<br />

deuil peut être, que nous n’osons plus regarder à<br />

l’avenir avec anticipation, avec cette innocence<br />

qu’autrefois nous avions pu avoir. Nous avons peur<br />

d’espérer à nouveau et prenons des précautions<br />

avec les désirs de nos cœurs, afin d’éviter une<br />

autre déception.<br />

Chers lecteurs, si c’est votre cas, si votre hiver a<br />

été bien trop long, soyez encouragés. Jésus, homme<br />

de douleur, connaît vos pensées, vos émotions et<br />

vos doutes. Il recueille vos larmes dans son outre,<br />

aucune n’est perdue. Il sait que dans ce monde, nous<br />

aurons des tribulations. Non seulement marche-t-il<br />

particulièrement près de ceux qui ont le cœur brisé,<br />

mais il nous invite à aller plus loin, à choisir la vie en<br />

abondance qu’il nous offre. Il nous promet un avenir<br />

et de l’espérance : l’espérance assurée du pardon,<br />

l’espérance d’une vie réconciliée avec le Créateur.<br />

L’espérance que, malgré les blessures, l’angoisse,<br />

les erreurs du passé ou cette douleur poignante<br />

dans nos cœurs, dans nos corps même, il ne nous<br />

laissera pas sombrer dans l’abîme du désespoir.<br />

Il ne permettra pas que nous soyons éprouvés<br />

au-delà de nos forces. Lorsque nous trébuchons,<br />

notre Père céleste promet de nous relever avec<br />

amour et puissance, de nous soutenir par sa main<br />

droite triomphante.<br />

Notre prière est que ce numéro vous inspire un<br />

souffle d’espérance. Que le printemps vienne dans<br />

vos vies tout comme il arrive dans la nature : avec<br />

force et assurance. Puisse le Saint Esprit apporter à<br />

vos cœurs un renouveau de joie, de passion et de vie<br />

en abondance. Car le Seigneur nous a bénis, chers<br />

amis ! Célébrons l’arrivée d’un nouvel enfant dans<br />

la famille ; choisissons de profiter de notre vie de<br />

couple ; brillons de la lumière de Jésus sur nos lieux<br />

de travail et apportons la paix de Dieu partout où<br />

nous allons. Laissons notre Père céleste panser nos<br />

blessures et nous rappeler son amour éternel pour<br />

nous. Il éveillera volontiers en nous les désirs de nos<br />

cœurs et nos rêves parfois oubliés.<br />

L’espérance du chrétien est certaine et vivante car<br />

ancrée en Jésus Christ. Alors osons espérer, chers<br />

lecteurs !<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditrice de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

3


VOUS ABONNER<br />

Vous pouvez lire ou vous abonner<br />

gratuitement au magazine <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

en vous rendant sur notre site :<br />

focusfamille.ca<br />

/magazine<br />

NOUS SUIVRE<br />

Sur Facebook :<br />

facebook.com<br />

/focusfamille<br />

Sur Twitter :<br />

twitter.com<br />

/focusfamille<br />

Par courriel :<br />

focusfamille.ca<br />

/infolettre<br />

FAIRE UN DON<br />

Vous pouvez faire un don en ligne sur :<br />

focusfamille.ca/don<br />

ou en envoyant un chèque<br />

au nom de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> à :<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

C’est grâce à votre générosité<br />

que ce magazine voit le jour.<br />

Merci de votre soutien !<br />

printemps <strong>2019</strong><br />

<strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> – <strong>Focus</strong> on the Family Canada<br />

Président<br />

Terence Rolston<br />

Vice-présidente senior<br />

Melanie Hoeppner<br />

Président du conseil<br />

Dan Loney<br />

Éditrice<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditeurs associés<br />

Dominique Ourlin, Amy Van Veen<br />

Traductrice<br />

Anne Worms<br />

Design et conception graphique<br />

Amanda Regan, Ryan Tsuen et Tyler Tsuyuki<br />

Directrice de la production<br />

Jane Omelaniec<br />

Note importante : pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.<br />

P.6-7 : pour « Le double d’attention », « Protéger bébé du zèle des plus grands » et « Bien se<br />

préparer » : © <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié<br />

initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com. Pour « Cultiver un jardin en famille » et<br />

« Questions à poser autour de la table » : © <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association.<br />

Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

Magazine <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> par <strong>Focus</strong> on the Family Canada, <strong>Printemps</strong> <strong>2019</strong>, vol. 11, no. 1, ISSN<br />

1918-297x. © <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family Canada. Tous droits réservés. Copyright international<br />

déposé. Publié par <strong>Focus</strong> on the Family Canada, une organisation caritative reconnue. Notre<br />

numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. <strong>Focus</strong> on the<br />

Family Canada est une marque déposée de <strong>Focus</strong> on the Family Canada, 19946 80A Avenue,<br />

Langley, BC V2Y 0J8.<br />

Pour contacter <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer<br />

un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>, 19946 80A Avenue,<br />

Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.<br />

Imprimé au Canada par Hemlock Printers Ltd.


printemps <strong>2019</strong><br />

sommaire<br />

12 19 22<br />

CHEMINER DANS SA FOI<br />

19 Un nouveau regard<br />

sur le Carême<br />

Comment Pauline a retrouvé la joie de<br />

préparer l’arrivée de Pâques, malgré<br />

un passé de condamnation<br />

26 Promesses de la Bible<br />

Des versets de la Bible pour proclamer<br />

l’espérance<br />

27 Ce que nos cœurs désirent<br />

Que signifie réellement cette promesse<br />

de Dieu ?<br />

38 Rencontrer Dieu par<br />

sa Parole<br />

Foi, espérance et amour : trois pistes<br />

pour mieux lire ma Bible<br />

ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

6 Astuces éducatives<br />

Aider les petits à s’adapter à l’arrivée<br />

d’un nouveau-né & autres astuces<br />

12 Élever des artisans de paix<br />

Comment enseigner à nos enfants à<br />

vivre en harmonie avec les autres et à<br />

résoudre les conflits par eux-mêmes<br />

16 Quand bébé s’invite<br />

Comment trouver la joie au milieu<br />

d’une grossesse inattendue<br />

22 13 raisons de choisir la vie<br />

Ouvrir le dialogue sur le suicide avec<br />

vos adolescents<br />

PRENDRE SOIN DE<br />

SON COUPLE<br />

8 Astuce pour la vie à deux<br />

Guide du romantisme pour les gars<br />

9 Pour résoudre les conflits,<br />

acceptez d’ouvrir votre cœur<br />

Quand on se dispute, c’est rarement pour<br />

les raisons que l’on croit<br />

30 Choisir d’apprécier sa vie<br />

de couple<br />

Des astuces pour vivre un mariage<br />

riche et excitant au quotidien<br />

32 Comment nos faiblesses<br />

peuvent devenir les bases d’un<br />

mariage solide<br />

Ou comment une tradition européenne a<br />

révélé un secret précieux et contre-intuitif<br />

pour un mariage heureux<br />

S’INVESTIR DANS SA<br />

COMMUNAUTÉ<br />

34 Vivre sa foi sur son lieu<br />

de travail<br />

Suggestions pour être un témoin<br />

de Dieu au travail<br />

36 Recette à partager :<br />

Petits muffins soleil<br />

Chercher à utiliser les dons que Dieu<br />

nous donne pour le bien de ceux qui<br />

nous entourent<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

5


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Aider les petits<br />

à s’adapter à<br />

l’arrivée d’un<br />

nouveau-né<br />

LE DOUBLE D’ATTENTION<br />

Avec deux filles nées à seulement 20 mois d’intervalle, je me<br />

demandais bien comment j’allais m’en sortir. Ramener un<br />

nouveau-né à la maison, où m’attendait déjà une petite fille très<br />

prenante, semblait être la catastrophe assurée. Mais je me suis<br />

vite rendue compte que cela pouvait devenir une leçon de vie<br />

pour mon ainée. Bien que cela paraisse contre-intuitif, plus je la<br />

faisais participer aux soins quotidiens de sa sœur, plus la tâche<br />

semblait facile. Changer le bébé est devenu un jeu de « Apporte<br />

les lingettes à maman » et le moment de nourrir le bébé s’est<br />

transformé en un temps de chansons pour ma grande. Chaque<br />

petite tâche à faire pour le bébé est peu à peu devenue une<br />

occasion de faire grandir ma fille ainée.<br />

Aujourd’hui, quand je dois concentrer mon attention sur<br />

l’une de mes filles, elles savent que cela ne veut pas dire que<br />

l’autre est oubliée. Au contraire, elles commencent à se rendre<br />

compte de l’un de leurs rôles importants dans la famille : être<br />

une sœur ! Impliquer mes filles dans le développement l’une de<br />

l’autre leur a appris à prendre soin de quelqu’un. Quant à moi,<br />

j’ai découvert que même les petites mains peuvent être d’une<br />

grande aide.<br />

— Emily Pardy<br />

illustrations par ryan tsuen<br />

6 FOCUSFAMILLE.CA


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

PROTÉGER BÉBÉ DU ZÈLE<br />

DES PLUS GRANDS<br />

J’étais légèrement terrifiée à l’idée de ramener un nouveau-né<br />

à la maison, où m’attendaient déjà un fils de trois ans et demi<br />

et une fille de deux ans. Je m’imaginais sans cesse l’un d’eux<br />

écrasant ou blessant par accident leur sœur minuscule. Mon<br />

mari et moi avons donc pris les devants.<br />

Nous avons installé un parc pour bébé bien solide à chaque<br />

étage de la maison. Le bébé était ainsi hors de portée des petites<br />

mains curieuses pour les brefs moments où elle n’était pas sous<br />

ma supervision directe ou sous celle de mon mari.<br />

Ensuite, nous avons donné aux deux grands des règles<br />

spécifiques pour prendre leur sœur dans les bras : être assis<br />

sur le canapé avec une couverture et un coussin, en présence<br />

d’un des parents. Nous leur avons aussi montré comment être<br />

doux et éviter de mettre leurs doigts dans les yeux ou la bouche<br />

de bébé.<br />

Nos deux grands ont rapidement appris comment prendre<br />

soin de leur petite sœur. Ils ont compris à quel point un<br />

nouveau-né était fragile.<br />

— Suzanne Hadley Gosselin<br />

BIEN SE PRÉPARER<br />

Quand nous avons installé notre fille de trois ans dans sa<br />

chambre de grande, nous lui avons dit : « Tu vas devenir une<br />

grande sœur ». Pour préparer l’arrivée du bébé, je l’ai aidée à<br />

mettre de côté des jouets dont elle ne voulait plus. Je lui ai aussi<br />

donné un poupon dont elle pouvait s’occuper, avec des couches<br />

et un biberon en jouet. Quand son frère est né, elle savait à<br />

quoi s’attendre.<br />

— Rhonda Deyoung<br />

Petite activité<br />

de saison<br />

CULTIVER UN JARDIN EN FAMILLE<br />

Jardiner ensemble est une occasion merveilleuse de resserrer<br />

les liens familiaux, que vous ayez un potager dans votre arrièrecour,<br />

une collection de plantes et de fleurs sur votre balcon ou<br />

simplement des herbes aromatiques en pot sur le comptoir<br />

de la cuisine. Au printemps, choisissez en famille le type<br />

de jardin que vous voulez faire pousser, puis faites un tour<br />

ensemble au centre de jardinage local. Laissez chaque enfant<br />

choisir les graines ou les plantes qu’il veut faire pousser. Vous<br />

pourrez arroser et prendre soin des plantes à tour de rôle<br />

ou bien confier une partie du jardin à chaque membre de<br />

la famille.<br />

Questions à<br />

poser autour<br />

de la table<br />

Quelques idées pour lancer des discussions au moment du repas<br />

en famille et apprendre à mieux connaitre vos enfants.<br />

Si tu avais été avec les disciples le matin de Pâques, auraistu<br />

eu du mal à croire que Jésus était ressuscité ?<br />

Si je te donnais une carte de remerciement à envoyer à la<br />

personne de ton choix, qui choisirais-tu ? Pourquoi ?<br />

Si tu pouvais avoir n’importe quel animal sauvage comme<br />

animal de compagnie, quel animal choisirais-tu ? Pourquoi ?<br />

Donne-moi une question que tu as hâte de poser à Dieu<br />

quand tu le verras.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

7


ASTUCE POUR LA VIE À DEUX<br />

Guide du romantisme<br />

pour les gars<br />

par bill farrel<br />

J« J’aimerais que tu sois plus romantique. » Avez-vous déjà<br />

entendu ces paroles ? Si vous êtes comme la plupart des maris,<br />

la réponse est certainement oui. Elles sont tout aussi agréables<br />

à entendre que : « Tu dois aller chez le dentiste. »<br />

Soyons honnêtes, beaucoup d’entre nous n’avons qu’une idée<br />

très vague de ce qu’être romantique signifie pour nos épouses.<br />

Heureusement, il y a des solutions qui sont plus simples qu’on<br />

ne le croit. J’ai même découvert une astuce qui élimine stress et<br />

spéculations : les rituels romantiques.<br />

Il s’agit d’actes simples que vous faites régulièrement, pour<br />

communiquer à votre épouse combien elle compte pour vous.<br />

C’est l’un des moyens les plus efficaces pour toucher le cœur de<br />

votre conjointe tout en jonglant entre travail et vie de famille.<br />

Ma femme Pam et moi avons mis en place un tel rituel dès<br />

le début de notre relation : avant de manger, nous prions<br />

ensemble puis je l’embrasse. Ça ne demande pas un effort<br />

démesuré, mais ça fait son effet. Ça a encore plus d’impact quand<br />

je le fais en public : ça lui montre que je l’aime et que je veux que<br />

le monde le sache.<br />

Avant de manger, nous prions<br />

ensemble puis je l'embrasse.<br />

Voici d’autres exemples de rituels romantiques :<br />

Se dire « je t’aime » à chaque fois que vous vous échangez les<br />

clés de la voiture<br />

S’embrasser à chaque fois que vous entendez l’eau couler<br />

Lui apporter le café au lit chaque matin avec un petit mot<br />

marqué : « Je t’aime ».<br />

Bien sûr, ça ne remplace pas le fait de l’inviter au restaurant ou<br />

de lui offrir des fleurs. Mais ça crée un environnement où votre<br />

amour lui est affirmé régulièrement.<br />

Alors, comment trouver son rituel romantique ? Premièrement,<br />

choisissez une activité que vous faites souvent, comme<br />

rentrer à la maison, aller chercher le courrier ou faire la vaisselle.<br />

Ajoutez-y un élément romantique : un baiser, une parole, un mot<br />

doux… Enfin, tenez-vous-y, quelles que soient vos circonstances<br />

ou votre humeur du jour. Tout est dans la constance.<br />

S’il vous vient une idée de geste romantique grandiose,<br />

tant mieux. Mais en attendant l’inspiration, instaurez<br />

un petit rituel qui apportera à votre relation le romantisme<br />

tant attendu.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droit réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Se dire >.<br />

