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Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024

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N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

ET SI VOS AMIS IMAGINAIRES ÉTAIENT RÉELS ?<br />

AU CINÉMA LE 8 MAI<br />

#BlueEtCompagnie<br />

BlueEtCompagnie-lefilm.fr<br />

ParamountPicturesFrance<br />

ParamountFrance


N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

ACCESSIBILITÉ<br />

SE FORMER ET S’ÉQUIPER POUR LES SPECTATEURS<br />

ATTEINTS DE HANDICAP SENSORIEL


Édito<br />

Alors que la grand-messe cannoise se prépare, où l’on attend, aux côtés des<br />

différentes sélections, des nouvelles de la réforme du classement art et essai,<br />

les rencontres et discussions se poursuivent au sein de l'exploitation, tant sur<br />

les sujets d’actualité que des questions de fond. L'enjeu de l’inclusion en est<br />

une, dépassant de loin les salles de cinéma, qui ont néanmoins un rôle à jouer<br />

dans l’accueil de tous les publics. Dans ce numéro, nous nous intéressons plus<br />

particulièrement à celui des spectateurs atteints de handicap sensoriel, à la suite<br />

de la rencontre organisée récemment par la CST à ce sujet.<br />

Le cinéma de patrimoine aussi sait se créer des outils et des opportunités pour<br />

s’inclure dans les programmations, comme en témoignent les Rencontres qui lui<br />

sont dédiées par l’Afcae, organisées cette année à Strasbourg. À l’autre bout du<br />

pays, les salles du réseau Véo ont tenu leur assemblée générale à Sarlat. Comme<br />

ailleurs, on s’y est interrogé sur la réforme art et essai ou sur la transition écologique<br />

à poursuivre. À ce sujet, la FNCF compte sur un retour massif des exploitants<br />

à son enquête destinée à dresser un état des lieux des pratiques écoresponsables<br />

dans le secteur, toutes typologies de salles confondues. Un temps de diagnostic<br />

pour préparer le temps de l’action ; <strong>10</strong> minutes de questionnaire pour préparer<br />

le plus durable des avenirs. Il n’y a pas une minute à perdre.<br />

Bonnes séances !<br />

La rédaction<br />

. À LA UNE<br />

Accessibilité des cinémas et handicap sensoriel : se former<br />

et s’équiper<br />

<strong>10</strong>-15<br />

. ACTUALITÉS<br />

Un questionnaire de la FNCF sur les pratiques écologiques 6<br />

L’Afcae livre son planning des<br />

Rencontres art et essai de Cannes 7<br />

Clap de fin pour Urban Distribution 9<br />

. EXPLOITATION<br />

L’Émission avec Nicolas Seydoux, président de Gaumont 21<br />

L’assemblée générale de Véo à Sarlat 22-23<br />

Focus sur l’ouverture du Cyclope à Tonnerre 28-29<br />

. PATRIMOINE<br />

Les 23 es Rencontres Patrimoine/Répertoire à Strasbourg 24-25<br />

. PRODUCTION<br />

Bilan 2023 de la production cinématographique française 26<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’agenda de la profession 30<br />

Crédits page 3 : ©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> d'après une photo de Sound of Metal de Darius Marder(©Tandem)<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

JULES DREYFUS<br />

Journaliste<br />

DAVID WEICHERT<br />

Journaliste<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60<strong>10</strong>2 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef<br />

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs<br />

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Jules Dreyfus / jules.dreyfus@webedia-group.com<br />

David Weichert / david.weichert@webedia-group.com<br />

Base de données Films<br />

guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression<br />

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


CONSTANTIN BRIEST<br />

présente<br />

MAX<br />

BOUBLIL<br />

CLAUDIA<br />

TAGBO<br />

MALIK<br />

AMRAOUI<br />

MÉLANIE<br />

BERNIER<br />

STEVE<br />

TIENTCHEU<br />

UN FILM DE<br />

GRÉGORY UN FILM BOUTBOUL<br />

DE<br />

GRÉGORY BOUTBOUL<br />

PHOTO : EDDY BRIERE<br />

AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE<br />

GÉRARD DARMON ET GÉRARD JUGNOT<br />

AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE<br />

GÉRARD DARMON ET GÉRARD JUGNOT<br />

AU CINÉMA LE 8 MAI


ACTUALITÉS<br />

Une directrice générale<br />

adjointe Catalogue,<br />

Séries et International<br />

chez Pathé Films<br />

Haut et Court<br />

passage de relais à la programmation<br />

Suite au départ imminent de Maxime Bracquemart vers de nouvelles aventures, Mathilde<br />

Declercq va rejoindre l’équipe de programmation de Haut et Court.<br />

Directrice adjointe Catalogue et Vidéo depuis<br />

janvier 2022, Laure de Boissard a étendu, depuis<br />

le 8 <strong>avril</strong>, ses champs de responsabilités. En tant<br />

que directrice générale adjointe Catalogue, Séries<br />

et International, elle reporte au président de Pathé<br />

Films et Séries, Ardavan Safaee, tandis que Aude<br />

Albano, directrice Séries, poursuit sous sa direction<br />

la stratégie établie depuis trois ans.<br />

Laure de Boissard a précédemment été responsable<br />

senior des Acquisitions pour le groupe M6,<br />

puis directrice TV/SVOD chez Studiocanal avant de<br />

rejoindre Pathé Films en 2020.<br />

Par ailleurs, Marie-Laure Montironi est nommée<br />

directrice générale adjointe Ventes Internationales<br />

et TV France et poursuivra, sous la responsabilité<br />

de Laure De Boissard, le développement des<br />

ventes internationales des productions Pathé tout<br />

en pilotant les ventes France TV et Digital.<br />

Pathé Live, de l’Opéra<br />

national de Paris à Michel<br />

Sardou<br />

À partir de la saison <strong>2024</strong>/2025, Pathé Live sera le<br />

diffuseur officiel des opéras et ballets de la<br />

prestigieuse institution. Établie pour trois ans, la<br />

collaboration débutera avec “Le Lac des cygnes” de<br />

Rudolf Noureev (à l’affiche de l’Opéra Bastille du 21<br />

juin au 14 juillet), qui deviendra au passage le<br />

premier ballet au monde filmé en Imax. Le<br />

distributeur spécialisé en hors-film, qui détient<br />

aussi un mandat international, prévoit en effet de<br />

diffuser le ballet à partir du 8 novembre <strong>2024</strong> dans<br />

près de 2 000 cinémas à travers le monde, dont<br />

plus de 1 200 salles Imax.<br />

Dans le même temps, Pathé Live annonce des<br />

diffusions exclusives de l’ultime performance de<br />

Michel Sardou à La Défense Arena, dans le cadre de<br />

sa tournée “Je me souviens d’un adieu” . Rendezvous<br />

jeudi 20 juin à 20h et le dimanche 23 juin à<br />

17h, dans plus de 250 cinémas en France, mais<br />

aussi en Belgique, en Suisse et au Luxembourg.<br />

Après des expériences chez Memento, Carlotta, Happiness<br />

Distribution et Les Bookmakers, Mathilde Declercq<br />

officiait comme programmatrice depuis début 2019<br />

chez Ad Vitam. À partir du 22 <strong>avril</strong> chez Haut et Court,<br />

elle aura la responsabilité de la programmation province<br />

aux côtés du directeur des ventes Martin Bidou et<br />

d’Elena Garcia, en charge de la programmation dont<br />

celle du catalogue.<br />

Pour rappel, après Amours à la finlandaise de Selma<br />

Vilhunen et le Le Successeur de Xavier Legrand déjà sortis,<br />

Haut et Court Distribution affiche pour l’heure trois<br />

titres sur son line-up <strong>2024</strong> : le thriller Quitter la nuit de<br />

la Belge Delphine Girard ce <strong>10</strong> <strong>avril</strong>, ainsi que les animations<br />

Sauvages ! de Claude Barras (Ma vie de courgette)<br />

au 16 octobre et Hola Frida de André Kadi et Karine<br />

Vézina au 11 décembre<br />

9 es Rencontres du<br />

Cinéma indépendant<br />

Après deux éditions à Caen et Hérouville-Saint-Clair,<br />

les Rencontres du cinéma indépendant auront lieu à<br />

Marseille du 18 au 21 juin <strong>2024</strong>. Pour cette première<br />

méridionale, le Syndicat des distributeurs indépendants<br />

(SDI) s'associe au réseau de salles régional Écrans du<br />

Sud, et s’installe pendant ces 4 jours dans 4 cinémas<br />

marseillais : le Gyptis, La Baleine, Les Variétés et l'Artplexe.<br />

Au programme : 11 films et des bandes-annonces, le<br />

Séminaire distribution, une table ronde, sans oublier le<br />

traditionnel Café des indés.<br />

Le Gyptis à Marseille est l'un des cinémas qui accueillera les<br />

Rencontres du SDI<br />

Les festivités commenceront dès le mardi 18 juin à 15h<br />

et à partir du jeudi 20 juin, les Rencontres se mêleront<br />

à l'assemblée générale des Écrans du Sud, pour « une<br />

alliance explosive de professionnalisme et de convivialité »,<br />

annoncent les organisateurs… tout contents de se retrouver<br />

« sous le soleil de la cité Phocéenne, pour des Rencontres qui<br />

s'annoncent aussi mémorables qu'un but de Papin<br />

au Vélodrome ».<br />

Après six années passées chez Haut et Court, Maxime<br />

Bracquemart, qui accompagnait déjà régulièrement<br />

distributeurs, producteurs et festivals pour leurs soirées<br />

ou évènements, se consacrera donc pleinement à son<br />

activité de DJ. « Et puis, avec plusieurs amis, nous avons<br />

fondé le collectif Fondue Records avec lequel nous proposons<br />

un accompagnement sur mesure pour les événements ou les<br />

soirées », ajoute l'intéressé. « Notre concept : la musique et<br />

le fromage. Le package, entièrement modulable (des soirées<br />

de fin de tournages aux soirées plus conséquentes de promotion<br />

d'un film, ou encore pour des soirées chiffres plus<br />

intimistes) comprend la sonorisation haute qualité d'un lieu<br />

avec des DJ sets autour de la musique disco et un apéro<br />

dînatoire préparé exclusivement avec des produits d’artisans<br />

fromagers de qualité. » À bon entendeur !<br />

Questionnaire FNCF<br />

sur les pratiques<br />

écologiques<br />

La commission écologie des cinémas de la Fédération a<br />

lancé sa grande enquête afin d’établir une cartographie<br />

précise des pratiques écologiques du secteur et, au-delà,<br />

des feuilles de route de la transition environnementale<br />

des cinémas dont la publication est prévue pour le<br />

prochain Congrès de Deauville.<br />

Temps de remplissage du questionnaire : <strong>10</strong> minutes<br />

maximum, et date limite de réponse, dimanche 21<br />

<strong>avril</strong> ! À noter enfin qu’un tableau Excel est téléchargeable<br />

pour centraliser vos réponses concernant<br />

plusieurs établissements.<br />

Créée depuis le Congrès FNCF 2023, la commission de<br />

l’écologie des cinémas est, pour rappel, présidée par<br />

Marie-Christine Desandré. Elle regroupe des représentants<br />

de tous les types de cinéma, déjà très investis dans la<br />

cause : Sylviane Amata (UGC), Alfonso Corrales (CGR),<br />

Jacques Durand (Pathé), Rafael Maestro (Ciné Passion),<br />

Jean Villa (Véo), Clémence Zaccarie (cinémas Reynaud)<br />

et Erwan Escoubet (FNCF).<br />

6 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


Les Rencontres art et essai de Cannes <strong>2024</strong><br />

premier déroulé<br />

Le grand rendez-vous annuel de l’Association française des cinémas art et essai (Afcae),<br />

qui aura lieu du dimanche 12 au mardi 14 mai, en amont du Festival du Cannes, livre<br />

son planning hors projections.<br />

Retrait des accréditations : au bureau des accréditations<br />

à la gare maritime le dimanche 12 mai, de <strong>10</strong>h à 13h<br />

puis de 14h30 à 16h. Entrée sur présentation de la convocation.<br />

• Dimanche 12 mai à 17h : cocktail d'ouverture au<br />

Rendez-vous des exploitant·es, 84 rue d'Antibes.<br />

Accès sur présentation du badge Afcae ou sur invitation,<br />

dans la limite des places disponibles.<br />

• Lundi 13 mai à 9h : assemblée générale ordinaire au<br />

Palais des Festivals - Salle Debussy.<br />

Accès réservé aux adhérent·es de l'Afcae.<br />

• Lundi 13 mai à 13h : déjeuner à la Plage Nomade<br />

(Vega), en face de l'hôtel Carlton.<br />

Carton exigé à l’entrée.<br />

• Mardi 14 mai de 15h à 16h30 : temps d'échange<br />

"Présentation détaillée, enjeux et échanges sur la<br />

réforme art et essai", en salles Agnès Varda.<br />

Accès prioritaire aux adhérent·es de l'Afcae.<br />

• Mardi 14 mai à 19h : cocktail de clôture au Rendezvous<br />

des exploitant·es, 84 rue d'Antibes.<br />

Accès sur présentation du badge Afcae ou sur invitation,<br />

dans la limite des places disponibles.<br />

La programmation des films <strong>–</strong> provenant des différentes<br />

sections du festival, hors compétition officielle <strong>–</strong> sera<br />

annoncée début mai.<br />

Arrêt sur image<br />

L’affiche des Rencontres nationales art et essai de<br />

cette année a été confiée à Aline Zalko. L'artiste,<br />

qui vit et travaille à Paris, a publié ses premiers<br />

dessins dans le New York Times et collabore<br />

régulièrement avec Le Monde, le Zeit ou encore le<br />

New Yorker. En 2023, elle a sorti “Martinique”, une<br />

monographie aux éditions de La Table ronde, et<br />

en <strong>2024</strong>, réalisé une série de dessins et peintures<br />

pour “Le ciel ouvert” de Nicolas Mathieu chez<br />

Actes Sud. Son travail est régulièrement présenté<br />

en galerie.<br />

Le prochain Dupieux<br />

en ouverture de<br />

Cannes et dans les<br />

salles<br />

Deux ans après Fumer fait tousser présenté en 2022<br />

hors compétition et à peine trois mois après la sortie<br />

de Daaaaaali ! <strong>–</strong> qui est, pour rappel, son gros succès<br />

à date avec plus de 482 000 entrées <strong>–</strong>, Quentin Dupieux<br />

remet le couvert, dans les salles et sur la Croisette.<br />

Présenté ou ouverture du Festival (toujours hors<br />

compétition) mardi 14 mai, Le Deuxième Acte du<br />

cinéaste sortira le même jour dans les salles françaises,<br />

une nouvelle fois distribué par Diaphana.<br />

Avec une production de 13 longs métrages en 17 ans,<br />

le réalisateur-scénariste <strong>–</strong> également musicien sous le<br />

pseudo Mr. Oizo <strong>–</strong> a « érigé l’absurde en genre à part<br />

entière en bousculant tous les autres », déclarent les<br />

organisateurs du Festival de Cannes. Pour preuve, ce<br />

Deuxième Acte à quatre voix, qui réunit Léa Seydoux,<br />

Vincent Lindon, Louis Garrel, pour la première fois<br />

dans l’univers loufoque de Quentin Dupieux, et<br />

Raphaël Quenard. Le tapis rouge promet d'être<br />

magnifique !<br />

©Chi-Fou-Mi <strong>Pro</strong>ductions<br />

Rodrigo Sorogoyen<br />

à la tête du jury de la<br />

Semaine de la Critique<br />

<strong>2024</strong><br />

Rodrigo Sorogoyen et Marina Foïs sur le tournage de As bestas<br />

Malgré la renommée et la portée de son œuvre, le<br />

cinéaste espagnol révélé en 2017 par le sombre et<br />

intense polar Que Dios nos perdone a rarement eu les<br />

honneurs de la Croisette. Après le thriller politique<br />

El Reino (250 000 entrées en 2019), puis le bien plus<br />

intimiste Madre dans les landes françaises (88 000<br />

entrées en 2020), toujours accompagné par Le Pacte,<br />

seule sa dernière réalisation, As bestas, a été présentée<br />

dans la section non compétitive Cannes Premières du<br />

Festival de Cannes 2022, avant de remporter ses 9<br />

Goyas de l’autre côté des Pyrénées. Ce thriller psychologique<br />

rural, avec Denis Ménochet et Marina Foïs,<br />

a réuni 330 000 spectateurs en France depuis sa sortie<br />

en juillet 2022.<br />

©Le Pacte<br />

Un Choix du Public<br />

à la Quinzaine des<br />

Cinéastes<br />

La section cannoise parallèle de la SRF, caractérisée<br />

par sa sélection non compétitive, met en place une<br />

récompense qui sera attribuée par le vote des spectateurs.<br />

« L’absence de compétition entre les cinéastes est<br />

une valeur à laquelle nous tenons. Elle garantit un esprit<br />

de partage et d’écoute qui protège les cinéastes et leurs<br />

films », rappellent les organisateurs. Le nouveau prix<br />

n’est donc pas conçu pour distinguer le “meilleur film”<br />

de la sélection, mais « comme un label destiné à aider<br />

un cinéaste et son film à rencontrer un public ».<br />

Le Deuxième Acte<br />

« En montrant les premières et deuxièmes oeuvres de<br />

cinéastes, la Semaine de la Critique soutient d’une<br />

manière essentielle les nouvelles voix sans lesquelles il n'y<br />

aurait pas de nouveau cinéma », a déclaré Rodrigo<br />

Sorogoyen, qui présidera donc le jury de la section<br />

parallèle dirigée par Ava Cahen. « Une grande responsabilité<br />

que j’attends avec impatience. ».<br />

L’initiative se place, tout naturellement, sous l’égide<br />

de Chantal Akerman « dont le regard pionnier, hétéroclite<br />

et farouchement indépendant peut servir de boussole<br />

à ce nouveau Choix du Public ». La Fondation Chantal<br />

Akerman dotera le lauréat de 7 500 euros.<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

