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Boxoffice Pro n°465 – 27 mars 2024

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N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

L E S E N F A N T S P E U V E N T Ê T R E<br />

D E V R A I S M O N S T R E S<br />

LE 29 MAI AU CINÉMA<br />

#AbigailLeFilm Abigail-LeFilm.com @UniversalFR


Merci !<br />

Les Rencontres du Sud remercient leurs partenaires cinéma<br />

pour leur présence, leur soutien et leur confiance.<br />

Syndicat des cinémas de <strong>Pro</strong>vence, Côte d’Azur et Corse


N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

STRASBOURG, TEXAS<br />

23 ES RENCONTRES AFCAE PATRIMOINE<br />

QUELLE PLACE POUR LE CINÉMA DE RÉPERTOIRE ?


Patrimoine et transmission<br />

Cette semaine ont lieu les 23 es Rencontres de l’Afcae autour du cinéma de<br />

patrimoine et répertoire, à Strasbourg. L’occasion de célébrer notre héritage<br />

cinématographique et d’apprendre à le faire vivre et exister auprès des spectateurs,<br />

et notamment auprès des plus jeunes. Lors des Rencontres du Sud<br />

d’Avignon la semaine dernière, qui ont réuni plus de 300 festivaliers, les<br />

professionnels ont rendu hommage à François Thirriot, issu d’une grande<br />

famille d’exploitants qui perpétue sa tradition de génération en génération.<br />

En célébrant les salles de cinéma et leur héritage, nous contribuons aussi à<br />

faire vivre et exister leurs histoires et notre patrimoine. La transmission n’a<br />

pas seulement lieu sur les écrans par les images, mais aussi derrière les écrans<br />

par les montreurs d’images.<br />

Nous souvenir, tirer les enseignements du passé, les intégrer dans l’avenir<br />

pour mieux avancer vers d’autres projets et y puiser nos forces.<br />

Marion Delique<br />

. À LA UNE<br />

Les rencontres Afcae Patrimoine/Répertoire<br />

s’envolent à Strasbourg 10-11<br />

. ACTUALITÉS<br />

Rezo Films : fin d’un beau chapitre 6<br />

Rachida Dati veut réformer l’audiovisuel public 7<br />

Les Rencontres du Cinéma<br />

de Gérardmer <strong>2024</strong>, le jour par jour 8<br />

. DISTRIBUTION<br />

Convention Metropolitan : du western à la dystopie 12<br />

Entretien avec Viggo Mortensen 13<br />

. FRANÇOIS THIRRIOT,<br />

VICTOIRE DU CINÉMA<br />

Dossier spécial 15-25<br />

. EXPLOITATION<br />

Bilan de la 115 e AG du SFTC 14<br />

Retour sur les Rencontres du Sud 26-<strong>27</strong><br />

. TECHNIQUE<br />

L’Émission avec Marion Rosset, ADDE 32-33<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’Agenda de la profession 38<br />

Crédits page 3 : ©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> d'après une photo de Paris Texas de Wim Wenders<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

JULES DREYFUS<br />

Journaliste<br />

DAVID WEICHERT<br />

Journaliste<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : <strong>27</strong>40-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef<br />

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs<br />

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Jules Dreyfus / jules.dreyfus@webedia-group.com<br />

David Weichert / david.weichert@webedia-group.com<br />

Base de données Films<br />

guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression<br />

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


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AVRIL<br />

Écrit et réalisé par<br />

Shane Atkinson<br />

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PRÉSENTE EN<br />

EN COPRODUCTION<br />

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OROGEN ENTERTAINMENT ASSOCIATION AVEC BRAINSTORM MEDIA THE EXCHANGE NEEDLE’S EYE PRODUCTIONS AVEC ELLLY FILMS PRODUCTION NEXT FLOTE ADASTRA FILMS JOHN MAGARO STEVE ZAHN MEGAN STEVENSON MATTHEW DEL NEGRO ET<br />

DYLAN BAKER CASTING ANNE MCCARTHY &<br />

KELLIE ROY<br />

&<br />

MORGAN ROBBINS MUSIQUE SHANE ATKINSON FILM DE “LAROY”<br />

DELPHINE MALAUSSENA RIM LAURENS CLÉMENT PEIFFER<br />

COSTUMES GREG LAVOI MONTAGE SEBASTIAN MIALIK DÉCORS R. TYLER EVANS IMAGE MINGJUE HU COPRODUCTEUR ELLY SENGER-WEISS<br />

PRODUCTEURS<br />

ASSOCIÉS CHARLES STIEFEL DANEEN STIEFEL ANDERS ERDÉN BLAIR WARD ERIC HARBERT PAR JOHN MAGARO BRIAN PRDUIT<br />

CADDY O’SHEA VANASIRIKUL<br />

NAT MCCORMICK , P.G.A. SÉBASTIEN GIOVANNA AUBERT<br />

TRISCHITTA , P.G.A. JÉRÉMIE DANNY GUIRAUD<br />

TANCHAUCO ROBYN NORWOOD SENTWALI HOLDER<br />

ECRIT ET<br />

, P.G.A. RÉALISÉ PAR SHANE ATKINSON<br />

COPYRIGHT © 2023 LAROY PRODUCTIONS LLC<br />

ALL RIGHTS RESERVED


ACTUALITÉS<br />

Rezo Films, fin d’un beau chapitre<br />

La société de distribution de Jean-Michel Rey, qui a accompagné près de 400 films en<br />

32 ans, a été mise en liquidation judiciaire le 12 <strong>mars</strong>. Retour sur plus de trois décennies<br />

au service de la diffusion indépendante dans les salles françaises.<br />

Mauvais signal pour la distribution indépendante…<br />

et tristesse pour tous ceux<br />

qui, grâce à Rezo Films, ont découvert ou<br />

fait découvrir les premiers films d’Abdellatif<br />

Kechiche, Pascal Bonitzer, Catherine<br />

Breillat, Catherine Corsini, Xavier Dolan,<br />

Léa Fazer, Hafsia Herzi, Gaspar Noé,<br />

Stéphane Brizé, Jeremy Clapin et tant<br />

d'autres, de tous pays.<br />

« À ceux-là, à toutes les équipes qui ont<br />

travaillé chez Rezo, à tous les talents,<br />

producteur·rice·s, réalisateur·rice·s,<br />

comédien·ne·s qui nous ont fait confiance,<br />

à Nadia Lassoujade mon associée depuis le<br />

premier jour, je veux dire ici mes remerciements<br />

les plus chaleureux et ma gratitude pour leur<br />

confiance tout au long de cette aventure »,<br />

indiquait dans son communiqué Jean-<br />

Michel Rey, très « ému et réconforté » par<br />

les innombrables réactions et soutiens<br />

reçus depuis. Notamment celle du Dire<br />

qui, a salué « l’indéfectible implication » de<br />

Jean-Michel Rey, membre fondateur et<br />

ex-coprésident du Dire, voyant cet arrêt<br />

d’activité un « symbole de la fragilité structurelle<br />

d’une profession qui aujourd’hui, plus<br />

que jamais, demeure le secteur le plus à risque<br />

de la filière cinématographique ».<br />

Si le Tribunal de Commerce de Paris a<br />

donc prononcé, mardi 12 <strong>mars</strong>, la liquidation<br />

judiciaire de la société de distribution,<br />

qui était en plan de continuation<br />

depuis 2015, l’entité autonome de Rezo<br />

<strong>Pro</strong>ductions poursuivra son chemin. Parmi<br />

ses réalisations figurent, là encore, des<br />

premiers films comme des auteurs confirmés,<br />

de Bernie d’Albert Dupontel (1996) au<br />

plus récent Tropic de Edouard Salier (2023),<br />

en passant par Trouble Every Day de Claire<br />

Denis (2001). Toujours entouré de ses<br />

collaborateurs Henry Jean et Etienne<br />

Moreau, Jean-Michel Rey déclare être<br />

« toujours animé par le désir de révéler des<br />

talents et de produire un cinéma d’auteur<br />

ambitieux à vocation populaire. Ollie,<br />

premier film d’Antoine Besse dont la postproduction<br />

s’achève s’inscrit pleinement dans<br />

cette veine. »<br />

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique et<br />

Cristal du meilleur long métrage à Annecy en 2019<br />

Pour ton mariage du producteur Oury Milshtein, sorti le 20 décembre 2023, aura été le<br />

dernier titre distribué en salles par Rezo.<br />

©Xilam Animation ©Iliade et Films-Eagles Team Entertainment-M141<br />

Vipère au poing, production Rezo, et 1,2 million d’entrées en salle en 2004<br />

Côté distribution, Rezo Films a connu de<br />

grands succès, comme Mademoiselle de<br />

Philippe Lioret (près de 730 000 entrées,<br />

2001) ou Mademoiselle Chambon de<br />

Stéphane Brizé (plus de 500 000 entrées,<br />

2009), dépassant par deux fois le million<br />

au début des années 2000 avec des films<br />

plus grand public, Le Papillon de Philippe<br />

Muyl (1,14 M d’entrées, 2002) et Vipère<br />

au poing de Philippe de Broca (1,2 M<br />

d’entrées, 2004).<br />

Après les plus de 225 000 tickets de J’ai<br />

perdu mon corps de Jeremy Clapin en 2019,<br />

la société a sorti <strong>27</strong> films depuis la crise<br />

sanitaire, dont le plus fédérateur aura été<br />

Félicita de Bruno Merle (38 000 entrées,<br />

juillet 2020). L’un des derniers films distribué<br />

par Rezo, Levante de la Brésilienne Lillah<br />

Halla, primé à la Semaine de la Critique<br />

2023 et sorti en décembre dernier, a totalisé<br />

6 000 entrées.<br />

À voir désormais où est-ce qu’on retrouvera<br />

le line-up <strong>–</strong> Totem de Lila Avilés, qui avait<br />

ému la Berlinale en 2023, devait sortir en<br />

salles ce printemps <strong>–</strong> tout comme le reste<br />

du catalogue Rezo Films, riche d’environ<br />

150 titres.<br />

Ayşegül Algan & Cécile Vargoz<br />

En image<br />

©2022 Yellow Flower LLC.<br />

The Crow<br />

de Rupert Sanders<br />

Après avoir adapté le célèbre manga Ghost in the Shell en<br />

2017, le cinéaste s’attaque aux comics gothiques créés par<br />

James O’Barr, et déjà mis en scène par Alex <strong>Pro</strong>yas dans<br />

son film de 1994, durant le tournage duquel a péri Brandon<br />

Lee (fils de Bruce). Alors que lui et sa femme viennent de<br />

se faire assassiner par un gang de rue, Eric Draven est<br />

ressuscité par un corbeau, et se lance dans une quête de<br />

vengeance envers ceux qui lui ont ôté son épouse. Distribué<br />

par Metropolitan à partir du 5 juin <strong>2024</strong>, The Crow<br />

rassemble notamment au casting Bill Skarsgård (Ça, John<br />

Wick 4) et la chanteuse FKA Twigs.<br />

6 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


Rachida Dati veut réformer l’audiovisuel<br />

public avant l’été, mais ne pas toucher au<br />

modèle du CNC<br />

Entendue par la commission culture du Sénat le 12 <strong>mars</strong>, puis celle de l’Assemblée le<br />