illustrations par ryan tsuen<br />

8 FOCUSFAMILLE.CA


QUAND ON SE DISPUTE, C’EST RAREMENT POUR LES RAISONS QUE L’ON CROIT<br />

par greg smalley<br />

Ma femme Erin et moi étions au Japon avec Murphy, notre fille<br />

de dix-sept ans, pour donner un séminaire sur le mariage. Nous<br />

sommes arrivés quelques jours en avance pour pouvoir jouer<br />

un peu les touristes à Tokyo. L’un des sites que nous tenions<br />

à voir était un magnifique parc qui abrite le sanctuaire Meiji-<br />

Jungu, un immense espace parsemé d’étangs, de ponts et de<br />

kilomètres de chemin.<br />

Nous l’avons donc mis à notre programme du jour. J’avais fait<br />

des recherches en amont pour voir comment aller à pied de notre<br />

hôtel jusqu’au parc et quels chemins suivre une fois sur place.<br />

J’avais tout organisé, nous allions passer une journée parfaite.<br />

Ou du moins, c’est ce que je croyais. En chemin vers le parc,<br />

nous nous sommes perdus à plusieurs reprises (par ma faute).<br />

Une fois arrivés, nous étions déjà épuisés. Après avoir passé la<br />

grille d’entrée, nous sommes arrivés devant un embranchement.<br />

Je n’étais en rien surpris. J’avais bien étudié la carte et avais<br />

prévu de prendre la route la plus longue, qui menait à un<br />

magnifique pont, perché au-dessus d’un vaste étang. Parfait<br />

pour prendre des photos en famille !<br />

Mais devant l’embranchement, Erin et Murphy ont voulu<br />

prendre le chemin le plus court, plutôt que de me suivre sur la<br />

route que j’avais choisie d’avance. Elles se sont donc tournées<br />

vers l’autre direction.<br />

« Vous vous trompez de chemin », leur ai-je expliqué.<br />

Elles m’ont répondu en chœur : « On est fatiguées, cette route<br />

a l’air plus courte. »<br />

« Mais ce chemin est bien plus pittoresque, j’avais prévu qu’on<br />

fasse des photos ensemble près du grand étang. »<br />

« On est épuisées », a insisté Erin.<br />

Je sentais l’énervement monter. « Comme vous voulez, on<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

9


prend votre chemin ! » j’ai dit sèchement. Et je me suis engagé<br />

sur leur chemin, furieux.<br />

Je pense qu’elles ont toutes les deux été plutôt surprises par<br />

ma réaction. Quand elles ont compris à quel point je tenais à<br />

prendre le long chemin, elles sont parties de l’autre côté, de<br />

MON côté ! Mais j’avais déjà disparu, avançant sans jeter un<br />

regard en arrière, tant j’étais énervé contre elles.<br />

Quand j’ai vu qu’elles ne me suivaient pas, ça m’a vraiment<br />

mis en colère et j’ai pensé leur « donner une leçon ». Je savais,<br />

ayant étudié la carte, que les deux chemins allaient finir par<br />

se rejoindre. Je me suis dit que j’allais parcourir en boudant le<br />

chemin court. Quand je retrouverai les filles, elles imploreraient<br />

surement mon pardon à genoux.<br />

Mais lorsque j’ai atteint l’endroit où je pensais les retrouver,<br />

elles n’y étaient pas. Après les avoir attendues un petit moment,<br />

j’ai enfin réalisé la gravité de la situation : ma femme et ma fille<br />

étaient perdues au beau milieu du Japon.<br />

J’allais avoir de sérieux problèmes.<br />

CE QUI NOUS FAIT RÉAGIR<br />

Quand on se dispute, c’est rarement pour les raisons que l’on croit.<br />

Des problèmes superficiels peuvent donner l’impression qu’ils<br />

sont au cœur du conflit, mais ce n’est qu’une illusion. Ce qui se<br />

passe en réalité, c’est qu’une corde sensible a été touchée en nous.<br />

Une situation ou une dispute ont mis le doigt sur un sujet délicat,<br />

sur une blessure cachée. Nous avons tous des points sensibles sur<br />

lesquels il est très facile d’appuyer et de déclencher une réaction.<br />

Ces points sensibles sont souvent de profondes insécurités :<br />

le sentiment de ne pas être aimé, d’être rejeté, abandonné ou<br />

incompris. Nous réagissons quand nous avons l’impression<br />

d’échouer, d’être des ratés.<br />

Une fois notre point sensible touché, notre cœur se ferme<br />

automatiquement. Tout comme ces petits insectes qui se roulent<br />

en boule quand ils ont peur. Une fois fermés, il est bien difficile<br />

de les ouvrir.<br />

C’est ce que j’avais fait à Tokyo : je m’étais « roulé en boule ».<br />

Par la suite, ma colère s’est muée en inquiétude. Après les avoir<br />

cherchées pendant environ une demi-heure, je les ai finalement<br />

repérées : elles sortaient du sanctuaire Meiji. Ce temple était le<br />

principal but de notre visite, et elles y étaient allées sans moi.<br />

Encore un point sensible de touché !<br />

J’ai crié, furieux : « Vous étiez où ? »<br />

« Quand tu es parti, on a continué à avancer, m’a répondu Erin<br />

avec sarcasme. On s’est dit que tu finirais par nous rejoindre<br />

et t’excuser. »<br />

« M’excuser ! Moi ? Mais c’est vous qui m’avez laissé tout seul. »<br />

Je suis certain que vous n’aurez aucun mal à imaginer le reste<br />

de la conversation...<br />

ARRIVER À SORTIR LA<br />

TÊTE DU CONFLIT<br />

Quand un conflit – ou devrais-je dire une guerre – démarre,<br />

c’est difficile de le désamorcer. Avant de pouvoir commencer<br />

à en parler comme des adultes aimants et responsables, il faut<br />

pouvoir rouvrir les cœurs fermés.<br />

C’est ce qu’Erin, Murphy et moi avons fait pendant notre long<br />

trajet de retour vers l’hôtel. Nous avons cessé de nous accuser<br />

les uns les autres et avons tourné nos regards vers nous-mêmes,<br />

histoire d’examiner la fameuse poutre dans notre œil dont<br />

parle Jésus.<br />

Au fil des ans, Erin et moi avons découvert trois étapes simples<br />

pour aider à ouvrir nos cœurs en temps de conflit :<br />

d’abord, faites une trêve. Plutôt que de continuer à<br />

vous disputer, appuyez sur pause. Partez chacun de votre côté<br />

et laissez la tension émotionnelle redescendre. « L’insensé étale<br />

tous ses sentiments, mais le sage se retient de montrer les siens.»<br />

écrit Salomon dans le Proverbe 29.11. Allez prendre l’air, courrez<br />

un peu, écoutez de la musique. Priez. Quand vous prenez une<br />

pause, assurez-vous que l’autre personne sache que vous le faites<br />

pour ouvrir votre cœur et que vous reviendrez plus tard pour<br />

terminer la discussion.<br />

ensuite, identifiez vos émotions. Quand vous êtes<br />

blessé et frustré, vos pensées sont centrées sur l’autre personne<br />

de la pire manière qui soit. Si vous voulez pouvoir ouvrir votre<br />

cœur, il faut que vous vous concentriez non plus sur votre<br />

conjoint, mais sur vous-mêmes, pour regarder à votre propre<br />

poutre. Comme le disait David dans le Psaume 4.5 : « Si vous vous<br />

mettez en colère, ne péchez pas ! Parlez dans votre cœur, sur votre<br />

lit, et faites silence. » Pendant votre temps de trêve, identifiez le<br />

point sensible qui a été touché. Cherchez l’émotion qui se cache<br />

derrière. Cela vous aidera à vous calmer.<br />

Après l’épisode du sanctuaire Meiji, j’ai essayé de mettre un<br />

nom sur ce que je ressentais. J’ai cherché à identifier les points<br />

sensibles qui avaient été touchés. Je me suis rendu compte que je<br />

ne m’étais pas senti respecté, ni apprécié. J’avais passé beaucoup<br />

de temps à faire des recherches sur les points forts du parc.<br />

J’ai eu l’impression qu’Erin et Murphy n’avaient ni respecté ni<br />

apprécié tout le travail que j’avais fourni pour organiser cette<br />

journée dans ses moindres détails.<br />

10 FOCUSFAMILLE.CA


enfin, décelez la vérité. Les émotions sont puissantes,<br />

mais elles ne représentent rien de plus que des informations.<br />

Nous ne devrions jamais réagir en ne nous basant que sur des<br />

informations, sans chercher à les analyser.<br />

Le meilleur moyen d’analyser vos émotions ou vos ressentis<br />

(c’est-à-dire vos points sensibles), c’est de les apporter devant<br />

le Seigneur. Rappelez-vous qu’en tant qu’êtres humains, nous<br />

ne sommes pas la source de la vérité. Si nous essayons de<br />

déterminer seuls la validité de nos émotions et de nos pensées<br />

concernant notre conjoint, sans laisser Dieu prendre part à la<br />

discussion, nous risquons fort de finir par croire des mensonges.<br />

Je ne veux pas m’appuyer sur mes propres interprétations et<br />

perceptions de ce que fait ma femme. Je veux que Dieu me donne<br />

sa perspective parce qu’il est la seule source de vérité (Jean 14.6).<br />

Tout en marchant et en priant, Dieu m’a montré la vérité : j’ai<br />

réalisé qu’Erin et Murphy étaient simplement fatiguées. Elles<br />

n’avaient pas essayé de me manquer de respect. Alors, armé de<br />

la vérité de Dieu, mon cœur s’est ouvert. Quand nous avons fait<br />

ensemble le chemin du retour, j’ai demandé à parler de ce qui<br />

s’était passé au parc.<br />

Erin m’a expliqué qu’elle s’était sentie incomprise et jugée,<br />

ce qui sont ses propres points sensibles. Murphy s’était sentie<br />

contrôlée et abandonnée. Cela m’a brisé le cœur de penser que<br />

ma propre fille s’était sentie abandonnée par moi, son père.<br />

J’ai pu écouter et valider ces ressentis. Parce que j’avais pris<br />

le temps de faire ces trois étapes au préalable, j’étais capable de<br />

réagir de manière constructive et non pas blessante. Cela les a<br />

également aidées à ouvrir leur cœur. Nous avons fini par nous<br />

serrer dans les bras, en plein milieu d’un trottoir du centre-ville<br />

de Tokyo.<br />

Nous n’avons certainement pas géré au mieux le début de cette<br />

crise japonaise. Dans un conflit, le plus important n’est pourtant<br />

pas comment il commence, mais plutôt comment il se termine.<br />

Le Dr Greg Smalley est vice-président du département Marriage and Family<br />

Formation à <strong>Focus</strong> on the Family. Il est l’auteur de nombreux livres dont<br />

Crazy Little Thing Called Marriage.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais dans le livre Ready to Wed et sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

POUR ALLER PLUS LOIN<br />

RRésoudre les Conflits Quotidiens constitue un guide pratique,<br />

biblique et concis pour nous aider à rétablir la paix dans la vie de<br />

tous les jours, de sorte que des relations troublées se transforment<br />

en relations paisibles.<br />

À l’aide des recommandations éprouvées contenues dans ce livre, les<br />

auteurs Ken Sande et Kevin Johnson démontrent de quelle manière<br />

vous pouvez parvenir non seulement à une trêve, mais à l’unité et<br />

à l’harmonie. Leurs conseils bibliques vous mèneront plus loin que<br />

la simple résolution de conflits, vers une véritable réconciliation<br />

transformatrice au sein de la famille, entre collègues de travail, et<br />

frères dans la foi.<br />

À retrouver sur librairie.focusfamille.ca<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

