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Boxoffice Pro n°468 – 12 mai 2024

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© 2023 FOCUS FEATURES LLC.<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

TheBikeriders-LeFilm.com<br />

/@UniversalFR #TheBikeridersLeFilm


ORGANISEZ VOTRE AVANT-PREMIÈRE<br />

LUNDI 3 JUIN OU MARDI 4 JUIN*<br />

*SOUS RÉSERVE DE LA SORTIE NATIONALE. CONTACTEZ VOTRE INTERLOCUTEUR HABITUEL CHEZ UGC DISTRIBUTION<br />

UGC PRÉSENTE UNE PRODUCTION WHY NOT PRODUCTIONS<br />

SANDRINE<br />

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DENIS<br />

PODALYDÈS<br />

BRUNO<br />

PODALYDÈS<br />

UN FILM DE<br />

BRUNO<br />

PODALYDÈS<br />

AU CINÉMA LE 5 JUIN<br />

© <strong>2024</strong> WHY NOT PRODUCTIONS - UGC IMAGES - ARTE FRANCE CINÉMA<br />

PHOTOS ©ANNE-FRANÇOISE BRILLOT<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE<br />

AFFICHES<br />

AFFICHES ET AFFICHETTES<br />

DISPONIBLES CHEZ SONIS<br />

FILM-ANNONCE<br />

FILM-ANNONCE : 1MIN38 DISPONIBLE CHEZ<br />

CINEGO / GLOBECAST ET CINESCOP<br />

NOS PARTENAIRES


NICOLAS<br />

SEYDOUX<br />

50 ANS DE PASSION<br />

POUR ÉCLAIRER L'AVENIR


Une passion responsable<br />

Alors qu’il publie Le Cinéma, 50 ans de passion chez Gallimard, Nicolas<br />

Seydoux sera mis à l'honneur à Cannes. Comme il l'a lui-même soutenu dans<br />

notre Émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, comment savoir où l'on va si on ne sait pas d'où<br />

l'on vient ? Le <strong>Boxoffice</strong> Forum cannois sera ainsi l’occasion d'échanger avec<br />

le président de Gaumont et un panel international sur l’avenir de nos métiers<br />

face aux bouleversements du monde digital.<br />

L’annonce des contours de la réforme art et essai sera un rendez-vous attendu<br />

de ce Festival de Cannes. Nous sommes ainsi témoins de l'évolution d'un<br />

système envié qui, ​en plus de son efficacité, prouve sa capacité à se renouveler,<br />

au service d’un cinéma toujours plus diversifié ; comme le souligne le président<br />

de l’Afcae Guillaume Bachy dans nos pages, les autres pays nous regardent !<br />

Alors que la fréquentation des cinémas reprend des couleurs en ce mois de <strong>mai</strong>,<br />

d’autres défis nous attendent, notamment ceux du cyclone #MeToo du cinéma.<br />

Ces révélations ne se limitent pas à des titres sensationnels ou à la chasse au clic ;<br />

elles appellent à une introspection profonde des pratiques professionnelles. Nous<br />

nous devons de rester vigilants et proactifs dans la promotion d'une culture<br />

de respect et d'égalité, pour que nos salles continuent de refléter les valeurs<br />

d'inclusion et de diversité que nous célébrons à travers nos programmations.<br />

Il nous faut sans cesse redoubler d’efforts pour préserver la responsabilité et<br />

l'engagement de notre profession, au service d'un cinéma qui inspire, unit et<br />

transforme.<br />

Marion Delique<br />

. À LA UNE<br />

Nicolas Seydoux : une passion intouchable 22-24<br />

. ACTUALITÉS<br />

Du mouvement chez Disney et Dulac 6<br />

Rencontre entre les Bodin’s et des exploitants! 8<br />

. CANNES <strong>2024</strong><br />

Entretien avec Guillaume Bachy, président de l’Afcae <strong>12</strong>-13<br />

La Quinzaine des Cinéastes, au contact des salles 14-15<br />

Les distributeurs sélectionnés 16-21<br />

La CST et Cannes : l’heure des noces d’émeraude ! 36-37<br />

. INTERNATIONAL<br />

Compte-rendu du <strong>Boxoffice</strong> Tour 32-33<br />

Un rapport sur le rôle économique et social des cinémas 38<br />

. EXPLOITATION<br />

Pathé s’ancre en Côte d’Ivoire 42<br />

Cinéville se prépare pour la Bourgogne-Franche-Comté 43<br />

Focus : Lever de rideau à Mougins 44-46<br />

Du neuf à Trappes 48<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’agenda de la profession 50<br />

Crédits page 3 : ©Collection Gaumont<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

JULES DREYFUS<br />

Journaliste<br />

DAVID WEICHERT<br />

Journaliste<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-<strong>mai</strong>l redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef<br />

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs<br />

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Jules Dreyfus / jules.dreyfus@webedia-group.com<br />

David Weichert / david.weichert@webedia-group.com<br />

Base de données Films<br />

guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression<br />

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


UN THRILLER D’ACTION HALETANT<br />

PORTÉ PAR ROSCHDY ZEM<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE DÈS LE 3 JUIN DANS VOS SALLES<br />

Affiches<br />

<strong>12</strong>0x160 et 40x60<br />

Film-annonce<br />

Durée 60’<br />

RETROUVEZ LE MATÉRIEL EN LIBRE TÉLÉCHARGEMENT SUR LE SITE PRO STUDIOCANAL<br />

https://screeningroom.studiocanal.com/espace-pro<br />

Identifiant : salles@studiocanal.com - Mot de passe : Studiocanal@2022<br />

studiocanal.france studiocanal.fr StudioCanal studiocanalFR


ACTUALITÉS<br />

Une nouvelle responsable<br />

opérationnelle Boost<br />

Mouvements à la direction cinéma de<br />

Disney France<br />

Responsable du support billetterie depuis trois<br />

ans au sein de The <strong>Boxoffice</strong> Company, Héloïse<br />

Besson est nommée responsable opérationnelle<br />

Boost. Un nouveau poste dans lequel la manager,<br />

qui a exercé avec engagement et talent des<br />

missions variées au sein de la société qu’elle a<br />

rejoint il y a 15 ans, « renforcera notre efficacité<br />

envers nos clients dans la gestion de problématiques<br />

communes entre le Pôle Billetterie et le<br />

Pôle Digital », commente Marilyn Iacovissi.<br />

Le directeur de la distribution cinéma Frédéric<br />

Monnereau, qui a rejoint The Walt Disney Company<br />

France en 2015, est remplacé en interne par Nathalie<br />

Grison. « J’ai décidé de quitter Disney France après 9<br />

belles années, <strong>12</strong>9 films, 227 millions d’entrées, 1,6<br />

milliard d’euros de recettes guichet », commente l’intéressé<br />

sur les réseaux, en remerciant toutes les équipes<br />

et en souhaitant bonne route à Nathalie Grison.<br />

Celle-ci avait rejoint Disney, à l’époque Gaumont<br />

Buena Vista International (GBVI) en 1993, d’abord<br />

au pôle finances, avant de basculer sur le pôle studio<br />

en tant que responsable programmation de la zone<br />

Sud en 2010, puis de toute la province en 2015. En<br />

plus de la région parisienne en 2021, elle était devenue<br />

responsable ventes cinéma France.<br />

Également confirmé par la filiale, Claire Matignon<br />

est pour sa part nommée directrice marketing studio.<br />

Nathalie Grison<br />

Claire Matignon<br />

Désor<strong>mai</strong>s, elle s'occupera transversalement du<br />

marketing salles, en plus de ses do<strong>mai</strong>nes d’interventions<br />

d’origine, à savoir Disney+ et les chaînes linéaires<br />

du groupe en France.<br />

Un partenariat pour<br />

l’accessibilité<br />

À l’initiative de Rachida Dati, ministre de la Culture,<br />

Pathé Cinémas, le CNC et l’Institut national des<br />

jeunes aveugles s’engagent sur l’accessibilité du<br />

cinéma. Le partenariat prévoit de faciliter l’accès<br />

des élèves de l’Institut à des séances audiodécrites<br />

par l’organisation une fois par mois au Pathé<br />

Parnasse d’une « projection audiodécrite d’un film<br />

sélectionné en commun avec l’Institut au tarif<br />

privilégié de 3 euros l’entrée ».<br />

Un nouveau directeur exécutif chez<br />

Dulac Distribution<br />

©Jean-Luc Mège<br />

Sous la direction de la présidente Sophie Dulac et du<br />

directeur de la distribution Michel Zana, Mikaël Muller-<br />

Knisy accompagnera l’équipe « dans la montée en puissance<br />

des acquisitions et des prochaines stratégies de sortie », a<br />

annoncé la Maison Dulac Cinéma. Le nouveau directeur<br />

exécutif assurera l’encadrement des équipes en lien avec<br />

Eric Jolivalt, directeur de la programmation, et Charles<br />

Hembert, directeur marketing.<br />

Le Dinard Festival du film<br />

britannique change de<br />

nom<br />

Afin de tenir compte de la vitalité et du<br />

dynamisme « réjouissants » dont l’Irlande fait<br />

preuve dans tous les secteurs culturels<br />

<strong>–</strong> littérature, musique, arts plastiques, cinéma <strong>–</strong>,<br />

le rendez-vous breton porte désor<strong>mai</strong>s le nom de<br />

Dinard Festival du film britannique & irlandais.<br />

Comme le rappelle Niall Burgess, l’ambassadeur<br />

d’Irlande en France, c’est cette manifestation<br />

« qui a lancé en France The Quiet Girl, nominé<br />

aux Oscars 2023 », et qui est devenu par la suite<br />

le premier film en langue irlandaise à obtenir une<br />

sortie nationale aux États-Unis.<br />

D’abord programmateur province chez Studiocanal puis<br />

directeur des ventes et des acquisitions chez Océan Films<br />

Distribution Int., Mikaël Muller était depuis 2020 à la<br />

tête de la programmation chez The Jokers Films.<br />

Pour rappel, Dulac Distribution a sorti 10 films en 2023,<br />

pour un total de 420 000 entrées. La société distribuera<br />

le 5 juin Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh, sélectionné<br />

à Cannes Première, et le 26 juin L’enfant qui<br />

mesurait le monde de Takis Candilis, sélectionné à Cannes<br />

Écrans Juniors.<br />

Une nouvelle présidence à l’Académie des Arts<br />

et Techniques du Cinéma<br />

Le producteur Patrick Sobelman et Ariane Toscan<br />

du Plantier, directrice de la distribution Cinéma<br />

France et International chez Gaumont, sont désor<strong>mai</strong>s<br />

respectivement président et vice-présidente de l’Académie.<br />

À noter que le président, qui succède à Véronique<br />

Cayla, occupait le poste de vice-président depuis les<br />

élections d’avril 2022. Son nouveau mandat, en<br />

compagnie d’Ariane Toscan du Plantier, prendra effet<br />

à compter du 16 juillet <strong>2024</strong> pour une durée de deux<br />

ans, reconductible une fois.<br />

6 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


ACTUALITÉS<br />

RENCONTRE ENTRE LES BODIN’S ET DES EXPLOITANTS<br />

Rendez-vous à Pouziou Les 3 Galoches !<br />

À l’occasion du tournage du nouveau volet des aventures de Maria et Christian Bodin <strong>–</strong> Les Bodin’s partent<br />

en vrille <strong>–</strong> SND a invité, le 18 avril, des exploitants de Touraine sur un des lieux de tournage, à Preuillysur-Claise<br />

(Indre-et-Loire).<br />

Pour Agathe Boismorand, responsable tournées province,<br />

« l’idée est d’impliquer les cinémas dès la production du film.<br />

Les Bodin’s en Thaïlande, le précédent volet, a bénéficié<br />

d’une importante tournée d’avant-premières de 30 dates<br />

dans 150 cinémas, avec souvent plusieurs salles dans un<br />

même établissement. » Une tournée majeure, « <strong>mai</strong>s nous<br />

pouvions penser que les spectateurs se déplaçaient en premier<br />

lieu pour voir les acteurs, confie Aurélie Pierre, directrice<br />

des ventes. Heureusement, peu avant la sortie, nous avons<br />

proposé une série d’avant-premières sans équipe, qui a aussi<br />

très bien fonctionné. À partir de ce moment, nous savions<br />

que le film allait réaliser de belles entrées. »<br />

Avec plus de 100 000 tickets engrangés à l’issue de sa<br />

tournée, Les Bodin’s en Thaïlande sort le 17 novembre<br />

2021. Le long métrage termine son exploitation à<br />

près de 1 650 000 spectateurs, pour devenir le 13 e<br />

plus grand succès de l’année, avec un coefficient Paris/<br />

province de… 54 !<br />

cinéma depuis plusieurs décennies. Certains appelaient même<br />

en amont pour réserver les places du balcon, alors qu’il n’y<br />

en a plus depuis des années ! »<br />

Entre quelques prises, entourés de plus de 100 figurants<br />

venus animer le cœur de ville de Preuilly-sur-Claise où<br />

a été reconstitué Pouziou Les 3 Galoches, le village des<br />

Bodin’s, les comédiens Vincent Dubois et Jean-Christian<br />

Fraiscinet ont échangé avec les exploitants. L’occasion<br />

de se rendre compte, malgré les instabilités de la période,<br />

que la demande du public est toujours intacte, tout<br />

comme l’attente des cinémas de retrouver les Bodin’s en<br />

tournée et le 5 février 2025 dans les salles !<br />

J.D.<br />

©Dhibou Rachid<br />

Pour Laurent Barriquault, directeur du CGR Saint<br />

Saturnin, et Pierre Crétet, directeur du CGR Tours 2<br />

Lions, les Bodin’s « sont fédérateurs d’un public concerné<br />

par les sujets évoqués, principalement de la ruralité ».<br />

Dominique Soulard, directeur du Loft de Châtellerault,<br />

se souvient même d'une spectatrice de 102 ans venue à<br />

une des séances : « Le film a généré une telle émulation<br />

qu’on a vu des spectateurs qui ne s’étaient pas déplacés au<br />

Christian et Maria Bodin à la rencontre des exploitants et de SND<br />

Studiocanal mise sur les<br />

adaptations et un nouvel Astérix<br />

Le studio français a annoncé la création du label “Studiocanal<br />

Stories”, dédié aux adaptations littéraires, ainsi qu’un accord<br />

avec les Éditions Albert René pour le développement du prochain<br />

Astérix live au cinéma.<br />

Des séances scolaires gratuites<br />

pour Il reste encore de<strong>mai</strong>n<br />

« En 2023, 42 des 100 plus grands succès du box-office américain et 44 du box-office<br />

français sont des adaptations littéraires », note Studiocanal, dont les deux sélections<br />

au Festival de Cannes cette année, L’Amour ouf de Gilles Lellouche et La Plus<br />

précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, sont adaptées de romans. Face<br />

à ce constat, la “major” française prolonge son département dédié aux adaptations<br />

littéraires, créé en 2022, d’un label “Studiocanal Stories”, « qui lui permettra d’accroître<br />

son rayonnement auprès des talents littéraires reconnus et émergents », et dont la direction<br />

sera dévoilée prochainement.<br />

C’est dans ce contexte qu’a été dévoilé l’accord exclusif de développement signé avec<br />

les Éditions Albert René. La sixième adaptation d’Astérix en live action verra donc le<br />

jour au sein de la filiale cinéma du groupe Canal+, après quatre chez Pathé et une<br />

distribuée par Wild Bunch, qui ont totalisé 39 millions de spectateurs dans les salles<br />

françaises. Une nouvelle aventure cinéma pour le personnage créé par Uderzo et<br />

Goscinny, qui va faire aussi l’objet d’une série Netflix par Alain Chabat en 2025 (dont<br />

les premiers épisodes seront dévoilés au Festival d'Annecy en juin prochain) et d’un<br />

dessin animé prévu chez SND en 2026.<br />

A.A.<br />

Afin de « sensibiliser les jeunes générations à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles »,<br />

la newsletter Les Glorieuses a offert plus de 6 000 places à des élèves, qui pourront<br />

découvrir la comédie dramatique de Paola Cortellesi distribuée par Universal. L’opération<br />

est soutenue financièrement par le Fonds L’Oréal pour les femmes, la Fondation des<br />

Femmes et par Universal Pictures France. D’autres acteurs, comme Cine Society et<br />

l'association En Avant Toutes apportent un soutien en ingénierie.<br />

À terme, Les Glorieuses espère pouvoir attirer plus de 15 000 scolaires.<br />

Pour rappel, sorti le 13 mars, Il reste encore de<strong>mai</strong>n a réalisé près de 600 000 entrées,<br />

soit le quatrième plus grand succès pour un film italien depuis 2000.<br />

8 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


RENCONTRES<br />

NATIONALES<br />

ART&ESSAI<br />

<strong>12</strong>/14 MAI - CANNES <strong>2024</strong><br />

Illustration @ Aline Zalko<br />

L’AFCAE<br />

au Festival<br />

de Cannes<br />

Le Rendez-vous<br />

des Exploitant·es<br />

Art & Essai<br />

Merci à nos partenaires :<br />

Access Dynamic, AFDAS, ALCA, AlloCiné, BAC Films, <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, La Cabinerie, Censier<br />

Publicinex, CICAE, Ciné Digital, Ciné Office, Cine Society, Collectif 50/50, Comscore,<br />

CUULT', Full Circle Lab, Hexacom, Independent Cinema Office, LuckyTime, Matmut<br />

pour les arts, Mieux manger au ciné, Moonlight Films Distribution, pass Culture, Région<br />

Nouvelle-Aquitaine, Vertigo Research, Les Vendanges du 7 e Art, ainsi que les vins des<br />

Châteaux Castera, Chauvin, Kirwan, Laffitte-Carcasset et des Do<strong>mai</strong>nes Peyronie.<br />

Du 15 au 21 <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>, de 14h à 20h<br />

84 rue d’Antibes - 5 e et 6 e étages <strong>Pro</strong>gramme détaillé sur place et sur www.afcae.org


CANNES : LES RENDEZ-VOUS<br />

Acid : Tables rondes au<br />

Café des cinéastes<br />

Les rendez-vous du CNC<br />

Plage du Gray d’Albion, sur inscriptions<br />

Le lieu d’échanges de l’Acid sera ouvert du 17 au 24 <strong>mai</strong> de 10h à 15h<br />

(8, rue du Batéguier à Cannes). Tables rondes dans la limite des<br />

places disponibles.<br />

Jeudi 16 <strong>mai</strong><br />

11h : Violences et harcèlement sexistes et sexuels : de nouveaux<br />

engagements en <strong>2024</strong><br />

Un état des chantiers en cours pour les équipes de tournage.<br />

En partenariat avec AUDIENS et le CNC<br />

Vendredi 17 <strong>mai</strong><br />

15h : La stratégie de Netflix en matière de financement et<br />

d'exposition du cinéma<br />

En partenariat avec la SACD<br />

Samedi 18 <strong>mai</strong><br />

15h : Quelles ressources et quels services peuvent être mis à<br />

disposition des cinéastes par le ministère des armées ?<br />

En partenariat avec la SACD<br />

Dimanche 19 <strong>mai</strong><br />

15h30 : Actualités de l'action culturelle et cinématographique<br />

et des salarié.e.s de festival de cinéma<br />

Avec la FACC (Fédération de l'Action Culturelle Cinématographique) et<br />

Sous les écrans la dèche, collectif des travailleur·euse·s de festivals de<br />

cinéma.<br />

Lundi 20 <strong>mai</strong><br />

15h : La politique de France Télévisions en matière de financement<br />

et de diffusion du cinéma<br />

En partenariat avec la SACD<br />

… et Prix des étudiants<br />

avec France Culture<br />

Le prix Coup de cœur Acid-France Culture récompensera un film soutenu<br />

par les deux institutions, soumis au vote du jury composé cette année<br />

de 1 700 étudiants. Ce jury décernera aussi le Prix cinéma des étudiants<br />

France Culture à une œuvre de fiction et un documentaire, et le prix<br />

cinéma Consécration France Culture, qui récompensera un cinéaste pour<br />

l’ensemble de son œuvre et son engagement.<br />

Mercredi 15 <strong>mai</strong><br />

10h30 à <strong>12</strong>h : En salles ! Les jeunes nous parlent de leur cinéma.<br />

À l’écoute des 15-25 ans sur leur cinéphilie, leurs expériences et leurs<br />

pratiques, en salles et ailleurs… Rencontre organisée par la Région<br />

Sud, l’Acid, Les Écrans du Sud, en partenariat avec le CNC<br />

15h00 à 17h30 : Résidence du Festival de Cannes : session<br />

de pitchs<br />

En partenariat avec le Festival de Cannes<br />

Jeudi 16 <strong>mai</strong><br />

09h30 à 11h : <strong>Pro</strong>gramme DEENTAL : session de pitchs<br />

11h15 à <strong>12</strong>h15 : The French Experience : le cas de The Substance<br />

Table ronde en anglais<br />

15h00 à 16h30 : La production indépendante dans le monde à<br />

l’ombre des géants<br />

Table ronde, traduction anglais-français<br />

Vendredi 17 <strong>mai</strong><br />

9h30 à 11h : Tournage en studio en France : une nouvelle dynamique<br />

Table ronde, un an après les annonces de « La Grande fabrique de l’image »<br />

11h00 à <strong>12</strong>h30 : L’aide aux cinémas du monde, une ambition<br />

renouvelée pour l’accompagnement des talents internationaux<br />

Table ronde, traduction anglais-français<br />

Samedi 18 <strong>mai</strong><br />

10h à <strong>12</strong>h : Diffusion : comment améliorer la rencontre des<br />

œuvres et de leurs publics sur tous les territoires<br />

Table ronde<br />

15h00 à 16h15 : La liberté de création à l’épreuve des sensibilités<br />

modernes<br />

Conversation<br />

16h15 à 17h45 : Asie-Europe : des enjeux communs pour le cinéma<br />

Table ronde en partenariat avec les EFAD et l’ASEAN (en anglais)<br />

Ces Prix étudiants seront remis le samedi 18 <strong>mai</strong> à 16h, à la plage<br />

Nomade - Vega. et aussi :<br />

Dimanche 19 <strong>mai</strong><br />

10h00 à 11h30 : Intelligence artificielle et création : entre<br />

révolution et régulation<br />

Table ronde en partenariat avec la SACD<br />

14h30 à 16h : Distribution des films en salles : les outils numériques<br />

au service du métier de distributeur<br />

Table ronde<br />

16h à 17h : CNC Talent : intelligence artificielle et création sur<br />

les plateformes sociales<br />

Table ronde<br />

Lundi 20 <strong>mai</strong><br />

9h30 à 11h : Cannes remakes : session de pitchs<br />

En partenariat avec le Marché du Film<br />

14h45 à 16h15 : <strong>Pro</strong>duire durable et responsable en <strong>2024</strong> : un<br />

nouvel outil, de nouvelles perspectives<br />

Table ronde<br />

16h15 à 17h45 : Améliorer la circulation des œuvres ukrainiennes<br />

à l’international<br />

Focus Ukraine (en anglais)<br />

Mardi 21 <strong>mai</strong><br />

10h00 à <strong>12</strong>h : Matinée Doc Day<br />

En partenariat avec le Marché du Film, traduction anglais-français<br />

15h00 à 16h30 : Parcours d’un film d’animation de l’écriture à<br />

sa diffusion : le cas de Mars Express<br />

Table ronde en partenariat avec l’AFCA et la SRF<br />

Mercredi 22 <strong>mai</strong><br />

10h à <strong>12</strong>h : Reconstruction de Napoléon : le chantier du siècle !<br />

Table ronde<br />

<strong>12</strong>h00 à <strong>12</strong>h45 : État des lieux des projets « Lumière » pour la<br />

célébration des 130 ans du Cinématographe en 2025<br />

Présentation par l’Institut Lumière<br />

15h15 à 16h30 : La Cinémathèque idéale des banlieues du monde<br />

Présentation et rencontre avec les Ateliers Médicis et le Centre Pompidou<br />

Jeudi 23 <strong>mai</strong><br />

15h00 à 16h30 : Sport, cinéma et citoyenneté<br />

Table ronde proposée par le Prix de la Citoyenneté<br />

Vendredi 24 <strong>mai</strong><br />

10h00 à 16h30 : 9 e Journée du Cinéma Positif<br />

Le <strong>Boxoffice</strong> Forum : voir p. 23<br />

Les rendez-vous de la CST : p. 37<br />

Les salles de cinéma internationales : p. 39<br />

Le Rendez-vous des Partenaires à la Villa Californie<br />

Après La Terrasse des Marches et Le<br />

Bateau, les partenaires ADDE, Benoît<br />

Ciné Distribution, Coca-Cola et The<br />

<strong>Boxoffice</strong> Company accueilleront leurs<br />

invités à leur table servie par un Chef sur<br />

les hauteurs de la Croisette, avec vue sur<br />

la Méditerranée. Rendez-vous dès le 14<br />

<strong>mai</strong> et jusqu’au 23 <strong>mai</strong> inclus, et les samedi<br />

18 et dimanche 19 <strong>mai</strong> pour le brunch !<br />

Pour toute question et réservation, adressezvous<br />

à Laurence Lega (06 83 35 11 25/<br />

laurence@leslega.com).<br />

10 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


LE PROGRAMME DES RENCONTRES ET<br />

DU RENDEZ-VOUS DE L’AFCAE<br />

Rencontres nationales Art et<br />

Essai (<strong>12</strong> au 14 <strong>mai</strong>)<br />

Rendez-vous des Exploitant·es<br />

art et essai (15 au 21 <strong>mai</strong>)<br />

Dimanche <strong>12</strong> <strong>mai</strong><br />

Rendez-vous des Exploitant·es<br />

17h à 19h : Cocktail d’ouverture<br />

Palais des festivals - Salle Debussy<br />

19h30 : Le Royaume de Julien Colonna<br />

Sélection Officielle, Un Certain Regard / Ad Vitam / 1h50 / En présence du<br />

réalisateur et de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes<br />

21h50 : Présentation de la programmation Acid Cannes <strong>2024</strong><br />

Par Arlène Groffe, déléguée générale de l’Acid<br />

22h : Le <strong>Pro</strong>cès du chien de Lætitia Dosch<br />

Sélection Officielle, Un Certain Regard / The Jokers Films / 1h20 / En présence<br />

des distributeur·rices<br />

Lundi 13 <strong>mai</strong><br />

Palais des festivals - Salle Debussy<br />

9h à <strong>12</strong>h45 : Assemblée Générale Ordinaire de l’Afcae<br />

(accès réservé aux adhérent·es)<br />

15h15 : Septembre sans attendre de Jonás Trueba<br />

Quinzaine des Cinéastes / Arizona Distribution / 1h52 / En présence du<br />

réalisateur et de Sylvie Pialat, productrice<br />

17h30 : L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine<br />

Sélection Officielle, Un Certain Regard / Pyramide Distribution / 1h33 / En<br />

présence des distributeur·rices<br />

19h30 : Ma vie ma gueule de Sophie Fillières<br />

Quinzaine des Cinéastes / Jour2Fête / 1h39 / En présence de l’équipe du film<br />