7


ACTUALITÉS<br />

Gérardmer passe à l’heure du court<br />

5 courts métrages sur les 20 constituant le catalogue “Du court à l’Est” seront tour à tour présentés aux<br />

Rencontres de Gérardmer, lundi 8 <strong>avril</strong> à 19h30 (Descente), mardi 9 à 17h (Haram), mercredi <strong>10</strong> à <strong>10</strong>h30<br />

(Crab), jeudi 11 à <strong>10</strong>h (Pin Pon) et 16h30 (L’Effort commercial)<br />

En complément des 18 long métrages prévus dans leur<br />

programme, les Rencontres du Cinéma, organisées du<br />

8 au 12 <strong>avril</strong> dans la commune vosgienne, accueillent<br />

cette année 5 courts métrages régionaux. Des avantprogrammes<br />

qui permettront de faire découvrir “Du<br />

court à l’Est”, le nouveau dispositif proposé par le pôle<br />

régional de l'image.<br />

Image’Est a en effet acquis, auprès de l’Agence du court<br />

métrage, les droits de 20 titres pour 18 mois. « Les derniers<br />

détails ont été finalisés durant le festival de Clermont-Ferrand,<br />

et les droits ont commencé ce 1 er <strong>avril</strong>, détaille le directeur<br />

du pôle Guillaume Poulet. Ces 20 courts métrages produits,<br />

tournés ou soutenus en région peuvent être diffusés en avantprogramme<br />

sans frais supplémentaire, ou sous forme de<br />

programme constitué avec billetterie CNC, auquel cas<br />

d’applique le partage de recettes avec l'Agence du court. »<br />

Ce dispositif, comme il en existe désormais dans la<br />

majorité des régions, se veut plus particulièrement axé<br />

sur les salles de cinéma, mais reste bien entendu ouvert<br />

à de nombreux autres lieux de diffusion. Avec l'espoir,<br />

dans 18 mois, de pérenniser l’initiative.<br />

A.A.<br />

<strong>Pro</strong>gramme des<br />

Rencontres de Gérardmer<br />

Agence du court métrage<br />

“Fais ta séance”, saison 2…<br />

… et bilan des séances<br />

César <strong>2024</strong><br />

Le dispositif qui permet aux cinémas de confier leur<br />

programmation à des 15-25 ans le temps d’une ou<br />

plusieurs séances publiques propose, cette année, une<br />

sélection de 20 films sur le thème, JO oblige, du sport !<br />

Ce que ça coûte aux salles ? Un abonnement au Kinétoscope<br />

(90 €/an) et 25 € de forfait technique (pour la livraison<br />

des films en DCP), sachant ques les séances organisées<br />

se font en partage de recettes ou au forfait pour les séances<br />

non commerciales <strong>–</strong> avec une remise de 30 % sur la grille<br />

l'Agence du court métrage. Par rappel, l’Agence met à<br />

disposition un kit pédagogique (fiches outils pour<br />

accompagner les participants, ressources autour des films<br />

pour animer les séances) et un kit communication<br />

(identité visuelle, bande-annonce…) pour mobiliser<br />

des participants.<br />

Contact : Amélie Depardon<br />

a.depardon@agencecm.com / 01 44 69 26 62<br />

48 salles de cinéma réparties dans 46 villes ont programmé<br />

les courts métrages nommés aux César <strong>2024</strong>, entre le 9<br />

et le 23 février, pour un total de 95 séances ! « L'Académie<br />

des César et l'Agence du court métrage vous remercient<br />

sincèrement pour le travail fourni et la place privilégiée que<br />

vous réservez à la jeune création sur vos écrans depuis 3 ans »,<br />

ont déclaré les intéressés.<br />

5 mètres 80 de Nicolas Deveaux<br />

L'Attente d’Alice Douard<br />

Star Wars : La Menace fantôme, le retour<br />

©Disney/20th Century Fox France<br />

À l’occasion du 25 e anniversaire de l’Épisode 1 de la<br />

saga, The Walt Disney Company France annonce sa<br />

ressortie le 4 mai, dans le cadre d’une journée mondiale<br />

de Star Wars (“May the 4 th Be With You”). Plus de 250<br />

projections de La Menace fantôme sont prévues en<br />

France. Pour rappel, lors de sa sortie initiale en octobre<br />

1999, le premier opus de la prélogie avait rassemblé<br />

7,3 M de spectateurs. Les préventes ont débuté depuis<br />

le 25 mars.<br />

Par ailleurs, des marathons de l'intégrale Skywalker, soit<br />

presque 24 heures de projections, sont prévues aux<br />

Kinépolis Lomme à Lille, CGR Blagnac à Toulouse,<br />

CGR 2 Lions à Tours, Pathé Bellecour à Lyon, Pathé<br />

Plan de Campagne à Marseille, Pathé Rennes, UGC<br />

Ciné Cité à Bordeaux et UGC Ciné Cité à Strasbourg.<br />

À noter également que le Grand Rex à Paris organisera<br />

cet événement en amont, dès le 1 er mai.<br />

8 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


©Urban Distribution<br />

Sweet Thing d'Alexandre Rockwell<br />

CLAP DE FIN POUR<br />

URBAN DISTRIBUTION<br />

La société de distribution fondée en 2011 par Frédéric Corvez et<br />

Mathieu Piazza a été mise en liquidation judiciaire le 21 mars<br />

dernier. Les autres activités d’Urban Group continuent.<br />

Les mauvaises nouvelles continuent pour la distribution<br />

indépendante. Après Rezo Films il y a quelques<br />

semaines, voilà qu’Urban Distribution met également<br />

la clé sous la porte. L'aboutissement d'une année 2023<br />

« tragique », pendant laquelle le distributeur a « beaucoup<br />

investi en MG et frais de sorties pour des résultats<br />

trop infimes », confie le président Frédéric Corvez.<br />

Parmi les sorties du distributeur l’an dernier, seul<br />

SHTTL (dernier film en date du catalogue de Urban<br />

Distribution) a dépassé les 8 000 spectateurs. « Beaucoup<br />

d’argent et d’espoir investis, pour un résultat malheureusement<br />

pas à la hauteur. Nous avons sorti en février<br />

Amore Mio, la première réalisation de Guillaume Gouix,<br />

qui comptait notamment Élodie Bouchez à son casting.<br />

L’investissement financier était très important mais, à<br />

l’arrivée, la combinaison était trop faible pour espérer<br />

être rentable. » Finalement sorti sur 35 copies, le film<br />

ne réalise en effet que 3 500 entrées sur un peu plus<br />

de 400 séances en première semaine.<br />

La liquidation judiciaire d’Urban Distribution a été<br />

prononcée le 21 mars. Une décision qui « soulage »<br />

Frédéric Corvez à cause de « l’énergie que prennent<br />

toutes les activités d’Urban ». Désormais, le dirigeant<br />

se concentre sur ses filiales de production et de ventes,<br />

qui rencontrent « un beau succès », et compte développer<br />

la branche post-production, « sans que cela ne devienne<br />

un business trop important ».<br />

L’aventure avait commencé en 2004, avec la création<br />

de la société de ventes Urban Sales, qui s’occupait<br />

majoritairement de films étrangers. Par la suite, le<br />

groupe s’étoffe avec Urban Factory (production),<br />

Reservoir Docs (vente de documentaires), GoMedia<br />

(post-production), et donc Urban Distribution, lancée<br />

en 2011, dans laquelle Frédéric Corvez voit « une<br />

opportunité de travailler davantage avec des films français<br />

», tout en entretenant « un lien fort avec le public ».<br />

La nouvelle structure fait ses premières armes aux<br />

côtés de Marjane Satrapi (La Bande des Jotas, 2013),<br />

Tsai Ming Liang (Les Chiens errants, 2014) ou encore<br />

Jean-Luc Godard (3x3D, co-réalisé avec Peter Greenaway<br />

et Edgar Pêra, 2014). Au total, près de 70 films sont<br />

accompagnés en un peu plus de <strong>10</strong> ans d’activité.<br />

De la distribution, Frédéric Corvez garde en tête des<br />

« rencontres marquantes ainsi que des moments pétillants,<br />

comme lors de la projection de Saya Zamurai de Hitoshi<br />

Matsumoto au Festival du film asiatique de Deauville,<br />

en 2012. Le DCP ne voulait pas fonctionner à 30 minutes<br />

de la séance, alors que 30 membres de la délégation<br />

japonaise avaient fait le déplacement ! Heureusement le<br />

problème a été résolu, et la séance a pu se dérouler sans<br />

encombre. » Cependant, ce nouvel arrêt d'activité,<br />

après celui de Rezo Films, confirme que « <strong>2024</strong> sera<br />

une année compliquée pour la distribution et l’exploitation<br />

; il faudrait que les pouvoirs publics en prennent<br />

conscience et agissent en conséquence ».<br />

Jules Dreyfus<br />

Un distributeur pour Polanski<br />

Swashbuckler Films, depuis 20 ans spécialisé dans les<br />

films de patrimoine, principalement américains, a acquis<br />

et sortira le 24 e film de Roman Polanski, The Palace,<br />

le 15 mai prochain. Au lendemain de l’ouverture de<br />

Cannes donc, mais aussi du verdict dans le procès qui<br />

oppose le cinéaste à l'actrice Charlotte Lewis. Le distributeur,<br />

Sébastien Tiveyrat, a expliqué dans la presse<br />

qu’il avait décidé d’acquérir le film sans l’avoir vu.<br />

« Personne n’en voulait. Il y a une cabale contre le<br />

réalisateur. Polanski est le dernier génie du cinéma encore<br />

vivant et moi, mon métier, c’est de me battre pour montrer<br />

des films. » The Palace, tourné en Suisse, compte à son<br />

casting Fanny Ardant, John Cleese et Mickey Rourke.<br />

Il s’agit d’un huis clos dans un grand hôtel, le soir du<br />

31 décembre 1999, où se croisent plusieurs clients et<br />

le personnel. Présenté hors compétition à Venise en<br />

septembre 2023, The Palace est sorti en Italie dans la<br />

foulée et depuis dans plusieurs pays.<br />

©Malgosia Abramowska /Swashbuckler Films<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

9


ACCESSIBILITÉ<br />

ACCESSIBILITÉ<br />

DES CINÉMAS<br />

SE FORMER ET S’ÉQUIPER POUR MIEUX<br />

ACCUEILLIR LES DÉFICIENTS SENSORIELS<br />

Depuis la loi Handicap de 2005, l’accès des cinémas aux<br />

personnes à mobilité réduite s’est généralisé, mais tout n’est pas<br />

gagné pour celles atteintes d’un handicap sensoriel. Les aspects<br />

techniques et l’information des spectateurs doivent progresser,<br />

ce qui passe aussi par la formation des exploitants. Point d’étape<br />

à la suite de la rencontre proposée par la CST le 20 mars dernier,<br />

et avec Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC qui supervise<br />

l'observatoire de l’accessibilité.<br />

On est fait pour s'entendre, de et avec Pascal Elbé<br />

©Stéphanie Branchu - Jerico Films - Pere Films - France3Cinéma<br />

Il y a un an, l’enquête de l’observatoire de l’accessibilité,<br />

menée auprès des exploitants, a montré que dans leur<br />

grande majorité (88 %), les cinémas étaient accessibles<br />

aux personnes à mobilité réduite et que plus de la moitié<br />

étaient équipés d’au moins un dispositif pour les spectateurs<br />

en situation de handicap sensoriel. Pourtant, bien<br />

qu’ayant la possibilité de proposer des films en audiodescription<br />

(AD) ou avec sous-titres sourds et malentendants<br />

(ST-SME), les cinémas proposent encore très peu de<br />

séances adaptées, et les spectateurs concernés n’en sont<br />

pas toujours informés.<br />

Certes, l’observatoire créé en 2022 par le CNC a déjà<br />

permis des progrès, en travaillant avec les associations<br />

d’usagers et les professionnels, dont la FNCF, la FNEF<br />

et la Commission supérieure technique. Celle-ci, dès la<br />

loi handicap de 2015, a été saisie par le CNC afin de<br />

proposer un cadre technique sur les éléments qu'un DCP<br />

doit contenir pour l'accessibilité des films. Par la suite,<br />

dans le cadre de l'observatoire, la CST a recensé avec le<br />

CNC les équipements disponibles pour les salles et le<br />

public. « Un important travail de synthèse, présenté en<br />

amont du Congrès des exploitants 2023 et disponible sur le<br />

site internet de la CST. Des associations comme Retour<br />

d’image travaillent également sur ce listing des équipements »,<br />

précise Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC.<br />

Plusieurs de ces solutions techniques ont été présentées<br />

lors de la rencontre du 20 mars à la Fémis, proposée par<br />

le département Diffusion-Distribution-Exploitation de<br />

la CST [voir pages suivantes].<br />

Leslie Thomas reconnaît ainsi « à la fois des avancées et le<br />

besoin d’aller plus loin. Le CNC a pu observer, par exemple,<br />

que les UGC Villeneuve-d'Ascq ou Vélizy proposaient pas<br />

mal de films accessibles <strong>–</strong> des films français sous-titrés, d’autres<br />

diffusés avec renfort de son grâce à la technologie HI <strong>–</strong> et<br />

que le relais d’information était fait sur leur site ». Mais de<br />

façon générale, « le nombre de films disponibles en VFST<br />

est très faible et il reste des efforts à faire pour développer<br />

l’offre de séances adaptées, penser leur fréquence et leurs horaires. »<br />

Des films adaptés, mais peu de séances<br />

En théorie, l’offre de films est là : depuis la réforme de<br />

2020, le CNC conditionne l’agrément de production<br />

de tous les films d’initiative française à l’obligation de<br />

réaliser les fichiers AD et ST-SME. Et l’on peut constater,<br />

notamment sur le site de l’association Ciné Sens qui les<br />

référence, que beaucoup de titres étrangers sont aussi<br />

adaptés, pour, au total, une moyenne de cinq nouveaux<br />

films par semaine. Pourtant, certains DCP sont démunis<br />

des pistes dédiées et « les exploitants font remonter des<br />

*Parmi les cinémas équipés, 60 % déclarent organiser au moins une séance en audiodescription<br />

par semaine, et 44 % proposent des séances SME à l’écran au moins une fois<br />

par semaine.<br />

<strong>10</strong> N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


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ACCESSIBILITÉ<br />

difficultés techniques sur ce point », indique Leslie Thomas.<br />

Par ailleurs, comme soulevé lors de la journée CST, il<br />

n'existe pas encore de recommandation technique<br />

concernant la piste HI <strong>–</strong> piste sonore spéciale pour les<br />

malentendants (Hearing Impaired) <strong>–</strong> à l’attention des<br />

ingénieurs du son. Celle-ci n’est pas obligatoire, et quand<br />

elle existe, n’est pas toujours signalée de façon claire sur<br />

les DCP. Le CNC en est conscient et a « acté, lors de<br />

l’observatoire de l’accessibilité de cette année, de travailler<br />

à une amélioration de ces conditions techniques. La FNCF<br />

est très engagée pour avancer sur le sujet et la présence des<br />

distributeurs de la Fnef au sein de l’observatoire va nous<br />

y aider. »<br />

©CST<br />

Une information à améliorer<br />

Quant à l’information du public, « une première étape a<br />

été franchie avec le partenariat entre AlloCiné et AccèsLibre,<br />

signé à Cannes en 2023 », rappelle Leslie Thomas. « On<br />

peut se réjouir que les informations d’accessibilité soient<br />

rendues disponibles sur un site qui recense 2 000 cinémas<br />

actifs, avec 35 millions de pages vues par mois, d’autant<br />

plus qu’il y a 2 000 clics par jour sur ces informations<br />

d’accessibilité, ce qui prouve que la demande était forte. »<br />

Mais les informations concernent principalement l’accès<br />

pour les PMR, « et les associations remontent toujours des<br />

difficultés d’accès et de communication sur les séances<br />

adaptées au handicap sensoriel. Une future étape devra<br />

porter sur le référencement de ces projections. »<br />

Mathieu Guetta, référent exploitation à la CST, aux côtés de Stéphane Fort, délégué général de Retour d’Image, Cécile Dumas,<br />

déléguée générale de Ciné Sens, et Lena Nilly et Victor Courgeon, co-fondateurs de Inclusiv Cinéma. La rencontre, organisée<br />

par la CST, peut-être revue en replay sur la chaîne Youtube de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