11


Élever<br />

des artisans<br />

de paix<br />

12 FOCUSFAMILLE.CA


COMMENT ENSEIGNER À NOS ENFANTS À VIVRE EN HARMONIE AVEC<br />

LES AUTRES ET À RÉSOUDRE LES CONFLITS PAR EUX-MÊMES<br />

par jeannie cunnion<br />

Ce matin-là, j’étais en train d’habiller le bébé quand mon fils Luc<br />

a surgi dans la chambre pour m’annoncer gravement : « Maman,<br />

Arthur a dit caca ! »<br />

Je me suis tournée vers lui. « Et donc ? »<br />

Luc semblait étonné que je ne comprenne pas l’importance<br />

de cette information. « Eeeeeeet… Il n’a pas le droit de dire caca,<br />

alors je voulais te le dire », m’a-t-il expliqué.<br />

« Luc, est-ce que tu cherches à faire régner la paix ou bien à<br />

faire punir ton frère ? »<br />

Il a réfléchi un petit moment, puis a reconnu : « Faire punir<br />

Arthur. Pardon. »<br />

« Alors, va t’excuser auprès de ton frère pour avoir rapporté.<br />

Ensuite, tu pourras réfléchir à des manières d’encourager Arthur<br />

à faire de meilleurs choix. »<br />

Il y a longtemps de cela, Jésus a enseigné : « Heureux ceux<br />

qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »<br />

(Matthieu 5.9) Ce précepte, qui fait partie d’une discussion plus<br />

profonde sur la manière dont les croyants se doivent de refléter<br />

la vie et l’amour de Dieu, a fait écho en nous. Mon mari et moi<br />

essayons tout particulièrement de l’appliquer à l’éducation de<br />

nos trois garçons.<br />

En temps normal, le terme « paisible » n’est pas celui que<br />

je choisirais pour décrire notre foyer. Néanmoins, nous nous<br />

efforçons d’expliquer à nos enfants que des artisans de paix ne<br />

cherchent pas la dispute, à se venger ou à faire punir les autres.<br />

Les artisans de paix recherchent l’harmonie. Ils veulent faire ce<br />

qui est bon pour les autres.<br />

Comment élever nos enfants pour qu’ils soient de ceux qui<br />

procurent la paix ? La Bible enseigne deux principes clés sur le<br />

sujet : reconnaitre que Dieu a donné à nos enfants la capacité<br />

de vivre ensemble en harmonie et comprendre qu’il leur donne<br />

les compétences et l’autonomie nécessaires pour résoudre<br />

eux-mêmes les conflits qui surgiront inévitablement.<br />

L’art de vivre<br />

en harmonie<br />

Quand nous enseignons à nos enfants à être des artisans<br />

de paix, il est important de se souvenir de ce qui est écrit<br />

dans Philippiens 2.13-16 : « Car c’est Dieu qui opère en vous<br />

le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. Faites tout<br />

sans murmures ni discussions, pour être irréprochables et purs,<br />

des enfants de Dieu sans reproche au milieu d’une génération<br />

corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des<br />

flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. » En fin de<br />

compte, c’est Dieu (et non pas nous !) qui travaille dans le cœur<br />

de nos enfants pour les aider à « briller comme des flambeaux »<br />

dans un monde assombri par le péché.<br />

Dans la pratique, nous transmettons à nos garçons ce message :<br />

« Vous êtes des cadeaux de Dieu les uns pour les autres. Vous ne le<br />

voyez peut-être pas toujours ainsi, mais c’est la vérité. Dieu veut<br />

que vous vous encouragiez les uns les autres à grandir dans son<br />

amour. Il a créé notre famille pour être une équipe, et c’est en<br />

suivant sa Parole que nous pourrons bien vivre ensemble. En tant<br />

que membres de la même équipe, nous voulons nous entraider à<br />

devenir la meilleure version de nous-mêmes. »<br />

Pour guider nos enfants à vivre en harmonie, nous les<br />

encourageons à examiner leur propre cœur et leur attitude.<br />

Souvent, le comportement d’un enfant est simplement guidé<br />

par le désir de voir l’autre être remis à sa place. C’est comme<br />

s’il disait : « Je suis la bonne personne ici, et lui le méchant. »<br />

Lorsque l’orgueil et la suffisance pointent leur vilain nez, et<br />

que nos enfants cherchent à mettre leur frère ou leur sœur en<br />

difficulté, nous pouvons les aider à reconnaitre leur propre péché<br />

(Matthieu 7.3-5).<br />

L’art d’apporter<br />

des solutions<br />

L’un de nos objectifs est d’aider nos enfants à développer de<br />

bonnes compétences en résolution de problèmes, pour vivre<br />

selon la volonté de Dieu (Matthieu 18.15). Les études montrent<br />

que, lorsque les enfants grandissent avec une compréhension<br />

des bases de la résolution de problèmes, les conflits entre frères<br />

et sœurs sont considérablement réduits.<br />

Enseigner à vos enfants à être porteurs de solutions et ce,<br />

dans la paix, peut s’avérer une tâche difficile. Cependant, soyez<br />

certains que la paix qui en résultera dans votre foyer en vaut<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

13


Les artisans de paix<br />

recherchent l'harmonie.<br />

Ils veulent faire ce qui est<br />

bon pour les autres.<br />

largement la peine. J’aime beaucoup voir le visage de mes fils<br />

s’illuminer quand ils ont réussi à résoudre un problème entre<br />

eux. C’est un regard qui dit : « Youpi j’en suis capable ! » Cela<br />

les aide aussi à approfondir l’amitié et la confiance qui les lient.<br />

Pour aider mes enfants à devenir des artisans de paix, je<br />

commence généralement par une série de questions :<br />

As-tu essayé de résoudre le problème par<br />

toi-même ?<br />

Le but est de les pousser à réfléchir à ce que ferait quelqu’un qui<br />

recherche consciemment la paix. Cela leur permet de passer<br />

en revue les différentes possibilités. S’ils n’ont pas cherché à<br />

résoudre le conflit par eux-mêmes, je leur laisse la possibilité<br />

de le faire avant de m’impliquer.<br />

Il n’y a pas très longtemps, mon fils Pierre est venu me faire<br />

part de quelque chose : « Maman, Luc regarde une émission à la<br />

télé qu’on a pas le droit de regarder. »<br />

« As-tu essayé de régler le problème directement avec lui ? »,<br />

lui ai-je demandé.<br />

« Heu, non. »<br />

« Alors qu’est-ce que tu pourrais faire ? »<br />

« Je pourrais dire à Luc qu’on a pas le droit de regarder ça. »<br />

« Bonne idée. Tu vas l’encourager à faire de bons choix. S’il ne<br />

t’écoute pas, tu pourras venir me demander de l’aide. Sois un bon<br />

ami pour lui en l’encourageant à faire ce qui est bien. »<br />

Quel est le problème et que ressens-tu ?<br />

Si les enfants n’arrivent pas à résoudre le problème sans moi,<br />

je les accompagne dans un processus simple de résolution de<br />

conflits. Bien qu’ils aient initialement besoin d’être guidés dans<br />

cette approche, avec un peu d’entrainement et de persévérance,<br />

ils apprennent vite à se débrouiller par eux-mêmes.<br />

Je demande à chaque enfant de m’expliquer ce qu’il s’est passé<br />

en identifiant le problème ou l’incident qui s’est produit et ce<br />

qu’il ressent. Je leur demande aussi de commencer leurs phrases<br />

par « je » pour ne pas être dans l’accusation envers l’autre. Cela<br />

leur permet d’identifier le rôle qu’ils ont joué dans la situation et<br />

comment ils ont contribué au problème.<br />

Comment peux-tu résoudre le problème ?<br />

Après que chaque enfant ait entendu la version du problème<br />

exposée par l’autre et les sentiments qui en découlent, je leur<br />

demande de réfléchir à ce que ferait un artisan de paix. À<br />

l’écoute des solutions qu’ils trouvent, je me rends compte que le<br />

problème exposé est rarement le vrai problème. En général, le<br />

conflit a été déclenché par un comportement égoïste, le désir de<br />

voir son frère se faire punir ou le sentiment d’avoir été lésé par<br />

l’autre. Cela me fournit une occasion précieuse d’encourager mes<br />

enfants à réfléchir à ce qui se passe dans leur cœur. En effet les<br />

solutions qu’on choisit pour une résolution paisible devraient<br />

toujours d’abord parler à nos cœurs.<br />

Comment aimerais-tu être traité ?<br />

Rechercher la résolution de leurs conflits dans la paix m’amène<br />

souvent à rappeler à mes garçons de traiter les autres comme ils<br />

voudraient être traités (Matthieu 7.12). Je leur demande parfois :<br />

« Arthur, comment te sens-tu quand Luc te crie dessus parce<br />

que tu fais quelque chose qui lui déplait ? Y’a-t-il un meilleur<br />

moyen de lui communiquer ta frustration ? »<br />

À travers ce processus volontaire, nous équipons nos enfants<br />

de compétences essentielles telles que l’art du compromis,<br />

l’esprit d’équipe et l’empathie. Autant de choses qui pourront<br />

leur servir plus tard, dans les conflits qu’ils rencontreront<br />

avec d’autres. Ils comprendront au fur et à mesure que ceux<br />

qui répandent la paix de Dieu reflètent son caractère. Et plus<br />

important encore, ils apprendront que la véritable source de paix<br />

se trouve dans la communion avec Jésus.<br />

Jeannie Cunnion est l’auteure de Parenting the Wholehearted Child:<br />

Captivating Your Child’s Heart with God’s Extravagant Grace.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com<br />

14 FOCUSFAMILLE.CA


Découvrez notre nouvelle<br />

leçon sur La Patience !<br />

Choisissez parmi plus d’une dizaine d’activités<br />

pour enseigner à vos enfants à :<br />

• Attendre calmement l’arrivée d’un évènement<br />

ou d’une récompense<br />

• Croire que Dieu sait ce qu’il fait et qu’il<br />

le fait au bon moment<br />

• Se montrer tolérants face aux défauts<br />

des autres<br />

• Maîtriser un caractère colérique<br />

Créées pour les enfants de 4 à 11 ans, les<br />

leçons de Grandir Dans l’Intégrité sont<br />

truffées d’histoires de la Bible, de modèles<br />

de prière, de jeux et d’activités manuelles.<br />

Alors, parents et moniteurs de l’école<br />

du dimanche : rendez-vous dès<br />

aujourd’hui sur notre site internet<br />

GrandirDanslIntegrite.com pour<br />

télécharger cette leçon gratuitement !


COMMENT TROUVER LA JOIE AU MILIEU D’UNE GROSSESSE INATTENDUE<br />

par cynthia alves<br />

16 FOCUSFAMILLE.CA


C’était un vendredi d’automne, une journée bien chargée<br />

pour ma famille et moi. Les enfants n’avaient pas école,<br />

ils allaient donc m’accompagner pour tout ce que j’avais à<br />

faire. Nous sommes arrivés un peu en retard à notre premier<br />

rendez-vous. À vrai dire, c’était le seul qui me préoccupait<br />

réellement. Laissant les deux petits dans la salle d’attente,<br />

je pénétrai seule dans la salle d’examen où la lumière était<br />

tamisée. Bien que l’ambiance fût à la relaxation, en mon être<br />

intérieur un tourbillon faisait rage. Anxieuse, je m’allongeai<br />

sur le lit et laissai l’assistante médicale procéder à son examen.<br />

Un peu de gel sur mon ventre et voilà que la sonde parcourait<br />

mon abdomen pour révéler cette réalité que je redoutais tant<br />

de confronter. Il était bien là, ce petit bout de chou, en train<br />

de faire ses galipettes dans mon sein. Je regardais l’écran de<br />

l’échographie et avec stupéfaction, je faisais la rencontre de<br />

mon troisième enfant. J’aurais voulu être saisie d’une joie<br />

spontanée mais en toute honnêteté, j’étais davantage assaillie<br />

de questions. Faire face à cette grossesse non planifiée allait me<br />

demander d’entrer dans un processus d’acceptation, un chemin<br />

de réflexion avec le Seigneur dans lequel se mêlaient mes<br />

interrogations et mes émotions avec sa parole et son amour.<br />

L’arrivée d’un enfant n’est pas systématiquement synonyme<br />

de joie. C’est une réalité peu abordée dans l’église. On peut vite<br />

se sentir démunie quand une grossesse nous fait peur, nous<br />

dérange ou nous interroge. En partageant ici certaines des<br />

pensées qui ont pu me traverser et qui sont communes chez<br />

celles qui sont confrontées à cette situation, mon intention est<br />

de fortifier et d’encourager celles qui sont en chemin.<br />

LA QUESTION DU LIBRE ARBITRE<br />

><br />

Aussi choquante que cette idée puisse paraître, elle est<br />

cependant au cœur même de la difficulté éprouvée par celles<br />

qui font face à une naissance non planifiée. Elle exprime cette<br />

lutte entre notre volonté et celle de Dieu.<br />

Tout d’abord, j’aime à me rappeler que Dieu n’est pas choqué<br />

par nos émotions, il les connaît toutes. Nous pouvons donc<br />

venir avec assurance les déposer à ses pieds. Dieu entend<br />

nos difficultés et, plutôt que d’étouffer nos pensées, nous<br />

pouvons vivre ce processus dans l’intimité avec notre Créateur.<br />

Reconnaître et abandonner nos émotions devant lui, puis y<br />

renoncer en les crucifiant à la croix, nous aidera à adopter de<br />

nouvelles perspectives.<br />

Par ailleurs, nous vivons dans un temps où les moyens de<br />

contraception sont nombreux et communément acceptés par<br />

le public chrétien. Le contrôle des naissances peut donc nous<br />

donner l’impression que nous sommes aux commandes. Mon<br />

propos n’est pas de remettre en question la contraception, mais<br />

de souligner que cela peut parfois nous faire oublier que c’est<br />

Dieu l’auteur de chaque vie. La Parole est remplie de témoins<br />

nous rappelant que Dieu seul ouvre et ferme le sein maternel.<br />

Le miracle de la vie lui appartient et il en le seul Maitre.<br />

Dieu ne cherche pas à outrepasser notre libre arbitre, mais<br />

il nous encourage à considérer nos corps et nos vies comme<br />

une offrande à son service : « Je vous encourage donc, frères et<br />

sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir votre corps comme<br />

un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part<br />

un culte raisonnable. » (Romains 12.1)<br />

Je suis émerveillée de la réaction de Marie lorsque l’ange lui<br />

annonce qu’elle sera enceinte. Si on s’arrête pour y réfléchir, il<br />

n’y a pas d’exemple plus parfait que celui-ci pour illustrer une<br />

naissance non planifiée. Certains penseront que le cas de Marie<br />

est singulier dans la mesure où elle enfante le Messie. Mais,<br />

soyons honnêtes, c’était un énorme défi pour cette jeune fille<br />

que d’accepter la volonté de Dieu. Elle avait beaucoup à perdre :<br />

son fiancé, son avenir, sa réputation et celle de sa famille.<br />

Cette annonce venait changer tous ses plans. Si Joseph la<br />

répudiait – comme il en avait le droit, personne d’autre n’allait<br />

l’épouser sachant qu’elle avait un enfant. En dépit de toutes ces<br />

circonstances, Marie a choisi de se soumettre à la volonté de<br />

Dieu et répond à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il<br />

me soit fait selon ta parole ! » (Luc 1.38)<br />

Puissions-nous, comme Marie, adopter la posture du<br />

serviteur. Puissions-nous, comme Jésus au jardin de<br />

Gethsémané, confesser à Dieu : « Toutefois, non pas ce que je<br />

veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39)<br />

LA QUESTION DES RESSOURCES<br />

><br />

Dans le contexte économique actuel, l’arrivée d’un enfant<br />

peut générer certaines inquiétudes financières. Elles sont<br />

parfaitement légitimes et peuvent être sources d’anxiété au<br />

sein du foyer. Pourtant, nous avons des promesses certaines<br />

sur lesquelles nous appuyer : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos<br />

besoins conformément à sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. »<br />