21h40 : Les Fantômes de Jonathan Millet<br />

Se<strong>mai</strong>ne de la Critique / Memento Distribution / 1h45 / En présence du réalisateur<br />

Mardi 14 <strong>mai</strong><br />

Palais des festivals - Salle Debussy<br />

9h : Miséricorde d’Alain Guiraudie<br />

Sélection Officielle, Cannes Première / Les Films du Losange / 1h40 / En présence<br />

du réalisateur et de Gautier Labrusse, président du GNCR<br />

11h : En fanfare d’Emmanuel Courcol<br />

Sélection Officielle, Cannes Première / Diaphana Distribution / 1h43 / En<br />

présence du réalisateur<br />

Salle Agnès Varda<br />

15h à 16h30 : Présentation détaillée, enjeux et échanges sur la Réforme<br />

Art et Essai<br />

En présence de Lionel Bertinet (Directeur du cinéma au CNC) ; Angélique<br />

Delorme (Présidente de la Commission du cinéma d’Art et d’Essai au CNC),<br />

Guillaume Bachy (président de l'Afcae)<br />

17h : Niki de Céline Sallette<br />

Sélection Officielle, Un Certain Regard / Wild Bunch Distribution / 1h38 / En<br />

présence de la réalisatrice<br />

19h10 : Santosh de Sandhya Suri<br />

Sélection Officielle, Un Certain Regard / Haut et Court / 2h / En présence<br />

des distributeur·rices<br />

Rendez-vous des Exploitant·es<br />

20h / 23h : Cocktail de clôture<br />

En partenariat avec Ciné Digital et Ciné Office<br />

Mercredi 15 <strong>mai</strong><br />

<strong>12</strong>h30 <strong>–</strong> 14h30 : Cocktail pass Culture<br />

Présentation du dispositif et actualités<br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail Afcae<br />

Présentation des groupes de travail et du Comité 15-25<br />

Jeudi 16 <strong>mai</strong><br />

18h <strong>–</strong> 20h : Stand VR et cocktail Matmut pour les arts<br />

Le stand « Une expérience du cinéma pour tous ! » proposera<br />

un visionnage en réalité virtuelle d’un extrait du film Van<br />

Gogh de Maurice Pialat sans son puis sans images pour mieux<br />

comprendre ce qu’est vivre le cinéma lorsque l’on est privé<br />

d’un sens.<br />

Vendredi 17 <strong>mai</strong><br />

<strong>12</strong>h <strong>–</strong> 15h : Cocktail Comscore suivi d’une présentation des outils<br />

Quels sont les indicateurs pertinents pour mesurer la performance<br />

des films au cinéma : 9h Les Halles, 14h Paris, Coefficient<br />

Paris-France, Démarrage (1 er jour), ou de nouveaux indicateurs ?<br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail Cicae/Ico<br />

La Cicae fédère de nombreuses associations des cinémas Art<br />

et Essai en Europe et dans le monde pour permettre l’échange<br />

de bonnes pratiques, l’organisation d’évènements internationaux,<br />

le développement des salles indépendantes et leur<br />

défense dans l’arène politique. Nous sommes en partenariat<br />

avec l’Independant Cinema Office (Ico), la principale agence<br />

culturelle du Royaume-Uni pour l’exploitation cinématographique<br />

et la formation de ses professionnel·les.<br />

Samedi 18 <strong>mai</strong><br />

11h <strong>–</strong> <strong>12</strong>h : Temps d'échange en partenariat avec le Collectif 50/50<br />

Violences sexistes et sexuelles & cinéma : comment programmer<br />

à l’ère post #metwoo ?<br />

Intervenant·es : Laurent Callonnec (programmateur et directeur<br />

du Cinéma L'Écran, St-Denis) <strong>–</strong> Fabien Gaffez (directeur artistique<br />

et directeur des programmes du Forum des images, Paris) <strong>–</strong> Stéphanie<br />

Jaunay (coordinatrice du projet cinéma du TNB, Rennes)<br />

Modératrices : Laura Pertuy (programmatrice et secrétaire générale<br />

du Collectif 50/50) et Marguerite de Lacotte (responsable du Gallia<br />

Théâtre Cinéma de Saintes)<br />

15h <strong>–</strong> 16h : Temps d'échange Afdas<br />

Vous êtes à la recherche de nouveaux talents ou envisagez<br />

d’accueillir des alternant·es ? Vous vous interrogez sur les<br />

moyens de financement pour votre formation ? Vous prévoyez<br />

de mettre en place un projet RH sur mesure ? Cédric Pellissier,<br />

conseiller spécialisé dans le do<strong>mai</strong>ne de l’exploitation<br />

cinématographique, vous donne rendez-vous pour un temps<br />

d’échange.<br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail LuckyTime<br />

Agence de communication et marketing digital pour le<br />

Cinéma et la Culture, LuckyTime met au service des acteur·rices<br />

de la filière (institutionnel·les, producteur·rices, distributeur·rices,<br />

exploitant·es, festivals etc.) stratégies d'achats exclusives,<br />

studio créa et formations.<br />

Dimanche 19 <strong>mai</strong><br />

11h30 <strong>–</strong> 13h30 : Apéritif Alca Nouvelle-Aquitaine<br />

Annonce des projets lauréats du Full Circle Lab Nouvelle-<br />

Aquitaine Hessen <strong>2024</strong>, présentation des films soutenus<br />

sélectionnés et temps convivial d’échanges avec les partenaires<br />

et professionnel·les de la région.<br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail AlloCiné<br />

La marque AlloCiné Les Indés défend la diversité de l’offre<br />

cinématographique en salle et pousse les spectateur·rices à<br />

élargir leurs horizons. L’Afcae en est partenaire : les films<br />

soutenus par l’association bénéficient d’une visibilité accrue<br />

sur AlloCiné.<br />

Lundi 20 <strong>mai</strong><br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail Bac Films<br />

Nous sommes ravi·es de renouveler cette année notre apéro<br />

Bac Films en partenariat avec l’Afcae. L’occasion idéale de<br />

célébrer la qualité de notre travail commun sur nos succès<br />

récents Chien de la casse et La Zone d’intérêt, ainsi que notre<br />

belle sélection de films prometteurs à venir. Nous vous<br />

attendons nombreux·ses le lundi 20 <strong>mai</strong> à partir de 18h pour<br />

ce moment convivial !<br />

Mardi 21 <strong>mai</strong><br />

18h <strong>–</strong> 20h : Cocktail Moonlight Films Distribution<br />

Anne Kaigre et Fabrice Ferchouli ont le plaisir de vous convier à<br />

leur cocktail "Fly me to the moon".<br />

Samedi 25 <strong>mai</strong><br />

Terrasse du Festival <strong>–</strong> Palais des festivals<br />

11h <strong>–</strong> <strong>12</strong>h30 : Remise du Prix des cinémas Art et Essai<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

11


CANNES <strong>2024</strong> / RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI<br />

ENTRETIEN AVEC<br />

GUILLAUME BACHY<br />

PRÉSIDENT DE L’AFCAE<br />

©ISABELLE NEGRE<br />

Entre l’annonce et la mise en<br />

application de la réforme art<br />

et essai, la crise des dispositifs<br />

d'éducation à l’image et un<br />

premier trimestre difficile en<br />

termes de fréquentation,<br />

Guillaume Bachy revient sur<br />

les points de vigilance qui<br />

animent les concertations<br />

entre le CNC et les salles art<br />

et essai.<br />

À l’aube des 70 ans de l’Association française des<br />

cinémas art et essai, comment s'annoncent ces<br />

Rencontres nationales <strong>2024</strong> ?<br />

En premier lieu, ce qui est exceptionnel, c’est qu’avec<br />

près de mille inscriptions, nous sommes chaque année<br />

plus nombreux. L’assemblée générale de l’Afcae, en amont<br />

du Festival de Cannes, est le temps associatif le plus<br />

important de l’année, durant lequel nous présentons les<br />

travaux menés tout au long de l'année, les groupes<br />

présentent leurs travaux, les adhérents échangent et<br />

procèdent au renouvellement partiel du conseil d'administration.<br />

Après les trois jours de nos Rencontres, nous<br />

restons présents à Cannes et, comme d'habitude, nous<br />

invitons les adhérents et partenaires à se retrouver quotidiennement<br />

autour d’un cocktail au Rendez-vous des<br />

exploitants, jusqu’au mardi 21 <strong>mai</strong>.<br />

Traditionnellement, dix films issus des différentes sélections<br />

cannoises sont projetés. Parmi les 45 films visionnés,<br />

nous avons sélectionné ceux dont la date de sortie (après<br />

le 3 juillet) permet de mettre en place nos actions habituelles,<br />

puisqu’ils seront soumis aux membres du groupe<br />

Actions <strong>Pro</strong>motion, <strong>mai</strong>s également à ceux du Comité<br />

15-25 et au Collège Etudiant·es au cinéma. Nous nous<br />

efforçons de montrer la plus grande diversité possible en<br />

termes de distributeurs, de genres et nous sommes vigilants<br />

à la question de la représentation des femmes<br />

cinéastes. Finalement, nous faisons cette programmation<br />

comme le ferait une salle art et essai, en mélangeant des<br />

films attendus avec des films plus exigeants ou plus<br />

confidentiels. Cette programmation cannoise doit donner<br />

un aperçu précis à nos adhérents de ce que va être l'année<br />

art et essai.<br />

Le temps d’échange avec le CNC est un moment<br />

fort et particulièrement attendu cette année, avec<br />

les annonces du contour de la réforme art et essai.<br />

Quels sont les fruits des discussions menées tout<br />

au long de l’année et vos points de vigilance ?<br />

En effet, ce sera le sujet le plus abordé, à la fois lors de<br />

notre assemblée générale, <strong>mai</strong>s surtout le lende<strong>mai</strong>n, en<br />

plénière, lors d’une session de travail qui l’explorera plus<br />

en profondeur. La réforme est la question qui a animé<br />

une grande partie de la filière durant toute l’année écoulée,<br />

et c'est “chez nous” que le CNC a choisi d’en dévoiler<br />

les grandes lignes. C'est un tournant important pour les<br />

professionnels français, <strong>mai</strong>s aussi <strong>–</strong> et je n'exagère pas<br />

en disant cela <strong>–</strong> hors de nos frontières. Notre système de<br />

classement, unique au monde, va évoluer ; en tant que<br />

vice-président de la Cicae, je peux confirmer que les<br />

autres pays nous regardent.<br />

Pour rappel, Bruno Lasserre a rendu son rapport en avril<br />

2023. Rapidement, l'Afcae, avec un élan collectif, a<br />

questionné deux points. Le premier est d'insister sur<br />

l'importance de la sélectivité et la reconnaissance du<br />

travail d'animation. Nous souhaitons que le fonctionnement<br />

actuel, construit sur 80 % de critères automatiques<br />

et 20 % de critères sélectifs, évolue sur une proportion<br />

se rapprochant de 50/50. Nous attendons une meilleure<br />

mise en avant de la médiation, des animations et de tout<br />

le travail d'action culturelle mis en place par les salles<br />

pour aider à la diffusion des films.<br />

Deuxièmement, nous avons très rapidement affirmé<br />

notre désaccord sur la notion de pondération des films,<br />

surtout si elle est basée sur le plan de sortie nationale.<br />

Nous comprenons qu’elle répond à des contraintes<br />

budgétaires : dans ce cas, appliquons une majoration sur<br />

les titres les plus exigeants et les plus fragiles, notamment<br />

les films Recherche et Découverte, reconnus pour leurs<br />

qualités et pour lesquels le collège de recommandation<br />

a attribué le label. Si minoration il doit y avoir, nous<br />

<strong>12</strong> N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


proposons qu’elle se fasse sur les entrées. Au niveau<br />

économique, les salles ont besoin de moins d’aides pour<br />

un film qui a très bien fonctionné sur l'ensemble du<br />

territoire : les films art et essai qui fonctionnent à l’échelle<br />

nationale, fonctionnent partout. En somme, nous<br />

proposons une pondération qui prend en compte une<br />

majoration sur les films Recherche et Découverte et une<br />

minoration sur les films qui ont réalisé plus d’entrées ;<br />

c'est juste économiquement, c'est juste culturellement<br />

et c'est juste territorialement.<br />

Enfin, dans la continuité du travail des salles qui se sont<br />

emparées des projets 15-25, dans le contexte du fonds<br />

Jeunes cinéphiles, nous prônons la création, dans le cadre<br />

de cette réforme, d'un label 15-25 pour continuer de<br />

soutenir l'engagement des salles auprès des jeunes.<br />

Concernant le sujet de la sélectivité, comment<br />

réorganiser les critères pour la prioriser ?<br />

C'est simple : plus de commissions et des grilles de lecture<br />

simplifiées pour les membres. Pour que l'on puisse<br />

vraiment échanger sur les salles et leur dossier, avec une<br />

vraie connaissance du territoire, il est nécessaire d'augmenter<br />

le nombre des commissions régionales de classement<br />

de 5 à 8. Les associations territoriales, qui sont<br />

les plus à même d'évaluer un travail sur un territoire,<br />

doivent aussi être davantage représentées.<br />

Ensuite, nous nous sommes proposés auprès du CNC<br />

pour les accompagner dans le grand chantier de la<br />

modification du dossier de classement et de sa compréhension.<br />

Nous souhaitons que ce dossier permette de<br />

mieux comprendre la politique culturelle menée par<br />

chaque salle, de mieux catégoriser leurs événements et<br />

leur intégration dans la programmation globale. Ce n'est<br />

pas tout à fait le cas aujourd'hui ; ce sera, je l'espère, le<br />

cas de<strong>mai</strong>n.<br />

Cette réforme ne doit pas inquiéter : elle ne consistera<br />

pas à demander aux salles d’en faire plus, <strong>mai</strong>s à mieux<br />

valoriser leur travail déjà engagé.<br />

Lors des dernières assemblées générales des syndicats<br />

régionaux, le CNC a évoqué un barème<br />

plus linéaire, avec moins d’effets de palier. Qu’en<br />

pensez-vous ?<br />

C'est une très bonne proposition, née des concertations<br />

et échanges avec le CNC, que nous accueillons avec<br />

beaucoup d'intérêt. Aujourd'hui deux salles qui objectivement<br />

n'ont pas le même engagement, peuvent<br />

recevoir la même aide à cause des effets de paliers.<br />

Un barème plus linéaire, chaque indice menant à une<br />

aide spécifique, serait une solution très simple et efficace.<br />

Cette réforme pourra-t-elle répondre aux demandes<br />

des salles programmant plus de 80 % art<br />

et essai, d’être mieux récompensées pour leurs<br />

efforts ?<br />

Que les commissions aient plus de finesse pour évaluer<br />

le travail des salles permettra, nous l'espérons, une plus<br />

juste répartition de l'enveloppe, qui reste contrainte<br />

vu les actuelles restrictions budgétaires. L'Afcae a<br />

toujours dénoncé l'insuffisance de cette enveloppe, la<br />

dernière étant à hauteur de 18,4 millions d’euros, pour<br />

accompagner le travail réel des cinémas. D'un côté,<br />

l'État, les Régions, les Départements, les Villes et les<br />

spectateurs demandent plus d'animations, de débats,<br />

de lieux d'échanges, de convivialité, d'actions solidaires,<br />

d’Education artistique et culturelle (EAC), d’actions<br />

auprès des 15-25 ans… et d’un autre côté, l’enveloppe<br />

est identique !<br />

Donc, la première de nos demandes est de revoir l'enveloppe<br />

à l'aune de ce qu’est vraiment le travail art et essai<br />

des salles aujourd'hui, qui est bien plus que la seule<br />

diffusion. Entendons-nous, une enveloppe un peu plus<br />

importante, une réforme mieux construite nous permettra,<br />

et nous l’appelons de nos vœux, de ne plus avoir d'écrêtement.<br />

Dans un monde idéal, à quelle hauteur devrait être<br />

l'enveloppe allouée aux subventions art et essai ?<br />

En 2023, il aurait fallu une enveloppe à 21 millions pour<br />

ne pas subir d'écrêtement, <strong>mai</strong>s pour de<strong>mai</strong>n, je ne sais<br />

pas. Si nous regardons les chiffres de ce premier trimestre,<br />

qui ne sont pas bons, ni globalement, ni pour les films<br />

art et essai ; nous avons beaucoup de mal à faire vivre les<br />

films, même les plus évidents. Donc, face à ce tassement<br />

des entrées, les salles font encore plus de débats, plus<br />

d'animations, proposent encore plus d'actions initiées<br />

par les associations territoriales, pour aller chercher le<br />

public. Peut-être que de<strong>mai</strong>n, l'enveloppe devra être<br />

supérieure à 21 millions.<br />

La réforme ne<br />

consistera pas à<br />

demander aux salles<br />

d’en faire plus, <strong>mai</strong>s<br />

à mieux valoriser<br />

leur travail<br />

Alors que le CNC a commandé une étude à Jean-<br />

Paul Cluzel, ancien président de l’Ifcic, sur le secteur<br />

de la distribution, quelles sont les réflexions qui<br />

animent l’Afcae en matière de diffusion des films ?<br />

Nous attendons beaucoup du rapport Cluzel, qui va<br />

mettre en avant, on le craint, les difficultés de la distribution<br />

indépendante. Il faut rappeler que nous avons<br />

été parmi les premiers, au moment du Covid et après,<br />

à soutenir la distribution indépendante et à demander,<br />

au même titre que l’exploitation, qu'elle soit aidée et<br />

soutenue. Nous allons continuer à le faire, parce qu'elle<br />

est un élément indispensable de la filière et particulièrement<br />

pour les salles art et essai. Nous avons vécu<br />

deux liquidations de distributeurs indépendants en ce<br />

début d'année <strong>2024</strong>. Il ne faudrait pas que cela devienne<br />

une hécatombe.<br />

En corollaire à notre soutien, nous espérons que ce rapport<br />

ouvre une discussion sur les engagements de diffusion.<br />

Il est temps de se mettre vraiment autour d'une table, et<br />

que l’on passe d’un système de volontariat à des discussions<br />

concrètes avec les distributeurs.<br />

D’autant plus que lors de ce premier trimestre, alors qu’il<br />

y a moins de films commerciaux à proposer, les salles<br />

grand public se reportent sur les films art et essai les plus<br />

porteurs, ceux qui sont absolument nécessaires pour<br />

attirer un public large dans nos salles classées. Aujourd'hui,<br />

nous ressentons une vraie concurrence sur notre<br />

programmation dont la première conséquence est la<br />

difficulté d'accès à ces films art et essai porteurs. La<br />

deuxième est le nombre de séances demandé. On le dit<br />

depuis très longtemps et on le répète aujourd'hui, les<br />

demandes des distributeurs sont parfois déraisonnables.<br />

Or, dans un objectif de diversité, pour qu'un film plus<br />

fragile puisse rentrer dans notre programmation, il faut<br />

comprendre qu’il n'est pas possible de demander un plein<br />

écran pour les films les plus porteurs.<br />

Par ailleurs, cette concurrence peut aussi amener à ce<br />

que les spectateurs ne se rendent plus compte des spécificités<br />

de la salle. Il y a donc un travail de communication<br />

et d'éditorialisation encore plus important à réaliser.<br />

Nous sommes challengés en permanence.<br />

La profession tire la sonnette d’alarme depuis<br />

plusieurs mois sur les difficultés des dispositifs<br />

d'éducation aux images. Comment la situation<br />

évolue-t-elle ?<br />

Nous manquons encore de chiffres au niveau national,<br />

<strong>mai</strong>s d’après le retour des adhérents, nous constatons<br />

une baisse de l'engagement des enseignants suite aux<br />

réformes du ministère de l'Éducation nationale concernant<br />

le remplacement de courte durée et la formation<br />

hors temps scolaire. Des discussions se sont engagées<br />

entre le ministère de la Culture et de l'Éducation nationale<br />

pour que des aménagements spécifiques soient mis<br />

en place. L'EAC est un levier très important de la vie de<br />

nos salles art et essai, et inversement sans elles il n'y a pas<br />

100 % d’EAC en France. Il est primordial que nous<br />

puissions travailler avec les équipes éducatives et pédagogiques<br />

dans de bonnes conditions.<br />

La deuxième problématique, c'est le pass Culture et<br />

notamment sa part collective, dont les salles art et essai<br />

se sont saisies dans leur grande globalité. Elle est utile<br />

pour promouvoir ce qui fait le cœur du pass Culture,<br />

c'est-à-dire la découverte culturelle et artistique, <strong>mai</strong>s on<br />

constate qu’elle est aussi utilisée pour emmener des<br />

groupes voir des films ultra commerciaux à des tarifs<br />

au-delà de 10 €. Il ne faudrait pas que cette part collective<br />

soit dévoyée, au détriment de l’équité territoriale et de<br />

la découverte de films qui ont un vrai intérêt culturel et<br />

artistique. Nous serons très attentifs à cet aspect.<br />

En parallèle, les associations territoriales remontent un<br />

désengagement des collectivités sur l'EAC et, plus<br />

globalement, sur l'aide aux établissements culturels. Là<br />

aussi, nous tirons la sonnette d'alarme, parce que le<br />

<strong>mai</strong>llage culturel que constituent les associations territoriales<br />

et les salles en régions, dont tout le monde est<br />

si fier, est en danger.<br />

Pour finir, l'Afcae prépare un autre événement<br />

majeur pour l'année prochaine !<br />

En 2025, nous fêterons les 70 ans de l’Association, avec<br />

des actions tout au long de l’année, que nous commencerons<br />

à dévoiler à Cannes. 70 ans d'art et essai que nous<br />

célébrerons sur l'ensemble du territoire, avec l'ambition<br />

de porter haut et fort nos valeurs auprès de nos adhérents<br />

et de leurs publics. Montrons que notre mouvement a<br />

l'expérience de son âge et le dynamisme de sa jeunesse !<br />

<strong>Pro</strong>pos recueillis par Marion Delique<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

13


CANNES <strong>2024</strong><br />

LA QUINZAINE DES CINÉASTES<br />

AU CONTACT DES SALLES<br />

ET DE LEURS PUBLICS<br />

Depuis qu’il a pris la direction artistique de<br />

la section parallèle à l’été 2022, le délégué<br />

général Julien Rejl n’a de cesse d’en affirmer<br />

son identité, et d'expérimenter pour que les<br />

films de sa sélection s’épanouissent, bien<br />

au-delà de la bulle festivalière.<br />

©Florent Drillon<br />

L’art et l'équilibre d’une sélection<br />

Le délégué général a conscience que la section créée par<br />

la Société des réalisatrices et réalisateurs de films comme<br />

contre-programmation du Festival de Cannes est,<br />

aujourd’hui, elle-même devenue « institution ». Pendant<br />

ce temps, côté Sélection officielle du Festival, Cannes<br />

Première accueille désor<strong>mai</strong>s des auteurs plus identifiés,<br />

permettant à Un Certain Regard de renforcer son rôle<br />

de “découverte” avec des choix « plus osés, comme ceux de<br />

la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique », souligne Julien Reijl en<br />

reconnaissant la concurrence. « Il y a, et c’est tout à fait<br />

naturel, un certain nombre de titres sur lesquels on se bat. »<br />

Mais hors de question pour le délégué général de la<br />

Quinzaine « d’hériter des films refusés par la Compétition.<br />

Nous sommes une sélection à part entière, avec des places<br />

tout aussi prestigieuses », estime le responsable qui prend<br />

régulièrement le pari de se positionner sur « des films qui<br />

sont soit moins “désirés” ailleurs, soit qui nous préfèrent,<br />

avec l’envie de faire partie de ce label et de cette communauté<br />

».<br />

En somme, des partis pris forts qui retrouvent « l’esprit<br />

original de la Quinzaine, avec sa convivialité et ses échanges »,<br />

offrant une égalité des chances entre « les films qui sont<br />

déjà sur le marché et ceux qui ne sont pas du tout identifiés,<br />

qui nous arrivent par des canaux directs. Nous sommes là<br />

pour faire advenir des cinéastes, tout en restant toujours<br />

ouverts aux cinéastes renommés ! », précise Julien Rejl,<br />

confiant en le fait que les propositions de cinéma « qui<br />

se réinventent partout dans le monde permettront toujours<br />

d’explorer de nouveaux territoires ».<br />

Reste à <strong>mai</strong>ntenir l’équilibre, à l’intérieur même de la<br />

sélection, entre les découvertes les plus radicales et les<br />

propositions plus populaires, « comme les films d’ouverture<br />

[Ma vie ma gueule de feu Sophie Fillières] et de clôture<br />

[Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse],<br />

ou encore l’animation Anzu, chat-fantôme de Yôko Kuno<br />

et Nobuhiro Yamashita, qui permettent d’élargir la palette<br />

à tous les publics ».<br />

Public, l’atout de choix<br />

Car comme le rappelle son délégué général, la Quinzaine<br />

des Cinéastes est la seule sélection cannoise accessible<br />

sans accréditation, donc ouverte à tous, et où « les cinéastes<br />

montrent leurs films à un vrai public », notamment composé<br />

d’étudiants. Tout en valorisant cette participation unique,<br />

le “Choix du public” lancé cette année ambitionne,<br />

au-delà du rendez-vous cannois, d’offrir un soutien<br />

supplémentaire à la diffusion du film désigné. Un label,<br />

à ne pas confondre avec un prix <strong>–</strong> la Quinzaine souhaitant<br />

préserver sa spécificité non compétitive <strong>–</strong>, destiné à<br />

agir comme « un signal pour les exploitants et les spectateurs<br />

art et essai, et aider peut-être le film à être plus vu ».<br />

En pratique, tous les spectateurs pourront voter en suivant<br />

un QR code connexion, actif 45 mins après toutes les<br />

séances (y compris les reprises). L'interface de vote en<br />

ligne, tout comme le délégué général à chacune de ses<br />

prises de paroles, rappelleront avec pédagogie qu'il s'agit<br />

de récompenser la singularité et l’audace de la mise en<br />

14 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


scène... pour éviter que ce soit systématiquement le film<br />

le plus identifié par les fameux “buzz” de la Quinzaine<br />

l’emporte. « Nous testons des choses, faisons des paris. Le<br />

dispositif s’arrêtera s’il doit s’arrêter. »<br />

« Faire Quinzaine » en salles<br />

L’année dernière, sous l’impulsion de son nouveau délégué<br />

général, la section parallèle a développé de manière<br />

considérable son action de diffusion. « Le contexte a changé,<br />

rappelle l’ancien distributeur (qui a officié chez Capricci,<br />

de 2010 à 2020). Nous ne pouvons pas nous contenter de<br />

montrer des films audacieux en festival, alors que la cinéphilie<br />

et la curiosité pour ce type de films s’érodent en salles. Pour<br />

que l’essai soit transformé, la Quinzaine ne doit pas être un<br />

événement pour happy fews à Cannes. »<br />

C’est ainsi qu’en juin dernier, 32 cinémas à travers la<br />

France ont rassemblé un total de 17 000 spectateurs<br />

autour du cru 2023 de la Quinzaine. Une performance<br />

d’autant plus encourageante qu’elle a été réalisée sur « une<br />

se<strong>mai</strong>ne généralement parmi les plus basses de l’année en<br />

termes de fréquentation ».<br />

Pour sa deuxième édition datée du 5 au 16 juin prochains,<br />

le dispositif s’est assoupli afin de permettre à davantage<br />

de salles d’y participer. « Il est possible de ne programmer<br />

que 8 ou 9 films d’une des deux listes de 10 films que nous<br />

proposons <strong>–</strong> tout comme de programmer des films de l’autre<br />

liste en plus. » Mais si l’ancien distributeur est pleinement<br />

conscient du besoin de laisser de la place à tous les<br />

films dans une programmation, il assume toutefois le<br />

fait que la Quinzaine en salle, qui se doit de proposer<br />

assez de titres « pour faire Quinzaine », ne convient pas<br />

forcément aux plus petites exploitations. « Avant de<br />

pouvoir travailler le reste du territoire en profondeur,<br />

asseyons déjà l'opération auprès du public des salles art et<br />

essai des grandes villes », argumente le délégué général,<br />

tout en soulignant la complexité de sa gestion logistique,<br />

coordonnée par une collaboratrice dédiée (Lucie<br />

Detrain). Un boulot de supervision « complètement<br />

fou », qui doit, en outre, avec le partenaire Cinego,<br />

tenir compte de la limitation (à 30 séances maximum)<br />

des visas exceptionnels sous lesquels sont exploités la<br />

quasi-totalité des films de la sélection. Mais au final,<br />

toutes les expérimentations servent bien la même<br />

ambition : celle de permettre aux salles de s’emparer<br />

de la Quinzaine et la partager avec leurs spectateurs.<br />

Ayşegül Algan<br />

©La Quinzaine des Cinéastes-Delphine Pincet<br />

Théâtre Croisette de Cannes, fin de projection du Livre des solutions de Michel Gondry, <strong>mai</strong> 2023<br />

