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N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
le 27 mars au cinema<br />
KungFuPanda4-LeFilm.com @UniversalFR #KungFuPanda4LeFilm
BOX OFFICE_IMAGINARY.indd 2 08/02/<strong>2024</strong> 15:39<br />
BO 234x3
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
LE CINEPLANET D’ANTIBES<br />
RENOUVEAU DANS L’OFFRE CINÉMA<br />
DE LA CITÉ AZURÉENNE
Édito<br />
Du ministère de la Culture aux présidences des organismes professionnels<br />
du Blic et du Bloc, les changements de casting se sont succédé en ce début<br />
d'année, sans, pour l’heure, bouleverser les caps fixés. Mais les évolutions<br />
sont en cours et les prochains mois verront l’aboutissement de la réforme de<br />
l’art et essai, comme le projet de loi visant à conforter la filière, dont le secteur<br />
de la distribution qui est actuellement étudié de près.<br />
Un mouvement est-il aussi engagé sur l’été olympique dans les salles parisiennes<br />
? Si les cinémas Dulac ont déjà décidé de fermer trois semaines, d’autres<br />
espèrent faire partie de la liesse.<br />
Ce qui est sûr, c’est que malgré ses singularités, l’année <strong>2024</strong> ne perturbe<br />
en rien la profonde confiance en la valeur des grands écrans. Comme à<br />
Antibes, où Philippe Borys-Combret a ouvert son troisième Cineplanet en<br />
deux ans et demi, à Cannes où le Star entame sa rénovation, à Chartres où<br />
Les Enfants du Paradis est distingué par le label Excellence de la CST, ou<br />
encore à Marseille où la Ville préempte le César pour préserver sa vocation<br />
cinématographique. Tout cela sans compter, de la cité phocéenne à Paris, les<br />
passages de relais entre exploitants.<br />
Bonnes séances à tous !<br />
La rédaction<br />
. À LA UNE<br />
Le Cineplanet s’amarre à Antibes 28-29<br />
. ACTUALITÉS<br />
Nouveau partenariat pour<br />
le Printemps et la Fête du cinéma 6<br />
Les vœux du CNC par Dominique Boutonnat 8<br />
De nouvelles offres illimitées pour UGC 9<br />
. DISTRIBUTION<br />
La Fnef présente sa feuille de route<br />
pour la nouvelle année 10<br />
Focus sur le succès de Godzilla Minus One 12<br />
L’Émission avec Aurélien Bosc,<br />
président de Pathé Cinémas 13<br />
. EXPLOITATION<br />
Les cinémas de Bonneveine changent de mains 24<br />
Des travaux de réhabilitation au cinéma Star de Cannes 26<br />
Un nouvel exploitant pour l’Épée de Bois 27<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
Décès de Jean-Jacques Schpoliansky et Philippe Bachman 30<br />
L’agenda de la profession 30<br />
Crédits page 3 : ©Jonathan Letoublon<br />
La Rédaction<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
JULES DREYFUS<br />
Journaliste<br />
DAVID WEICHERT<br />
Journaliste<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />
c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />
CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />
à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef<br />
Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs<br />
Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
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Jules Dreyfus / jules.dreyfus@webedia-group.com<br />
David Weichert / david.weichert@webedia-group.com<br />
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Impression<br />
SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
4 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
ÉCRIT<br />
ÉCRIT ÉCRIT PAR<br />
PAR PAR ETHAN COEN & TRICIA COOKE<br />
COOKE<br />
RÉALISÉ PAR<br />
RÉALISÉ PAR ETHAN COEN<br />
margaret<br />
QUALLEY<br />
geraldine<br />
VISWANATHAN<br />
beanie<br />
FELDSTEIN<br />
colman<br />
DOMINGO<br />
pedro<br />
PASCAL<br />
bill<br />
CAMP<br />
et matt<br />
DAMON<br />
margaret<br />
QUALLEY<br />
FOCUS FEATURES PRESENTE UNE PRODUCTION WORKING TITLE “DRIVE-AWAY DOLLS” MARGARET QUALLEY GERALDINE VISWANATHAN BEANIE FELDSTEIN COLMAN DOMINGO PEDRO PASCAL<br />
COSTUMES<br />
BILL CAMP ET MATT DAMON DE ELLEN CHENOWETH RACHEL TENNER<br />
DE TRICIA COOKE DE YONG OK LEE LA PHOTOGRAPHIE ARI WEGNER ACS, ASC<br />
PAR ETHAN COEN TRICIA COOKE<br />
TIM BEVAN ERIC FELLNER ÉCRIT PAR ETHAN COEN & TRICIA COOKE RÉALISÉ PAR ETHAN COEN<br />
geraldine<br />
CASTING<br />
PRODUIT<br />
VISWANATHAN<br />
MUSIQUE<br />
beanie<br />
DE CARTER BURWELL<br />
FELDSTEIN<br />
ROBERT GRAF<br />
© <strong>2024</strong> FOCUS FEATURES LLC.<br />
DE PEGGY colman<br />
SCHNITZER MONTAGE<br />
DOMINGO<br />
LE 3 AVRIL AU CINÉMA<br />
@UNIVERSALFR #DRIVEAWAYDOLLSLEFILM DRIVEAWAYDOLLS-LEFILM.COM<br />
pedro<br />
DECORS<br />
PASCAL<br />
DIRECTEUR bill<br />
DE<br />
CAMP<br />
et<br />
et matt<br />
DAMON<br />
FOCUS FEATURES PRESENTE UNE PRODUCTION WORKING TITLE “DRIVE-AWAY DOLLS”<br />
MARGARET QUALLEY GERALDINE VISWANATHAN<br />
BEANIE FELDSTEIN COLMAN DOMINGO<br />
PEDRO PASCAL<br />
CASTING<br />
MUSIQUE<br />
COSTUMES<br />
CASTING<br />
MUSIQUE<br />
COSTUMES<br />
DECORS<br />
DE DE DE MONTAGE<br />
DECORS<br />
BILL CAMP ET MATT DAMON DE ELLEN CHENOWETH RACHEL TENNER DE CARTER BURWELL DE PEGGY SCHNITZER MONTAGE<br />
DIRECTEUR DE<br />
DE DIRECTEUR DE<br />
DE TRICIA COOKE<br />
DE YONG OK LEE LA PHOTOGRAPHIE<br />
LA PHOTOGRAPHIE ARI WEGNER ACS, ASC<br />
PRODUIT<br />
PRODUIT PAR<br />
PAR ETHAN COEN TRICIA COOKE<br />
ROBERT GRAF<br />
TIM BEVAN ERIC FELLNER ÉCRIT ÉCRIT PAR<br />
PAR ETHAN COEN & TRICIA COOKE RÉALISÉ RÉALISÉ PAR<br />
PAR ETHAN COEN<br />
© <strong>2024</strong> FOCUS FEATURES LLC.<br />
© <strong>2024</strong> FOCUS FEATURES LLC.<br />
LE 3 AVRIL AU CINÉMA<br />
@UNIVERSALFR #DRIVEAWAYDOLLSLEFILM DRIVEAWAYDOLLS-LEFILM.COM<br />
@UNIVERSALFR #DRIVEAWAYDOLLSLEFILM DRIVEAWAYDOLLS-LEFILM.COM
ACTUALITÉS<br />
Un nouveau partenaire “constructif” pour<br />
le Printemps et la Fête du Cinéma<br />
Le CCCA-BTP, chargé de la formation aux métiers de la construction, entend toucher<br />
les jeunes en devenant le partenaire majeur de la FNCF sur ses opérations nationales.<br />
L’Agence du court métrage a 40 ans<br />
C’est tout naturellement au Festival du court métrage<br />
de Clermont-Ferrand <strong>–</strong> qui du 2 au 10 <strong>février</strong> a<br />
enregistré près de 166 000 entrées, soit la deuxième<br />
meilleure audience depuis sa création <strong>–</strong> que l’Agence<br />
dédiée à la promotion et à la diffusion du format<br />
court a clôturé son année anniversaire. Une séance<br />
spéciale inscrite dans un total de 24 autres, organisées<br />
en collaboration avec des festivals et événements<br />
partenaires, dont 18 en France (Alès, Brive, Créteil,<br />
Paris Court devant, Mon premier festival, Côté<br />
Court à Pantin, La Rochelle, Grenoble, Rennes<br />
Court métrange, Nice, Villeurbanne, Brest, Poitiers<br />
Film Festival, Aix-en-<strong>Pro</strong>vence). Des rendez-vous<br />
auxquels se sont ajoutés une séance spéciale à la<br />
Cinémathèque française à Paris, une autre en Suisse<br />
pour la Nuit du court à Lausanne, ainsi que trois<br />
séances dans le cadre d’événements nationaux (la<br />
Fête du court métrage au Saint-André de Arts, les<br />
Journées du patrimoine à L’Agence du court métrage,<br />
la Fête du cinéma d'animation aux 7 Parnassiens),<br />
sans oublier les séances invitées au festival de musique<br />
Le Cabaret vert à Charleville-Mézières. Au total,<br />
ce sont 139 films qui ont été programmés pour<br />
célébrer l'Agence créée en 1983.<br />
« Le cinéma et la construction, qui partagent les mêmes<br />
valeurs de passion, d’esprit d’équipe et de défis à relever, se<br />
rejoignent aujourd’hui » : c’est un partenariat pour le moins<br />
inédit qui a été conclu entre la Fédération Nationale des<br />
Cinémas Français et le Comité de concertation et de<br />
coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux<br />
publics, pour promouvoir Le Printemps et La Fête du<br />
Cinéma, en <strong>2024</strong> et 2025.<br />
Sous sa bannière « La Construction », le CCCA-BTP<br />
souhaite ainsi valoriser les métiers du BTP auprès des<br />
jeunes générations. La FNCF trouve là son allié « majeur »,<br />
qui rejoint ses partenaires fidèles BNP Paribas et Canal+,<br />
ce dernier accompagnant pour la première fois le Printemps,<br />
notamment à travers la réalisation et la diffusion de sa<br />
bande annonce. AlloCiné et Europe 2 restent les partenaires<br />
média des deux opérations.<br />
Le Printemps du Cinéma <strong>2024</strong>, qui pour rappel aura<br />
lieu du 24 au 26 mars, a par ailleurs dévoilé son affiche,<br />
annonçant son tarif de 5 euros la séance, comme l’an<br />
dernier. L’édition 2023 avait rassemblé 2,35 millions de<br />
spectateurs en salles.<br />
Séance anniversaire au festival de Clermont-Ferrand, avec<br />
Jérôme Descamps, président, et Amélie Chatellier, déléguée<br />
générale de l’Agence du court métrage<br />
Pour rappel, la prochaine édition de la Fête du court métrage,<br />
soutenue par la structure, est datée du 20 au 26 mars <strong>2024</strong><br />
prochains. Partout en France, mais surtout dans les salles<br />
de cinéma, dont l’Agence du court métrage est un indéfectible<br />
partenaire depuis désormais plus de 4 décennies. Longue<br />
vue au court !<br />
Accord de partenariat entre Vista Group et<br />
The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />
À quelques jours de la conférence Connected Future<br />
qui rassemblera à Auckland les clients de Vista, les<br />
deux sociétés annoncent un accord pluriannuel de<br />
partenariat stratégique permettant notamment à<br />
<strong>Boxoffice</strong> d’avoir accès aux intégrations Vista Cloud<br />
pour développer dans les meilleures conditions l’écosystème<br />
web et mobile des clients communs entre les<br />
deux groupes. <strong>Boxoffice</strong> indique à l’occasion de cette<br />
annonce avoir géré avec ses outils de billetterie en<br />
ligne 500M$ de ventes de billets en 2023 (principalement<br />
aux États-Unis, en France et au Royaume Uni,<br />
ndlr). Cet accord est sans incidence sur les activités<br />
françaises de Boost billetterie qui ne font pas partie<br />
du périmètre de coopération et restent donc totalement<br />
indépendantes de Vista.<br />
La Berlinale fait<br />
la part belle à la<br />
délégation française<br />
Un an après l’Ours d’or de Sur l’Adamant de Nicolas<br />
Philibert, le festival de Berlin, qui se déroulera du 15 au<br />
25 <strong>février</strong>, a sélectionné quatre films tricolores dans sa<br />
compétition principale. À savoir Dahomey de la Franco-<br />
Sénégalaise Mati Diop, Langue étrangère de Claire Burger,<br />
L’Empire de Bruno Dumont et Hors du temps d’Olivier<br />
Assayas.<br />
La France sera également représentée au travers d’Isabelle<br />
Huppert dans A Traveler's Needs, la troisième collaboration<br />
de la comédienne avec le Coréen Hong Sang-soo.<br />
Enfin, noter que deux autres titres tricolores font partie<br />
de la sélection Encounters : la coproduction franco-belge<br />
réalisée par Guillaume Cailleau, Direct Action, ainsi<br />
qu’Une famille de Christine Angot.<br />
Intégralité de la compétition internationale :<br />
Small Things Like These de Tim Mielants,<br />
Film d’ouverture<br />
Another End de Piero Messina<br />
Architecton de Victor Kossakovsky<br />
Black Tea d’Abderrahmane Sissako / Gaumont, 28/02<br />
La Cocina d’Alonso Ruizpalacios<br />
Dahomey de Mati Diop / Les Films du Losange<br />
A Different Man de Aaron Schimberg<br />
L’Empire de Bruno Dumont / ARP Sélection, 21/02<br />
Gloria ! de Margherita Vicario<br />
Hors du temps d’Olivier Assayas / Ad Vitam, 19/06<br />
In Liebe, Eure Hilde (From Hilde, With Love)<br />
de Andreas Dresen, héros ordinaires<br />
Keyke mahboobe man (My Favourite Cake)<br />
de Behtash Sanaeeha et Maryam Moghaddam<br />
Langue étrangère de Claire burger / Ad Vitam, 11/09<br />
Mé el Aïn (Who Do I Belong To) de Meryam<br />
Joobeur.<br />
Pepe de Nelson Carlos De Los Santos Arias<br />
Shambhala de Min Bahadur Bham<br />
Sterben de Matthias Glasner<br />
Des Teufels Bad (The Devil’s Bath) de Severin<br />
Fiala et Veronika franz<br />
Vogter (Søns) de Gustav Möller<br />
Yeohaengjaui pilyo (A Traveler’s Needs)<br />
de Hong Sangsoo<br />
©Berlinale Press Office<br />
6 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
Les Rencontres du Sud honorent<br />
un exploitant de l’Est<br />
La cérémonie des Victoires du Cinéma sera l’un des temps forts des 12 es Rencontres, à Avignon<br />
du 18 au 22 mars prochains, qui préparent aussi leur Festival des Montreurs d’images.<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
Bye bye Tanguy,<br />
bonjour David !<br />
Si la programmation des Rencontres<br />
du Sud <strong>2024</strong> n’est pas tout à fait bouclée,<br />
on sait déjà que c’est François Thirriot,<br />
exploitant du Metropolis de Charleville-<br />
Mézières et du Turenne de Sedan, qui<br />
sera honoré cette année en Avignon.<br />
Représentant la 4 e génération d’une<br />
famille d’exploitants, celui qui est aussi<br />
président du Syndicat français des<br />
théâtres cinématographiques (SFTC)*, François Thirriot<br />
recevra le jeudi 21 mars une Victoire<br />
pour sa carrière et son investissement au sein du secteur.<br />
Au-delà de cet hommage, les professionnels se retrouveront<br />
comme les années précédentes au cinéma Le<br />
Vox, sur la place de l’Horloge, pour découvrir une<br />
vingtaine de films en avant-première, dont beaucoup<br />
présentés par leur équipe. Certains seront en compétition<br />
dans le cadre du Festival des Montreurs d’images,<br />
dont le jury, composé d’exploitants et de distributeurs,<br />
sera dévoilé prochainement.<br />
©FNCF<br />
D’autres séances, notamment celles<br />
ouvertes au public et aux scolaires,<br />
auront lieu à Utopia, au centre d’Avignon,<br />
et au Capitole myCinewest du<br />
Pontet. Comme les années précédentes,<br />
une journée sera consacrée aux collèges<br />
et lycées, sans oublier le fameux Ciné<br />
Pitchoun du samedi. Des Rencontres<br />
pour tous, donc, et dans tous les cinémas<br />
de la ville.<br />
Toute l'équipe des Rencontres du Sud, présidée par René<br />
Kraus, est à pied d'œuvre pour boucler les festivités. Une<br />
équipe, dont Jimi Andreani et Jean-Paul Enna à la<br />
programmation, qui s’est vu confier cette année toute<br />
l'organisation du Festival du film de société de Royan,<br />
en reconnaissance du travail déployé à Avignon.<br />
Les inscriptions et réservations, réservées aux professionnels<br />
<strong>–</strong> exploitants, distributeurs, fournisseurs… <strong>–</strong>, sont<br />
ouvertes en ligne sur www.lesrencontresdusud.fr.<br />
David Weichert (à gauche) et Tanguy Colon<br />
Après cinq ans et huit mois passés au sein de la<br />
rédaction de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, Tanguy Colon s’envole<br />
vers de nouveaux horizons. Sorti de son école de<br />
journalisme, il aura débarqué dans notre univers en<br />
sachant plonger instantanément dans les rouages<br />
de l’exploitation et de la distribution, dont il ne<br />
savait rien, en apportant son énergie et ses<br />
multiples talents à notre équipe, qu’il a fait grandir.<br />
Notamment en accompagnant, au moment des<br />
confinements, le lancement de l'Émission, puis en<br />
réalisant la plupart des petites Émissions en direct<br />
de Cannes ou de Deauville.<br />
*À noter par ailleurs que la 115 e assemblée générale du SFTC aura lieu au cinéma Confluences de Sens (Yonne), les <strong>14</strong> et 15 mars <strong>2024</strong>.<br />
©Cécile Vargoz<br />
Ces dernières semaines, Tanguy a passé le relais à<br />
David Weichert, qui a repris le flambeau de son<br />
enthousiasme. David a 26 ans, un master de<br />
journalisme et une licence d'Histoire en poche, et a<br />
déjà travaillé pour la PQR (Le Quotidien au<br />
Luxembourg, Rue 89 à Strasbourg ou encore Ouest<br />
France). Il a aussi réalisé son service civique en tant<br />
que professeur d'anglais à l'étranger.<br />
La rédaction est heureuse d'accueillir aussi Jules<br />
Dreyfus, alternant en Master 2 Métiers de la<br />
diffusion du cinéma, de l'Université Paul Valéry de<br />
Montpellier.<br />
Tous deux sont joignables aux adresses suivantes :<br />
david.weichert@boxoffice.com<br />
jules.dreyfus@boxoffice.com<br />
Devant Le Vox à Avignon, en mars 2023<br />
En image<br />
L’Affaire de l’esclave Furcy<br />
de Abd al Malik<br />
©Memento Distribution<br />
Dix ans après Qu'Allah bénisse la France, le poète-rappeur Abd<br />