C’était d’ailleurs l’un des projets de l’association<br />

Inclusiv, dont Victor Courgeon reconnaît qu’il serait<br />

plus logique <strong>–</strong> et urgent <strong>–</strong> « d’ajouter des tag signalant<br />

les séances AD ou ST-SME sur AlloCiné », que de créer<br />

une appli dédiée. Mais la tâche n’est pas simple, sachant<br />

que l’identification des séances adaptées remonte en<br />

partie des programmes des salles via leurs logiciels de<br />

billetterie. L’observatoire a monté un groupe de travail<br />

avec les équipementiers, dont la première mission<br />

était « d’harmoniser les signalétiques communes des séances<br />

accessibles pour l’ensemble des salles de cinéma. Ce<br />

chantier techniquement complexe est toujours en cours<br />

d’élaboration » explique la secrétaire générale du CNC.<br />

Et une deuxième mission consiste donc à mettre à<br />

disposition les informations, « avec un meilleur affichage<br />

des séances adaptées sur les sites de réservation. Le travail<br />

a été fait par plusieurs circuits <strong>–</strong> je pense notamment à<br />

UGC <strong>–</strong>, avec une volonté réelle de communiquer plus<br />

largement qu’auparavant sur cette offre. » Reste qu’il<br />

faut aussi communiquer de façon accessible et<br />

aujourd’hui, moins d’1/4 des établissements ont un<br />

site internet adapté aux malvoyants.<br />

L'enjeu de la formation<br />

Mais pour mieux appréhender tous ces sujets, il convient<br />

d’être formé. Au sein de l’observatoire, « la formation<br />

est en effet remontée comme un enjeu majeur pour que les<br />

exploitants puissent accueillir des publics en situation de<br />

handicap et développer l’offre de séances adaptées. Les outils<br />

seuls, sans accompagnement, ne peuvent pas toujours être<br />

utilisés », constate Leslie Thomas qui se félicite à ce sujet<br />

du travail de la CST et des associations. Trois d’entre<br />

elles sont intervenues lors de la journée du 20 mars à<br />

la Fémis, pour présenter leur programme.<br />

Ainsi Inclusiv, dont les jeunes fondateurs sont partis de<br />

leur expérience d’exploitants pour lancer leur projet, il<br />

y a trois ans dans le cadre du challenge Futura Cinema.<br />

« Dans nos salles, nous nous heurtions aux mêmes difficultés<br />

que celles rencontrées par nos spectateurs : un manque d’accès<br />

à l’information, notamment pour faire notre programmation<br />

», relate Victor Courgeon, chargé des nouveaux<br />

publics et de la communication du Méliès de Montreuil<br />

et co-fondateur d’Inclusiv. « Nous avons donc réfléchi à<br />

une plateforme qui garantisse l’exhaustivité de l’info sur<br />

l’accessibilité des œuvres et des salles, et qui soit elle-même<br />

accessible à tous, ce qui n’existait pas. » Mais pour développer<br />

un site et une application, il faut du temps et de l’argent.<br />

La formation Inclusiv/CST<br />

La formation développée par l'association Inclusiv,<br />

lancée en juillet 2023 avec la CST, entend suivre<br />

tout le parcours d’un spectateur en situation de<br />

handicap et se décline en 4 modules, qui peuvent<br />

être suivis dans leur ensemble ou séparément :<br />

. Technique, qui vise surtout les projectionnistes et<br />

responsables techniques<br />

. <strong>Pro</strong>grammation, pour et avec les distributeurs et<br />

programmateurs<br />

. Accueil et médiation, pour le personnel d’accueil<br />

des cinémas<br />

. Communication, digitale ou imprimée, pour un<br />

meilleur accès à l’information<br />

. Les prochaines sessions auront lieu en juin, puis<br />

en octobre <strong>2024</strong>. Plus d’infos et inscriptions sur le<br />

site de la CST.<br />

Le témoignage d’un spectateur sourd<br />

S’il ne va au cinéma que de façon occasionnelle, Julien Monnet est<br />

particulièrement sensibilisé à l’enjeu de l’accessibilité, en raison de<br />

sa surdité mais aussi en tant que directeur de AcceoTadeo. Sa<br />

société offre des solutions pour les personnes sourdes ou<br />

malentendantes, pour l’accessibilité des établissements recevant<br />

du public (Acceo) ou dans leur environnement professionnel<br />

(Tadeo).<br />

En tant que spectateur sourd, estimez-vous qu’il y a suffisamment<br />

de séances accessibles pour tous les films que vous voulez voir ?<br />

Étant presque quinquagénaire, j’ai très tôt été habitué à<br />

n’aller voir que les films en VOSTF dès lors que les films<br />

français n’ont été que très récemment sous-titrés au cinéma.<br />

Lorsque je souhaite voir un film au cinéma, sans attendre,<br />

mon seul filtre pour choisir la séance est la VOSTF.<br />

Comment vous informez-vous sur les séances avec soustitrage<br />

SME ?<br />

Je n’ai jamais vu, sur grand écran, de film VOSTF avec<br />

sous-titrage spécifique SME, et le sous-titrage des paroles<br />

me suffit amplement. Bien sûr, si un jour des amis me<br />

proposent d’aller voir un film francophone au cinéma, j’irai<br />

sur les sites spécialisés comme AlloCiné pour identifier les<br />

séances accessibles SME.<br />

Préférez-vous le sous-titrage sur grand écran ou un système d’appli<br />

individuel ?<br />

Sous-titrage grand écran, définitivement. La gymnastique<br />

visuelle entre le grand écran et l’appli (smartphone, tablette,<br />

lunettes connectées) est désagréable. Si je devais comparer,<br />

c’est comme si un livre changeait de taille de police à<br />

chaque page.<br />

Avez-vous déjà assisté, ou pris connaissance, d’un débat à l’issue<br />

d’un film avec interprète en LSF ?<br />

Comme l’immense majorité des personnes sourdes, je ne<br />

signe pas. Si je devais participer à un débat, il faudrait que<br />

celui-ci soit sous-titré en temps réel (c’est l’une des<br />

expertises de ma société, en l’occurrence).<br />

L'accueil et la signalétique dans les cinémas que vous fréquentez<br />

sont-ils satisfaisants ?<br />

Oui, tout à fait : un sourire et le numéro de la salle<br />

me suffisent…<br />

De façon générale, qu’est-ce qui vous semble le plus urgent à<br />

améliorer ?<br />

L’idéal serait la systématisation du sous-titrage des films<br />

francophones <strong>–</strong> ou a minima une séance par jour.<br />

12 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


Ciné Sens lance une<br />

nouvelle formation<br />

Rien ne vaut le dialogue direct pour comprendre<br />

les attentes des bénéficiaires. Ainsi, la nouvelle<br />

formation proposée par Ciné Sens rassemblera des<br />

professionnels de l’animation en situation de<br />

handicap et des professionnels du cinéma, pour<br />

qu’ils deviennent intervenants sur l’accessibilité. À<br />

l’issue de la formation qui aura lieu en juin <strong>2024</strong>, les<br />

participants pourront mener ensemble des actions<br />

de sensibilisation pour que les exploitants<br />

prennent mieux en compte l’accueil des<br />

spectateurs et puissent répondre aux obligations<br />

de formation de leur personnel. Les participants<br />

suivront un parcours commun pour bien<br />

appréhender les sujets liés à l’accessibilité des films<br />

et des salles, et pourront imaginer des actions de<br />

sensibilisation à mettre en œuvre. Cette formation<br />

a été imaginée par Ciné Sens dans le cadre de<br />

l’appel à projets “Les uns et les autres” du CNC et de<br />

l’Agefiph et elle est portée par le Pôle Pixel de<br />

Villeurbanne, en tant qu’organisme de formation<br />

certifié Qualiopi. Les sessions se dérouleront à<br />

Villeurbanne sur 5 jours en deux temps : les 4, 5 et 6<br />

juin, puis les 27 et 28 juin <strong>2024</strong>.<br />

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 20 <strong>avril</strong>,<br />

via www.cine-sens.fr.<br />

<strong>Pro</strong>jection au Majestic Bastille (Paris 11 e ) du spot de Ciné Sens. Le cinéma, comme les autres salles du réseau Dulac Cinémas, est<br />

équipé du système Fidelio pour l'audiodescription et le renforcement sonore, accessible via un casque individuel. Les films dont une<br />

version VFSTF est disponible peuvent, sur demande, être projetés avec sous-titrage sourds et malentendants.<br />

En attendant, l’association s’est donc consacrée à mettre<br />

en place une formation, en partenariat avec la CST. Pour<br />

Léna Nilly, qui travaille sur l’événementiel chez Dulac<br />

Cinémas, « il ne s’agit pas de proposer les mêmes formations<br />

que Ciné Sens ou Retour d’image, mais de se compléter.<br />

Afin de mieux accueillir les personnes en situation de<br />

handicap, nous avons réfléchi à l’ensemble de leur parcours :<br />

de leur envie de cinéma (repérer les films et les salles, énorme<br />

enjeu qui n’est pas terminé) jusqu’à leur arrivée en salle. Les<br />

besoins sont entrés en résonance avec ceux d’autres professionnels<br />

de la filière : les producteurs, les distributeurs ou<br />

acteurs de l’éducation aux images. » La formation s’adresse<br />

donc à tous ces publics [voir ci-contre].<br />

De son côté, Ciné Sens, qui œuvre depuis dix ans pour<br />

un meilleur accès aux déficients sensoriels, va former des<br />

formateurs qui pourront intervenir auprès des équipes<br />

des cinémas. « Cette formation aspire à être un modèle<br />

d’inclusion », en s’adressant à la fois à des animateurs en<br />

situation de handicap, déjà sensibilisés et concernés par<br />

le sujet, et à des professionnels de la filière cinéma. « L’idée<br />

est de former des binômes qui, au terme des cinq jours de<br />

formation, pourront à leur tour former des équipes de salles<br />

de cinéma », explique Cécile Dumas, déléguée générale<br />

de Ciné Sens. « Cela permettra aussi d’avoir des référents<br />

dans le secteur de l’exploitation, en encourageant la concertation<br />

et le passage de relais. Il est important que les initiatives<br />

ne concernent pas que les personnels d’accueil ou de<br />

cabine : l’inclusion concerne tout le monde et ces processus<br />

doivent être intégrés dans tous les maillons de l’exploitation. »<br />

Sensibiliser tous les professionnels, à<br />

chaque étape de la vie d’un film<br />

Même retour du côté de Retour d’image, dont le délégué<br />

général, Stéphane Fort, affirme que « c’est un enjeu d’égalité,<br />

au-delà de l’obligation faite à tous les lieux publics d’être<br />

accessibles ». Pour l’association lancée il y a 20 ans par un<br />

collectif de professionnels du film et de la culture, la<br />

plupart eux-mêmes en situation de handicap, il est d’abord<br />

essentiel d’associer les personnes handicapées dans le<br />

développement des initiatives. Et au sein de la filière, « les<br />

professionnels, à toutes les étapes de la vie d’un film, doivent<br />

être sensibilisés à ces enjeux d'accessibilité. Ceux qui travaillent<br />

en post production sont les principaux commanditaires des<br />

versions audiodécrites ou sous-titrées, puis les distributeurs<br />

doivent pouvoir inclure ces versions dans les DCP et en<br />

informer les salles. Les exploitants, eux, doivent pouvoir les<br />

diffuser de la façon la plus confortable pour leurs spectateurs<br />

et communiquer auprès d’eux. » Retour d’image milite<br />

donc pour une formation « que nous voudrions initiale,<br />

dès les écoles et l’université ». Enfin, l’accessibilité est aussi<br />

un enjeu de fréquentation, « car partager une séance de<br />

cinéma et dialoguer avec le plus grand nombre profitera à<br />

tous les publics ».<br />

Reste, comme le fait remarquer la secrétaire générale du<br />

CNC, « que déployer un vaste programme de formation<br />

requiert une stabilité dans les équipes de salariés et de<br />

bénévoles des salles. Ce n’est pas toujours simple, mais la<br />

FNCF est particulièrement mobilisée sur cet enjeu de<br />

formation continue. » Les associations, elles, soulignent<br />

que les solutions techniques ne sont pas une fin en soi,<br />

mais s'inscrivent dans une démarche inclusive globale.<br />

L’important est toujours de prendre des décisions concertées,<br />

avec les équipes et les spectateurs.<br />

Cécile Vargoz<br />

Rouge comme le ciel, réédité par Les Films du préau,<br />

s'inspire du parcours d'un grand ingénieur du<br />

son aveugle.<br />

Retour d’image<br />

Outre son implication dans la formation Inclusiv de<br />

la CST, l’association Retour d’image a organisé deux<br />

sessions d’une formation unique en France, celle<br />

de collaborateurs aveugles à l’écriture de versions<br />

audiodécrites (avec l’INA en 2014, puis avec l’École<br />

Titra en 2023).. Retour d’image intervient aussi<br />

dans les universités, afin que les questions liées à<br />

l’accessibilité et au handicap soient prises en<br />

compte dès la formation des futurs professionnels.<br />

Ainsi en 2023, l’association a proposé à des<br />

étudiants des Masters Cinéma et audiovisuel de<br />

l’Université Sorbonne-Nouvelle d’analyser la<br />

représentation du handicap dans les films.<br />

L’association est aussi intervenue l’an dernier au<br />

sein du Master Littérature générale et comparée,<br />

pour animer un atelier sur l’audiodescription, et<br />

aborde l’accessibilité du cinéma pour les<br />

spectateurs déficients sensoriels au sein du Master<br />

Technologie et handicap, à l’Université Paris 8<br />

Vincennes Saint-Denis, pour faire connaître les<br />

dispositifs existants (AD, sous-titrage…).<br />

©Films du préau<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

13


ACCESSIBILITÉ<br />

TOUR D’HORIZON DES<br />

SOLUTIONS D’ACCESSIBILITÉ<br />

POUR MALENTENDANTS ET MALVOYANTS<br />

Sous-titres et audiodescription sur le smartphone, lunettes de<br />

réalité augmentée et boucle magnétique sont autant de<br />

solutions qui rendent les séances accessibles pour les personnes<br />

atteintes d’un handicap sensoriel, qu’il soit auditif ou visuel. La<br />

journée de la CST a offert un panorama exhaustif des outils<br />

disponibles sur le marché pour favoriser l’inclusion dans les<br />

salles de cinéma.<br />

Megarama s’équipe<br />

Le circuit français a passé un accord avec<br />

Cinemanext pour proposer l’application de Greta<br />

& Starks Apps GmbH, dédiée aux spectateurs<br />

malentendants et malvoyants dans 25 de ses 28<br />

cinémas en France. Outre l'accès aux descriptions<br />

audio et aux sous-titres pour les malentendants<br />

et les malvoyants, l’application mobile<br />

(voir ci-contre) offre également un support<br />

multilingue. Jean-Pierre Lemoine, PDG de<br />

Megarama se déclare « ravi de déployer cette<br />

application intuitive et facile d’utilisation dans<br />

l’ensemble des salles ».<br />

À noter que CinemaNext France a signé en<br />

septembre 2023 un partenariat exclusif avec<br />

Greta & Starks Apps GmbH pour la commercialisation<br />

de ses solutions auprès des exploitants sur le<br />

territoire français.<br />

« Toute œuvre cinématographique doit être accessible au plus<br />

grand nombre. » Malgré cette règle qui doit être un credo,<br />

on sait que ce n’est pas toujours le cas pour les personnes<br />

touchées par un handicap sensoriel. Au regard de ce<br />

constat, les équipements individuels et personnalisables<br />

constituent des solutions pour profiter, malgré tout, du<br />

cinéma en salles. Si des représentants de l’Union des<br />

associations nationales pour l'inclusion des malentendants<br />

et des sourds (Unanimes) ont pointé l’incommodité d’un<br />

deuxième écran pour les sous-titres, qui nécessite de<br />

jongler en permanence entre deux supports visuels, ces<br />

outils « permettent tout de même d’assister à n’importe quelle<br />

séance », comme souligné par Cécile Dumas, déléguée<br />

générale de Ciné Sens. D’autant plus qu’il est rare de<br />

trouver des séances ST-SME à certaines plages horaires,<br />

notamment le week-end. Ainsi, lors de la conférence de<br />

la CST sur l’inclusion, des fournisseurs se sont relayés<br />

pour présenter diverses solutions individuelles disponibles,<br />

ou bientôt sur le marché, à destination des exploitants<br />

et des usagers.<br />

Un portable, un flux et le tour est joué !<br />

Pour les personnes malentendantes et malvoyantes, la<br />

majorité des solutions s’appuient sur un système de<br />

transmission wifi de l’audio sur le smartphone ou d’affichage<br />

de sous-titres sur ce même support. Le fonctionnement<br />

suit la logique du hardware, qui fournit la base<br />

Le CDM Captions proposé par Ciné Digital<br />

©Ciné Digital<br />

physique nécessaire au fonctionnement des systèmes<br />

informatiques, et du software, qui délivre les instructions<br />

nécessaires à l'exécution des tâches, à l’image des dispositifs<br />

proposés par Ciné Digital. La société, spécialisée<br />

dans l'installation de cabines de projection et d’équipements<br />

numériques pour les salles de cinéma, a développé<br />

deux applications : le CDM Caption et l’Audioeverywhere.<br />

Le premier, qui nécessite un TMS Ciné Digital Manager<br />

et un émetteur wifi, permet la lecture de sous-titres<br />

synchronisés sur le portable : « On travaille depuis le DCP<br />

et des pistes HI et VI disponibles ; il y a donc la possibilité<br />

de récupérer des sous-titres en français, mais également en<br />

langues étrangères », détaille Rémy Lefebvre, responsable<br />

d’agence à Ciné Digital. L’Audioeverywhere, qui requiert<br />

également l’installation au préalable d’un boîtier en<br />

cabine, permet pour sa part de diffuser les pistes d’audiodescription<br />

directement dans un casque relié à un<br />

smartphone, mais d’opérer également à un renfort auditif.<br />

Sur le même sillon, le boîtier MobileConnect Station<br />

de Sennheiser, connecté à une borne wifi, récupère tout<br />

le flux audio d’une salle pour l’envoyer directement dans<br />

les écouteurs ou les appareils auditifs des personnes dotées<br />

de l’application. « C’est une solution bidirectionnelle, qui<br />

est aussi conçue pour permettre un engagement inclusif. En<br />

plus de l’accès à un son de qualité configurable selon les<br />

besoins individuels, le système récupère le flux audio des<br />

micros et peut servir de microphone avec le push-to-talk »,<br />

explique Nicolas Del Grande, Business Development<br />

Manager chez Sennheiser.<br />

Enfin, la société ESII qui équipe déjà 1 400 salles, dont<br />

certaines des circuits Pathé et Kinepolis, propose des<br />

services similaires, à savoir des sous-titres, l’amplification<br />

du son et l’audiodescription via une application compatible<br />

avec le bluetooth. « L’égaliseur est par ailleurs réglable<br />

en fonction du handicap auditif, ce qui permet de rendre<br />

la voix plus claire et intelligible », pose Patrice Gustarimac,<br />

représentant d’ESII, sachant qu’un seul boîtier et un<br />

appareil wifi sont requis.<br />

14 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


©Le Brady<br />

L'un des cartons de présentation diffusé au cinéma Le Brady (Paris <strong>10</strong> e ) sur les applications VAST, Audioeverywhere et CDM Caption<br />