19, la ministre de la Culture a confirmé vouloir très vite une gouvernance unique de<br />

l’audiovisuel public. Sur le cinéma, elle se dit attachée au modèle du CNC, mais veut<br />

renforcer l’accès de tous aux salles à travers les territoires.<br />

Alors que l'État a annoncé une coupe de plus de 200<br />

millions d’euros pour la culture en <strong>2024</strong>, Rachida Dati<br />

a été entendue pour la première fois au Sénat en tant<br />

que ministre de la Culture. Tentant de rassurer sur certains<br />

sujets <strong>–</strong> « sur le spectacle vivant et les territoires, il n'y aura<br />

pas un euro de moins » <strong>–</strong>, Rachida Dati a rappelé sa priorité<br />

: « l’accès à la culture doit être une réalité vécue par tous<br />

et partout ». L’audiovisuel public doit y contribuer, et<br />

pour être efficace, la ministre a annoncé que la réforme<br />

commencera à être examinée par le Parlement « avant<br />

l’été », pour être opérationnelle au 1 er janvier 2025. À<br />

savoir une gouvernance unique <strong>–</strong> pour ne pas dire une<br />

fusion <strong>–</strong> , de France Télévisions, Radio France et l’INA,<br />

qui aille « vers la coopération et la synergie » des acteurs, en<br />

« sanctuarisant le financement par la TVA ».<br />

Financer des navettes pour que le jeune<br />

public aille au cinéma<br />

Sur le cinéma, « il n’y a pas de remise en cause de l’engagement<br />

du ministère de la Culture. Même si certains veulent<br />

remettre en cause le modèle du CNC, je ne veux pas le mettre<br />

par terre », a affirmé Rachida Dati, interrogée notamment<br />

par le sénateur Jérémy Bacchi, co-auteur de la loi “visant<br />

à conforter la filière cinématographique”. Sans indiquer<br />

ce qu’elle défendra lors de la prochaine revoyure de la<br />

chronologie des médias, « qui assure le financement des<br />

films et protège la salle de cinéma pendant les premières<br />

semaines d’un film », la ministre considère que « nous avons<br />

su préserver un système vertueux, et je suis très fière que nous<br />

soyons le seul pays du monde où il y a autant de salles et<br />

autant dans la proximité ». Une proximité qu’elle souhaite<br />

encourager dans les territoires ruraux de façon générale<br />

<strong>–</strong> « je suis pour la mobilité des œuvres et des spectateurs,<br />

comme avec les musées ambulants » <strong>–</strong>, et pour le cinéma<br />

en particulier. « Je souhaite financer des navettes pour que<br />

le jeune public aille au cinéma », a ainsi déclaré la ministre<br />

au Sénat, consciente des difficultés de transport que ne<br />

résout pas le pass Culture. Au sujet de l’outil, elle estime<br />

que « le pass Culture marche très bien, mais reste dans la<br />

reproduction sociale : celui qui l’utilise sait où il va et ce<br />

qu’il cherche ». Rachida Dati souhaite ainsi « renforcer son<br />

éditorialisation », et voudrait « élargir sa part collective aux<br />

MJC, maisons de quartier et centres sociaux », ainsi qu’aux<br />

CFA pour les apprentis. Devant l’Assemblée, la ministre<br />

a émis le souhait que cette part collective puisse bénéficier<br />

« d'autres sources de financement » pour être élargie,<br />

notamment « avec un nouveau fonds de dotation, [...] pour<br />

que ce ne soit pas que l'État qui finance ».<br />

Plus largement, la locataire de la rue Valois souhaite<br />

davantage de collaboration de son ministère avec les<br />

acteurs de l’éducation populaire « qui font de la médiation,<br />

ce qui est extrêmement important ».<br />

Le combat contre les VHSS doit aller<br />

plus loin<br />

Sur les violences sexuelles dans le secteur, le combat « doit<br />

aller plus loin » pour la ministre. « La pédocriminalité, ce<br />

n’est pas de l’art, et c’est encore plus flagrant dans le cinéma,<br />

lieu où s’exerce la domination. » Au-delà du conditionnement<br />

des aides du CNC à la formation pour l’ensemble<br />

des métiers de la filière, Rachida Dati souhaite qu’il y ait<br />

« un protecteur des enfants sur tous les tournages, pour veiller<br />

à ce que la dignité du mineur soit respectée ». Quant au<br />

maintien de Dominique Boutonnat à la présidence du<br />

CNC alors qu’il est accusé d’agression sexuelle, « entre sa<br />

situation lors de sa mise en examen et aujourd’hui, il n’y a<br />

pas d’éléments nouveaux : j’attendrai donc l’audience [en<br />

juin] », a indiqué l’ancienne magistrate. Le juge n’ayant<br />

pas empêché Dominique Boutonnat d’exercer, « ce n’est<br />

pas à moi de le mettre en retrait ».<br />

Ne pas toucher au droit d’auteur<br />

La ministre de la Culture est aussi revenue sur le Printemps<br />

de la ruralité, qui doit contribuer à « l’accès à la culture<br />

par tous et partout », et le besoin de soutenir davantage<br />

les collectivités locales dans leur besoin d’ingénierie<br />

culturelle, notamment via les Drac. Parmi les enjeux<br />

d’aujourd’hui, Rachida Dati s’est exprimée sur le pluralisme<br />

de l’information, sur les aides à la presse qui doivent<br />

être maintenues, et sur l’IA générative. « Contrairement<br />

à Bercy, je veux préserver le droit d’auteur. » Ce qui relève<br />

de l’exception culturelle française, selon la ministre, ne<br />

doit pas être remis en cause : « La protection du droit<br />

d’auteur, c’est comme le CNC : il ne faut pas y toucher »<br />

Cécile Vargoz<br />

La commission de l’aide sélective à la petite et<br />

moyenne exploitation renouvelée<br />

Julia Beurton, maître des requêtes au Conseil d’État,<br />

succède à Patrick Raude à la présidence de la commission<br />

chargée de soutenir la création et la modernisation<br />

de cinémas relevant de la petite et moyenne<br />

exploitation, c’est-à-dire réalisant moins de 1 % des<br />

entrées annuelles. Pour rappel, ce dispositif sélectif<br />

est doté de 7 m illions d’euros par an et bénéficie<br />

chaque année à une quarantaine de projets.<br />

Auditrice puis maître des requêtes au Conseil d’État,<br />

la nouvelle présidente a exercé des responsabilités au<br />

Centre national d’art et de culture Georges Pompidou,<br />

en qualité de chargée de mission auprès du directeur<br />

général (2015) puis de directrice générale adjointe<br />

(2017). Elle a ensuite rejoint le cabinet du Premier<br />

ministre, Jean Castex, comme conseillère technique<br />

culture et communication (2020), avant de devenir,<br />

auprès de sa successeure Elisabeth Borne, conseillère<br />

culture, communication et régulation numérique.<br />

Lors de ses remerciements à la commission sortante,<br />

le président du CNC Dominique Boutonnat a tout<br />

particulièrement salué Patrick Raude, « dont l’expertise<br />

et le talent pour animer le débat collectif au cours de ses<br />

dix années de mandat ont largement contribué à asseoir<br />

l’autorité et la réussite de la commission ». Comme de<br />

coutume, la nouvelle commission entourant Julia<br />

Beurton est composée de représentants de l’exploitation,<br />

de la distribution ainsi que d’élus territoriaux.<br />

©JB Eyguesier/Conseil d'Etat<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

7


ACTUALITÉS<br />

Rencontres du Cinéma de Gérardmer <strong>2024</strong>,<br />

jour par jour<br />

Le rendez-vous proposé du 8 au 12 avril par l’Aciest a dévoilé le détail de sa grille horaire,<br />

ainsi que des nombreuses personnalités qui viendront à la rencontre des exploitants<br />

du Nord Est. Les inscriptions sont toujours ouvertes sur rencontres-du-cinema.com.<br />