al Malik renfile sa casquette de réalisateur pour une adaptation<br />
du roman de Mohammed Aïssaou. Actuellement en tournage<br />
entre l’Île-de-France et la Réunion, le film retrace la bataille<br />
judiciaire de l’esclave Furcy, en 1817, pour la reconnaissance<br />
de son droit à la liberté. Distribué par Memento, L’Affaire de<br />
l’esclave Furcy n’est pas encore daté. On y découvrira Makita<br />
Samba (Les Olympiades), entouré de Romain Duris, Ana<br />
Girardot et Vincent Macaigne.<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
7
ACTUALITÉS<br />
Rachida Dati présente<br />
ses vœux pour les<br />
droits culturels, et un<br />
« audiovisuel public<br />
puissant »<br />
Culture pour tous<br />
Lors de ses vœux aux acteurs culturels le 29 janvier,<br />
la nouvelle ministre a défendu le droit à la Culture<br />
pour tous, qui « doit être un service public,<br />
notamment pour les plus démunis ». À tous ceux que<br />
sa nomination a surpris, l’ancienne garde des Sceaux<br />
de Nicolas Sarkozy a d’abord tenu à affirmer<br />
l’importance de la Culture dans sa vie, citant la<br />
télévision publique qui l’a nourrie avec des émissions<br />
comme “Mosaïque” ou “Le cinéma de minuit”, l’école<br />
bien sûr mais aussi les MJC et les bibliobus, ou<br />
encore des associations comme le Genepi qui<br />
intervient en prison. « Il faut replacer la Culture au<br />
cœur de notre projet de société, pour que plus personne<br />
ne puisse se dire : “ce n’est pas pour moi” », a réaffirmé<br />
Rachida Dati comme lors de sa nomination, sans<br />
annoncer de mesure concrète, mais en martelant<br />
que la question des droits culturels « doit être notre<br />
obsession ».<br />
Priorité à la ruralité<br />
Le tout en essayant de rassurer les créateurs, car<br />
« l’éducation populaire ne s’oppose pas à l’ambition<br />
artistique ». Citant le pass Culture comme « une<br />
formidable opportunité de réinvention de notre offre<br />
culturelle, à distance des algorithmes qui en abîment la<br />
diversité », la ministre a aussi beaucoup insisté sur les<br />
lieux culturels. Et particulièrement dans les territoires<br />
ruraux, où vivent 22 millions de Français mais ne<br />
comptent que 5 % des scènes “spectacle vivant”. Elle<br />
a ainsi lancé le “Printemps de la ruralité”, « une<br />
concertation nationale sur l’offre culturelle en milieu<br />
rural, qui va durer deux mois ». Plus largement, elle<br />
s’est dite « complètement mobilisée pour que les lieux<br />
aient toujours les moyens d’accomplir leur raison<br />
d’être : créer, se produire, être diffusé. ».<br />
Audiovisuel public<br />
Notant que « la création audiovisuelle doit<br />
évidemment beaucoup au CNC, mais aussi aux médias<br />
eux-mêmes », Rachida Dati a affirmé lors de ses vœux<br />
le « besoin d’un audiovisuel public puissant » passant<br />
par « la coopération des sociétés ». Une semaine plus<br />
tard, interrogée par le président de la commission<br />
Culture du sénat Laurent Lafon, la ministre a dit<br />
vouloir reprendre le projet de holding voté par les<br />
sénateurs en juin 2023, « pour un audiovisuel public<br />
qui regroupe toutes ses forces ». Une fusion de Radio<br />
France et France Télévisions sur laquelle les deux<br />
précédents ministres de la culture étaient réservés,<br />
mais qui pour Rachida Dati ne doit pas être<br />
« différée encore une fois ». Au-delà de ce projet de<br />
loi, elle souhaite s’appuyer sur les productions du<br />
Sénat, notamment « l’excellent rapport<br />
Karoutchi/ Hugonet ».<br />
Parmi les autres chantiers évoqués, l’intelligence<br />
artificielle, et l’urgence « à inventer un nouveau cadre<br />
éthique, pour que la technologie soit au service de la<br />
Culture et de la rémunération des créateurs », mais<br />
aussi « de développements créatifs inédits ». C.V.<br />
DOMINIQUE BOUTONNAT<br />
FIXE LE CAP DU CNC POUR <strong>2024</strong><br />
« Diffuser, créer, protéger » seront les maîtres mots de la politique du CNC cette année,<br />
comme l’a énoncé son président lors de la cérémonie des vœux du Centre le 31 janvier.<br />
Dominique Boutonnat, le 31 janvier <strong>2024</strong> lors de la cérémonie des vœux du CNC<br />
Deux jours après les vœux de la nouvelle ministre de la<br />
Culture, qui a beaucoup insisté sur l’accès à la Culture<br />
pour tous [voir ci-contre], le président du CNC a fait<br />
part à son tour de ses priorités. Dans la lignée des orientations<br />
de Rachida Dati, mais aussi dans la continuité<br />
du travail mené les années précédentes. Car si le CNC<br />
a été l’objet de plusieurs rapports en 2023, deux du Sénat<br />
et un de la Cour des comptes, Dominique Boutonnat<br />
souligne qu’ils « n’ont pas remis en cause notre modèle »,<br />
mais nous poussent « à réinterroger nos analyses et nos<br />
pratiques ». Il poursuivra donc les réformes en cours, en<br />
les renforçant par de nouvelles mesures.<br />
Diffuser, en salles et en VOD<br />
« Pour moi, la priorité cette année, c’est la réforme de nos<br />
soutiens à la diffusion, pour rendre encore plus accessible<br />
la diversité de notre production au plus large public, sur<br />
tout le territoire et aussi à l’international », a résumé le<br />
président du CNC. Cela doit passer « par une meilleure<br />
exposition des œuvres plutôt que par une restriction de leur<br />
nombre », en aidant tous ceux qui diffusent les œuvres<br />
« partout et sous toutes leurs formes, pour les publics des<br />
quartiers politiques de la ville, des hôpitaux, des maisons<br />
de retraite, des maisons d’arrêt, dans les écoles ». La réforme<br />
de l’art et essai, dont le but est de « soutenir davantage<br />
les salles proposant une programmation audacieuse avec<br />
un vrai travail d'animation », est toujours attendue pour<br />
Cannes <strong>2024</strong>. Plus nouveau, Dominique Boutonnat<br />
veux engager un plan de soutien aux circuits itinérants,<br />
pour « leur permettre d'étoffer leurs effectifs et de financer<br />
le renouvellement de leur matériel », et réévaluer celui<br />
aux festivals, « afin qu'ils touchent le public régional et<br />
puissent développer une animation culturelle tout au long<br />
de l'année ». Le président du CNC a réaffirmé son<br />
objectif de doubler le nombre de médiateurs, en collaboration<br />
avec les Régions, et promet de revenir prochainement<br />
sur les dispositifs d’Éducation à l’image.<br />
Mais aujourd’hui, la diffusion se fait aussi via d’autres<br />
écrans. Et « pour donner aux œuvres toute l'exposition<br />
qu'elles méritent », le CNC annonce que les producteurs<br />
pourront générer du soutien automatique à raison de<br />
la mise à disposition de leurs films sur des plateformes,<br />
à l’acte ou par abonnement. « La diffusion en ligne sera<br />
ainsi valorisée, à l'image de ce qui existe déjà pour les<br />
autres modes d'exploitation. »<br />
Créer et protéger<br />
Deuxième chantier : « accompagner le risque pour<br />
permettre une création plus libre, diversifiée et innovante ».<br />
Outre de nouveaux soutiens à l'écriture et au développement<br />
des œuvres audiovisuelles, Dominique<br />
Boutonnat a rappelé que la mission sur la distribution,<br />
confiée à Jean-Paul Cluzel et dont on attend aussi les<br />
conclusions à Cannes, dessinera des pistes « pour mieux<br />
accompagner les risques que prennent les distributeurs »,<br />
avec des modifications espérées avant la fin de l’année.<br />
Pour continuer « à protéger nos œuvres, nos auteurs, nos<br />
entreprises », le CNC devra« anticiper les enjeux décisifs<br />
de demain », et notamment ceux posés par l'intelligence<br />
artificielle générative. En s’en protégeant, mais aussi<br />
en sachant tirer parti de ses possibilités, notamment<br />
à travers l'appel à projets "Culture immersive et<br />
métavers", sur le modèle de La Grande Fabrique de<br />
l’image. Concernant ce volet, dont les lauréats ont<br />
été dévoilés l’an dernier, « les premières aides ont déjà<br />
été versées et les nouveaux studios ouvriront en cours<br />
d’année <strong>2024</strong> ».En évoquant aussi le rayonnement de<br />
nos œuvres à l’international, la réforme de l'aide aux<br />
cinémas du monde ou encore la responsabilité sociale<br />
et environnementale de la filière <strong>–</strong> lutte contre les<br />
violences sexistes, éco-conditionnalité des aides… <strong>–</strong>,<br />
le président Boutonnat a défendu sa vision : « Dans<br />
un monde qui change, c'est l'adaptation permanente<br />
dans la stabilité qui constitue la spécificité de notre<br />
modèle, et le meilleur gage de son succès. »<br />
Cécile Vargoz<br />
©CNC<br />
8 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
UGC FAIT ÉVOLUER SON OFFRE ILLIMITÉE<br />
Le circuit d'exploitation annonce de nouvelles formules, tout en faisant évoluer les<br />
anciennes. Avec une attention particulière pour le public jeune.<br />
©T.Colon<br />
Une collaboration exclusive et inédite<br />
avec Canal+<br />
Pour les moins de 26 ans, une offre spéciale permet<br />
de coupler l'abonnement UGC Illimité -26 ans à<br />
l'offre Canal+ -26 ans… pour moins de 26 € par mois.<br />
Une offre elle aussi limitée aux 5 000 premiers jeunes<br />
souscripteurs, qui « réunit pour la première fois dans le<br />
monde le grand écran et le petit écran », souligne le<br />
circuit. Par ailleurs, les jeunes déjà abonnés à Canal+<br />
-26 ans et RAT+ pourront bénéficier d’un tarif préférentiel<br />
pour l’offre UGC Illimité -26 ans, à 11,95 €<br />
au lieu de 19,90 € par mois (également réservé aux<br />
5 000 premiers). « Nous souhaitions envoyer un signal<br />
fort aux jeunes publics : l’avenir du cinéma doit se construire<br />
avec eux », déclare à ce titre Brigitte Maccioni, la PDG<br />
du groupe UGC. Maxime Saada, président du Directoire<br />
du groupe Canal+, se dit quant à lui « très fier de cette<br />
innovation mondiale » qui met en avant un partenariat<br />
de longue date entre les deux entités.<br />
Samuel Loiseau, directeur général des opérations d'UGC Cinémas, lors de la conférence de presse à l'UGC Les Halles, Paris, 7 <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
C’est autour du fameux 9 heures des Halles qu’UGC,<br />
pionnier du concept des cartes illimitées en France [voir<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 13 décembre 2023], a dévoilé le 7 <strong>février</strong><br />
les détails de ses nouvelles offres. « Une gamme plus flexible,<br />
plus généreuse, plus diversifiée ; tout en restant fidèle à nos<br />
valeurs », estime le directeur général des opérations Samuel<br />
Loiseau. Des nouveautés facilitées par les assouplissements<br />
proposés par le rapport Lasserre, sur les formules illimitées,<br />
précisés dans le décret paru en octobre dernier.<br />
4 nouvelles formules d’abonnement sont proposées,<br />
en séries limitées :<br />
• UGC Illimité Semaine, valable du lundi au vendredi.<br />
Tarif : 19,90 € par mois<br />
• UGC Illimité Famille qui permet d'inviter jusqu'à<br />
3 personnes, famille ou amis, à chaque séance.<br />
Tarif : 49,90 € par mois.<br />
• UGC Illimité / Viva L'Opéra ! qui donne donc aussi<br />
accès aux séances Viva l'Opéra ! en illimité.<br />
Tarif : 34,90 € par mois pour les amoureux de l'opéra<br />
ET du cinéma.<br />
À noter que ces formules sont chacune, pour l’heure,<br />
limitées aux 5 000 premiers souscripteurs ; le temps<br />
qu’UGC puisse évaluer les nouvelles pratiques de sa base<br />
d’abonnés. « Notre objectif final est, bien entendu, d’ouvrir<br />
nos offres à tous ! », précise Samuel Loiseau.<br />
Enfin, les 3 formules d'abonnement historiques (UGC<br />
Illimité 7j/7, UGC Illimité Duo, UGC Illimité -26<br />
ans) évoluent, avec une durée d'engagement initial<br />
réduite à 6 mois ; par ailleurs des hausses tarifaires<br />
sont appliquées (de 21,90 € à 23,90 € pour 7j/7, de<br />
17,90 € à 19,90 € pour -26 ans et de 36,80 € à 39,90 €<br />
pour Duo), « en lien avec de nouveaux avantages inclus »<br />
(pour les abonnés UGC Illimité & UGC Illimité -26<br />
ans, tarif accompagnant à 8 €, -20 % sur les “formules<br />
gourmandes”, 2 places offertes pour l’anniversaire).<br />
Dès aujourd’hui, les abonnés actuels peuvent bénéficier<br />
de ces nouveaux avantages, UGC prévoyant une<br />
bascule intégrale en mai pour ceux dont la période<br />
d’engagement est terminée, ou le mois suivant la fin<br />
de cette période pour les autres.<br />
A.A. et T.C.<br />
• UGC Illimité Weekend, valable du vendredi au<br />
dimanche. Tarif : 19,90 € par mois<br />
Les cinémas Dulac fermeront pendant les Jeux olympiques<br />
Pendant trois semaines cet été, les cinq établissements parisiens seront en congés.<br />
« On joue la carte de la sagesse », commente Pierre-Edouard<br />
Vasseur, récemment nommé directeur général du réseau<br />
Dulac, anticipant une baisse de fréquentation des salles<br />
pendant les Jeux olympiques de Paris <strong>2024</strong>. L'Arlequin<br />
(VI e ), le Reflet Médicis (V e ), l'Escurial Panorama (XIII e ),<br />
le Majestic Bastille (XI e ) et le Majestic Passy (XI e ), qui<br />
représentent au total 13 écrans et plus de 2 300 fauteuils,<br />
feront donc une pause du mercredi 24 juillet au mardi<br />
13 août, à savoir les trois semaines cinémas concernées<br />
par les JO, qui eux se déroulent du 26 juillet au 11 août.<br />
Si tous les exploitants, et d’abord ceux de la capitale,<br />
s’interrogent sur l’impact de l'événement sur le public,<br />
Sophie Dulac a donc tranché avant tous les autres,<br />
choisissant d’économiser sur les frais de fonctionnement<br />
en général et de mettre toutes ses équipes en congés<br />
pendant la période. « Les transports saturés pour les salariés,<br />
qui risquent d’arriver en retard » sont en effet à prendre<br />
en compte selon Pierre-Edouard Vasseur. Mais surtout,<br />
les cinémas Dulac, classés pour la plupart, redoutent un<br />
manque d’offre art et essai au moment des Jeux, sachant<br />
combien la sortie Paris est cruciale pour les films d’auteur.<br />
Même si l’étude sur l’impact des Jeux à Londres en 2012,<br />
Rio en 2016 et Tokyo en 2021, réalisée par Comscore<br />
France [évoquée dans l’Émission avec Eric Marti], ne<br />
sont pas forcément catastrophistes pour les salles obscures,<br />
d’autres exploitants réfléchissent à une adaptation de<br />
leurs horaires, comme UGC, ou encore à une façon de<br />
mettre en valeur des cinémas d'exception, comme Pathé,<br />
aux yeux des millions de touristes qui seront à Paris cet<br />
été. Reste à savoir comment se positionneront les distributeurs<br />
français, dont Dulac Distribution, notamment<br />
après la cuvée cannoise <strong>2024</strong>…<br />
Cécile Vargoz<br />
©Dulac Cinémas<br />
©Dulac Cinémas<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
9
DISTRIBUTION<br />
Victor Hadida de retour à<br />
la tête du Blic…<br />
Le Bureau de liaison des industries cinématographiques<br />
sera présidé en <strong>2024</strong> par le président de la<br />
Fnef. C’est la quatrième fois en l’espace de dix ans<br />
(2015, 2018 et 2021) que le cofondateur de<br />
Metropolitan Filmexport endosse cette responsabilité.<br />
Il succède à Sidonie Dumas (Gaumont), dont le<br />
conseil d’administration a salué l’action menée<br />
« dans un moment très important de mise en œuvre<br />
des réformes audiovisuelles et de reprise de l’activité<br />
post-Covid ».<br />
… et deux co-présidents<br />
pour le Bloc<br />
Rachid Hami, membre du conseil d’administration<br />
élargi de la SRF, reste coprésident du Bureau de<br />
liaison des organisations du cinéma, qui représente<br />
la création et la diffusion indépendantes.<br />
Scénariste, acteur et réalisateur, il est l’auteur de<br />
deux longs métrages dont Pour la France, sorti par<br />
Memento le 8 <strong>février</strong> 2023. Il est rejoint à la<br />
coprésidence par Gilles Sacuto, président et<br />
membre du Bureau long-métrage du SPI. Sa société<br />
a notamment produit Séraphine de Martin <strong>Pro</strong>vost,<br />
César du Meilleur film en 2009, et Sur l'Adamant de<br />
Nicolas Philibert, Ours d'Or à la Berlinale 2023.<br />
Gilles Sacuto succède au producteur Xavier<br />
Rigault (UPC).<br />
Metropolitan date sa<br />
prochaine convention<br />
Victor Hadida (FNEF)<br />
La société de Victor Hadida présentera le mercredi<br />
13 mars au Grand Rex une partie de son line-up.<br />
3 films y seront projetés :<br />