Les solutions autonomes et utilisables<br />

sur différents supports<br />

Après plusieurs échanges avec des exploitants, qui relataient<br />

des dysfonctionnements dans l’installation du matériel<br />

ou un coût trop élevé des différents composants, l’association<br />

Les Yeux Dits s’est confrontée au constat que les<br />

salles demeuraient soit sous-équipées, soit en peine<br />

d’accéder au stock de fichiers d’audiodescription, au<br />

nombre de 4 000. Depuis, elle s’attèle à créer, avec l’appui<br />

d’un comité de pilotage composé de personnes avec un<br />

handicap sensoriel, une application dénommée La<br />

Bavarde, qui stocke et diffuse de l'audiodescription ou<br />

affiche des sous-titres SME. De surcroît, elle tente de<br />

combler un besoin de référencement et de centralisation<br />

des fichiers, alors que l’association conçoit déjà de l'audiodescription.<br />

Ainsi, le fonctionnement de La Bavarde<br />

est intuitif, si bien que l’utilisateur, autonome, a uniquement<br />

besoin de télécharger la bande son du film, les<br />

sous-titres et l’audiodescription avant de se rendre au<br />

cinéma ou de regarder un long métrage à la télévision,<br />

où il n’aura plus besoin d’internet. « Ensuite, à la manière<br />

de Shazam, l’application récupère un échantillon de la bande<br />

son du film en cours de lecture et opère la synchronisation,<br />

complète Marie Gaumy, fondatrice de Les Yeux Dits.<br />

Nous sécurisons les œuvres avec un catalogue en crypté. De<br />

plus, l’accès se fait sans login et il n’y a pas de collecte de<br />

données personnelles. » D’ores et déjà disponible en version<br />

bêta, l’application devrait officiellement voir le jour en<br />

septembre <strong>2024</strong>.<br />

Sur le même principe, CinemaNext dirige depuis<br />

septembre dernier la stratégie de distribution des services<br />

de Greta & Starks sur le sol français. Il y a une dizaine<br />

d’années, l’entreprise lançait son application mobile avec<br />

la capacité de lire l’audiodescription et les sous-titres à<br />

tout moment, en tout lieu et sur n’importe quel support,<br />

et ce, même en mode avion (voir encart). Grâce à<br />

l’empreinte acoustique, le dispositif reconnaît le film<br />

diffusé et synchronise par la suite. En France, Greta vient<br />

de faire ses débuts avec la sortie de Kung Fu Panda 4,<br />

alors que des discussions avec les distributeurs sont<br />

toujours en cours pour élargir le catalogue. « Il y a<br />

également un contrat avec les salles qui va être mis en place<br />

pour géolocaliser les cinémas, afin que le public puisse utiliser<br />

le service dans ces derniers », explique Maxime Rigaud de<br />

CinemaNext.<br />

Pour ceux en quête d’authenticité, ou pour lesquels la<br />

lecture de sous-titres peut s’avérer contraignante, VAST<br />

(Version audio sous-titrée) arbore le même système, mais<br />

pour les versions originales : « Via l’application Movie<br />

Reading, les usagers accèdent à des films en VO, où des<br />

acteurs et actrices lisent les sous-titres », développe Hélène<br />

Larisch, membre fondateur de l’association Tout en<br />

Parlant. Un film tous les deux mois est ajouté au catalogue,<br />

qui compte, entre autres, Les Feuilles mortes, Les Filles<br />

d’Olfa et La Salle des profs.<br />

Des récepteurs mis à disposition par<br />

les salles<br />

Peut-on encore compter sur des solutions qui n’incluent<br />

pas le smartphone ? La réponse est à chercher du côté du<br />

Digital Accessibility Services de Dolby, qui propose<br />

le renforcement sonore pour les malentendants,<br />

Le Digital Accessibility Services de Dolby<br />

l'audiodescription pour les malvoyants et les sous-titres<br />

codés en temps réel sur un seul récepteur dédié, à savoir<br />

un petit écran tactile avec un filtre de confidentialité,<br />

relié à un bras de support. Un serveur de diffusion en<br />

©Dolby<br />

cabine et un router wifi sont demandés pour ce système,<br />

qui se veut tout-en-un : « C’est un équipement unique pour<br />

accéder à tous les contenus, potentiellement disponibles dans<br />

un DCP, de façon synchronisée avec le film projeté à l’écran »,<br />

rapporte le directeur des ventes de Dolby, Hervé Baujard.<br />

L'utilisateur peut ainsi sélectionner jusqu'à six langues<br />

en fonction de celles disponibles dans les copies de<br />

projection.<br />

Sonoristicks, déjà reconnu pour son application qui<br />

permet la synchronisation sous-titrée — sonore ou visuelle<br />

— des dialogues ou des paroles de contenus originaux,<br />

s’attèle également à trouver d’autres récepteurs, à l’instar<br />

des lunettes de réalité augmentée pour les malentendants,<br />

qui projettent la langue des signes ou des sous-titres écrits<br />

sur les verres : « On a rejeté la solution au nom du prix. La<br />

paire coûte 3 760 euros, mais le prix va baisser, car la réalité<br />

augmentée va progressivement s’intégrer dans toutes les<br />

pratiques », confie François Cohen-Séat, le concepteur<br />

de l’outil.<br />

À l’unanimité, les professionnels du secteur jugent le<br />

chantier bien engagé, mais encore loin d’être abouti,<br />

alors que beaucoup plaident en faveur d’une stratégie de<br />

développement incluant l’ensemble des maillons de la<br />

chaîne de production et la normalisation des possibilités<br />

d'accessibilité des œuvres à l’échelle européenne. Dans<br />

l’attente, de nouvelles technologies pourraient voir le<br />

jour, à l’exemple du Bluetooth Auracast, que le spécialiste<br />

de la boucle magnétique Opus Technologies tente<br />

d’exploiter. Ce dernier permettrait la diffusion d'une<br />

source audio vers un nombre illimité de récepteurs, dont<br />

les appareils auditifs. Un boîtier peut ainsi être utilisé<br />

pour relier un grand nombre d'appareils. Le protocole<br />

de connexion et de partage sera le même, peu importe<br />

la marque de l'objet, qu'il s'agisse d'un téléviseur, d'écouteurs,<br />

d'un PC ou d'un smartphone.<br />

David Weichert<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

15


AMY WINEHOUSE<br />

SA MUSIQUE<br />

SA VIE<br />

MARISA ABELA EST AMY WINEHOUSE<br />

RÉALISÉ PAR<br />

SAM TAYLOR-JOHNSON<br />

SCÉNARIO DE<br />

MATT GREENHALGH<br />

AU CINÉMA LE 24 AVRIL


LE FILM ÉVÈNEMENT DU MOIS D’AVRIL !<br />

DISPONIBLE DANS LES FORMATS PREMIUM ÉVÈNEMENTS<br />

7.1<br />

“PUISSANT ET FIDÈLE À LA PERSONNALITÉ<br />

D’AMY WINEHOUSE”<br />

Diverto<br />

“PLUS QU’UN BIOPIC, UN FILM GRANDIOSE”<br />

Chérie FM<br />

“MARISA ABELA STUPÉFIANTE”<br />

Konbini<br />

MATÉRIEL SALLES<br />

AFFICHE ET BANDE ANNONCE (90’)<br />

DÉJÀ DISPONIBLES DANS VOS SALLES<br />

RETROUVEZ LE MATÉRIEL EN LIBRE TÉLÉCHARGEMENT<br />

SUR LE SITE PRO STUDIOCANAL<br />

SCREENINGROOM.STUDIOCANAL.COM/ESPACE-PRO<br />

IDENTIFIANT : SALLES@STUDIOCANAL.COM - MOT DE PASSE : STUDIOCANAL@2022<br />

STUDIOCANAL.FRANCE STUDIOCANALFR STUDIOCANAL.FR STUDIOCANAL


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S15<br />

<strong>10</strong> AVRIL<br />

13<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT BADE MIYAN CHOTE MIYAN 02h44 A.Zafar A.Kumar, T.Shroff, P.Sukumaran<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT DOUBLE TUCKERR 02h00 M.Mahadhi K.Sarala, M.Bhaskar, Y.Aanand<br />

ED DISTRIBUTION ENYS MEN 01h31 M.Jenkin M.Woodvine, E.Rowe, F.Crowe<br />

TAMASA DISTRIBUTION HITCHER 01h37 R.Harmon R.Hauer, C.Howell, J.Jason Leigh<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LA MALÉDICTION : L'ORIGINE 01h57 A.Stevenson N.Tiger Free, B.Nighy, S.Braga<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LE MAL N'EXISTE PAS 01h46 R.Hamaguchi H.Omika, R.Nishikawa, R.Kosaka<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS LE NAMÉSSIME 01h12 X.Mussel M.Brousse, X.Mussel, L.Levy<br />

LE PACTE LES AVENTURIERS DE L'ARCHE DE NOÉ 01h35 S.Machado et A.Di Leo K.Silverstein, R.Santoro, M.Adnet<br />

PATHÉ LES CHORISTES 01h37 C.Barratier G.Jugnot, F.Berléand, J.Perrin<br />

WALT DISNEY STUDIOS MOTION PICTURES FR LUCA 01h36 E.Casarosa J.Tremblay, J.Grazer, E.Berman<br />

AD VITAM MADAME HOFMANN 01h44 S.Lifshitz<br />

NIGHT ED FILMS MAIDAAN 03h01 A.Sharma A.Devgan, Priyamani, G.Rao<br />

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION NIAGARA 01h46 G.Lambert F.Pérusse, E.Bernier, G.Jodoin<br />

APOLLO FILMS / TF1 STUDIO NOUS, LES LEROY 01h43 F.Bernard C.Gainsbourg, J.Garcia, L.Aubry<br />

KINOVISTA PAR-DELÀ LES MONTAGNES 01h38 M.Ben Attia M.Mastoura, W.Bouchhioua, S.Bisharat<br />

CGR EVENTS PEPPA AU CINÉMA 01h<strong>10</strong> A.Tran L.Snowden-Fine, R.Ridings, M.Banks<br />

UGC DISTRIBUTION QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU? 01h37 P.de Chauveron C.Clavier, C.Lauby, A.Abittan<br />

HAUT ET COURT QUITTER LA NUIT 01h48 D.Girard S.Alaoui, V.Baetens, G.Duhesme<br />

BETEL FILMS RÉCONCILIATION, DANS LES PAS DES CATHARES 01h57 F.Mouchard F.Mouchard, F.Thézan, M.Gautier<br />

CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE STANLEY KWAN, "LE ROMANTISME MADE IN HONG KONG" Stanley Kwan<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT ROMEO 02h30 V.Vaithiyanathan V.Antony, M.Ravi<br />

GAUMONT DISTRIBUTION ROSALIE 01h55 S.Di Giusto N.Tereszkiewicz, B.Magimel, B.Biolay<br />

LES VALSEURS SANS COEUR 01h31 N.Normande et Tião M.de Vicq, E.Samara, A.Emanuel<br />

SHELLAC SEMAINE SAINTE 02h13 A.Cohn D.Bem, C.Chiricheş, M.Dinu<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE S.O.S. FANTÔMES : LA MENACE DE GLACE 01h56 G.Kenan P.Rudd, C.Coon, F.Wolfhard<br />

PATHÉ LIVE SUGA AGUST D TOUR'D-DAY' THE MOVIE 01h27 J.Park Suga, Jungkook, RM<br />

S16<br />

17 AVRIL<br />

20<br />

22<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UFO DISTRIBUTION AMAL - UN ESPRIT LIBRE 01h51 J.Rhalib L.Azabal, C.Salée, F.Rongione<br />

LE PACTE BORGO 01h58 S.Demoustier H.Herzi, M.Mansaly, L.Memmi<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT CIVIL WAR 01h49 A.Garland K.Dunst, W.Moura, C.Spaeny<br />

BAC FILMS HOPELESS 02h04 C.Kim X.Hong, J.Song, K.Seo-hyung<br />

STUDIOCANAL ICI ET LÀ-BAS 01h30 L.Bernard A.Sylla, H.Jemili, H.Becker<br />

GOLDEN AFRIQUE CINÉ JOUJ 01h30 R.Chajid D.Chalouh, M.Azekri, A.El Atrache<br />

NORTE DISTRIBUTION KNIT’S ISLAND, L’ÎLE SANS FIN 01h35 E.Barbier et G.Causse<br />

LES FILMS DU LOSANGE LA MACHINE À ÉCRIRE ET AUTRES SOURCES DE TRACAS N.Philibert<br />

PATHÉ LIVE LA RONDINE (METROPOLITAN OPERA) 02h47 N.Joël A.Blue, E.Pogorelc, J.Tetelman<br />

ARP SÉLECTION LAROY 01h52 S.Atkinson J.Magaro, S.Zahn, D.Baker<br />

LES FILMS DU PRÉAU LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ MA MÈRE 01h31 Z.Dwinger F.Barnhard, R.van Leeuwen, A.Winter<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES CENDRES DU TEMPS - REDUX 01h33 W.Kar-Wai L.Cheung, B.Lin Ching-hsia, T.Leung Chiu-Wai<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION L'HOMME AUX MILLE VISAGES 01h30 S.Kronlund<br />

LA TRAVERSE L’ÎLE 01h13 D.Manivel D.Ikhetah, O.Milshtein, N.Botz<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES MARIN DES MONTAGNES 01h35 K.Aïnouz K.Aïnouz<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

MONKEY MAN 02h00 D.Patel D.Patel, S.Kher, S.Copley<br />

LES MÛRES SAUVAGES ORSO 01h26 B.Mercier A.Moudir, J.Dutent<br />

JOUR2FÊTE RESILIENT MAN 01h30 S.Carrel S.McRae<br />

ASC DISTRIBUTION RIDDLE OF FIRE 01h54 W.Razooli L.Tipton, C.Halford, W.Razooli<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE SPY X FAMILY CODE: WHITE 01h50 T.Katagiri T.Eguchi, S.Hayami, A.Tanezaki<br />

180 EVENTS VELAIILLA PATTADHARI 02h13 Velraj V.Dhanush, S.Ponvannan, A.Paul<br />

VISIOSFEIR ZAMAN DARK 01h33 C.Karabache N.Wakim, R.Haïdar, O.Bakeer<br />

S17<br />

24 AVRIL<br />

29<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PATHÉ LIVE AESPA : WORLD TOUR IN CINEMAS 02h05 Y.Oh et H.Kim<br />

STUDIOCANAL BACK TO BLACK 02h02 S.Taylor-Johnson M.Abela, J.O'Connell, E.Marsan<br />

MALAVIDA FILMS BUSHMAN 01h15 D.Schickele P.Eyam Nzie Okpokam, E.Featherstone, J.Nance<br />

WARNER BROS. FRANCE CHALLENGERS L.Guadagnino Zendaya, M.Faist, J.O'Connor<br />

LES MÛRES SAUVAGES CITADEL 01h22 B.Mercier M.Imbert, M.Austin, Izzy<br />

CGR EVENTS FESTIVAL TROIS JOURS TROP COURTS <strong>2024</strong><br />

ZINC FILM FRÈRES O.Casas M.Kassovitz, Y.Attal<br />

DKB PRODUCTIONS INDIVISION 02h07 L.Kilani I.Mathet, M.Shimdat, B.El Oumani<br />

FRA CINÉMA LAKMÉ (OPÉRA COMIQUE) 02h15 L.Pelly S.Devieilhe, F.Antoun, S.Degout<br />

ECRANSUD DISTRIBUTION LE BRAME DE LA LICORNE 01h23 A.Romet J.Charrier, D.Launay, R.Blanchard<br />

EPICENTRE FILMS L’ECHAPPÉE 01h35 A.Chen C.Erivo, A.Shawkat, I.Ba<br />

DULAC DISTRIBUTION LE DÉSERTEUR 01h38 D.Rosenberg I.Tako, M.Reiss, E.Tzur<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE LE MANGEUR D’ÂMES 01h50 J.Maury et A.Bustillo V.Ledoyen, P.Hamy, S.Bonnaire<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : LE LAC DES CYGNES 03h15 L.Scarlett<br />

TAMASA DISTRIBUTION LES MAÎTRES DU TEMPS 01h18 R.Laloux J.Valmont, M.Elias, F.Legros<br />

NEW STORY LES VIEUX 01h36 C.Drexel<br />

LIBRE COURS LE TEMPS DU VOYAGE 01h25 H.Imbert<br />

PATHÉ LIVE MACBETH (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h30<br />

DEAN MEDIAS MARILÚ, RENCONTRE AVEC UNE FEMME REMARQUABLE 01h15 S.Dumas<br />

CGR EVENTS MOBILE SUIT GUNDAM SEED FREEDOM 02h04 M.Fukuda T.Koyasu, J.Suwabe, A.Sakura<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION N’AVOUE JAMAIS I.Calbérac A.Dussollier, S.Azéma, T.Lhermitte<br />