Une aubergine… qui aurait aussi bien pu être une carotte<br />

Faut-il chercher une signification particulière à la<br />

cucurbitacée qui nous regarde à travers l’affiche 2023<br />

de la Quinzaine des Cinéastes ? « À vrai dire, cette<br />

aubergine aurait très bien pu être une carotte »,<br />

pondère Julien Rejl, qui a eu le privilège de la choisir,<br />

en compagnie de l’intéressé, parmi nombre de<br />

peintures inédites de son cinéaste préféré Takeshi<br />

Kitano. « Je voulais le truc le plus fou, décalé, déjanté<br />

possible. Quelque chose qui se différencie, avec une<br />

identité forte, et qui ne se prend pas tout à fait au<br />

sérieux… C’est ça l’esprit de la Quinzaine », conclut le<br />

délégué général, particulièrement séduit par le jaune<br />

flashy. « Que les gens l’aiment ou pas, cette affiche ne<br />

va pas passer inaperçue. Comme notre sélection ! »<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

15


CANNES <strong>2024</strong><br />

LES FILMS<br />

AVEC LEURS<br />

DISTRIBUTEURS<br />

ET DATES DE SORITE<br />

LES DISTRIBUTEURS<br />

SÉLECTIONNÉS<br />

De la Sélection officielle à l’Acid, en passant par la Quinzaine des<br />

Cinéastes et la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique, qui sont les distributeurs<br />

qui ont, pour l’heure, le plus de films à Cannes cette année ?<br />

77 e Sélection officielle<br />

Film d’ouverture<br />

Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux / Diaphana<br />

(14 <strong>mai</strong>)<br />

Compétition<br />

All We Imagine As Light de Payal Kapadia / Condor<br />

(2 octobre)<br />

Anora de Sean Baker / Le Pacte<br />

Bird d’Andrea Arnold / Ad Vitam<br />

Caught by the Tide de Jia Zhang-Ke / Ad Vitam<br />

Diamant Brut de Agathe Riedinger / Pyramide<br />

Emilia Perez de Jacques Audiard / Pathé (28 août)<br />

Grand Tour de Miguel Gomes / Shellac & Tandem<br />

Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos / The Walt Disney<br />

Company France (26 juin)<br />

L’Amour ouf de Gilles Lellouche / StudioCanal (16 octobre)<br />

La Plus Précieuse des marchandises de Michel<br />

Hazanavicius / StudioCanal (20 novembre)<br />

Les Linceuls de David Cronenberg / Pyramide (25 septembre)<br />

Limonov : The Ballad de Kirill Serebrennikov / Pathé<br />

Marcello Mio de Christophe Honoré / Ad Vitam (22 <strong>mai</strong>)<br />

Megalopolis de Francis Ford Coppola / Le Pacte<br />

Motel Destino de Karim Aïnouz / Tandem<br />

Oh Canada de Paul Schrader / ARP Sélection<br />

Parthenope de Paolo Sorrentino / Pathé<br />

The Substance de Coralie Fargeat<br />

The Apprentice de Ali Abbasi / Metropolitan<br />

The Girl With The Needle de Magnus Von Horn<br />

/ Bac Films<br />

The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof<br />

/ Pyramide<br />

Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emanuel<br />

Parvu / Memento<br />

Hors compétition<br />

Furiosa : une saga Mad Max de George Miller<br />

/ Warner (22 <strong>mai</strong>)<br />

Horizon, An American Saga de Kevin Costner<br />

Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre De La<br />

Patellière et Matthieu Delaporte / Pathé (28 juin)<br />

Rumeur de Evan et Galen Johnson & Guy Maddin<br />

She’s Got No Name de Peter Ho-Sun Chan<br />

Avec neuf titres, dont trois en compétition, Pyramide<br />

est le distributeur le plus représenté de ce 77 e festival.<br />

Après cinq films sélectionnés l’année dernière, la société<br />

d’Éric Lagesse retrouve certains habitués comme Thierry<br />

de Peretti, dont elle a accompagné tous les films. Avec<br />

son quatrième long métrage, À son image, le réalisateur<br />

corse a les honneurs d’une deuxième sélection à la<br />

Quinzaine des Cinéastes, après Les Apaches (2013).<br />

Pyramide signe sa quatrième collaboration avec les Frères<br />

Larrieu avec Le Roman de Jim (Cannes Première), après<br />

Peindre ou faire l’amour (2005), 21 nuits avec Pattie (2015)<br />

et Tralala (2021) ; et la troisième avec Boris Lojkine,<br />

après Hope (2015) et Camille (2019), sélectionné à Un<br />

certain regard pour L’Histoire de Souleymane. Le<br />

distributeur a aussi acquis The Seed Of The Sacred Fig<br />

de Mohammad Rasoulof, qui sera présenté en compétition.<br />

C’est le deuxième film du réalisateur iranien que<br />

Pyramide sortira en France, après Le Diable n’existe pas,<br />

Ours d’or en 2021.<br />

Premières collaborations en revanche avec Yolande<br />

Zauberman pour La Belle de Gaza (29 <strong>mai</strong>) en Séance<br />

spéciale, David Cronenberg avec Les Linceuls (25<br />

septembre) en Compétition et Pawo Choyning Dorji<br />

avec Le Moine et le Fusil (26 juin) à Cannes écrans<br />

juniors. De même pour les premières réalisations de<br />

Louise Courvoisier, Vingt Dieux à Un certain regard, et<br />

Agathe Riedinger, Diamant Brut en Compétition.<br />

À son image de Thierry de Peretti<br />

Alors que le dernier prix en compétition de Pyramide<br />

remonte en 2022 (le Prix du jury pour Les Huit Montagnes<br />

de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch),<br />

son unique Palme d’or a été obtenue en 2010, pour Oncle<br />

Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures d’Apichatpong<br />

Weerasethakul.<br />

Étant un jeune distributeur d’à peine trois ans, Tandem<br />

signe principalement de nouvelles collaborations, car<br />

seule Noémie Merlant est un visage familier. L’actrice et<br />

réalisatrice, présente en Séance de minuit avec Les Femmes<br />

du balcon, avait déjà réalisé Mi iubita mon amour,<br />

également passé par le Festival de Cannes en 2021. La<br />

société de Mathieu Robinet accompagne quelques<br />

premières réalisations avec Armand de Halfdan Ullmann<br />

Tøndel (Un certain regard), Locust de Keff et La Pampa<br />

d’Antoine Chevrollier (toutes deux à la Se<strong>mai</strong>ne de la<br />

Critique), ainsi que le second long métrage du duo<br />

français Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Eat the Night<br />

(17 juillet). Tandem présente également deux longs<br />

métrages en Compétition, Grand Tour de Miguel Gomes<br />

<strong>–</strong> co-distribué avec Shellac <strong>–</strong>, et Motel Destino de Karim<br />

Aïnouz. C’est la première incursion de Gomes en Sélection<br />

officielle, après trois passages à la Quinzaine avec Ce cher<br />

mois d’août (2008), Les Mille et Une Nuits (2015) et<br />

Journal de Tûoa (2021). Quant à Karim Aïnouz, il était<br />

déjà en Compétition l’année dernière pour Le Jeu de la<br />

©Pyramide Distribution<br />

16 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


FESTIVAL DE CANNES <strong>2024</strong><br />

DIAMANT<br />

BRUT<br />

un film de Agathe Riedinger<br />

LES<br />

LINCEULS<br />

un film de David Cronenberg<br />

LES GRAINES<br />

DU FIGUIER<br />

SAUVAGE<br />

un film de Mohammad Rasoulof<br />

LE ROMAN<br />

DE JIM<br />

un film de Arnaud<br />

et Jean-Marie Larrieu<br />

L’HISTOIRE DE<br />

SOULEYMANE<br />

un film de Boris Lojkine<br />

VINGT<br />

DIEUX<br />

un film de Louise Courvoisier<br />

LA BELLE<br />

DE GAZA<br />

un film de Yolande Zauberman<br />

À SON<br />

IMAGE<br />

un film de Thierry de Peretti<br />

LE MOINE<br />

ET LE FUSIL<br />

un film de Pawo Choynig Dorji


CANNES <strong>2024</strong><br />

Un Certain Regard<br />

Armand de Halfdan Ullmann Tøndel / Tandem<br />

Black Dog de Guan Hu / Memento<br />

Flow de Gints Zilbalodis / UFO<br />

Le <strong>Pro</strong>cès du chien de Laetitia Dosch / The Jokers (11 septembre)<br />

Le Royaume de Julien Colonna / Ad Vitam<br />

Les Damnés de Roberto Minervini / Films du Losange<br />

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine / Pyramide<br />

My Sunshine de Hiroshi Okuyama / Art House<br />

Niki de Céline Sallette / Wild Bunch (9 octobre)<br />

Norah de Tawfik Alzaidi<br />

On Becoming a Guinea Fowl de Rungano Nyoni<br />

Santosh de Sandhya Suri / Haut et Court (17 juillet)<br />

September says (Soeurs) d’Ariane Labed<br />

The Shameless de Konstantin Bojanov<br />

The Village Next To Paradise de Mo Harawe / Jour2Fête<br />

Viet and Nam de Truong Minh Quý / Nour Films<br />

(septembre <strong>2024</strong>)<br />

Vingt Dieux ! de Louise Courvoisier / Pyramide<br />

When the Light Breaks de Rúnar Rúnarsson (ouverture)<br />

/ Jour2Fête<br />

Cannes Première<br />

C’est pas moi de Leos Carax / Films du Losange (<strong>12</strong> juin)<br />

En fanfare d’Emmanuel Courcol / Diaphana<br />

Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch / Ad Vitam<br />

Le Roman de Jim d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu / Pyramide<br />

Maria de Jessica Palud / Haut et Court (19 juin)<br />

Miséricorde d’Alain Guiraudie / Films du Losange<br />

Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh / Dulac (5 juin)<br />

Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel / ARP Sélection<br />

(25 septembre)<br />

Séances spéciales<br />

An Unfinished Film de Lou Ye / Bac Films<br />

Angelo dans la Forêt mystérieuse d’Alexis Ducord et<br />

Vincent Paronnaud / Le Pacte (23 octobre)<br />

Apprendre de Claire Simon / Condor (début 2025)<br />

Ernest Cole, Photographe de Raoul Peck / Condor<br />

(25 décembre)<br />

L’Art de la Joie de Valeria Golino et Nicolangelo Gelormini (série)<br />

La Belle de Gaza de Yolande Zauberman / Pyramide (29 <strong>mai</strong>)<br />

Le Fil de Daniel Auteuil / Zinc. (11 septembre)<br />

Lula d’Oliver Stone<br />

L’Invasion de Sergei Loznitsa<br />

Nasty de Tudor Giurgiu<br />

Sauvages de Claude Barras / Haut et Court (16 octobre)<br />

Spectateurs d’Arnaud Desplechin / Les Films du Losange<br />

Séances de minuit<br />

I, The Executioner de Seung Wan Ryoo<br />

Les Femmes au balcon de Noémie Merlant / Tandem<br />

The Surfer de Lorcan Finnegan / The Jokers<br />

City of Darkness de Soi Cheang<br />

/ Metropolitan (4 septembre)<br />

Grand Tour de Miguel Gomes<br />

Reine et a remporté le prix Un certain regard en 2019<br />

pour La Vie invisible d'Eurídice Gusmão.<br />

Une belle édition pour le distributeur, qui ne comptait<br />

que deux films à Cannes l’année dernière, dont Banel &<br />

Adama de Ramata-Toulaye Sy, passé par la Compétition.<br />

Six films sont présentés sous bannière Films du Losange,<br />

après une timide édition l’année dernière (seulement<br />

deux sélections). Associés depuis 15 ans, le distributeur<br />

et Alain Guiraudie signent, avec Miséricorde (Cannes<br />

Première), leur cinquième collaboration depuis Le Roi<br />

de l’Évasion (2009, Quinzaine). Une aventure notamment<br />

marquée par un passage distingué à Cannes en 2013<br />

pour L’Inconnu du lac, Prix de la mise en scène à Un<br />

certain regard. Le Festival sera, en revanche, l’heure des<br />

retrouvailles entre Patricia Mazuy et le Losange qui, avec<br />

La Prisonnière de Bordeaux (Quinzaine), travaillent<br />

pour la deuxième fois ensemble, après Basse Normandie<br />

(2004). Deuxième collaboration également avec Leos<br />

Carax pour C’est pas moi (Cannes Première), qui sortira<br />

le <strong>12</strong> juin. <strong>12</strong> ans après Holy Motors, la structure présidée<br />

par Régine Vial retrouve l’habitué du Festival, présent<br />

pour la sixième fois sur la Croisette. Grande première<br />

pour Roberto Minervini, qui présente à Un certain regard<br />

Les Damnés, ainsi que pour Arnaud Desplechin présent<br />

pour la douzième fois à Cannes avec Spectateurs ! (Séance<br />

spéciale). Enfin, à Cannes Classics, le distributeur<br />

accompagne Les Années Déclic de Raymond Depardon,<br />

pour leur troisième collaboration après Un homme sans<br />

l’Occident (2003) et 10 e chambre, instants d’audience (2004).<br />

Après ses six représentants en 2023 <strong>–</strong> dont deux en<br />

Compétition pour La Chimère et L’Enlèvement <strong>–</strong>, Ad<br />

Vitam est de retour sur la Croisette avec cinq films.<br />

Sélectionné à Cannes Première, Everybody Loves Touda<br />

marque la troisième collaboration entre Nabil Ayouch<br />

et le distributeur, après Haut et Fort (2021, passé par la<br />

Compétition) et Razzia (2017). Dans la section Un<br />

certain regard, la société d’Alexandra Henochsberg<br />

accompagnera Le Royaume, le premier long métrage de<br />

Julien Colonna. Du côté de la Compétition, Ad Vitam<br />

retrouve Andrea Arnold pour la deuxième fois après Cow<br />

(2022). La réalisatrice, distinguée du Carrosse d’Or à la<br />

Quinzaine des Cinéastes, y présentera Bird. Collaboration<br />

bien plus longue entre le distributeur et Jia Zhangke qui,<br />

avec Caught by the Tide, travaillent ensemble pour la<br />

dixième fois depuis Platform (2001). Le réalisateur chinois,<br />

présent en Compétition, aura l’opportunité de remporter<br />

son premier prix depuis celui du scénario, obtenu en<br />

2013 pour A Touch of Sin. Enfin, avec Marcello Mio (22<br />

<strong>mai</strong>), Ad Vitam accompagne pour la deuxième fois un<br />

film de Christophe Honoré, après Plaire, aimer et courir<br />

vite (2018), également en Compétition.<br />

Édition des nouveautés pour Bac Films. Le distributeur<br />

palmé dix fois accompagne quatre films à Cannes, pour<br />

autant de premières collaborations. Du côté de la Quinzaine,<br />

Jean-Christophe Meurisse y présente Les Pistolets en<br />

plastique (26 juin) pour sa troisième fois à Cannes en<br />

trois films (Apnée en 2016 et Oranges sanguines en 2021).<br />

Même schéma pour Magnus Von Horn, sélectionné en<br />

Compétition pour La Jeune Fille à l’Aiguille, et peutêtre<br />

onzième Palme pour le distributeur après Sans filtre<br />

©Shellac / Tandem ©Les Films du Losange<br />

Miséricorde d'Alain Guiraudie<br />

18 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


Everybody Loves Touda de Nabl Ayouch<br />

de Ruben Östlund (2022). En Séance spéciale, le réalisateur<br />

chinois Lou Ye fera son grand retour sur la Croisette<br />

avec le documentaire An Unfinished Film, douze ans<br />

après Mystery, qui faisait l’ouverture d’Un certain regard.<br />

Enfin, la société présidée par David Grumbach accompagnera<br />

le premier long métrage d’Alexis Langlois, Les<br />

Reines du drame, sélectionné à la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique.<br />

Récipiendaire du Prix Un certain regard en 2023 pour<br />

How to Have Sex, Condor présente cette année deux<br />

films en Séance spéciale : Apprendre de Claire Simon et<br />

Ernest Cole, Photographe de Raoul Peck (25 décembre),<br />

deux documentaires. Passage à la fiction en revanche<br />

concernant la réalisatrice indienne Payal Kapadia, distinguée<br />

de l’Œil d’or en 2021 pour Toute une nuit sans<br />

savoir, et présente en Compétition avec All We Imagine<br />

as Light (2 octobre).<br />

Palmé il y a cinq ans pour Parasite de Bong Joon-ho,<br />

The Jokers présente cette année quatre films à Cannes.<br />

À la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique, le distributeur collabore<br />

pour la première fois avec Saïd Hamich Benlarbi avec<br />

son deuxième long métrage, La Mer au loin. Première<br />

réalisation pour Laetitia Dosch, qui présente à Un certain<br />

regard Le <strong>Pro</strong>cès du chien (11 septembre), tandis que<br />

la société de Manuel Chiche accompagne à Cannes<br />

Classics les 70 ans des Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa<br />

(3 juillet). Enfin, après Vivarium (2020), qui était passé<br />

par la Se<strong>mai</strong>ne, le distributeur retrouve Lorcan Finnegan<br />

avec The Surfer, sélectionné en Séance de minuit.<br />

Après une édition 2023 qui l’aura notamment vu repartir<br />

avec le Grand prix de la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique pour<br />

Tiger Stripes et L’Œil d’or pour Les Filles d’Olfa, Jour2Fête<br />

est de retour sur la Croisette avec quatre films. Deux<br />

premières réalisations seront accompagnées par la société<br />

dirigée par Étienne Ollagnier ; Julie Keeps Quiet du<br />

Belge Leonardo Van Dijl (Se<strong>mai</strong>ne de la Critique) et The<br />

Village Next to Paradise du Somalien Mo Harawe (Un<br />

certain regard). En ouverture de la Quinzaine, le distributeur<br />

montrera Ma vie ma gueule (18 septembre), le<br />

film posthume de la réalisatrice Sophie Fillières, décédée<br />

l’été dernier. Du côté d’Un certain regard, Jour2Fête<br />

retrouvera le cinéaste islandais Rúnar Rúnarsson avec<br />

When the Light Breaks.<br />

Sur ses quatre représentants, Pathé en compte trois en<br />

Compétition ; le plus haut total de cette édition avec<br />

Ad Vitam et Pyramide. Le distributeur retrouve pour<br />

la deuxième fois Jacques Audiard avec Emilia Perez<br />

(28 août), 23 ans après Sur mes lèvres ; une nouvelle<br />

opportunité pour le réalisateur d’obtenir la Palme d’or<br />

après Dheepan (2015). Quatrième collaboration avec<br />

Paolo Sorrentino pour Parthenope, qui marque son<br />

retour en Compétition depuis Youth (2015), <strong>mai</strong>s toute<br />

première avec le réalisateur russe Kirill Serebrennikov,<br />

qui présente Limonov : The Ballad. En Hors compétition,<br />

le distributeur retrouve Alexandre De La Patellière<br />

et Matthieu Delaporte <strong>–</strong> respectivement pour les<br />

quatrième et troisième fois <strong>–</strong> avec Le Comte de Monte-<br />

Cristo, dont la sortie est prévue le 28 juin.<br />

©Ad Vitam Distribution ©Condor Distribution<br />

56 e Quinzaine<br />

des Cinéastes<br />

Film d’ouverture<br />

Ma vie ma gueule de Sophie Fillières / Jour2Fête<br />

(18 septembre)<br />

Algo viejo, algo nuevo, algo prestado de<br />

Hernán Rosselli / Les Alchimistes<br />

Anzu, chat-fantôme de Yôko Kuno & Nobuhiro<br />

Yamashita / Diaphana<br />

À son image de Thierry de Peretti / Pyramide<br />

Christmas Eve in Miller’s Point de Tyler Taormina<br />

Desert of Namibia de Yôko Yamanaka / Eurozoom<br />

East of Noon de Hala Elkoussy<br />

Eephus de Carson Lund<br />

Eat the Night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel<br />

/ Tandem (17 juillet)<br />

Gazer de Ryan J. Sloan<br />

Good One d’India Donaldson / New Story<br />

La Chute du ciel de Eryk Rocha & Gabriela<br />

Carneiro da Cunha<br />

La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy<br />

/ Les Films du Losange<br />

Los hiperbóreos de Cristóbal León & Joaquín Cociña<br />

To a Land Unknown de Mahdi Fleifel / Eurozoom<br />

Mongrel de Chiang Wei Liang & You Qiao Yin<br />

Savanna and the Mountain de Paulo Carneiro<br />

Septembre sans attendre de Jonás Trueba<br />

/ Arizona (28 août)<br />

Sister Midnight de Karan Kandhari<br />

Une langue universelle de Matthew Rankin<br />

Film de clôture<br />

Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe<br />

Meurisse / Bac Films (26 juin)<br />

Séance spéciale<br />

Histoires d’Amérique : Food, Family and<br />

Philosophy de Chantal Akerman / Capricci (25 septembre)<br />

All We Imagine as Light de Payal Kapadia<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

19


CANNES <strong>2024</strong><br />

63 e Se<strong>mai</strong>ne de la critique<br />

Film d’ouverture<br />

Les Fantômes de Jonathan Millet / Memento (3 juillet)<br />

Compétition<br />

Baby de Marcelo Caetano / Épicentre<br />

Blue Sun Palace de Constance Tsang<br />

Julie Keeps Quiet de Leonardo Van Dijl / Jour2Fête<br />

La Pampa d’Antoine Chevrollier / Tandem<br />

Locust de Keff / Tandem<br />

Simon of the Mountain de Federico Luis / Arizona<br />

The Brink of Dreams de Nada Riyadh & Ayman<br />

El Amir<br />

Séances spéciales<br />

La Mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi / The Jokers<br />

Les Reines du drame d’Alexis Langlois / Bac Films<br />

Film de clôture<br />

Animale d’Emma Benestan / Wild Bunch (6 novembre)<br />

Acid Cannes<br />

Ce n’est qu’un au revoir de Guillaume Brac<br />

Château rouge de Hélène Milano<br />

Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier / JHR<br />

In Retreat de Maisam Ali<br />

It Doesn’t Matter de Josh Mond<br />

Anzu, chat-fantôme de Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita<br />

Diaphana retrouve pour la septième fois Quentin<br />

Dupieux avec Le Deuxième Acte (14 <strong>mai</strong>), qui fait<br />

l’ouverture du Festival. En parallèle, la société dirigée<br />

par Michel Saint-Jean présente Anzu, chat-fantôme,<br />

film d’animation de Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita,<br />

sélectionné à la Quinzaine, et En fanfare d’Emmanuel<br />

Courcol, présenté à Cannes Première. En Sélection<br />

officielle, Haut et Court présente Maria de Jessica<br />

Palud (19 juin) à Cannes Première, Santosh de la<br />

réalisatrice indienne Sandhya Suri (17 juillet) à Un<br />

certain regard, et Sauvages de Claude Barras (16 octobre)<br />

en Séance spéciale. Ce dernier est de retour à Cannes,<br />

huit ans après Ma vie de courgette, passé par la Quinzaine<br />

et qui avait dépassé le million d’entrées.<br />

Trois films et trois nouvelles collaborations pour JHR.<br />

La structure dirigée par Jane Roger présente Excursion<br />

d’Una Gunjak (<strong>12</strong> juin) à Cannes écrans juniors ainsi<br />

que Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier<br />

et Most People Die on Sundays de Iair Said, tous deux<br />

du côté de l’Acid. Même schéma pour Memento, qui<br />

fait l’ouverture de la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique avec Les<br />