Jusqu’au bout du monde de Viggo Mortensen<br />
(en salles le 1 er mai),<br />
Civil War d’Alex Garland (17 avril) et<br />
Memory de Michel Franco (à dater).<br />
Inscriptions auprès de Livio Frankias :<br />
lfrankias@metropolitan-films.com<br />
©Isabelle Nègre pour <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
LA FNEF PRÉSENTE SA FEUILLE DE ROUTE<br />
POUR <strong>2024</strong><br />
Fin janvier, la Fédération nationale des éditeurs de films, qui regroupe 47 structures,<br />
a dressé le bilan de 2023 de ses adhérents et détaillé ses priorités et ses enjeux<br />
pour l’année.<br />
En 2023, les éditeurs-distributeurs de la Fnef ont<br />
« porté l’essentiel du rebond », estime la Fédération. 7<br />
entrées sur 10 ont été générées par ses adhérents <strong>–</strong><br />
dont, pour rappel, les filiales françaises des majors à<br />
l’exception de Disney <strong>–</strong>, soit 117,8 millions de tickets<br />
<strong>–</strong> via 276 films <strong>–</strong> sur les 180,76 millions comptabilisés<br />
par le CNC, générant une contribution TSA de plus<br />
de 100 millions d’euros.<br />
« Si les films ont rencontré le succès public, c’est évidemment<br />
en raison de leurs qualités intrinsèques, mais aussi<br />
parce qu’ils ont bénéficié des investissements à risque des<br />
éditeurs, dans un marché qui reste incertain et volatil :<br />
apport de minima garantis, expertise et connaissance des<br />
publics, investissements publicitaires, adaptation aux<br />
nouveaux usages… ». Et avec une offre de films américains<br />
plus clairsemée et l’Euro de football puis les Jeux<br />
olympiques de Paris cet été, la prise de risque des<br />
distributeurs doit être particulièrement encouragée<br />
cette année. Pour la Fnef, il s’agit d’abord de conforter<br />
les piliers du métier. « À l’occasion de la loi Cinéma<br />
qui sera débattue au Parlement en <strong>2024</strong>, la Fnef sera<br />
fermement attachée au maintien des marges de manœuvre<br />
de l’éditeur-distributeur : celui qui porte le risque financier<br />
de sortie d’un film doit avoir le choix de sa stratégie<br />
commerciale. » La Fédération insiste également sur<br />
l’importance des soutiens automatiques et sélectifs<br />
du CNC et des marchés secondaires (ventes vidéo,<br />
chaînes TV, plateformes), et espère encore une lutte<br />
efficace contre le piratage.<br />
Deuxièmement, rééquilibrer la prise en compte du<br />
métier d’éditeur par les autorités publiques. Sur ce<br />
point, la Fnef a déjà porté plusieurs demandes auprès<br />
de la mission de Jean-Paul Cluzel sur la distribution :<br />
déplafonnement du fonds de soutien automatique,<br />
plus de lisibilité sur la recommandation art et essai<br />
via la réforme, création d’un crédit d’impôt sur les<br />
frais de promotion des films, et une meilleure prise<br />
en compte de l’apport que représente l’offre de films<br />
de la diversité non-français et non-américains (18 %<br />
de la fréquentation 2023).<br />
Une partie des membres du bureau de la Fnef, lors du petitdéjeuner<br />
de rentrée des éditeurs de films, en septembre 2023<br />
Troisièmement, conforter le retour du jeune public<br />
en salles. « Les éditeurs de la Fnef sont mobilisés pour<br />
lui proposer une programmation diversifiée, capable de<br />
le séduire. Il est important que le CNC soutienne cet<br />
effort », note la Fédération. Dans cette mobilisation<br />
« capitale » pour développer le goût des 15-25 ans pour<br />
le cinéma et l’expérience collective de la salle, elle<br />
demande également un renforcement des dispositifs<br />
scolaires et du pass Culture.<br />
Enfin, poursuivre un agenda social et environnemental<br />
ambitieux. Seule organisation reconnue<br />
représentative de la distribution au plan syndical, la<br />
FNEF a signé en octobre 2023 un accord sur les<br />
salaires minimaux de la branche, qui sera suivi par<br />
des négociations sur les classifications des emplois,<br />
l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,<br />
les travailleurs en situation de handicap… « La digitalisation<br />
des pratiques, le renouvellement des techniques<br />
marketing, les évolutions de la programmation, les<br />
particularités du rythme de travail constituent par exemple<br />
des enjeux qui doivent être évoqués. » Enfin, « l’éditiondistribution<br />
a très tôt contribué à la réduction de l’empreinte<br />
écologique du cinéma, puisqu’elle a entièrement numérisé<br />
la distribution de copies physiques et a cofinancé les<br />
équipements de projection numérique des salles de cinéma<br />
françaises dès 2010 », rappelle la Fnef qui poursuivra<br />
en <strong>2024</strong> le travail avec le CNC pour sensibiliser le<br />
secteur aux actions éco-responsables .<br />
La proposition de loi “visant à conforter la<br />
filière cinématographique” avance<br />
La traduction législative du rapport “Le cinéma<br />
contre-attaque” des sénateurs Céline Boulay-Espéronnier,<br />
Sonia De La <strong>Pro</strong>vôté et Jérémy Bacchi a entamé son<br />
parcours parlementaire. Après avoir été adopté par la<br />
Commission Culture du Sénat le 7 <strong>février</strong> dernier, le<br />
projet de loi est, ce mercredi <strong>14</strong> <strong>février</strong> et toujours au<br />
Sénat, examiné en séance publique.<br />
détriment des territoires peu denses afin d’y remédier et<br />
d’éviter une détérioration ». Le décret déterminera<br />
également les œuvres art et d’essai et les zones géographiques<br />
concernées. Ainsi, l’intervention du président<br />
du CNC sera limitée à des « engagements de diffusion<br />
adaptés et uniquement applicables le temps de revenir à<br />
un accès équilibré à ces films sur l’ensemble du territoire ».<br />
©Joëlle Dollé<br />
Parmi les quelques amendements proposés par les<br />
sénateurs auteurs du rapport eux-mêmes et approuvés,<br />
les engagements de diffusion sont désormais considérés<br />
comme « un mécanisme temporaire, limité aux situations,<br />
définies par décret, dans lesquelles il serait objectivement<br />
constaté un déséquilibre dans la diffusion de ces films au<br />
Un autre amendement portant sur la lutte anti piratage<br />
réduit significativement le délai de saisine de<br />
l’Arcom pour obtenir le blocage ou le déréférencement<br />
des sites miroirs et élargit la liste des personnes habilitées<br />
à entamer une telle procédure.<br />
A.A.<br />
10 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
PYRAMIDE TRACE LES CONTOURS<br />
POUR LA NOUVELLE ANNÉE<br />
Le 7 <strong>février</strong>, le distributeur a accueilli près de 135 professionnels au<br />
Mk2 Beaubourg ainsi qu’au Luminor à Paris pour sa convention.<br />
L’occasion de dévoiler son line-up, mais de revenir également sur les<br />
réussites et les obstacles de l’année 2023.<br />
©Pyramide Films<br />
©Pyramide Films<br />
La nouvelle réalisation de Pascal Bonitzer, avec Léa Drucker et Alex Lutz, sortira le 1 er mai<br />
L'Homme aux mille visages de Sonia Kronlund sortira le 17 avril<br />
La joie était perceptible chez les exploitants, journalistes<br />
et invités pour cette deuxième convention de Pyramide,<br />
qui n’avait pas tenu un tel événement en quatre ans.<br />
L’équipe en a donc profité pour faire un état des lieux<br />
de l’année 2023 <strong>–</strong> durant laquelle le distributeur a sorti<br />
19 films pour 1,2 million d’entrées <strong>–</strong>, distiller des informations<br />
sur les sorties à venir et projeter trois long<br />
métrages dont un documentaire, à savoir Le Moine et<br />
le Fusil, Le Tableau volé et L’Homme aux mille visages.<br />
Le spécialiste des mathématiques et du<br />
Bhoutan<br />
En préambule, Marina Gomez, responsable de la programmation<br />
en province, et Guillaume Perret, programmateur,<br />
ont rappelé la ligne de la société : « On s’interroge en<br />
permanence sur les questions de diversité », exposent-ils,<br />
alors que le premier film dévoilé s’inscrit pleinement<br />
dans cette intention. Le Moine et le Fusil de Pawo<br />
Choyning Dorji se penche en effet sur l’ouverture du<br />
Bhoutan à la démocratie après l’abdication du roi en<br />
2006. La fable suit les traces d’un moine à la recherche<br />
d’une arme, d’un Américain venu effectuer un drôle<br />
d’achat et d’une famille qui se déchire sous les coups du<br />
partisanisme : « À quoi servent la démocratie et une arme<br />
dans le pays du bonheur brut et de la non-violence ? », sonde<br />
Roxane Arnold, directrice de la distribution, dont les<br />
équipes ont « longuement lutté » au festival de Toronto de<br />
2023 pour acquérir le film.<br />
Si Pyramide se passionne désormais pour le Bhoutan, le<br />
distributeur a surtout démontré son intérêt pour les<br />
mathématiques au cours de l’année 2023. Ainsi, La Voie<br />
royale et Le Théorème de Marguerite ont respectivement<br />
rassemblé 156 000 et 169 000 spectateurs dans un total<br />
de 900 salles. Une réussite que L’Été dernier a également<br />
rencontrée avec une sélection à Cannes et plus de 132 000<br />
billets écoulés ; le plus gros succès pour Catherine Breillat.<br />
La Fille de son père, dont la carrière est toujours en cours,<br />
est également sur le point de passer la barre des 100 000<br />
entrées, et ce, malgré « des combinaisons nettement inférieures<br />
» à ce que le distributeur avait prévu : « Pour les<br />
films de Frédéric Mermoud et d’Erwan Le Duc, nous avons<br />
sorti sur 50 copies de moins que ce que nous voulions en<br />
nationale, confie Guillaume Perret. Cet enjeu n'est pas<br />
nouveau, mais s’est particulièrement accentué cette année,<br />
alors que Pyramide a la chance d’être un distributeur installé,<br />
avec une ligne éditoriale bien identifiée. » En cause, des<br />
effets de marchés « de plus en plus forts, qui tendent à une<br />
polarisation du choix des films ».<br />
Sonia Kronlund et Pascal Bonitzer en<br />
chefs de file<br />
Pyramide persiste et signe quant à sa volonté d’ « ouvrir<br />
des esprits et éveiller la curiosité », à l’image des sorties de<br />
Toute la beauté et le sang versé en 2023 et de Trois nuits<br />
par semaine en 2022. Le credo s’applique également aux<br />
documentaires, largement investis par le distributeur en<br />
30 ans de services : « Il y a toujours la crainte d’être relayé<br />
en second plan dans la programmation, mais ça nous tient<br />
à cœur de défendre les films documentaires, qui peuvent<br />
avoir un écho citoyen très fort, notamment dans le contexte<br />
socio-politique actuel », indique Marina Gomez.<br />
La sortie de L’Homme aux mille visages, prévue pour<br />
le 17 avril et également projeté lors de la convention, en<br />
est d’ailleurs la preuve. Le deuxième documentaire réalisé<br />
par Sonia Kronlund, sept ans après Nothingwood, revient<br />
sur les mensonges d’un imposteur de haut vol, qui a<br />
mené plusieurs histoires d’amour simultanées dans<br />
différents pays : « Ça a commencé par un coup de fil d’une<br />
amie d’amie, qui était enceinte d’un chirurgien du thorax<br />
brésilien. Elle découvre qu’au final il n’était rien de tout ça,<br />
et qu’en plus, il avait quatre autres femmes », narre la<br />
réalisatrice présente à la convention, qui est par ailleurs<br />
la figure de proue du podcast Les Pieds sur terre.<br />
Si s’engager sur des documentaires représente « un risque »<br />
, accompagner des premiers films en est un autre. À titre<br />
d’exemple, Radio Metronom (<strong>14</strong> 000 entrées) et Temps<br />
morts (11 438 entrées) n’ont pas rencontré leur public<br />
durant l’année 2023. Pyramide l’annonce donc sans<br />
détour : il y aura deux fois moins de premières réalisations<br />
en <strong>2024</strong>. En guise de compensation, le distributeur<br />
continuera d’accompagner des cinéastes confirmés, à<br />
l’instar de Pascal Bonitzer, qui revient avec une comédie<br />
tantôt bourgeoise, tantôt prolétaire, sur un<br />
commissaire-priseur qui reçoit un courrier faisant état<br />
d’une découverte artistique monumentale chez un jeune<br />
ouvrier de Mulhouse. Le Tableau volé et son casting de<br />
haut rang (Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi)<br />
semblent avoir ravi les exploitants, en témoignent les<br />
rires nourris lors de la projection.<br />
Comme à l’accoutumée, Pyramide accompagnera ses<br />
sorties d’un marketing axé sur « des investissements massifs<br />
en affichage, en achats presse/web et en publications<br />
sociales », notamment avec des contenus sponsorisés<br />
pour toucher au mieux la cible des films. Tout cela<br />
augure une bonne année pour le distributeur, d’ailleurs<br />
nommé huit fois aux César.<br />
David Weichert<br />
Line-up <strong>2024</strong> de Pyramide :<br />
Vivants de Alix Delaporte (<strong>14</strong> <strong>février</strong>)<br />
Revivre de Karim Dridi (28 <strong>février</strong>)<br />
Inchallah un fils de Amjad al Rasheed (6 mars)<br />
Dieu est une femme de Andrés Peyrot (3 avril)<br />
L’homme aux mille visages de Sonia Kronlund (17 avril)<br />
Le tableau volé de Pascal Bonitzer (1 er mai)<br />
Mon parfait inconnu de Johanna Pyykkö (5 juin)<br />
Le Moine et le Fusil de Pawo Choyning Dorji (7 août)<br />
et aussi, à dater…<br />
Le Roman de Jim de Arnaud et Jean-Marie Larrieu<br />
La belle de Gaza de Yolande Zauberman<br />
Les Trois amies de Emmanuel Mouret<br />
Bergers de Sophie Deraspe<br />
À son image de Thierry de Peretti<br />
Diamant brut de Agathe Riedinger<br />
L’histoire de Souleymane de Boris Lojkine<br />
Vingt Dieux de Louise Courvoisier<br />
Magma de Cyprien Vial<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
11
DISTRIBUTION<br />
GODZILLA MINUS ONE<br />
CHRONIQUE D’UNE SORTIE FULGURANTE<br />
POUR UNE BÊTE TURBULENTE<br />
Quelques jours après la sortie américaine, la France découvre le long métrage de Takashi Yamazaki.<br />
©2023 TOHO CO., LTD. All rights reserved<br />
Dans la tradition des films de monstres<br />
du studio Tōhō, Godzilla Minus One n’a<br />
pas bénéficié d’une longue carrière en<br />
France ; une sortie limitée à deux jours,<br />
puis une ressortie avec un visa traditionnel<br />
sur deux semaines. Avec plus de 170 000<br />
entrées, le long métrage a rencontré un<br />
vif succès, auquel Piece of Magic<br />
Entertainment ne s’était pas préparé.<br />
Caspar Nadaud, fondateur de la société<br />
de distribution, revient sur la chronologie<br />
de cette réussite.<br />
La bête était là, en France. Elle n’est pas restée longtemps,<br />
et ce, malgré des conditions favorables pour y faire son<br />
nid et prospérer pendant plusieurs semaines, mais elle<br />
était bel et bien là. À l’origine de son réveil, le studio<br />
japonais Tōhō, qui pour les 70 ans de sa célèbre franchise<br />
Kaijū <strong>–</strong> le genre cinématographique mettant en scène<br />
des monstres géants <strong>–</strong> sort Godzilla Minus One, le 3<br />
novembre 2023, dans l’archipel nippon. Un mois plus<br />
tard, le monstre traverse le Pacifique pour s’établir sur<br />
les écrans étasuniens, où il deviendra l’un des films<br />
étrangers les plus rentables de l’histoire du box-office<br />
américain, avec plus de 55 millions de dollars de recettes.<br />
Quelques jours après, la France découvre le long métrage<br />
de Takashi Yamazaki, mais à l’instar des attaques de<br />
Godzilla, sa sortie est subite et éphémère : 200 séances<br />
en formats premium les jeudi 7 et vendredi 8 décembre.<br />
« Lorsque l’on sort un film, on fait des recherches sur son<br />
potentiel dans chaque pays et nos conclusions nous permettent<br />
d’établir la stratégie de distribution. Pour Godzilla, nous<br />
savions que la France était un territoire important, mais<br />
estimions qu’une sortie événementielle était suffisante »,<br />
confie Caspar Nadaud, fondateur et directeur général de<br />
Piece of Magic Entertainment (POM), la société néerlandaise<br />
aux commandes de la distribution de Godzilla<br />
Minus One dans 42 territoires, dont la France. « La<br />
décision de cette sortie avec visa exceptionnel était prise avant<br />
même la sortie aux États-Unis, mais on a très vite compris<br />
la force et l’ampleur du film… »<br />
« A perfect storm »<br />
Les films du studio Tōhō n’ont communément pas leurs<br />
quartiers dans les salles tricolores, à l’image de Godzilla<br />
Resurgence en 2016 <strong>–</strong> aussi connu sous le titre de Shin<br />
Godzilla <strong>–</strong>, qui n’avait pas joui d’une distribution sur le<br />