GAUMONT DISTRIBUTION NOTRE MONDE 01h25 L.Bajrami A.Krasniqi, E.Mala, D.Shala<br />

MK2.ALT OCCUPIED CITY 04h26 S.McQueen (II)<br />

18 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


S17<br />

24 AVRIL<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

TANDEM PREMIÈRE AFFAIRE 01h38 V.Musiedlak N.Abita, A.Lie, A.Neises<br />

HÉSIODE QUE NOTRE JOIE DEMEURE 01h48 C.Carron O.Kadri, D.Berlioux, G.Chaillou<br />

SPLENDOR FILMS ROBOCOP 01h43 P.Verhoeven P.Weller, N.Allen, D.O'Herlihy<br />

KMBO SKY DOME 2123 01h52 T.Bánóczki et S.Szabó R.Olasz, Z.Szamosi, Z.Nagy<br />

ARIZONA DISTRIBUTION UN JEUNE CHAMAN 01h43 L.Purev-Ochir T.Bold-Erdene, N.Ariunbyamba, B.Chuluunbat<br />

S18<br />

1 ER MAI<br />

6<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION BORDER LINE 01h14 J.Vásquez et A.Rojas A.Ammann, B.Cusí, B.Temple<br />

CINÉ SORBONNE COLLATÉRAL 02h00 M.Mann T.Cruise, J.Foxx, J.Pinkett Smith<br />

CARLOTTA FILMS CRÉPUSCULE 01h45 G.Fehér P.Haumann, J.Derzsi, J.Pogany<br />

LES ALCHIMISTES ETAT LIMITE 01h42 N.Peduzzi<br />

SEVENTH ART PRODUCTIONS JOHN SINGER SARGENT: MODE & GLAMOUR 01h30 D.Bickerstaff<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT JUSQU'AU BOUT DU MONDE 02h09 V.Mortensen V.Krieps, V.Mortensen, S.McLeod<br />

AD VITAM LA FLEUR DE BURITI 02h03 J.Salaviza et R.Nader Messora I.Patpro Krahô, F.Hỳjnõ Krahô, S.Tehtikwỳj Krahô<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL OPERA : CARMEN 03h45 D.Michieletto A.Akhmetshina, P.Beczala, K.Smoriginas<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE LES CARTES DU MAL A.Halberg et S.Cohen H.Slater, A.Bradley, A.Vandanapu<br />

À VIF CINÉMAS LE SILENCE DE SIBEL 01h35 A.Yeganeh L.Eïdo, M.Boros, R.Houssin<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LE TABLEAU VOLÉ 01h31 P.Bonitzer A.Lutz, L.Drucker, N.Hamzawi<br />

CARLOTTA FILMS L’OMBRE DU FEU 01h35 S.Tsukamoto Shuri, M.Moriyama, O.Tsukao<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION MÊME SI TU VAS SUR LA LUNE 01h33 L.Rodriguez<br />

LE PACTE PETITES MAINS N.Chikhaoui C.Masiero, L.Charles-Alfred, M.Condé<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE STAR WARS : EPISODE I - LA MENACE FANTÔME 02h13 G.Lucas L.Neeson, E.McGregor, N.Portman<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR THE FALL GUY 02h05 D.Leitch R.Gosling, E.Blunt, A.Taylor-Johnson<br />

MEMENTO DISTRIBUTION UNE AFFAIRE DE PRINCIPE 01h35 A.Raimbault B.Lanners, T.VDB, C.Brunnquell<br />

PAN DISTRIBUTION UN P’TIT TRUC EN PLUS 01h39 Artus Artus, C.Cornillac, A.Belaïdi<br />

S19<br />

8 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

DAMNED DISTRIBUTION BLAGA’S LESSONS 01h54 S.Komandarev E.Skorcheva, G.Georgiev, R.Abgarian<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BLUE & COMPAGNIE J.Krasinski R.Reynolds, C.Fleming, P.Waller-Bridge<br />

ART HOUSE COMME UN LUNDI 01h23 R.Takebayashi<br />

BLUEBIRD DISTRIBUTION<br />

FILM ANNONCE DU FILM QUI N’EXISTERA JAMAIS : "DRÔLES DE<br />

GUERRES"<br />

00h20 J.Godard<br />

WAYNA PITCH JEUNESSE, MON AMOUR 01h<strong>10</strong> L.Fontaine M.Bresch, M.Lucci, D.Decaux<br />

B&FILMS LA COULEUR DANS LES MAINS 01h26 N.Hamdi K.Moumou, M.Fabre, M.Benazza<br />

BODEGA FILMS LA MÉMOIRE ETERNELLE 01h25 M.Alberdi<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME 02h25 W.Ball F.Allan, O.Teague, P.Macon<br />

PAN DISTRIBUTION LA VIE SELON ANN 01h27 J.Arnow J.Arnow, S.Cohen, B.Tafti<br />

DIAPHANA FILMS LE DEUXIÈME ACTE Q.Dupieux L.Seydoux, V.Lindon, R.Quenard<br />

MALAVIDA FILMS LES FEMMES ET LES ENFANTS D'ABORD 00h55 P.Dugowson O.Kolb, N.Ferroni<br />

BAC FILMS L'ESPRIT COUBERTIN 01h18 J.Sein B.Voisin, E.Bercot, R.Pawawi<br />

PATHÉ LIVE MADAME BUTTERFLY (METROPOLITAN OPERA) 03h15 A.Minghella A.Grigorian, E.Deshong, J.Tetelman<br />

SURVIVANCE MON PIRE ENNEMI 01h22 M.Tamadon<br />

PARADIS FILMS NEUILLY-POISSY 01h33 G.Boutboul M.Boublil, M.Bernier, C.Tagbo<br />

LES ACACIAS RÉTROSPECTIVE DELPHINE SEYRIG Liliane de Kermadec / Guy Gilles<br />

TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE "LUIGI COMENCINI : ITALIE, HUMOUR ET FANTAISIE" Luigi Comencini<br />

KMBO SUPER LION 01h17 R.Sivertsen et J.Julien H.Huuse, T.Monrad Vistven, J.Kjærnes<br />

OPTIMALE DISTRIBUTION TOUTES LES COULEURS DU MONDE 01h32 B.Apalowo T.Tedela, R.David, M.Orhiere<br />

TANDEM UN HOMME EN FUITE 01h31 B.Debraux B.Bouillon, L.Drucker, P.Lottin<br />

KAPFILMS UN JOUR FILLE 01h33 J.Monod M.Toscan, I.Bry, T.Scimeca<br />

ALBA FILMS WAKE UP 01h21 A.Whissell et F.Simard B.Opoku-Arthur, J.Moré, C.Stoiber<br />

S20<br />

15 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DU VIADUC A LA LÉGÈRE 01h08 B.Latouche B.Latouche, L.Messager, J.Marquet<br />

CGR EVENTS BLISS ACCES LIVE : TITOFF, SHOWBIZ 01h30 Titoff<br />

KMBO LA MORSURE 01h27 R.de Saint-Blanquat L.Dahan-Lamort, L.Grasmug, F.Blin<br />

SURVIVANCE LÀ OÙ DIEU N'EST PAS 01h52 M.Tamadon<br />

EUROZOOM LES 4 ÂMES DU COYOTE 01h43 Á.Gauder L.Cardinal, D.Kramer, D.Black<br />

OUTPLAY FILMS LES TORTUES 01h23 D.Lambert O.Gourmet, D.Johns<br />

ZINC FILM LES TROIS FANTASTIQUES 01h35 M.Dichter D.Murgia, E.Bercot, R.Quenard<br />

CAPRICCI FILMS RAPTURE 02h07 D.Sangma<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION REINES 01h23 Y.Benkiran N.Erradi, N.Benchara, R.Guaran<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ROQYA 01h37 S.Belktibia G.Farahani, A.Zariouhi, J.Ferrari<br />

SWASHBUCKLER FILMS THE PALACE 01h41 R.Polanski F.Ardant, J.Cleese, O.Masucci<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT LES INTRUS R.Harlin M.Petsch, R.Shenton, G.Basso<br />

ESC FILMS WHEN EVIL LURKS 01h39 D.Rugna E.Rodríguez, D.Salomón, S.Sabater<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

19


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’occasion de la sortie, ce<br />

<strong>10</strong> <strong>avril</strong>, de Nous les Leroy,<br />

retour sur les performances<br />

en salles des précédents<br />

Grands prix du Festival de<br />

l’Alpe d’Huez.<br />

TITRE<br />

38°5 QUAI DES<br />

ORFÈVRES<br />

IRRÉDUCTIBLE DIVORCE CLUB MON BÉBÉ LA FINALE<br />

Date de sortie 21/06/2023 29/06/2022 15/07/2020 13/03/2019 21/03/2018<br />

Distributeur KMBO SND SND PATHÉ UGC<br />

Cumul des entrées 79 071 760 673 624 236 617 448 601 908<br />

1 er jour 5 764 38 050 44 403 29 304 27 034<br />

1 er week-end 33 935 206 287 179 617 238 518 178 431<br />

Copies 324 616 600 498 351<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

<strong>10</strong>5 335 299 479 508<br />

5,3 5,8 8,1 4,6 6,4<br />

x11 x<strong>10</strong>,3 x9,1 x15,7 x15<br />

Note Spectateur AlloCiné 1,5 3,1 2,4 3,4 3,5<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 28/02/<strong>2024</strong> DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032333 16 080 64<br />

2 14/02/<strong>2024</strong> BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62<br />

3 07/02/<strong>2024</strong> COCORICO SND 608 488 253 9 791 50<br />

4 13/03/<strong>2024</strong> IL RESTE ENCORE DEMAIN UNIVERSAL 172 117 936 2 608 45<br />

5 31/01/<strong>2024</strong> LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 260 180 436 4 009 45<br />

6 21/02/<strong>2024</strong> UNE VIE SND 469 344 827 7 957 43<br />

7 21/02/<strong>2024</strong> BYE BYE TIBÉRIADE JHR 51 13 572 330 41<br />

8 27/03/<strong>2024</strong> KUNG FU PANDA 4 UNIVERSAL 696 554 856 14 078 39<br />

9 06/03/<strong>2024</strong> LA SALLE DES PROFS TANDEM 156 73 150 2 037 36<br />

<strong>10</strong> 06/03/<strong>2024</strong> RIVIÈRE DE NUIT CARLOTTA 1 887 25 35<br />

11 27/03/<strong>2024</strong> LOS DELINCUENTES JHR/ARIZONA 48 9 721 278 35<br />

12 27/03/<strong>2024</strong> LA FLAMME VERTE CARLOTTA 3 1 025 30 34<br />

13 17/01/<strong>2024</strong> PAUVRES CRÉATURES DISNEY 245 138 996 4 311 32<br />

14 24/01/<strong>2024</strong> LE DERNIER DES JUIFS AD VITAM 113 47 908 1 539 31<br />

15 14/02/<strong>2024</strong> SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE DISNEY <strong>10</strong>9 54 819 1 764 31<br />

16 14/02/<strong>2024</strong> MAISON DE RETRAITE 2 APOLLO 635 304 735 <strong>10</strong> 161 30<br />

17 03/04/<strong>2024</strong> GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE WARNER 639 347 114 11 798 29<br />

18 03/01/<strong>2024</strong> PRISCILLA ARP 258 117 247 4 012 29<br />

19 07/02/<strong>2024</strong> DAAAAAALI ! DIAPHANA 335 148 586 5 272 28<br />

20 31/01/<strong>2024</strong> LA FERME DES BERTRAND JOUR2FÊTE 189 32 435 1 175 28<br />

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />

20 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


RENCONTRE AVEC NICOLAS SEYDOUX,<br />

PRÉSIDENT DE GAUMONT<br />

L'ÉMISSION<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

Famille de cinéma<br />

Sa fille désormais à la direction de Gaumont<br />

(Sidonie Dumas), un grand frère à la tête de Pathé<br />

(Jérôme Seydoux), une petite nièce actrice<br />

internationale (Léa Seydoux)... Mais Nicolas<br />

Seydoux reconnaît volontiers que le premier à<br />

avoir intégré la grande famille du cinéma, c’est le<br />

petit frère Michel. Un producteur de renom dont le<br />

président de Gaumont est fier d'avoir distribué la<br />

première réalisation (cosignée avec Laurent<br />

Charbonnier) : le documentaire Le Chêne, qui a<br />

rassemblé près de 420 000 spectateurs en 2022.<br />

« Quand on ne sait pas d'où l’on vient, on ne peut savoir où<br />

l’on va. » Alors pour retracer l'histoire de la société à la<br />

marguerite, qui se confond avec celle du cinéma, son<br />

président a décidé de livrer la sienne. À l’occasion de la<br />

sortie de son livre “Le cinéma, 50 ans de passion”, Nicolas<br />

Seydoux était l’invité de l’Émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