Fantômes (3 juillet), le premier long métrage de Jonathan<br />

Millet. La société présidée par Alexandre Mallet-Guy<br />

présente également Black Dog du réalisateur chinois<br />

Guan Hu, à Un certain regard, et Trois kilomètres jusqu’à<br />

la fin du monde du Rou<strong>mai</strong>n Emanuel Parvu. Cette<br />

édition marquera les 10 ans de l’unique Palme d’or du<br />

distributeur, obtenue par Winter Sleep de Nuri Bilge<br />

Ceylan. Toujours en Compétition, Le Pacte présente<br />

Anora de Sean Baker, déjà présent en 2021 pour Red<br />

Rocket, ainsi que le très attendu Megalopolis du doublement<br />

palmé Francis Ford Coppola (récipiendaire du<br />

prix en 1974 pour Conversation secrète et en 1979 pour<br />

Apocalypse Now). Le distributeur a l’opportunité de<br />

réaliser le doublé après la Palme obtenue l’année dernière<br />

pour Anatomie d’une chute de Justine Triet. En Séance<br />

spéciale, la société de Jean Labadie accompagne Angelo<br />

dans la Forêt mystérieuse d’Alexis Ducord et Vincent<br />

Paronnaud (23 octobre).<br />

Sous pavillon ARP, Paul Schrader fait son grand retour<br />

en Compétition avec Oh Canada, lui qui n’y avait plus<br />

été depuis Patty Hearst (1988). Peut-être une deuxième<br />

Palme d’or pour le distributeur, après Rosetta des Frères<br />

Dardenne (1999), qui présente également à Cannes<br />

Première Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel (25<br />

septembre). À la Quinzaine, Arizona vient avec Septembre<br />

sans attendre (28 août), la quatrième collaboration du<br />

distributeur avec le cinéaste espagnol Jonás Trueba.<br />

La société de Bénédicte Thomas distribuera également<br />

Simon of the Mountain de Federico Luis, sélectionné<br />

à la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique. Avec Rendez-vous avec Pol<br />

Pot (5 juin), Dulac accompagne pour la première fois<br />

©Diaphana Distribution ©Memento Distribution<br />

Les Fantômes de Jonathan Millet<br />

20 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


©New Story<br />

Kyuka <strong>–</strong> Before Summer’s End de Kostis<br />

Charamountanis<br />

Mi Bestia de Camila Beltrán / New Story<br />

Most People Die on Sundays de Iair Said / JHR<br />

Un pays en flammes de Mona Convert<br />

Cannes Écrans Juniors<br />

El otro hijo de Juan Sebastián Quebrada<br />

Excursion d'Una Gunjak / JHR Films (<strong>12</strong> juin)<br />

Girls Will be Girls de Shuchi Talati / Nour Films (19 juin)<br />

L'enfant qui mesurait le monde de Takis Candilis<br />

/ Dulac Distribution (26 juin)<br />

Le Moine et le fusil de Pawo Choyning Dorji / Pyramide<br />

(26 juin)<br />

Sweet As de Jub Clerc<br />

Valentina o la serenidad d'Angeles Cruz<br />

Young Hearts d'Anthony Schatteman / Epicentre Films<br />

Mi bestia de Camila Beltrán<br />

le cinéaste cambodgien Rithy Panh, présent pour la<br />

sixième fois à Cannes et récipiendaire du Prix Un<br />

certain regard en 2013 pour L’Image manquante. Du<br />

côté de Cannes écrans juniors, la structure présidée<br />

par Sophie Dulac montre L’enfant qui mesurait le<br />

monde, réalisé par Takis Candilis. Dans la même<br />

sélection, Épicentre dévoile Young Hearts, première<br />

réalisation d'Anthony Schatteman, et accompagne<br />

également à la Se<strong>mai</strong>ne le Brésilien Marcelo Caetano<br />

pour son film Baby.<br />

Deux films pour Eurozoom à la Quinzaine : To a<br />

Land Unknown de Mahdi Fleifel, deuxième accompagnement<br />

après A World Not Ours (2013) et Desert<br />

of Namibia de Yôko Yamanaka. Avec The Apprentice,<br />

sélectionné en Compétition, Metropolitan retrouve<br />

pour la troisième fois l’Iranien Ali Abbasi, après Border<br />

(Prix Un certain regard en 2018) et Les Nuits de<br />

Mashhad (Prix d’interprétation féminine pour Zahra<br />

Amir Ebrahimi en 2022). Première collaboration avec<br />

le cinéaste hongkongais Soi Cheang pour City of<br />

Darkness (4 septembre), sélectionné en Séance de<br />

minuit. New Story vient au Festival avec deux films :<br />

Mi Bestia de la Colombienne Camila Beltrán et Good<br />

One de la réalisatrice américaine India Donaldson.<br />

Après avoir obtenu la Caméra d’or l’année dernière<br />

avec L’Arbre aux papillons d’or, Nour présente un<br />

nouveau film vietnamien, Viet and Nam de Truong<br />

Minh Quý, sélectionné à Un certain regard. La société<br />

de Patrick Sibourd accompagne également dans la<br />

section Cannes écrans juniors Girls Will Be Girls du<br />

réalisateur indien Shuchi Talati (21 août).<br />

Deux films en Compétition pour Studiocanal, qui<br />

retrouve Michel Hazanavicius pour La Plus Précieuse<br />

des marchandises (20 novembre) après Le Redoutable<br />

(2017), et présente le très attendu Amour ouf de Gilles<br />

Lellouche (16 octobre). Pour rappel, le distributeur<br />

a obtenu son unique Palme d’or en 2004, pour<br />

Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. De son côté, Wild<br />

Bunch présente à Un certain regard Niki, la première<br />

réalisation de Céline Sallette (9 octobre), et clôture<br />

la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique avec Animale, le deuxième<br />

long métrage d’Emma Benestan (6 novembre).<br />

Après son Lion d’or pour Pauvres Créatures en 2023<br />

et ses multiples récompenses cannoises, le réalisateur<br />

grec Yórgos Lánthimos est de retour en Compétition<br />

pour Kinds of Kindness (26 juin), sous pavillon<br />

Walt Disney.<br />

À Un certain Regard, Art House montre My Sunshine<br />

du Japonais Hiroshi Okuyama (25 décembre), tandis<br />

qu’UFO vient avec Flow, film d’animation du cinéaste<br />

letton Gints Zilbalodis. Toujours en Sélection officielle,<br />

Warner présente en Hors compétition Furiosa : une<br />

saga Mad Max de George Miller (22 <strong>mai</strong>), neuf ans<br />

après Mad Max : Fury Road, et Zinc. accompagne en<br />

Séance spéciale le nouveau film de Daniel Auteuil,<br />

Le Fil (11 septembre).<br />

Parmi les différentes restaurations à Cannes Classics,<br />

Carlotta dévoile Bona du Philippin Lino Brocka (25<br />

septembre), Malavida montre Johnny s’en va-t-en<br />

guerre de Dalton Trumbo (2 octobre), palmé en 1971,<br />

Météore accompagne Law and Order de Frederick<br />

Wiseman, en attente d’une rétrospective courant<br />

automne <strong>2024</strong>, et Tamasa présente Paris, Texas de<br />

Wim Wenders (3 juillet), à l’occasion des 40 ans de<br />

sa Palme.<br />

Enfin, à la Quinzaine des Cinéastes, Les Alchimistes<br />

présente Something Old, Something New, Something<br />

Borrowed de l’Argentin Hernán Rosselli, tandis que<br />

Capricci accompagne en séance spéciale la reprise<br />

Histoires d’Amérique : Food, Family and Philosophy<br />

de Chantal Akerman (25 septembre).<br />

Jules Dreyfus<br />

Cannes Classics<br />

Film d’ouverture<br />

Napoléon d’Abel Gance (1927, La Cinémathèque Française)<br />

Événements<br />

Gilda de Charles Vidor (1946)<br />

Paris Texas, de Wim Wenders (Palme d’or 1984,<br />

Tamasa, 03/07/24)<br />

La Vérité est révolutionnaire - L’Aveu de Yannick<br />

Kergoat (<strong>2024</strong>)<br />

Scénarios de Jean-Luc Godard (<strong>2024</strong>)<br />

Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa<br />

(1954, The Jokers Films)<br />

Law And Order de Frederick Wiseman (1969, Météore films)<br />

Les Années Déclic de Raymond Depardon (1984, Les Films<br />

du Losange)<br />

Bye Bye Brasil de Carlos Diegues (1980)<br />

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (1964)<br />

Jacques Demy, le rose et le noir de Florence<br />

Platarets (<strong>2024</strong>)<br />

Documentaires<br />

Faye de Laurent Bouzereau<br />

Jim Henson Idea Man de Ron Howard<br />

Walking in the Movies de Lyang Kim<br />

Jacques Rozier, d’une vague à l’autre<br />

d’Emmanuel Barnault<br />

Elizabeth Taylor : The Lost Tapes<br />

de Nanette Burstein<br />

François Truffaut, Le Scénario de ma vie<br />

de David Teboul<br />

Copies restaurées<br />

Il était une fois Michel Legrand<br />

de David Hertzog Dessites<br />

Viols en première page de Marco Bellocchio (1972)<br />

The Sugarland Express de Steven Spielberg (1974)<br />

Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembene et Thierno<br />

Faty Sow (1988)<br />

Johnny Got His Gun de Dalton Trumbo<br />

(1971, Gaumont, 02/10/24)<br />

Rosora a la 10 (Rosaura à dix heures) de Mario<br />

Soffici (1958)<br />

Tasio de Montxo Armendáriz (1984)<br />

La Rose de la mer de Jacques de Baroncelli (1947)<br />

Bona de Lino Brocka (1980, Carlotta Films, 25/09/24)<br />

Manthan (The Churning) de Shyam Benegal (1976)<br />

Shanghai Blues de Tsui Hark (1984)<br />

Quatre nuits d'un rêveur de Robert Bresson (1971)<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

21


CANNES <strong>2024</strong><br />

50 ANS D’UNE<br />

PASSION CINÉMA,<br />

TOUJOURS VIVACE<br />

Le président de Gaumont<br />

livre, dans “Le cinéma, 50<br />

ans de passion”, une<br />

biographie professionnelle<br />

qui mêle récit intime et<br />

analyse éclairée d’un demi<br />

siècle d’évolutions du<br />

cinéma. En amont du<br />

<strong>Boxoffice</strong> Cannes Forum<br />

dont il est l’invité d’honneur<br />

(voir ci-contre), Nicolas<br />

Seydoux porte un regard<br />

acéré sur le passé et l’avenir<br />

d’un secteur qui, face aux<br />

défis, a toujours su prendre<br />

les bons tournants.<br />

©Photo Francesca Mantovani©Gallimard<br />

Emission à voir ou revoir<br />

sur notre chaîne YouTube<br />

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?<br />

Si on ne sait pas d'où on vient, on ne peut pas savoir où<br />

on va. Or ce qui s'est passé il y a 50 ans, les salariés qui<br />

sont chez Gaumont aujourd'hui ne le savent pas. Alors<br />

je me suis dit que, probablement, je n'étais pas le plus<br />

mal placé pour raconter cette histoire, puisque je l'ai<br />

vécue dans mon cœur et dans mes tripes ; physiquement,<br />

intellectuellement, culturellement. Les premiers destinataires<br />

de ce livre, ce sont les salariés de Gaumont.<br />

Et que s’est-il donc passé en 50 ans ?<br />

Quand j’arrive chez Gaumont en 1974, le brillantissime<br />

cinéma britannique n'est plus <strong>–</strong> rappelez-vous, Le Pont<br />

de la rivière Kwaï de David Lean, ce n’était pas un film<br />

américain <strong>mai</strong>s anglais ! L’année suivante, il y a juste 182<br />

millions de spectateurs dans les salles françaises, <strong>mai</strong>s<br />

514 millions dans les salles italiennes. En 2019, la France<br />

en compte 213 millions, l’Italie 98 ; et après le Covid, la<br />

France réalise encore 181 millions d’entrées, et l’Italie<br />

70 millions... La France est le seul pays européen qui ait<br />

sauvé son cinéma.<br />

22 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


La France est le seul pays européen<br />

qui ait sauvé son cinéma<br />

Certains diraient que c’est grâce au soutien des<br />

pouvoirs publics….<br />

Alors commençons par la fin : le fonds de soutien n'est<br />

pas une subvention de l'État. C'est l'argent du spectateur,<br />

l’argent des télévisions, et aujourd'hui un peu l'argent<br />

des plateformes. Il ne s’agit pas d’une recette financée<br />

par le contribuable, <strong>mai</strong>s par celles et ceux qui vont au<br />

cinéma et qui regardent la télévision ; cela s'appelle une<br />

taxe, qui est d’ailleurs gérée par un organisme particulier,<br />

le Centre national de la cinématographie. Au-delà de<br />

donner des émotions à tous ceux qui y vont, le cinéma<br />

français est créateur de richesse, d'emplois, avec en plus<br />

un bilan export de qualité. Il faut tordre le cou de cette<br />

idée selon laquelle nous serions des gosses de riches gavés<br />

de subventions.<br />

L’histoire du cinéma français des cinq dernières<br />

décennies, c'est aussi un peu celle de la famille<br />

Seydoux, à commencer par la vôtre et celle de vos<br />

deux frères. Qu’est-ce qui vous a donc poussés dans<br />

ce secteur qui pouvait peut-être être considéré<br />

comme hasardeux ?<br />

Vous pouvez enlever le “peut-être” ! Je n’ai pas de réponse<br />

à cette question à laquelle j'ai souvent essayé de réfléchir.<br />

Ce qui est sûr, c'est que nous avons la chance d'avoir été<br />

élevés dans une famille où la peinture, l'écriture et la<br />

culture en général n'étaient pas absentes. C’est ma grandmère,<br />

quand j’avais 7 ans, qui m'a fait découvrir mon<br />

premier film, La Belle et la Bête de Jean Cocteau, dans<br />

un cinéma à côté de la gare Saint-Lazare.<br />

Le premier à entrer dans le cinéma a été mon petit frère<br />

Michel [producteur dont la première réalisation, le<br />

documentaire Le Chêne cosigné avec Laurent Charbonnier,<br />

a rassemblé près de 420 000 spectateurs en 2022, distribué<br />

par Gaumont, ndlr.]. En ce qui me concerne, en 1970,<br />

je travaillais dans une banque d’investissements aux<br />

États-Unis lorsque j’ai décidé de changer de secteur.<br />

Pourtant, l’année précédente avait été la plus faible en<br />

termes de box-office américain, aux alentours de 900<br />

M$, alors qu’il était de 4 milliards en 1945 (et aux<br />

alentours d'un 1,2-1,3 milliard aujourd’hui).<br />

À l’époque, tout le monde disait que la télévision<br />

avait tué le cinéma…<br />

Mais que regardent les téléspectateurs ? Des films bien<br />

sûr. Le livre de poche pourrait-il tuer le livre broché ?<br />

Alors certes, le cinéma est né comme monopole de l'image<br />

en 1985. Aux États-Unis, le duopole avec la télévision<br />

arrive vers 1945-1946, et en Europe, avec le couronnement<br />

de la reine d'Angleterre en 1953. Et à partir de là,<br />

la fréquentation des cinémas baisse…<br />

Certains pays réagissent très vite, notamment les États-<br />

Unis, où les studios sont aussi ceux qui fabriquent les<br />

séries télévisées. Leur puissance est d’autant plus exceptionnelle<br />

que leurs films sont faits pour rassembler le<br />

public d’une terre d'immigration, à commencer par les<br />

Irlandais, les Siciliens, les Chinois, les Japonais, puis la<br />

vague sud-américaine. Quand vous plaisez à des gens<br />

dont les racines sont si différentes, vous ne pouvez que<br />

plaire au reste du monde.<br />

L’arrivée de la télévision transforme le monopole<br />

du cinéma, et après ?<br />

Et après ne survivent, dans le monde occidental, que les<br />

cinémas américains et français. Au Royaume-Uni, la<br />

BBC ne s’est en rien faite avec le cinéma, alors que la Rai<br />

a soutenu le cinéma italien. Mais, il n'y a pas un grand<br />

film italien qui ne soit une coproduction française <strong>–</strong> et<br />

un film français sur deux ou trois importants est, à<br />

l’époque, une coproduction italienne, des comédiens<br />

comme Claudia Cardinale, Sophia Loren, Marcello<br />

Mastroianni étant alors quasiment plus connus à Paris<br />

qu'à Rome ou à Milan.<br />

Qu’est-ce qui a fait la différence du cinéma français<br />

dans ce duopole avec la télé ?<br />

Sa grande force, après avoir convaincu les pouvoirs publics<br />

de créer le fonds de soutien au lende<strong>mai</strong>n de la guerre,<br />

est de les avoir persuadés de faire participer les télévisions<br />

au financement du cinéma. Et Canal+ est né, en 1984,<br />

avec cette idée <strong>–</strong> totalement révolutionnaire à l'époque<br />

<strong>–</strong> de participer au financement du cinéma français sur<br />

un pourcentage de son chiffre d'affaires. S’il échouait, le<br />

cinéma ne pouvait pas lui reprocher de lui avoir volé des<br />

spectateurs. S'il réussissait, il allait incontestablement<br />

aspirer un certain nombre de spectateurs ; en revanche,<br />

le cinéma pouvait continuer à tourner. Et c’est ce qui<br />

s’est passé : 1992-1993 ont été des années absolument<br />

dramatiques pour la fréquentation des salles, avec moins<br />

de <strong>12</strong>0 millions d’entrées. Mais la machine a continué<br />

à tourner, et le parc de salles à se transformer pour être<br />

plus adapté aux goûts des spectateurs ; ce qui permet<br />

aujourd’hui à la France de proposer le meilleur parc<br />

cinématographique du monde, couvrant l'ensemble du<br />

territoire avec toute une variété de salles et de prix.<br />

BOXOFFICE<br />

CANNES FORUM,<br />

LE PROGRAMME<br />

Quel avenir pour les salles et la création<br />

face aux bouleversements du monde<br />

digital ? C’est le sujet qui sera exploré<br />

par le rendez-vous <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

cannois, autour de Nicolas Seydoux,<br />

à l’occasion de la sortie de son livre,<br />

“Le cinéma, 50 ans de passion”, aux<br />

éditions Gallimard.<br />

Date : vendredi 17 <strong>mai</strong>, de 9h à <strong>12</strong>h30<br />

Lieu : plage Vegaluna, boulevard de la Croisette, Cannes<br />

Déroulé des conférences<br />

Allocution keynote de personnalités :<br />

Dominique Delport, CEO Arduina Partners,<br />

ex-membre du CA de Havas, Vivendi, Vice Media<br />

L'avenir des salles de cinéma en France<br />

et à travers le monde<br />

Nicolas Seydoux, Gaumont<br />

Laura Houlgatte, CEO Unic<br />

Richard Patry, président FNCF<br />

Tim Richards, CEO Vue Entertainment<br />

Niels Swinkels, EVP & MD, Universal Pictures<br />

La création et le droit d'auteur<br />

à l'heure des bouleversements<br />

technologiques<br />

Nicolas Seydoux, Gaumont<br />

Henri de Roquemaurel, directeur financement<br />

média, BNP Paribas<br />

Justine Ryst, MD France, Lead Europe du<br />

Sud, YouTube<br />

Dominique Delport, CEO Arduina Partners<br />

Stan McCoy, President & MD, MPA EMEA<br />

En clôture, entretien entre M. Nicolas Seydoux<br />

et Julien Marcel (DG AlloCiné/<strong>Boxoffice</strong>)<br />

Cocktail et dédicace par Nicolas Seydoux de son<br />

livre à l’issue des échanges.<br />

Planning horaire<br />

09h : Accueil, café<br />

9h30 - 11h45 : Conférences<br />

11h45 - <strong>12</strong>h30 : Cocktail et signature du livre<br />

Si vous souhaitez assister au <strong>Boxoffice</strong> Forum,<br />

merci de contacter forum@boxoffice.com.<br />

Accès dans la limite des places disponibles.<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

23


CANNES <strong>2024</strong><br />

Est-ce ce qui explique pourquoi les cinémas français<br />

affichent une meilleure santé que ceux d’ailleurs,<br />

malgré toutes les difficultés rencontrées ces dernières<br />

années ?<br />

Si la fréquentation est bien meilleure chez nous que chez<br />

nos voisins, c’est aussi grâce au grand choix de films,<br />

notamment français, qui détiennent une part de marché<br />

aux alentours de 40 %. C’est au moins deux fois plus<br />

que la part de marché du cinéma national de nos amis<br />

allemands, britanniques, espagnols, italiens… qui ont<br />

dès lors bien plus ressenti les effets des grèves des scénaristes<br />

et acteurs américains. Reste que les répercussions<br />

de cet arrêt de six mois de la profession l’année dernière<br />

se feront ressentir pendant 18 mois au minimum. Il est<br />

donc vraisemblable que <strong>2024</strong> soit encore une année<br />

compliquée… <strong>mai</strong>s je suis très optimiste pour 2025.<br />

Le cinéma est un art… <strong>mai</strong>s reste donc toujours<br />

une industrie !<br />

Oui, <strong>mai</strong>s pas dans le sens de la fabrication en série<br />

héritée de la figure tutélaire de Henry Ford, et admirablement<br />

exprimée par Les Temps modernes de Charlie<br />

Chaplin. Avec un coût moyen de près de 5 M € pour<br />

réaliser un film, les investissements du cinéma relèvent<br />

effectivement du do<strong>mai</strong>ne de l'industrie. Or l’industrie<br />

correspond à un besoin ; le cinéma, lui, correspond<br />

à un désir. Et la grandeur du cinéma n'est pas de<br />

refaire pour la 20 e fois le même sujet légèrement<br />

arrangé ; c'est d’en trouver un nouveau, totalement<br />

original. À mon arrivée chez Gaumont, tout le monde<br />

parlait d’un film avec un requin qui mange des gens,<br />

<strong>mai</strong>s dont le requin artificiel posait problème au<br />

tournage parce que sa tête tournait à droite <strong>mai</strong>s pas<br />

à gauche… Finalement, ça va donner Les Dents de la<br />

mer. Que dire de l’idée de faire un film sur la plus<br />

grande catastrophe maritime civile, qui a entraîné<br />

1 500 morts, le tout avec des comédiens à peine connus<br />

et pour un budget initial de 80 M$... qui va finalement<br />

monter à 250 M$ ? Et finalement ça donne Titanic.<br />

Et qui aurait pu imaginer qu’Intouchables, soit l'histoire<br />

de quelqu'un qui s'est cassé la colonne vertébrale en<br />

deltaplane, allait devenir le plus grand succès d'un<br />

film français à travers le monde ? Ce qui sauve le<br />

cinéma, c’est l’audace, avec l’imagination au pouvoir !<br />

L’histoire du cinéma, y compris la vôtre, n'est pourtant<br />

pas qu’une succession de succès…<br />

Aucun parcours n’est fait que de succès, et d’ailleurs on<br />

n'apprend que de ses échecs. D’ailleurs, un film qui n'a<br />

pas de spectateurs est certes un échec, <strong>mai</strong>s ce n’est pas<br />

ce qui juge la qualité d'un film. À ce titre, Don Giovanni<br />

de Joseph Losey [que Gaumont a produit en 1978, ndr.]<br />

avait l'ambition d'apporter l'excellence de cet opéra au<br />

plus grand nombre via une adaptation avec les meilleurs<br />

artistes. Le pari économique était que cette œuvre cinématographique<br />

allait être universelle, sans emprise de la<br />

censure <strong>–</strong> dès lors exportable en URSS <strong>–</strong>, et qu’elle allait<br />

être régulièrement diffusée sur toutes les chaînes de<br />

télévision européennes. En France à sa sortie, le film a<br />

rassemblé 800 0000 spectateurs (plus d’un million<br />

aujourd'hui) ; le pari était gagné. Mais à l’international,<br />

l’échec a été total, pour des raisons culturelles que je ne<br />

m'explique pas, <strong>mai</strong>s je suis très fier que nous ayons fait<br />

Don Giovanni.<br />

À l’international,<br />

Don Giovanni de Losey<br />

a été un échec total ;<br />

<strong>mai</strong>s je suis très fier que<br />

nous l'ayons fait<br />

On sent bien que votre rapport au cinéma n’est<br />

pas qu’une histoire de chiffres, <strong>mai</strong>s avant tout de<br />

passion. Peut-on dire que vous êtes un banquier<br />

devenu saltimbanque ?<br />

Je ne me prends pas pour un saltimbanque… pas plus<br />

que pour un producteur d’ailleurs. Je me comparerais<br />

plutôt à un patron de clinique, qui essaye de faire en<br />

sorte que les parents, c'est-à-dire le producteur et le<br />

réalisateur, aient envie que leur enfant naisse dans mon<br />

établissement. C’est pour cela que je fais en sorte que<br />

chez Gaumont, il y ait les meilleurs pour accueillir les<br />

meilleurs. Sachant qu’il s’agit non seulement de découvrir<br />

des talents, <strong>mai</strong>s aussi de les garder, car le premier<br />

élément-clé, c'est la fidélité. Comme celle d’Alain Poiré,<br />

qui est rentré chez Gaumont en 1939 à 22 ans, sans<br />

aucune expérience, et y resté jusqu’à sa mort en 2000 [il<br />

est décédé peu après avoir produit son dernier film, Le<br />

Placard de Francis Veber, ndlr.].<br />

Un autre élément marquant de votre parcours,<br />

ce sont les combats pour défendre la culture. À<br />

commencer par celui que vous menez à la tête de<br />

l’Association de lutte contre la piraterie. Quel bilan<br />

en tirez-vous aujourd'hui ?<br />

Si je suis devenu le président de l'Alpa en 2002, c'est<br />

parce que je pense que j'étais le seul, à l’époque, à voir<br />

que ce qui était en train de se passer dans la musique<br />

allait se passer dans le cinéma. C'est-à-dire qu'il suffisait<br />

d'un peu plus de capacité de mémoire pour passer du<br />

son à l'image. Il faut savoir qu'en France, aujourd'hui,<br />

il y a deux fois moins de jeunes auteurs-interprètes qui<br />

sont édités qu'il y a 20 ans. Le fait que n'importe qui<br />

puisse télécharger n'importe quel air de musique, n'importe<br />

quel film, sans être sanctionné, est ahurissant. Les<br />

combats que nous menons, nous les menons d'abord<br />

entre nous. Mais à un moment donné, l'arbitrage des<br />

pouvoirs publics est indispensable.<br />

Et donc vous avez porté ce combat, en n'hésitant<br />

pas à être aussi le chantre de la coercition, et en<br />

inventant la riposte graduée.<br />

La réponse graduée était probablement un concept<br />

tellement subtil qu’il n'a pas été bien compris, notamment<br />

par le Conseil constitutionnel. Plutôt que de donner une<br />

amende, il consistait à supprimer, pour un pirate récidiviste,<br />

l'usage de son ordinateur, pour une après-midi, un<br />

jour, une se<strong>mai</strong>ne, voire un mois ? Mais c'était l'époque<br />

des printemps arabes <strong>–</strong> qui nous ont bien déçus depuis<br />

<strong>–</strong>, et personne, de Bruxelles à Washington, n’a compris<br />

qu'Internet pouvait conduire à des catastrophes. Si<br />

aujourd'hui le téléchargement illicite a baissé en France,<br />

c'est grâce à nos actions auprès des tribunaux, conduisant<br />

les moteurs de recherche ou les fournisseurs d'accès, les<br />

uns à déréférencer et les autres à bloquer les sites pirates.<br />

Mais il faut aussi une sanction individuelle.<br />

À la fin de votre livre <strong>–</strong> attention spoiler <strong>–</strong>, vous<br />