sol français. Le volet de Takashi Yamazaki aurait pu s’en<br />
tenir à sa sortie événementielle, mais « les retours étaient<br />
énormes », en témoignent les 17 000 entrées sur deux<br />
jours et les notes presse/spectateurs sur AlloCiné, respectivement<br />
de 3,9 et 4,2. Les formats premium, à savoir<br />
Imax, 4DX et Dolby Atmos, ont été désignés pour ces<br />
200 séances : « Nous voulions offrir une expérience exceptionnelle,<br />
tout comme Tōhō, qui désirait un focus sur ces<br />
salles », pose Caspard Nadaud. De fait, la plupart des<br />
salles équipées étant sous le giron de Pathé, Godzilla<br />
Minus One est essentiellement projeté dans les cinémas<br />
du circuit, mais également ceux de Kinepolis.<br />
Puis, comme dans un « perfect storm », le monstre disparaît<br />
de nos écrans, aussi vite qu’il était apparu : « Contrairement<br />
aux autres pays, la France questionne souvent la stratégie<br />
de distribution et face au succès du film, j’ai tout de suite<br />
contacté nos partenaires à Tōhō pour leur dire qu’il fallait<br />
donner une réponse aux fans », narre le distributeur, qui<br />
décide alors d’opter pour un visa classique. « Les ayants<br />
droit avaient vraiment envie d’une sortie nationale, donc<br />
nous avons ciblé plus de cinémas, sans nous cantonner aux<br />
formats premium. »<br />
Le prolongement d’un succès<br />
Face à ce succès « inattendu » de Godzilla Minus One, tant<br />
en France qu’à l’international, Piece of Magic rempile<br />
donc, le 17 janvier, avec une sortie classique… mais<br />
uniquement sur deux semaines. « La raison de cette courte<br />
exploitation est simple : nous respectons la stratégie globale<br />
de Tōhō. Ce n’est pas mon choix et j’aurais adoré poursuivre<br />
cette diffusion, surtout que l’on a fait 170 000 entrées en<br />
deux semaines. Si nous avions pu continuer, nous aurions<br />
rapidement dépassé les 300 000 », déclare, non sans une<br />
pointe de déception dans le phrasé, Caspar Arnaud. Au<br />
31 janvier, Godzilla Minus One cessait d’être exploité<br />
dans tous les pays, à l’exception des États-Unis, qui ont<br />
pu profiter du gros lézard un jour de plus.<br />
Malgré un temps d'exposition réduit, le film a bénéficié<br />
d’un solide bouche-à-oreille, sur lequel POM a capitalisé<br />
par la voie d’un marketing clairvoyant : « La décision de<br />
cette sortie sur deux semaines a été prise avant Noël, donc<br />
nous n’avons pas eu le temps de tout mettre en place. Il n’y<br />
avait pas d’affichage public par exemple, mais nous avons<br />
fait un focus sur les réseaux sociaux ainsi que la publicité<br />
dans la presse et les publications sociales. » Une promotion<br />
organiquement fortifiée par une critique élogieuse, mais<br />
aussi le public japonophile de France, « qui connaît bien<br />
la franchise Godzilla de Tōhō », et dont les échos favorables<br />
à la sortie initiale prennent de l’ampleur.<br />
Naturellement, les 100 millions de dollars au box-office<br />
mondial interrogent quant à une suite de Godzilla Minus<br />
One ; pas encore d’actualité en dépit de la volonté du<br />
réalisateur. Une chance de revoir le monstre sur nos écrans<br />
d’ici là ? Contrairement au Japon et aux États-unis, la<br />
version en noir et blanc intitulée Godzilla Minus One/<br />
Minus Color <strong>–</strong> en hommage au premier film de 1954<br />
<strong>–</strong> n’a pas été diffusée en France et sa sortie n’est ni dans<br />
les plans de Tōhō, ni de Piece of Magic. Néanmoins, la<br />
bête devrait débarquer en VOD dans minimum 4 mois,<br />
conformément à la chronologie des médias.<br />
David Weichert<br />
12 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
L'ÉMISSION<br />
PATHÉ CINÉMAS REPOUSSE LES<br />
FRONTIÈRES DE SES ACTIVITÉS<br />
Avec ses 75 établissements et 839 salles, qui ont réalisé en près de 38 millions d’entrées<br />
millions entrées*, Pathé Cinémas continue de dominer le marché cinématographique<br />
français. Invité de l’Émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 31 janvier dernier, son président Aurélien<br />
Bosc a décrit les prochains accomplissements du circuit, sans éluder ses challenges.<br />
Après avoir pris à bras le corps les sujets digitaux, la<br />
premiumisation et les nouveaux modèles opérationnels<br />
de ses cinémas, le circuit a terminé l’année sur « un niveau<br />
d’activité et de profitabilité satisfaisant pour la société », et<br />
son président est heureux de poursuivre la dynamique<br />
d’innovation et d’investissement. Mais bien que « les<br />
marqueurs d’attractivité et de succès » aient été au rendezvous,<br />
le secteur, tant côté des studios que des circuits,<br />
doit désormais s’adapter à une situation d’endettement.<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
Dans ce contexte, Pathé reporte l’ouverture de son capital,<br />
prévue pour cette année, à une temporalité plus favorable.<br />
« Pour qu’une introduction en bourse se passe dans de bonnes<br />
conditions, il faut un marché financier ouvert, et une<br />
activité la mieux orientée possible », souligne Aurélien Bosc.<br />
Or selon ses estimations, le décalage des films suite aux<br />
grèves hollywoodiennes de 2023 provoquera un report<br />
d’une quinzaine de millions d’entrées entre <strong>2024</strong> et 2025.<br />
Par ailleurs, les titres français capables de devenir millionnaires<br />
ou multimillionnaires en entrées seraient moins<br />
nombreux. « Il va donc falloir nous adapter à une année<br />
en tension, et attendre 2025 pour retrouver enfin un nombre<br />
normal de films, notamment américains, sur nos écrans. »<br />
Quant aux Jeux olympiques, qui sont « un enjeu pour les<br />
sites parisiens », Aurélien Bosc préfère y voir l’occasion de<br />
proposer des animations en lien et ainsi faire parler de<br />
ces cinémas. « Et entre les Parisiens qui quittent la ville et<br />
les touristes qui viennent, la balance peut se faire. Nous<br />
abordons cela sereinement et allons essayer d’en tirer un<br />
avantage commercial sur l’ensemble de notre réseau. »<br />
Un parc en mutation constante…<br />
Un réseau que Pathé Cinémas n’a de cesse de reconfigurer<br />
avec exigence et des « choix tranchés ». Après les cessions<br />
(d'Amnéville et de Belfort) pour renforcer sa capacité<br />
d’investissement et les fermetures de sites parisiens jugés<br />
« obsolètes et difficilement transformables » (le Champs-<br />
Élysées et Le Bretagne à Paris), le circuit a acquis l'intégralité<br />
des parts des 3 Palmes de Marseille auprès de<br />
l’associé historique Didier Tarizzo [voir p.24]. L’enseigne<br />
se prépare en outre à dévoiler, à Paris au début de l’été<br />
<strong>2024</strong>, son Pathé Palace, qui abritera aussi le siège du<br />
groupe. Cette rénovation, qui porte l’ambition de<br />
donner naissance à « l’un des plus beaux cinémas du<br />
monde », préserve encore ses secrets, le président Bosc<br />
ne divulguant que les partenariats avec Dolby ainsi<br />
qu’avec Samsung, prometteurs de « standards assez<br />
uniques ». Après près de 7 ans de travaux (dont une<br />
longue suspension au moment de la pandémie), la<br />
rénovation de la Géode aussi est en phase d’aboutissement,<br />
« entre juin et octobre prochains ». Le projet,<br />
« techniquement complexe », proposera une double<br />
projection Imax pour couvrir toute la surface de l’écran<br />
hémisphérique, ainsi qu’un hall traité « avec une vision<br />
plus proche du son et lumière que du cinéma traditionnel » .<br />
Aurélien Bosc, président de Pathé Cinémas, au micro de l'Émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 31 janvier <strong>2024</strong><br />
Au-delà de la France, Pathé Cinémas poursuit son aventure<br />
en Afrique francophone. Ouvert un peu plus d’un<br />
an après le Pathé Dakar au Sénégal, le Pathé Casablanca<br />
a rassemblé 70 000 entrées en 40 jours après son inauguration<br />
en décembre dernier, révélant tout l’appétit du<br />
public marocain pour les expériences premium « différenciantes<br />
», comme la 4DX, l’Imax et l’espace VIP en<br />
particulier. L'opérateur français a par ailleurs repris la<br />
totalité des parts de ses trois établissements tunisiens, « à<br />
la trajectoire convaincante », auprès de l’associé local<br />
Wassim Beji. Enfin, le Pathé Abidjan, en Côte d’Ivoire,<br />
attendu avant l’été, marquera la dernière ouverture de<br />
cette première phase de déploiement en Afrique au terme<br />
de laquelle débutera une phase d’observation de ces<br />
différents territoires, « pour définir la suite ».<br />
… et un territoire commercial élargi<br />
En France, l’objectif de 90 % de billetterie digitale que<br />
s’était fixé le circuit est désormais atteint, et la confiserie<br />
et les contrôles d’accès automatisés finissent de recomposer<br />
le parcours client. De quoi « fluidifier les circulations<br />
et reconvertir des halls en fonction des surfaces<br />
disponibles, mais aussi de la typologie des spectateurs, avec<br />
de nouvelles propositions commerciales ». Parmi celles-ci,<br />
une dizaine d’espaces Pathé Games <strong>–</strong> orientés jeux<br />
vidéos et e-sport plutôt que jeux d’arcades <strong>–</strong> sont déjà<br />
déployés en France, après avoir été testés dans les « vrais<br />
laboratoires d’idées » que sont les Pathé des Pays-Bas. La<br />
maturation du ticketing en ligne a aussi permis au circuit<br />
de renforcer ses données clients, et d’être désormais en<br />
mesure d’orienter sa force de frappe marketing sur les<br />
films plus confidentiels.<br />
Emission à voir ou revoir<br />
sur notre chaîne YouTube<br />
Enfin, dans la digitalisation parcours client atteindra<br />
une nouvelle étape majeure avec le lancement de l’offre<br />
VOD Pathé Home, sur les TV connectés, tablettes et<br />
smartphones… d’ici fin <strong>février</strong>. Sa spécificité ? « Celle<br />
d’être proposée par un acteur du cinéma. C’est l’offre qui<br />
invite la marque Pathé dans les salons des Français », avec<br />
tout un potentiel de promotions croisées et individualisées<br />
pour les films à l’affiche au cinéma. « Il y a<br />
beaucoup de choses imaginables pour éditorialiser et,<br />
notamment toucher des spectateurs qui ne vont pas au<br />
cinéma. » Bénéficiant, là encore, de leur expérience<br />
néerlandaise avec l’offre VOD Pathé Thuis, le Pathé<br />
Home français proposera un 3 500 titres qui s’étendra<br />
à 5 000 titres d’ici quelques mois.<br />
Ayşegül Algan<br />
*chiffres 2023, France des circuits, à retrouver dans le <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 31 janvier <strong>2024</strong><br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
13
CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
17<br />
S07<br />
<strong>14</strong> FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
JOUR2FÊTE 20 000 ESPÈCES D'ABEILLES 02h08 E.Urresola Solaguren S.Otero, P.López Arnaiz, A.Gabarain<br />
WALT DISNEY STUDIOS MOTION PICTURES FR ALERTE ROUGE 01h40 D.Shi R.Chiang, S.Oh, A.Morse<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE BOB MARLEY: ONE LOVE 01h47 R.Green K.Ben-Adir, L.Lynch, J.Norton<br />
FILMY DISTRIBUTIONS BRAMAYUGAM 02h30 R.Sadasivan M.Muhammad Kutty, A.Ashokan, S.Bharathan<br />
GAUMONT DISTRIBUTION CHIEN ET CHAT 01h26 R.Kherici F.Dubosc, R.Kherici, P.Lacheau<br />
SHELLAC CHIENNE DE ROUGE 01h36 Y.Zoutat<br />
FRA CINÉMA GIULIO CESARE (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 03h35 C.Bieito C.Dumaux, J.Fuchs, C.Molinari<br />
MEMENTO DISTRIBUTION LE MOLIÈRE IMAGINAIRE 01h34 O.Py L.Lafitte, S.Martin, B.de Roffignac<br />
CHOCOLATINE PRODUCTION LE TRÉSOR PERDU 01h12 S.Garrigues F.Ambrosini, J.Audouy, S.Garrigues<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LÈVE-TOI ET VA 01h20 Z.Wexler<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE MADAME WEB 01h57 S.Clarkson D.Johnson, S.Sweeney, C.O’Connor<br />
APOLLO FILMS MAISON DE RETRAITE 2 01h42 C.Zidi Jr. K.Adams, J.Reno, D.Prévost<br />
OUTPLAY FILMS NUIT NOIRE EN ANATOLIE 01h54 Ö.Alper B.Ateş, T.Birsel, S.Kekilli<br />
FESTIZICNEMA DISTRIBUTION PENSER À DEMAIN 01h36 O.Goujon<br />
GEBEKA FILMS ROSE, PETITE FÉE DES FLEURS 01h15 K.Holmbäck A.Gjerluf Mikkelsen, K.Krarup Munksnæs, G.Norby<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE 01h45 A.Haigh A.Scott, P.Mescal, J.Bell<br />
NIGHT ED FILMS SIREN 02h30 A.Bhagyaraj J.Ravi, K.Suresh, A.Parameswaran<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION VIVANTS 01h23 A.Delaporte A.Isaaz, R.Zem, V.Elbaz<br />
S08<br />
21 FÉV.<br />
24<br />
26<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO AU FIL DES SAISONS 01h33 H.Ladoul et M.La Via C.Deneuve, A.Riseborough, M.Saylor<br />
JHR FILMS BYE BYE TIBÉRIADE 01h22 L.Soualem H.Abbass<br />
CRUNCHYROLL<br />
DEMON SLAYER: KIMETSU NO YAIBA <strong>–</strong> EN ROUTE VERS L'ENTRAÎNE-<br />
MENT DES PILIERS<br />
01h44 H.Sotozaki N.Hanae, K.Kawanishi, A.Kito<br />
NOUR FILMS DOUBLE FOYER 01h25 C.Vassé E.Dequenne, M.Boublil, P.Rochefort<br />
THE DARK IL FAIT NUIT EN AMÉRIQUE 01h06 A.Vaz<br />
ARP SÉLECTION L'EMPIRE 01h50 B.Dumont L.Khoudri, A.Vartolomei, C.Cottin<br />
LES ACACIAS LE NOM DE LA ROSE 02h12 J.Annaud S.Connery, C.Slater, H.Qualtinger<br />
DESTINY FILMS LE PION DU GÉNÉRAL 01h55 M.Mubarak K.Ardilova, A.Swara, Y.Mahardika<br />
KMBO LE ROYAUME DES ABYSSES 01h52 T.Xiaopeng W.Tingwen, S.Xin, K.Teng<br />
PATHÉ LES CHÈVRES ! 01h40 F.Cavayé D.Boon, J.Commandeur, C.Chust<br />
TANDEM LES DERNIERS HOMMES 02h00 D.Oelhoffen G.Caprino, N.Lopes, A.Chyra<br />
HAUT ET COURT LE SUCCESSEUR 01h52 X.Legrand M.Grondin, Y.Jacques, A.Bossé<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS SLEEP 01h35 J.Yu Y.Jeong, S.Lee<br />
CARLOTTA FILMS UNE HISTOIRE VRAIE 01h52 D.Lynch R.Farnsworth, S.Spacek, H.Stanton<br />
SND UNE VIE 01h53 J.Hawes A.Hopkins, J.Flynn, L.Olin<br />
UFO DISTRIBUTION UNIVERSAL THEORY 01h58 T.Kröger J.Bülow, O.Ross, H.Zischler<br />
CAPRICCI FILMS WALK UP 01h37 H.Sang-Soo H.Kwon, H.Lee, M.Park<br />
4<br />
S09<br />
28 FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
MALAVIDA FILMS ALICE 01h24 J.Svankmajer K.Kohoutova<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS BÉZIERS, L’ENVERS DU DÉCOR 03h08 D.Kupferstein<br />
GAUMONT DISTRIBUTION BLACK TEA 01h50 A.Sissako N.Melo, H.Chang, W.Ke-Xi<br />
LES ACACIAS CLASSE TOUS RISQUES 01h49 C.Sautet L.Ventura, J.Belmondo, S.Milo<br />
JOUR2FÊTE DÉBÂCLE 01h51 V.Baetens C.De Bruyne, S.Dewaele, N.Velissariou<br />
WARNER BROS. FRANCE DUNE : DEUXIÈME PARTIE 02h46 D.Villeneuve T.Chalamet, Zendaya, R.Ferguson<br />
LE PACTE EUREKA 02h27 L.Alonso V.Mortensen, C.Mastroianni, R.Pitts<br />
LES FILMS DU LOSANGE IL N'Y A PAS D'OMBRE DANS LE DÉSERT 01h41 Y.Aviram V.Bruni Tedeschi, Y.Rozenkier<br />
MISSION LA FAUTE À VOLTAIRE 02h13 A.Kechiche S.Bouajila, A.Atika, É.Bouchez<br />
ARIZONA DISTRIBUTION LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES 01h36 A.El Moudir<br />
TAMASA DISTRIBUTION L'ARME À GAUCHE 01h43 C.Sautet L.Ventura, S.Koscina, L.Gordon<br />
DEAN MEDIAS LE TITIEN, L'EMPIRE DES COULEURS 01h27 L.Chiossone et G.Boato<br />
LES FILMS DU CAMELIA L'INONDATION 01h40 I.Minaev I.Huppert, B.Nevzorov, M.Lipkina<br />
ORANGE STUDIO DISTRIBUTION / AD VITAM MADAME DE SÉVIGNÉ 01h32 I.Brocard K.Viard, A.Girardot, C.Kahn<br />
CGR EVENTS MOSIMANN, OUTSIDE THE BOX À L’OLYMPIA 02h00<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION REVIVRE 01h38 K.Dridi<br />
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE RIEN NI PERSONNE 01h22 G.Guibert P.Hamy, S.Brahim, F.Lebrun<br />
WAYNA PITCH SATOSHI 01h53 J.Matsumoto Koyuki, L.Franky, A.Asakura<br />
ZINC FILM TOMBÉS DU CAMION 01h29 P.Pollet-Villard P.Timsit, V.Bonneton, S.Sada Balius<br />
S10<br />
6 MARS<br />
11<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION <strong>14</strong> JOURS POUR ALLER MIEUX 01h36 E.Pluvieux M.Gasteuil, R.Lancry, Z.Breitman<br />
EUROZOOM BLUE GIANT 02h00 Y.Tachikawa Y.Yamada, S.Mamiya, A.Okayama<br />
SND BOLERO 02h00 A.Fontaine R.Personnaz, D.Tillier, J.Balibar<br />
LE PACTE COMME UN FILS 01h42 N.Boukhrief V.Lindon, K.Rocher, S.Stoica<br />
PANAME DISTRIBUTION HLM PUSSY 01h40 N.El Hourch L.Aubert, M.Diarra, S.Takaline<br />
NEW STORY HOLLY 01h42 F.Troch G.Verstraete, E.Deceukelier, R.Cleiren<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT IMAGINARY J.Wadlow D.Wise, B.Buckley, T.Payne (II)<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION INCHALLAH UN FILS 01h53 A.Al Rasheed M.Hawa, S.Rababah, H.Omari<br />