du 28 mars.<br />

Emission à voir ou revoir<br />

sur notre chaîne YouTube<br />

Lorsqu'il arrive dans la maison en 1974, « personne ne<br />

connaissait l’histoire de Gaumont », s’étonne encore Nicolas<br />

Seydoux. C’est donc avant tout à ses salariés que le<br />

dirigeant destine son livre paru le 18 janvier dernier chez<br />

Gallimard. Pour autant, cette histoire racontée « telle que<br />

je l'ai vécue dans mes tripes et dans mon cœur » est celle de<br />

tous et, avant tout, celle du « seul pays européen qui ait<br />

sauvé son cinéma ».<br />

L’histoire d’une exception<br />

Au début des années 1970, alors que Nicolas Seydoux<br />

officie comme conseiller dans une banque d'investissements<br />

aux États-Unis, la télévision a pris le pouvoir « et<br />

on dit que le cinéma est mort… Mais que regardent les<br />

téléspectateurs ? Beaucoup de films ! », note le futur président<br />

de Gaumont. Le grand accomplissement du cinéma<br />

français, notamment à la naissance de Canal+ en 1984,<br />

aura d’ailleurs été de « convaincre les pouvoirs publics de<br />

faire participer les télévisions à son financement ». Ainsi,<br />

même durant la première moitié « dramatique » des années<br />

1990 [la fréquentation des cinémas en France ayant<br />

atteint son point le plus bas à 116 millions d'entrées en<br />

1992], « la machine a continué à tourner, et le parc de salles<br />

continué à s'adapter aux goûts des spectateurs en matière de<br />

confort », notamment en passant l’espace attribué à chaque<br />

spectateur « de 1 à 4 m² ». Et bien que le dirigeant ne soit<br />

plus un acteur direct de l’exploitation, depuis la cession<br />

en 2017 des dernières parts des Cinémas Gaumont Pathé<br />

à son frère Jérôme chez Pathé, il est fier que les investissements<br />

réalisés ces dernières décennies permettent à la<br />

France de disposer du « meilleur parc cinématographique<br />

du monde, couvrant l'ensemble du territoire avec toute une<br />

variété de salles et de prix ». Et la variété des salles va, bien<br />

entendu, de pair avec celle des films, à commencer par<br />

les films français.<br />

L’industrie correspond<br />

à un besoin, le cinéma<br />

correspond à un désir<br />

Un marché de l’offre et ses mystères<br />

Certes, comme le montrent les investissements qu’il<br />

nécessite <strong>–</strong> le budget moyen était de 4,78 M € par film<br />

en 2023 [voir p. 26] <strong>–</strong>, le cinéma est une industrie…<br />

mais pas de la production en série. « L’industrie correspond<br />

à un besoin, le cinéma correspond à un désir. » Et<br />

si Nicolas Seydoux concède volontiers qu’on ne peut<br />

pas analyser un succès, comme celui d’Intouchables en<br />

2011 (« Qui aurait cru que l’histoire de quelqu’un qui<br />

s’est cassé la colonne vertébrale en deltaplane intéresse tant<br />

de monde à travers le monde ? »), les plus heureux<br />

événements du cinéma, « et c’est ce qui le sauve »,<br />

proviennent de sujets originaux.<br />

En outre, de Don Giovanni au Grand bleu, en passant<br />

par les collaborations avec le grand Alain Poiré, le<br />

président de Gaumont compte, dans sa filmographie,<br />

beaucoup de fiertés, mais aussi des paris perdus. « Tous<br />

les films n’ont pas le même objectif et je ne juge pas la<br />

qualité d’un film au nombre de spectateurs ; mais un film<br />

qui n’a pas de spectateurs est un échec. »<br />

Un combat trop solitaire<br />

Dans le cadre de ses combats politiques, Nicolas Seydoux<br />

fait souvent entendre sa voix en tant que président de<br />

l’Alpa*, dont il est devenu président dès 2002, « car<br />

j’étais le seul à voir que, dès que les capacités de mémoire<br />

allaient permettre de traiter de l’image en plus du son, ce<br />

qui se passait dans la musique allait se passer dans le<br />

cinéma ». Et pour l’industrie musicale, les conséquences<br />

sont là : « il y a deux fois moins de jeunes auteurs interprètes<br />

édités aujourd’hui qu’il y a 20 ans. »<br />

Dans le domaine du cinéma, si le téléchargement illicite<br />

est aujourd’hui en baisse, « c’est grâce à NOS actions auprès<br />

des tribunaux, conduisant les moteurs de recherche à déréférencer<br />

et les fournisseurs d’accès à bloquer. Mais à un<br />

moment donné il faut une sanction individuelle », plaide<br />

Nicolas Seydoux, en regrettant que la réponse graduée<br />

n'ait « pas été comprise par le Conseil constitutionnel ».<br />

D’autant plus que face à la piraterie cinéma, le manque<br />

à gagner des pouvoirs publics n’est pas anodin : un chiffre<br />

d’affaires des ventes vidéo écroulé d’1 milliard à 200<br />

millions d’euros à peine aujourd'hui, « ça fait 160 millions<br />

de moins dans les caisses de l’État si l’on compte 20 % de<br />

taxes sur les 800 millions d’euros perdus ».<br />

*L'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle<br />

Ayşegül Algan<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

21


EXPLOITATION<br />

LES SALLES VÉO<br />

RASSEMBLÉES À SARLAT<br />

©Cécile Vargoz<br />

La situation du réseau, mais aussi les sujets d’actualité pour<br />

l’exploitation en général, ont été abordées lors d’une AG<br />

conviviale, qui a aussi permis de visiter la future école-studio<br />

de France Tabac.<br />

C’est à Sarlat que le réseau Véo a tenu son assemblée<br />

générale, le 28 mars, dans la région où l’entente est la<br />

plus représentée, et dans une ville où se dessine un vaste<br />

projet, porté par Ciné Passion et la Société d'Economie<br />

Mixte du Périgord avec les collectivités. Un studio de<br />

tournage couplé à une école publique aux métiers techniques<br />

du cinéma, dans les anciens locaux de France<br />

Tabac [plus d’infos à suivre], qu’ont pu visiter les adhérents<br />

de Véo la veille de leur AG… au Rex de Sarlat.<br />

« Ce cinéma a un riche passé et une identité, mais aussi un<br />

bel avenir à construire, en lien avec le projet de Ciné Passion<br />

sur le territoire », a introduit Julien Robert, directeur du<br />

site depuis l’an dernier.<br />

Un réseau qui s’agrandit…<br />

Le Rex a donc rejoint l’entente de programmation qui<br />

rassemble plus de 250 établissements, et qui en 2023 a<br />

franchi la barre des 400 écrans, avec l’arrivée du Celtic<br />

de Baud (Morbihan), du nouveau cinéma de Labarthesur-Lèze<br />

(Haute-Garonne), sans oublier les deux salles<br />

supplémentaires du Ciné 32 à Auch. Suivront en <strong>2024</strong><br />

le Ciné Galaure de Saint-Vallier-sur-Rhône, le Rex de<br />

Neuville-sur-Saône, le cinéma Andronis de Montendre<br />

et le futur Vauban de Bitche, en Moselle, qui va rouvrir<br />

après 20 ans d’inactivité.<br />

Le réseau couvre donc l’ensemble du territoire, présent<br />

dans 45 départements et <strong>10</strong> régions, quand bien même<br />

l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et<br />

l’Occitanie représentent toujours à elles trois 90 % des<br />

entrées. Les travaux et projets se poursuivent, avec entre<br />

autres une 2 e salle pour le Louis Malle de Prayssac (Lot),<br />

qui ouvrira en <strong>2024</strong>, un nouveau cinéma à Lavaur<br />

(Tarn) pour fin 2025 et celui de la Cartoucherie à<br />

Toulouse dont le chantier va débuter en juin prochain.<br />

En Nouvelle-Aquitaine, une dizaine de projets significatifs<br />

sont aussi en cours.<br />

…et qui retrouve son public plus vite que<br />

les gros circuits<br />

Cette croissance a permis à Véo de doubler sa fréquentation<br />

en 20 ans pour représenter aujourd’hui 4 % de<br />

part de marché au niveau national. Avec 7,24 millions<br />

de spectateurs en 2023 (salles programmées et celles de<br />

Véo Exploitation), le nombre d’entrées a progressé de<br />

21 % par rapport à l’année précédente, ce qui confirme<br />

« que les petits cinémas de proximité remontent plus vite<br />

que les gros », constate Emmanuel Baron. En effet, « ceux<br />

qui s’appuient généralement sur une offre de blockbusters<br />

américains ont été plus pénalisés que nos petites salles, qui<br />

programment beaucoup de films français », rappelle Jean<br />

Villa, directeur général de Véo Cinémas, pour qui<br />

« les gros circuits ne doivent pas se tromper d’ennemi : les<br />

“petits” ne leur prennent pas d’entrées ». En effet, l’an<br />

dernier dans les salles Véo, Astérix a fait plus d'entrées<br />

que Barbie, et Sur les chemins noirs représentent 7,5 %<br />

de part de marché, contre moins de 3 % pour Oppenheimer<br />

ou Fast & Furious. L’art et essai a retrouvé une place<br />

22 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


aussi importante qu’en 2019 dans le réseau, soit 45 %<br />

des séances pour 38 % des spectateurs. De façon générale,<br />

l’accès aux films s’est nettement amélioré depuis<br />

le Covid, y compris sur les avant-premières. « Aujourd’hui,<br />

nous obtenons facilement les films en semaine 3, mais c’est<br />

leur exposition qui reste un sujet de tension avec les distributeurs<br />

», souligne Emmanuel Baron.<br />

Des séances “inutiles”<br />

Le débat n’est pas nouveau : face aux exigences des<br />

distributeurs, les salles entendent s’adapter à la spécificité<br />

de leurs territoires. Chez Véo, le nombre de séances a<br />

augmenté de 11,7 % par rapport à 2019, mais pour des<br />

moyennes plus faibles (22 spectateurs par séance contre<br />

25 avant le Covid). Les bordereaux à la séance, instaurés<br />

depuis l’été 2023, permettent d’objectiver ce phénomène<br />

en montrant que certaines séances se font à perte.<br />

« Nous avons été estomaqués du nombre de séances à moins<br />

de 4 spectateurs » témoigne Emmanuel Baron, pointant<br />

notamment « une dépense énergétique inutile ». Un vrai<br />

sujet dont la branche de la petite exploitation de la FNCF<br />

s’est emparée. Son président, Rafael Maestro, rappelle<br />

en effet que les crispations demeurent. « Sur un marché<br />

contraint de 185 000 entrées, dont 83 % se font toujours<br />

dans les 15 premiers jours d’exploitation, l’accès au film<br />

peut redevenir un sujet pour nos petites salles ». Il s’agit donc<br />

de mieux communiquer sur leurs atouts : « Une communauté<br />

de spectateurs, fidélisée par une proximité géographique<br />

et affective et un travail d’animation. »<br />

Renouveler les publics<br />

Un message à faire passer aussi auprès du public jeune,<br />

soit les 15-45 ans : « Consommez local, mais pas plus cher,<br />

dans un esprit de vivre ensemble : un vrai sujet politique<br />

La force d’un réseau et d’une équipe<br />

« Notre force, c’est d’être fédérés, et cela fait 35 ans que<br />

l’on apporte de la confiance », s’est réjoui Jean-Pierre<br />

Villa, président de la SAS Véo-Sagec-Ciné 32, qu’il a<br />

fondé aux côtés d’Alain Bouffartigue. Le regroupement<br />

de la programmation et de la facturation est aussi un<br />

atout pour les distributeurs, qui n’ont qu’un interlocuteur.<br />

Pour les salles, Véo est une force de proposition,<br />

par exemple en négociant des avant-premières pour<br />

l’ensemble du réseau, ou encore en ayant souscrit une<br />

offre groupée à l’agenda Access Dynamic, « que nous<br />

avons décidé, après une phase test de 6 mois, d’offrir à<br />

tous nos adhérents », a annoncé Emmanuel Baron lors<br />

qui dépasse le cadre des cinémas », estime Rafael Maestro,<br />

et qui interroge aussi le renouvellement de la profession.<br />

Les équipes des cinémas ont en effet connu beaucoup<br />

de turnover depuis le Covid, accueillant des personnes<br />

peu expérimentées. Or, comme le souligne un autre<br />

exploitant de Dordogne, « il faut des jeunes pour parler<br />

aux jeunes, il faut susciter des vocations, et pour ça, accepter<br />

toutes les demandes de stage que l’on reçoit ». Et bien sûr,<br />

il faut réfléchir à ce qu'on montre aux jeunes, en<br />

s’appuyant notamment sur les recommandations du<br />

comité 15-25 de l’Afcae.<br />

Reste qu'ici comme ailleurs, les inquiétudes sont<br />

grandes sur l’éducation aux images, depuis la mise<br />

en place du RCD par l’Éducation nationale, qui, pour<br />

rappel, prive les enseignants de formation sur leur<br />

temps de travail. La mesure affecte particulièrement<br />

Collège au cinéma, et ce d’autant plus que beaucoup<br />

de séances scolaires passent désormais par la part<br />

collective du pass Culture. « C’est très bien pour un film<br />

comme Simone, mais cela ne s’accompagne pas d’un<br />

travail d'éducation », remarque Rafael Maestro, selon<br />

lequel “Collège”, « le principal pilier pour le renouvellement<br />

du public, est en train de disparaître ».<br />

Les exploitants s’inquiètent par ailleurs de la pérennité<br />

du pass Culture, même si Yves Le Pannerer, conseiller<br />

cinéma à la Drac Nouvelle-Aquitaine, ne pense pas<br />

que l’outil, encore en cours de déploiement et qui<br />

génère des entrées en salles, s’arrêtera de sitôt. Quant<br />

à Lycéens au cinéma, la réforme du lycée a aussi un<br />

impact : à Sarlat cette année, on compte <strong>10</strong>0 élèves de<br />

moins sur le dispositif. Bref, de l’avis de tous, il est<br />

urgent que les ministères de la Culture et de l’Éducation<br />

nationale se parlent.<br />

de cette AG. L’équipe qu’il dirige s’est renforcée ces<br />

derniers mois, avec la nomination de Thomas Lenne en<br />

tant que directeur adjoint, mais aussi l’arrivée au pôle<br />

logistique de Laurence Bourgeois et d’Aurélien<br />

Uribelarréa. Cinq personnes travaillent ainsi principalement<br />

à la gestion des disques durs et KDM <strong>–</strong> toujours<br />

un gros sujet de (pré)occupations ! <strong>–</strong> sept à la<br />

programmation, répartis entre Auch, Egletons et Lyon,<br />

tandis qu’Aurélie Bordier s’occupe de la distribution et<br />

de l’Unipop de ville en ville, ce qui dépasse les salles de<br />

l’entente.<br />

©Cécile Vargoz<br />

De la réforme art et essai à l’écologie<br />

des salles<br />

Bien entendu, les débats sont revenus sur la réforme<br />

du classement art et essai, dont les contours seront<br />

dévoilés à Cannes lors des Rencontres nationales de<br />

l’Afcae. En attendant, les inquiétudes exprimées il y a<br />

un an, déjà à Cannes, sont toujours là : « Si la finalité<br />

de cette réforme, avec une enveloppe constante, est de<br />

subventionner davantage les salles des grandes villes au<br />

détriment des territoires ruraux, c’est inadmissible pour<br />

nous », a ainsi souligné Jean-Pierre Villa. L’équation<br />

reste donc difficile entre le soutien à la programmation<br />

la plus pointue et l'équité territoriale.<br />

Enfin, alors que le coût de l’énergie était au cœur des<br />

discussions l’an dernier, il s’agit dorénavant d’avoir une<br />

vision sur le long terme de l’empreinte carbone des<br />

cinémas. La commission de la FNCF dédiée à la transition<br />

écologique des salles, dont Jean Villa fait partie,<br />

vient de lancer un questionnaire pour objectiver les<br />

principaux sujets. « C’est très rapide à remplir, et plus les<br />

petites salles y répondront, plus nous serons crédibles »,<br />

a encouragé le directeur de Véo Cinémas, sachant que<br />

sur ce sujet aussi, les grands groupes n’ont pas forcément<br />

les mêmes priorités que les petits…<br />

©Véo Distribution<br />

Loup y es-tu ?<br />

Cécile Vargoz<br />

L’an dernier, Véo s’est lancé dans la distribution<br />

pour accompagner le documentaire de Clara<br />

Bouffartigue, immersion dans un centre<br />

médico-psycho-pédagogique, à la rencontre des<br />

équipes, des enfants et de leur famille. Sept mois<br />

après sa sortie, le film est toujours en salle,<br />

notamment aux 3 Luxembourg à Paris qui<br />

propose des débats chaque semaine. « Après 160<br />

ciné-débats en présence de la réalisatrice ou de nos<br />

Catherine Dolto et Clara Bouffartigue, lors d'un débat<br />

aux 3 Luxembourg en décembre, après la projection<br />

de Loup y es-tu ?<br />

L'équipe Véo sur la scène du Rex<br />

partenaires <strong>–</strong> notamment la Ligue des Droits de<br />

l’Homme et la Fédération des orthophonistes <strong>–</strong>, dont<br />

une séance à l’Assemblée nationale, nous avons<br />

réussi à fédérer un réseau de professionnels de la<br />

santé mentale, peu à peu élargi à tous les métiers du<br />

soin. Les étudiants en médecine, les écoles<br />

d'éducateurs, les syndicats d’enseignants s'intéressent<br />

à l’avenir des CMPP, et le film peut être vu<br />

aussi par des collègiens », explique Aurélie Bordier,<br />

ajoutant qu’un dossier pédagogique est en cours<br />

d’édition. À ce jour, Loup y es-tu ? totalise plus de<br />

<strong>10</strong> 000 entrées, et ce n’est pas fini : 40 cinés-débats<br />

sont déjà datés jusqu’en octobre <strong>2024</strong>.<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

23


PATRIMOINE<br />

LES 23 ES RENCONTRES NATIONALES<br />

PATRIMOINE/RÉPERTOIRE FONT LA<br />

PART BELLE À L’ÉCLECTISME ET AUX<br />

INITIATIVES DE PROGRAMMATION<br />

©Carlotta Films<br />

Inédit dans les salles françaises, Nomad de Patrick Tam sera distribué le 26 juin <strong>2024</strong> par Carlotta Films.<br />

Du 27 au 29 mars, l’Afcae a rassemblé plus d’une centaine d’exploitants et professionnels du<br />

secteur à Strasbourg autour de conférences, d’ateliers et de projections de classiques et perles<br />

méconnues du cinéma. L’occasion pour l’association de célébrer la diversité de ces œuvres,<br />

rappeler les dispositifs d'accompagnement et réitérer ses engagements en matière de répertoire,<br />

et plus largement, d’art et essai.<br />

Avec la tenue des 23 es Rencontres nationales art et essai<br />

Patrimoine/Répertoire à Strasbourg, l’Afcae poursuit<br />

sa volonté d’importer l’un des rendez-vous phares de<br />

son calendrier dans les régions, un an après l’édition<br />

bretonne à Morlaix. Dans le centre de la capitale<br />

européenne, à quelques encablures de la place Kléber,<br />

les Star et le Cosmos se sont érigés en bastions de la<br />

cinéphilie, si bien qu’ils ne pouvaient constituer un<br />

meilleur terreau pour cultiver davantage les réflexions<br />

et échanges autour de la restauration, la distribution<br />

et la programmation des films de patrimoine. Sous la<br />

houlette du groupe Patrimoine/Répertoire de l’association,<br />

les professionnels s’y sont retrouvés à l’occasion<br />

de conférences, d’ateliers et de projections.<br />

L’événement a fait la part belle aux regards d’ailleurs<br />

ainsi qu’aux initiatives en matière d’animation et<br />

valorisation de ces œuvres ; deux des engagements les<br />

plus chers à l’Afcae sur ce volet : « Il faut fêter une<br />

cinéphilie curieuse, ouverte et sans barrières. Il faut, plus<br />

que jamais, événementialiser le répertoire, avec les forces<br />

vives de la salle et à travers des actions nationales, pour<br />

attirer et fédérer le public », expose Guillaume Bachy,<br />

président de l’association, au détour des discours<br />

d’ouverture des Rencontres.<br />

« Le patrimoine n’est plus une niche »<br />

Comme à l’accoutumée, l’Afcae a tiré parti de ces<br />

Rencontres pour dresser le bilan des actions menées<br />

autour du cinéma de répertoire et revenir sur l’actualité,<br />

alors que trois commissions de classement pour les salles<br />

ont déjà eu lieu. « Sur 1 305 salles classées, 425 ont le label<br />

Patrimoine/Répertoire. Elles organisent de plus en plus<br />

d’animations avec des choix de programmation diversifiée »,<br />

détaille Guillaume Bachy. Dans un contexte marqué par<br />

de vives concertations autour de la réforme du classement<br />

art et essai, le président de l’Afcae a réitéré ses revendications,<br />

à savoir la « nécessité de revaloriser l’enveloppe art<br />

et essai prendre plus en considération dans le classement, les<br />

actions d’animation et de médiation ». Les questionnaires,<br />

échanges ou croisements avec les autres formes d’art,<br />

comme le jeu vidéo, ont alors été cités comme des vecteurs<br />

de cette événementialisation des séances de patrimoine.<br />

Le quiz en ligne sur la boxe dans le cinéma organisé par<br />

le médiateur de l’association territoriale le Récit en amont<br />

de la projection de When We Were Kings (Splendor<br />

24 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


Films, 30/<strong>10</strong>), le documentaire haut en couleurs sur le<br />

match entre Muhammad Ali et George Foreman en<br />

1974, a par ailleurs démontré l’engouement du public<br />

pour ces moments d’interaction.<br />

©Afcae<br />

Les cycles et rétrospectives, à l’image de la ressortie de<br />

quatre films de Stanley Kwan le <strong>10</strong> <strong>avril</strong> par Carlotta,<br />