Lundi 8 avril<br />

17h30 Eternal (KMBO, à dater)<br />

19h30 The Trouble With Jessica (Paname, sortie le 17/07)<br />

Dîner d’ouverture à La Jamagne<br />

Mardi 9 avril<br />

8h30 Excursion (JHR Films, 12/06)<br />

10h30 Film surprise <strong>–</strong> projection réservée aux<br />

exploitants<br />

Déjeuner<br />

14h Frères (Zinc., 24/04) <strong>–</strong> en présence du réalisateur<br />

Olivier Casas et de Michel de Robert, un des<br />

personnages qui a inspiré le film<br />

17h Une affaire de principe (Memento, 01/05) <strong>–</strong> en<br />

présence du réalisateur Antoine Raimbault et de José<br />

Bové ; film soutenu par la Région Grand Est<br />

19h30 Pendant ce temps sur Terre (Diaphana, 03/07) <strong>–</strong> en<br />

présence du réalisateur Jérémy Clapin<br />

Dîner au Grand Hôtel<br />

Mercredi 10 avril<br />

8h45 Dissidente (Les Alchimistes, 05/06)<br />

10h30 Un p'tit truc en plus (Pan Distribution, 01/05) <strong>–</strong> en<br />

présence de Artus, réalisateur et acteur<br />

Déjeuner<br />

14h15 Indivision (DKB <strong>Pro</strong>duction, 24/04) <strong>–</strong> en présence de<br />

la réalisatrice Leila Kilani<br />

17h Border Line (Condor Films, 01/05)<br />

19h15 Petites mains (Le Pacte, 01/05) <strong>–</strong> en présence du<br />

réalisateur Nessim Chikhaoui<br />

Dîner Espace Lac<br />

Jeudi 11 avril<br />

9h45 Sons (Films du Losange, 01/05) <strong>–</strong> séance réservée<br />

aux professionnels<br />

Déjeuner<br />

13h30 Jusqu'au bout du monde (Metropolitan Filmexport,<br />

01/05)<br />

16h30 L'Enfant qui mesurait le monde (Dulac<br />

Distribution, 26/06) <strong>–</strong> en présence du réalisateur<br />

Takis Candilis<br />

19h30 La Petite Vadrouille (UGC Distribution, 05/06) <strong>–</strong> en<br />

présence du comédien-réalisateur Bruno Podalydès<br />

Dîner<br />

Vendredi 12 avril<br />

9h Le Moine et le fusil (Pyramide, 07/08) <strong>–</strong> séance<br />

réservée aux professionnels<br />

11h Pas un mot (Eurozoom, sortie non datée)<br />

Fête du court métrage <strong>2024</strong>,<br />

pourquoi ne pas prolonger le plaisir ?<br />

La grande parade du format court a eu lieu du 20 au<br />

26 <strong>mars</strong>, à travers 20 243 projections dans un total de<br />

7 869 lieux, parmi lesquels médiathèques, établissements<br />

scolaires, hospitaliers, pénitentiaires… et 630 cinémas.<br />

Ces derniers n’attendent toutefois pas l’événement<br />

annuel pour proposer régulièrement des programmations<br />

de courts métrages à leur public. Ainsi, en 2022,<br />

94,4 % des cinémas en ont diffusé pour l’équivalent<br />

de 3,2 millions d’entrées.<br />

Des initiatives d’autant plus bienvenues que, lorsque<br />

l’on interroge les spectateurs, ils sont 66 % <strong>–</strong> voire<br />

77,6 % parmi les assidus <strong>–</strong> à se déclarer intéressés. C’est<br />

ce que révèle une enquête CinExpert de Vertigo* dans<br />

l’étude du CNC dévoilée à l’occasion du dernier festival<br />

de Clermont-Ferrand, en février dernier. Et encore<br />

mieux : lorsqu’ils ont eu l’occasion de voir des courts<br />

métrages en salles, ils sont près de 90 % à en être satisfaits<br />

(voire 40 % très satisfaits). Là encore, et sans<br />

surprise, ce sont encore les spectateurs assidus qui sont<br />

les plus satisfaits (94,3 %), mais aussi les réguliers<br />

(92,2%) et les franciliens (94,1%). Enfin, c’est au sein<br />

des spectateurs des CSP- que l’on trouve la plus forte<br />

proportion de “très satisfaits” (46,7 %).<br />

Fête du Court Métrage Cinéma des Cinéastes Paris 2023<br />

Reste que 62,1 % des spectateurs n’ont assisté à aucune projection de court métrage au<br />

cinéma au cours des douze derniers mois, cette part atteignant 74,2 % chez les occasionnels<br />

et les plus de 50 ans. La raison principale de cette non-fréquentation, évoquée<br />

par 28,1 % des spectateurs, est celle d’un désintérêt pour le format.<br />

Par ailleurs, 21,8 % des spectateurs ne savent pas si leur cinéma en propose. En 2022,<br />

ils étaient 5 % de plus à citer le manque d’information comme raison de leur nonfréquentation.<br />

Comme quoi, le format gagne en visibilité. Reste à transformer la Fête<br />

Court en pratique au long cours !<br />

* Enquête en ligne réalisée auprès de 2 000 spectateurs de cinéma 7 derniers jours, âgés de 15 ans et plus. Les questions portant sur le<br />

court métrage ont été posées entre le <strong>27</strong> septembre et le 10 octobre 2023.<br />

8 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


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RENCONTRES AFCAE<br />

Il y aura une place importante pour le cinéma de<br />

patrimoine dans les prochaines années<br />

ÉRIC MIOT, RESPONSABLE DU GROUPE PATRIMOINE/RÉPERTOIRE DE L’AFCAE<br />

PATRIMOINE ET RÉPERTOIRE :<br />

RENCONTRES À STRASBOURG<br />

©Afcae<br />

Du <strong>27</strong> au 29 <strong>mars</strong> se tient la 23 e édition des<br />

