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Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024

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©Le Brady<br />

L'un des cartons de présentation diffusé au cinéma Le Brady (Paris <strong>10</strong> e ) sur les applications VAST, Audioeverywhere et CDM Caption<br />

Les solutions autonomes et utilisables<br />

sur différents supports<br />

Après plusieurs échanges avec des exploitants, qui relataient<br />

des dysfonctionnements dans l’installation du matériel<br />

ou un coût trop élevé des différents composants, l’association<br />

Les Yeux Dits s’est confrontée au constat que les<br />

salles demeuraient soit sous-équipées, soit en peine<br />

d’accéder au stock de fichiers d’audiodescription, au<br />

nombre de 4 000. Depuis, elle s’attèle à créer, avec l’appui<br />

d’un comité de pilotage composé de personnes avec un<br />

handicap sensoriel, une application dénommée La<br />

Bavarde, qui stocke et diffuse de l'audiodescription ou<br />

affiche des sous-titres SME. De surcroît, elle tente de<br />

combler un besoin de référencement et de centralisation<br />

des fichiers, alors que l’association conçoit déjà de l'audiodescription.<br />

Ainsi, le fonctionnement de La Bavarde<br />

est intuitif, si bien que l’utilisateur, autonome, a uniquement<br />

besoin de télécharger la bande son du film, les<br />

sous-titres et l’audiodescription avant de se rendre au<br />

cinéma ou de regarder un long métrage à la télévision,<br />

où il n’aura plus besoin d’internet. « Ensuite, à la manière<br />

de Shazam, l’application récupère un échantillon de la bande<br />

son du film en cours de lecture et opère la synchronisation,<br />

complète Marie Gaumy, fondatrice de Les Yeux Dits.<br />

Nous sécurisons les œuvres avec un catalogue en crypté. De<br />

plus, l’accès se fait sans login et il n’y a pas de collecte de<br />

données personnelles. » D’ores et déjà disponible en version<br />

bêta, l’application devrait officiellement voir le jour en<br />

septembre <strong>2024</strong>.<br />

Sur le même principe, CinemaNext dirige depuis<br />

septembre dernier la stratégie de distribution des services<br />

de Greta & Starks sur le sol français. Il y a une dizaine<br />

d’années, l’entreprise lançait son application mobile avec<br />

la capacité de lire l’audiodescription et les sous-titres à<br />

tout moment, en tout lieu et sur n’importe quel support,<br />

et ce, même en mode avion (voir encart). Grâce à<br />

l’empreinte acoustique, le dispositif reconnaît le film<br />

diffusé et synchronise par la suite. En France, Greta vient<br />

de faire ses débuts avec la sortie de Kung Fu Panda 4,<br />

alors que des discussions avec les distributeurs sont<br />

toujours en cours pour élargir le catalogue. « Il y a<br />

également un contrat avec les salles qui va être mis en place<br />

pour géolocaliser les cinémas, afin que le public puisse utiliser<br />

le service dans ces derniers », explique Maxime Rigaud de<br />

CinemaNext.<br />

Pour ceux en quête d’authenticité, ou pour lesquels la<br />

lecture de sous-titres peut s’avérer contraignante, VAST<br />

(Version audio sous-titrée) arbore le même système, mais<br />

pour les versions originales : « Via l’application Movie<br />

Reading, les usagers accèdent à des films en VO, où des<br />

acteurs et actrices lisent les sous-titres », développe Hélène<br />

Larisch, membre fondateur de l’association Tout en<br />

Parlant. Un film tous les deux mois est ajouté au catalogue,<br />

qui compte, entre autres, Les Feuilles mortes, Les Filles<br />

d’Olfa et La Salle des profs.<br />

Des récepteurs mis à disposition par<br />

les salles<br />

Peut-on encore compter sur des solutions qui n’incluent<br />

pas le smartphone ? La réponse est à chercher du côté du<br />

Digital Accessibility Services de Dolby, qui propose<br />

le renforcement sonore pour les malentendants,<br />

Le Digital Accessibility Services de Dolby<br />

l'audiodescription pour les malvoyants et les sous-titres<br />

codés en temps réel sur un seul récepteur dédié, à savoir<br />

un petit écran tactile avec un filtre de confidentialité,<br />

relié à un bras de support. Un serveur de diffusion en<br />

©Dolby<br />

cabine et un router wifi sont demandés pour ce système,<br />

qui se veut tout-en-un : « C’est un équipement unique pour<br />

accéder à tous les contenus, potentiellement disponibles dans<br />

un DCP, de façon synchronisée avec le film projeté à l’écran »,<br />

rapporte le directeur des ventes de Dolby, Hervé Baujard.<br />

L'utilisateur peut ainsi sélectionner jusqu'à six langues<br />

en fonction de celles disponibles dans les copies de<br />

projection.<br />

Sonoristicks, déjà reconnu pour son application qui<br />

permet la synchronisation sous-titrée — sonore ou visuelle<br />

— des dialogues ou des paroles de contenus originaux,<br />

s’attèle également à trouver d’autres récepteurs, à l’instar<br />

des lunettes de réalité augmentée pour les malentendants,<br />

qui projettent la langue des signes ou des sous-titres écrits<br />

sur les verres : « On a rejeté la solution au nom du prix. La<br />

paire coûte 3 760 euros, mais le prix va baisser, car la réalité<br />

augmentée va progressivement s’intégrer dans toutes les<br />

pratiques », confie François Cohen-Séat, le concepteur<br />

de l’outil.<br />

À l’unanimité, les professionnels du secteur jugent le<br />

chantier bien engagé, mais encore loin d’être abouti,<br />

alors que beaucoup plaident en faveur d’une stratégie de<br />

développement incluant l’ensemble des maillons de la<br />

chaîne de production et la normalisation des possibilités<br />

d'accessibilité des œuvres à l’échelle européenne. Dans<br />

l’attente, de nouvelles technologies pourraient voir le<br />

jour, à l’exemple du Bluetooth Auracast, que le spécialiste<br />

de la boucle magnétique Opus Technologies tente<br />

d’exploiter. Ce dernier permettrait la diffusion d'une<br />

source audio vers un nombre illimité de récepteurs, dont<br />

les appareils auditifs. Un boîtier peut ainsi être utilisé<br />

pour relier un grand nombre d'appareils. Le protocole<br />

de connexion et de partage sera le même, peu importe<br />

la marque de l'objet, qu'il s'agisse d'un téléviseur, d'écouteurs,<br />

d'un PC ou d'un smartphone.<br />

David Weichert<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

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