PATHÉ LIVE JÉRÉMY FERRARI - ANESTHÉSIE GÉNÉRALE - EN DIRECT AU CINÉMA 03h20<br />
PATHÉ LIVE LA FORCE DU DESTIN (METROPOLITAN OPERA) 04h22 M.Treliński L.Davidsen, J.Kutasi, B.Jagde<br />
TANDEM LA SALLE DES PROFS 01h39 İ.Çatak L.Benesch, M.Klammer, R.Stachowiak<br />
KMBO LA VIE DE MA MÈRE 01h43 J.Carpentier A.Jaoui, W.Lebghil, S.Cissé<br />
OPÉRETT L'ENNEMI PUBLIC N°0 01h25 A.Gérard D.Evenou, M.Lafaurie, L.Torteroglio<br />
CONDOR DISTRIBUTION LES CARNETS DE SIEGFRIED 02h18 T.Davies J.Lowden, S.Beale, T.Ashley<br />
LES FILMS D'ICI LETTRE ERRANTE 00h51 N.Aviv<br />
<strong>14</strong> N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
S10<br />
6 MARS<br />
S11<br />
13 MARS<br />
S12<br />
20 MARS<br />
S13<br />
27 MARS<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
CARLOTTA FILMS RIVIÈRE DE NUIT 01h44 K.Yoshimura K.Uehara, F.Yamamoto, K.Kawasaki<br />
EPICENTRE FILMS SHIKUN 01h25 A.Gitaï I.Jacob, Y.Abecassis, H.Laszlo<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT TRILOGIE PARK CHAN-WOOK P.Chan-Wook Sympathy for Mr. Vengeance/Old Boy/Lady Vengeance<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
ARP SÉLECTION CHRONIQUES DE TÉHÉRAN 01h17 A.Asgari et A.Khatami M.Salehi, S.Asgari, G.Kheirandish<br />
BAC FILMS DANS LA PEAU DE BLANCHE HOUELLEBECQ 01h28 G.Nicloux B.Gardin, M.Houellebecq, L.Schwarz<br />
SPLENDOR FILMS DERSOU OUZALA 02h25 A.Kurosawa Y.Solomin, A.Pyatkov, M.Munzuk<br />
BOBINE FILMS DIÓGENES 01h20 L.Barbuy La Torre J.Pomacanchari, C.Yupa, G.Yupa<br />
LES FILMS DU WHIPPET EL BOLA 01h23 A.Mañas J.Ballesta, P.Galan, A.Jiménez<br />
WARNER BROS. FRANCE HEUREUX GAGNANTS M.Govare et R.Choay A.Lamy, F.Eboué, A.Grinberg<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR IL RESTE ENCORE DEMAIN 01h58 P.Cortellesi P.Cortellesi, V.Mastandrea, R.Maggiora Vergano<br />
ALOEST DISTRIBUTION LA BEAUTÉ DU GESTE - DANSE ET ÉTERNITÉ 01h26 X.de Lauzanne<br />
AD VITAM LA NOUVELLE FEMME 01h41 L.Todorov J.Trinca, L.Bekhti, R.Sonneville-Caby<br />
APOLLO FILMS LES ROIS DE LA PISTE 01h56 T.Klifa F.Ardant, M.Kassovitz, L.Dosch<br />
LES ACACIAS LE VOYEUR 01h41 M.Powell K.Böhm, M.Shearer, A.Massey<br />
JHR FILMS MIS HERMANOS 01h25 C.Huaiquimilla S.Ayala, A.Bargsted, P.García<br />
THE DARK NOME 01h52 S.Na N'Hada<br />
STUDIOCANAL SCANDALEUSEMENT VÔTRE 01h41 T.Sharrock O.Colman, J.Buckley, A.Vasan<br />
LES FILMS DE LA PLUIE SUZANNE JOUR APRÈS JOUR 01h28 S.Manchematin et S.Steyer<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS THE MERCY TREE - DRZEWO MIŁOSIERDZIA - 01h17 M.Salimbeni M.Korpas, P.Derosas, E.Deiana<br />
POTEMKINE FILMS THE SWEET EAST 01h44 S.Price Williams T.Ryder, S.Rex, E.Cave<br />
JOUR2FÊTE TIGER STRIPES 01h35 A.Nell Eu Z.Zairizal, D.Ezral, Piqa<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LES FILMS DU LOSANGE AVERROÈS ET ROSA PARKS 02h23 N.Philibert<br />
LE PACTE BIS REPETITA 01h26 É.Noblet L.Bourgoin, X.Lacaille, N.Lvovsky<br />
BODEGA FILMS BLUE SUMMER (A SONG SUNG BLUE) 01h32 Z.Geng Z.Meijun, Z.Huang, J.Liang<br />
SAJE DISTRIBUTION CABRINI 02h25 A.Monteverde C.Dell'Anna, D.Morse, J.Lithgow<br />
GAUMONT DISTRIBUTION HORS-SAISON 01h55 S.Brizé G.Canet, A.Rohrwacher, S.Andoura<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT IMMACULÉE 01h29 M.Mohan S.Sweeney, S.Tabasco, Á.Morte<br />
UGC DISTRIBUTION KARAOKÉ S.Ben Lahcene M.Laroque, C.Tagbo, D.Mora<br />
FRA CINÉMA LA FILLE MAL GARDÉE (OPÉRA DE PARIS) 02h05 F.Ashton<br />
EUROZOOM LAISSEZ-MOI 01h33 M.Rappaz J.Balibar, T.Sarbacher, P.Dubey<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LA JEUNE FILLE ET LES PAYSANS 01h54 D.Welchman et H.Welchman K.Urzedowska, R.Gulaczyk, J.Wieniawa-Narkiewicz<br />
L'ATELIER DISTRIBUTION LE MONDE EST À EUX 01h15 J.Fontanieu<br />
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL OPÉRA : MADAME BUTTERFLY 03h15 A.Grigorian, J.Guerrero, L.Vasar<br />
APATOM LES POUSSIÈRES J.Taki M.Barbé, A.Svetovaya, C.Kahn<br />
HAUT ET COURT QUITTER LA NUIT 01h48 D.Girard S.Alaoui, V.Baetens, G.Duhesme<br />
PATHÉ LIVE ROMÉO ET JULIETTE (METROPOLITAN OPERA ) 03h31 B.Sher N.Sierra, S.Hankey, B.Bernheim<br />
LES FILMS DU PRÉAU ROUGE COMME LE CIEL 01h30 C.Bortone L.Capriotti, F.Campobasso, M.Cocci<br />
LES ALCHIMISTES SMOKE SAUNA SISTERHOOD 01h29 A.Hints<br />
DESTINY FILMS SUPER SÉNIORS 01h37 D.Lobb<br />
NOUR FILMS UNE FAMILLE 01h22 C.Angot<br />
WAYNA PITCH VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT 01h30 A.Louis-Seize S.Montpetit, F.Bénard, S.Laplante<br />
DULAC DISTRIBUTION YURT 01h56 N.Tuna D.Karakaş, C.Aslan, O.Çelik<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SURVIVANCE APOLONIA, APOLONIA 01h56 L.Glob<br />
LES ACACIAS CE2 01h47 J.Doillon N.Hamzawi, A.Manenti, Doully<br />
FRA CINÉMA DON QUICHOTTE (OPÉRA DE PARIS) - BALLET 02h50 R.Noureev<br />
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION JOUR DE MERDE 01h31 K.T. Landry E.Ringuette, R.Bossé, V.Blais<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR KUNG FU PANDA 4 M.Mitchell (V) et S.Stine J.Black, V.Davis, Awkwafina<br />
MEMENTO DISTRIBUTION L'AFFAIRE ABEL TREM 02h07 G.Reisz<br />
Gáspár Adonyi-Walsh, Istvan Znamenák, András<br />
Rusznák, Rebeka Hatházi, Eliza Sodró<br />
CARLOTTA FILMS LA FLAMME VERTE 01h50 M.Aslani M.Keramati, E.Entezami, M.Vahid<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA LETTRE (VOYAGE AU PAYS D’AVANT #ME-TOO -2) 01h25 J.Cros A.Schultz-Moszkowski, C.Calhanas, D.Moreira<br />
MALAVIDA FILMS L'ANTILOPE D'OR & LA RENARDE ET LE LIÈVRE 00h43 L.Atamanov et Y.Norstein D.Bonnard<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LA PROMESSE VERTE 02h04 E.Bergeon A.Lamy, F.Moati, S.Khammes<br />
KAMEA MEAH FILMS LA THÉORIE DU BOXEUR 01h37 N.Coste<br />
FESTIZICNEMA DISTRIBUTION L’ATTAQUE DU BLOC D’OR 02h16 O.Goujon J.Rochard, D.Kuzerpa, N.Bedu<br />
ARP SÉLECTION LE JEU DE LA REINE 02h00 K.Aïnouz A.Vikander, J.Law, S.Beale<br />
LES FILMS DU WHIPPET LES FÉES SORCIÈRES 00h40 A.Vrombaut et M.Jamault<br />
ARIZONA DISTRIBUTION / JHR FILMS LOS DELINCUENTES 03h10 R.Moreno D.Elias, E.Bigliardi, M.Molfino<br />
MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION MÊME SI TU VAS SUR LA LUNE 01h33 L.Rodriguez<br />
EPICENTRE FILMS O CORNO, UNE HISTOIRE DE FEMMES 01h45 J.Camborda J.Novás, J.Gomez, N.Lestegás<br />
KINOVISTA PAR-DELÀ LES MONTAGNES 01h38 M.Ben Attia M.Mastoura, W.Bouchhioua, S.Bisharat<br />
AD VITAM PAS DE VAGUES 01h32 T.Lussi-Modeste F.Civil, S.Boumedine, M.Wanecque<br />
KMBO PATERNEL 01h32 R.Tronchot G.Gadebois, G.Nakache, L.Salem<br />
SHELLAC SEMAINE SAINTE 02h13 A.Cohn D.Bem, C.Chiricheş, N.Lefter<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
15
SND PRÉSENTE<br />
RAPHAËL<br />
PERSONNAZ<br />
DORIA<br />
TILLIER<br />
JEANNE<br />
BALIBAR<br />
VINCENT<br />
PEREZ<br />
ET<br />
EMMANUELLE<br />
DEVOS<br />
L<br />
L E M Y S T È R E R A V E L<br />
PHOTOS : © PASCAL CHANTIER<br />
UN FILM DE<br />
ANNE FONTAINE<br />
SCÉNARIO ADAPTATION ET DIALOGUES ANNE FONTAINE ET CLAIRE BARRÉ AVEC LA COLLABORATION DE PIERRE TRIVIDIC JACQUES FIESCHI ET JEAN-PIERRE LONGEAT<br />
LIBREMENT ADAPTÉ DE MAURICE RAVEL DE MARCEL MARNAT - ÉDITIONS FAYARD<br />
AVEC LA PARTICIPATION DE ANNE ALVARO MARIE DENARNAUD<br />
UNE COPRODUCTION CINÉ-@ CINÉFRANCE STUDIOS F COMME FILM FRANCE 2 CINÉMA ARTÉMIS PRODUCTIONS AVEC LA PARTICIPATION DE NETFLIX FRANCE TÉLÉVISIONS EN ASSOCIATION AVEC COFINOVA 20 - CINEAXE 5 EN COPRODUCTION AVEC RTBF (Télévision belge) VOO & Be tv PROXIMUS SHELTER PROD EN ASSOCIATION AVEC TAXSHELTER.BE & ING AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DE BELGIQUE DE LA RÉGION îLE - DE -FRANCE ET DU CENTRE NATIONAL DE LA CINÉMATOGRAPHIE ET DE L’IMAGE ANIMÉE<br />
IMAGE CHRISTOPHE BEAUCARNE AFC SBC MONTAGE THIBAUT DAMADE SON BRIGITTE TAILLANDIER JEAN GOUDIER JEAN-PIERRE LAFORCE DÉCORS RITON DUPIRE-CLÉMENT ADC COSTUMES ANAÏS ROMAND DIRECTION DE PRODUCTION CHRISTOPHE JEAUFFROY 1 ÈRE ASSISTANTE RÉALISATRICE LAURE PRÉVOST DIRECTION MUSICALE BRUNO COULAIS SUPERVISION MUSICALE GUILLAUME CLÉMENT PRODUIT PAR PHILIPPE CARCASSONNE DAVID GAUQUIÉ JULIEN DERIS JEAN-LOUIS LIVI ET PATRICK QUINET<br />
© 2023 CINÉ-@ - CINÉFRANCE STUDIOS - F COMME FILM - SND - FRANCE 2 CINÉMA - ARTÉMIS PRODUCTIONS
L’INCROYABLE HISTOIRE DE MAURICE RAVEL À TRAVERS<br />
LA CRÉATION DE LA MUSIQUE LA PLUS CONNUE AU MONDE !<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE POUR VOS SALLES<br />
FA (126’’ OU 60’’)<br />
N’HÉSITEZ PAS À LE DIFFUSER DEVANT<br />
AFFICHES ET AFFICHETTES<br />
KIT PROMO<br />
DOSSIER PÉDAGOGIQUE<br />
DISPONIBLE POUR VOS SÉANCES SCOLAIRES<br />
PARTENAIRES
CHIFFRES<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
À l’occasion de la sortie, ce<br />
<strong>14</strong> <strong>février</strong>, de Bob Marley :<br />
One Love de Reinaldo<br />
Marcus Green, retour sur les<br />
performances en salles de<br />
5 biopics sur des chanteurs<br />
américains et britanniques.<br />
TITRE<br />
GET ON UP<br />
BOHEMIAN<br />
RHAPSODY<br />
ROCKETMAN RESPECT ELVIS<br />
Date de sortie 24/09/20<strong>14</strong> 31/10/2018 29/05/2019 08/09/2021 22/06/2022<br />
Distributeur UNIVERSAL 20TH CENTURY FOX PARAMOUNT UNIVERSAL WARNER<br />
Cumul des entrées 128 425 4 372 279 756 965 150 399 1 226 995<br />
1 er jour 11 545 127 877 34 654 6 279 42 655<br />
1 er week-end 62 953 867 901 2<strong>14</strong> 248 50 690 262 486<br />
Copies 350 505 474 333 686<br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
Cœfficient<br />
Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er we)<br />
180 1 719 452 152 383<br />
2,23 5,18 3,65 2,98 3,83<br />
x11,1 x34,2 x21,84 x23,95 x28,77<br />
Note Spectateur AlloCiné 3,5 4,3 4 3,6 4,1<br />
Source CBO-Box Office<br />
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />
RANG<br />
DATE FILM DISTRI.<br />
COPIES<br />
1 ER WE<br />
ENTRÉES<br />
1 ER WE<br />
SÉANCES<br />
1 ER WE<br />
MOYENNE PAR<br />
SÉANCE 1 ER WE<br />
1 07/02/<strong>2024</strong> COCORICO SND 488 253 608 9 791 50<br />
2 31/01/<strong>2024</strong> LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 180 436 260 4 009 45<br />
3 17/01/<strong>2024</strong> PAUVRES CRÉATURES DISNEY 138 996 245 4 311 32<br />
4 24/01/<strong>2024</strong> LE DERNIER DES JUIFS AD VITAM 47 908 113 1 539 31<br />
5 03/01/<strong>2024</strong> PRISCILLA ARP 117 247 258 4 012 29<br />
6 07/02/<strong>2024</strong> DAAAAAALI ! DIAPHANA <strong>14</strong>8 586 335 5 272 28<br />
7 31/01/<strong>2024</strong> LA FERME DES BERTRAND JOUR2FÊTE 32 435 189 1 175 28<br />
8 24/01/<strong>2024</strong> MAY DECEMBER ARP 82 934 207 3 112 27<br />
9 03/01/<strong>2024</strong> L'USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND NEXT 574 11 25 23<br />
10 10/01/<strong>2024</strong> UN SILENCE FILMS DU LOSANGE 67 423 227 3 289 20<br />
11 24/01/<strong>2024</strong> UN COUP DE DÉS SND 182 836 560 9 212 20<br />
12 07/02/<strong>2024</strong> LA BÊTE AD VITAM 30 453 <strong>14</strong>0 1 555 20<br />
13 03/01/<strong>2024</strong> JEUNESSE (LE PRINTEMPS) LES ACACIAS 3 576 40 183 20<br />
<strong>14</strong> 10/01/<strong>2024</strong> SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER EUROZOOM 17 068 100 962 18<br />
15 03/01/<strong>2024</strong> NIGHT SWIM UNIVERSAL 86 276 237 4 881 18<br />
16 24/01/<strong>2024</strong> TOUT SAUF TOI SONY 76 059 211 4 312 18<br />
17 07/02/<strong>2024</strong> LE DERNIER JAGUAR STUDIOCANAL 151 110 617 8 676 17<br />
18 17/01/<strong>2024</strong> GODZILLA MINUS ONE<br />
PIECE OF MAGIC<br />
ENTERTAINMENT<br />
76 506 323 4 409 17<br />
19 10/01/<strong>2024</strong> MAKING OF AD VITAM 70 427 290 4 235 17<br />
20 10/01/<strong>2024</strong> BONNARD, PIERRE ET MARTHE MEMENTO 102 957 426 6 219 17<br />
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />
18 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
DISTRIBUTION<br />
FUTURA CINEMA<br />
OUVRE LES VOIES DE L’INNOVATION<br />
©Rémi Boissau<br />
Futura Cinema<br />
renouvelle son image<br />
Exit l'identité visuelle « un peu vieillotte », et qui<br />
cède désormais la place à un nouveau logo : un<br />
dégradé, avec autant de couleurs que d’étapes, qui<br />
« gomme les frontières », ainsi que des sièges de<br />
cinéma conceptualisées et inversés qui imitent des<br />
mains cadrant un écran imaginaire et qui, surtout,<br />
« se rapprochent ». De quoi constituer, comme le<br />
décrit Anne Pouliquen, un emblème de la<br />
collaboration, toujours au service de l’innovation !<br />
Un temps en équipe et en compagnie d’Anne Pouliquen (à droite), lors de la troisième étape de Futura Cinema 2023, à<br />
Clermont-Ferrand pendant le Festival du court métrage<br />
L'incubateur de projets, qui recrute<br />
actuellement sa nouvelle promotion,<br />
s'apprête à explorer de nouveaux horizons.<br />
Après s'être particulièrement focalisé sur les 15-25<br />
ans durant ses deux premières années d'existence,<br />
Futura Cinema (nouveau nom de Futur@Cinema)<br />
fait évoluer sa thématique de travail <strong>–</strong> et son identité<br />
visuelle <strong>–</strong> vers le transsectoriel. Avec l’idée de s'inspirer<br />
des innovations imaginées pour les musées, l'industrie<br />
musicale, l’édition… ou encore celles en matière<br />
d’éducation, de tourisme ou de transport. « Pour<br />
marquer cette thématique et grandir notre écosystème,<br />
nous faisons aussi étape cette années dans des festivals<br />
qui ne sont pas de cinéma et nous rapprochons d’incubateurs<br />
d’autres secteurs », souligne la directrice Anne<br />
Pouliquen, en décrivant l’édition <strong>2024</strong>.<br />
En mars, la quarantaine de candidats retenus se<br />
rencontreront au Pôle Pixel de Villeurbanne, qui a<br />
déjà accueilli Futura avec l’UrbanLab Erasme de la<br />
Métropole lyonnaise, notamment dédiée au « prototypage<br />
et à l'expérimentation de solutions numériques<br />
pour des villes durables ». Dès le mois suivant, rendezvous<br />
au festival XR (réalité virtuelle, augmentée)<br />
NewImages de Paris, afin de « sensibiliser les professionnels<br />
aux technologies immersives et leur place dans les<br />
cinémas ». Puis direction Liège en Belgique en juillet,<br />
au Wallifornia MusicTech, adossé au festival de<br />
musiques urbaines Les Ardentes, pour une étape dédiée<br />
au modèle économique des projets et leurs pistes de<br />
financement. Enfin, la tournée sera de retour au<br />
Festival européen du film fantastique de Strasbourg<br />
en septembre, avant sa dernière étape, avec présentation<br />
des projets et verdict du jury, aux Sommet des<br />
Arcs dans le cadre des Arcs Film Festival.<br />
En deux éditions, Futura Cinema a déjà accompagné<br />
15 projets dont Anne Pouliquen évalue le « taux de<br />
survie » à 70 % environ, « surtout parmi ceux qui<br />
parviennent à trouver un financement en cours d’incubation.<br />
Sachant que Futura fait figure de label, et apporte<br />
la caution de la qualité et de la multiplicité des regards<br />
des experts qui encadrent les projets ».<br />
Ces experts rejoignent Futura Cinema lors de certaines<br />
étapes, ou au sein de son comité de pilotage, partiellement<br />
renouvelé tous les ans (voir ci-contre). « Certains<br />
membres du copilotage ont même finalement intégré les<br />
projets qu’ils accompagnaient », note au passage la<br />
directrice, fière que Futura Cinema stimule les collaborations<br />
au-delà de l’incubation et contribue « à la<br />
culture de l’innovation dans notre secteur, notamment<br />
auprès de structures qui ne se sentaient pas légitimes ».<br />
L’appel à candidatures de Futura Cinema <strong>2024</strong> est<br />
ouvert en ligne, jusqu’au 29 <strong>février</strong>, aux professionnels<br />
du cinéma ou d'un tout autre secteur, qu’ils soient<br />
déjà porteurs d’un projet ou simplement de compétences<br />
à partager.<br />
Ayşegül Algan<br />
Le comité de pilotage<br />
<strong>2024</strong><br />
Baptiste Heynemann et Mathieu Guetta - CST<br />
Michèle Ziegler, directrice de la stratégie<br />
numérique et directrice de NewImages au Forum<br />
des images - Tumo Paris<br />
Guillaume Boutin et Paul-Elie Schouman<br />
- SensCritique.com<br />
Caroline Gouin, directrice communication et<br />
développement - Télérama<br />
Delphine Lichtensteger, responsable communication<br />
- Télérama<br />
Aude Merlet, experte innovation et entrepreneuriat<br />
- Audiens<br />
David Gal-Regniez, directeur technique<br />
- Minalogic<br />
Alix Ménard, cheffe de projet développement et<br />
communication - Première Cinémas et Sylvain<br />
