Boxoffice Pro n°461 – 31 janvier 2024

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#7 Mk2 Cinémas : 11 | Écrans : 69 | Entrées 2023 : 3 533 097 Mk2 boucle une année stable, marquée par une légère hausse de sa fréquentation : 14,64 % par rapport à 2022. Le premier circuit art et essai en France demeure largement implanté à Paris, où il représente une part de marché de 20 %. Si le parc de la famille Karmitz n’a pas connu d’importantes évolutions, l’année a été jalonnée par des initiatives en matière de programmation, comme les projections de contenus vidéo à destination des plus jeunes dans le cadre du « YouTube Ciné Club », ou encore les reprises de films cannois 2023. Le circuit a continué d’accueillir le festival Chéries-Chéris, ou encore les ciné-conférences du mk2 Institut. Enfin, la plateforme mk2 Curiosity a développé son offre AVOD et SVOD, notamment grâce à des partenariats avec des distributeurs tels que Carlotta ou Art House. Prochaine étape, l’ouverture d’un cinéma de 9 salles et 700 places à Schiltigheim, en périphérie de Strasbourg, avec une offre hôtelière. Retardé par la crise sanitaire, le complexe devrait accueillir ses premiers clients fin 2024. En 2023, mk2 s'est davantage concentré sur l'éditorialisation de sa programmation et le développement de sa plateforme ©Mk2 Avec l'ouverture du nouvel Aurore de Vitré, CinéWest a renforcé son implantation bretonne ©CinéWest #8 CINEWEST Cinémas : 11 | Écrans : 77 | Entrées 2023 : 2 525 505 Passé de 5 à 11 établissements entre 2019 et 2023, le réseau de Daniel Taillandier poursuit son expansion de West en Est et du Nord au Sud, récemment en Bretagne où il a inauguré en fin d’année le nouvel Aurore de Vitré (Ile-et-Vilaine), trois ans après avoir repris le Cinélac de Ploërmel. Dans le reste de l’Hexagone, le groupe exploite des multiplexes comme Le CinéMazarin de Nevers ou Le Capitole Studios du Pontet, et quadrille le territoire de Saintes à Aurillac, de Béthune à Royan ou de Cognac à Montde-Marsan… pour un total d’entrées en hausse de 26 % par rapport à 2022, alors que les 6 salles de Vitré n’ont ouvert qu’en novembre. Prochainement, c’est dans le Sud-Est que CinéWest va briller, avec 6 salles à Brignoles (Var), qui devraient ouvrir au 2 e semestre 2024, et surtout un complexe de 3 salles à Mougins, sur les hauteurs de Cannes et à 3 km de son cinéma de Mouans-Sartoux, qui doit accueillir… la première salle Ōma au monde ! #9 NOÉ CINÉMAS Cinémas : 23 | Écrans : 78 | Entrées 2023 : 2 004 286 Avec une impressionnante croissance de plus de 44 % de ses entrées, le réseau de Richard Patry passe du 10 e au 9 e rang du classement. Une remontée qui ne s’explique pas seulement par l’ouverture du nouvel Aiglon (3 salles qui ont remplacé le mono-écran de L'Aigle dans l’Orne en septembre), ni à la DSP du Rex à Nogent-le-Rotrou (Eure-et- Loir), dès janvier 2023. Mais sur l‘année, Noé Cinémas a pu pleinement profiter des précédentes évolutions de son parc, dont la reprise du Morny de Deauville fin juin 2022 et l’ouverture du Multi-Rex de Bernay (fin décembre de la même année), en association avec les Cinémas Reynaud – les entrées des 2 sites n’étant comptabilisées dans notre classement que pour moitié pour chaque exploitant. Le réseau a donc dépassé les 2 millions de tickets, notamment grâce à une intense politique d’animation. En juillet dernier, Noé Cinémas IDF, fruit de l’association de Noé avec Gérard Lemoine (qui exploite déjà le Cinépal de Palaiseau) a remporté la DSP du projet de centre-ville de la Garenne-Colombes, attendu pour fin 2025-début 2026. Un Aigle plus grand a notamment permis à Noé de boucler un très solide exercice 2023 ©Noé Pas d'ouverture mais une montée en gamme de ses cinémas a notamment marqué l'année de Grand Écran ©Grand Ecran #10 GRAND ÉCRAN CINÉMAS Cinémas : 11 | Écrans : 85 | Entrées 2023 : 1 892 267 Si le parc de la famille Fridemann conserve un périmètre constant en nombre d’établissements et de salles en 2023, il n’en poursuit pas moins sur la voie de la premiumisation, avec l’ouverture en avril dernier d’une deuxième salle Cinemax dans le complexe de Sainte-Eulalie Bordeaux, la cinquième dotée de son concept maison, avec 115 fauteuils en cuir inclinables numérotés, son Dolby Atmos, repose-pieds et projection Laser 4K. 2024 sera en revanche chargée en inaugurations, avec la finalisation de deux complexes de 6 salles chacun, à Montaigu-Vendée en juin et à La Chapelle-sur-Erdre (Loire- Atlantique) en octobre, et plus tard le remplacement de l’actuel Renaissance de Fontenayle-Comte par un nouveau complexe de 5 salles. Parallèlement, la famille Fridemann continue la diversification, avec l’ouverture, prévue pour mai, d’un deuxième hôtel Kyriad 3 étoiles à Limoges (à côté du Grand Écran Limoges-Ester), après le premier ouvert en 2021 à Sainte-Eulalie. 16 N°461 / 31 janvier 2024