rencontres Afcae dédiées aux films de<br />

patrimoine. Depuis les cinémas Star et le<br />

Cosmos de Strasbourg, exploitants et<br />

professionnels du secteur participent à des<br />

ateliers et des échanges, ponctués par des<br />

projections de classiques restaurés. Bande<br />

annonce avec Éric Miot, responsable du groupe<br />

Patrimoine/Répertoire de l’Afcae.<br />

Pourquoi avoir fait le choix d’installer les<br />

Rencontres à Strasbourg cette année, et notamment<br />

aux Star et au Cosmos ?<br />

Le processus est plutôt inverse : on fait un appel à candidatures<br />

et les salles se positionnent pour accueillir les<br />

Rencontres. Néanmoins, nous avions le souhait de les<br />

organiser dans l’Est, en opposition à l’année dernière,<br />

où elles s’étaient déroulées en Bretagne. Par ailleurs, c’est<br />

la première fois que les Rencontres patrimoine/répertoire<br />

sont organisées dans cette région. Nous avons donc été<br />

en contact avec Stéphane Libs, le directeur des cinémas<br />

Star, qui fait également partie du groupe patrimoine/<br />

répertoire de l’Afcae. Il nous a proposé de nous accueillir<br />

à Strasbourg, de concentrer les rencontres en centre-ville<br />

et d’y associer le Cosmos.<br />

Pascal Bonitzer sera le parrain de cette édition,<br />

pourquoi ce choix précisément ?<br />

Nous essayons d’avoir un parrain qui a un lien direct<br />

avec un film de patrimoine de la sélection, mais la plupart<br />

du temps, les réalisateurs sont loin de la France ou ne<br />

sont tout simplement plus vivants. Nous nous sommes<br />

rendu compte qu’il y aura un événement estival autour<br />

de Chantal Akerman. Comme elle est décédée en 2015,<br />

nous avons décidé d’inviter Pascal Bonitzer, qui a été son<br />

scénariste, mais qui au-delà de ça, est un grand cinéphile,<br />

un critique et un cinéaste qui a écrit pour les plus grands.<br />

Il a beaucoup œuvré pour le cinéma et a donc toutes les<br />

qualités pour être le parrain de ces Rencontres.<br />

Selon le CNC, un « film de patrimoine » est « une<br />

œuvre dont la première date de sortie en salles est<br />

antérieure à dix ans ». Comment pourrions-nous<br />

compléter cette définition ?<br />

Il y a des divergences sur les dates, puisque le CNC<br />

précise dix ans, mais en réalité, il applique les vingt<br />

ans. De plus, un film doit avoir au moins 20 ans pour<br />

bénéficier d’un soutien lorsqu'il ressort en salle. Pour<br />

l’Afcae, un film de patrimoine doit, d’une part, être<br />

considéré comme art et essai, sachant qu’un certain<br />

nombre ne le sont pas. Le collège de recommandation<br />

étant assez jeune, un tas de films des années 30, 40<br />

ou 50 ne sont pas encore recommandés, mais le<br />

deviennent grâce à leur ressortie en salles. Ensuite,<br />

nous aimons dire au sein du groupe patrimoine/<br />

répertoire qu’il y a des incontournables, des grands<br />

chefs d'œuvres du cinéma, qui ont particulièrement<br />

marqué leur temps. Le public doit les découvrir, car<br />

ils sont indispensables, à l’instar de grandes œuvres<br />

littéraires ou musicales. En parallèle de ces films, il y<br />

a aussi des long métrages moins connus ou passés<br />

inaperçus, car peu montrés ou avec des problèmes<br />

de droits.<br />

Notre programme reflète cet équilibre entre des grands<br />

classiques comme Papa est en voyage d'affaires ou Paris,<br />

Texas, qui ont eu une Palme d’or, mais que tout le<br />

monde n’a pas vu, et des films moins connus, voire<br />

inédits, comme Nomad, un film hongkongais qui n’a<br />

pas fait l'objet d’une sortie en salles à l’époque. Ainsi,<br />

hormis la barrière des vingt ans, on a un large champ<br />

lié à l’histoire du cinéma, qui vise à construire la cinéphilie<br />

des spectateurs tout en faisant vivre nos salles.<br />

Quels éléments prenez-vous en compte lorsque<br />

vous décidez de soutenir un film ou une rétrospective<br />

au sein du groupe patrimoine de l’Afcae ?<br />

Il faut que ça soit une réédition, avec une bande-annonce,<br />

un accompagnement et une sortie nationale, à la différence<br />

d’une exploitation de catalogue. Plus de 200 films sont<br />

ainsi sortis en 2023, avec des rétrospectives qui viennent<br />

augmenter le volume. Cela représente 30 % des films en<br />

salles, donc c’est un vrai marché. On doit faire attention<br />

à l’équilibre entre les films connus et ceux plus pointus.<br />

Le réseau Afcae représente 1 200 salles, mais elles sont<br />

toutes très différentes. Certains sont entièrement dévolus<br />

au cinéma de répertoire, comme la Maison de l’image à<br />

Aix-en-<strong>Pro</strong>vence ; d’autres, en milieu rural par exemple,<br />

ne travaillent pas sur la même matière. Il faut donc penser<br />

à tous les exploitants quand on soutient un film, sachant<br />

qu’il y a 420 salles qui ont le label patrimoine/répertoire.<br />

Notre travail s’inscrit également en complémentarité<br />

avec celui de l’ADRC, qui fait un travail colossal de<br />

diffusion des films. Tous ensemble, nous contribuons à<br />

faire exister le film de patrimoine, aux côtés de longs qui<br />

font l'actualité.<br />

Concernant le programme, il y a beaucoup de temps<br />

forts durant ces Rencontres, dont une conférence<br />

sur la restauration du Napoléon d’Abel Gance.<br />

Pourquoi cette œuvre spécifiquement ?<br />

Il est incontestable qu’il est totalement novateur pour<br />

son époque. C’est un grand chef d'œuvre du cinéma,<br />

mais au-delà de l’intérêt historique, c’est surtout un film<br />

qui participe à la création du langage cinématographique.<br />

On est encore dans les années 20, lorsqu’Abel Gance<br />

expérimentait beaucoup, d’où la présence de scènes<br />

10 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


incroyables dans le film. Par ailleurs, on trouvait intéressant<br />

de le mettre en parallèle avec le Napoléon de Ridley<br />

Scott, qui est très controversé, mais qui résulte simplement<br />

de la vision d’un réalisateur, tout comme celui d’Abel<br />

Gance. Les audaces par rapport à l’histoire existent dans<br />

les deux films.<br />

De plus, l’histoire de la restauration de ce long métrage,<br />

sûrement la plus grande en France [plus de dix ans de<br />

travail, ndlr] est une grande aventure, qui vise à retrouver<br />

une version proche de ce que voulait Gance à l’époque.<br />

Nous avions envie de le mettre en cas pratique pour voir<br />

comment s’emparer d’une œuvre aussi ancienne, le travail<br />

que cela nécessite et les étapes par lesquelles une telle<br />

restauration doit passer.<br />

Au total, 10 films seront montrés à Strasbourg,<br />

dont les restaurations sortiront prochainement.<br />

Comment avez-vous mis en place cette sélection ?<br />

Nous faisons d’abord un appel à films aux distributeurs,<br />

puis nous les visionnons afin d’en faire une sélection, à<br />

la manière d’un festival. Toutefois, il faut que la programmation<br />

soit éclectique et représente les valeurs de l’Afcae.<br />

À cet égard, la question de la diversité est très importante.<br />

C’est un casse-tête parfois, car nous avons beaucoup de<br />

choix et de sollicitations. Par la même occasion, nous<br />

essayons de mettre en valeur le travail des distributeurs.<br />

L’atelier « construire un dispositif de jeunes ambassadeurs<br />

et ambassadrices » durant les Rencontres<br />

témoigne de votre volonté de former la cinéphilie<br />

des plus jeunes. Est-ce que vous travaillez avec le<br />

comité 15-25 de l’Afcae sur ce genre d’événement ?<br />

Nous sommes partis de personnes qui ont expérimenté<br />

ce type de dispositif. Je ne sais pas comment ils vont<br />

procéder pendant l’atelier, mais cela nous semblait<br />

important de mettre en éclairage ce type de possibilité,<br />

qui fonctionne plutôt bien. C’est un des moyens<br />

d’emmener les jeunes à s’intéresser aux grands classiques.<br />

De plus, l'idée est que les Rencontres soient des moments<br />

de partage d’expériences et de pratiques pour qu’elles<br />

se transmettent entre les salles. Les films du patrimoine<br />

ont souvent besoin que l’on propose quelque chose de<br />

plus qu’une projection. C'est un travail de longue<br />

haleine, qui demande beaucoup d’énergie, mais qui finit<br />

par payer. Ce dispositif de jeunes ambassadeurs est<br />

donc important. Je suis en relation permanente avec<br />

le groupe 15-25, qui soutient parfois des films de<br />

patrimoine. Il prépare d’ailleurs un événement pour<br />

le mois d’octobre, sur lequel nous avons échangé. Nous<br />

sommes vraiment dans un travail cohérent entre nous.<br />

Comment percevez-vous le fait que de plus en plus<br />

de circuits proposent des séances de classiques, y<br />

compris avec des animations ?<br />

Cela prouve que le patrimoine en salles fonctionne. S’il<br />

y a un attrait des circuits, c’est qu’il y a des résultats.<br />

Toutefois, ils ne font pas le même travail ; ils mettent en<br />

valeur des films plus connus et “faciles” à aborder, mais<br />

on est au début d’une grande aventure. Il y aura une<br />

place importante pour le cinéma de patrimoine dans les<br />

prochaines années et c’est très encourageant. Il ne faut<br />

juste pas oublier qu’il y a des films fragiles, qui ont besoin<br />

d’être accompagnés, et que l’intelligence d’une programmation<br />

réside dans la capacité d’alterner les types de<br />

films.<br />

<strong>Pro</strong>pos recueillis par David Weichert<br />

<strong>Pro</strong>gramme<br />

• Mercredi <strong>27</strong> <strong>mars</strong><br />

14h - Présentation du dispositif Mémoire des<br />

Images Réanimées d’Alsace (MIRA) par la directrice,<br />

Laura Cassarino<br />

14h30 - Partie de campagne de Jean Renoir<br />

(1940), précédé de La direction d’acteur chez<br />

Jean Renoir de Gisèle Braunberger (1969), en<br />

partenariat avec le Festival La Rochelle Cinéma et<br />

présenté par Charlotte Garson, critique aux Cahiers<br />

du Cinéma<br />

16h - Conférence « Restauration du Napoléon<br />

d’Abel Gance : l’éternel Chantier ? » par Georges<br />

Mourier, avec la présentation d’un extrait de<br />

Napoléon vu par Abel Gance<br />

20h - Ouverture des Rencontres Patrimoine/<br />

Répertoire par Guillaume Bachy, président de<br />

l’Afcae, Eric Miot, responsable du Groupe<br />

Patrimoine/Répertoire, et en présence de Pascal<br />

Bonitzer, parrain des Rencontres<br />

20h30 - Paris, Texas de Wim Wenders (1984),<br />

présenté par Philippe Chevassu de Tamasa<br />

Distribution<br />

• Jeudi 28 <strong>mars</strong><br />

9h30 - Ateliers exploitants : Faire un quiz en salles<br />

- Présenter des séances de patrimoine - Construire<br />

un dispositif jeunes ambassadeurs - Construire un<br />

cycle en patrimoine avec l’exemple du Star<br />

La Noire de…<br />

d’Ousmane Sembène<br />

(Les Acacias, 2nd semestre <strong>2024</strong>)<br />

©Les Acacias<br />

Nomad de Patrick Tam<br />

(Carlotta, 26/06)<br />

©Carlotta Films<br />

11h - Échange avec Pascal Bonitzer, animé par N.<br />

T. Binh<br />

11h30 - Golden Eighties de Chantal Akerman<br />

(1986 - Capricci), présenté par Pascal Bonitzer<br />

14h30 - La Noire de… d’Ousmane Sembène<br />

(1966), présenté par Emmanuel Atlan des Acacias<br />

16h - La Montagne sacrée d’Alejandro<br />

Jodorowsky (1974 - Nour Films), présenté par la<br />

distributrice<br />

18h15 - When We Were Kings de Leon Gast<br />

(1996), présenté par Benoit Demarche et Joachim<br />

Léonce de Splendor Films et précédée d’un quiz<br />

sur la boxe au cinéma, animé par Clément<br />

Regnacq, médiateur de l'association Le Récit<br />

Aux côtés de Paulin Soumanou Vieyra et de Blaise<br />

Senghor, Ousmane Sembène fait partie des pionniers du<br />

cinéma sénégalais. Son premier long métrage, La Noire<br />

de…, sort en 1966 et suit une jeune femme installée chez<br />

une famille française, à Antibes, où elle est embauchée<br />

comme gouvernante. Six ans après l’indépendance du<br />

Sénégal, le film charge l’héritage colonial français et est<br />

devenu une pièce majeure du cinéma sénégalais ; il obtient<br />

par ailleurs le Prix Jean Vigo à sa sortie. Déjà restauré et<br />

présenté à Cannes Classics en 2015, Les Acacias lui<br />

offrent en <strong>2024</strong> une distribution en salles inédite.<br />

La version restaurée de ce long métrage, sorti en Asie en<br />

1982, a d’abord séduit le Festival international du film<br />

de Hong Kong à l'occasion d’une avant-première mondiale<br />

l’an passé. À la faveur du Marché du Film du Festival de<br />

Cannes, Carlotta en a fait l’acquisition afin de le distribuer<br />

pour la première fois en France. Avec un style<br />

inhérent à la Nouvelle vague hongkongaise, Patrick Tam<br />

puise dans Godard pour concocter une comédie romantique<br />

qui, de fil en aiguille, chavire vers le thriller politique :<br />

Louis et Kathy, marginalisés dans une classe aisée, vont<br />

se lier à Tomato et Pong, de condition plus modeste. Le<br />

tandem mène une vie oisive, bientôt rejoint par Shinsuke,<br />

le petit ami nippon de Kathy, poursuivi pour avoir déserté<br />

l’Armée rouge japonaise. Le film sort en salles le 26 juin.<br />

20h30 - Nomad de Patrick Tam (1982), présenté<br />

par Inès Delvaux de Carlotta Films<br />

• Vendredi 29 <strong>mars</strong><br />

9h - Accueil et présentation de la 10 e édition de<br />

Play it Again ! par l’ADRC<br />

9h30 - Le Pot d'un million de ryôs de Sadao<br />

Yamanaka (1935 - Bac films)<br />

11h15 - Papa est en voyage d'affaires d’Emir<br />

Kusturica (1985), présenté par Anne Laure Brénéol<br />

et Lionel Ithurralde de Malavida Films<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