(Philippiens 4.19)<br />

L’apôtre Paul nous assure ici qu’il y a en Dieu une pleine<br />

mesure, une provision abondante, pour combler tout ce qui nous<br />

est nécessaire. Notez qu’il parle de nos besoins et non pas de<br />

nos désirs. Jésus lui-même, dans Matthieu 6.25-34, nous invite<br />

à vivre une vie sans inquiétude du lendemain, considérant que<br />

Dieu sait ce dont nous avons besoin. Dans ce passage, Jésus<br />

nous exhorte à chercher d’abord la volonté du Père plutôt que<br />

le manger, le boire et le vêtir. Dieu nous invite à une vie de<br />

complète dépendance envers lui. Mettons donc notre confiance<br />

en son amour à l’égard de notre famille et de cet enfant en<br />

devenir. Nos moyens peuvent nous paraître certes limités mais<br />

nous avons un Père céleste dont les ressources n’ont pas de fin.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

17


LA QUESTION DE LA PERSPECTIVE<br />


COMMENT PAULINE A RETROUVÉ LA JOIE DE PRÉPARER L’ARRIVÉE<br />

DE PÂQUES, MALGRÉ UN PASSÉ DE CONDAMNATION<br />

par pauline doerksen<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

19


Nous sommes en pleine saison du Carême. Quand je repense à<br />

mon enfance, je me souviens que le Carême représentait pour<br />

moi un temps sombre et pesant, un temps où il me semblait<br />

entendre sans cesse : Tu ne seras jamais assez bien, tu n’es pas<br />

une bonne petite fille, personne n’est dupe !<br />

J’ai passé mon enfance dans des établissements catholiques, de<br />

la maternelle à la moitié de l’école secondaire. Nos professeurs<br />

nous avaient bien enseigné que Jésus était le Fils de Dieu, qu’il<br />

était mort sur la croix et qu’il était ressuscité. Ils nous avaient<br />

expliqué que nous étions tous des pécheurs et que nous avions<br />

besoin de pardon. C’était d’ailleurs pour cette raison que nous<br />

devions assister à la messe du Mercredi des Cendres, qui<br />

marquait l’entrée dans le Carême. Nous devions tous passer à<br />

la confession et ensuite, nous nous avancions pour recevoir le<br />

signe de croix en cendre sur le front.<br />

Je rentrais toujours dans le confessionnal avec la peur au<br />

ventre. Je connaissais les bêtises que j’avais faites et je me<br />

demandais toujours si cela allait m’attirer des ennuis de les<br />

prononcer à voix haute. J’avais honte de les avouer à quelqu’un.<br />

Cependant, je ressentais un vrai soulagement quand je sortais<br />

de la petite cabine. Un soulagement mêlé du vague espoir que<br />

cette fois-ci, j’arriverais à faire mieux. Je m’efforcerais d’être<br />

plus gentille avec les gens autour de moi, de leur parler mieux.<br />

Je ferais des efforts pour ne plus rater la messe et pour devenir<br />

une meilleure personne en général. J’aimerais pouvoir vous<br />

dire que mes efforts ont eu l’effet espéré. Mais la réalité, c’est<br />

qu’avant même que les cendres se soient effacées de mon front,<br />

soulagement et espoir m’avaient déjà abandonnée. Un gros mot<br />

m’échappait, une dispute commençait et je me résignais à me<br />

dire que c’était juste ma nature, que je n’étais pas quelqu’un de<br />

bien et que Dieu devait être bien déçu par moi. La vie reprenait<br />

son cours normal jusqu’au prochain Carême et l’histoire se<br />

répétait inlassablement alors que j’essayais de m’accrocher un<br />

peu plus longtemps au soulagement et à l’espoir qui suivaient<br />

ma confession. Je me disais toujours : Je sais que je n’y arriverai<br />

pas mais peut-être que cette fois-ci, je tiendrai plus longtemps.<br />

Ce n’est que des années plus tard que j’ai découvert que Jésus<br />

était mort pour que je puisse avoir une relation avec lui. Je<br />

lui ai alors donné mon cœur et cela a marqué le début d’un<br />

cheminement pour comprendre qui est véritablement Jésus<br />

et ce qu’il attend de moi. J’aimerais tellement pouvoir vous<br />

dire que mes luttes pour être une bonne personne ont disparu<br />

ou que je vis depuis en parfaite harmonie spirituelle avec le<br />

Seigneur. Mais ce n’est pas le cas et je suis à peu près certaine<br />

que personne d’autre ne pourrait affirmer de telles choses.<br />

Une part importante de cette relation avec Jésus a consisté<br />

à découvrir la profondeur de sa grâce et de sa miséricorde<br />

envers moi. Je me rappelle encore de ce jour où nous chantions<br />

cet hymne Amazing Grace (« Grâce étonnante »). J’avais soudain<br />

été frappée par le fait que ce n’était pas un chant à propos d’une<br />

sainte nommée Grâce ! Cela vous parait surement évident et<br />

plutôt drôle, mais ayant grandi dans un environnement ou le<br />

prénom Grâce était très courant et où les saints sont tenus en<br />

haute estime, j’avais innocemment conclu qu’Amazing Grace<br />

parlait d’une femme merveilleuse qui aidait les perdus. Quand<br />

j’ai réalisé que ce chant fait référence à Dieu et au salut qu’il m’a<br />

accordé alors que je ne le méritais pas, je me suis mise à pleurer<br />

de reconnaissance.<br />

Grâce étonnante, au son si doux,<br />

qui sauva le misérable que j’étais ;<br />

J’étais perdu, mais je suis retrouvé,<br />

j’étais aveugle, maintenant je vois.<br />

C’est la grâce qui m’a enseigné la crainte,<br />

et la grâce a soulagé mes craintes.<br />

Combien précieuse cette grâce m’est apparue<br />

à l’heure où pour la première fois j’ai cru.<br />

20 FOCUSFAMILLE.CA


Pendant des années, j’ai entièrement évité tout ce qui<br />

concernait le Carême. Je continuais à l’associer avec<br />

un sentiment d’échec et de condamnation. Je voulais me<br />

libérer complètement de cette pensée que je ne serais jamais<br />

assez bien pour Dieu. Je savais que la sanctification était un<br />

processus continu. Je croyais dans la Parole de Dieu qui dit :<br />

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les<br />

choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont<br />

devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17) et « celui qui a<br />

commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à<br />

son terme » (Philippiens 2.6). En parallèle, je comprenais aussi<br />

de manière très personnelle les luttes dont parle l’apôtre Paul<br />

en Romains 7, sur le fait de faire ce que je ne veux pas et de<br />

ne pas faire ce que je veux. Ma lutte contre le péché était bien<br />

réelle. Il m’arrivait souvent d’avoir le sentiment de faire un pas<br />

en avant et deux pas en arrière. Et ça m’arrive encore.<br />

Il y a quelques années pourtant, je me suis surprise à sentir<br />

monter en moi le désir de préparer spirituellement et plus en<br />

profondeur l’arrivée de Pâques. Je voulais passer plus de temps<br />

à méditer le coût de mon salut pour Jésus. Vous l’aurez deviné,<br />

cela m’a conduite à réévaluer ma vision du Carême. Je n’avais<br />

jamais complètement compris ma résistance au Carême jusqu’à<br />

ce que lise une phrase d’Ann Voskamp qui a complètement<br />

fait du sens pour moi : « Le but du Carême n’est pas de nous<br />

rendre acceptables aux yeux du Sauveur, mais de faire prendre<br />

conscience à chacun la raison pour laquelle nous avons besoin<br />

d’un Sauveur. »<br />

Par le passé, j’avais eu l’impression que pendant le Carême,<br />

je devais travailler dur à me rendre meilleure. Maintenant, je<br />

comprends que le Carême me montre simplement que je ne suis<br />

pas meilleure, mais que Jésus lui, l’est ! Quel poids en moins sur<br />

mes épaules ! J’ai enfin compris ! Alors, en préparant mon cœur<br />

à fêter Pâques, j’accepte de recevoir le don de quelque chose que<br />

je ne pourrai pas accomplir moi-même.<br />

Pauline Doerksen et son mari, Sam, sont les directeurs du programme<br />

Kerith Retreats, un centre de retraite de <strong>Focus</strong> on the Family au Manitoba,<br />