également venu présenter Nomad de Patrick Tan (26/06)<br />

au Cosmos, sont également des leviers d’actions pour<br />

renforcer la ligne éditoriale des salles : « Le patrimoine<br />

n’est plus une niche axée sur des classiques du cinéma. Il<br />

permet désormais de découvrir des cinéastes méconnus par<br />

le biais de projections de films de genre ou des marathons »,<br />

complète Guillaume Bachy.<br />

Accompagner les sorties…<br />

Au total, près de 200 films de répertoire sont ressortis<br />

sur les écrans en 2023, tandis que l’Afcae en accompagne<br />

chaque année une vingtaine, dont la date de sortie<br />

initiale est antérieure à vingt ans. « Le service exploitation<br />

du CNC s’appuie sur ces deux décennies et nous considérons<br />

également qu’un film réédité doit avoir au moins vingt<br />

ans et être recommandé art et essai pour bénéficier d’un<br />

soutien », éclaircit Éric Miot, responsable du groupe<br />

Patrimoine/Répertoire de l’association. La poignée de<br />

rééditions projetées durant les Rencontres, et dont les<br />

sorties sont prévues tout au long de l’année, a par ailleurs<br />

démontré l’éclectisme, tant sur l’origine que sur le genre,<br />

du cinéma de répertoire : La Montagne sacrée d’Alejandro<br />

Jodorowsky (Nour Films, sortie à l’automne<br />

<strong>2024</strong>), Partie de campagne de Jean Renoir (l’Agence<br />

du court métrage, <strong>10</strong>/07) , Le Pot d’un million de<br />

Ryôs de Sadao Yamanaka (Bac Films, à dater) ou encore<br />

Papa est en voyage d’affaires d’Emir Kusturica (Malavida,<br />

à dater) (re)trouveront les grands écrans avec un tout<br />

nouveau matériel de promotion, parmi lequel des<br />

affiches, des bandes-annonces et des éléments marketing.<br />

D’autre part, cette diversité peut être éclairée à l’aune<br />

d’une sortie qui résonne avec l’actualité, à l’instar de<br />

La Noire de… d’Ousmane Sembène (Les Acacias,<br />

sortie 2 nd semestre <strong>2024</strong>), qui arrivera en salles dans le<br />

sillage de Dahomey, le documentaire réalisé par Mati<br />

Diop sur la restitution des trésors royaux d’Abomey<br />

au Bénin : « Tout comme le dernier Ours d’or de la<br />

Berlinale, ce film peut être montré à une génération de<br />

jeunes issus de l’immigration, qui y verront les affres et<br />

malheurs subis par leurs grands-parents durant la colonisation<br />

», indique le responsable de la programmation<br />

des Acacias, Emmanuel Atlan.<br />

De gauche à droite, Sabine Putorti (responsable adjointe du groupe Patrimoine/Répertoire), Éric Miot (responsable du groupe<br />

Patrimoine/Répertoire), Guillaume Bachy (président de l’Afcae) et Stéphane Libs (directeur des cinémas Star à Strasbourg).<br />

Le dispositif Mémoire des images réanimées d'Alsace<br />

(Mira) de la Cinémathèque régionale numérique prolonge<br />

l'accompagnement des longs métrages de patrimoine<br />

dans les salles d'une réflexion sur les avant-séances. « Nous<br />

avons pour but de sauver de la disparition des films amateurs<br />

réalisés par des Alsaciens par la diffusion de ces archives,<br />

notamment sur des formats courts avant les projections,<br />

dépeint Laura Cassarino, directrice de la Mira. Cela<br />

permet d'éditorialiser les films, en les abordant par une<br />

thématique, une esthétique, un territoire ou une période, et<br />

de créer ainsi une synergie avec le public. » Chacune des<br />

séances des Rencontres a donc été précédée par une de<br />

ces capsules audiovisuelles, d’une à deux minutes, chargées<br />

d’indiquer un fragment de l’identité du film en<br />

amont. Un moyen d’immerger progressivement les<br />

spectateurs, alors que l’avant-séance de Paris, Texas de<br />

Wim Wenders (Tamasa, 03/07) a vu défiler les étendues<br />

urbaines du Lone Star State.<br />

… et le renouvellement du public<br />

Pouvait-on, par ailleurs, rêver mieux qu’une salle comble<br />

remplie de jeunes pour la séance publique de la Palme<br />

d’or de 1984 ? À bien des égards, l’Afcae s’est enthousiasmée<br />

de « l’attrait du répertoire pour les jeunes spectateurs<br />

» ; un élément récurrent dans les échanges entre<br />

les distributeurs et les exploitants. « Le coup de cœur de<br />

février du comité 15/25 était un film de répertoire, à savoir<br />

Une histoire vraie de David Lynch. C’est un bon signe<br />

©Afcae<br />

pour le renouvellement des publics », soutenaient Éric<br />

Miot et Guillaume Bachy. Si certains longs métrages<br />

peuvent paraître désuets ou exigeants, le dialogue avec<br />

des professionnels sert de boussole à la jeune génération,<br />

à l’exemple du temps d’échanges avec le cinéaste Pascal<br />

Bonitzer avant la projection Golden Eighties de Chantal<br />

Akerman (Capricci, 25/09), dont il a signé le scénario.<br />

Au même titre que la conférence sur le Napoléon d’Abel<br />

Gance par Georges Mourier, qui a offert les clés nécessaires<br />

pour appréhender le titanesque travail de restauration<br />

d'une œuvre de patrimoine. « Montrer et<br />

accompagner des classiques constitue la meilleure école<br />

pour bâtir la cinéphilie des spectateurs, c’est pourquoi il<br />

faut encourager les plus jeunes à y participer », confie, soit<br />

dit en passant, Éric Miot.<br />

Thème d'un atelier des Rencontres, le dispositif de jeunes<br />

ambassadeurs et ambassadrices a aussi révélé son efficacité<br />

dans la création d’un lien entre la nouvelle génération<br />

et les films de répertoire. Chaque année, la Comète, à<br />

Châlons-en-Champagne, met en place un éventail<br />

d’opérations, dont des ateliers critiques et des exercices<br />

de programmation à destination des lycéens et étudiants :<br />

« Des volontaires issus d’établissements scolaires et d’universités<br />

organisent, dans le cadre du Comète-Club, une séance<br />

mensuelle dédiée à un film de patrimoine. On s’appuie sur<br />

des ressorties et des films cultes, qui doivent rester attractifs<br />

pour nos publics habituels, narre Sarah Beaufol, la responsable<br />

de la programmation du cinéma, alors que les jeunes<br />

ambassadeurs ont la charge de la promotion et la communication<br />

de l’événement. Nous avons d’ailleurs un partenariat<br />

avec le Crous, qui offre cette séance aux étudiants. »<br />

L’idée s’inscrit parfaitement dans le crédo de l’Afcae en<br />

matière de répertoire : réinventer des ciné-clubs et assumer<br />

une dimension d'éducation pour les publics.<br />

Les regards sont dorénavant tournés vers le prochain<br />

grand rendez-vous du cinéma de répertoire, la <strong>10</strong> e<br />

édition de Play It Again ! orchestré par l’ADRC, dont<br />

les contours ont été dévoilés lors des Rencontres. Le<br />

festival se déploiera du 18 septembre au 1 er octobre<br />

<strong>2024</strong> dans plus de 350 cinémas autour de la thématique<br />

« Que la fête recommence ». Il sera suivi par les prochaines<br />

Rencontres professionnelles ADRC/AFCAE au MIFC,<br />

qui se déroulent pendant le Festival Lumière, fin octobre.<br />

David Weichert<br />

Pascal Bonitzer, le parrain des Rencontres, s’est livré sur son passé de critique, l’écriture de scénario et son prochain film, Le Tableau<br />

volé, en salles à partir du 1 er mai (Pyramide).<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

25


PRODUCTION<br />

LA PRODUCTION FRANÇAISE<br />

RACCROCHE SON NIVEAU PRÉ-PANDÉMIQUE<br />

Après avoir atteint un niveau déjà fort prometteur en 2022, la production cinématographique<br />

française de 2023 est boostée par les diffuseurs-financeurs. Une croissance des<br />

investissements qui va de pair avec un rebond notable du nombre de films dits “du<br />

milieu” et des tournages recentrés sur le territoire français.<br />

©<strong>2024</strong> Chapter 2-Pathe Films-M6 Films-Fargo Films<br />

71 M €), des diffuseurs payants (+43,1 %,<br />

233,5 M €) ou des chaînes publiques<br />

(+29,8 %, 79,4 M €). Avec 154,1 M €<br />

engagés en 2023, Canal+ reste toujours<br />

le premier financeur parmi les diffuseurs<br />

(plus de 40 % des apports totaux de ces<br />

derniers), et France 2 le premier parmi<br />

les chaînes gratuites (12,6 % des apports<br />

avec 48,3 M €).<br />

Tenues depuis 2021 à participer au<br />

financement de la création française,<br />

les plateformes étrangères (Netflix,<br />

Disney+, Prime Video, HBOMax) se<br />

sont engagées sur 39 films en 2023,<br />

pour un montant global de 48 M €, soit<br />

plus du double en un an (17 films et<br />

23 M € en 2022).<br />

Pendant ce temps, si 80,1 % des films<br />

bénéficient de mandats (distribution<br />

salles, édition vidéo et export), ces<br />

derniers poursuivent leur tendance à la<br />

baisse, et représentent 9,5 % des devis<br />

en 2023 (12,5 % en 2022). Quant à la<br />

part des soutiens publics (automatique,<br />

soutien et aides régionales), elle reste<br />

stable à 8,3 % (contre 7,9 % en 2022<br />

et 8,8 % en moyenne en 2017-2019).<br />

Par ailleurs, pour la troisième année consécutive, le devis<br />

moyen des FIF progresse pour atteindre 4,78 M €, au<br />

plus haut depuis 2017 (4,90 M €). Quant au devis médian,<br />

il progresse également pour s’établir à 3,26 M € (contre<br />

2,85 M € en moyenne sur la période 2017-2019), soit à<br />

son deuxième plus haut niveau de la décennie (derrière<br />

2017 où il était monté à 3,53 M €).<br />

Le retour des films du milieu<br />

Dans le détail des productions, depuis 2009, on n’avait<br />

pas observé autant de films entre 1 M € et 4 M € de<br />

budget, qui représentent près de 42 % des titres produits<br />

2023. Également à son plus haut niveau depuis 2004,<br />

la part des films du milieu, entre 4 M € et 7 M €, bondit<br />

de 15,9 % à 23,7 % entre 2022 et 2023. À l’inverse, celle<br />

des films de moins d’1 M € de budget, à 18,6 %, est au<br />

plus bas depuis 2009. Seule catégorie de projets stable<br />

depuis 2022, les films de plus de 7 M € de budget représentent<br />

15,7 % de l’ensemble des films.<br />

Enfin, 2023 compte huit blockbusters français, à plus<br />

de 20 M € de budget (contre quatre en 2022) : Le Comte<br />

de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de<br />

La Patellière, De Gaulle partie 1 et De Gaulle partie 2 de<br />

Antonin Baudry, L’Amour ouf de Gilles Lellouche, Emilia<br />

Perez de Jacques Audiard, Monsieur Aznavour de Mehdi<br />

Idir et Grand Corps Malade, Emmanuelle de Audrey<br />

Diwan, et la production majoritaire Chickenhare 2 (Hopper<br />

et le hamster des ténèbres 2) de Benjamin Mousquet.<br />

Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre<br />

de La Patellière, le seul film français qui a dépassé les 40 M€ de<br />

budget en 2023. Pour rappel, le film est attendu pour le 28 juin<br />

dans les salles françaises.<br />

Selon le bilan livré par le CNC le 25 mars, avec 298<br />

films agréés, la production française de 2023 a retrouvé<br />

le niveau des années 2017-2019. Cette dynamique est<br />

particulièrement portée par les films d’initiative française<br />

(FIF), au nombre de 236 en 2023 contre 208 en 2022.<br />

L’année écoulée est également caractérisée par un nombre<br />

record de films d’animation (18 contre 13 en 2022),<br />

tandis que les documentaires sont en baisse (40 contre<br />

54 en 2022).<br />

Financement, une part diffuseur en<br />

progression<br />

Peu de changements sont observés dans la structuration<br />

du financement du cinéma. Sa première source demeure<br />

les apports producteurs (sachant qu’une partie sera<br />

ultérieurement couverte par le crédit d’impôt) qui<br />

représentent 38,8 % des capitaux (contre 39,5 % en<br />

2022). Parmi les autres partenaires majeurs, les diffuseurs<br />

voient leur contribution monter à 34 % <strong>–</strong> soit une nette<br />

hausse par rapport à 2022 (+29,7 %) et le plus haut<br />

niveau depuis 2015 (35,5 %). Leurs investissements<br />

atteignent ainsi un niveau record, à 383,9 M € en 2023.<br />

Une hausse de financement qui concerne tous les diffuseurs,<br />

qu’il s’agisse des chaînes privées gratuites (+50,4 %,<br />

Devis en hausse<br />

Sur l’année écoulée, la production l’an<br />

passé a représenté un total de 1,34 Md €<br />

d’investissements (+13,6 % par rapport à 2022 et +12,9 %<br />

par rapport à la moyenne 2017-2019), dont 1,1 Md €<br />

de la part des partenaires français. Des investissements<br />

qui auront d’ailleurs particulièrement bénéficié aux FIF<br />

(1,13 Md €, +23,4 % sur un an et +14,8 % par rapport<br />

à l’avant crise), tandis que les investissements sur les<br />

coproductions à majorité étrangère sont en recul (214,75<br />

M €, -19,8 % mais +3,8 % par rapport à l’avant crise).<br />

Shot in France<br />

Parallèlement au volume de production, le nombre de<br />

jours de tournage sur le territoire français a cru de 22,2 %<br />

entre 2022 et 2023 pour atteindre 5 055 jours. Les jours<br />

de tournage à l’étranger progressent également de 8,7 %<br />

pour s’établir à 1 322 jours, mais reste toujours en dessous<br />

des niveaux d’avant crise (1 436 jours en moyenne). Près<br />

de 80 % des jours de tournage sont ainsi localisés en<br />

France, contre 77 % avant la crise.<br />

Ayşegül Algan<br />

26 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


GRAND ÉCRAN<br />

REPREND UN CINÉMA EN<br />

AUVERGNE<br />

©Virgile Fridemann<br />

Une 19 e salle Imax<br />

chez Pathé Cinémas<br />

EXPLOITATION<br />

Depuis le 3 <strong>avril</strong>, le Pathé Lingostière de Nice est<br />

doté d’une salle Imax Laser. Après les Pathé de<br />

Grenoble et Valenciennes, l’établissement est le<br />

troisième du circuit à accueillir la technologie PLF<br />

canadienne comme prévu dans le partenariat<br />

renforcé signé entre Pathé Cinémas et Imax en<br />

novembre 2023.<br />

La prochaine <strong>–</strong> et vingtième <strong>–</strong> salle Imax du circuit<br />

leader français est prévue au Pathé Atlantis de<br />

Nantes cette année. Au Pathé Lingostière de Nice,<br />

la nouvelle salle Imax propose 277 fauteuils et un<br />

écran de 138 m², pour un tarif plein à 25,40 €.<br />

A.A.<br />

Depuis le 1 er <strong>avril</strong>, l’Étoile Palace de Vichy a intégré le groupe<br />

de la famille Fridemann.<br />

« Nous sommes heureux et fiers de transmettre le flambeau<br />

de ce lieu que nous avons eu à cœur de programmer et<br />

d’animer pendant presque 15 ans », déclare le PDG<br />

d’Étoile Cinémas, David Henochsberg en se réjouissant<br />

du « nouveau souffle » qu’incarne la famille Fridemann.<br />

L’Étoile Palace (7 salles et 1 <strong>10</strong>0 places), qui devient<br />

donc Grand Écran Vichy, porte le parc du <strong>10</strong> e circuit<br />

d’exploitation français, jusqu’à présent exclusivement<br />

implanté en Nouvelle-Aquitaine, à 12 sites et 92 écrans.<br />

« Cette acquisition vient renforcer notre présence dans le<br />

centre de la France, à proximité directe de notre base<br />

limougeaude historique », note le directeur général Virgile<br />

Fridemann à propos de la première incursion en<br />

Auvergne-Rhône-Alpes des cinémas Grand Écran.<br />

Créé en 2004 par le groupe Partouche, le cinéma de<br />

Vichy est situé dans le centre commercial Les 4 Chemins,<br />

en plein cœur du centre-ville de la station thermale de<br />

©Grand Écran<br />

25 000 habitants et à proximité des quais de l’Allier.<br />

Il a réalisé près de 300 000 entrées en 2019 et 240 000<br />

entrées en 2023.<br />

Saluant le « travail d’exploitation remarquable » mené<br />

depuis 2011 par David Henochsberg, Franck Lombard-<br />

Plat, et les équipes sur place, Virgile Fridemann note<br />

que « ce cinéma correspond pleinement à l’ADN Grand<br />

Écran : un multiplexe dynamique et performant au cœur<br />

d’une agglomération de taille moyenne. Nous avons à cœur<br />

de poursuivre dans ce sens, notamment via une programmation<br />

généraliste et art et essai permettant de satisfaire<br />

tous les Vichyssois. »<br />

Les nouveaux propriétaires prévoient à court terme « une<br />

modernisation du comptoir caisse/confiserie ainsi que le<br />

remplacement des fauteuils. À moyen terme, il sera question<br />

de basculer en projection laser et de convertir une salle avec<br />

notre format premium Cinemax », précise Virgile Fridemann.<br />

Pour rappel, en <strong>avril</strong> 2023, Grand Écran Cinémas a<br />

inauguré, dans son complexe de Sainte-Eulalie Bordeaux,<br />

la cinquième salle dotée de son concept maison.<br />

<strong>2024</strong> promet en outre d’être une « grosse année de développement<br />