11


DISTRIBUTION<br />

DU WESTERN<br />

À LA DYSTOPIE,<br />

METROPOLITAN<br />

POSE LES JALONS<br />

POUR L’ANNÉE<br />

©Metropolitan Filmexport<br />

Civil War<br />

Pour ces prochains mois, le<br />

distributeur indépendant arbore<br />

un line-up ambitieux, qui<br />

compile western, thriller et<br />

drame romantique. La<br />

convention, qui s’est tenue au<br />

Grand Rex, fut l’occasion de le<br />

présenter aux exploitants, venus<br />

en nombre.<br />

L’année 2023 aura été celle du rebond pour Metropolitan<br />

Filmexport au regard des nombreux tours de force qui<br />

ont jalonné leur exercice : Hunger Games : La Ballade du<br />

serpent et de l'oiseau chanteur et son 1,7 million d’entrées<br />

(M), John Wick 4 (1 M), Evil Dead Rise (610 000) ou<br />

encore Saw X (611 000) sont autant de succès qui ont<br />

permis à la société dirigée par Victor Hadida de se positionner<br />

premier distributeur indépendant en France,<br />

avec 6 M d’entrées, soit une hausse de 128 % par rapport<br />

à 2022. En <strong>2024</strong>, le distributeur compte bien réitérer la<br />

prouesse, voire la surpasser, avec un line-up ambitieux<br />

et éclectique, dont une partie fut présentée lors de sa<br />

convention, qui s’est tenu mercredi 13 <strong>mars</strong>.<br />

Des cow-boys, une guerre intestine et<br />

une rencontre anodine<br />

Les projections, qui ont eu lieu dans l’écrin de la salle<br />

Infinite du Grand Rex, ont commencé par Jusqu’au<br />

bout du monde, le nouveau long métrage écrit et réalisé<br />

par Viggo Mortensen, dont il assure également l’un des<br />

rôles principaux. Après avoir brossé le portrait d’un père<br />

en peine d’éprouver un semblant d’amour dans Falling,<br />

l’acteur continue son chemin derrière la caméra, cette<br />

fois-ci avec un western, tantôt brutal, tantôt sentimental,<br />

prenant place dans l’Ouest américain des années 1860.<br />

Holger Olsen (Viggo Mortensen), immigré d’origine<br />

danoise, rencontre Vivienne Le Coudy (Vicky Krieps),<br />

une Canadienne francophone, et décident tous les deux<br />

de s’installer dans le Nevada. Lorsque la guerre de Sécession<br />

éclate, Olsen s’engage et abandonne sa femme à une<br />

population brutale, corrompue et imprévisible le temps<br />

du conflit. « Je voulais parler de ce que ressentent les femmes<br />

quand leur père, leur frère, leur mari ou leur fils partent à<br />

leur guerre masculine en laissant tout derrière, mais également<br />

du pardon et du changement. Il faut savoir pardonner<br />

et se pardonner », formule Viggo Mortensen, qui a honoré<br />

la convention de sa présence.<br />

Prévu pour le 1 er mai <strong>2024</strong>, Jusqu’au bout du monde<br />

succédera à Civil War, le 17 avril. Cette plongée dystopique<br />

dans une Amérique fracturée et au bord de l'effondrement<br />

est un des grands rendez-vous de Metropolitan<br />

Filmexport pour <strong>2024</strong>, en témoigne la projection<br />

sécurisée et réservée aux exploitants dans l’après-midi.<br />

Avec un budget de 50 millions de dollars, le long métrage<br />

d’Alex Garland (Men, Annihilation, Ex machina) compte<br />

notamment au casting Cailee Spaeny, Kirsten Dunst et<br />

Jesse Plemons. Enfin, la journée s’est clôturée par Memory,<br />

avec Jessica Chastain et Peter Sarsgaard. Sans date de<br />

sortie pour l’heure, le nouveau long métrage du Mexicain<br />

Michel Franco (Sundown, Después de Lucía) suit une<br />

assistante sociale, qui lors d’une réunion d’anciens élèves<br />

de son lycée tombe sur une ancienne connaissance.<br />

Tout un programme, auquel s’ajoutent les sorties de<br />

Black Flies, l'adaptation du roman 911 sur l’enfer<br />

quotidien d’ambulanciers new-yorkais, dès le 3 avril,<br />

ainsi que Longlegs, un thriller horrifique sur la traque<br />

d’un tueur en série insaisissable, le 10 juillet.<br />

David Weichert<br />

Jusqu’au bout du monde sortira le 1 er mai <strong>2024</strong>, sous bannière Metropolitan,<br />

sur 300 à 350 copies, majoritairement VO mais aussi VF.<br />

12 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


Une héroine qui<br />

ouvre de nouvelles<br />

frontières en tant que<br />

femme, dans une<br />

époque et dans un<br />

espace dominés par<br />

les hommes<br />

JUSQU’AU BOUT DU MONDE<br />

AVEC VIGGO MORTENSEN<br />

Viggo Mortensen, sur la scène du Vox à Avignon, le 21 <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

©www.photo-avignon.com<br />

De Indian Runner au récent Eureka de l’Argentin Lisandro Alonso, du Seigneur des anneaux<br />

au cinéma français, et de Cronenberg à ses propres réalisations, l’acteur-cinéaste-scénaristecompositeur<br />

américano-danois a fait le tour du monde, et nous emmène cette fois Jusqu’au<br />

bout du monde. Rencontre avec Viggo Mortensen, qui après la convention Metropolitan à<br />

Paris, est venu échanger avec les exploitants aux Rencontres du Sud, en Avignon !<br />

Jusqu’au bout du monde est votre deuxième réalisation<br />

après Falling, sortie en mai 2021 en France.<br />

Quel a été le déclic qui vous a fait passer derrière<br />

la caméra ?<br />

À vrai dire, j’ai toujours cherché à réaliser des films. Il y<br />

a 30 ans, j’avais déjà écrit un scénario mais ne trouvais<br />

pas d’argent pour tourner. J’ai alors commencé à travailler<br />

comme acteur, en continuant toujours à écrire des<br />

scénarios. Actuellement, j’en ai peut-être cinq en “bon<br />

état”, en attente de trouver des financements.<br />

Quelles satisfactions vous procure la réalisation ?<br />

J’aime faire le voyage du scénario à l’écran et le travail<br />

collectif du cinéma. Ce que j'ai pu observer auprès des<br />

réalisateurs et réalisatrices avec lesquels j’ai eu l’occasion<br />

©Metropolitan Filmexport<br />

de collaborer est que plus ils restaient ouverts aux suggestions<br />

des autres, plus leurs films étaient bons. On ne sait<br />

jamais d'où ni de qui peut arriver une bonne idée.<br />

D’où vous est venue l’idée de ce personnage de<br />

femme libre et forte ?<br />

La première image que j’avais en tête est celle d’une petite<br />

fille jouant dans une forêt d’érables dans le Nord, inspirée<br />

de ce que je sais de l’enfance de ma mère [à laquelle le<br />

film est dédié, ndlr.]. Je voulais savoir ce qu'allait devenir<br />

cette petite fille, mais en commençant par l’aboutissement<br />

de son voyage avant d’en montrer le début.<br />

Et le choix de Vicky Krieps, que nous avons eu<br />

l’occasion de croiser dans des univers cinématographiques<br />

aussi variés que les vôtres, comme<br />

partenaire ?<br />

Si Vicky, dont je connaissais le formidable travail, avait<br />

dit non, Jusqu’au bout du monde aurait été un autre film.<br />

J’étais persuadé qu’elle allait pleinement incarner cette<br />

femme courageuse et indépendante. Quant au personnage<br />

d’Olsen, au départ ce n’est pas moi qui devais tenir le<br />

rôle. Mais face au besoin de décaler le tournage d’un ou<br />

deux ans, le temps que les acteurs envisagés soient disponibles,<br />

j’ai décidé de l’interpréter moi-même, quitte à le<br />

modifier un peu, et notamment le vieillir.<br />

Pourquoi l’avoir inscrit dans le genre du western,<br />

qui devient ici éminemment féministe ?<br />

Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai grandi<br />

avec et aimé toute une variété de westerns, au cinéma<br />

comme à la télévision. Il m’a semblé intéressant d’incrire<br />

cette héroïne qui s’ouvre de nouvelles frontières en tant<br />

que femme, dans une époque et dans un espace qui<br />

étaient dominés par les hommes, et où justement, les<br />

frontières étaient ouvertes.<br />

Pour autant, Jusqu’au bout du monde n’est pas un<br />

western tout à fait comme les autres…<br />

Tout en restant dans la tradition des westerns classiques,<br />

mais contrairement à la grande majorité du genre, je<br />

voulais refléter le plus fidèlement possible la réalité de<br />

l’époque. Que les paysages <strong>–</strong> filmés en partie au Canada<br />

et en majorité au Mexique <strong>–</strong>, le travail du son, le rapport<br />

aux chevaux, la multitude de dialectes et d’accents…<br />

soient historiquement les plus corrects possible.<br />

Et à ce titre, loin des clichés fordiens, vous donnez<br />

à voir une Amérique multiculturelle !<br />

Rares sont les westerns qui l’ont montré, mais l’Amérique<br />

a toujours été un mélange de langues et de cultures ; c’est<br />

la réalité de l’époque comme d’aujourd’hui, celle des<br />

États-Unis comme de la France.<br />

En parlant de la France, qui est le premier pays où<br />

va sortir votre film, quel regard portez-vous sur la<br />

place qui y est accordée au cinéma ?<br />

J’aime aller au cinéma en France, notamment quand je<br />

suis à Paris ; c’est différent, on y fait attention aux films.<br />

Ici, le cinéma fait beaucoup plus partie de la culture que<br />

dans d’autres pays. Même si on aime le cinéma aux<br />

États-Unis, il n’y bénéficie pas du même soutien, que ce<br />

soit pour produire les films ou les montrer, et afin qu’ils<br />

puissent avoir une relation spéciale avec le public. C’est<br />

pour cela que les réalisateurs étrangers aiment tant que<br />

leurs films sortent en France.<br />

<strong>Pro</strong>pos recueillis par Aysegül Algan<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

13


EXPLOITATION<br />

©S.Goubault<br />

LE SFTC À L’AVANT-POSTE<br />

DES DOSSIERS EXPLOITATION<br />

La première assemblée générale de la saison, 115 e du Syndicat français des théâtres<br />

cinématographiques auquel s’était joint le Syndicat des cinémas de France, s’est tenue<br />

le 15 <strong>mars</strong> au Cinéma Confluences de Sens, dans l’Yonne. Avec, au programme des<br />

échanges, les réformes en cours de préparation, la mobilisation autour de l'éducation<br />