émettez une proposition originale qui dépasse<br />

le périmètre du cinéma. Pouvez-vous nous dire<br />

quelques mots de cette idée de “Culture pour<br />

tous” ?<br />

Je suis très frappé de voir que la cohésion sociale française<br />

se délite un peu, et mon sentiment est que beaucoup de<br />

Français et de Françaises connaissent mal leur région, la<br />

région d'à côté, voire la capitale. Pour un investissement<br />

raisonnable, de quelque 500 M €, nous pourrions faire<br />

en sorte que tous les élèves de seconde, dans leur cursus<br />

scolaire, bénéficient d’une grande se<strong>mai</strong>ne (c'est-à-dire<br />

du vendredi au dimanche en huit) de visites, non pas<br />

avec des professeurs qui feraient un cours ennuyeux sur<br />

Rodin, sur Puget ou sur la Joconde, <strong>mai</strong>s qui donnent<br />

envie à des adolescents de 15-16 ans de découvrir Paris,<br />

leur capitale, <strong>mai</strong>s aussi d’autres grands sites historiques<br />

ou géographiques du pays. La France est le plus beau<br />

pays du monde, <strong>mai</strong>s les Français ne le connaissent plus<br />

suffisamment. Et donc, j'aimerais être sûr que quand un<br />

jeune arrive à l'université ou qu’il rend son premier travail,<br />

il soit déjà allé à Versailles ou au Mont Saint-Michel,<br />

dans les gorges du Verdon, les Alpes, les Pyrénées…<br />

Au fil de ces 50 ans d'histoire et de passion que<br />

vous avez connus avec le cinéma, quelle séance<br />

d'un film Gaumont vous a le plus marqué ?<br />

La présentation du Grand Bleu à Cannes, en <strong>mai</strong> 1988.<br />

Si la projection a été, disons, très “fraîche”, le dîner<br />

officiel qui a suivi était glacé ! Un de mes amis m’a<br />

demandé : « Mais Nicolas, comment peux-tu destiner un<br />

film aux adolescents dans lequel il y a trois suicides ? » Je<br />

m'entends lui répondre : « On n'a pas vu le même film… ».<br />

Heureusement, David, le fils de Daniel Toscan du Plantier,<br />

23 ans à l’époque, était lui très enthousiaste et est retourné<br />

voir le film dès le lende<strong>mai</strong>n… comme tous les adolescents<br />

que l’on appellera plus tard la génération Grand Bleu. Et<br />

leur engouement a été tel que nombre de parents qui ne<br />

voulaient pas mourir idiots, et mieux comprendre leur<br />

enfant, sont eux aussi allés voir le film, qui finira donc<br />

par attirer plus de 9 millions de spectateurs en France.<br />

24 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


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BLACK<br />

ARIANA<br />

GREENBLATT<br />

FLORIAN<br />

MUNTEANU<br />

ET<br />

JAMIE LEE<br />

CURTIS<br />

LE CHAOS EST UN TRAVAIL D’ÉQUIPE<br />

PAR LE PRODUCTEUR DE UNCHARTED, SPIDER-MAN ET VENOM<br />

D’APRÈS LE JEU VIDÉO BORDERLANDS CRÉÉ PAR GEARBOX SOFTWARE ET PUBLIÉ PAR 2K HISTOIRE DE ELI ROTH ET JOE CROMBIE RÉALISÉ PAR ELI ROTH<br />

SORTIE LE 7 AOÛT


L’ADAPTATION CINÉMA DU JEU VIDÉO PHÉNOMÈNE<br />

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AFFICHES ET AFFICHETTES<br />

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KIT PROMO


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S19<br />

8 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

DAMNED DISTRIBUTION BLAGA’S LESSONS 01h54 S.Komandarev E.Skorcheva, G.Georgiev, R.Abgarian<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BLUE & COMPAGNIE 01h44 J.Krasinski R.Reynolds, C.Fleming, P.Waller-Bridge<br />

ART HOUSE COMME UN LUNDI 01h23 R.Takebayashi M.Sports, W.Marui<br />

CGR EVENTS ESTITXU 01h08 F.Dolosor<br />

BLUEBIRD DISTRIBUTION FILM ANNONCE DU FILM QUI N’EXISTERA JAMAIS : "DRÔLES DE GUERRES" 00h20 J.Godard<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT INGA NAAN THAAN KINGU 02h30 N.Anand Santhanam, L.Sabha Maaran, Manobala<br />

WAYNA PITCH JEUNESSE, MON AMOUR 01h10 L.Fontaine M.Bresch, M.Lucci, D.Decaux<br />

B&FILMS LA COULEUR DANS LES MAINS 01h26 N.Hamdi K.Moumou, M.Fabre, M.Benazza<br />

BODEGA FILMS LA MÉMOIRE ETERNELLE 01h25 M.Alberdi<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME 02h25 W.Ball O.Teague, F.Allan, P.Macon<br />

PAN DISTRIBUTION LA VIE SELON ANN 01h28 J.Arnow J.Arnow, S.Cohen, B.Tafti<br />

DIAPHANA FILMS LE DEUXIÈME ACTE 01h20 Q.Dupieux L.Seydoux, L.Garrel, V.Lindon<br />

SAJE DISTRIBUTION LE PRÊTRE DU ROSAIRE 01h11 J.Cipiti<br />

BAC FILMS L'ESPRIT COUBERTIN 01h18 J.Sein B.Voisin, E.Bercot, R.Pawawi<br />

PATHÉ LIVE MADAME BUTTERFLY (METROPOLITAN OPERA) 03h15 A.Minghella A.Grigorian, E.Deshong, J.Tetelman<br />

SURVIVANCE MON PIRE ENNEMI 01h22 M.Tamadon<br />

PARADIS FILMS NEUILLY-POISSY 01h33 G.Boutboul M.Boublil, M.Bernier, C.Tagbo<br />

LES ACACIAS RÉTROSPECTIVE DELPHINE SEYRIG Liliane de Kermadec / Guy Gilles<br />

TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE "LUIGI COMENCINI : ITALIE, HUMOUR ET FANTAISIE" Luigi Comencini<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT SHINDA SHINDA NO PAPA 02h15 A.Chhabra R.Boli, J.Bhalla, H.Khan<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT STAR 02h30 Elan A.Pohankar, Kavin, Lal<br />

KMBO SUPER LION 01h17 R.Sivertsen et J.Julien H.Huuse, T.Monrad Vistven, J.Kjærnes<br />

OPTIMALE DISTRIBUTION TOUTES LES COULEURS DU MONDE 01h32 B.Apalowo T.Tedela, R.David, M.Orhiere<br />

TANDEM UN HOMME EN FUITE 01h46 B.Debraux B.Bouillon, L.Drucker, P.Lottin<br />

KAPFILMS UN JOUR FILLE 01h33 J.Monod M.Toscan, I.Bry, T.Scimeca<br />

ALBA FILMS WAKE UP 01h21 A.Whissell et F.Simard B.Opoku-Arthur, J.Moré, C.Stoiber<br />

S20<br />

15 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DU VIADUC A LA LÉGÈRE 01h08 B.Latouche B.Latouche, L.Messager, J.Marquet<br />

CGR EVENTS BLISS ACCES LIVE : TITOFF, SHOWBIZ 01h30 Titoff<br />

FRANCE TÉLÉVISION DISTRIBUTION FRANCE, LE FABULEUX VOYAGE 01h27 M.Pitiot P.Torreton<br />

KMBO LA MORSURE 01h27 R.de Saint-Blanquat L.Dahan-Lamort, L.Grasmug, F.Blin<br />

SURVIVANCE LÀ OÙ DIEU N'EST PAS 01h52 M.Tamadon<br />

EUROZOOM LES 4 ÂMES DU COYOTE 01h43 Á.Gauder L.Cardinal, D.Kramer, D.Black<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT LES INTRUS 01h31 R.Harlin M.Petsch, F.Gutierrez, R.Shenton<br />

OUTPLAY FILMS LES TORTUES 01h23 D.Lambert O.Gourmet, D.Johns<br />

ZINC FILM LES TROIS FANTASTIQUES 01h35 M.Dichter D.Murgia, E.Bercot, R.Quenard<br />

AD VITAM MARCELLO MIO 02h01 C.Honoré C.Mastroianni, B.Biolay, C.Deneuve<br />

CAPRICCI FILMS RAPTURE 02h07 D.Sangma<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION REINES 01h23 Y.Benkiran N.Erradi, N.Benchara, R.Guaran<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ROQYA 01h37 S.Belktibia G.Farahani, A.Zariouhi, J.Ferrari<br />

SWASHBUCKLER FILMS THE PALACE 01h41 R.Polanski F.Ardant, J.Cleese, O.Masucci<br />

ESC FILMS WHEN EVIL LURKS 01h39 D.Rugna E.Rodríguez, D.Salomón, S.Sabater<br />

S21<br />

22 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

DESTINY FILMS CHIEN BLANC 01h36 A.Barbeau-Lavalette D.Ménochet, K.Rohl, K.Collins<br />

DAISY DAY FILMS COLOCS DE CHOC 01h27 E.Lélu O.Gourmet, H.Vincent, F.Harduin<br />

FRA CINÉMA DON QUICHOTTE (OPÉRA DE PARIS) - OPÉRA 02h35 D.Michieletto G.Arquez, C.Van Horn, É.Dupuis<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE FOUDRE 01h32 C.Jaquier L.Grasmug, M.Melchior, F.Revaclier<br />

WARNER BROS. FRANCE FURIOSA: UNE SAGA MAD MAX 02h28 G.Miller A.Taylor-Joy, C.Hemsworth, A.Browne<br />

PANAME DISTRIBUTION HEROICO 01h28 D.Zonana S.Sandoval Carbajal, M.Del Carmen, F.Cuautle<br />

CARLOTTA FILMS LA VENGEANCE DU DRAGON NOIR 01h25 J.Kuo P.Ling-Feng Shang-Kuan, P.Tien, M.Yang<br />

SPLENDOR FILMS<br />

LES AVENTURES DE ZAK ET CRYSTA DANS LA FORÊT TROPICALE DE<br />

FERNGULLY<br />

01h16 B.Kroyer R.Williams, S.Mathis, C.Slater<br />

PARK CIRCUS FRANCE LES MOISSONS DU CIEL 01h34 T.Malick R.Gere, B.Adams, S.Shepard<br />

ALBA FILMS MYSTÈRE SUR LA COLLINE AUX GÂTEAUX 01h10 W.Ashurst<br />

GASTIBELTZA FILMAK NEGU HURBILAK 01h32 M.Ibarguren et E.Albite J.Laspiur<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE RASCAL DOES NOT DREAM (DOUBLE FEATURE) 02h45 S.Masui K.Ishikawa, A.Seto, Y.Kubo<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS UCHRONIETZSCHE PARABOLIQUE 01h15<br />

S22<br />

29 MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

ELKIN COMMUNICATION 39-45 ELLES N’ONT RIEN OUBLIÉ 01h31 R.Aguesse et G.Aguesse B.Allemane, F.Hébrard<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR ABIGAIL 01h49 M.Bettinelli-Olpin et T.Gillett M.Barrera, D.Stevens, A.Weir<br />

EUROZOOM ADAM CHANGE LENTEMENT 01h36 J.Vaudreuil<br />

DUBLIN FILMS ANHELL69 01h15 T.Montoya A.Hincapié, C.Machado, A.Mendigana<br />

REAFICTA FILMS ASSEMBLAGE 01h32 S.Mamdi L.Stratte-McClure, J.Romano, C.Cuevas<br />

NEW STORY FAINÉANT·ES K.Dridi<br />

ART HOUSE GREENHOUSE 01h40 S.Lee S.Kim, J.Yang, S.Ahn<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LA BELLE DE GAZA 01h16 Y.Zauberman<br />

LES ACACIAS LARMES DE JOIE 01h46 M.Monicelli A.Magnani, Totò, B.Gazzara<br />

POTEMKINE FILMS L'ASCENSION 02h08 L.Shepitko B.Plotnikov, V.Gostyukhin, A.Solonitsyn<br />

OPÉRETT L'ENNEMI PUBLIC N°0 01h25 A.Gérard L.Torteroglio, M.Lafaurie, D.Evenou<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MEMORY 01h40 M.Franco J.Chastain, P.Sarsgaard, M.Wever<br />

AD VITAM SALEM 01h43 J.Marlin D.Abdourahim, O.Moindjie, W.El Gharbaoui<br />

UFO DISTRIBUTION UNE AUTRE VIE QUE LA MIENNE 02h04 M.Szumowska et M.Englert M.Hajewska, J.Kulig, J.Braciak<br />

28 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


S23<br />

5 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES ALCHIMISTES DISSIDENTE 01h29 P.Chevigny A.Castellanos, M.Grondin, N.Coronado<br />

TANDEM EN ATTENDANT LA NUIT 01h44 C.Rouzet M.Legoût Hammond, C.Brunnquell, É.Bouchez<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION L’AFFAIRE VINČA CURIE 02h00 D.Bjelogrlic D.Bjelogrlic, P.Manojlovic, A.Manenti<br />

WAYNA PITCH LA GARDAV 01h27 T.Lemoine et D.Lemoine T.Lemoine, G.Tavares, P.Lottin<br />

UGC DISTRIBUTION LA PETITE VADROUILLE 01h36 B.Podalydès D.Auteuil, S.Kiberlain, D.Podalydès<br />

CARLOTTA FILMS L'ARMÉE DES OMBRES 02h23 J.Melville L.Ventura, S.Signoret, P.Crauchet<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS L’ELEFANTE NELLA STANZA 01h20 K.Singh F.Canonaco, L.Scintu, W.Iorno<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL OPERA : ANDREA CHENIER 03h15 J.Kaufmann, S.Radvanovsky, C.Alvarez<br />

TAMASA DISTRIBUTION L'HOMME QUI VOULAIT SAVOIR 01h47 G.Sluizer G.Bervoets, J.ter Steege, B.Donnadieu<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION MON PARFAIT INCONNU 01h47 J.Pyykkö C.Godø Krohn, R.Vladimirov, M.Moustache Thuv<br />

JOUR2FÊTE ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE 01h38 P.Preciado<br />

DULAC DISTRIBUTION RENDEZ-VOUS AVEC POL POT 01h30 R.Panh I.Jacob, G.Colin, C.Gueï<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE TUNNEL TO SUMMER 01h24 T.Taguchi O.Suzuka, M.Iitoyo, S.Kobayashi<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE UNTITLED BAD BOYS SEQUEL 01h55 A.El Arbi et B.Fallah M.Lawrence, W.Smith, V.Hudgens<br />

S24<br />

<strong>12</strong> JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DU LOSANGE C'EST PAS MOI 00h40 L.Carax D.Lavant, E.Yuspina, L.Juodkaite<br />

CARLOTTA FILMS CRÉPUSCULE 01h45 G.Fehér P.Haumann, J.Derzsi, J.Pogany<br />

JHR FILMS EXCURSION U.Gunjak<br />

NOUR FILMS GLORIA! 01h46 M.Vicario G.Bellugi, C.Gamba, V.Lucchesi<br />

SONY PICTURES ENTERTAINMENT FRANCE HAIKYU!! THE MOVIE: DECISIVE BATTLE AT THE GARBAGE DUMP 01h25 S.Mitsunaka A.Murase, K.Ishikawa, K.Blanc<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION JULIETTE AU PRINTEMPS B.Lenoir I.Higelin, S.Guillemin, J.Darroussin<br />

WARNER BROS. FRANCE LES GUETTEURS I.Shyamalan D.Fanning, G.Campbell, O.Finnegan<br />

TS PRODUCTIONS LES PASSEURS 01h18 J.Deschamps (II)<br />

DEAN MEDIAS LES PREMIERS JOURS 01h24 S.Breton<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT LOVE LIES BLEEDING 01h44 R.Glass K.Stewart, K.O'Brian, A.Baryshnikov<br />

STUDIOCANAL PARADIS PARIS M.Satrapi M.Bellucci, A.Dussollier, R.Zem<br />

MK2.ALT TEHACHAPI 01h32 JR<br />

THE DARK VAS-TU RENONCER ? 01h<strong>12</strong> P.Bodet B.Esdraffo, P.Léon, S.Bozon<br />

S25<br />

19 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

BAC FILMS CALIGULA - THE ULTIMATE CUT 02h56 M.McDowell, H.Mirren, P.O'Toole<br />

EUROZOOM DÉTECTIVE CONAN: L'ÉTOILE À 1 MILLION DE DOLLARS 01h50 C.Nagaoka M.Takayama, R.Koyama, W.Yamazaki<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION ELLE & LUI & LE RESTE DU MONDE E.Belohradsky V.Belmondo, G.Bellugi, C.Ben Larbi<br />

LES FILMS DU CAMELIA EL VAMPIRO NEGRO 01h20 R.Barreto O.Zubarry, R.Escalada, G.Rivière<br />

PATHÉ LIVE GHOST : RITE HERE RITE NOW 02h25 A.Ross Perry et T.Forge M.Facey, A.Ursillo<br />

AD VITAM HORS DU TEMPS 01h45 O.Assayas V.Macaigne, M.Lescot, N.Hamzawi<br />

LES FILMS DU CAMELIA LA BESTIA DEBE MORIR 01h35 R.Barreto N.Ibáñez Menta, G.Battaglia, M.de la Vega<br />

GEBEKA FILMS L'ENFANT QUI VOULAIT ÊTRE UN OURS 01h18 J.Hastrup J.Helvang, M.Vilstrup, O.Brandenburg<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LET'S GET LOST 02h00 B.Weber C.Baker, W.Claxton, Flea<br />

LES FILMS DU CAMELIA LOS TALLOS AMARGOS 01h30 F.Ayala J.Sandoval, V.Lambrinos, A.Linvel<br />

HAUT ET COURT MARIA J.Palud A.Vartolomei, Y.Attal, M.Dillon<br />

PATHÉ LIVE MICHEL SARDOU - LE CONCERT AU CINÉMA 02h00 J.Block<br />

KAPFILMS MON MILIEU 02h00 M.Chiarini M.Chiarini, N.Morazzani, S.Nouchi<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS NATURA 01h10 M.Perret M.Muse, S.Requet-Barville, C.Zastera<br />

CARLOTTA FILMS NOMAD 01h36 P.Tam C.Yip, L.Cheung, P.Ha<br />

<strong>12</strong>0 PRODS NOUVEAU MONDE 01h15 V.Cappello R.Rahimi, S.Funtek, M.Rahimi<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE SINJAR, NAISSANCE DES FANTÔMES 01h43 A.Liebert G.Farahani<br />

JOUR2FÊTE SIX PIEDS SUR TERRE K.Bensalah H.Meziani, K.Affak, S.Arsane<br />

KMBO SURVIVRE 01h30 F.Jardin E.Dequenne, A.Pietschmann, L.Ebel<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR THE BIKERIDERS 01h56 J.Nichols J.Comer, A.Butler, T.Hardy<br />

EPICENTRE FILMS THE SUMMER WITH CARMEN 01h46 Z.Mavroeidis Y.Tsiantoulas, A.Labropoulos, R.Vasilakopoulou<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE VICE-VERSA 2 K.Mann K.Tallman, A.Poehler, P.Smith<br />

S26<br />

26 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

NORTE DISTRIBUTION CAMPING DU LAC 01h10 E.Saintagnan E.Saintagnan, A.Turluc'h, J.Ugeux<br />

ARIZONA DISTRIBUTION IN WATER 01h01 H.Sang-Soo S.Seokho, H.Seong Guk, S.Kim<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION JOAN BAEZ I AM A NOISE 01h53 M.Navasky et K.O'Connor J.Baez, B.Clinton, H.Clinton<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE KINDS OF KINDNESS Y.Lanthimos E.Stone, J.Plemons, W.Dafoe<br />

GAUMONT DISTRIBUTION LA FAMILLE HENNEDRICKS L.Arné L.Arné, D.Boon, F.Redouloux<br />

PATHÉ LE COMTE DE MONTE-CRISTO 02h53 A.De La Patellière et M.Delaporte P.Niney, B.Bouillon, A.Demoustier<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LE MOINE ET LE FUSIL 01h47 P.Choyning Dorji T.Wangchuk, D.Lhamo, P.Sherpa<br />

DULAC DISTRIBUTION L’ENFANT QUI MESURAIT LE MONDE T.Candilis B.Campan, R.Brottier, M.Apostolakea<br />

OUTPLAY FILMS LEÓN 01h20 A.Nachón et P.Curotto C.Crespo, A.Saldicco, S.Pampin<br />

BAC FILMS LES PISTOLETS EN PLASTIQUE J.Meurisse D.Baril, C.Laemmel, L.Stocker<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE SANS UN BRUIT: JOUR 1 M.Sarnoski L.Nyong'o, J.Quinn (VII), A.Wolff<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

29


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

En salles ce 14 <strong>mai</strong> en même<br />

temps qu’en ouverture<br />

du Festival de Cannes, Le<br />

Deuxième Acte (Diaphana)<br />

est le quatrième Dupieux<br />

en trois ans… Retour sur<br />

une filmo prolifiquement<br />

absurde.<br />

TITRE DAAAAAALI ! YANNICK FUMER FAIT TOUSSER<br />

INCROYABLE<br />

MAIS VRAI<br />

MANDIBULES<br />

Date de sortie 07/02/<strong>2024</strong> 02/08/2023 30/11/2022 15/06/2022 19/05/2021<br />

Distributeur DIAPHANA DIAPHANA GAUMONT DIAPHANA MEMENTO<br />

Cumul des entrées 482 718 463 851 178 557 317 394 235 824<br />

1 er jour 24 018 22 839 13 089 20 104 22 140<br />

1 er week-end 148 586 101 483 71 490 107 005 95 242<br />

Copies 335 301 345 377 382<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

444 337 207 377 249<br />

2,3 3,01 3,14 3,01 3,15<br />

x9,8 x17,6 x11,4 x<strong>12</strong>,6 x10,7<br />

Note Spectateur AlloCiné 3,4 3,8 2,6 3 3<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 01/05/<strong>2024</strong> UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105<br />

2 28/02/<strong>2024</strong> DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032333 16 080 64<br />

3 14/02/<strong>2024</strong> BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62<br />

4 07/02/<strong>2024</strong> COCORICO SND 608 488 253 9 791 50<br />

5 13/03/<strong>2024</strong> IL RESTE ENCORE DEMAIN UNIVERSAL 172 117 936 2 608 45<br />

6 31/01/<strong>2024</strong> LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 260 180 436 4 009 45<br />

7 21/02/<strong>2024</strong> UNE VIE SND 469 344 827 7 957 43<br />

8 21/02/<strong>2024</strong> BYE BYE TIBÉRIADE JHR 51 13 572 330 41<br />

9 27/03/<strong>2024</strong> KUNG FU PANDA 4 UNIVERSAL 696 554 856 14 078 39<br />

10 06/03/<strong>2024</strong> LA SALLE DES PROFS TANDEM 156 73 150 2 037 36<br />

11 06/03/<strong>2024</strong> RIVIÈRE DE NUIT CARLOTTA 1 887 25 35<br />

<strong>12</strong> 27/03/<strong>2024</strong> LOS DELINCUENTES JHR/ARIZONA 48 9 721 278 35<br />

13 27/03/<strong>2024</strong> LA FLAMME VERTE CARLOTTA 3 1 025 30 34<br />

14 24/04/<strong>2024</strong> BACK TO BLACK STUDIOCANAL 424 282 954 8 731 32<br />

15 17/01/<strong>2024</strong> PAUVRES CRÉATURES DISNEY 245 138 996 4 311 32<br />

16 24/01/<strong>2024</strong> LE DERNIER DES JUIFS AD VITAM 113 47 908 1 539 31<br />

17 14/02/<strong>2024</strong> SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE DISNEY 109 54 819 1 764 31<br />

18 14/02/<strong>2024</strong> MAISON DE RETRAITE 2 APOLLO 635 304 735 10 161 30<br />

19 01/05/<strong>2024</strong> LE TABLEAU VOLÉ PYRAMIDE 248 104 583 3 540 30<br />

20 03/04/<strong>2024</strong> GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE WARNER 639 347 114 11 798 29<br />

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />

30 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


Les participants au<br />

remercient les partenaires pour leur accueil et<br />

disponibilité lors de ce voyage.<br />

sur la route du<br />

<strong>Boxoffice</strong> Tour<br />

THE<br />

« <strong>Boxoffice</strong> Tour » est un voyage d’étude organisé par The <strong>Boxoffice</strong> Company dans le cadre du congrès CinemaCon qui s’est tenu du 8 au 11 avril <strong>2024</strong> à Las Vegas.<br />

Cette offre commerciale proposée à 40 exploitants français incluait des visites et rencontres avec de nombreux professionnels locaux de la distribution et de l’exploitation.<br />