Canada.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation<br />

autorisée.<br />

le but du carême n’est pas<br />

de nous rendre acceptables aux<br />

yeux du sauveur, mais de faire<br />

prendre conscience à chacun<br />

la raison pour laquelle nous<br />

avons besoin d’un sauveur.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

21


13 RAISONS<br />

de choisir la vie<br />

OUVRIR LE DIALOGUE SUR LE SUICIDE AVEC VOS ADOLESCENTS<br />

— par daniel huerta —<br />

22 FOCUSFAMILLE.CA


Il n’y a pas que les ados qui parlent de<br />

la série Netflix « Treize raisons » (13<br />

Reasons Why) qui en est maintenant à<br />

sa deuxième saison. Les parents aussi se<br />

montrent curieux concernant l’histoire<br />

de la jeune Hannah Baker et de sa<br />

spirale infernale vers le suicide. « Quel<br />

message cette série envoie-t-elle aux<br />

adolescents ? » se demandent certains.<br />

« Y fait-on vraiment l’éloge du suicide,<br />

comme on l’entend parfois ? »<br />

En tant que parent et thérapeute familial,<br />

j’ai été perturbé par les représentations<br />

très graphiques du suicide, du viol et des<br />

scènes d’intimidation présentes dans cette<br />

série. Je ne suis pas non plus en accord<br />

avec le fondement sur lequel elle s’appuie,<br />

selon lequel la tragique histoire d’Hannah<br />

est le résultat direct des actions négatives<br />

de ceux qui l’entourent. C’est une<br />

simplification grotesque d’un problème<br />

sérieux. La maladie mentale et la<br />

dépression n’y sont jamais mentionnées.<br />

L’histoire ne parle pas de toute l’aide qui<br />

est disponible pour les adolescents faisant<br />

réellement face à la dépression. On n’y<br />

trouve pas non plus la notion d’espoir ou<br />

l’idée que l’on peut s’en sortir, surtout en<br />

demandant de l’aide.<br />

Bien que je ne recommande pas<br />

cette série, je pense qu’il est important<br />

d’outiller les parents pour discuter<br />

honnêtement et ouvertement avec<br />

leurs ados des inquiétantes difficultés<br />

qui y sont décrites. Bien plus, nos jeunes<br />

doivent savoir qu’il y a toujours de l’espoir<br />

et des personnes qui sont là pour les aider.<br />

Voici treize messages que tout adolescent<br />

devrait entendre :<br />

1<br />

Tu as ta place<br />

parmi nous<br />

Les ados ont besoin de comprendre qu’ils<br />

sont irremplaçables dans leur famille et<br />

dans leur communauté. Leurs parents<br />

et frères et sœurs les aiment et sont<br />

heureux qu’ils fassent partie de leur<br />

vie. Ils doivent aussi savoir qu’ils sont<br />

des membres importants de leur église,<br />

qu’ils font partie de la grande famille<br />

de Dieu.<br />

2<br />

Tu es précieux<br />

Nous devons aider nos ados à se voir tels<br />

que Dieu les voit : comme des personnes<br />

précieuses car créées spécifiquement<br />

par lui. La Bible nous enseigne que nous<br />

sommes le chef-d’œuvre de Dieu, « son<br />

ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ<br />

pour de bonnes œuvres » (Éphésiens 2.10).<br />

Dieu a fait de votre ado une « créature<br />

merveilleuse » (Psaume 139.14).<br />

3<br />

Tu as un don<br />

Quel plaisir de voir un adolescent<br />

découvrir pour la première fois ses<br />

talents ! Quelque chose pour lequel il est<br />

doué, un talent inné ou bien acquis par<br />

le fruit de son travail. Cela lui donne une<br />

vision de son potentiel, un aperçu de la<br />

direction que sa vie pourrait prendre plus<br />

tard. En tant que parents, nous sommes<br />

aux premiers rangs pour accompagner<br />

nos enfants dans la découverte de leurs<br />

dons. Nous avons l’opportunité précieuse<br />

de les encourager à s’avancer avec<br />

confiance et compétence dans ce qui les<br />

rend uniques au monde.<br />

4<br />

La vie peut changer<br />

à tout moment<br />

Nos jeunes doivent comprendre que la<br />

vie est un peu comme des montagnes<br />

russes, c’est-à-dire remplie de hauts et<br />

de bas. Elle peut changer de direction du<br />

jour au lendemain. Les choses peuvent<br />

s’empirer mais elles peuvent aussi<br />

s’améliorer, bien souvent en fonction<br />

de la manière dont nous réagissons<br />

face aux difficultés. Les enfants ont<br />

besoin d’entendre que la souffrance et<br />

le malheur sont indéniablement des<br />

« bas », mais qu’il y a toujours de l’espoir,<br />

des « hauts ». J’aime cette citation d’un<br />

poète français qui dit : « La vie nous<br />

donne toujours une seconde chance<br />

qui s’appelle demain. » Nos ados ont<br />

besoin de se rappeler que, même dans<br />

les moments les plus sombres, le soleil<br />

finit toujours par se lever.<br />

5<br />

Quand on a le nez<br />

dans les détails, on ne<br />

peut avoir une vision<br />

d’ensemble<br />

Les adolescents ont tendance à être<br />

facilement coincés dans des moments<br />

de vie isolés, tout comme une personne<br />

dans un musée qui se trouverait devant<br />

un immense tableau, mais ne fixerait son<br />

attention que sur les traits de pinceau en<br />

bas à droite. Certes, l’œuvre ne serait pas<br />

ce qu’elle est sans ces coups de pinceau<br />

détaillés. Mais pour l’admirer dans son<br />

ensemble, il est nécessaire de prendre du<br />

recul pour pouvoir considérer le tableau<br />

en entier. Nous pouvons encourager nos<br />

ados à prendre une grande inspiration,<br />

reculer de quelques pas et élargir leur<br />

vision. Il reste encore tellement de toile<br />

vierge à remplir ! Nous devons les aider<br />

à accepter le fait que leur vie sera faite<br />

de nombreux moments de joie et de<br />

souffrance. Ce sont ces moments dans<br />

leur ensemble qui en font une œuvre<br />

grandiose et unique.<br />

6<br />

Ces tempêtes t’aideront<br />

à devenir plus fort<br />

Demandez à votre ado d’imaginer un<br />

arbre bien enraciné. Grâce à l’eau des<br />

premières tempêtes, il grandit et se<br />

renforce. Quand le vent se lève à nouveau,<br />

l’arbre résiste encore mieux, car il a des<br />

racines plus profondes cette fois-ci. C’est<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

23


la même chose pour nous : quand nous<br />

sommes confrontés à des épreuves, cela<br />

nous rend plus forts et nous équipe pour<br />

mieux faire face à la prochaine épreuve.<br />

L’adversité, c’est comme le sport : ça<br />

nous muscle. En tant que parents, nous<br />

pouvons donner à nos enfants des<br />

exemples de personnes qui ont traversé<br />

des épreuves et en sont sorties fortifiées.<br />

D’ailleurs, ceux qui ont eu une enfance<br />

difficile sont souvent plus aptes à faire<br />

face à l’adversité à l’âge adulte.<br />

7<br />

Ton histoire n’est<br />

pas terminée<br />

Tout adolescent qui a des pensées<br />

suicidaires doit réaliser que le suicide<br />

n’est pas une fin naturelle à ce qui devrait<br />

être une histoire plus longue et plus belle.<br />

Il n’y a aucune possibilité de rédemption,<br />

aucune victoire face à l’adversité, aucun<br />

espoir d’un jour nouveau. Le suicide<br />

n’est ni une revanche, ni une vengeance.<br />

Ça ne fait que terminer l’histoire avant la<br />

fin, avant que tout ce qui devait se passer<br />

puisse être écrit. C’est une décision<br />

irréversible.<br />

8<br />

La merveilleuse<br />

histoire de Dieu<br />

n’est pas terminée<br />

« Maudis Dieu, et meurs » a conseillé<br />

la femme de Job à son mari face aux<br />

souffrances, aux deuils et à la maladie<br />

qu’il vivait. S’il avait suivi ce conseil, il<br />

aurait raté toutes les bénédictions que<br />

Dieu avait en réserve pour lui, sans<br />

compter une rencontre incroyable et<br />

unique avec le Créateur de l’univers.<br />

L’œuvre de Dieu dans la vie de Job allait<br />

tellement plus loin que de rester assis<br />

au milieu des cendres. Aidons nos ados<br />

à voir que l’histoire de Dieu s’écrit dans<br />

une dimension qui dépasse les moments<br />

sombres de notre existence. Il n’en<br />

a pas fini avec nous. « Après que vous<br />

aurez souffert un peu de temps, il vous<br />

rétablira lui-même, vous affermira, vous<br />

fortifiera, vous rendra inébranlables. »<br />

(1 Pierre 5.10)<br />

9<br />

Dieu se soucie de<br />

ta souffrance<br />

De nombreux adolescents qui traversent<br />

des moments d’épreuve se retournent<br />

contre Dieu : « Si Dieu m’aimait vraiment,<br />

pourquoi permet-il toute cette souffrance<br />

dans ma vie ? » Nous pouvons expliquer<br />

à nos enfants que Dieu promet de<br />

nous guider et de nous fortifier dans<br />

l’adversité, mais qu’il ne nous l’évite<br />

pas toujours. Même s’il ne nous protège<br />

pas de toutes les épreuves de la vie, il<br />

nous aime et « Il nous réconforte dans<br />

toutes nos détresses. » (2 Corinthiens 1.4)<br />

Combien ces paroles sont rassurantes :<br />

« Tu garderas dans une paix parfaite<br />

l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se<br />

confie en toi. » (Ésaïe 26.3) En qui se<br />

confie votre enfant ? Aidez-le à trouver<br />

une véritable paix pour son esprit en<br />

se confiant en Dieu, même si cela ne lui<br />

évite pas les moments difficiles.<br />

10<br />

Ta présence fait<br />

une différence<br />

J’ai rencontré plusieurs ados qui me<br />

disaient qu’ils avaient le sentiment<br />

que personne ne faisait attention à<br />

eux. Ils doutent du fait qu’on remarque<br />

leur absence s’ils disparaissaient de la<br />

surface de la terre. Parfois, les jeunes<br />

ont simplement besoin que quelqu’un<br />

les voie et les entende. Vous savez que<br />

vous avez une relation spéciale avec un<br />

adolescent quand il se sent suffisamment<br />

en sécurité pour s’ouvrir à vous. En tant<br />

que parent, écouter sans jugement<br />

nous aide à mieux comprendre ce qui<br />

se passe dans la vie de notre enfant. Il<br />

ne s’agit pas simplement d’une écoute<br />

passive. Une vraie écoute a le pouvoir<br />

de valider l’autre dans ses émotions et<br />

ses expériences.<br />

11<br />

La réalité dépasse<br />

ta perception<br />

Il nous arrive à tous de mal percevoir<br />

les choses, d’interpréter négativement<br />

des événements ou les actions des<br />

autres. Cela est d’autant plus vrai chez<br />

les ados car leur cerveau n’est pas<br />

encore complètement développé. Leur<br />

perception des choses peut être ternie<br />

par leurs émotions, leurs sensations ou<br />

une imagination débordante qui leur font<br />

croire que le monde entier les déteste<br />

ou leur en veut. Ils peuvent se sentir<br />

rejetés quand beaucoup d’émotions<br />

viennent obscurcir leur jugement ou<br />

qu’ils manquent de recul sur la situation.<br />

24 FOCUSFAMILLE.CA


Notre cerveau traite le rejet de la même<br />

manière que la douleur physique, ce qui<br />

veut dire que cela fait réellement mal<br />

de se sentir rejeté. Aidez votre ado à<br />

prendre conscience de ses perceptions<br />

et de ses émotions et à identifier les<br />

moments où sa pensée est faussée, pour<br />

qu’il puisse réfléchir de manière plus<br />

posée et réaliste à sa situation.<br />

12<br />

Tu peux être<br />

une lumière<br />

Ce que les ados se disent et se font les<br />

uns aux autres compte beaucoup pour<br />

eux. C’est d’ailleurs le seul message<br />

intéressant de la série « Treize raisons ».<br />

Nous pouvons aider nos adolescents à<br />

repérer l’impact négatif ou positif qu’ils<br />

ont sur les autres. J’encourage mes<br />

enfants à être de ceux qui remarquent,<br />

qui construisent ou qui encouragent ; à<br />

regarder autour d’eux ; à bâtir des ponts<br />

et créer des liens. Je les exhorte à aller<br />

voir celui qui mange tout seul, qui n’a pas<br />

de binôme en sciences ou qui a besoin<br />

d’être encouragé. Élevons des enfants<br />

sensibles à ceux qui sont en difficulté<br />

autour d’eux.<br />

13<br />

Il y a de l’aide<br />

disponible et il est<br />

possible d’aller mieux<br />

L’un des points particulièrement<br />

frustrants au sujet de « Treize raisons »<br />

est l’absence quasi totale de mention<br />

des réels problèmes de santé mentale<br />

qui sont en jeu dans le suicide des<br />

adolescents. La vie d’Hannah semble<br />

être une concentration de toutes les<br />

difficultés que peut rencontrer un ado,<br />

sans la moindre mention de l’aide qui<br />

existe et de la possibilité de surmonter<br />

ces difficultés. Nous ne devons pas laisser<br />

nos enfants isolés dans leurs souffrances.<br />

Nous sommes les premiers à pouvoir<br />

repérer les signes quand ça ne va pas et<br />

les appels au secours silencieux. Nous<br />

pouvons les mettre en lien avec des<br />

professionnels si cela s’avère nécessaire.<br />

Personne ne devrait avoir à traverser de<br />

telles épreuves seul. De l’aide existe et on<br />

peut s’en sortir.<br />

Daniel Huerta est le vice-président du<br />

département Jeunesse et Éducation de <strong>Focus</strong> on<br />

the Family.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés.<br />

Utilisation autorisée.<br />

OÙ TROUVER<br />

DE L’AIDE POUR<br />

VOUS, OU POUR<br />

VOTRE ENFANT<br />

jeunesse j’écoute<br />

Téléphone : 1 800 668-6868<br />

Ou envoie PARLER au 686868 pour<br />

de l’aide en direct et des conseils<br />

JeunessejEcoute.ca<br />

association canadienne<br />

pour la prévention<br />

du suicide (acps)<br />

RDV sur SuicidePrevention.ca<br />

pour trouver un centre de crise<br />

ouvert 24h/24 près de chez vous<br />

services de crises<br />

du canada<br />

Téléphone : 1 833 456-4566<br />

(24h/24, 7j/7)<br />

Ou envoie un SMS au 45645<br />

Chat en direct possible sur<br />

CrisisServicesCanada.ca/fr<br />

association québécoise<br />

de prévention du suicide<br />

1 866 APPELLE (1 866 277-3553)<br />

Découvrez notre guide parental<br />

gratuit de la série « Treize raisons »<br />

Les jeunes autour de nous regardent une série Netflix centrée<br />

sur le suicide, le viol ou l’intimidation. Ce guide est spécialement<br />

conçu pour vous aider à :<br />

• Déchiffrer les messages transmis dans cette série<br />

• Aborder ces sujets délicats avec vos ados, qu’ils soient<br />

directement concernés ou pas<br />

• Équiper vos enfants à être des soutiens autour d’eux<br />

UN GUIDE PARENTAL POUR DÉCHIFFRER LA SÉRIE<br />

Treize raisons<br />

Nos adolescents regardent une série Netflix mettant en scène<br />

des lycéens dont le quotidien est marqué par le suicide,<br />

l’intimidation et le viol. Ce guide est conçu pour vous aider à<br />

aborder ces sujets délicats avec vos ados de manière ouverte<br />

et honnête, en vous basant sur les valeurs chrétiennes.<br />

RESSOURCE<br />

PARENTALE<br />

AGES : 9 à 18<br />

SUJET:<br />

SUICIDE<br />

rendez-vous sur notre site<br />

focusfamille.ca/guide13raisons pour<br />

télécharger ce pdf gratuitement !<br />

I


PROMESSES DE LA BIBLE<br />

D’où me viendra l’espérance ?<br />

Vous est-il déjà arrivé de penser qu’une situation était sans issue ? La parole de Dieu regorge de promesses<br />

auxquelles s’accrocher pour combattre le désespoir. Nous vous en avons sélectionné quelques-unes, que nous vous<br />

encourageons à lire et à relire. N’hésitez pas à vous les approprier, à les proclamer comme étant vôtres et à chasser<br />

ainsi le nuage de désespoir lorsqu’il arrive.<br />

« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants,<br />

pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et mœlles. » (Hébreux 4.12)<br />