CINÉVILLE EN NETTE PROGRESSION Le Cinéville de Vern-sur-Seiche Le 6 e circuit d’exploitation français, qui compte désormais 17 établissements, a enregistré plus de 5 millions d’entrées en 2023, soit + 30,70 % par rapport à 2022. Profitant de la pluie… et bientôt du soleil. « Tous les cinémas du groupe ont connu une progression, entre 20 et 36 %, supérieure à la moyenne nationale (19 %). Fort logiquement, cela s’accompagne d’une part de marché France record pour Cinéville », se réjouit Yves Sutter. Le directeur général du groupe, qui, pour rappel, est implanté majoritairement en Bretagne et dans les Pays de la Loire, souligne aussi que le Katorza de Nantes « réalise sa meilleure année depuis 1995, l’année où nous l’avons acquis, et deux autres cinémas, Les Ponts-de-Cé et Concarneau, sont très proches de leur record de 2019 ». S’il est difficile d’analyser les raisons de ce succès, « plusieurs facteurs se sont cumulés. La part de marché des films nationaux, qui a été supérieure cette année, a profité à la région Ouest où, traditionnellement, les films français surperforment. Nous avons aussi eu de beaux succès avec des titres locaux, comme Les Petites Victoires tourné dans le Finistère, ou encore Vaincre ou mourir produit en Vendée. Par ailleurs, l’été particulièrement pluvieux dans la région a bénéficié à nos cinémas situés en zone littorale, ceux de Concarneau, Vannes, ou Pont-L’Abbé qui a progressé de 36 % en 2023. C’est même devenu un sujet médiatique, les journaux qualifiant les cinémas bretons de “profiteurs de la pluie” ! » Les résultats historiques du Katorza de Nantes, qui progresse sans fléchir sa programmation art et essai « très exigeante », sont aussi « le fruit d’un travail d’animation et de partenariats locaux qui payent sur la durée ». Enfin, Yves Sutter pense avoir su rester cohérent par rapport au pouvoir d'achat de la population, avec des revalorisations tarifaires très mesurées. Une offre limitée pour les multiplexes Le vaisseau d’Hénin-Beaumont de 12 salles affiche une belle hausse (+31,4 %) par rapport à 2022, mais ce ne sont pas forcément, chez Cinéville comme ailleurs, les plus gros établissements qui progressent le plus vite. « Si les cinémas de taille moyenne ont mieux repris après la pandémie et encore cette année, c’est aussi parce qu’ils avaient suffisamment de films pour renouveler leur programmation. Les multiplexes, eux, ont eu moins de rotation et n’ont pas tiré profit de leur nombre de salles. Cela risque encore de se produire en 2024, qui sera marquée par les conséquences de la grève à Hollywood. Par ailleurs, dans un contexte d’inflation, il est possible que certains spectateurs se soient réorientés vers des cinémas de proximité, pour des déplacements plus courts et des tarifs moins élevés. » Des projets et des panneaux solaires S’il est donc « trop tôt pour conclure à la fin d’un modèle et d’une certaine typologie de cinéma », les projets en cours pour Cinéville restent de taille raisonnable : la construction d’un complexe de 5 salles à Beaupréau-en-Mauges, pour une ouverture début 2025, un autre de 6 salles à Plourin-lès-Morlaix pour mi 2025, sans oublier l’association avec la famille Chopin sur un cinéma de 5 salles à Landerneau, attendu pour l’automne prochain. Le tout, bien sûr, en améliorant l’ensemble des sites existants. « Nous entreprenons de grosses rénovations, en installant par exemple nos fauteuils spécifiques et plus espacés, pour rendre nos cinémas plus modernes et accueillants, sans passer par des technologies ”premium”, qui en général ne concernent qu’une ou deux salles par complexe. Nous préférons travailler sur la totalité de nos salles, pour un niveau de confort supérieur quel que soit le territoire. » Et en s’engageant dans la transition énergétique, notamment en installant des panneaux photovoltaïques. « Ils sont déjà opérationnels à Ponts-de-Cé, et couvriront les extensions de Morlaix et Beaupréau », indique le patron de Cinéville, qui entend aussi équiper ses cinémas existants, même si c’est beaucoup plus compliqué. « C’est un gros investissement, avec un taux de rentabilité difficile à calculer : lorsque l’on produit du courant, on en revend une partie, et l’on dépend donc du cours de l’électricité. Mais le bilan sera forcément positif sur le long terme, tant sur le plan économique qu’écologique, puisque nous réduirons nos émissions carbone. » Yves Sutter Une fréquentation qui ne suit pas l’évolution du parc Lucide, Yves Sutter s’attèle donc à rénover ou remplacer des sites qui ne sont plus adaptés ou peu accessibles – « comme le projet de Morlaix, inscrit dans la modernisation du parc » –, tout en s’interrogeant sur la nécessité de créer des cinémas… dans toutes les zones où il n’y en a pas. La reprise de la fréquentation nationale est certes encourageante, mais « nous n’avons fait que 180 millions d’entrées, et l’on ne fera pas plus en 2024… alors que le parc, lui, n’arrête pas sa croissance ». Et force est de constater que le nombre d’entrées par séance, passé de 30 environ en 2009 à 24 en 2019, n’a pas évolué depuis. « On ajoute des points de diffusion et on augmente le nombre de copies, mais on dilue la fréquentation. » Pour l’exploitant, « c’est un vrai débat : à quel moment doit-on s’arrêter de construire ? Avoir un cinéma à 5 minutes de chez soi c’est bien, mais le marché ne pourra pas tout supporter. ». Et Yves Sutter de laisser entendre que dans les années à venir, Cinéville fera davantage d’acquisitions que de créations. Cécile Vargoz N°461 / 31 janvier 2024 17
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