COMPANY<br />

W EBEDIA GROUP


CINEMACON<br />

À l’occasion du CinemaCon <strong>2024</strong>, The <strong>Boxoffice</strong> Company a<br />

organisé un voyage d'étude pour une délégation de 50<br />

exploitants français. De Los Angeles à Las Vegas, les participants<br />

ont parcouru un itinéraire riche en rencontres et échanges,<br />

permettant d'explorer les enjeux du<br />

secteur cinématographique.<br />

À l'issue de ces visites, <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> dresse un bilan des<br />

principaux enseignements tirés de ces réunions, offrant<br />

ainsi un éclairage sur l'état du marché américain et les<br />

grandes tendances de l'industrie, dans un contexte de<br />

transition complexe.<br />

Tony Chambers, Head of global theatrical distribution de<br />

Disney au mythique cinema El capitan, Hollywood boulevard.<br />

Au cours des discussions avec les dirigeants internationaux<br />

des studios tels que Paramount, Universal, Disney et<br />

Warner, les participants ont été frappés par la perspective<br />

de line-ups riches et variés. Une prise de conscience<br />

semble émerger à Hollywood, suite aux grands succès et<br />

aux surprises notables du box-office ces derniers mois.<br />

Les franchises, sequels et prequels ne sont plus considérés<br />

comme des recettes "magiques", alors que la notion de<br />

"fatigue" est régulièrement évoquée par les observateurs.<br />

Le phénomène Barbenheimer illustre clairement la réaction<br />

positive du public face à du contenu original<br />

de qualité.<br />

Xavier Albert, Managing Director France et Italie, Niels<br />

Swinkels, EVP & Managing Director, Veronika Kwan<br />

Vandenberg, International Distribution President, Julien Noble<br />

International Marketing President d'Universal Pictures.<br />

©Marion Delique<br />

©Julien Marcel<br />

Cette attention à la diversité se reflète non seulement<br />

dans les line-ups des studios, <strong>mai</strong>s également dans leurs<br />

présentations et discours. L'objectif demeure de créer de<br />

véritables phénomènes de la pop culture, comme le fait<br />

Universal Studios avec Wicked (27/11/24). Le directeur<br />

marketing du studio, Julien Noble, a présenté de manière<br />

impressionnante les ambitieuses activations marketing<br />

visant à créer un véritable engouement autour du film.<br />

Dans le même registre, le film d'animation Lego Piece<br />

by Piece, retraçant la carrière de Pharrell Williams, vise<br />

également un public plus adulte.<br />

Helen Moss SVP International Distribution devant les studios<br />

Paramount Pictures<br />

La question du streaming et de la place des salles de<br />

cinéma a également été abordée lors des discussions avec<br />

ces géants de la distribution. Helen Moss, directrice de<br />

la distribution internationale chez Paramount, a souligné<br />

les arbitrages effectués par le studio sur certains films<br />

initialement destinés aux plateformes de streaming, <strong>mai</strong>s<br />

qui finissent par être projetés en salle en raison de leur<br />

succès. C'est le cas, par exemple, de Smile, dont le deuxième<br />

opus sortira dans les salles françaises le 16 octobre <strong>2024</strong>.<br />

Enfin, un message clé reçu lors de ces rencontres avec les<br />

dirigeants de studios, notamment lors d'une rencontre<br />

privée avec Charles Rivkin, président de la MPA, est la<br />

place unique et stratégique de la France dans l'industrie<br />

cinématographique mondiale. Avec ses spécificités et sa<br />

production locale, la France et ses exploitants ont été au<br />

centre de toutes les attentions.<br />

©Marion Delique<br />

Marilyn Iacovissi, directrice opérationnelle The <strong>Boxoffice</strong><br />

Company, Richard Patry, président de la FNCF, Charles Rivkin,<br />

président MPA, Julien Marcel, DG The <strong>Boxoffice</strong> Company et<br />

Anne-Laure Julienne-Camus, directrice générale de Pathé lors<br />

d'une discussion autour des enjeux du piratage aux États-Unis.<br />

Outre les studios, les participants au <strong>Boxoffice</strong> Tour ont<br />

également visité Dolby et Imax, permettant ainsi de<br />

découvrir les coulisses et les projets de ces acteurs clés<br />

dans l'amélioration de l'expérience cinématographique.<br />

La premiumisation des salles de cinéma, sujet de nombreuses<br />

discussions à Los Angeles et au CinemaCon, a été mise<br />

en avant.<br />

Jed Harmsen, head of cinema and group Entertainment et<br />

Michael Archer, VP WW Cinema & Sales & Partner management<br />

au sein du Old Vine Theater transformé en showroom Dolby.<br />

Chez Dolby, la grande nouveauté réside dans la mise à<br />

disposition prévue en 2025 de la combinaison Dolby<br />

Atmos + Dolby Vision pour les exploitants indépendants,<br />

et non plus uniquement pour les grands circuits partenaires<br />

de Dolby Cinema. Les trois principaux enjeux de ces<br />

technologies, selon Michael Archer, directeur des ventes<br />

mondiales de Dolby, sont l'excellence technologique, la<br />

disponibilité des contenus et des films en quantité suffisante,<br />

ainsi que les efforts marketing pour sensibiliser les<br />

consommateurs et accroître l'attrait des salles équipées.<br />

©Marion Delique ©Marion Delique<br />

32 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


John Schreiner, SVP Theatre Development EMEA, a reçu<br />

la délégation d'exploitants français pour une visite des<br />

laboratoires et salles projections d'Imax.<br />

Chez Imax, l'accent est mis sur l'écosystème global, depuis<br />

la production jusqu'à la projection sur grand écran, avec<br />

des démonstrations impressionnantes. Magie de la<br />

géographie californienne, c’est exactement en face du<br />

siège d’Imax que l’on trouve les locaux d’un autre géant<br />

de la technologie, Google, dans un bâtiment XXL hérité<br />

des projets aéronautiques d’Howard Hughes. Dans ce<br />

cadre fascinant, les représentants de l’exploitation française<br />

ont pu échanger avec un cadre de YouTube sur la place<br />

très privilégiée du cinéma et de la création dans la stratégie<br />

du champion mondial de la vidéo en ligne.<br />

©Julien Marcel<br />

Le fameux Goose Park, bureau de Youtube.<br />

L'expérience de The Sphere, un dôme géant inauguré<br />

récemment à l'occasion d'un concert de U2, a marqué<br />

de nombreux participants au CinemaCon. Situé près du<br />

Caesar's Palace où se tient la convention, ce dôme propose<br />

des projections sur le plus grand écran LED du monde,<br />

offrant une immersion unique <strong>mai</strong>s parfois intimidante<br />

pour certains.<br />

<strong>Pro</strong>jection dans la Sphere de Las Vegas de Postcard from Earth<br />

de Darren Aronofsky<br />

Le programme du <strong>Boxoffice</strong> Tour a également permis<br />

des rencontres avec des personnalités influentes, telles<br />

que Monique Esclavissat de Warner Bros, dont la carrière<br />

remarquable a été partagée de manière authentique. Son<br />

témoignage sur son expérience en tant que femme dans<br />

une industrie encore souvent dominée par les hommes<br />

a été particulièrement apprécié.<br />

©Marion Delique<br />

©Stephen Brouzet<br />

Monique Esclavissat, EVP International <strong>Pro</strong>ductions/<br />

Acquisitions & Latin America Distribution Warner Bros au<br />

Consulat de France<br />

Dancing in A-Yard de Manuela Dalle<br />

Enfin, les participants ont eu l'occasion d'assister à une<br />

projection-débat avec la réalisatrice Manuela Dalle,<br />

présentant son documentaire Dancing in A-Yard aux<br />

côtés du chorégraphe Dimitri Chamblas. Cette séance<br />

a permis des réflexions sur la réalité carcérale américaine,<br />

offrant une perspective différente sur le pays.<br />

Julien Marcel<br />

©Stéphane Goubault ©Stéphan Goubault<br />

Alexandre Hellmann reçoit the Award of Excellence of Cinema au CinemaCon pour le Grand Rex, entouré d'une grande délégation française !<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

33


ENTRETIEN PARTENAIRE<br />

BNP PARIBAS S’ENGAGE POUR FINANCER<br />

L’AVENIR DU CINÉMA<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

Emission à retrouver<br />

à partir du 16 <strong>mai</strong> sur notre<br />

chaîne YouTube<br />

Une histoire d’amour de plus d’un siècle ? Voilà un miracle comme on n’en voit<br />

que dans les films ! Pourtant, la confiance mutuelle instaurée entre l’industrie<br />

cinématographique et BNP Paribas ne semble pas prête de s’éteindre. Plus que<br />

ja<strong>mai</strong>s, la “banque du cinéma” s’implique pour construire l’avenir du 7 e art. À<br />

l’approche du Festival de Cannes, décryptage de ce soutien… financier, <strong>mai</strong>s<br />

pas seulement !<br />

Estelle Couty, responsable des partenariats cinéma chez<br />

BNP Paribas et Henri de Roquemaurel <strong>–</strong> Responsable des<br />

activités de financement dans le Cinéma<br />

Une histoire d’amour qui dure… comme<br />

dans les films !<br />

En 2017, l’industrie cinématographique et BNP Paribas<br />

fêtaient leurs noces d’eau après un siècle complet de<br />

confiance et d’entraide. La première concrétisation de<br />

cette relation, en 1917 ? Un partenariat entre la Banque<br />

Nationale de Crédit <strong>–</strong> future BNP Paribas <strong>–</strong> et la « Société<br />

Générale des Cinématographes Éclipse », auquel un prêt<br />

de 300.00 Francs fut attribué pour l’achat de projecteurs.<br />

De fil en aiguille, BNP Paribas a consolidé son statut de<br />

“banque du cinéma” en France, <strong>mai</strong>s aussi en Europe,<br />

notamment en Italie où elle a accompagné le grand<br />

tournant du cinéma italien dans les années 60.<br />

La raison de cet attachement particulier ? Estelle Couty,<br />

responsable des partenariats cinéma de BNP Paribas,<br />

la résume très simplement : “Nous sommes convaincus<br />

que c’est en salle de cinéma qu’on vit les émotions les plus<br />

fortes.” Car les quelques 70 experts de BNP Paribas qui<br />

travaillent au quotidien pour renforcer le lien entre la<br />

banque et l’industrie cinématographique sont avant<br />

tout de grands passionnés.<br />

Nous sommes<br />

convaincus que c’est<br />

en salle de cinéma<br />

qu’on vit les émotions<br />

les plus fortes<br />

ESTELLE COUTY, RESPONSABLE DES<br />

PARTENARIATS CINÉMA CHEZ BNP<br />

PARIBAS<br />

34 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


Forts de cette affection et de leur connaissance du<br />

secteur, les équipes de BNP Paribas proposent à leurs<br />

clients un accompagnement adapté d’ordre financier,<br />

<strong>mai</strong>s pas uniquement.<br />

Construire ensemble l’avenir du cinéma<br />

En sa qualité de banque commerciale, BNP Paribas<br />

propose avant tout un accompagnement financier à ses<br />

clients de l’industrie cinématographique et à toutes les<br />

strates d’acteurs qui la composent. Engagée auprès de<br />

60 % des exploitants, BNP Paribas s’adapte aux priorités<br />

de ses clients, la principale étant la modernisation des<br />

salles. Celle-ci dépend majoritairement du renouvellement<br />

du parc d’équipements actuels dans un double objectif,<br />

à la fois de premiumisation et de responsabilité écologique.<br />

de lutter contre la précarité culturelle et de rassembler<br />

autour d’une passion commune : le cinéma. Et bien sûr,<br />

pas d’avenir du cinéma sans inclusion des nouvelles<br />

générations ! Partenaire du César des lycéens, BNP Paribas<br />

encourage les plus jeunes à développer leur culture<br />

cinématographique et leur esprit critique en leur proposant<br />

d’assister à une projection pour découvrir ou<br />

redécouvrir le film lauréat.<br />

BNP Paribas a à cœur de s’affranchir des typologies de<br />

cinéma pour soutenir une variété de films aussi grande<br />

que possible. Qu’il s’agisse de cinéma de divertissement<br />

ou d’auteur, la banque s’attache à soutenir des projets<br />

véhiculant des valeurs hu<strong>mai</strong>nes et sociétales qu’elle<br />

partage. En ce moment, Un Petit Truc en plus, comédie<br />

Nos 70 experts sont des financiers passionnés qui<br />

veulent construire le Cinéma de de<strong>mai</strong>n avec des<br />

convictions fortes : il sera plus vert, plus féminin, et<br />

restera le centre d’une créativité inépuisable<br />

HENRI DE ROQUEMAUREL <strong>–</strong> RESPONSABLE DES ACTIVITÉS DE FINANCEMENT DANS LE CINÉMA<br />

Depuis la réouverture des salles en ère postpandémie,<br />

une enveloppe de crédit de 400 millions d’euros a été<br />

allouée aux exploitants pour financer l’achat de modèles<br />

de projecteurs de dernière génération. Ceux-ci, reposant<br />

sur une technologie de projection au laser, permettent à<br />

la fois de garantir un niveau de définition et de qualité<br />

de visionnage inégalée pour les spectateurs. Cela participe<br />

à la magie de l’expérience du film en salle.<br />

Le financement du renouvellement du parc de projecteurs<br />

des exploitants permet également de répondre<br />

aux enjeux environnementaux. En effet, BNP Paribas<br />

accompagne les exploitants dans leurs démarches de<br />

responsabilisation environnementale, et dispose d’une<br />

offre complète. Celle-ci permet, outre des économies<br />

de consommation énergétique induites (près de 50 %<br />

de la consommation électrique), de garantir, notamment<br />

via la filiale 3 Step IT de BNP Paribas, un recyclage<br />

responsable des anciens matériels.<br />

Pour autant, l’aide apportée par BNP Paribas aux acteurs<br />

de l’industrie cinématographique ne se résume pas à une<br />

action financière. En effet, la “banque du cinéma”<br />

s’engage aussi à soutenir la promotion des sorties des<br />

films en salle auprès d’un large public. En multipliant<br />

les initiatives, telles que la création d’une communauté<br />

We Love Cinema comptant plus de 750 000 abonnés<br />

sur les réseaux sociaux ou l’organisation d’avant-premières<br />

sur tout le territoire, BNP Paribas contribue à l’accès à<br />

la culture pour tous : clients, collaborateurs, fans de<br />

cinéma, jeunes et bénévoles issus d’associations partenaires<br />

comme le Samu social ou Les Apprentis d’Auteuil. Les<br />

avant-premières organisées dans toute la France par BNP<br />

Paribas pour les films dont elle est partenaire permettent<br />

réalisée par Artus et chaudement recommandée par Estelle<br />

Couty pour son humour, sa sensibilité et sa portée<br />

sociale inégalée.<br />

Forte de sa passion pour le 7 e art et d’un siècle de confiance,<br />

BNP Paribas accompagne tous les acteurs de l’industrie<br />

du cinéma pour bâtir ensemble un avenir cinématographique<br />

responsable et durable, basé sur sa modernisation,<br />

sa responsabilisation environnementale et son ouverture<br />

à tous les publics.<br />

Une implication plus forte que ja<strong>mai</strong>s à<br />

l’approche du Festival de Cannes<br />

À l’approche de la 77 e édition du Festival de Cannes,<br />

l’implication de BNP Paribas aux côtés de ses clients se<br />

fait plus forte que ja<strong>mai</strong>s. Car si la banque soutient plus<br />

de 40 festivals dans le monde, Cannes reste l’un des plus<br />

grands temps forts du calendrier cinématographique.<br />

Partenaires de la Quinzaine des Cinéastes et de la Se<strong>mai</strong>ne<br />

de la Critique, les équipes de BNP Paribas vont ainsi<br />

convier plus de 400 personnes à découvrir la très belle<br />

programmation de ces deux festivals. Plus de 22 films<br />

financés par BNP Paribas sont en sélection cette année !<br />

Après le succès Anatomie d’une chute, récompensé de<br />

la prestigieuse Palme d’Or l’an dernier, l’un des films<br />

soutenus par BNP Paribas parviendra-t-il cette année<br />

encore à réitérer l’exploit ? Réponse lors de la cérémonie<br />

de clôture, le 25 <strong>mai</strong> prochain !<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

35


TECHNIQUE<br />

LA CST & LE FESTIVAL DE CANNES<br />

40 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

Invités de l’Émission<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 10 <strong>mai</strong>,<br />

Angelo Cosimano et<br />

Baptiste Heynemann,<br />

respectivement président et<br />

délégué général de la<br />

Commission supérieure<br />

technique de l’image et du<br />

son (CST), sont revenus sur<br />

les quatre décennies de<br />

collaboration avec le<br />

Festival et les événements<br />

qu’elle y tiendra à l'occasion<br />

de ses 80 ans.<br />

Baptiste Heynemann (gauche) et Angelo Cosimano (droite), président et délégué général de la CST<br />

Voilà 80 ans que la CST accompagne tous les professionnels<br />

de la filière sur le plan technique, de la création<br />

à la diffusion, à travers ses huit départements. Du côté<br />

des salles de cinéma, on connaît le travail de l’association,<br />

qui veille au respect des films, de leurs créateurs et<br />

évidemment… de leurs spectateurs. Au-delà du partage<br />

de bonnes pratiques tout au long de l’année, la CST<br />

supervise aussi, depuis 40 ans, les projections du Festival<br />

de Cannes. « Nous sommes, en quelque sorte, le référent<br />

technique, puisque nous assurons qu'il n'y ait pas le moindre<br />

défaut sur aucune des projections cannoises, expose le<br />

président de la CST, Angelo Cosimano. Le Festival de<br />

Cannes, c'est un complexe d'environ 45 salles, pour environ<br />

2 000 projections pendant <strong>12</strong> jours. »<br />

« Le meilleur résultat possible »<br />

De la Sélection officielle à la Se<strong>mai</strong>ne de la Critique, en<br />

passant par l’incontournable Marché du Film, la<br />

Commission est donc mobilisée sur l’ensemble des salles,<br />

dès l’installation du matériel, qui s’étend sur huit jours<br />

en amont du Festival, puis sur la coordination des<br />

projections et des équipes qui y sont affiliées. « Nous<br />

commençons dès le mois de septembre, étant donné qu’on<br />

gère le choix des projectionnistes durant l’année », précise<br />

Angelo Cosimano. Le travail requiert une attention<br />

particulière et une présence de contrôle continue, car « la<br />

projection numérique n'est pas un processus figé dans le<br />

temps ; tous les matériels évoluent les uns par rapport aux<br />

autres », détaille Baptiste Heynemann, délégué général<br />

de la CST. Entre la vérification de la compatibilité des<br />

logiciels, qui « se renouvellent tout le temps », et le développement<br />

des briques de synchronisation entre les DCP<br />

et les KDM, la Commission est également chargée<br />

d’assurer la sécurité pour contrer tous types de<br />

Emission à voir ou revoir<br />

sur notre chaîne YouTube<br />

cybermenaces, et ce, depuis 15 ans. Le point d’orgue est<br />

atteint lors des répétitions nocturnes pour les films projetés<br />

dans le Grand auditorium Lumière, qui se tiennent en<br />

présence des cinéastes et de leurs équipes : « Cette démarche<br />

de qualité, mise en place tout au long de l’année, doit nous<br />

assurer du meilleur résultat possible lorsque le projecteur<br />

s’allume, énonce le délégué général. Il faut que la combinaison<br />

de matériels fonctionnent avec les bons débits et les<br />

bonnes quantités de son et lumière ».<br />

Si la période de la transition numérique <strong>–</strong> entre 2008 et<br />

20<strong>12</strong> <strong>–</strong> avait vu émerger « des fichiers fantaisistes » du<br />

monde entier, la plupart des pays ont désor<strong>mai</strong>s des<br />

laboratoires avec l'expérience nécessaire… quand bien<br />

même « le marché du film travaille avec des pays qui ont<br />

des cinématographies encore fragiles et qui n'opèrent pas<br />

forcément les mises à jour ».<br />

Partager et valoriser, les maîtres-mots<br />

Outre les projections, la CST tire profit du Festival de<br />

Cannes pour déployer plusieurs rendez-vous destinés à<br />

36 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


partager le savoir-faire des techniciens et les mutations<br />

que traverse la filière dans son ensemble (voir ci-contre).<br />

Depuis son pavillon au Village International Pantiero,<br />

la CST tiendra ainsi sa troisième saison de “CanneS<br />

Technique”, où « des partenaires de l’association viendront<br />

présenter des innovations, aussi bien des privés que des<br />

institutions comme Audiens ou de l’Afdas, qui évoqueront<br />

l'intelligence artificielle et ses impacts sur les métiers ».<br />

Comme à l’accoutumée, des temps de convivialité<br />

viendront ponctuer ces journées, alors qu’une nouveauté<br />

s'immisce dans le programme : « Nous tiendrons et<br />

diffuserons, tous les soirs à 19h, une petite émission pour<br />

parler, d’une part du parcours des techniciens qui travaillent<br />

sur les films sélectionnés et leur contribution à l’œuvre, et<br />

de l’autre évoquer les grands sujets de la profession », détaille<br />

Baptiste Heynemann. L'occasion alors de revenir sur<br />

les enjeux en matière d’écologie, de parité ou encore<br />

d’accessibilité (voir <strong>Boxoffice</strong> n° 466 du 10 avril <strong>2024</strong>)<br />

qui guident les événements et cycles de formation mis<br />

en place par la CST.<br />

Le Festival est également le moment privilégié pour<br />

valoriser le travail des techniciens mobilisés sur des<br />

longs métrages. En 1951, la Commission crée le « Grand<br />

Prix Technique », qui deviendra le « Prix Vulcain de<br />

l’Artiste Technicien » à l’orée des années 2000, avant<br />

de prendre son nom définitif : le prix CST de l’artiste<br />

technicien. « Au départ, il était remis à un réalisateur<br />

dans le but de distinguer une réussite technique de l'ordre<br />

de la création, <strong>mai</strong>s on s’est aperçu qu’il fallait davantage<br />

récompenser des techniciens et des chefs de poste pour leur<br />

exploit », narre Angelo Cosimano. En 2021, un nouveau<br />

prix s’est ajouté au palmarès de l’association : « Le prix<br />

de la jeune technicienne de cinéma », qui honore une<br />

jeune femme cheffe de poste dans un film français<br />

présenté à Cannes. « Nous avons proposé à Thierry Frémaux<br />

de créer un prix, qui a été imaginé par la vice-présidente<br />

de la CST, Claudine Nougaret, dont l’objectif est qu’il<br />

disparaisse le jour où on atteindra la parité. On récompense<br />

donc une jeune chef de poste dans un métiers de l’industrie<br />

où il n'y a pas d’égalité homme-femme. » Enfin, l’historique<br />

Prix Jean Vivié, en hommage à l’ingénieur du XX e siècle,<br />

récompense pour sa part les meilleurs projectionnistes<br />

du Festival et du Marché.<br />

Une fois le Festival terminé, la CST poursuivra ses travaux<br />

sur un sujet d’envergure, à savoir la conservation des<br />

œuvres. « À l’époque de la pellicule, il y avait un support<br />

physique que l’on pouvait conserver dans un endroit et le<br />

retrouver 50 ans plus tard. Il est plus compliqué aujourd’hui<br />

de se projeter dans un monde numérique, dont on ne sait<br />

pas de quoi il sera fait », constate le président de la CST.<br />

Si l’obligation d’un dépôt légal est de mise pour la littérature<br />

française, les objets audiovisuels sont uniquement<br />

soumis à une obligation de consultation : « Il faut plus<br />

qu’une simple copie, <strong>mai</strong>s une restitution de la qualité<br />

originale », complète Angelo Cosimano. La Commission<br />

tente ainsi d'apporter une contribution à ces considérations,<br />

notamment en participant à un groupement<br />

international qui vise à créer une norme européenne de<br />

conservation pérenne, le “Cinéma Preservation Package”<br />

(CPP). « La norme a été publiée l'année dernière, et nous<br />

travaillons actuellement sur la façon dont elle peut être<br />

concrètement mise en œuvre dans les laboratoires », confie<br />

Baptiste Heynemann. Une présentation de l'outil de<br />

vérification logicielle développé dans le cadre du projet<br />

et un retour d'expérience de la mise en œuvre du CPP<br />

sur des titres concrets seront organisés le 20 juin dans les<br />

locaux de la CST.<br />

David Weichert<br />

Les jurys des prix CST <strong>2024</strong><br />

Qui succédera à Johnnie Burn pour son travail de<br />

sound designer sur La Zone d’Intérêt ? L’historique<br />

Prix CST de l’Artiste-Technicien sera décerné<br />

cette année par le réalisateur et scénariste Jean<br />

Achache, la monteuse Ariane Boeglin Levent, la<br />

directrice des affaires culturelles de la ville de<br />

Cannes, Maud Boissac, l’expert en économie du<br />

cinéma Jean-Marie Dura, la directrice de la<br />

photographie Agnès Godard, et le chef opérateur<br />

son Yves-Marie Omnes. Le jury du Prix CST de la<br />

Jeune Technicienne de cinéma est pour sa part<br />

composé du réalisateur Gérard Krawczyk et de la<br />

monteuse son Nadine Muse. Ils seront chargés de<br />

trouver une successeure à Anne-Sophie Delseries,<br />

lauréate pour son travail de cheffe décoratrice sur<br />

le film Le Théorème de Marguerite. Le palmarès sera<br />

annoncé le 25 <strong>mai</strong>.<br />

Les rencontres de la CST à Cannes<br />

Rendez-vous sur le pavillon 213 du Village International Pantiero, du 15 au 22 <strong>mai</strong>.<br />

• CanneS Technique : les masterclass des experts et<br />

défricheurs du 7 ème art reviennent pour une troisième<br />

édition, du 15 au 22 <strong>mai</strong> de 10h à 11h, durant laquelle<br />

les partenaires de la CST partageront les enjeux de leurs<br />

métiers et/ou les nouvelles technologies qui les accompagnent.<br />

Rendez-vous donc le mercredi 15 <strong>mai</strong> avec<br />

Valérie Valéro, cheffe décoratrice ; jeudi 16 <strong>mai</strong> avec<br />

Victor Simonnet, directeur des opérations de Digital<br />

District ; vendredi 17 <strong>mai</strong> avec Jack Aubert, directeur<br />

général adjoint de l’Afdas ; samedi 18 <strong>mai</strong> avec Rémi<br />

Pillot, fondateur et PDG de Pess Energy ; dimanche 19<br />

<strong>mai</strong> avec Jean-Philippe Jacquemin, responsable du contenu<br />

HDR EMEA chez Barco ; lundi 20 <strong>mai</strong> avec Cyril Holtz,<br />

mixeur son à Poly Son ; mardi 21 <strong>mai</strong> avec Pascal Souclier,<br />

directeur général de l’IIFA ; et mercredi 22 <strong>mai</strong> avec<br />

Guillaume Rogations, directeur des actions sociales à<br />

Audiens. Ces rendez-vous seront diffusés en direct sur<br />

le site de la CST.<br />

• Le Club des Partenaires : la CST met à l’honneur<br />

des industries techniques membres, tandis que des<br />

partenaires viennent présenter leurs sociétés et leurs<br />

innovations. Ces événements ont lieu de <strong>12</strong>h à 14h, puis<br />

de 17h à 18h30, le jeudi 16 <strong>mai</strong> (Cinemeccanica, Christie<br />

et Ciné Digital), vendredi 17 <strong>mai</strong> (Ecoprod et Harkness),<br />

samedi 18 <strong>mai</strong> (Transpa), dimanche 19 <strong>mai</strong> (Barco),<br />

lundi 20 <strong>mai</strong> (arts et Les Toiles Vertes) et mardi 21 <strong>mai</strong><br />