à l'image et l’éco-responsabilité des salles.<br />

Si de nombreux sujets, encore en cours de discussion<br />

et concertation, sont destinés à rester dans la confidentialité<br />

de l’AG présidée par François Thirriot,<br />

Lionel Bertinet, le directeur du Cinéma du CNC a<br />

apporté des gages. Notamment sur les futures lignes<br />

directrices des engagements de programmation, qui<br />

<strong>–</strong> après celles d'avril 2022 <strong>–</strong> suivent bien la voie d’une<br />

simplification et d’une « meilleure adaptation aux<br />

spécificités des exploitations », tout en rétablissant<br />

« l'équité entre exploitants ». Pour Marie-Christine<br />

Désandré, présidente de Cinéo, il s’agit d’un « sujet<br />

acquis. Nous avons plaisir à remplir nos engagements<br />

qui font partie de notre exception culturelle et de notre<br />

image. Nous demandons juste à ne pas être traités de<br />

manière trop difficile et, surtout, à ce que nos partenaires<br />

distributeurs s’engagent enfin à leur tour. » Car, comme<br />

l’a souligné le président de la FNCF Richard Patry,<br />

« sans nier le droit fondamental des distributeurs à<br />

maîtriser leurs plans de sortie », il faut bien, en miroir,<br />

des engagements de diffusion « qui permettent aux<br />

exploitants d’appliquer les leurs ».<br />

Concernant la réforme de l’art et essai en préparation,<br />

Richard Patry n’en démord pas : « Il est impossible<br />

qu’elle se fasse au détriment d’une catégorie de salles ».<br />

Cédric Aubry, président de la branche moyenne<br />

exploitation de la FNCF, président-adjoint de la SFTC<br />

et hôte de l’AG au cinéma Confluences de Sens, s’est<br />

inquiété « d’une sélectivité qui ne prendrait pas en compte<br />

la dimension économique et sociale des exploitations ».<br />

Pour les salles indépendantes privées notamment, la<br />

recherche de recettes sur les avant-séances et la confiserie<br />

« n’est pas un tabou, et encore moins incompatible<br />

avec le travail de diversité ». Et tandis que Thierry<br />

Tabaraud, président du syndicat des directeurs de<br />

cinémas de l'Est, rappelait que « la notion de cinéma<br />

art et essai porteur est différente selon les strates géographiques<br />

», Lionel Bertinet a assuré que « la réforme n’a<br />

pas pour but d’exclure des salles », ni de réduire l’enveloppe<br />

du CNC allouée à l’art et essai.<br />

Le péril que représentent les nouvelles règles édictées<br />

par l’Éducation nationale aux établissements du<br />

secondaire <strong>–</strong> les obligations de remplacement et de<br />

formation des enseignants en dehors du temps scolaire<br />

<strong>–</strong> pèse toujours lourdement sur les dispositifs d’éducation<br />

à l’image, « qu’il est hors de question de remplacer<br />

par des ciné-clubs dans les lycées », a prévenu Richard<br />

Patry. Aurélie Delage, présidente de la commission<br />

éducation à l'image de la FNCF, a récemment eu<br />

l’occasion de mettre le cabinet ministériel de l'Éducation<br />

nationale face à sa contradiction avec la consigne<br />

gouvernementale du 100 % EAC, « alors que les<br />

dispositifs d’éducation au cinéma sont le premier accès<br />

à la Culture en France. Je pense que nous avons été<br />

entendus ». Reste que les nouvelles directives doivent<br />

être appliquées dans l’ensemble des rectorats à partir<br />

de la rentrée <strong>2024</strong>. « Il ne nous appartient pas de juger<br />

les réformes mises en place par le ministère de l’Éducation<br />

nationale », a pondéré Richard Patry, en invitant ses<br />

confrères à se réemparer des comités de pilotage et à<br />

réfléchir à l'évolution des pratiques. Car s’il reste<br />

crucial que les enseignants, comme leurs élèves,<br />

découvrent les films dans les salles de cinéma, « en<br />

matière de formation, le tout présentiel doit évoluer vers<br />

des volumes en distanciel », qui peuvent « séduire<br />

les enseignants ».<br />

Enfin, sur le volet de l’éco-responsabilité des salles,<br />

Marie-Christine Désandré a attiré l’attention des<br />

exploitants sur le questionnaire préparé par la nouvelle<br />

commission FNCF dédiée qu’elle préside. Un outil<br />

ludique qui permettra de concevoir « des modèles<br />

d’exploitations éco-responsables en fonction de leurs<br />

typologies. Nous avons besoin d’un taux de retour exceptionnel,<br />

car plus nous disposerons d’informations, plus<br />

nous pourrons affiner au cas par cas les solutions proposées.<br />

» À noter que ce questionnaire est en ligne sur le<br />

site de la FNCF, depuis le 26 <strong>mars</strong> . Ses résultats et les<br />

« feuilles de route » qui en découleront seront présentés<br />

au prochain Congrès de Deauville.<br />

Ayşegül Algan<br />

14 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


FRANÇOIS THIRRIOT<br />

VICTOIRE DU CINÉMA <strong>2024</strong>


VICTOIRE DU CINÉMA<br />

COUP DE CHAPEAU À<br />

FRANÇOIS THIRRIOT<br />

Comme de coutume, les Rencontres du Sud ont célébré une personnalité du secteur<br />

de l’exploitation : François Thirriot, président du Syndicat français des théâtres<br />

cinématographiques et représentant la troisième génération d'exploitants à<br />

Charleville-Mézières et Sedan. Retour, dans notre dossier spécial, sur son parcours,<br />

ses amis, ses amours et… ses emmerdes.<br />

L’HISTOIRE<br />

DU CÔTÉ DES ARDENNES<br />

105 ANS DE CINÉMA À CHARLEVILLE<br />

L’histoire commence en 1919 avec Marcel Thirriot. Une épopée<br />

familiale d'exploitants, aujourd’hui incarnée par Le Metropolis<br />

de Charleville-Mézières qui lui, fête ses 20 ans.<br />

1919, Marcel Thirriot reprend l'Alhambra Gaumont à Mézières<br />

©Famille Thirriot<br />

En 1926, Marcel reprend le Pathé à Mohon (aujourd'hui<br />

intégré à Charleville-Mézières), ouvert après la Grande<br />

Guerre et qui deviendra plus tard l'Eden. En 1929,<br />

c'est Pierre Thirriot, son frère cadet, qui s'empare de<br />

l'American Cosmograph (salle construite en 1909 par<br />

Ernest Sommelette). Après une rénovation intégrale en<br />

1960, elle sera fermée en 1971 pour être transformée<br />

en 1974 en un ensemble brasserie/restaurant/cinéma<br />

de 5 salles (Les Clubs), initié et réalisé par Jean-Paul<br />

Thirriot et sa sœur Françoise. Le concept tiendra 30<br />

ans et permettra de mener à bien le projet du cinéma<br />

Metropolis.<br />

©Famille Thirriot<br />

Mis à part quelques séances organisées par des forains<br />

sur les places publiques dès 1897, le cinématographe<br />

des frères Lumière arrive à Charleville le 22 décembre<br />

1907 au théâtre de la ville, soit 12 ans après la première<br />

projection payante mondiale au salon indien du Grand<br />

Café à Paris. Débuts douloureux en Ardennes… car<br />

une panne survient dès la deuxième séance !<br />

C'est en 1913 que le jeune Marcel Thirriot, 24 ans,<br />

artisan électricien issu d'une lignée d'arboriculteurshorticulteurs,<br />

prend en location le Grand Cinéma<br />

Attraction de Mézières. Après quelques travaux, la<br />

première projection a lieu le 22 <strong>mars</strong> 1919 sous le nom<br />

d'Alhambra Gaumont. En 1925, un terrible incendie<br />

ravage le cinéma. Marcel Thirriot le reconstruira avec<br />

obstination, « animé par un enthousiasme intact, absolument<br />

persuadé que la salle de cinéma est l'un des endroits<br />

les plus merveilleux du monde », écrit son petit-fils<br />

François Thirriot. La salle sera rénovée ensuite en 1952.<br />

* de Samra Bonvoisin, Claude Forest et Hélène Valmary, Nouveau Monde Éditions<br />