» pour Grand Écran qui prépare l’ouverture,<br />

fin mai, d’un hôtel de 60 chambres à Limoges, ainsi que<br />

de deux complexes de 6 salles chacun, un premier à<br />

Montaigu-Vendée début juin suivi de celui de La<br />

Chapelle-sur- Erdre au nord de Nantes en octobre.<br />

« Vichy est donc pour nous la cerise sur le gâteau ! »<br />

Kinepolis France lance<br />

un abonnement cinéma<br />

inédit<br />

Après un premier lancement concluant au sein du<br />

Kinepolis de Belfort, acquis auprès de Pathé<br />

Cinémas en mars 2023, le circuit d’exploitation<br />

belge déploie son “Movie Club” dans 11 des 18<br />

établissements français. La formule d’abonnement<br />

(8,95 €/mois) comprend 1 place de cinéma par<br />

mois <strong>–</strong> reportable jusqu’à 6 mois pour en profiter à<br />

une date ultérieure <strong>–</strong>, tout en permettant d’accéder<br />

aux autres séances au tarif préférentiel de 8,95 € la<br />

place, soit une remise de près de 30 %* pour<br />

l'abonné, mais aussi la personne qui l'accompagne.<br />

Par ailleurs, les membres “Movie Club” bénéficient<br />

d’une réduction permanente de 5 % et d’offres<br />

exclusives dans les “boutiques” Kinepolis**. Enfin,<br />

dans les Kinepolis de Nancy et Mulhouse, le<br />

parking est offert aux abonnés (dans la limite de 6<br />

heures de stationnement le jour de la séance).<br />

Virgile Fridemann<br />

Actuellement, aux côtés donc de celui de Vichy, Grand<br />

Écran exploite les cinémas de Sainte-Eulalie (8 écrans),<br />

Libourne (<strong>10</strong>), ses 3 sites de Limoges Ester (14),<br />

Lido (3) et centre ville (14), la Teste-de-Buch (<strong>10</strong>),<br />

Arcachon (3), Bergerac, (9), Langon Multiplexe (6)<br />

et Rio centre-ville (2) et Villeneuve sur Lot (6).<br />

Par ailleurs, à l’horizon 2025, le circuit remplacera<br />

l’actuel Renaissance de Fontenay-le-Comte par un<br />

nouveau complexe de 5 salles et 758 sièges, tel que<br />

approuvé en CDACi en août dernier.<br />

A.A. & M.D<br />

L'abonnement Movie Club, qui se fait uniquement<br />

en ligne et pour durée minimum d’engagement de<br />

6 mois, est proposé et valable dans les Kinepolis de<br />

Lomme, Kinepolis St-Julien-lès-Metz, Kinepolis<br />

Amphithéâtre, Kinepolis Waves, Kinepolis<br />

Amnéville, Kinepolis Thionville, Kinepolis<br />

Mulhouse, Kinepolis Nancy, Kinepolis Nîmes,<br />

Kinepolis Brétigny-sur-Orge et Kinepolis Belfort.<br />

* hors éventuels suppléments et événements spéciaux<br />

** hors alcool, boissons chaudes et produits non alimentaires. Non cumulable<br />

avec les autres promotions en cours<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

27


FOCUS EXPLOITATION<br />

©Mairie de Tonnerre<br />

La façade du cinéma<br />

Le comptoir a été construit à l'aide d'un artisan local<br />

À TONNERRE, LE CINÉMA-THÉÂTRE<br />

LE CYCLOPE A ROUVERT SES PORTES<br />

Fermé depuis le 1 er janvier 2023, le site multiculturel de l’Yonne<br />

est de nouveau opérationnel, pour le plus grand bonheur de son<br />

équipe et des habitants de la ville.<br />

INFOS PRATIQUES<br />

TARIFS :<br />

Plein 7 €50<br />

Abonnement <strong>10</strong> places : 67 €50<br />

Réduit 6 €<br />

Abonnement <strong>10</strong> places : 54 €<br />

Moins de 14 ans 4 €<br />

L’attente était longue, mais il est enfin là. Le 17 février<br />

dernier, le cinéma-théâtre municipal Le Cyclope de<br />

Tonnerre a rouvert ses portes, après plus d’un an de<br />

travaux pour rénovation. Si l’inauguration du bâtiment,<br />

prévue le 4 <strong>avril</strong> dernier, a été reportée en raison des crues<br />

exceptionnelles qui ont inondé la région, Mariana Giani,<br />

responsable du cinéma-théâtre, se « réjouit » de cette<br />

reprise d’activité, et prévoit déjà « de multiples projets »<br />

pour l’établissement.<br />

Une rénovation pensée localement<br />

La mairie de Tonnerre le savait : le temps de la rénovation<br />

était venu pour le mono-écran, désormais perçu comme<br />

« vétuste et ayant de plus en plus de mal à attirer des jeunes ».<br />

L’idée de déménager en déplaçant le site du centre-ville<br />

a rapidement été mise de côté, car « ce lieu est trop important<br />

pour les Tonnerrois, c’est parfois le seul endroit où ils se<br />

voient et peuvent discuter ».<br />

Pour la mise à neuf du site, Mariana Giani souligne<br />

une « forte implication de jeunes artistes locaux », qui<br />

s’illustre par exemple par le comptoir du hall, construit<br />

à l’aide d’un artisan , tandis qu’un réalisateur d’animation<br />

a signé le spot-maison où un cyclope souhaite une<br />

bonne séance aux spectateurs. Une identité mythologique<br />

qui s’est imposée à l’occasion de la rénovation, en<br />

référence à l’œil de bœuf trônant à l’entrée, « mais aussi<br />

à la marque de projecteurs Led ainsi qu’à un lieu emblématique<br />

de Tonnerre, la Fosse Dionne qui, vue de haut,<br />

donne l’impression de voir un œil. C’est d’ailleurs ce qui<br />

a inspiré le logo du cinéma. » Par ailleurs, si la salle unique<br />

a perdu dix places avec les travaux (passant désormais<br />

à 131 fauteuils et 4 emplacements PMR), elle a gagné<br />

en accessibilité ainsi qu’en confort, avec notamment la<br />

suppression du balcon qui « altérait la visibilité de l’écran<br />

ainsi que l’acoustique de la salle ».<br />

28 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


©Mairie de Tonnerre<br />

Concernant la programmation, Mariana Giani n’envisage<br />

pas dépasser six spectacles de théâtre par an, afin de laisser<br />

toute leur place aux films et de ne pas « entraver les<br />

discussions avec les distributeurs », et promet une grande<br />

médiation, déjà mise en place avant les travaux. En plus<br />

de participer à tous les dispositifs d’éducation à l’image<br />

<strong>–</strong> le site a par ailleurs été l’un des premiers en Bourgogne-<br />

Franche-Comté à se joindre à Maternelle au cinéma <strong>–</strong>,<br />

Le Cyclope a conclu un arrangement avec l’internat du<br />

lycée Chevalier d’Éon, dont il est voisin (« on partage<br />

même une chaudière ! »), afin que les élèves puissent voir<br />

des films en semaine. Pour le reste, en plus de proposer<br />

une séance avec sous-titres sourds et malentendants toutes<br />

les deux semaines, la responsable du cinéma-théâtre<br />

espère développer plusieurs partenariats avec des acteurs<br />

locaux, à l'instar de la librairie, la médiathèque ou encore<br />

l’école CréaSup Digital (spécialisée dans le numérique),<br />

dans le but de faire du Cyclope « un lieu d’échanges et de<br />

vie pour le plus de générations possible ».<br />

Faire du neuf avec de l’ancien<br />

Si cette mise à neuf rajeunit le site, elle n’efface pas pour<br />

autant son histoire. Construits au XVII e siècle, le cinémathéâtre<br />

et le lycée formaient initialement une seule et<br />

unique chapelle, qui sera scindée en deux quelques<br />

décennies plus tard. Des traces sont encore visibles, telles<br />

que des fenêtres romanes « que nous avons découvertes<br />

pendant la rénovation, et que nous avons gardées dans la<br />

salle ». C’est au début du XIX e siècle que le lieu devient<br />

un théâtre, puis un cinéma au tournant du XX e . Cependant,<br />

en 1990, tout comme l’exploitation nationale, le cinéma,<br />

alors détenu par un privé, traverse une crise dont il se<br />

sort grâce à l’association Tonnerre Culture qui en fait un<br />

lieu incontournable de la ville. En 2014 sort Tonnerre,<br />

le premier long métrage du cinéaste Guillaume Brac,<br />

tourné dans la ville ; un « événement, souligne la responsable,<br />

et c’est par ailleurs ce film qui a été projeté pour la<br />

réouverture du cinéma ».<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : MAIRIE DE TONNERRE<br />

Maître d'œuvre / pilote : EQUIPAGE ARCHITECHTURE - B3E<br />

Bureau de contrôle : DEKRA<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre : MARQUIS<br />

Electricité et réseaux : AUBELEC<br />

Climatisation/chauffage : FAVERGEAT<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : ALAN SABINI<br />

Système de billetterie : MONNAIE SERVICE<br />

Signalétique intérieure : ALAN SABINI (PORTES AFFICHES) /<br />

NATHAN PERROUX (ENSEIGNE INTÉRIEURE)<br />

Enseignes façade : YONNE MÉTAL<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KLESLO<br />

CABINES<br />

Installateur : CINÉ DIGITAL SERVICE<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : MARIANA GIANI POUR LA VILLE<br />

DE TONNERRE<br />

SITE INTERNET<br />

Conception : GILLES BARJOU<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

©DR<br />

En 2022, Le Cyclope avait réalisé une très belle année<br />

avec plus de 12 000 entrées <strong>–</strong> dans une commune qui<br />

compte moins de 5 000 habitants <strong>–</strong>, en compagnie d’un<br />

public qui exprime une « grande soif culturelle », celle-là<br />

même qui a rendu « l’attente de la réouverture très longue ».<br />

Désormais, Mariana Giani espère obtenir des soutiens<br />

pour rénover la cabine, et atteindre à terme les 17 000<br />

entrées. La responsable compte sur cette réouverture<br />

pour que le cinéma récupère « un élan qui lui permettra<br />

de rayonner aux alentours ».<br />

Jules Dreyfus<br />

L'unique salle du Cyclope compte 131 fauteuils et 4 emplacements PMR<br />

CARACTÉRISTIQUES DE LA SALLE<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 131 4 6.4 5.1 Christie 4K<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

29


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CDACi<br />

15/04/24 SNC STAR PICTURES LE STAR 4 502 <strong>Pro</strong>jet de réouverture Cannes Alpes-Maritimes<br />

Communauté d'agglomération<br />

Cannes Pays de Lérins<br />

19/04/24 VILLE DE SAINT-TROPEZ CENTRE CULTUREL DE LA RENAISSANCE 2 388<br />

<strong>Pro</strong>jet de remplacement et d’extension du théâtrecinéma<br />

Le Renaissance (219 places)<br />

Saint-Tropez<br />

Var<br />

Communauté de communes du Golfe<br />

de Saint Tropez<br />

29/04/24 SARL L'YRE CINÉMAS CLAP CINÉ 4 428 <strong>Pro</strong>jet de création Langres Haute-Marne<br />

14/05/24<br />

COMMUNAUTÉ<br />

DE COMMUNES<br />

COUSERANS-PYRÉNÉES<br />

LE GRAND CLUB 3 371 <strong>Pro</strong>jet de création Saint-Girons Ariège<br />

Communauté de communes du<br />

Grand Langres<br />

Communauté de communes<br />

Couserans-Pyrénées<br />

Soutiens AFCAE<br />

Coup de cœur du comité 15-25<br />

Riddle of Fire de Weston Razooli - ASC Distribution - 17 <strong>avril</strong><br />

ADRC<br />

Les films accompagnés<br />

Un jeune chaman de Lkhagvadulam Purev-Ochir - Arizona<br />

- 24 <strong>avril</strong><br />

Border Line de Alejandro Rojas et Juan Sebastian Vasquez<br />

- Condor - 1 er mai<br />

La Fleur de Buriti de João Salaviza et Renée Nader<br />

Messora - Ad Vitam - 1 er mai<br />

Le Tableau volé de Pascal Bonitzer - Pyramide - 1 er mai<br />

Mon pire ennemi de Mehran Tamadon - Survivance - 8 mai<br />

GNCR<br />

Soutiens<br />

Film annonce du film qui n’existera jamais : "Drôles<br />

de Guerres" de Jean-Luc Godard - BlueBird Distribution - 8 mai<br />

Mon pire ennemi de Mehran Tamadon - Survivance - 8 mai<br />

Rapture de Dominic Sangma - Capricci - 15 mai<br />

Recommandations<br />

Enys Men de Mark Jenkin - ED Distribution - <strong>10</strong> <strong>avril</strong><br />

Mon pire ennemi<br />

©Survivance<br />

La publicité cinéma à<br />

la télé est pérennisée<br />

Après presque quatre ans d’expérimentation, la publicité<br />

en faveur du cinéma pour le cinéma à la télévision a donc<br />

été autorisée définitivement par un décret publié au<br />

Journal officiel le 6 <strong>avril</strong>. La décision s’appuie sur l’étude<br />

de la Direction générale des médias et des industries<br />

culturelles du ministère de la Culture (DGMIC), publiée<br />

en janvier dernier. Elle « conclut que l'autorisation a eu un<br />

impact négligeable sur les transferts de budgets publicitaires<br />

entre médias et constate la diversité des œuvres promues à<br />

la télévision (majorité de films français, budgets relativement<br />

variés). » L’étude rappelle toutefois que près d’un quart<br />

des films n’a aucun budget publicitaire, et que parmi les<br />

films promus à la télé, seuls 28 % sont art et essai. En<br />

revanche, la mesure a « un effet positif sur la fréquentation<br />

en salles, particulièrement en province ».<br />

Pour rappel, l'autorisation de la publicité cinéma à la<br />

télévision avait initialement été prévue à titre temporaire<br />

pour dix-huit mois le 5 août 2020, puis prorogée à deux<br />

reprises, le contexte de crise sanitaire et de fermeture des<br />

salles n'ayant pas permis d'évaluer pleinement les conséquences<br />

de cette pratique.<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />

CINEMACON 8 au 11/04/24 LAS VEGAS<br />

CONVENTION UNIVERSAL TOUR (SUITE)<br />

<strong>10</strong>/04 Marseille,<br />

11/04 Cannes,<br />

16/04 Vierzon,<br />

17 <strong>avril</strong> Vern-sur-Seiche<br />

DIVERS<br />

FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />

AG DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS DU NORD-PAS DE<br />

CALAIS<br />

CONGRÈS/AG DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS DE<br />

NORMANDIE<br />

16/04/24 VALENCIENNES<br />

17 et 18/04/24 ROUEN<br />

FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DES SYNDICATS DE L'EST ET DE<br />

RHIN-ET-MOSELLE<br />

30/05/24 CERNAY<br />

AG DU SLEC <strong>10</strong> et 11/06/24 VICHY<br />

©Cicae<br />

Arthouse Cinema<br />

Training : appel à<br />

candidatures<br />

Ateliers, masterclass, séances de mentorat, visites du<br />

secteur… La formation proposée par la Confédération<br />

internationale des cinémas d'art et d'essai revient à Berlin<br />

cet été, du 19 au 25 août. Plus d'infos sur le site web de<br />

la Cicae, et date limite fixée au dimanche 21 <strong>avril</strong>.<br />

À noter que depuis juillet 2022, la formation Arthouse<br />

Cinema Training de la Cicae est certifiée Qualiopi<br />

en France.<br />

RENCONTRES DU CINÉMA INDÉPENDANT (SDI) 18 au 21/06/24 MARSEILLE<br />

CINEEUROPE 17 au 20/06/24 BARCELONE<br />

LA FÊTE DU CINÉMA 30/06 au 3/07/24 FRANCE<br />

STUDIO SHOW 04 et 05/07/24 PARIS<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC <strong>10</strong> au 12/09/24 SARLAT<br />

CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />

Arthouse Cinema Training, novembre 2023<br />

30 N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>


La Fédération Nationale des Cinémas Français<br />

et La Construction par le CCCA-BTP<br />

remercient chaleureusement tous ceux qui ont contribué<br />

à la réussite du Printemps du Cinéma en <strong>2024</strong><br />

Les comédiens du film annonce : Damien Bonnard, Audrey Lamy et<br />

Ayoub Marceau pour leur disponibilité, leur enthousiasme à promouvoir le<br />

cinéma et la salle de cinéma et à accompagner la communication autour du<br />

Printemps du Cinéma.<br />

La Construction par le CCCA-BTP, nouveau Partenaire Majeur des opérations<br />

nationales de promotion du cinéma en salle ainsi que Canal+ et nos partenaires<br />

média AlloCiné et Europe 2.<br />

Les équipes de Canal+ et tout particulièrement Emilie Piétrini,<br />

Philippe Vignola, Olivier Degrave, Alexia Veyry et Céline Pontigayot pour la<br />

création du film annonce de l’événement.<br />

C4 <strong>Pro</strong>d : Jean-Marie Antonin et Julia Retali ainsi que le réalisateur Julien Rocher.<br />

Les équipes de films, les distributeurs et leurs attachés de presse qui se<br />

mobilisent chaque année pour soutenir la communication du Printemps du<br />

Cinéma.<br />

L’ensemble de nos partenaires techniques : Sonis, L’Entraide du Cinéma et<br />

des Spectacles et Le Chèque Cinéma Universel, Cinego, Globecast, Hyphen,<br />

Play by Deluxe, Piste Rouge, Test Laboratoire, Access Dynamic et la salle de<br />

vision de Warner Bros.<br />

Et enfin nos fidèles collaborateurs : Sarah Gondart, Charlotte Tourret,<br />

Etienne Lerbret et Stéphane Ribola, Good Angel Media, Brewster.<br />

PARTENAIRE MAJEUR<br />

WWW.PRINTEMPSDUCINEMA.COM<br />

#printempsducinema

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