(Fujifilm).<br />

• CanneS prime Time : la nouveauté de l’année est<br />

le lancement d’une émission en access prime time, sur<br />

la chaîne Youtube de l’association. Du 15 au 25 <strong>mai</strong>,<br />

Alexia De Mari et Mathieu Guetta, référent exploitation<br />

à la CST, accompagnés d’invités, reviendront sur l’actualité,<br />

décrypteront les films de la sélection officielle et<br />

présenteront les candidates et candidats aux différents<br />

prix de la CST (voir ci-contre).<br />

Enfin, la CST célébrera ses 80 ans le samedi 18 <strong>mai</strong>,<br />

dès 20h. Retrouvez le détail du programme et les liens<br />

d’inscription sur le site de l’association.<br />

©CST<br />

Le pavillon 213 du Village International Pantiero<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

37


INTERNATIONAL<br />

LE RÔLE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES<br />

CINÉMAS EN LUMIÈRE SUR LA CROISETTE<br />

L'Unic, Europa Cinemas et la Cicae vont présenter un rapport<br />

commun à Cannes, lors de la réunion d'Europa Cinemas du 19<br />

<strong>mai</strong>, pour mettre en avant, au-delà des films, la place des salles<br />

dans la société.<br />

©Cécile Vargoz<br />

Le hall du Pathé Vaise (Lyon)<br />

Le Elektriteater à Tartu, en Estonie, dont l’exploitant Andres Kauts a été élu meilleur entrepreneur<br />

de l’année par Europa Cinemas.<br />

La sortie cinéma est l'une des activités les plus populaires<br />

en Europe, qui rassemble les communautés, joue un rôle<br />

éducatif, tout en restant le pilier de l'industrie audiovisuelle<br />

et un acteur de l’économie en général. Et s’il est au cœur<br />

de notre vie culturelle depuis plus d’un siècle, le cinéma<br />

sait évoluer face à l'accélération des nouvelles technologies<br />

et des changements sociétaux. C’est ce que veulent<br />

réaffirmer les trois principales organisations internationales<br />

de salles <strong>–</strong> en majorité européennes <strong>–</strong>, à travers un rapport<br />

réalisé avec Omdia*, lors de la vitrine mondiale que<br />

représente le Festival de Cannes.<br />

En 2023, malgré les changements d’habitudes et l’inflation<br />

générale, les salles européennes ont enregistré près<br />

d'un milliard d’entrées, se rapprochant du pic de 1,36<br />

milliard atteint en 2019. Comme l’a montré le bilan de<br />

l’Unic (voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 28 février <strong>2024</strong>), chaque<br />

pays suit un chemin différent vers la reprise, selon la<br />

structure de son marché <strong>mai</strong>s aussi sa production locale.<br />

Pourtant, et sans ignorer les défis auxquels les cinémas<br />

sont confrontés, Omdia prévoit que tous les marchés se<br />

seront rétablis d'ici 2025/26. Et il n’est pas anodin de<br />

signifier aux gouvernements le poids économique des<br />

<strong>12</strong> 300 cinémas d’Europe, qui créent des emplois <strong>–</strong> près<br />

de 100 000 salariés rien qu'en France, en Allemagne, en<br />

Italie, en Espagne et au Royaume-Uni <strong>–</strong>, achètent des<br />

biens et des services et paient des impôts. Sans oublier<br />

que la sortie cinéma en entraîne d’autres, au bar, restaurant<br />

ou autre lieu culturel**.<br />

Le cinéma occupe aussi une place centrale dans l'économie<br />

des nouveaux médias, la salle restant la meilleure rampe<br />

de lancement pour les films, grands et petits. Ceux qui<br />

ont bénéficié d'une exclusivité en salle sont plus performants<br />

sur les fenêtres suivantes, et ceux étant sortis dans<br />

*Omdia, cabinet britannique spécialisé dans l'analyse des marchés de la technologie<br />

**Une étude réalisée en Belgique par Vertigo pour le compte de Cinedata en 2018-2019<br />

montre que 33,5 % des spectateurs ont combiné une sortie au cinéma avec une autre<br />

activité de loisirs.<br />

plus d'un territoire sont généralement disponibles sur<br />

davantage de plateformes de VOD, selon une étude<br />

récente de l'Observatoire européen de l'audiovisuel. Pour<br />

les ayant-droits, le grand écran est le principal créateur<br />

de valeur… et notamment parce que ses revenus et le<br />

nombre d’entrées sont transparents.<br />

Des lieux de rencontre et de culture qui<br />

évoluent<br />

Bien sûr, le 7 e art est un élément culturel essentiel. En<br />

Europe, 2022 a été une année record pour la production<br />

de films, qui reflètent à la fois les cultures nationales et<br />

ouvrent sur le monde. Le parc de salles, plus important<br />

que dans d’autres d'autres régions du monde, permet à<br />

cette diversité de trouver son public… et au public de<br />

se retrouver. Lieux de rencontre, les cinémas contribuent<br />

aussi à la vie démocratique en invitant au débat, qu'il<br />

s'agisse de questions globales ou locales, éduquent autant<br />

qu’ils divertissent, à tous les âges de la vie. Et ce d’autant<br />

plus qu’ils sont souvent, notamment en milieu rural, le<br />

seul lieu de culture accessible. Le succès du hors-film <strong>–</strong><br />

retransmission de concerts et spectacles <strong>–</strong> a montré que<br />

la programmation des cinémas évolue et peut aussi aider<br />

les gens à accéder à d'autres disciplines artistiques.<br />

Face à l’offre domestique qui progresse, les cinémas<br />

investissent en effet autant dans l’événementiel et les<br />

animations que dans les technologies. Les formats<br />

premium, pour valoriser le grand écran, <strong>mai</strong>s aussi la<br />

billetterie en ligne <strong>–</strong> avec l’utilisation des données qu’elle<br />

permet à des fins marketing ou de programmation <strong>–</strong>, ou<br />

les programmes de fidélisation contribuent à moderniser<br />

une expérience… que rien ne remplace.<br />

Pour une expérience… qui rend heureux !<br />

Car la multiplication des médias ne se substitue pas au<br />

grand écran, <strong>mai</strong>s le complète. Des études montrent<br />

que le spectateur moderne, notamment les jeunes<br />

consommateurs de jeux vidéo et de streaming, sont<br />

aussi, proportionnellement, ceux qui vont le plus au<br />

Des battements de cœur<br />

synchronisés<br />

L’organisation caritative britannique Medicinema, qui<br />

projette des films à l'hôpital, a mené une étude auprès<br />

des patients. Ceux qui ont vu des films se sentent<br />

moins anxieux, moins isolés et souffrent moins : 93 %<br />

ont ressenti une réduction du stress et de l'anxiété,<br />

tandis que 86 % ont déclaré que Medicinema avait<br />

soutenu leur santé mentale.<br />

Toujours au Royaume-Uni, des universitaires de l'UCL<br />

ont équipé des spectateurs de capteurs biométriques<br />

mesurant le rythme cardiaque, la température<br />

corporelle et l'activité électrodermale. Ils ont constaté<br />

qu'Aladdin suscitait des réactions émotionnelles<br />

beaucoup plus fortes lorsqu'il était regardé collectivement<br />

plutôt que seul, les battements de cœur se<br />

synchronisant avec la structure narrative du film.<br />

cinéma. Et pour les spectateurs en général, la salle reste<br />

l’endroit où l’on découvre un film pour la première<br />

fois, collectivement.<br />

Face aux nouveaux modes de diffusion, il est clair<br />

aujourd’hui que les cinémas ont besoin des films, <strong>mai</strong>s<br />

aussi que les films ont besoin des cinémas. Et s’il fallait<br />

encore convaincre du caractère unique de l'expérience<br />

salle, un rapport de la BBC a révélé que nous sommes<br />

33 % plus concentrés lorsque nous regardons un film sur<br />

grand écran que sur un petit… et que pleurer pendant<br />

un film produit de l'ocytocine, une hormone associée<br />

aux sentiments d'empathie et de compassion. Et si le<br />

cinéma, c’était tout simplement le bonheur ?<br />

Cécile Vargoz<br />

38 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


Des assemblées cannoises<br />

L’Assemblée générale ordinaire de la Confédération<br />

internationale des cinémas art et essai (Cicae) aura<br />

lieu à Cannes le mercredi 15 <strong>mai</strong>. La réunion des<br />

exploitants d’Europa Cinemas se tiendra le<br />

dimanche 19 <strong>mai</strong> de 15h00 à 17h00 et sera suivie<br />

d’un cocktail. Outre le rapport Omdia qui y sera<br />

présenté (voir ci-contre) et le bilan des salles du<br />

réseau, on reviendra sur des projets retenus dans le<br />

cadre de Collaborate to Innovate 2023. Europa<br />

Cinemas sera présent durant tout le festival au sein<br />

du Marché du Film sur le Pavillon Européen, auprès<br />

d’Europe Créative / Media.<br />

Kinepolis poursuit les investissements<br />

Dans son business update T1 <strong>2024</strong> où il fait état d’une baisse de 9,6 % de ses entrées<br />

par rapport au trimestre équivalent de 2023, le circuit belge affiche sa confiance en<br />

l’offre des films à venir comme en ses investissements dans le premium.<br />

Si Wonka, Dune : Deuxième partie, et Kung Fu Panda 4<br />

ont répondu aux attentes du groupe en tant que « piliers »<br />

du premier trimestre <strong>2024</strong>, « Dans les prochains mois, la<br />

programmation sera plus riche, et mieux répartie à partir<br />

de <strong>mai</strong> », estime le circuit, qui mise notamment sur les<br />

performances de Vice-Versa 2, Deadpool & Wolverine et<br />

Moi, moche et méchant 4, sans compter « quelques films<br />

phares à l’automne ».<br />

et Courtrai (Belgique). Par ailleurs, le circuit a ouvert<br />

deux nouvelles salles Laser Ultra <strong>–</strong> qui associe la qualité<br />

d’image du projecteur laser 4K de Barco au système audio<br />

immersif Dolby Atmos <strong>–</strong>, l’une à Thionville en France<br />

et l’autre au MJR Westland aux États-Unis. Au total, sur<br />

les trois premiers mois de l’année, l’investissement de<br />

Kinepolis dans les expériences cinématographiques<br />

premium a atteint un total de 6,2 millions d’euros.<br />

Et un jury d’exploitants<br />

pour le Label Europa<br />

Cinemas<br />

Comme chaque année depuis 2003, un jury<br />

d’exploitants du réseau Europa Cinemas<br />

distinguera un film présenté à la Quinzaine des<br />

Cinéastes. Pour cette édition, 7 films européens<br />

sont en compétition pour le Label. Les 4 membres<br />

du jury sont :<br />

« Alors qu’Hollywood travaille à la poursuite de la reprise<br />

de l’offre de films, nous continuons d’investir dans notre<br />

stratégie de premiumisation, note de son côté le CEO<br />

Eddy Dequenne, en soulignant les « excellents résultats<br />

que les blockbusters récents [affichent] à cet<br />

égard ». Depuis le début d'année, comme prévu dans le<br />

cadre de l’accord conclu fin 2023 avec CJ 4DPlex,<br />

Kinepolis a ainsi inauguré six nouvelles salles ScreenX,<br />

à Kinepolis Bruxelles, Braine-l’Alleud, Liège (Belgique),<br />

Enschede (Pays-Bas) et Brétigny-sur-Orge, Nancy (France)<br />

<strong>–</strong> sachant que d’autres inaugurations sont encore prévues<br />

dans les se<strong>mai</strong>nes à venir, notamment à Kinepolis Bruges<br />

Parmi les évolutions du parc Kinepolis, Landmark<br />

Cinemas, la filiale canadienne du groupe, réhabilitera<br />

un cinéma à Windsor, en Ontario. L’établissement de<br />

huit salles et 800 places, implanté dans le centre commercial<br />

Mikhail Centre, devrait rouvrir ses portes après<br />

rénovation à l’automne prochain.<br />

Enfin, dans le cadre du programme de rachat d’actions<br />

lancé en septembre 2023 et désor<strong>mai</strong>s finalisé, Kinepolis<br />

a racheté 151 000 actions pour un montant total de près<br />

de 6,7 M €. Son total d'actions propres s’élève à 616 582.<br />

Ayşegül Algan<br />

Louise Casey Conneally, présidente de la<br />

Galway Film Society, Galway, Irlande<br />

Maarja Krass, assistante en communication au<br />

Tartu Elektriteater, Tartu, Estonie<br />

Rémi Labé, directeur du cinéma Le Navire,<br />

Valence, France<br />

Tamara Visković, responsable du programme<br />

culturel au Kinoteka Zlatna Vrata ; Split, Croatie<br />

Distribution et<br />

exploitation en Europe :<br />

une conférence de l'OEA<br />

Parmi ses différentes conférences à Cannes,<br />

l'Observatoire européen de l'audiovisuel (OEA) se<br />

penchera plus particulièrement, le samedi 18 <strong>mai</strong>,<br />

sur la situation de la distribution et de l’exploitation<br />

des films en salle en Europe, tant du point de vue<br />

du marché que du point de vue juridique.<br />

L’occasion d’examiner les rôles (économique,<br />

culturel et social) de l’exploitation à moyen terme,<br />

ainsi que leurs implications en matière de mesures<br />

réglementaires et politiques. Parmi les participants,<br />

Lucia Recalde, directrice adjointe et chef de l'unité<br />

Industrie audiovisuelle et programmes de soutien<br />

aux médias DG Connect, Chris Papousek, directeur<br />

financier de Cineplexx, Anastasia Plazzotta, CEO de<br />

Wanted Cinema, Marlena Gabryszewska, CEO de<br />

l'association des cinémas art et essai de Pologne ou<br />

encore Katarina Nyman, directrice de la distribution<br />

chez Nordisk Film en Finlande.<br />

Paramount Global change de direction<br />

Alors que le conglomérat de médias américain est en phase d'être racheté, son CEO<br />

Bob Bakish a été remplacé par un comité de cadres supérieurs.<br />

Le départ de l’historique dirigeant, entré chez Viacom<br />

en 1997 avant de prendre la tête de Paramount Global,<br />

a été confirmé le 29 avril. On suppose que l’ancien CEO<br />

était opposé au projet de fusion avec l'indépendant<br />

Skydance Media, souhaité par le conseil d’administration<br />

et notamment l'actionnaire principale de Paramount,<br />

Shari Redstone, tandis que Sony Pictures et le fonds<br />

d'investissement Apollo Global Management ont de leur<br />

côté fait une offre conjointe de 26 milliards de dollars<br />

pour acquérir Paramount Global. Pour rappel, en décembre<br />

2023, un projet de fusion avec Warner Bros. Discovery<br />

n’avait pas abouti.<br />

En attendant que l’avenir du groupe soit réglé, trois de<br />

ses cadres supérieurs remplaceront Bob Bakish au sein<br />

d’un "Bureau du CEO" créé pour l’occasion : George<br />

Cheeks, PDG de CBS ; Chris McCarthy, PDG de<br />

Showtime/MTV Entertainment Studios et Paramount<br />

Media Networks ; et Brian Robbins, PDG de Paramount<br />

Pictures et Nickelodeon.<br />

De “solides performances” au premier<br />

trimestre <strong>2024</strong><br />

Concernant ses résultats du premier trimestre, Paramount<br />

annonce de solides performances opérationnelles et<br />

financières. Paramount+ enregistre une augmentation<br />

de 51 % de ses recettes comparées au premier trimestre<br />

2023 et affiche désor<strong>mai</strong>s plus de 71 millions d’abonnés<br />

au compteur. Côté distribution salles, les revenus ont<br />

augmenté de 20 %, notamment grâce à Mean Girls, lolita<br />

malgré moi et Bob Marley : One Love <strong>–</strong> qui ont généré<br />

ensemble plus de 275 millions de dollars au niveau<br />

mondial <strong>–</strong> , ainsi que The Beekeeper [le film de Davis<br />

Ayer ne sortira pas dans les salles françaises, <strong>mai</strong>s directement<br />

sur Amazon Prime Vidéo à partir du 17 <strong>mai</strong>,<br />

nrlr.]. Au global, l’ensemble des recettes du groupe ont<br />

augmenté de 6 %.<br />

A.A. & C.V.<br />

Le premier film saoudien en Sélection officielle<br />

à Cannes<br />

Après les projections à Marseille puis à Paris du long<br />

métrage Mandoob, l’association d’amitié franco-saoudienne<br />

Generation 2030 sera présente au Festival de Cannes<br />

pour accompagner le jeune cinéma d’Arabie saoudite,<br />

et plus particulièrement l’équipe du film Norah, écrit,<br />

réalisé et produit par Tawfik Alzaidi. Présenté à Un<br />

Certain Regard, il s’agit en effet du premier long métrage<br />

saoudien en sélection officielle, après plusieurs courts<br />

dévoilés ces dernières années au Festival de Cannes.<br />

Situé dans les années 90, le film suit la rencontre entre<br />

un enseignant fraîchement nommé dans un village isolé<br />

et une jeune femme courageuse qui l'inspire et éveille<br />

son talent artistique. Norah pas pas encore de distributeur<br />

pour la France.<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

39


FORUM<br />

CANNES <strong>2024</strong><br />

Quel avenir pour les salles et<br />

la création face aux bouleversements<br />

du monde digital ?<br />

Présentations,<br />

échanges,<br />

tables rondes<br />

AUTOUR DE NICOLAS SEYDOUX, PRÉSIDENT DE GAUMONT,<br />

Laura Houlgatte Abbott (CEO UNIC)<br />

Dominique Delport (CEO Arduina Partners)<br />

Julien Marcel (DG AlloCiné / <strong>Boxoffice</strong> WEBEDIA)<br />

Stan McCoy (President & Managing Director, MPA, EMEA)<br />

Richard Patry (Président FNCF)<br />

Henri de Roquemaurel (Directeur financement média, BNP Paribas)<br />

Tim Richards (CEO VUE Entertainment)<br />

Justine Ryst (MD France, Lead Europe du Sud, YouTube)<br />

Niels Swinkels (EVP & MD, Universal Pictures International)<br />

Cocktail et dédicaces du livre de Nicolas Seydoux à midi,<br />

à l’issue des échanges


PROGRAMME<br />

BOXOFFICE FORUM<br />

09h<br />

09h30-11h45<br />

11h45-<strong>12</strong>h30<br />

Accueil, café<br />

Conférences<br />

Cocktail et signature de livre (en partenariat avec librairie cannoise)<br />

DÉROULÉ DES CONFÉRENCES :<br />

Allocution keynote de personnalités:<br />

Dominique Delport, CEO Arduina Partners, ex-membre du CA de Havas, Vivendi, Vice Media<br />

THÈMES DES<br />

TABLES RONDES<br />

L’AVENIR DES SALLES DE CINÉMA EN FRANCE ET<br />

À TRAVERS LE MONDE<br />

Nicolas Seydoux, Gaumont<br />

Laura Houlgatte, CEO Unic<br />

Richard Patry, président FNCF<br />

Tim Richards, CEO Vue Entertainment<br />

Niels Swinkels, EVP & MD, Universal Pictures<br />

LA CRÉATION ET LE DROIT D’AUTEUR<br />

À L’HEURE DES BOULEVERSEMENTS TECHNOLOGIQUES<br />

Nicolas Seydoux, Gaumont<br />

Henri de Roquemaurel, directeur financement média, BNP Paribas<br />

Justine Ryst, MD France, Lead Europe du Sud, YouTube<br />

Dominique Delport, CEO Arduina Partners<br />

Stan McCoy, President & MD, MPA EMEA<br />

En clôture, entretien entre M. Nicolas Seydoux et Julien Marcel (DG AlloCiné/<strong>Boxoffice</strong>)<br />

Plage Vegaluna,<br />

Boulevard de la Croisette, Cannes<br />

De 9h à <strong>12</strong>h30,<br />

Accueil petit déjeuner à partir de 9h<br />

RSVP<br />

forum@boxoffice.com


EXPLOITATION<br />

PATHÉ CINÉMAS S’ANCRE EN CÔTE D’IVOIRE<br />

Le Pathé Cap Sud d’Abidjan, implanté dans le centre commercial du même nom,<br />

est désor<strong>mai</strong>s opérationnel.<br />

Après de nombreux retards, dont une suspension de<br />

chantier durant la crise du Covid, les séances ont débuté<br />

ce 24 avril dans le complexe de six salles réparties sur<br />

deux étages. Parmi celles-ci, deux salles VIP de 44 places<br />

chacune proposent des fauteuils inclinables électriques,<br />

un espace détente ainsi qu’un service dédié de collations<br />

et boissons alcoolisées.<br />

Sans compter les places PMR, les quatre autres salles<br />

proposent de 158 à 344 fauteuils, la plus grande disposant<br />

par ailleurs du deuxième plus grand écran de l’Afrique<br />

de l'Ouest, derrière celui de Pathé… Dakar, inauguré en<br />

octobre 2022. Pour rappel, Pathé Cinémas a fait ses<br />

premiers pas sur le continent fin 2018 en Tunisie, où il<br />

exploite désor<strong>mai</strong>s trois sites. Après la capitale du Sénégal,<br />

le circuit français s’est implanté, en décembre dernier, à<br />

Casablanca au Maroc. Le Pathé Cap Sud Abidjan marque<br />

la dernière étape d’une première phase de déploiement<br />

en Afrique francophone pour le quatrième plus gros<br />

circuit d’exploitation européen (classement Unic de 2023)*.<br />

À Abidjan, les près de 1 000 fauteuils du Pathé Cap Sud<br />

s’ajoutent à l’offre cinématographique du groupe local<br />

Majestic Cinémas, qui représente, depuis 2015, un<br />

complexe de trois salles et trois mono écrans, pour une<br />

capacité totale de près de 1 500 fauteuils dans la capitale<br />

économique peuplée de plus de 5 millions d’habitants<br />

<strong>–</strong> et qui a inauguré en début d’année un mono écran de<br />

117 fauteuils dans la capitale administrative, Yamoussoukro.<br />

Niveau programmation, le Pathé Cap Sud Abidjan<br />

proposera, aux côtés des blockbusters internationaux,<br />

films africains et cinéma d’auteur, des spectacles culturels.<br />

Les tarifs varient de 4 000 FCFA (environ 6 €) l’entrée<br />

avec la carte 5 places, à 15 000 FCFA (22,8 €) pour un<br />

plein tarif en salle VIP.<br />

* Pathé Cinémas est présent en France, <strong>mai</strong>s aussi, pour rappel, aux Pays-Bas, en Belgique<br />

et en Suisse.<br />

Le nouveau cinéma de Drancy<br />

a posé la première pierre<br />

©Trace Architectes<br />

Le Clap Ciné de Langres<br />

validé en CDACi<br />

Le projet du nouveau cinéma porté par L’Yre Cinémas, vise à<br />

remplacer l’actuel New Vox.<br />

La commission départementale d’aménagement cinématographique de Haute-Marne<br />

a donné son feu vert, à l'unanimité, pour la construction d’un complexe de 4 salles et<br />

428 places à Langres, où la société de Frédéric Perrot et Jérôme Quaretti exploite déjà<br />

les deux écrans du New Vox. Celui-ci devrait donc être remplacé, fin 2025, par un<br />

nouveau Clap Ciné, du nom des autres établissements gérés par L’Yre Cinémas.<br />

<strong>Pro</strong>jection vue sur entrée du projet<br />

Un an après sa validation par la CDACi de Seine-Saint-Denis, le futur espace culturel<br />

du Baillet a entamé son chantier, au cœur du nouveau quartier éponyme. Le projet,<br />

porté par la Ville de Drancy avec l’EPT Paris Terres d'Envol <strong>–</strong> Établissement public<br />

territorial du Grand Paris, est pour rappel constitué de trois salles de cinéma (1 300<br />

fauteuils au total), complétées par une grande salle polyvalente modulable (750 places<br />

en configuration théâtre, 700 places en configuration cinéma). Il est destiné à remplacer<br />

l’actuel Espace culturel qui dispose, aux côtés de sa salle des fêtes, d’une salle unique de<br />

370 places qui propose 5 à 8 séances hebdomadaires.<br />

©Agence Gilles Imbert<br />

Avec 70 000 habitants à Drancy et un bassin de plus de 350 000 avec l'ensemble des 8<br />

communes de Paris Terres d’Envol, le nouveau centre culturel vise les 80 000 entrées<br />

annuelles… et une ouverture dans le courant du 1 er semestre 2025.<br />

©Ville de Drancy<br />

Conçu par l’agence Gilles Imbert, l’établissement disposera d’une grande salle de 206<br />

places, quand les autres auront des capacités de 91, 67 et 66 places. Avec deux salles<br />

supplémentaires, L’Yre Cinémas pourra ainsi mieux développer une programmation,<br />

à la fois populaire et art et essai, dans la commune de 8 000 habitants. Et avec une<br />

zone de chalandise représentant 17 000 personnes, les exploitants espèrent 80 000<br />

entrées annuelles.<br />

Pour rappel, L’Yre Cinémas exploite déjà en son nom propre, outre le New Vox de<br />

Langres, les Clap Ciné de Canet-en-Roussillon (PO) et de Leucate (Aude). La structure<br />

assure aussi la DSP du Six n’Etoiles de Six-Fours-les-Plages (Var), du Clap Ciné de<br />

Carmaux et bientôt celle de Lavaur, également dans le Tarn, en collaboration avec Véo.<br />

Cécile Vargoz<br />

La première pierre symbolique a été posée samedi 17 avril, entre autres par la <strong>mai</strong>re Aude<br />

Lagarde, accompagnée du comédien Jean-Pierre Castaldi (au centre) et du chroniqueur Steevy<br />