En 1930, les frères Thirriot achètent également l'Omnia<br />

à Pathé, avenue Jean-Jaurès à Charleville, salle ouverte<br />

en 1908. À l’affiche, en 1931, La Femme de mes rêves<br />

de Jean Bertin, l'un des tous premiers films parlant<br />

français, avec la technologie sonore américaine Western<br />

Electric. Marcel Thirriot assurait à l’époque que « le<br />

matériel était coûteux, mais que c'était le meilleur ! »<br />

Le cinéma Pathé à Mohon en 1926, repris par Marcel Thirriot<br />

que l’on voit derrière son automobile, une Citroën. Il deviendra<br />

l’Eden. Au programme « Buridan, le héros de la tour de Nesle »<br />

film muet en noir et blanc<br />

©Famille Thirriot<br />

Jean-Paul et Fernande Thirriot, juste avant leur mariage<br />

(octobre 1954)<br />

Malicieux, ses collègues diront de lui qu'il s'était « marié »<br />

avec la firme américaine en 1930. Cette union durera<br />

longtemps ! En 1931, l’exploitant reprend également<br />

l'Excelsior de Sedan, ouvert en 1914, quelques semaines<br />

à peine avant la Grande Guerre. En 1983, l'Omnia sera<br />

totalement repensé et baptisé le Forum.<br />

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la famille exploite<br />

de nombreux cinémas à Paris : Le Bonaparte, Le Bastille,<br />

le Vendôme, le Cinéma des Ternes, le Studio Raspail et<br />

le Gaîté Palace. « Lors de l’invasion allemande, nos parents<br />

nous ont emmenés à Hendaye, en Pays basque. Lorsque la<br />

situation s’est stabilisée, mon père est remonté dans les<br />

Ardennes. Il s’est arrêté à Paris où il a repris l’activité de<br />

salles tenues par des exploitants juifs qui avaient dû fuir<br />

l’occupant », relate Françoise, la fille de Marcel Thirriot<br />

dans Figures de salles obscures*, en soulignant que « la<br />

proposition était assortie d’un accord prévoyant la restitution<br />

desdites salles à l’issue du conflit ».<br />

16 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


En 1951, lors du Congrès des cinémas à la Baule, Jean-<br />

Paul Thirriot rencontre sa future femme Fernande, elle<br />

aussi dans le métier depuis trois générations [voir p.16].<br />

En 1969, l’Élysées Lincoln voit le jour sur les Champs<br />

Élysées parisiens, en association avec Boris Gourevitch.<br />

En 1974, sous la direction de Jean-Paul Thirriot (frère<br />

de Françoise, père de François), le Palace de Charleville<br />

devient Les Clubs, un complexe de 5 salles. Dans les<br />

années 80, Le Bastille à Paris est transformé en complexe<br />

de 3 salles, tandis que le Vendôme Opéra se spécialise<br />

dans la programmation de films d’opéra. En 1983,<br />

l’Omnia de Charleville devient Le Forum après des<br />

travaux qui font passer sa capacité de 800 à 550 fauteuils.<br />

©Famille Thirriot<br />

La crise des cinémas des années 80 marque un tournant<br />

dans la vie de la famille. Entre 1984 et 1986, alors que<br />

les entrées sont divisées par deux, les petites salles <strong>–</strong><br />

l’Eden à Mohon (Mézières), le Stella à Vouziers, l’Artistic<br />

à Etion (Charleville) et le Rex à Hirson <strong>–</strong> ferment tour<br />

à tour.<br />

De convocations au tribunal en saisies du fisc, François<br />

Thirriot crée fin 1986, avec un ami d’enfance, une<br />

société d’import de porcelaine et de bronzes du Japon,<br />

de mobilier ancien de Chine et s’installe dans une<br />

boutique à Levallois-Perret.<br />

La fréquentation cinématographique revenue à flots, il<br />

apparaît à François et à son frère jumeau Jérôme, qui<br />

avait rejoint l’aventure en 1986, que les salles des Clubs<br />

et du Forum ne correspondent plus aux attentes du<br />

public. Le projet d’un multiplexe de 10 salles et 2 000<br />

fauteuils, sur 5 000 m² en centre-ville, est donc mis en<br />

route. Les travaux commencent le 15 mai 2003, pour<br />

une ouverture le 28 janvier 2004, respectant au jour<br />

près le planning des travaux. Avec le Metropolis, la<br />

fréquentation double immédiatement.<br />

©FRANCK MAILLARD<br />

Le cinéma Metropolis la veille de son ouverture en 2004<br />

Un autre chapitre s’ouvre en 2014 lorsque Jean-Jacques<br />

Geynet, après treize années de présidence du Syndicat<br />

français des théâtres cinématographiques, suggère à<br />

François Thirriot de reprendre la fonction. Encouragé<br />

par ses proches, ce dernier est élu à l'unanimité en<br />

janvier 2014. Depuis dix ans, il s’investit pleinement<br />

au service des professionnels et du secteur qu’il qualifie,<br />

comme son grand-père, de « plus beau métier du monde ».<br />

Marion Delique<br />

Jean-Paul et Francois Thirriot dans les bureaux de<br />

l'Omnia en 1985<br />

CÔTÉ MATERNEL<br />

Par Françoise Thirriot<br />

Si du côté paternel, on connaît précisément la date<br />

d’ouverture de la première salle exploitée par Marcel<br />

Thirriot (en 1919 à Mézières), du côté maternel les choses<br />

sont moins précises. Pourtant, l’histoire est plus ancienne,<br />

car elle remonte à quatre générations. Ainsi, on sait que<br />

Ferdinand Jean, le père de Fernand Jean, a été l’un des<br />

premiers à s’intéresser au cinéma. À l’âge de 20 ans, il<br />

est agent lyrique à Marseille et s’installe ensuite à Grenoble<br />

pour y ouvrir, à la fin du XIX e siècle, une salle de cinéma.<br />

Il monte à Paris dans les années 1920 et s’installe à<br />

Clamart. Il conclut par la suite une affaire autour de<br />

deux exploitations situées à Strasbourg et à Nantes.<br />

Son fils Fernand (né le 23 <strong>mars</strong> 1896 à Avignon) sera<br />

mobilisé au moment de la guerre de 1914-1918. Il sera<br />

fait prisonnier très tôt, au Chemin des Dames. À sa<br />

libération, il rentrera travailler avec son père et deviendra<br />

directeur de l’Apollo de Nantes.<br />

En 1940, capitaine de réserve au train des équipages,<br />

Fernand s’engage et remonte jusqu’en Belgique. Marié<br />

et père de trois enfants, il décide, devant l’aggravation<br />

du conflit, de revenir en France auprès de sa famille.<br />

Au décès de Ferdinand en janvier 1945, ses enfants<br />

reprennent les exploitations des théâtres cinématographiques.<br />

Régis et Paulette à Strasbourg, et Fernand<br />

à Nantes.<br />

Fernande, la fille de Fernand, y travaillera avec son père<br />

de 1948 jusqu’à son mariage en 1954 avec Jean-Paul<br />

Thirriot, rencontré lors du Congrès de la Fédération à<br />

la Baule en 1951.<br />

Fernand Jean est mort en 1976.<br />

Le cinéma théâtre Apollo, une institution<br />

nantaise<br />

Grandey et Lescouzères ouvrent en 1908 le théâtre Apollo<br />

à Nantes, au 21 de la rue Racine, avec le cinéma comme<br />

attraction. La salle est reprise en 1915 par Salomon<br />

Kétorza, puis exploitée par Ferdinand Jean.<br />

L’Apollo a survécu à deux incendies, dont le premier en<br />

1921. À l’époque, le site était déjà utilisé, en plus des<br />

représentations théâtrales, pour des projections cinématographiques.<br />

Pas question de mettre la clef sous la porte<br />

pour autant ! Comme promis par son directeur Fernand<br />

Jean, l’Apollo est rapidement reconstruit, mais sa capacité<br />

est ramenée à 1 050 places, réparties entre le parterre et<br />

deux balcons.<br />

C’est dans ce lieu que fut diffusé, en 1929, le premier<br />

film parlant à Nantes, La route est belle de Robert Florey.<br />

Un deuxième sinistre survient le <strong>27</strong> mai 1931, en pleine<br />

nuit. L’incendie, dont on ne connaîtra jamais l’origine,<br />

détruit tout en quelques heures, ne laissant que des ruines.<br />

Une nouvelle fois, Fernand Jean promet, alors que les<br />

cendres sont encore chaudes, d’élever rapidement un<br />

nouvel établissement de 1 300 places, encore plus moderne<br />

et confortable. Le cinéma théâtre rouvre en 1933, après<br />

deux ans de travaux.<br />

L’Apollo était une institution nantaise. Le cinéma y avait<br />

toute sa place, mais sans occulter les spectacles musicaux.<br />

« L’Apollo, c’était l’Olympia ! ». C’est là que les Nantais<br />

assistent à des revues de la Cloche, la première fois en<br />

1921, avec La Cloche rançonne ! Dans la période faste<br />

des années d’après-guerre, chanteurs, humoristes et<br />

musiciens sont nombreux à fouler la scène de l’Apollo,<br />

comme Maurice Chevalier (en 1948) ou Sidney Bechet<br />

(en 1955) Les formations de jazz aimaient aussi y jouer.<br />

Jusque dans les années 70, les grands noms du music-hall<br />

s’y succèdent, comme Edith Piaf, Fernandel, Yves Montand,<br />

Françoise Thirriot, la tante de Francois Thirriot après<br />

l’ouverture du Metropolis en janvier 2004<br />

Jacques Brel, Georges Brassens, Fernand Raynaud, les<br />

chansonniers du grenier de Montmartre, et combien d’autres.<br />

Fernande Thirriot, qui y travaillait avec son père Fernand<br />

Jean jusqu’en 1954, se souvenait avec émotion et fierté<br />

de cette période assez folle, extraordinaire, en termes de<br />

remplissage des salles, et la course pour placer la clientèle<br />

dans ce théâtre avec balcon et corbeille, avec souvent<br />

plus de 1 000 personnes !<br />

Le cinéma emblématique l’Apollo disparaîtra en 1976,<br />

transformé en complexe.<br />

©Famille Thirriot<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

17


VICTOIRE DU CINÉMA<br />

L'INTERVIEW<br />

Comme nous l’avons évoqué, tu es issu de la troisième<br />

génération d’exploitants du côté paternel<br />

et de la quatrième côté maternel. As-tu toujours<br />

voulu reprendre les affaires familiales ou sentais-tu<br />

le devoir de poursuivre l’histoire ?<br />

Non, je ne me suis senti obligé de rien, sinon je ne<br />

l'aurais pas fait. Il y avait une envie et le métier m'intéressait.<br />

Même si j'ai été tenté par la photo de mode, ayant<br />

fait deux ou trois shootings, je me suis rendu à l'évidence<br />

que c'était bien le cinéma qui m’attendait. Quand tu vis<br />

là-dedans, depuis que tu es tout petit, tu as bien sûr un<br />

certain attachement. Mes deux parents sont issus de<br />

familles d'exploitants, ma mère à Nantes et mon père à<br />

Charleville. Alors est-ce une forme d'atavisme?.. Sans doute.<br />

Comment a débuté ton parcours ?<br />

À 24 ans, j'avais fait un voyage de huit mois en Amérique<br />

du Nord dont six mois à Toronto. Mon objectif était d'y<br />

rester travailler pour le circuit des salles Famous Players<br />

[désormais Cineplex, ndlr.], mais rien ne s'est passé<br />

comme prévu. Le stage a été annulé et par conséquent<br />

je n’avais plus l’autorisation de rester dans le pays. Le<br />

directeur, Larry Pilon, gêné que je sois bredouille, a fait<br />

appel à sa secrétaire particulière d'origine québécoise, à<br />

la tête d’une famille d'une dizaine d'enfants. J’ai fini par<br />