Pichon, programmateur - cinéma le Méliès à<br />
Saint-Etienne / Représentant·e·s du Scare<br />
Soraya Kavoussian, fondatrice de l’Agence So<br />
Mathieu Guilloux, coordinateur public jeune<br />
de l’Afcae<br />
Marion Tharaud, directrice marketing de Haut et<br />
Court Distribution, présidente d’Occitanie Films et<br />
gérante de MTFilms<br />
Marie-Alix Fourquenay et Marion Gravoulet,<br />
chargées de mission Cinéma, audiovisuel et<br />
numérique - Région Grand Est<br />
Grégory Maman, consultant technologies,<br />
systèmes d’information et gestion de projet<br />
D’autres personnalités pourront rejoindre le comité<br />
dans les prochains jours.<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
19
RENCONTRES<br />
©Yannick Letoqueux<br />
De Bretagne et au-delà, ils étaient nombreux<br />
à se retrouver au Gulf Stream à La Baule<br />
BACK IN L-A (LOIRE-ATLANTIQUE)<br />
Un nombre record de participants se sont retrouvés pour les 23 es<br />
Rencontres de Bretagne à La Baule, où les exploitants ont décerné leur<br />
Coup de cœur à un film italien.<br />
« 327 inscrits… Record battu ! » C’est par ces mots qu’Éric<br />
Dubot, le président de l’association La Règle du jeu,<br />
résume ces 23 es Rencontres de Bretagne d’hiver, qui se<br />
sont déroulées du 30 janvier au 3 <strong>février</strong> au cinéma<br />
Gulf Stream de La Baule, et dédiées au “local de l’étape”,<br />
le regretté Tony Molière.<br />
On pourrait prolonger le bilan par quelques autres chiffres,<br />
tels que 21 (la somme des films présentés en avantpremière,<br />
dont près de la moitié réalisés par des femmes),<br />
11 (le nombre d’équipes qui ont fait le déplacement dans<br />
la station balnéaire ligérienne), 38 (l’ensemble des partenaires,<br />
institutionnels ou privés, qui n'avaient jamais été<br />
aussi nombreux), 9 (le nombre de repas partagés, midi<br />
et soir, entre les participants et les talents présents), 5 (la<br />
moyenne des séances proposées chaque jour), 203 (le<br />
nombre de spectateurs ayant assisté aux séances ouvertes<br />
au public)... et enfin 6 sur 10 (la note minimum attribuée<br />
à un film lors du dépouillement des bulletins des exploitants,<br />
preuve de la qualité de la programmation).<br />
La sélection faisait la part belle au cinéma français, et<br />
on notera en particulier le très bel accueil réservé à Et<br />
plus si affinités, dont l’équipe au grand complet a animé<br />
la soirée de clôture, mais c’est finalement un film<br />
italien,Il reste encore demain, qui a remporté le Coup<br />
de Cœur des Exploitants.<br />
Bien entendu, la plupart des distributeurs ont aussi fait<br />
le déplacement pour accompagner leur film, et échanger<br />
avec les représentants des salles art et essai fédérées par<br />
La Règle du jeu. Car c’est toujours le partage d’émotions<br />
et la convivialité qui caractérise ces rencontres bretonnes,<br />
et perdure au-delà des changements au sein de l’équipe<br />
organisatrice. En effet, Benoît Roué, directeur du Rex à<br />
Pontivy (Morbihan), a pris le relais d’Alain Durand pour<br />
la programmation, tandis que Jean Walker <strong>–</strong> dont nos<br />
lecteurs connaissent le talent… <strong>–</strong> s’implique de plus en<br />
plus dans la logistique et anime tous les débats. Mais<br />
c’est bien sûr à l’ensemble du bureau de La Règle du jeu,<br />
soutenu par les élus locaux et l’équipe du Gulf Stream<br />
animé par Sonia Pagani Molière, que l’on doit la réussite<br />
de ces Rencontres. Si le subtil mélange entre une programmation<br />
dense et des temps aménagés pour se retrouver<br />
n’est pas toujours facile à doser, l’équipe de bénévoles a<br />
trouvé le bon compromis et espère faire aussi bien, sinon<br />
mieux, lors de ses prochains rendez-vous.<br />
Ceux-ci sont d’ailleurs déjà datés : les Rencontres Art et<br />
Essai sont prévues à Dinard du 18 au 21 juin prochain,<br />
avec une nouvelle formule qui sera dévoilée prochainement.<br />
Les prochaines Rencontres de Bretagne se dérouleront<br />
quant à elles du 28 janvier au 1 er <strong>février</strong> 2025.<br />
Coup de cœur des exploitants<br />
Il reste encore demain<br />
Ce n’est pas parce que le film de et avec Paola Cortellesi est<br />
le champion du box-office italien de 2023 <strong>–</strong> il a dépassé les<br />
5 millions d’entrées en 4 mois dans son pays <strong>–</strong> qu’il a fait<br />
chavirer les exploitants bretons. Son sujet <strong>–</strong> l’émancipation<br />
d'une mère de famille modeste face à un mari violent <strong>–</strong>,<br />
son noir et blanc <strong>–</strong> qui le situe dans la Rome de l’aprèsguerre<br />
et le courant néo-réaliste <strong>–</strong> et surtout sa grande<br />
poésie ont touché le coeur de ceux qui sont d’abord des<br />
spectateurs… et lui ont décerné le Coup de coeur des<br />
exploitants de ces 23 es Rencontres de Bretagne. Le film,<br />
distribué par Universal, sortira en France le 13 mars.<br />
©CLAUDIOIANNONE<br />
20 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
Julien Carpentier a présenté son film La vie de<br />
ma mère<br />
... tandis que Ronan Tronchot s'est penché sur<br />
son Paternel, tous deux distribués par KMBO<br />
Isabelle Brocard, réalisatrice de Madame de Sévigné (Ad vitam)<br />
Stéphane Brizé, ici entouré d'Eric Dubot et Jean Walker de La Règle du<br />
jeu, est venu à La Baule Hors-saison (Gaumont)<br />
Alix Delaporte, en débat autour de son film<br />
Vivants (Pyramide)<br />
À 22 ans, Luàna Bajrami signe son 2 e long,<br />
Notre monde (Gaumont)<br />
Edouard Bergeon a tenu sa <strong>Pro</strong>messe verte (Diaphana)<br />
Lui, Florent Bernard, on lui doit Nous, les Leroy (Apollo)<br />
Marco La Via et Hanna Ladoul (debout) ont trinqué avec les<br />
spectateurs de leur film Au fil des saisons (UGC)<br />
Thierry Klifa est venu avec Les Rois de la piste (Apollo)<br />
L'équipe d'exploitants bretons de la Règle du jeu, réalisateurs de ces Rencontres<br />
©Yannick Letoqueux<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
21
VIDEO STREAMING<br />
MARCHÉ VIDÉO, UNE MUTATION TOUJOURS EN COURS<br />
Dans son étude dédiée présentée le mois dernier, le CNC fait état d’un marché vidéo qui dépasse les 2 milliards d’euros de chiffre<br />
d’affaires (CA) sur l’année écoulée, mais dont la croissance est toujours portée par les services de vidéo à la demande par abonnement.<br />
Après la fulgurante croissance de leur CA durant la crise sanitaire (+51 % en 2020 et<br />
+29,6 % en 2021), les plateformes de streaming affichent, avec +9,6 % en 2023, toujours<br />
la plus forte progression parmi les segments vidéo. La vidéo physique continue à perdre<br />
du terrain (-15 %), et passe désormais sous la barre des 10 % du marché. En 2023, sa<br />
part était de 8,1 %, contre 10,1 % en 2022 et… 75,3 % en 20<strong>14</strong>. La part de la VOD<br />
à l’achat (achat comme location), bien qu’en forte décroissance ces 10 dernières années,<br />
reste relativement stable. Le CA de l’EST (Electronic Sell-Through), soit l’achat permanent<br />
d’un titre VOD, est en croissance de 8,5 %.<br />
Dans ce contexte de mutation, le cinéma reste la première source de revenus de vidéo<br />
transactionnelle, avec une prédominance des titres américains, qui représentent plus de<br />
60 % des ventes. Reste que pas moins de 4 films français se font une place dans le top<br />
10 des programmes les plus consommés les 9 premiers mois de 2023 : Alibi.com 2 (4 e ),<br />
Novembre (5 e ), Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (6 e ) et Astérix et Obélix : L’Empire du<br />
Milieu (9 e ). Les films patrimoine, qui constituent une part essentielle des ventes de<br />
vidéo physique, en représentent plus de 30 % en 2023 (contre 21 % en 2019). Leur<br />
poids croît aussi sur le segment VOD, avec 4,2 millions d’actes enregistrés sur les 9<br />
premiers mois de 2023, contre 1,8 million d’unités en vidéo physique. À noter que<br />
l’achat VOD est désormais une pratique aussi répandue que la location, avec toutefois<br />
un profil plus âgé d'acheteurs : près de la moitié de 35 ans et plus (49 %), contre 42 %<br />
pour la location.<br />
accompagnées de nouvelles offres avec publicité (Netflix et Paramount+ dès 2022,<br />
Disney+ depuis novembre 2023). Si l’offre se segmente, le taux de pénétration de la<br />
SVOD n’en poursuit pas moins sa hausse. En septembre 2023, 57,5 % des Français<br />
ont ainsi utilisé au moins une plateforme (+4,3 points en un an). Ils recourent en<br />
moyenne à deux services, mais ne sont que 6,6 % à en utiliser plus de trois (contre 4,2 %<br />
en sept. 2022). Aussi, si la SVOD ne concerne que 47 % des plus de 50 ans (contre<br />
plus de 68 % des 15-34 ans et plus de 63 % des 35-49 ans), c’est tout naturellement<br />
auprès de cette tranche d’âge que son taux de pénétration progresse le plus (+6,9 points).<br />
Dans un marché dominé par les plateformes américaines, Netflix se taille toujours la<br />
part du lion, avec plus de 77 % des usagers de SVOD, suivi de Prime Video (42,5 %)<br />
et de Disney+ (37,3 %), alors que la France n’intègre le podium qu’avec un assemblage<br />
des services TV VOD tricolores réunis. Juste derrière Canal+Séries et OCS, Paramount+<br />
réalise une remarquable percée pour se hisser au quasi même niveau qu’AppleTV+.<br />
Enfin, parmi les observations du CNC, les SVODistes restent essentiellement orientés<br />
CLASSEMENT DES PLATEFORMES DE VÀDA AU T3 2023 (% D’UTILISATEURS<br />
PARMI LES UTILISATEURS DE SVOD AU COURS DES 30 DERNIERS JOURS)<br />
RÉPARTITION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DU MARCHÉ DE LA VIDÉO (%)<br />
Source : CNC <strong>–</strong> Vertigo - Base : Internautes de 3 ans et + qui ont utilisé une plateforme SVOD<br />
au cours des 30 derniers jours<br />
séries, ces dernières captant 70 % de leur consommation, contre 25 % pour les films.<br />
Ainsi, le top 10 des contenus les plus consommés sur les 3 premiers trimestres de 2023<br />
est exclusivement composé de séries, de surcroît américaines <strong>–</strong> et majoritairement Netflix<br />
<strong>–</strong>, en tête desquels You, The Walking Dead et Blacklist.<br />
Source : CNC-AQQA-GfK<br />
*Estimations CNC<br />
Dynamique des nouveaux acteurs SVOD<br />
Fin de l’exclusivité des contenus HBO chez OCS en début d’année, fermeture de Salto<br />
et de Lionsgate+ fin mars, débuts du Pass Warner chez Prime Vidéo en mars (dans<br />
l’attente du lancement de Max à l’été <strong>2024</strong>) puis d’AppleTV+ sur MyCanal en avril,<br />
fin du partage de compte chez Netflix en mai… L’actualité de la SVOD* a été chargée<br />
en 2023. Le tout, avec de nombreuses hausses tarifaires (Netflix, AppleTV+),<br />
Tout ce marché payant doit toutefois composer avec la montée en puissance des services<br />
VOD gratuits, dont les plateformes des chaînes TV (dit BVOD, comme Broadcaster<br />
VOD) que près de 6 Français sur 10 regardent au moins une fois par mois. Et ceci, sans<br />
compter l'émergence des services AVOD (ad-based video on demand) comme des<br />
chaînes TV FAST, basés sur la publicité. À suivre…<br />
Ayşegül Algan<br />
*Afin de ne pas créer de confusion entre la VàDA <strong>–</strong> vidéo à la demande par abonnement <strong>–</strong> et la VàD <strong>–</strong> vente à distance, soit billetterie en<br />
ligne, d’usage dans les cinémas <strong>–</strong>, <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> utilise le terme anglais SVOD <strong>–</strong> Subscription Video On Demand.<br />
Mubi acquiert un distributeur du Bénélux<br />
La plateforme de streaming spécialisée dans le cinéma d’auteur devient actionnaire<br />
majoritaire de Cinéart.<br />
Le service SVOD Mubi, basé à Londres et disponible<br />
dans plus de 195 pays à travers le monde, ne compte ni<br />
changer l’équipe de direction ni les opérations de Cinéart<br />
en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. La société,<br />
fondée en 1975, et actuellement considérée comme le<br />
plus gros distributeur indépendant local, est un collaborateur<br />
de longue date de Mubi. Parmi ses récentes sorties,<br />
Cinéart compte Le <strong>Pro</strong>cès Goldman, Les Filles d’Olfa, Iris<br />
et les hommes, La Zone d’intérêt… ainsi que Priscilla de<br />
Sofia Coppola, pour laquelle le distributeur avait déjà<br />
collaboré avec la plateforme.<br />
L'accord avec Cinéart marque la première acquisition<br />
d'une société de distribution par Mubi, qui continue<br />
ainsi à étendre ses activités au-delà du streaming. Devenu<br />
l’un des acheteurs les plus actifs de films d'art et essai <strong>–</strong><br />
parfois en collaboration, comme avec Condor en France<br />
sur Aftersun, et parfois au détriment des distributeurs de<br />
films en salles sur d’autres territoires <strong>–</strong>, la plateforme a<br />
aussi récemment lancé ses propres productions. Au début<br />
de 2022, la elle avait marqué l’actualité du secteur en<br />
rachetant la société de ventes internationales The Match<br />
Factory et sa filiale de Match Factory <strong>Pro</strong>ductions.<br />
A.A.<br />
22 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
DISNEY BOOSTÉ PAR DE BONS RÉSULTATS FINANCIERS<br />
Une sortie cinéma surprise, du jeu vidéo, du sport en streaming : lors de la publication de ses résultats fiscaux du premier trimestre<br />
<strong>2024</strong>, le studio a fait plusieurs annonces.<br />
Revenant sur le « plan ambitieux » entrepris il y a un an<br />
pour renouer avec une croissance soutenue, le PDG de<br />
The Walt Disney Company, Bob Iger, s'est félicité des<br />
« solides performances au cours du trimestre écoulé [qui]<br />
montrent que nous avons franchi le cap et que nous sommes<br />
entrés dans une nouvelle ère ». En effet, sur son premier<br />
trimestre fiscal (octobre à décembre 2023), Disney<br />
annonce un chiffre d‘affaires comparable à celui de l'année<br />
précédente, soit 23,5 milliards de dollars (Md $), mais<br />
2,15 Md $ de bénéfice net, un résultat supérieur aux attentes.<br />
©The Walt Disney Company<br />
Disney+ perd des abonnés, mais le streaming<br />
limite ses pertes<br />
Si les recettes liées aux contenus et licences, dont le boxoffice<br />
cinéma, ont chuté de 38 %, notamment à cause<br />
de la faible performance des Marvels et de Wish <strong>–</strong> par<br />
rapport à celle de Black Panther : Wakanda Forever et<br />
Avatar 2 l'année précédente <strong>–</strong> la firme a réussi à réduire<br />
ses pertes sur l’ensemble de ses plateformes de streaming<br />
(Disney+, Hulu et ESPN+ pour le sport). La plateforme<br />
Hulu a gagné 1,2 million d’abonnés, Disney+ en a perdu<br />
1,3 million sur les trois derniers mois de 2023, mais a<br />
augmenté le prix de son abonnement aux US. La plateforme<br />
espère toutefois gagner entre 5,5 et 6 millions<br />
d’abonnés d'ici la fin du trimestre en cours. A noter que<br />
Disney+ a commencé à intégrer le contenu de Hulu<br />
début décembre, ce qui doit aboutir à une nouvelle<br />
version de la plateforme en mars <strong>2024</strong>. Sur le streaming<br />
en général, la firme prévoit d'atteindre la rentabilité fin<br />
<strong>2024</strong> et bien sûr, à terme, de générer des bénéfices.<br />
Des nouveautés pour l’année<br />
La publication de ces résultats s’est accompagnée de<br />
plusieurs annonces. Tout d’abord, le studio sortira le 27<br />
novembre <strong>2024</strong> la suite de Vaiana : La Légende du bout<br />
du monde. Une comédie musicale animée, développée<br />
Vaiana 2<br />
au départ pour être une série, « mais nous avons été tellement<br />
impressionnés par ce que nous avons vu que nous avons<br />
su que cela méritait une sortie en salle », a précisé le boss<br />
Bob Iger. Le Vaiana de 2016 avait rassemblé 5,6 millions<br />
de spectateurs en France, et selon Bob Iger a été le film<br />
le plus streamé de 2023 sur toutes les plateformes des<br />
États-Unis. Disney développe par ailleurs la version live<br />
action du film original, attendue pour juin 2025.<br />
Autre annonce de taille, la firme de Burbank prend une<br />
“petite” participation de 1,5 Md $ dans le capital de<br />
l’éditeur de jeux vidéo Epic Games. « Il s'agit de la plus<br />
grande entrée de Disney dans le monde des jeux vidéo et<br />
elle offre d'importantes possibilités de croissance et d'expansion<br />
», en réunissant les franchises Disney et le très<br />
populaire… Fortnite.<br />
Côté plateforme, Disney+ aura l’exclusivité de la<br />