2 Corinthiens 4.8-9<br />

« Nous sommes pressés de toute manière, mais<br />

non réduits à l’extrémité ; dans la détresse,<br />

mais non dans le désespoir ; persécutés, mais<br />

non abandonnés ; abattus, mais non perdus. »<br />

Lamentations 3.21-23<br />

« Voici ce que je veux repasser en mon cœur, ce<br />

qui me donnera de l’espérance. Les bontés de<br />

l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions<br />

ne sont pas à leur terme ; elles se renouvellent<br />

chaque matin. Oh ! Que ta fidélité est grande ! »<br />

Psaume 40.2-3<br />

« J’avais mis en l’Éternel mon espérance ; et<br />

il s’est incliné vers moi, il a écouté mes cris. Il<br />

m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de<br />

la boue ; et il a dressé mes pieds sur le roc, il a<br />

affermi mes pas. »<br />

Psaume 16.10-11a<br />

« Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des<br />

morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé<br />

voie la corruption. Tu me feras connaître le sentier<br />

de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face. »<br />

Romains 12.12<br />

« Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients<br />

dans la tribulation. Persévérez dans la prière. »<br />

Psaume 23.1b-3a<br />

« L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de<br />

rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages,<br />

il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure<br />

mon âme. »<br />

Psaume 31.8-9<br />

« Je serai par ta grâce dans l’allégresse et dans la<br />

joie ; car tu vois ma misère, tu sais les angoisses<br />

de mon âme, et tu ne me livreras pas aux mains<br />

de l’ennemi, tu mettras mes pieds au large. »<br />

Ésaïe 40.31<br />

« Mais ceux qui se confient en l’Éternel<br />

renouvellent leur force. Ils prennent le vol<br />

comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent<br />

point, ils marchent, et ne se fatiguent point. »<br />

Psaume 34.18-20<br />

« Quand les justes crient, l’Éternel entend, et il<br />

les délivre de toutes leurs détresses ; l’Éternel<br />

est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il<br />

sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. Le<br />

malheur atteint souvent le juste, mais l’Éternel<br />

l’en délivre toujours. »<br />

Jérémie 31.3b<br />

« Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi<br />

je te conserve ma bonté. »<br />

26 FOCUSFAMILLE.CA


QUE SIGNIFIE VRAIMENT CETTE PROMESSE DE DIEU ?<br />

par subby szterszky<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

27


Il y a des années de cela, quand je suis devenu chrétien, un<br />

jeune couple de mon église m’a pris sous son aile. J’étais<br />

reconnaissant pour leur amitié, leurs encouragements et les<br />

réponses qu’ils apportaient à mes innombrables questions.<br />

Un jour, nous parlions de nos rêves et espoirs déçus, ce à quoi<br />

la femme a répondu en citant le Psaume 37.4 : « [L’Éternel] te<br />

donnera ce que ton cœur désire. » Le sous-entendu était qu’en<br />

tant que chrétien, je pouvais m’attendre à ce que Dieu me donne<br />

tout ce que je voulais, pour peu que je le lui demande.<br />

À l’époque, la Bible était encore terra incognita pour moi. Je<br />

me souviens cependant avoir pensé au verset 14 de 1 Jean 5, où<br />

l’auteur insiste sur la nécessité de demander selon la volonté de<br />

Dieu. À ma grande surprise, mon amie essuya cette notion du<br />

revers de la main en répondant que la plupart du temps, il nous<br />

était impossible de connaitre la volonté de Dieu.<br />

Nous aurions tous les deux pu être grandement éclairés si<br />

nous avions connu la règle principale en matière de lecture<br />

de la Bible (ou de n’importe quel autre texte) : le contexte<br />

avant tout.<br />

LA PROMESSE DE DIEU<br />

DANS SON CONTEXTE<br />

Parfois, c’est aussi simple que de lire la phrase en entier,<br />

plutôt que d’en extraire une partie pour créer une expression<br />

théologique toute faite. Le verset 4 du Psaume 37 dans son<br />

intégralité dit : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce<br />

que ton cœur désire. »<br />

Quand on lit toute la phrase, ce verset devient bien plus<br />

précis. Il ne s’agit pas d’une carte blanche selon laquelle Dieu<br />

s’engage à nous fournir tout ce qui pourrait nous passer par la<br />

tête : des richesses, un meilleur travail, une belle maison, des<br />

vacances extraordinaires. On n’est pas dans l’évangile selon<br />

Janis Joplin qui chantait en 1970 : « Oh Seigneur, achète-moi<br />

une Mercedes Benz. Tous mes amis roulent en Porsche, il faut<br />

que je me rattrape. »<br />

On n’y trouve pas non plus la philosophie des films Disney<br />

selon laquelle, si nous suivons notre cœur, il nous guidera<br />

toujours sur le bon chemin. En réalité, Jérémie 17.9 nous<br />

dépeint un tableau bien différent : « Le cœur est tortueux plus<br />

que tout, et il est incurable. Qui peut le connaître ? »<br />

FAIS DE L’ÉTERNEL<br />

TES DÉLICES<br />

La clé pour comprendre le Psaume 37.4 se trouve dans cette<br />

première partie : « Fais de l’Éternel tes délices ». Ce que Dieu<br />

promet à ceux qui font de lui l’objet de leurs désirs, c’est de<br />

combler ce désir.<br />

Il ne s’agit pas d’une tautologie ou d’un truisme vide de<br />

sens, mais de l’une des vérités les plus fondamentales de la<br />

Bible, qu’on retrouve tout au long du livre des Psaumes, et bien<br />

au-delà.<br />

Le Psaume 16 en particulier aborde ce sujet plus en<br />

profondeur. Tout comme le Psaume 37, il contient un verset<br />

qui est souvent enlevé de son contexte et isolé : « Un héritage<br />

délicieux m’est attribué, une belle possession m’est accordée. » On<br />

se sert souvent de ce passage pour exprimer notre gratitude face<br />

aux bénédictions matérielles temporaires que nous recevons.<br />

Bien que cela n’ait rien de condamnable, ce n’est pas le sujet<br />

premier de ce verset.<br />

Dans ce cas-là, et pour ne pas ignorer la structure parallèle<br />

typique à la poésie hébraïque, il nous faut lire les versets 5 et<br />

6 du Psaume 16 ensemble : « Éternel, c’est toi qui es ma part et<br />

la coupe où je bois, c’est toi qui m’assures mon lot. Un héritage<br />

délicieux m’est attribué, une belle possession m’est accordée. »<br />

Là encore, le sens de ce passage devient plus clair quand il est<br />

lu dans un contexte plus large. Le roi David considère son lot<br />

comme étant délicieux et beau, non pas grâce aux bénédictions<br />

matérielles dont il jouit (même si elles sont considérables),<br />

mais parce que Dieu lui-même est le lot de sa vie.<br />

David va encore plus loin : « Je dis à l’Éternel : tu es mon<br />

Seigneur, mon bien, il n’y a rien au-dessus de toi ! […] Tu me<br />

feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies dans<br />

ta présence, un bonheur éternel à ta droite. » (Psaume 16.2,11)<br />

La joie que David ressent en Dieu est complète. Elle surpasse<br />

tous ses autres désirs et s’étend au-delà des limites de cette vie,<br />

jusque dans l’éternité.<br />

Ce thème du désir tourné vers Dieu résonne au-delà du<br />

livre des Psaumes, jusque dans les pages du Nouveau<br />

Testament. Jésus décrit le royaume des cieux comme<br />

un trésor pour lequel quelqu’un donnerait tout ce qu’il<br />

possède (Matthieu 13.44-46). Paul rapporte sa propre<br />

expérience, considérant tout ce qu’il possède comme ne<br />

valant rien comparé à la valeur suprême de connaitre Jésus<br />

(Philippiens 3.7-11). En effet, l’apôtre Paul presse les<br />

croyants de se réjouir en Dieu en tout temps, car cela est la<br />

volonté de Dieu pour nous en Christ (Philippiens 4.4 ; cf.<br />

1 Thessaloniciens 5.16-18).<br />

Alors, même si parfois nous ne connaissons pas la volonté<br />

de Dieu par rapport à une situation spécifique, nous pouvons<br />

être certains d’une chose : si nous demandons à Dieu de faire<br />

grandir notre affection pour lui et de nous donner un cœur qui<br />

se réjouit en lui, notre demande va dans le sens de sa volonté et<br />

il y répondra. Si nous faisons de lui le désir le plus profond de<br />

notre cœur, il comblera sans faute ce désir.<br />

28 FOCUSFAMILLE.CA


LE VRAI BONHEUR NE SE<br />

TROUVE QU’EN DIEU<br />

Il existe un danger réel et très actuel dans nos cultures aisées :<br />

celui de faire des idoles des cadeaux que Dieu nous offre et<br />

d’adorer la création plutôt que le Créateur. Nos prédécesseurs<br />

l’avaient fait avec des images d’hommes, d’animaux ou de<br />

créatures célestes. À notre époque, le risque est plutôt de mettre<br />

sur un piédestal la richesse, l’ambition, le confort ou les loisirs.<br />

Nous finissons ainsi par voir Dieu comme un moyen vers leur<br />

obtention plutôt que comme une fin en soi. Nous voulons ce que<br />

Dieu a à nous offrir plutôt que Dieu lui-même.<br />

C’est pourtant peine perdue. Comme l’a observé C.S. Lewis :<br />

« Dieu ne peut pas nous donner la paix et le bonheur en dehors<br />

de lui, parce que ces choses sont en lui. Ce n’est tout simplement<br />

pas possible. »<br />

Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils trouvent leur joie<br />

et leur épanouissement en lui. Tout autre plaisir ne trouve sa<br />

juste place qu’englobé dans cette joie première en Dieu. Comme<br />

l’écrit Paul : « Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez<br />

ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. »<br />

(1 Corinthiens 10.31)<br />

Bien que ce plan ait été corrompu par la chute de l’homme,<br />

il a été restauré par la Croix de Jésus-Christ. Plus que le simple<br />

pardon des péchés et la délivrance de l’enfer, la Croix nous<br />

assure la vie éternelle, ce que Jésus définit comme le fait de<br />

connaitre le seul vrai Dieu et son Fils qu’il a envoyé (Jean 17.3).<br />

Ou, pour reprendre les mots du psalmiste : « Qui d’autre ai-je<br />

au ciel ? Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi. Mon corps et<br />

mon cœur peuvent s’épuiser, Dieu sera toujours le rocher de mon<br />

cœur et ma bonne part. » (Psaume 73.25-26)<br />

Subby Szterszky est le rédacteur de la rubrique Foi et Culture chez <strong>Focus</strong><br />

on the Family Canada.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation<br />

autorisée.<br />

ieu a créé les êtres humains pour qu’ils<br />

trouvent leur joie et leur épanouissement en<br />

lui. Tout autre plaisir ne trouve sa juste place<br />

qu’englobé dans cette joie première en Dieu.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

29


sa vie<br />

DES ASTUCES POUR VIVRE UN MARIAGE<br />

RICHE ET EXCITANT AU QUOTIDIEN<br />

par ted cunningham<br />

J’aime beaucoup ces publicités pour les sites de rencontres<br />

en ligne, où l’on voit des couples épanouis tourbillonner sur<br />

notre écran. Elles projettent une image de bonheur frais et<br />

excitant. Cependant, avez-vous déjà pensé au mari ou à la<br />

femme désillusionnés qui regardent leur télé en se disant :<br />

Pourquoi mon mariage ne ressemble-t-il pas à ça ? Je n’aurais<br />

jamais ce genre de vie pleine et passionnée dans ma relation.<br />

Contrairement au message si répandu dans notre société,<br />

selon lequel la compatibilité et une certaine alchimie sont<br />

indispensables pour avoir un mariage agréable, je suis convaincu<br />

que ce sont en fait les qualités d’engagement et de caractère<br />

qui sont essentielles. Ma femme Lydie et moi avons remarqué<br />

qu’un mariage passionnant et plein d’amour est davantage dû<br />

aux décisions que nous prenons au quotidien qu’à ce que nous<br />

avons en commun.<br />

Nous sommes en fait extrêmement différents, elle et moi. Pour<br />

moi, faire des économies veut dire avoir de l’argent sur le compte<br />

en banque alors que pour elle, elle fait des économies entre le<br />

prix normal et le prix en soldes d’un article. J’aime dormir avec<br />

une température de 23°C dans la chambre, alors qu’elle préfère<br />

20°C. Nous avons des personnalités complètement opposées,<br />

tant en choix de programmes télé qu’en préférences alimentaires.<br />

Être en diapason n’est donc plus du tout notre objectif. Essayer<br />

de nous changer l’un l’autre ne nous intéresse plus non plus.<br />

30 FOCUSFAMILLE.CA


Notre but n’est pas d’être parfaitement en accord sur tout. Au<br />

lieu de cela, nous avons fait le choix conscient de profiter chaque<br />

jour de notre vie commune et ce, jusqu’à la fin de notre temps sur<br />

terre. Vous aussi, vous pouvez décider de jouir de votre vie tout<br />

comme de votre mariage, quels que soient les nombreux défis<br />

auxquels vous faites face.<br />

Dans le Psaume 90.10, Moïse nous rappelle que la vie est<br />

usante : « La durée de notre vie s’élève à 70 ans, et pour les plus<br />

robustes à 80 ans, mais l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine<br />