Boulay (à droite).<br />

42 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


CINÉVILLE PRÉPARE SES PREMIERS PAS<br />

EN BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ<br />

Le circuit dirigé par Yves Sutter est entré en négociations exclusives pour acquérir les<br />

deux établissements dijonnais de la société Darcy Palace.<br />

Le Darcy de Dijon<br />

Le projet de cession concerne Le Darcy (6 salles et 1 059<br />

fauteuils), soit l'historique cinéma de Dijon créé en 1913,<br />

et l’Olympia (10 salles et 1 634 fauteuils), né du regroupement<br />

en 2007 des anciens complexes Gaumont (6<br />

salles) et Grande Taverne (5 salles). Sylvie Massu, qui a<br />

repris l’exploitation de ces cinémas il y a 25 ans à la suite<br />

de son père Marcel Jean Massu, souhaite désor<strong>mai</strong>s «<br />

tourner la page » et se consacrer à de nouveaux projets.<br />

C’est dans ce cadre qu’est intervenue l’entrée en négociations<br />

avec Cinéville.<br />

La cession, si elle se confirme, devrait être effective à<br />

l’automne prochain. Elle portera sur les murs et le fonds<br />

de commerce de l’Olympia et sur le fonds du Darcy,<br />

dont Sylvie Massu conservera la propriété des murs.<br />

Yves Sutter, le directeur général de Cinéville, se déclare<br />

« très satisfait de cette perspective ». Après le rachat en<br />

décembre dernier de la totalité des parts du Ciné Nova<br />

de Savenay dans les Pays de la Loire, ces deux transactions<br />

dijonnaises s’inscrivent dans une stratégie de développement<br />

privilégiant désor<strong>mai</strong>s, après de nombreuses<br />

constructions de cinémas, les acquisitions. « Dans un<br />

territoire déjà très <strong>mai</strong>llé, ce sont elles qui seront la base de<br />

notre développement futur », souligne le dirigeant. Un<br />

nouveau cap qui répond également à la volonté de<br />

Cinéville de s'éloigner de ses bases historiques, « dans le<br />

quart nord-ouest du pays », et particulièrement de renforcer<br />

sa présence sur des métropoles régionales, « comme Dijon<br />

qui fait partie du top 20 des agglomérations françaises ».<br />

Yves Sutter salue d’ailleurs en Sylvie Massu une exploitante<br />

qui « a su constituer et préserver un pôle cinématographique<br />

solide de 16 écrans dans l’hyper centre-ville. Nous poursuivrons<br />

le travail qu’elle a mené, en renforçant plus encore le<br />

positionnement art et essai du Darcy afin de couvrir le plus<br />

large spectre possible de la programmation. »<br />

Cinéma l’Olympia de Dijon<br />

Même satisfecit du côté de Sylvie Massu qui voit en<br />

Cinéville « le groupe qui se rapproche le plus de [sa] manière<br />

de travailler, tant sur l’exploitation que sur le plan hu<strong>mai</strong>n.<br />

Je ne doute pas que Cinéville saura perpétuer la notoriété<br />

de ces deux cinémas qui jouent un rôle essentiel dans la vie<br />

du centre-ville de Dijon. »<br />

Majoritairement implanté dans les régions Bretagne et<br />

Pays-de-Loire, Cinéville <strong>–</strong> filiale à 100% de Soredic <strong>–</strong><br />

exploite à ce jour 17 établissements représentant <strong>12</strong>9<br />

écrans, qui ont accueilli un peu plus de 5 millions de<br />

spectateurs en 2023. De quoi placer le circuit au sixième<br />

rang du classement national des groupes de cinémas.<br />

Cinéville s’apprête par ailleurs à ouvrir deux nouveaux<br />

complexes en 2025, à Beaupréau-en-Mauges (5 salles)<br />

et à Plourin-les-Morlaix (6 salles). « Dans un métier qui<br />

évolue, nous devons aussi amortir l’activité sur un nombre<br />

d'établissements plus important », conclut le PDG Yves<br />

Sutter.<br />

En 2023, Le Darcy et l’Olympia de Dijon ont respectivement<br />

réalisé 108 000 et 207 000 entrées.<br />

A.A. & M.D.<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

43


FOCUS EXPLOITATION<br />

LEVER DE RIDEAU<br />

SUR LES BALCONS<br />

DE MOUGINS<br />

La commune des Alpes-Maritimes, à mi-chemin entre Cannes et<br />

Grasse, accueille un équipement cinématographique haut de<br />

gamme, doté de la première salle Ōma du monde, où les séances<br />

ont débuté depuis le 24 avril.<br />

Une inauguration dont la Ville de Mougins est particulièrement<br />

fière, elle qui a initié le projet, plus vaste, d’un<br />

nouveau centre-ville proposant habitations, commerces,<br />

bureaux, parkings… et un complexe cinématographique<br />

destiné à l’animer. Le projet ne pouvait qu’intéresser<br />

Daniel Taillandier, qui a repris La Strada de Mouans-<br />

Sartoux en juin 2021, en même temps que deux autres<br />

anciens CinéAlpes (le Ciné Mazarin de Nevers et le<br />

Cristal d’Aurillac) auprès de Pathé Cinémas.<br />

« Au départ, je ne voyais pas l’intérêt d’avoir un autre<br />

établissement si proche, à 2,5 km à peine de la Strada »,<br />

confesse le dirigeant de CinéWest. Mais c’était sans<br />

compter sur l’arrivée de Cineum à Cannes en juillet<br />

2021, « un magnifique cinéma, avec une offre premium<br />

rare, qui a monté l'exigence des spectateurs dans le secteur »,<br />

note l’exploitant. Il décide alors de renforcer l'offre de<br />

son complexe de 5 salles à Mouans-Sartoux <strong>–</strong> entièrement<br />

rénové l’année dernière, <strong>mai</strong>s sans possibilité d’extension<br />

<strong>–</strong> avec le projet de Mougins, dont il réceptionne la<br />

coque « froide » auprès du promoteur Cogedim afin d’y<br />

aménager 3 salles.<br />

Le bar privatisable de la salle Ōma<br />

L’impératif premium<br />

Face à la richesse de l’offre premium déjà implantée dans<br />

la région <strong>–</strong> Imax, ScreenX, Aurore et Lodge au Cineum,<br />

la salle Ice CGR Cagnes-sur-Mer, sans compter les salles<br />

premium du Cineplanet d’Antibes inauguré fin janvier<br />

dernier <strong>–</strong>, Daniel Taillandier a fait le pari de « remplacer<br />

le “toujours plus de technologie” par plus de services, de<br />

relations hu<strong>mai</strong>nes, et de confort ». D'où le choix Ōma…<br />

<strong>Pro</strong>posée pour cette première dans sa variante “mixte”,<br />

la salle Ōma de Mougins combine un parterre classique<br />

de plus d’une centaine de places et cinq loges arrondies<br />

suspendues, accueillant jusqu’à huit spectateurs chacune.<br />

« Un défi qui a été rapidement surmonté par les ingénieurs<br />

et bureaux d’études, qui ont l'habitude de construire des<br />

structures en porte-à-faux bien plus complexes », relate<br />

Nicolas Chican, cofondateur d’Ōma Cinema avec son<br />

père, Pierre. « Bien moins contraignante que le béton », la<br />

structure en métal conçue par l’Atelier masse, et fabriquée<br />

sur place à Mougins, répond bien entendu aux normes<br />

sismiques de rigueur dans la région.<br />

©Eric Zaragoza<br />

Les fauteuils ont été spécifiquement conçus pour la salle<br />

Ōma par le spécialiste italien Lino Sonego, avec des<br />

sliders mécaniques en bas, et électriques en haut dans les<br />

balcons ; ces derniers disposent par ailleurs de bacs de<br />

rangement en bois rétro éclairés entre deux sièges, sans<br />

compter les tablettes individuelles amovibles qui permettent<br />

de poser ses consommations, et qui seront bientôt<br />

disponibles dans les deux autres salles de cinéma. Car le<br />

dirigeant de CinéWest compte bien inscrire les services,<br />

notamment de boissons, au cœur de l’expérience différenciante<br />

<strong>–</strong> tout comme des compléments de recettes<br />

<strong>–</strong> des Balcons de Mougins. Et si l’exploitation du bar<br />

privatisable situé à l'arrière de la salle Ōma reste encore<br />

à définir (dans un premier temps dans le cadre d’avantpremières<br />

et autres séances spéciales), l’espace confiserie<br />

du hall principal, « dont le meuble a été réalisé au Maroc<br />

en carrelage zellige par un artisan » comme le décrit<br />

l’exploitant, propose déjà formules solo ou duo avec<br />

champagnes, bières et vins de la région ; en bref, « tout ce<br />

que l’on trouve dans les meilleurs théâtres et opéras parisiens ».<br />

De l'ombre à l’immersion sonore<br />

Outre son écran de 14 m de base et son projecteur 4K<br />

laser Christie dernière génération <strong>–</strong> positionné à mi-hauteur<br />

de l’écran, entre les balcons en quinconce pour éviter<br />

toute distorsion de l’image <strong>–</strong>, la salle d’Ōma de Mougins<br />

a bénéficié d’un travail inédit sur le son. « Dans une salle<br />

de cinéma classique, le son optimal est calibré sur le milieu<br />

horizontal et vertical de l’espace. Or ici, il nous fallait le<br />

restituer au niveau de chaque loge et neutraliser les zones<br />

d’ombre sonore créées par le relief des balcons », explique<br />

Nicolas Chican, en revenant sur la collaboration entre<br />

44 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


©Eric Zaragoza<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : CINEWEST<br />

Maître d'œuvre / pilote : PIERRE CHICAN<br />

Bureau de contrôle : APAVE<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre<br />

Electricité et réseaux : SITEB<br />

Climatisation/chauffage : CLIMASET<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : CINEMOB<br />

Système de billetterie : CINEOFFICE<br />

Signalétique intérieure : DROME ENSEIGNE<br />

Enseignes façade : STAMP<br />

Affichage dynamique : CINE DIGITAL<br />

SALLES<br />

Fauteuils : LINO SONEGO<br />

CABINES<br />

Installateur : CINE DIGITAL<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : CINEWEST<br />

Une salle Ōma mixte, entre orchestre et balcons-loges<br />

SITE INTERNET<br />

Conception :<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

Dolby et Ciné Digital, qui a donné naissance à un système<br />

Dolby 7.3. Ainsi, outre les haut-parleurs derrière l’écran<br />

et le surround gauche et droit habituel, le système a été<br />

renforcé par des enceintes d’ambiance intégrées dans<br />

chaque balcon-loge. « Cela nous a permis de transformer<br />

la contrainte de départ en une expérience sonore encore plus<br />

immersive », se réjouit le représentant d’Ōma Cinema.<br />

©Eric Zaragoza<br />

Aux côtés de cette salle premium prototype, les deux<br />

petites salles, de 70 places chacune, n’en sont pas moins<br />

« de très haut niveau » ; l’ensemble étant complété par un<br />

espace réception conçu « dans l’esprit d’offrir plus de services<br />

aux particuliers et aux entreprises », souligne Daniel<br />

Taillandier.<br />

Populaire avant tout<br />

Sous la direction d’Adrien Borel, déjà directeur de La<br />

Strada voisine, et la programmation de Thibaut Martines,<br />

programmateur du réseau CinéWest, Les Balcons de<br />

Mougins proposera une offre complémentaire du cinéma<br />

de Mouans-Sartoux. « Nous allons observer et nous adapter<br />

à notre clientèle, sachant que la population des deux communes<br />

est sensiblement la même. ». Une complémentarité qui se<br />

retrouve tant au niveau des films que des tarifs, entre<br />

ceux des salles classiques de Mouans et le modèle « plus<br />

premium » de Mougins. « Tout est fait pour éviter la<br />

concurrence entre nos deux sites », souligne l’exploitant,<br />

qui compte bien attirer une clientèle supplémentaire,<br />

tablant sur une fréquentation de 300 000 entrées annuelles<br />

sur les deux établissements combinés (sachant que La<br />

Strada en avait réalisé 216 000 en 2023).<br />

LES BALCONS DE MOUGINS<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON PROJECTION<br />

1 142 5 13.50 7.1 LASER<br />

2 70 3 7.50 7.1 LASER<br />

3 70 3 7.50 7.1 LASER<br />

TOTAL 282 11<br />

N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

45


FOCUS EXPLOITATION<br />

©Eric Zaragoza<br />

Hall principal et espace confiserie, avec une offre digne « des meilleurs théâtres et opéras parisiens »<br />

Avec un plein tarif à 15 € dans les balcons-loges de la<br />

salle Ōma, et de 13 € dans l’orchestre, Daniel Taillandier<br />

tient à « proposer du premium, <strong>mai</strong>s pas à un tarif premium.<br />

Même si notre projet représente un investissement lourd,<br />

d’un budget total de 4,5 M €, le cinéma reste un loisir et<br />

une culture populaires. Pour continuer à attirer les gens, il<br />

nous faut aussi rester accessibles en termes de prix. »<br />

Les Balcons de Mougins devient le <strong>12</strong> e cinéma CinéWest,<br />

qui totalise désor<strong>mai</strong>s 80 écrans. Le réseau, classé 8 e plus<br />

gros circuit français d’exploitation en 2023 avec un total<br />

de plus de 2,5 millions d'entrées, accueillera un nouveau<br />

complexe de 6 salles à Brignoles d’ici la fin de l’année.<br />

« Avec le nouvel Aurore de Vitré inauguré en Ille-et-Vilaine<br />

en novembre dernier, il s’agira de notre troisième ouverture<br />

en un an », se félicite le dirigeant de CinéWest, sans éluder<br />

l’effort que cela représente pour sa structure. À Mougins,<br />

“l’audace Ōma” de l’entrepreneur est une première<br />

mondiale, qui sera scrutée de près. « Nous allons voir<br />

comment les spectateurs s’approprient ce concept, les suivants<br />

bénéficieront de notre expérience », sur un concept qui a<br />

vocation à essaimer, en France et, bien entendu, au-delà…<br />

Ayşegül Algan<br />

INFOS PRATIQUES<br />

TARIFS<br />

Plein tarif : 10,50 €<br />

Tarif réduit (demandeur d'emploi, étudiant,<br />

+65 ans, famille nombreuse) : 9 €<br />

Tarif matin : 9 €<br />

Moins de 16 ans : 5,50 €<br />

Supplément Séances 3D : 1 € (+ coût des<br />

lunettes 1€)<br />

Supplément Salle Oma "Orchestre" : 2,50 €<br />

Supplément Salle OMA "Balcons" : 4,50 €<br />

Retour sur la genèse et les perspectives de l’innovation Ōma Cinema<br />

Une salle premium composée de balcons modulaires<br />

disposés en hauteur et un nom inspiré de la contraction<br />

entre les mots “home” et cinéma « pour désigner le<br />

sentiment d’intimité combiné avec l’effet du grand écran et<br />

du visionnage collectif » : c'est ainsi que Nicolas Chican,<br />

cofondateur d’Ōma Cinema avec son père Pierre, résume<br />

le concept.<br />

L’idée de cette adaptation de l’architecture traditionnelle<br />

de la salle de cinéma à celle des opéras et théâtres est<br />

née dans le cadre de l’appel à projets innovants pour la<br />

Géode, lancé par Universcience et remporté début 2018<br />

par Pathé Cinémas. Le circuit est alors associé au cabinet<br />

Pierre Chican pour transformer l'écran hémisphérique de<br />

La Villette, parmi les plus grands au monde, en première<br />

salle Ōma. « Les travaux avaient commencé, <strong>mai</strong>s avec<br />

l’arrivée du Covid en 2020, Pathé Cinémas s’est orienté vers<br />

un autre projet pour la Géode », indique Nicolas Chican.<br />

Si les mois suivants, la tendance dans le secteur de<br />

l'exploitation n’est pas aux projets plus onéreux que les<br />

salles traditionnelles, « grâce au ministère de la Culture et<br />

le CNC via sa commission de soutien aux industries<br />

techniques avec la BPI, qui ont cru dans le projet », Ōma<br />

Cinema parvient à passer le cap de la crise sanitaire. Au<br />

CinemaCon d’avril 2022 est signé un accord cadre avec le<br />

circuit indien PVR, avec l’ambition de faire rapidement<br />

émerger les premières propositions dans des salles<br />

existantes. « Mais l'ajout de balcons augmentant la surface<br />

plancher, dans les cinémas identifiés pour leur mise en<br />

œuvre <strong>–</strong> implantés dans les centres commerciaux de Delhi,<br />

Bombay et Bangalore <strong>–</strong>, allait élever de manière<br />

rédhibitoire leurs taxes. Ce qui nous a poussés à abandonner<br />

l’idée du rétrofit pour privilégier les nouveaux<br />

centres commerciaux. »<br />

C’est donc plutôt dans le neuf, et du côté de l’Empire du<br />

Milieu, que devraient apparaître les premières salles Ōma<br />

du continent asiatique, via l'accord conclu à CineEurope<br />

en juin 2022 avec les Broadway Theatre chinois. Il prévoit<br />

trois projets, « très spectaculaires, dont deux salles<br />

uniquement composées de balcons », pour fin 2025,<br />

sachant que les chantiers des centres commerciaux qui<br />

les accueilleront sont en phase de finalisation. D’ici là, le<br />

continent africain aura déjà été doté avec la salle Ōma<br />

attendue dès cet été <strong>2024</strong> dans l’ancienne salle Imax du<br />

Morocco Mall à Casablanca, dans le cadre du partenariat<br />

avec le réseau Cinerji de Hakim Chagraoui.<br />

« Aux côtés de marchés prometteurs comme ceux de l’Asie et<br />

du Moyen-Orient, nous sommes convaincus que la salle<br />

Ōma pourrait trouver s aplace dans des marchés plus<br />

matures, et notamment en France, dans les grandes villes<br />

comme celles de taille moyenne », conclut Nicolas Chican.<br />

46 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


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Dir. Com. et Opé. France<br />

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EXPLOITATION<br />

À TRAPPES<br />

LE CINÉMA FAIT PEAU NEUVE<br />

Un peu plus d’un an après sa fermeture pour travaux, le mono<br />

écran de la commune des Yvelines rouvre ses portes, le 27 avril,<br />

et arbore un nouveau nom, « Cinéma Omar Sy - Grenier à Sel »,<br />

mêlant histoire et modernité.<br />

©Mairie de Trappes<br />

©Mairie de Trappes<br />

Cela se murmurait de plus en plus, le cinéma municipal<br />

de Trappes était tombé en désuétude ces dernières années.<br />

Sur ce constat, les travaux ont été lancés en janvier 2023,<br />

pour un budget de près de 1,5 million d’euros. Une<br />

somme conséquente, <strong>mai</strong>s nécessaire, car « à peu près tout<br />

a été refait », confie Paul Bernardet, directeur de cabinet<br />

de la Mairie. Le site a ainsi été mis aux normes PMR,<br />

avec notamment l’installation d’une rampe ; la façade a<br />

été refaite, le projecteur (laser Barco) et le système son<br />

(7.1) ont été améliorés et le hall d’accueil, bien plus vaste,<br />

« permet de venir en avance sans avoir à sortir du cinéma<br />

en attendant la séance ». Le mono écran compte 94<br />

fauteuils, dont certains duos, et 4 emplacements PMR<br />

<strong>–</strong> la jauge ayant été diminuée de moitié <strong>–</strong>, ainsi qu’un<br />

espace confiserie « composé principalement de produits bios ».<br />

Une modernité recherchée…<br />

Si un travail important était, et est toujours, fait avec les<br />

scolaires « le public de la ville ne suivait pas. L’objectif de<br />

cette rénovation est aussi de dire “Regardez, nous sommes<br />

ouverts !”, d’où la mise en place de tarifs très bas », explique<br />

Paul Bernardet. En effet, avec un plein tarif à 6 €, un<br />

tarif réduit à 5 € (valable pour tous les lundi et mercredi)<br />

et un tarif enfant à 4 €, les prix du cinéma s’accordent<br />

avec « le niveau de vie moyen à Trappes, peu élevé ».<br />

De surcroît, l’établissement pratique une programmation<br />

participative ; le public est régulièrement sondé afin de<br />

déterminer les films les plus attendus et un dispositif<br />

“Les jeunes ambassadeurs” permet à de « jeunes spectateurs<br />

de voir des films en avance, via des avant-premières ou des<br />

festivals, pour décider de les intégrer ou non à la programmation<br />

du cinéma ». L’objectif est ainsi fixé à 23 000<br />

entrées <strong>–</strong> pour une commune de 30 000 habitants <strong>–</strong> grâce<br />

à « l’augmentation du nombre de séances et l’accroissement<br />

des séances spéciales ».<br />

… qui ne doit pas balayer le passé<br />

Avec l’abandon du projet CGR de 8 écrans de Maurepas<br />

(à 6km de Trappes) en août 2021, la <strong>mai</strong>rie savait que<br />

la rénovation du mono écran pouvait apporter une<br />

« alternative à la concurrence » <strong>–</strong> notamment celle, à<br />

quelques kilomètres, de l’UGC Ciné Cité SQY Ouest à<br />

Montigny-le-Bretonneux <strong>–</strong>, sans effacer pour autant<br />

l’histoire présente en ce lieu. Construit au XVI e siècle,<br />

le bâtiment est un ancien grenier à sel, qui a traversé les<br />

siècles et s’est mué en cinéma au début du XX e . Pendant<br />

les années 1960, alors que l'établissement est nommé le<br />

« Normandie », l’inventeur Jules Hourdiaux y teste l’écran<br />

Héraclorama, qui produisait une impression de relief.<br />

Après une fermeture en 1975, il rouvre en 1979 sous le<br />

nom du « Grenier à Sel » ; son unique salle est quant à<br />

elle appelée « Jean Renoir ». Désor<strong>mai</strong>s, le nom d’Omar<br />

Sy y est également rattaché, l’acteur étant né à Trappes.<br />

Lors de l’inauguration, tous ces éléments, témoins de<br />

l’histoire et du présent qui habitent ce lieu, étaient présents<br />

pour redonner aux Trappistes « un cinéma attractif, et<br />

pensé avec les spectateurs ».<br />

Jules Dreyfus<br />

Omar Sy devant le cinéma... "Omar Sy"<br />

©Facebook d'Omar Sy<br />

©Mairie de Trappes<br />

48 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

14/05/24<br />

COMMUNAUTÉ<br />

DE COMMUNES<br />

COUSERANS-PYRÉNÉES<br />

LE GRAND CLUB 3 371 <strong>Pro</strong>jet de création Sain t-Girons Ariège<br />

Communauté de communes<br />

Couserans-Pyrénées<br />

Disparition<br />

d’Élisabeth Ducos,<br />

conseillère artistique<br />

du cinéma Majestic<br />

de Vesoul<br />

<br />

Arrivée dans la commune de Haute-Saône à la fin des<br />

années 1970, Élisabeth Ducos s’est très vite investie dans<br />

la vie locale, en s’engageant dans plusieurs associations.<br />

Par la suite chargée de mission culture au Conseil régional<br />

de Franche-Comté, elle devient également vice-présidente<br />

de la commission d’aide aux longs métrages, avant<br />

d’entrer au cinéma Majestic en tant que conseillère<br />

artistique. En 2022, elle avait créé le festival LGBT<br />

“Parlons d’amour”, dans le but de « réunir des gens autour<br />

d'un film pour mieux se connaître et mieux vivre ensemble »,<br />

racontait-elle à France 3.<br />

Les candidats au prix Ecoprod <strong>2024</strong><br />

L’association qui œuvre à la transition des secteurs cinématographique<br />

et audiovisuel a présélectionné, parmi<br />

les dossiers qui lui ont été transmis par les sociétés de<br />

production, neuf films présentés à Cannes, toutes sélections<br />

confondues :<br />

• Animale d’Emma Benestan, Se<strong>mai</strong>ne de la Critique<br />

(06/11, Wild Bunch)<br />

• Le Roman de Jim d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu,<br />

Cannes Première (14/08, Pyramide)<br />

• Le Royaume de Julien Colonna, Un Certain Regard (à<br />

dater, Ad Vitam)<br />

• Les Fantômes de Jonathan Millet, Se<strong>mai</strong>ne de la Critique<br />

(03/07, Memento)<br />

• Maria de Jessica Palud, Cannes Première (19/06, Haut<br />

et Court)<br />

• Niki de Céline Sallette, Un Certain Regard (09/10,<br />

Wild Bunch)<br />

• Sauvages de Claude Barras, Séance Spéciale (16/10, Haut<br />

et Court)<br />

• Savanna and The Moutain de Paulo Carneiro,<br />

Quinzaine des Cinéastes (à date pas encore de distributeur français)<br />

• Septembre sans attendre de Jonás Trueba, Quinzaine<br />

des Cinéastes (28/08, Arizona Distribution)<br />

Désor<strong>mai</strong>s, c’est au jury, composé de Cyril Dion (écrivain,<br />

réalisateur, poète et militant écologiste), Antoine<br />

Barraud (réalisateur, scénariste et membre de la SRF),<br />

Christine de Jekel (productrice) et Pauline Gil (chargée<br />

d’éco-production et formatrice) de distinguer le ou les<br />

plus méritants en termes d’actions éco-responsables mises<br />

en place sur leur tournage.<br />

La remise du Prix aura lieu le vendredi 17 <strong>mai</strong> à <strong>12</strong>h à<br />

Cannes, sur le stand de la CST.<br />

La remise du Prix aura lieu le vendredi 17 <strong>mai</strong> à <strong>12</strong>h à<br />

Cannes, sur le stand de la CST, en présence du jury, de<br />

nombreux adhérents d’Ecoprod et de l’équipe du film<br />

lauréat (sous réserve de confirmation).#Cannes<strong>2024</strong> |<br />

L’association de référence qui œuvre à la transition des<br />

secteurs cinématographique et audiovisuel démontrera<br />

à nouveau que ambition artistique peut rimer avec<br />

ambition écologique.<br />

Elle s’est éteinte le 2 <strong>mai</strong> au terme d’une longue maladie.<br />

Nos pensées vont à ses proches et sa famille.<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI <strong>2024</strong> <strong>12</strong> au 14/05/24 CANNES<br />

FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DES SYNDICATS DE L'EST ET DE<br />

RHIN-ET-MOSELLE<br />

30/05/24 CERNAY<br />

AG DU SLEC 10 et 11/06/24 VICHY<br />

Soutiens ADRC<br />

Les films accompagnés<br />

En attendant la nuit de Céline Rouzet, Tandem, 5 juin<br />

Les Premiers Jours de Stéphane Breton, Dean Medias, <strong>12</strong> juin<br />

Six Pieds sur terre de Karim Bensalah, Jour2Fête, 19 juin<br />

L'enfant qui voulait être un ours de Jannik Hastrup,<br />

Gebeka, Reprise le 19 juin<br />

CÉMINÉO SÉMINAIRE CINÉO <strong>12</strong> au 14/06/24 DINARD<br />

CINEEUROPE 17 au 20/06/24 BARCELONE<br />

RENCONTRES DU CINÉMA INDÉPENDANT (SDI) 18 au 21/06/24 MARSEILLE<br />

BIARRITZ FILM FESTIVAL - NOUVELLES VAGUES 18 AU 23/06/24 BIARRITZ<br />

AG DU SYNDICAT DES CINÉMAS DE L'OUEST 28/06/24 PLESTIN-LES-GRÊVES<br />

LA FÊTE DU CINÉMA 30/06 au 3/07/24 FRANCE<br />

LITTLE FILMS FESTIVAL 30/06 au 01/09/24 FRANCE<br />

STUDIO SHOW 04 et 05/07/24 PARIS<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC 10 au <strong>12</strong>/09/24 SARLAT<br />

CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />

50 N°468 / <strong>12</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


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au coeur des villes, dans le coeur des gens.

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