diffusion du film-concert de Taylor Swift, The Eras<br />
Tour, dans sa version intégrale à partir du 15 mars.<br />
Enfin, Bob Iger a détaillé le projet de coentreprise<br />
avec Fox et Warner Bros. Discovery sur un nouveau<br />
service de streaming dédié au sport, à partir de cet<br />
automne. Elle rassemblera l'ensemble des chaînes<br />
ESPN des trois sociétés, y compris les principales<br />
ligues de sport professionnel et universitaire, avec des<br />
fonctions numériques interactives innovantes.<br />
Cécile Vargoz<br />
Netflix prêt à consolider sa domination mondiale… tout seul<br />
Au quatrième trimestre 2023, la plateforme américaine a engrangé 13,1 millions<br />
d'abonnés supplémentaires, pour atteindre 260,8 millions de foyers à travers le monde.<br />
Le bilan de la première année, sous la co-direction des<br />
CEO Ted Sarandos et Greg Peters, affiche un chiffre<br />
d'affaires en croissance de 12 % (contre 6 % en 2022).<br />
Une performance que Netflix estime être en mesure de<br />
poursuivre seul, alors que la plupart de ses concurrents<br />
ont finalisé de vastes mouvements de rapprochement.<br />
D’autant plus que, après « toute la consolidation qui a<br />
déjà eu lieu au cours de la dernière décennie (Viacom/<br />
CBS, AT&T/Time Warner, Disney/Fox, Time Warner/<br />
Discovery, etc.) », la plateforme au Tudum « ne croit pas<br />
que d'autres fusions et acquisitions au sein des entreprises<br />
de divertissement traditionnelles changeront de manière<br />
significative l'environnement concurrentiel ». Ainsi, face<br />
« à la force des franchises et l'expertise des entreprises de<br />
divertissement traditionnelles, aux investissements massifs<br />
des grandes entreprises technologiques comme YouTube,<br />
Amazon et Apple, et à la concurrence élargie des jeux vidéo<br />
et des réseaux sociaux », Netflix continuera à investir dans<br />
son catalogue, « alors que de nombreux concurrents<br />
réduisent leurs dépenses en contenu ».<br />
Lupin, saison 3<br />
Dans son tout premier rapport d'audience bi-annuel<br />
publié en décembre dernier, Netflix a pu donner la<br />
mesure de ses nombreux succès sur l’année écoulée, à<br />
commencer par les séries : pour Lupin S3, ses comptes<br />
font état de 50 millions de vues à travers le monde et<br />
46,6 millions de vues pour Berlin (le prequel de La<br />
Casa de papel), tandis que les “finales” de Sex Education<br />
et The Crown ont généré respectivement 45,7 millions<br />
©Netflix<br />
et 30 millions de vues. Les films ont aussi généré de<br />
grosses audiences en 2023, de Leave the World Behind<br />
avec Julia Roberts (134,2 millions de vues) à The Killer<br />
de David Fincher (70,5 millions de vues), sans oublier<br />
les animations Leo avec la voix d'Adam Sandler (108,1<br />
millions de vues) et Chicken Run : Dawn of the Nugget<br />
(43,8 millions de vues).<br />
Malgré l’impact des grèves hollywoodiennes de 2023,<br />
la plateforme est confiante en « la richesse et l’audace »<br />
de son catalogue <strong>2024</strong>. D’autant plus qu’elle continue<br />
à expérimenter des diffusions de programmes en direct,<br />
comme les prochains SAG Awards, le Netflix Slam,<br />
un match de tennis entre Rafael Nadal et Carlos<br />
Alcaraz, sans compter les matchs de catch professionnel<br />
du World Wrestling Entertainment, pour lesquels elle<br />
a déboursé 5 milliards de dollars pour 10 années de<br />
droits de diffusion.<br />
Ayşegül Algan<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
23
EXPLOITATION<br />
©Les 3 Palmes<br />
LES CINÉMAS DE BONNEVEINE<br />
CHANGENT DE MAINS<br />
Depuis le 1 er janvier <strong>2024</strong>, l’historique cinéma de la famille Tarizzo, dans le 8 e arrondissement<br />
de Marseille, a été repris par Xavier Orsel.<br />
Pathé aux commandes<br />
des 3 Palmes<br />
Le mois dernier, le multiplexe de 11 salles et 2 436<br />
places a intégralement basculé dans le giron de<br />
Pathé Cinémas, après la cession par Odile et Didier<br />
Tarizzo de leur part majoritaire (55 %) au groupe<br />
auquel ils étaient déjà associés. Ces derniers<br />
avaient ouvert en 1997 le cinéma de la Valentine, le<br />
quartier commerçant du 11 e arrondissement<br />
marseillais, inspirés par le succès, non loin de là, du<br />
multiplexe de La Valette à Toulon. Vu la taille et<br />
l’ambition de leur projet, Odile et Didier Tarizzo<br />
s'étaient alors associés à Pathé, mais seront restés<br />
pendant 26 ans les capitaines du vaisseau des 3<br />
Palmes, qui avait enregistré quelque 607 000<br />
entrées en 2022, et dépassait le million de<br />
spectateurs en 2019.<br />
C’est donc une page qui se tourne dans l’histoire de<br />
l’exploitation marseillaise, la famille Tarizzo ayant<br />
dans la foulée confié les clefs de l’historique<br />
Bonneveine à Xavier Orsel. Plus largement, on<br />
connaît leur engagement dans la vie syndicale,<br />
Odile étant, pour rappel, présidente de la<br />
commission sociale de la FNCF, tandis que Didier a<br />
présidé pendant une dizaine d’années l’Unions des<br />
cinémas du Sud de la France, l’UCF.<br />
De son côté, avec la reprise des 3 Palmes, Pathé<br />
Cinémas renforce son implantation locale. Le<br />
circuit présidé par Aurélien Bosc opère déjà deux<br />
établissements dans la cité phocéenne : le Pathé La<br />
Joliette de <strong>14</strong> salles et le Pathé Madeleine de 8<br />
écrans. À une quinzaine de kilomètres au nord, le<br />
groupe exploite les 17 salles du Pathé Plan-de-<br />
Campagne, aux Pennes Mirabeau.<br />
C.V.<br />
Les contacts amicaux entretenus depuis plus de 25 ans<br />
auront poussé Didier et Odile Tarizzo à faire confiance<br />
à l’ancien directeur général des Cinémas Pathé Gaumont<br />
désormais à la tête de Ciné Zéphyr, pour la reprise du<br />
complexe de 5 écrans et 806 fauteuils, ouvert en 1982<br />
par Roger Tarizzo, le père de Didier. « Je ne me projetais<br />
pas exploitant à Marseille, mais au-delà de nos relations<br />
personnelles, il y avait une vraie cohérence à faire perdurer<br />
une exploitation traditionnelle dans un quartier dense, qui<br />
ne dispose pas d’autre cinéma », relate Xavier Orsel.<br />
Sa priorité pour cet établissement « correctement conçu et<br />
très bien entretenu », jusqu’à présent programmé par Pathé<br />
dans une logique de groupe, est d'ouvrir de nouvelles<br />
perspectives éditoriales. Dans ce cinéma qui a été l’un<br />
des premiers du pays à ouvrir dans un centre commercial,<br />
Xavier Orsel entend continuer à attirer le grand public,<br />
« sans tourner le dos aux jeunes », mais en faisant aussi<br />
découvrir les films de la diversité. « De par son positionnement<br />
de cinéma populaire, il y avait un nombre conséquent<br />
de films d’auteur qui ne sortaient pas à Bonneveine.<br />
Maintenant, nous devons convaincre les distributeurs qu’il<br />
n’y a pas de raison qu’à Marseille, toute cette offre soit réservée<br />
aux cinémas du cœur de ville. » Pour autant, le nouvel<br />
exploitant ne vise aucunement un classement art et essai,<br />
les critères à remplir, pour les villes de catégorie A, étant<br />
incompatibles avec son ambition de répondre aux attentes<br />
de tous les spectateurs. Il s’agit d’acclimater le public à<br />
un nouveau type de programmation « qui, dans ce quartier<br />
sociologiquement favorisé, devrait très naturellement<br />
répondre à ses aspirations. Nous allons tester des choses, sans<br />
la prétention d'aller sur terres des Variétés. », soit le cinéma<br />
art et essai de La Canebière.<br />
C’est après cette première phase d'observation que<br />
Xavier Orsel arbitrera les priorités d’investissements<br />
pour l’établissement qui réalise autour de 100 000<br />
entrées annuelles. « Renouveler les fauteuils, améliorer le<br />
confort, renforcer les chaînes sonores, mettre de la 4DX ?<br />
Il faut savoir ce que le public attend pour savoir ce dont<br />
le cinéma a besoin. » Assurément, le nouvel exploitant<br />
des Cinémas Bonneveine s’est lancé dans cette aventure<br />
« sans logique spéculative, mais par amour du métier…<br />
et conscient de ses difficultés actuelles ». Mais aussi avec<br />
la conviction profonde de la nécessité sociale des cinémas<br />
et de « leur rôle dans le vivre-ensemble ».<br />
©Centre Commercial - Bonneveine<br />
Ayşegül Algan<br />
©Cinéma Le Palace<br />
Une rénovation énergétique et énergique<br />
La société Ciné Zéphyr, dont Xavier Orsel est l’actionnaire<br />
principal, exploite aussi, pour rappel, L’Alcazar d’Asnières<br />
en région parisienne <strong>–</strong> qui est devenu en octobre 2022 le<br />
premier cinéma au monde doté d’un écran Led LG <strong>–</strong>, La<br />
Rotonde à Étampes dans l’Essonne ainsi que le multiplexe<br />
Le Palace à Mulhouse (Haut-Rhin), qui vient d’achever la<br />
première phase d’une ambitieuse rénovation énergétique.<br />
« Nécessité fait loi », explique le dirigeant qui, à l’été 2022, et<br />
avant de pouvoir re-renégocier ses t arifs auprès des<br />
fournisseurs d'énergie, a dû envisager d’augmenter de<br />
30 % les tarifs du cinéma, « juste pour pouvoir maintenir le<br />
même niveau de trésorerie ». Si le plus fort de la crise<br />
énergétique semble désormais passé, l’exploitant n’a pas<br />
lésiné sur les efforts, cherché des partenaires et des aides<br />
auprès des collectivités, et investi 800 000 € pour assurer la<br />
viabilisation du bâtiment historique de 5000 m² qui abrite<br />
les 8 salles du Palace, en plein coeur de ville. Isolation, mise<br />
en place pompes à chaleur en remplacement du<br />
chauffage gaz…<br />
La première tranche des travaux est terminée depuis<br />
décembre, en attendant la deuxième, dont le périmètre<br />
d’intervention n’est pas encore arrêté.<br />
24 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
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EXPLOITATION<br />
Premier clap pour la rénovation du<br />
cinéma Star à Cannes<br />
Fermé depuis 2016, l’établissement va bénéficier d’importants travaux de réfection et<br />
de reconfiguration avant une réouverture fin 2025.<br />
Le nouveau Star retrouvera bientôt les Cannois...<br />
et les festivaliers !<br />
©Starimmo<br />
Cannes va encore densifier son offre cinématographique.<br />
Après les Arcades (3 écrans) et l’Olympia (9 salles) en<br />
centre-ville, le Cineum (10 écrans) en périphérie, sans<br />
oublier les salles ponctuelles comme le Raimu, la Licorne,<br />
ou l’Espace Miramar, la commune azuréenne va retrouver<br />
son Star. Les travaux de réhabilitation du complexe de<br />
la rue d’Antibes ont en effet démarré le 5 <strong>février</strong>, avec<br />
un an de retard sur le calendrier dévoilé à l’été 2022 par<br />
la municipalité et le propriétaire Starimmo, qui exploitera<br />
le cinéma.<br />
Concrètement, ce chantier comprend « la réalisation de<br />
quatre salles de projection modernes (pour une capacité<br />
totale de 539 sièges) et la création de locaux commerciaux.<br />
Il prévoit un cinéma dont toutes les salles seront équipées<br />
des technologies les plus avancées en matière de projection,<br />
tant au niveau de l'image que du son, misant sur<br />
une prestation haut de gamme », indique la Ville. La<br />
façade et plus globalement l’extérieur du bâtiment vont,<br />
eux-aussi, changer d’aspect et être intégralement re-designés.<br />
Estimé à 10 millions d’euros selon la presse locale,<br />
ce chantier de restructuration sera piloté par l’architecte<br />
Pierre Chican (aux manettes également de la salle Ōma<br />
de Mougins, au nord de Cannes).<br />
« La Mairie s’est particulièrement impliquée dans ce projet<br />
privé car il répond à plusieurs enjeux et génère des effets<br />
positifs pour l’animation de la ville », déclare le maire David<br />
Lisnard, qui entend dynamiser le haut de la rue d’Antibes<br />
et les alentours. Et bien entendu, « son propriétaire pourra<br />
exploiter [le cinéma] en lien avec les grandes manifestations<br />
cannoises dont, en premier lieu, le Festival de Cannes. ».<br />
Exploité par Ciné-Movida, qui avait été contraint judiciairement<br />
de fermer l’établissement en janvier 2016, Le<br />
Star réalisait quelque 150 000 entrées annuelles à l’époque.<br />
Il tentera de retrouver ce niveau de fréquentation à partir<br />
de fin 2025, période visée par la Ville pour la reprise<br />
d’activités. Comme avant la fermeture du site, la programmation<br />
sera assurée par le Groupement de programmation<br />
des cinémas indépendants (GPCI).<br />
T.C.<br />
À Marseille, la Ville préempte le fonds de<br />
commerce du César<br />
La municipalité marseillaise a officialisé son intention de reprendre l’historique cinéma<br />
art et essai, fermé depuis septembre 2023 en raison de ses difficultés économiques.<br />
« Aujourd’hui, la Ville de Marseille préempte le fonds de<br />
commerce du cinéma afin de maîtriser l’avenir de ce site<br />
emblématique pour les Marseillaises et les Marseillais », a<br />
annoncé la mairie le 29 janvier. En septembre dernier,<br />
au moment de la cessation d’activité de l'historique César<br />
de la place Castellane, la Ville avait fait part de ses « regrets<br />
face à la disparition de cet élément du patrimoine culturel<br />
marseillais », ouvert par Marcel Pagnol en 1938 dans un<br />
ancien entrepôt de bus.<br />
Sachant que Jean Mizrahi, qui avait repris et exploitait<br />
le César depuis 2017, envisageait de céder le fonds de<br />
commerce, exploité par, la Ville a donc recouru à son<br />
droit de préemption pour l’acquérir en lieu et place du<br />
repreneur pressenti. « Le César est situé dans un quartier<br />
du cœur de la ville où il est important de conserver une<br />
vitalité commerciale et culturelle. » La municipalité compte<br />
en effet conserver la vocation cinématographique du lieu,<br />
et publiera un appel à projet dans les prochains mois.<br />
A.A.<br />
César,« Tu me fends le coeur...»<br />
Les Enfants du Paradis inaugurent<br />
leur salle Excellence<br />
©CST<br />
Le 1 er <strong>février</strong>, la Commission supérieure de la technique et du son (CST), représenté<br />
par son vice-président André Labbouz, a officiellement décerné son label Excellence<br />
à la salle 1 du cinéma Les Enfants du Paradis à Chartres (Eure-et-Loir), exploité<br />
par les soeurs Judith Reynaud et Olivia Reggiani. Si le complexe de 11 salles, situé<br />
en plein centre-ville, a été entièrement rénové, c’est sa salle 1, d’une capacité de<br />
416 places, équipée d’un écran de 17 mètres et du son Dolby Atmos, qui a été<br />
labellisée, bénéficiant notamment des conseils de son architecte Linear A et de son<br />
installateur Cinemeccanica.<br />
Pour rappel, le label Excellence distingue les salles qui garantissent un spectacle de<br />
la plus grande qualité possible, au-delà des normes rédigées par l’Afnor. À ce jour,<br />
19 salles très diverses (art et essai de centre-ville, multiplexe, privée ou institutionnelle…)<br />
ont été labellisées Excellence.<br />
C.V.<br />
Judith Reynaud, Gérante, Groupe Cinéparadis ; Isabelle Vincent, Adjointe à la Culture<br />
de la ville de Chartres ; André Labbouz, Vice Président de la CST ; Élisabeth Fromont,<br />
Première adjointe au maire de la ville de Chartres et Olivier Reggiani, <strong>Pro</strong>grammatrice,<br />
Groupe Cinéparadis<br />
26 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
PASSAGE DE RELAIS À L’ÉPÉE DE BOIS<br />
Camille Labé a repris le cinéma art et essai de la rue Mouffetard, dans le 5 e arrondissement<br />
de Paris, depuis le 7 <strong>février</strong>.<br />
La nouvelle exploitante entend « poursuivre<br />
sur cette ligne qui est de garder les films très<br />
longtemps, sans chercher à avoir de sorties<br />
nationales, car c’est aussi un atout d'avoir des<br />
titres dont le bouche-à-oreille est lancé ». L’Épée<br />
de Bois étant membre des CIP, « nous continuerons<br />
à travailler main dans la main sur<br />
des opérations communes », comme par<br />
exemple les “Breakfast Club (but at<br />
night… !)”, dont un est prévu le 5 mars.<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
La Clef Survival lance une<br />
action en justice contre La<br />
Clef Revival<br />
D’anciens salariés du cinéma associatif<br />
parisien accusent La Clef Revival, actuellement<br />
positionnée pour racheter les murs,<br />
d’avoir « détourné le projet initial ».<br />
Camille Labé devant son cinéma<br />