et misère, car le temps passe vite et nous nous envolons. » Peu<br />

importe l’argent que nous gagnons, nous n’en aurons jamais<br />

suffisamment pour échapper à cette réalité. Cependant, face à<br />

cette routine du quotidien, Salomon nous encourage : « Jouis<br />

de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la<br />

vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes<br />

jours de vanité ; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine<br />

que tu te donnes sous le soleil. » (Ecclésiaste 9.9)<br />

Un mariage rempli de joie et d’amour n’a rien d’immature<br />

ou de superficiel. Il faut y travailler dur et aller au-delà de ce<br />

qui serait le simple minimum pour rester ensemble. Il y a<br />

dix-sept ans de cela, Lydie et moi avions pris la décision<br />

commune que le divorce ne serait jamais une option pour nous.<br />

Le choix de jouir de notre vie conjugale procède de la même<br />

démarche. Nous prenons d’abord une décision ferme, puis nous<br />

agissons en fonction de cette décision.<br />

faites le choix de jouir l’un de l’autre<br />

Je fais de gros efforts pour faire rire Lydie. Parfois, le matin, en<br />

me préparant, je lui fais un petit défilé de mode improvisé pour<br />

lui présenter mes différents choix de tenues. Avoir du caractère<br />

et être un adulte responsable ne signifient pas être sérieux<br />

en permanence. Vous n’êtes pas non plus obligés d’être des<br />

comédiens pour vous amuser ensemble. Pour mettre en place<br />

une culture de rire et de joie dans votre mariage, commencez<br />

par des petites choses. Ma femme et moi, nous nous sommes<br />

engagés à nous relaxer et à nous amuser ensemble au moins 15<br />

à 20 minutes par jour.<br />

faites le choix d’éviter la routine<br />

Identifiez les domaines de votre vie où vous êtes coincés dans<br />

une routine. Quand on s’enlise dans son mariage ou dans<br />

sa vie, on a tendance à vite accuser son conjoint d’être la<br />

source du problème. On commence à remettre en question<br />

sa « compatibilité », à fermer son cœur et à finir par douter<br />

de l’avenir de son couple. Le train-train quotidien peut créer<br />

un creux dans votre intimité, dans la joie que vous tirez de<br />

votre vie commune. Cependant, vous n’êtes pas obligés de<br />

laisser les responsabilités prendre le dessus sur la passion et la<br />

créativité. Vous pouvez lutter contre la routine en établissant<br />

une nouvelle soirée de sortie hebdomadaire ou mensuelle.<br />

Au lieu du typique diner ou séance de ciné, essayez des idées<br />

nouvelles comme d’aller faire du patin (à glace ou à roulette),<br />

une sortie kayak, une randonnée, ou une balade en tandem.<br />

Organisez des vacances à la maison sans les enfants. Préparezvous<br />

un repas gastronomique pour deux. Quel que soit votre<br />

choix de sortie, faites-en une expérience nouvelle qui vous<br />

donne le temps de rêver, de jouer et de rire ensemble.<br />

faites le choix de voir le positif chez<br />

votre conjoint<br />

J’appelle cela « rechercher les pépites ». Dans les mines d’or,<br />

les mineurs font des forages d’essai : ils creusent le sol et<br />

fouillent la terre dans l’espoir de trouver de l’or. Même s’il n’y a<br />

aucune garantie, ils travaillent dur pour atteindre un résultat<br />

qui pourrait s’avérer très précieux.<br />

Lydie et moi, nous voulons être comme ces mineurs dans<br />

notre relation. L’année dernière, nous avons commencé une<br />

fouille sérieuse pour déceler ce que nous apprécions chez<br />

l’autre. Nous écrivons les pépites que nous dénichons sur une<br />

liste appelée « Ce que j’aime chez toi ».<br />

dans ma liste pour elle, on trouve :<br />

1. J’aime ton caractère passionné du « tout ou rien ».<br />

2. J’aime ton mépris des indications routières.<br />

3. J’aime ta spontanéité.<br />

dans la liste de lydie pour moi on peut lire :<br />

1. J’aime que tu te préoccupes de mon confort.<br />

2. J’aime ton aptitude à gérer nos impôts.<br />

3. J’aime ton humour lourdingue.<br />

Chaque fois qu’une frustration ou un désaccord viennent<br />

se mettre entre nous, nous prenons le temps de creuser à<br />

la recherche de nouvelles pépites pour notre liste. Nous les<br />

relisons régulièrement pour nous rappeler combien l’autre<br />

nous est précieux. Nous ne pouvons pas contrôler les<br />

circonstances de la vie, mais nous pouvons faire le choix de<br />

construire un mariage rempli de rire et d’amour quelle que soit<br />

notre situation.<br />

Ted Cunningham est pasteur et auteur du livre Fun Loving You.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

31


M Comment M<br />

nos faiblesses<br />

S<br />

peuvent devenir<br />

les bases<br />

d’un mariage<br />

M solide M<br />

S<br />

OU COMMENT UNE TRADITION EUROPÉENNE A RÉVÉLÉ UN SECRET<br />

PRÉCIEUX ET CONTRE-INTUITIF POUR UN MARIAGE HEUREUX<br />

– par cyndi s. schatzman –<br />

Le jour du mariage de Patricia et Guillaume approchant,<br />

leurs amis et collègues missionnaires d’Estonie ont décidé<br />

d’organiser une petite fête en leur honneur. Au grand bonheur<br />

du jeune couple, c’est à ce moment-là qu’ils ont découvert<br />

certaines clés d’un mariage réussi, cachées dans les traditions<br />

venues d’Europe de l’Est.<br />

Pour commencer, ils ont mis le couple au défi de réaliser<br />

certaines tâches, pour prouver qu’ils étaient dignes de se marier.<br />

Guillaume devait planter un clou dans une planche pour montrer<br />

qu’il était un mari bricoleur qui saurait prendre soin de sa<br />

famille ; Patricia devait découper une chaussette en deux et la<br />

recoudre pour faire la preuve de ses talents de ménagère. Ces<br />

qualités étaient considérées dans la culture estonienne comme<br />

des aptitudes de base primordiales à leur avenir commun.<br />

Dans la série de défis suivante, ils ont découvert que la force<br />

de leur relation pouvait aussi se trouver dans leurs faiblesses<br />

respectives.<br />

Ainsi, on a bandé les yeux de Guillaume et on lui a demandé<br />

de retrouver sa bien-aimée parmi une dizaine de jeunes femmes,<br />

pour voir s’il connaissait suffisamment bien sa fiancée. Comment<br />

devait-il s’y prendre ? En ne touchant que leur index. À son tour,<br />

Patricia, les yeux également bandés, devait reconnaitre son mari<br />

parmi un groupe d’hommes au son de leur sifflement.<br />

Guillaume et Patricia ont tous les deux réussi leur épreuve.<br />

Des indices de l’ordre de l’intime<br />

Guillaume a révélé comment il avait reconnu la main de<br />

Patricia : un peu plus tôt, elle s’était plainte d’une verrue sur<br />

son doigt. Ce n’étaient pas ses ongles parfaitement manucurés<br />

qui ont guidé son futur mari à la reconnaitre ; c’était une verrue<br />

disgracieuse.<br />

Patricia a compris qu’il s’agissait de Guillaume en l’écoutant<br />

siffler, parce qu’elle savait que ce n’était pas son point fort.<br />

Alors que les autres hommes avaient produit un sifflement<br />

harmonieux, celui de Guillaume était crachotant.<br />

La verrue et le sifflement misérable sont devenus les bases<br />

d’un mariage merveilleux qui dure maintenant depuis huit<br />

ans. Connaitre son conjoint, c’est connaitre aussi ses faiblesses.<br />

Ma question est donc la suivante : comment réagissons-nous<br />

quand l’un souffre de verrues informes ou que l’autre ne sait<br />

32 FOCUSFAMILLE.CA


pas siffler correctement ? Notre réaction face aux faiblesses<br />

de l’autre peut rendre notre mariage meilleur ou bien<br />

contribuer à l’empirer.<br />

Une verrue douloureuse<br />

Tous les couples commencent leur chemin ensemble avec<br />

des blessures venues de leur passé. Si votre époux semble se<br />

renfermer ou réagir de façon excessive à une situation, ça<br />

peut être le signe d’une telle blessure. La guérison commence<br />

par la communication et parfois, cela passe aussi par l’aide de<br />

thérapeutes professionnels. Le but est de se débarrasser – ou du<br />

moins de réduire – cette verrue douloureuse à travers l’amour,<br />

la douceur et l’acceptation de l’autre.<br />

Au début de mon mariage, ni mon mari ni moi n’arrivions<br />

à comprendre pourquoi je devenais systématiquement triste<br />

à une certaine période de l’année. Par la prière, la lecture de<br />

la Bible, nos longues discussions et mon exploration du passé,<br />

nous avons découvert un domaine de ma vie où il restait de la<br />

souffrance non traitée.<br />

Un sifflement ridicule<br />

Il est important de se poser la question : Pourquoi cette<br />

faiblesse me dérange-t-elle réellement ? La réponse<br />

peut être que vous attendez de votre conjoint qu’il comble<br />

certains de vos besoins ou qu’il vous rassure sur vos propres<br />

insécurités. Si c’est le cas, il faut que vous commenciez à<br />

chercher votre identité et votre sécurité en Dieu, pas en<br />

votre conjoint.<br />

Une autre question à se poser est : Cette faiblesse<br />

peut-elle devenir une force ? Parfois, des faiblesses dans<br />

le domaine des finances, de l’organisation, de la mécanique<br />

ou de l’éducation des enfants peuvent être améliorées en<br />

suivant des cours ou en s’entourant de bons mentors.<br />

Une dernière question est : Peut-on faire abstraction de<br />

ce défaut ? Lisons Éphésiens 4.32 : « Soyez bons et pleins<br />

de compassion les uns envers les autres ; pardonnez-vous<br />

réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ. »<br />

Essayons de suivre l’exemple de Jésus. Les chaussettes qui<br />

trainent et le dentifrice mal rebouché peuvent être des bonnes<br />

occasions de ne pas s’arrêter sur des petits agacements mais de<br />

louer Dieu pour les forces de votre conjoint.<br />

« Servez-vous de vos forces réciproques et protégez-vous<br />

l’un l’autre dans vos faiblesses », nous conseille le thérapeute<br />

de couple Jim A. Talley. « Quand vous faites l’inverse, c’est à<br />

dire exploiter les faiblesses de l’autre et ignorer ses forces, cela<br />

conduit inévitablement à un mariage malheureux. »<br />

Patricia n’a plus sa verrue ; Guillaume siffle toujours comme un<br />

pied. De nouveaux défis se présenteront à eux, mais ils savent<br />

maintenant que leurs faiblesses peuvent devenir des éléments<br />

qui les rapprochent l’un de l’autre.<br />

Cyndi S. Schatzman et son mari, Todd, vivaient à Edmond dans l’Oklahoma<br />

au moment de la publication de cet article.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais dans le magazine <strong>Focus</strong> on the Family d’août 2008.<br />