Nouveauté dans la continuité pour L’Épée de Bois, dont<br />
l’exploitant, Dragan Klisaric, a confié les clés à Camille<br />
Labé. Si son patronyme est lié au(x) cinéma(s) français,<br />
c’est la première fois que la jeune femme se lance dans<br />
l’exploitation sous son prénom. Celle qui se dit avant<br />
tout « cinéphile et cinévore » avait depuis longtemps le<br />
projet de reprendre un cinéma, « ce qui semblait toutefois<br />
très difficile à Paris ». Pourtant, à force de contacter tous<br />
les établissements de la capitale, la tenacité de la jeune<br />
femme finit par payer. Ce sera L’Épée de Bois, « et j’en<br />
suis d’autant plus heureuse que je vis à côté : c’est le cinéma<br />
que je fréquente dont je vais m’occuper ». Camille Labé a<br />
acquis le fonds avec son mari, mais c’est elle qui va gérer<br />
et programmer le cinéma art et essai, qui était depuis<br />
sept ans exploité par Dragan Klisaric et Martine Metert,<br />
eux-mêmes l’ayant racheté en 2017 à Jacques Font de<br />
Cinémovida.<br />
« Je remercie beaucoup Dragan et Martine pour leur confiance,<br />
et pour le temps passé ensemble afin que la transition se passe<br />
bien. Car je connaissais l'exploitation, mais n’étais pas formée<br />
à la technique ». La “primo accédante” connaît en effet<br />
le sujet, ayant grandi dans un cinéma, le Casino d’Auxerre<br />
que tenaient ses parents, Maryse et Jean Labé. Ce dernier<br />
ayant été, s’il faut le rappeler, président de la FNCF<br />
pendant 25 ans.<br />
Un cinéma de quartier et de continuations<br />
Changement de génération donc, mais sans révolution<br />
pour le cinéma parisien de 2 salles (de 75 et 65 places),<br />
classé Recherche et spécialisé dans les continuations. À<br />
l’affiche cette semaine, 15 films dont Priscilla, Les Filles<br />
d’Olfa, Perfect Days ou encore Le Règne animal, programmé<br />
à partir de sa 4 e semaine et depuis jamais arrêté.<br />
Camille Labé pense par ailleurs développer<br />
le patrimoine, jusqu'à présent limité à des<br />
événements ponctuels comme le festival<br />
Play it again ! <strong>–</strong> « pourquoi pas une rétro Louis<br />
de Funès » <strong>–</strong>, instaurer des séances en matinée<br />
et de nouveaux rendez-vous, en événementialisant<br />
davantage. « Chaque mardi, sous<br />
l’intitulé “Mardi soir rue Mouffetard”, nous<br />
proposerons une projection suivie d’une discussion,<br />
avec des intervenants très variés. » Et<br />
même si le hall n’est pas grand, « nous allons<br />
aussi développer une offre confiserie de type<br />
food and beverage, avec des produits<br />
locaux “premium” ».<br />
Le tout en s'adressant à tous, dans ce qui<br />
reste un cinéma de proximité. « La rue<br />
Mouffetard est un écosystème en soi et L’Épée<br />
de Bois accueille beaucoup d’habitants du<br />
quartier, mais aussi ceux qui viennent s’y promener. » Ce<br />
qui n’empêche pas, comme lors du dernier Festival<br />
Télérama, d’accueillir des spectateurs venus de toute<br />
l’Île-de-France. Avec un plein tarif à 9,90 € et 6,90 € pour<br />
les étudiants, acceptant les cartes CIP, UGC ou encore<br />
le pass Culture « qui marche très bien », L’Épée de Bois a<br />
enregistré en 2023 près de 43000 entrées, retrouvant là<br />
son niveau pré-Covid. Camille aimerait faire plus, mais<br />
se dit réaliste. Pour l’heure, elle sera secondée par une<br />
deuxième personne, et se réjouit que le cinéma, qui est<br />
en bon état, n’ait pas eu à fermer au moment de la<br />
passation. Elle lancera sa première séance aujourd’hui,<br />
avec Les Feuilles mortes et En attendant la neige.<br />
Cécile Vargoz<br />
La Clef Revival esrt sur la voie d'un rachat du cinéma,<br />
fermé depuis 2018.<br />
Alors que les dernières informations faisaient état<br />
d’une campagne de financement participative<br />
pour racheter le bâtiment au Comité social et<br />
économique de la Caisse d’Epargne Île-de-France,<br />
qui avait par ailleurs prolongé le compromis de<br />
vente de cinq mois, voilà qu'un nouveau<br />
rebondissement vient compromettre le processus<br />
de vente du cinéma La Clef. D'anciens salariés et<br />
occupants, regroupés sous la bannière La Clef<br />
Survival, accusent La Clef Revival, l’association en<br />
voie de reprendre les murs, d’avoir « détourné le<br />
projet initial » et lance une action en justice.<br />
L’audience, prévue pour le 27 <strong>février</strong> au Tribunal<br />
judiciaire de Paris, tranchera sur les accusations<br />
d’usurpation d’identité associative et de<br />
parasitisme, ce que La Clef Revival qualifie de son<br />
côté de « campagne de diffamation ».<br />
En conférence de presse, La Clef Survival a déroulé<br />
les événements de ces dernières années : la<br />
fermeture puis l’occupation du cinéma ; la tentative<br />
de rachat par le groupe SOS et finalement sa<br />
capitulation ; le lancement du fonds de dotation en<br />
2020 et la scission du groupe un an après. « Des<br />
occupants ont quitté les lieux et nous ont appris que<br />
la nouvelle association compte prendre le nom de La<br />
Clef Revival », expose Derek Woolfenden, fondateur<br />
de La Clef Survival. Or, selon les anciens occupants,<br />
« ce nom est inapproprié », puisqu'il fait référence au<br />
nom du cinéma durant l’occupation. De plus, le<br />
collectif considère que le projet de reprise de La<br />
Clef Revival, « axé davantage sur la production », ne<br />
respecte pas les intentions énoncées en 2020.<br />
La Clef Revival assure pourtant que « le projet tel<br />
qu’il est aujourd’hui n’a pas changé et que les<br />
décisions ont été prises ensemble », comme le<br />
souligne un membre du collectif mis en cause. En<br />
somme, La Clef Survival accuse son opposant « de<br />
privatiser le lieu avec une approche financière »,<br />
mais aussi de « récupérer tous les travaux et actions<br />
réalisés par Home Cinéma », tandis que La Clef<br />
Revival assure que ce projet a été pensé avec les<br />
anciens membres, et qu’il vise toujours « à<br />
pérenniser l’activité cinématographique de La Clef et<br />
défendre des films peu diffusés ». Au Tribunal<br />
judiciaire de Paris de se prononcer désormais.<br />
David Weichert<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
27
FOCUS EXPLOITATION<br />
LE CINEPLANET<br />
S’AMARRE À ANTIBES<br />
Le nouveau cinéma de<br />
la cité azuréenne a<br />
enfin allumé ses<br />
projecteurs, devenant<br />
le troisième multiplexe<br />
ouvert par le groupe de<br />
Philippe Borys-Combret<br />
depuis l’été 2021.<br />
Hall<br />
Au terme d’un chantier entamé avant la crise sanitaire,<br />
et après avoir satisfait les dernières observations de la<br />
commission de sécurité, le Cineplanet d’Antibes a été<br />
officiellement inauguré ce mardi <strong>14</strong> <strong>février</strong>, mais accueille<br />
ses spectateurs depuis le 2 <strong>février</strong>. À quelques encablures<br />
du Port Vauban, le bâtiment se distingue par son immense<br />
façade en verre, imaginée par le cabinet Leclerc & Associés.<br />
« Inspiré de l'art délicat de l'origami, chaque pli et chaque<br />
angle de [cette] façade contribue à créer une œuvre d'art en<br />
constante évolution. Son éclat évoque la magie du cinéma<br />
tel un phare qui s’inscrit dans la skyline du Port Vauban »,<br />
indique le communiqué de Cineplanet, tandis que son<br />
PDG Philippe Borys-Combret nous confirme en effet<br />
que « l’architecture d’un cinéma, tout comme tout autre<br />
bâtiment de spectacle, doit être forte et prononcée, et ainsi<br />
valoriser ses spectateurs ».<br />
Entrée salle Dolby Cinema<br />
LES TARIFS<br />
Plein tarif : 12,90 € / 12 € depuis internet<br />
Tarif - 16 ans : 6,10 € / 5,70 €<br />
Tarif réduit* : 8,60 € / 7,90 €<br />
Tarif +65 ans : 10 € / 9,20 €<br />
Tarif dimanche matin : 8 €<br />
Opéra/ballet : 25 € plein tarif ; <strong>14</strong> € pour les -<strong>14</strong><br />
ans ; 21 € pour les +63 ans<br />
LES FORMULES ET FORMATS PREMIUM :<br />
Carte cinéma : 2 €<br />
Recharge +5 : 41 €<br />
Recharge +10 : 81 €<br />
Valables 7 jours sur 7 pendant 6 mois<br />
Carte opéra : Bientôt disponible<br />
SUPPLÉMENTS :<br />
Dolby Cinema : 6 €<br />
Lodge : 6 €<br />
Cosy : 4 €<br />
3D : 1,50 €<br />
Lunettes : 1,50 €<br />
* Étudiants, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA, Carte Mobilité Inclusion (CMI)<br />
28 N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong>
Une salle "classique"<br />
Une implantation en cœur de ville<br />
L’architecture d’un cinéma doit être<br />
forte et prononcée, et ainsi valoriser<br />
ses spectateurs<br />
PHILIPPE BORYS-COMBRET, PDG DE CINEPLANET<br />
Au cœur de l’éco-quartier Marenda Lacan, qui regroupe également commerces et<br />
logements, l’établissement bénéficie du système de chauffage urbain relié aux rejets<br />
d’eaux chaudes. Ce qui permet à ce « petit multiplexe, par ailleurs 100 % accessible,<br />
d’être éco-responsable », avec des factures d’énergie qui, « selon les études, seront inférieures<br />
à celles d’un cinéma classique ».<br />
Le premium comme standard<br />
Après la livraison de l’enveloppe par le promoteur, le Cineplanet a été entièrement<br />
aménagé par l’exploitant. Réparties sur trois étages et plus de 4 000 m², les 8 salles,<br />
de 50 à 250 places, abritent un total de quelque 1 000 fauteuils numérotés, fabriqués<br />
sur-mesure principalement dans le Jura, dont certains sont extra-larges et<br />
inclinables électriques. Côté technologie, l'ensemble des salles sont dotées de<br />
projection laser et la moitié en son Dolby Atmos, dont la salle Dolby Cinema et<br />
les deux salles premium maison Lodge et Cosy qui constituent l’offre premium<br />
des lieux ; les écrans varient de 9 à 15 mètres de base.<br />
En complément, le Cineplanet d’Antibes propose un espace jeux d’arcades, finalise<br />
son espace café et accueillera à terme, sur son rooftop panoramique ouvert au public,<br />
un restaurant ainsi que des séances en plein-air.<br />
Espace Space Game<br />
« Il y avait une carence de fauteuils et de salles sur la Côte d’Azur, et Antibes était<br />
particulièrement démuni d’un cinéma moderne », estime le dirigeant en décrivant le<br />
report des spectateurs antibois vers Nice, Cagnes-su-Mer, « et un peu au Cineum<br />
de Cannes », qui fait partie de son réseau. Le nouveau cinéma partage donc le marché<br />
avec Le Casino de 3 salles, exploité par Sébastien Tacquet (CinéAzur), qui a opéré<br />
une mutation vers une programmation art et essai suite à un accord entre les deux<br />
sites. Ceci, sans pour autant empêcher le Cineplanet, programmé par Arnaud de<br />
Gardebosc (MC4), de proposer de la VO pour un bassin de population « cosmopolite<br />
et instruit », et qui abrite par ailleurs un des premiers ports de plaisance de<br />
Méditerranée. Dans cette commune de 75 000 habitants, proche d’autres grandes<br />
agglomérations, Philippe Borys-Combret vise, « en théorie », les 300 000 entrées<br />
annuelles.<br />
En outre, grâce à son implantation régionale, le nouveau cinéma d’Antibes partagera,<br />
avec le Cineum et Les Arcades de Cannes, une carte commune permettant<br />
notamment de bénéficier de 40 % de réduction sur le tarif plein des différentes<br />
offres premium.<br />
Avec le site d’Antibes, finalisé pour un budget d'environ 12 M €, Cineplanet exploite<br />
dorénavant cinq établissements dans le sud de la France : deux à Cannes, un de 8<br />
écrans à Alès et un de 9 écrans à Salon-de-<strong>Pro</strong>vence, pour un total de 40 salles, et<br />
1,1 million de spectateurs en 2023. « Peu de sites, mais des sites de qualité, dans des<br />
zones de qualité », s'enorgueillit le dirigeant.<br />
Rooftop du cinéma, un balcon sur ma mer<br />
Ayşegül Algan et Tanguy Colon<br />
N°462 / <strong>14</strong> <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
29
INSTITUTIONNELS<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
04/03/24 CINÉMA CONFLUENCES ROMILLY 5 5<strong>14</strong><br />
04/03/24 LE LITTORAL 3 457<br />
CNACi<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la SAS<br />
Cinéma Confluences Romilly Romilly-sur-Seine Aube<br />
Communauté de communes des<br />
Portes de Romilly-sur-Seine<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la commune<br />
de Fouesnant-les-Glénan Fouesnant-les-Glénan Finistère Pays Fouesnantais<br />
À DATER MEGARAMA 6 1 233 <strong>Pro</strong>jet de création portée par la SARL Les Halles Neyrpic Saint-Martin-d’Hères Isère Grenoble-Alpes-Métropole<br />
In memoriam<br />
Jean-Jacques Schpoliansky<br />
historique exploitant du Balzac<br />
Son nom reste associé à celui du<br />
Balzac, ouvert par son grand-père en<br />
1935, et que Jean-Jacques Schpoliansky<br />
avait repris à la mort de son père, en<br />
1973. Avant cela, il avait d’abord<br />
travaillé chez UGC au service exploitation<br />
et programmation, et comme<br />
directeur des trois cinémas de Tours<br />
du circuit. Tout en étant, à 27 ans,<br />
régisseur adjoint pour Buñuel et René<br />
Clément.<br />
Quand il reprend Le Balzac, qui avait<br />
été longtemps la salle d’exclusivité<br />
des films français, sur les Champs Elysées <strong>–</strong> Les Vacances<br />
de monsieur Hulot, Les Tontons flingueurs, Casque d’or<br />
et plus tard À bout de souffle <strong>–</strong>, le mono écran fait alors<br />
face à la concurrence des grands circuits, Gaumont,<br />
Pathé, UGC et Parafrance. Aussi, dès 1975, Jean-Jacques<br />
Schpoliansky l’équipe de deux nouvelles salles, plus<br />
petites, ce qui lui permet d’étoffer sa programmation.<br />
En 1980, le cinéma rejoint le réseau Olympic de Frédéric<br />
Mitterrand et obtient le classement art et essai.<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
©Stéphanie Jayet<br />
Jean-Jacques Schpoliansky en reprend<br />
la gérance quatre ans plus tard, et<br />
confie la programmation à Jean<br />
Hernandez, à l’époque dirigeant<br />
d’Océan Films. Alors qu’autour d’eux,<br />
les cinémas des Champs deviennent<br />
des multiplexes, le Balzac se réinvente<br />
encore en 1993 : les salles sont refaites<br />
en conservant leur cachet originel,<br />
un bar et un lieu d'exposition sont<br />
aménagés, et le cinéma indépendant<br />
devient bien plus qu’un lieu de projection,<br />
accueillant concerts ou soirées<br />
opéra, et proposant des plateaux repas de chefs étoilés.<br />
En 2018, celui qui a fait du Balzac ce qu’il est encore<br />
aujourd’hui, décide de passer la main et revend ses parts<br />
à son associé David Henochsberg, du groupe Etoile<br />
Cinémas. Jean-Jacques Schpoliansky aura été un pionnier,<br />
et inspiré la profession bien au-delà de Paris. Après<br />
avoir lutté contre la maladie pendant plusieurs années,<br />
il nous a quittés le 9 <strong>février</strong> à l'âge de 80 ans. Nous<br />
pensons à ses proches et spécialement à sa fille Wanda,<br />
notre ancienne collègue.<br />
Philippe Bachman, directeur de La<br />
Comète de Châlons-en-Champagne<br />
Il n'avait eu de cesse d'œuvrer au rayonnement de la Scène nationale qu’il dirigeait<br />
depuis près de 20 ans. Notamment en l’enrichissant, dès 2010, d’une salle de cinéma,<br />
qui sera bien entendu classée art et essai avec les trois labels (40 000 entrées en 2023),<br />
et dans laquelle il créera, dès 2013, le festival international de cinéma War on Screen.<br />
Parmi ses activités cinéma, Philippe Bachman dirigeait aussi, depuis 2020, la<br />
Cinémathèque du documentaire et a inspiré l’Année du documentaire 2023, dans<br />
le cadre de laquelle il s’est particulièrement investi dans la coproduction ciné-concert<br />
autour du documentaire La Fête sauvage (1976). Il est décédé le 3 <strong>février</strong>.<br />
AG SFTC <strong>14</strong> et 15/03/24 SENS<br />
RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON<br />
FÊTE DU COURT MÉTRAGE 20 au 26/03/24 FRANCE<br />
LE PRINTEMPS DU CINÉMA 24 au 26/03/24 FRANCE<br />
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI PATRIMOINE/RÉPERTOIRE 26 au 29/03/24 STRASBOURG<br />
AG VÉO 27 et 28/03/24 SARLAT<br />
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />
CINEMACON 8 au 11/04/24 LAS VEGAS<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />
FESTIVAL DE CANNES <strong>14</strong> au 25/05/24 CANNES<br />
CINEEUROPE 17 au 20/06/24 BARCELONE<br />
LA FÊTE DU CINÉMA 30/06 au 3/07/24 FRANCE<br />
CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />
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