Servez-vous de vos<br />

forces réciproques<br />

et protégez-vous<br />

l’un l’autre dans<br />

vos faiblesses.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

33


SUGGESTIONS POUR ÊTRE UN TÉMOIN DE DIEU AU TRAVAIL<br />

par lynne thompson<br />

Savez-vous s’il y a des chrétiens qui travaillent dans votre<br />

entreprise ? Et combien sont-ils ? Peut-être ont-ils choisi de<br />

dissimuler leur véritable identité ? Peut-être votre lieu de travail<br />

foisonne-t-il de chrétiens clandestins ? En êtes-vous un ?<br />

Dans Matthieu chapitre cinq, Jésus nous demande de rendre<br />

notre foi visible par tous : « Vous êtes la lumière du monde. Une<br />

ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, et on<br />

n’allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau,<br />

mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont<br />

dans la maison. Que, de la même manière, votre lumière brille<br />

devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et<br />

qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste. »<br />

Pas toujours facile<br />

Est-on réellement sûrs que Jésus parlait aussi de notre lieu de<br />

travail ? Vivre une vie à la fois transparente et vibrante sur son<br />

lieu de travail séculier peut se révéler compliqué. Ce n’est pas<br />

comme si l’on pouvait commencer la journée en invitant nos<br />

collègues à un temps de prière et de méditation, ou en récitant<br />

des versets bibliques à la pause café.<br />

« Une grande partie des outils que nous utilisons à l’église<br />

n’est pas transférable sur un lieu de travail séculier », explique<br />

C. Peter Wagner, auteur de The Church in the Workplace : How<br />

God’s People Can Transform Society1. « Avoir de l’influence au sein<br />

de l’église, ça passe par la spiritualité ; sur notre lieu de travail, ça<br />

passe par le succès. » Wagner nous prévient que, même s’il y a de<br />

nombreuses façons pour un chrétien de se démarquer sur son lieu<br />

de travail, il est important que ce ne soit pas de manière négative.<br />

« Apprenez à trouver le bon équilibre. Il y a un temps pour s’assoir<br />

et regarder le système fonctionner de l’extérieur. Mais il faut aussi<br />

savoir s’adapter avant de pouvoir changer le système. Autrement,<br />

vous ne faites que vous isoler, caché derrière votre écran avec des<br />

versets bibliques collés tout autour de vous. »<br />

Une image superficielle<br />

En se cachant derrière une façade et en refusant d’être<br />

transparents avec leurs collègues, beaucoup de chrétiens se<br />

rendent inabordables et donnent l’impression, sans le vouloir,<br />

qu’ils vivent une vie lisse et parfaite. Peut-être craignent-ils<br />

qu’en partageant leurs difficultés avec leurs collègues, cela ne<br />

démontre un manque de foi. Pourtant, Wagner explique que<br />

c’est le contraire : « Quand vous partagez vos difficultés avec<br />

vos collègues, ils partagent les leurs avec vous plus facilement.<br />

C’est alors que vous gagnez en influence. »<br />

Wagner pense que le mieux est de s’armer d’un état<br />

d’esprit missionnaire au travail. « Nous vivons dans deux<br />

cultures différentes. Les chrétiens doivent se comporter en<br />

missionnaires et apporter leur foi dans une culture qui n’est<br />

pas celle de l’église. Parfois, certains essayent de transférer la<br />

piété de l’église sur leur lieu de travail et ça ne fonctionne pas. »<br />

Se montrer adaptable<br />

S’adapter ne signifie pas compromettre sa foi. Regardez<br />

l’histoire de Daniel, un homme qui a gravi les échelons du<br />

pouvoir tout en gardant son intégrité spirituelle. Wagner<br />

explique que « Daniel a dû s’intégrer à un groupe de devins<br />

et de voyants, dont il a d’ailleurs fini par devenir le leader.<br />

34 FOCUSFAMILLE.CA


Les principes spirituels sur lesquels se basait Daniel étaient<br />

pourtant très différents de ceux des devins babyloniens.<br />

Cependant, quand il a été question de la prière, il a posé une<br />

limite. Là-dessus, il ne pouvait pas faire de concessions. »<br />

Daniel n’est pas le seul à avoir ouvertement vécu sa foi sur<br />

son lieu de travail. Paul s’était lié d’amitié avec Aquilas et<br />

Priscille, ses collègues fabricants de tentes. Par ailleurs, Genèse<br />

39 nous relate l’histoire de Joseph, qui s’était hissé au sommet<br />

de la maison de Potiphar grâce à ses compétences. « L’Éternel<br />

fut avec Joseph et la réussite l’accompagna. Il habitait dans la<br />

maison de son maître égyptien. Son maître vit que l’Éternel<br />

était avec lui et que tout ce qu’il entreprenait, l’Éternel le faisait<br />

réussir entre ses mains, et Joseph trouva grâce aux yeux de son<br />

maître : il l’employa à son service, l’établit responsable de sa<br />

maison et lui confia tous ses biens. »<br />

Potiphar savait très bien que les capacités de Joseph venaient<br />

de Dieu. Selon Wagner, attribuer le mérite à Dieu est essentiel<br />

pour vivre une vie transparente qui peut réellement impacter<br />

votre environnement de travail. « Vous devez éviter de cacher<br />

que vous êtes un disciple de Jésus. Quand vous réussissez, les<br />

autres se demandent s’il y a un lien. Cela force le respect. »<br />

Vivre une vie authentique et transparente signifie laisser<br />

votre relation avec Dieu illuminer partout où vous allez, y<br />

compris au travail. Selon Wagner, « l’église n’est pas le seul<br />

endroit où pratiquer sa foi. Le travail fait partie de notre<br />

ministère, tout autant que de participer au groupe de louange<br />

de votre église. »<br />

Évaluez votre impact sur<br />

votre lieu de travail :<br />

❏<br />

Faites-vous semblant d’aller bien, même quand il y a<br />

des choses qui vous attristent ?<br />

Avez-vous déjà pris le temps de partager une<br />

❏ <br />

préoccupation personnelle avec un collègue ?<br />

Avez-vous déjà parlé ouvertement de l’aide que<br />

❏ <br />

Dieu vous apporte dans les moments difficiles ?<br />

Vos actes au travail reflètent-ils vos principes<br />

❏ <br />

chrétiens ?<br />

Cherchez-vous à atteindre l’excellence, en travaillant<br />

❏ <br />

comme pour Dieu et non pas comme pour les hommes ?<br />

Avez-vous une vision pour votre lieu de travail ?<br />

❏<br />

C. Peter Wagner conclut : « Les chrétiens ont besoin d’avoir<br />

une vision. Leur comportement au travail a le potentiel<br />

glorieux d’apporter le royaume de Dieu sur terre. »<br />

1 L’Église sur le lieu de travail : comment les chrétiens peuvent changer le monde<br />

Lynne Thompson est l’auteure de The Official Soccer Mom Devotional. Elle<br />

vit en Californie avec son mari, Pete.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Quand vous partagez<br />

vos difficultés avec vos<br />

collègues, ils partagent<br />

les leurs avec vous<br />

plus facilement.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

35


RECETTE À PARTAGER<br />

Un don qui ne sert à rien ?<br />

Chercher à utiliser les dons que Dieu nous donne pour<br />

le bien de ceux qui nous entourent<br />

par anne worms<br />

La cuisine est le plus souvent une activité de partage. Rares<br />

sont ceux qui passent réellement du temps à cuisiner pour eux<br />

seuls. Je ne dis pas que ça n’existe pas, mais en général, quand<br />

on mange seul, on mange des plats tout prêts, devant la télé.<br />

Alors pour quelqu’un comme moi qui aime cuisiner, et surtout<br />

faire de la pâtisserie, c’est un problème d’être célibataire, de ne<br />

pas avoir de famille immédiate sous la main pour qui préparer<br />

de bonnes choses. Mon enthousiasme aux fourneaux parait<br />

alors bien inutile.<br />

Mais quand Dieu nous donne des dons et des passions, ce n’est<br />

pas pour qu’ils restent dans un placard. Dieu a un sens optimal<br />

de l’économie, il ne fait rien au hasard. Tout ce qu’il fait, tout ce<br />

qu’il crée, tout ce qu’il met en nous, c’est pour l’adorer et pour<br />

faire avancer son royaume en nous mettant au service les uns<br />

des autres. On peut bénir ceux autour de nous de toutes sortes<br />

de manières. Nous avons tous des choses à offrir au monde : une<br />

jolie voix qui fait résonner des chants dans le cœur des gens, un<br />

tempérament encourageant qui nous permet d’avoir le bon mot<br />

au bon moment, une passion pour la peinture qui amène de la<br />

beauté autour de nous, etc. Dieu ne néglige aucun de ces dons.<br />

Au contraire, c’est lui qui nous les a confiés.<br />

Alors, comment utiliser autour de moi ma joie de faire des<br />

gâteaux ? En les partageant avec mes collègues de travail par<br />

exemple. Nous sommes nombreux à passer un temps non<br />

négligeable sur notre lieu de travail, avec nos collègues que<br />

nous connaissons plus ou moins bien. Pourquoi ne pas les bénir<br />

36 FOCUSFAMILLE.CA


RECETTE À PARTAGER<br />

en leur apportant de bonnes petites choses à déguster ? Juste<br />

comme ça, sans autre raison que le désir de leur faire plaisir. On<br />

sait tous comment un petit cadeau qu’on n’attendait pas peut<br />

illuminer une journée ordinaire. Que ce soit une assiette de<br />

biscuits faits maison ou une part de gâteau au chocolat, cela peut<br />

être une manière de dire aux gens qui vous entourent au travail<br />

que vous pensez à eux.<br />

Chaque fois que j’ai ainsi apporté une gâterie préparée dans<br />

ma cuisine pour bénir mes collègues, j’ai vu des sourires sur leur<br />

visage. Je sais que ce n’est pas grand-chose, mais je crois que pour<br />

Dieu, chaque sourire est un trésor.<br />

La recette que je vous propose est simple à réaliser, pleine<br />

d’ingrédients délicieux et parfois surprenants pour faire plaisir<br />

autour de vous.<br />

Anne Worms est traductrice et coordinatrice chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>. Disciple<br />

de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver<br />

des recettes délicieuses et saines à partager.<br />

© <strong>2019</strong> Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

petits muffins soleil<br />

POUR UNE DOUZAINE DE MUFFINS<br />

Ingrédients :<br />

• ½ tasse de jus d’orange<br />

• ¾ tasse de sucre de coco ou sucre brun<br />

• 3 œufs<br />

• ¼ tasse d’huile végétale<br />

• 1 cuillère à thé d’extrait de vanille<br />

• ¼ tasse de noix de coco râpée<br />

• ½ tasse de noix hachées<br />

• 2 tasses de farine complète<br />

• 1 ½ cuillère à thé de poudre à pâte<br />

• ½ cuillère de sel<br />

• 1 cuillère à thé de cannelle<br />

• 1 pomme évidée et râpée<br />

• 1 ½ tasse de carottes râpées<br />

• ¾ tasse d’abricots secs hachés<br />

Instructions :<br />

1. Préchauffer le four à 375°F/180°C et graisser légèrement vos moules à muffins.<br />

2. Dans un grand bol, mélanger le jus d’orange, le sucre, les œufs, l’huile et la vanille.<br />

3. Dans un deuxième bol, mélanger la noix de coco, les noix hachées, la farine, la poudre à<br />

pâte, la cannelle, et le sel.<br />

4. Ajouter doucement le mélange sec dans votre premier bol en mélangeant. Ajouter pour<br />

finir les carottes et la pomme râpées ainsi que les abricots secs hachés.<br />

5. Remplir les moules à muffins et enfourner pour 20 à 24 minutes (tester la cuisson avec<br />

un cure-dent).<br />

6. Laisser refroidir quelques minutes dans les moules avant de transférer les muffins sur<br />

une grille.<br />

Régalez-vous et régalez les gens autour de vous !<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

37


RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE<br />

Foi, espérance, amour<br />

Trois pistes pour mieux lire ma Bible<br />

Nous continuons ici la série du pasteur Ourlin, créée pour vous<br />

accompagner dans votre méditation personnelle de la Parole de Dieu.<br />

par dominique ourlin<br />

L’attitude et l’approche avec lesquelles j’ouvre ma Bible<br />

déterminent en grande partie ce que je vais en recevoir. Celui<br />

qui y cherche des formules toutes faites pour tenter de régler<br />

ses problèmes, d’argumenter pour défendre ses opinions ou de<br />

justifier ses positions finira toujours par y trouver ce qu’il veut.<br />

Ce n’est pourtant pas dans ce but que la Bible nous a été donnée.<br />

La Bible est plutôt « une lampe à nos pieds et une lumière<br />

sur notre sentier » pour guider nos pas — nos pensées, nos<br />

attitudes, nos choix, nos décisions. Elle nous a été confiée non<br />

seulement pour nous informer, mais pour nous former et nous<br />

transformer jour après jour à la ressemblance de Jésus-Christ.<br />

Pour renouveler notre intelligence et nous façonner, faisant de<br />

nous ce pour quoi nous avons été créés.<br />

Récemment, j’ai lu qu’au Moyen Âge, certains érudits<br />

préconisaient la lecture de la Bible en utilisant la foi, l’espérance<br />

et l’amour comme clés de son interprétation. Ce trio unique<br />

est issu de la lettre de Paul aux Corinthiens où il affirme : « En<br />

somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour,<br />

mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. » Voilà qui est bien<br />

intéressant et qui pourrait nous aider dans notre propre lecture<br />

de la Bible, que ce soit en privé, en groupe ou en famille.<br />

La foi, l’espérance et l’amour. Tout un programme !<br />

38 FOCUSFAMILLE.CA


RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE<br />

LA FOI<br />

Les mots hébreu et grec les plus fréquents<br />

de la Bible évoquent vérité, constance, fidélité,<br />

conviction, engagement.<br />

Dans ma lecture de ce jour, qu’est-ce qui souligne ce qu’il<br />

est important de croire, de savoir, de saisir avec confiance ?<br />

Qu’est-ce qui renforce ma conviction, ma constance, mon<br />

engagement ? S’il s’agit de notre lecture en couple ou en famille,<br />

qu’est-ce que ce texte m’appelle à croire, à recevoir ? Quel défi ce<br />

texte m’appelle-t-il à relever ? Quelle vérité m’invite-t-il à oser<br />

saisir face à ma réalité présente ?<br />

« Tout ce que j’ai vu m’enseigne à faire confiance<br />

au Créateur pour tout ce que je n’ai pas vu. »<br />

ralph waldo emerson<br />

X<br />

L’ESPÉRANCE<br />

Le mot hébreu évoque un cordon<br />

(« s’attacher » à l’essentiel) ; le grec évoque<br />

une attente certaine, une anticipation.<br />

Dans ce texte, qu’est-ce qui me porte vers l’avenir, l’espoir,<br />

l’attente de ce que Dieu a de meilleur ? Qu’est-ce qui m’aide à<br />

regarder plus loin et à refuser d’être enfermé dans le moment et<br />

les circonstances présents, aussi difficiles ou heureux soient-ils ?<br />

Comment m’aide-t-il à vivre à la lumière de l’éternité ?<br />

« Espérer, c’est croire en l’aventure de<br />

l’amour, se fier aux hommes,<br />

faire le saut dans l’inconnu et s’en<br />

remettre entièrement à Dieu. »<br />

saint-augustin<br />

X<br />

L’AMOUR<br />

Affection, bienveillance, recherche du bien<br />

de l’autre et des autres.<br />

Que puis-je apprendre de cette lecture qui m’aide et m’enseigne<br />

à être renouvelé dans mon attitude envers les autres, à mieux<br />

aimer de façon tangible et authentique ceux que j’apprécie<br />

autant que ceux qui m’exaspèrent et testent ma patience ?<br />

« Tout se désagrège s’il n’y a l’amour…<br />

Dans un navire, si grands que soient les agrès,<br />

s’il n’y a pas d’armature, ils sont inutiles ;<br />

dans une maison, s’il n’y a pas de<br />

charpente, il en est de même ;<br />

et dans le corps, si grands que soient les os,<br />

s’il n’y a pas de ligaments, ils sont inutiles.<br />

Il en va de même des bonnes actions,<br />

tout s’en va s’il n’y a pas l’amour. »<br />

saint-jean-chrysostome<br />

X<br />

Il ne s’agit pas de se poser toutes ces questions chaque fois que<br />

j’ouvre ma Bible, mais plutôt d’inviter le Saint-Esprit à attirer<br />

mon attention sur l’un ou l’autre de ces aspects si essentiels de<br />

ma relation avec lui et les autres. Peut-être, certains jours, une<br />

seule de ces pistes s’ouvrira à mon esprit. Soit ! Je veux la suivre<br />

avec docilité et attention, me souvenant que Dieu parle tantôt<br />

d’une manière, tantôt d’une autre.<br />

En famille, cela pourrait devenir un jeu : écoutez bien cette<br />

lecture. De quoi nous parle-t-elle — de foi, d’espérance, d’amour ?<br />

En quoi cela peut-il nous aider face à cette journée — à l’école, au<br />

travail, à la maison ?<br />

Peut-être pourriez-vous inscrire ces trois mots sur la page<br />

de garde de votre Bible comme simple rappel : foi, espérance,<br />

amour…<br />

Foi, espérance, amour : garder ces trois trésors présents à l’esprit<br />

en ouvrant sa Parole ne pourra que favoriser une meilleure<br />

écoute et une bonne réceptivité au son de sa voix. Rares seront<br />

les jours où vous ne rencontrerez pas Dieu sur l’une ou l’autre<br />

de ces pistes.<br />

« Connaissons, cherchons à connaître l’Éternel ;<br />

sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore.<br />

Il viendra pour nous comme une ondée, comme<br />

la pluie du printemps qui arrose la terre. »<br />

osée 6.3<br />

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 15 ans, avec<br />

son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur<br />

PainSurLesEaux.com.<br />

© <strong>2019</strong> Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

PRINTEMPS <strong>2019</strong><br />

39


L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi,<br />

car l’Éternel m’a oint pour porter de<br />

bonnes nouvelles aux malheureux ;<br />

Il m’a envoyé pour guérir ceux<br />

qui ont le cœur brisé,<br />

pour proclamer aux captifs la liberté,<br />

et aux prisonniers la délivrance ; […]<br />

pour consoler tous les affligés.<br />

éSA ÏE 61.1-2B<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

courriel lettres@focusfamille.ca<br />

web focusfamille.ca

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!