habiter chez elle, tout en faisant la plonge dans un<br />

restaurant français qui s'appelait Le Bon Appétit !<br />

J'ai un souvenir un peu diffus, mais en rentrant, en juillet<br />

1980, j'avais fait un petit rapport à la famille sur l'exploitation<br />

cinématographique canadienne, puisqu'on disait<br />

à l'époque que l'Amérique du Nord était, depuis toujours,<br />

en avance sur le Vieux continent. J'avais vu ces immenses<br />

surfaces foncières, avec les alignements de salles et des<br />

confiseries gigantesques. C'était une autre dimension<br />

qui, finalement, est arrivée un peu plus tard chez nous.<br />

En rentrant de ce voyage, j'ai pris la décision d'intégrer<br />

la société familiale.<br />

Au départ, j'ai commencé en partie à Paris où je m'occupais<br />

surtout des assurances, des sinistres et des expertises.<br />

Quand le directeur des Ardennes est parti, je l'ai remplacé<br />

et je me suis alors basé à Charleville. Le seul problème<br />

c'est que, assez rapidement, la situation du secteur est<br />

devenue très compliquée.<br />

Tu es en effet arrivé au moment de la crise des<br />

années 80… Comment as-tu abordé cette période ?<br />

Ces années ont vu les pires chutes d'entrées de l’histoire.<br />

J'ai retrouvé, grâce à un ancien opérateur projectionniste<br />

malheureusement décédé depuis, deux articles datant<br />

d'octobre 1987 sur la saisie de notre cinéma par le Fisc.<br />

C'était très très dur. Entre 1980 à 1983, nous avions déjà<br />

fermé toutes nos petites salles dans les Ardennes (à Vervins,<br />

Vouziers…), ouvertes par mon grand-père qui était assez<br />

entreprenant à cette époque d’après-guerre où chaque<br />

quartier avait sa salle de cinéma et où la fréquentation<br />

nationale culminait à 400 ou 500 millions d'entrées pour<br />

50 millions d'habitants.<br />

Après 1984, ça a été affreux et très violent. Tu te retrouves<br />

au tribunal trois fois par mois tout seul à défendre ta<br />

peau, sans avocat. Mon père était un peu perdu, après<br />

avoir connu toute la période très faste, la situation l’a<br />

frappée de plein fouet. D'ailleurs il est décédé en 1990,<br />

je pense qu'il n’a pas supporté ce choc.<br />

À quel moment la situation s’est-elle finalement<br />

apaisée ?<br />

Fin 86, j'ai monté avec un ami une société d’import de<br />

bronzes animaliers du Japon, de la laque et de la porcelaine<br />

de Chine, et qui a perduré jusqu'à l'ouverture du<br />

multiplexe Metropolis de Charleville en 2004. J'avais<br />

besoin d'un échappatoire qui me permette de voir l'avenir<br />

avec plus de sérénité, aussi sur un plan personnel, pour<br />

fonder une famille, avoir des enfants. D'ailleurs, j'ai<br />

déclaré ma flamme à Noëlle le 14 juillet 1989 au Jardin<br />

des Tuileries. Quand je lui ai dit que j'avais quelque chose<br />

à lui dire, elle s'attendait à être licenciée ! Nous nous<br />

sommes mariés en 1992. Puis l'activité cinématographique<br />

a repris. À ce moment-là, en 1988, Jérôme, mon frère<br />

jumeau, nous avait rejoints.<br />

Quel a été, ensuite, le tournant pour l’entreprise<br />

familiale ?<br />

Au début des années 90, le secteur avait repris des couleurs.<br />

En 1997, le maire de Charleville nous a fait part des<br />

velléités d'installation de multiplexe par d'autres opérateurs<br />

dans une zone commerciale de la ville. Dans un<br />

premier temps, nous avons accusé le coup car nous<br />

pensions être incapables de réaliser un projet de cette<br />

ampleur, estimé à 45 millions de francs. Mais après tout<br />

ce que nous avions vécu, il était hors de question de<br />

baisser les bras ! Nous nous sommes attelés au sujet et<br />

avons convaincu la Ville qui préférait que ce soit une<br />

société familiale, ancrée dans l’histoire locale, qui mène<br />

le projet. J'ai parfois pu penser qu'être un "héritier"<br />

constituait un handicap. Mais à travers les épreuves que<br />

nous avons traversées, nous avions acquis beaucoup<br />

d'expérience et de combativité, savions ne pas nous laisser<br />

abattre et ne rien lâcher. Sachant que si Noëlle, mon<br />

épouse, n'avait pas été là, à la fois face aux épreuves des<br />

années 1980 et au projet de multiplexe, rien n’aurait été<br />

possible. Nous avions une vraie complémentarité et<br />

Noëlle a été tout à fait exemplaire : un appui solide, fiable<br />

et combatif.<br />

Avec Jérôme, nous avions visité le terrain qui était plus<br />

ou moins désigné par la Ville pour le nouveau cinéma,<br />

dans une zone commerciale, au-dessus d'un supermarché.<br />

Nous étions à peine descendus de la voiture que nous<br />

nous sommes regardés et nous nous sommes dits “Jamais !”<br />

Nous avons alors eu la chance de trouver un terrain en<br />

centre-ville, avec une convention d'engagement avec la<br />

Mairie. Nous avons ensuite visité beaucoup de cinémas,<br />

comme Evreux, Beauvais, Dijon, Pathé Mondeville, Le<br />

Havre…, pour prendre la mesure d'un établissement de<br />

cette taille (5 000 m²) et de son organisation. Finalement,<br />

nous sommes arrivés à un budget de 6,5 millions d’euros,<br />

©Famille Thirriot<br />

Lors de la soirée hommage qui leur a été rendu le 21 <strong>mars</strong> en Avignon, François et Noëlle Thirriot étaient accompagnés de leur fille<br />

Chloé, et de leur fils Julien qui les rejoindra dans l’aventure de l’exploitation à partir de septembre prochain !<br />

18 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


©Marion Delique<br />

Déjà Chevalier puis Officier, François Thirriot a été<br />

sacré Commandeur de l’Ordre du mérite cinématographique<br />

lors de la cérémonie des Victoires du<br />

Cinéma. Il devient le plus jeune professionnel à être<br />

décoré de la plus haute distinction de l'ordre, Richard<br />

Patry saluant « un enfant de la balle qui a imaginé le<br />

cinéma du 21 e siècle et qui a toujours eu le sens du collectif ».<br />

©www.photo-avignon.com<br />

Francois Thirriot lors de sa séance photo dans les studios Harcourt<br />

que nous avons financé ; ce qui nous semblait au départ<br />

impossible. Les travaux menés par l'architecte Jacques<br />

Freudenthal ont été très courts : huit mois et demi,<br />

exactement le temps initialement prévu. L’ouverture a<br />

eu lieu le 28 janvier 2004. Par la suite, nous avons construit<br />

deux restaurants et un parking dont la finalisation a été<br />

beaucoup plus laborieuse, notamment à cause de la crise<br />

financière de 2008.<br />

Donc, 20 années ont passé depuis la naissance du<br />

Metropolis ! Comment s'est passé son développement<br />

? Et aujourd’hui, quel est ton regard sur<br />

l’avenir de la saga familiale ?<br />

Dès le démarrage, la fréquentation a doublé et nous avons<br />

tout de suite compris que c'était gagné. La réaction des<br />

gens était drôle parce qu'ils avaient l’impression que<br />

c'était trop grand, trop beau pour Charleville, une sorte<br />

de réserve provinciale. Et ils étaient si fiers de disposer<br />

d’un tel établissement qu’ils se le sont approprié. C'est<br />

très satisfaisant de voir vivre et évoluer ce lieu qui compte<br />

pour les habitants de la ville et ses alentours, et qui réalise<br />

aujourd’hui plus de 400 000 entrées par an.<br />

Pour ses 20 ans, nous organisons une exposition photo<br />

avec les clichés pris par Jérôme, qui était un bon photographe.<br />

Il a suivi tout le chantier et ses clichés permettent<br />

de réaliser vraiment l'ampleur des travaux. Par ailleurs,<br />

nous allons entrer dans une nouvelle phase de rénovation<br />

du Metropolis, lui donner un petit coup de jeune, et<br />

ajouter du confort dans les salles. Je n’installerai pas de<br />

salle dite “premium” : notre idée est que toutes le soient.<br />

Chacun exploite son cinéma comme il l'entend, et moi<br />

qui n'aime pas le principe de classes, je suis très attaché<br />

à une certaine égalité, du moins dans mes cinémas.<br />

Pendant ces 20 ans, et après avoir connu une telle période<br />

de désordre, nous nous sommes surtout concentrés sur<br />

la stabilisation. Aujourd'hui, nous transmettons une<br />

situation saine et stable à nos enfants, et particulièrement<br />

Julien qui souhaite, et je m’en réjouis, reprendre les affaires<br />

et intégrer le secteur.<br />

En 2014, tu as été élu président du Syndicat français<br />

des théâtres cinématographiques. Qu’est-ce qui<br />

t’a poussé vers cette aventure et, surtout, quelle<br />

est d’après toi ton empreinte ?<br />

Si j'ai accepté d'être président du SFTC, c'est parce que<br />

je pense qu'il est important que des horizons très différents<br />

puissent se retrouver et discuter des mêmes choses. Quand<br />

on se réunit en conseil d'administration, je ressens la<br />

richesse des interventions, des dialogues et des points de<br />

vue. Il y a beaucoup de respect, mais aussi beaucoup<br />

d'envie d'être là. Plutôt bienveillant de nature, j'aime<br />

aider et participer, tout en restant déterminé. Le SFTC<br />

est le premier syndicat de la profession et il est national.<br />

Il doit être ouvert, à l'écoute et force de proposition. Si<br />

j’ai réussi à faire cela à mon modeste niveau, je suis content.<br />

La période la plus marquante de ces 10 dernières années<br />

a été bien sûr celle de la Covid. La profession était déjà<br />

bien organisée mais j’ai trouvé que cette crise l’a confirmé<br />

de manière magistrale ! Tout le monde a retroussé les<br />

manches : la Fédération, les syndicats, les médias professionnels<br />

comme vous, qui avez été présents, à travers<br />

tous les moyens de communication possibles et les<br />

rencontres avec les pouvoirs publics. Tout le monde s’est<br />

battu pour l’avenir des salles de cinéma, et c'est ce qui<br />

leur a permis d'être ouvertes dès le début du déconfinement.<br />

Tout cela m’a rassuré sur le fait de faire partie d’un<br />

ensemble. D’ailleurs, l'assemblée générale la plus marquante<br />

que j’ai vécue était celle de Reims en 2020, deux jours<br />

avant la fermeture des cinémas. Beaucoup ne souhaitaient<br />

pas maintenir l'événement, mais si nous, professionnels<br />

qui militions pour que nos cinémas ne ferment pas,<br />

avions peur de nous réunir, quel message aurions-nous<br />

envoyé ? Il fallait montrer l’exemple.<br />

Avec le recul que ferais-tu différemment ?<br />

La vie est une succession de chemins, mais je n’aurais<br />

pas aimé faire un autre métier. J'aime construire, imaginer<br />

des projets, les voir aboutir ; c'est passionnant.<br />

<strong>Pro</strong>pos recueillis par Marion Delique<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

19


VICTOIRE DU CINÉMA<br />

LES TÉMOIGNAGES<br />

GÉRARD VUILLAUME<br />

Fondateur de Cabinet d’étude Vuillaume et exploitant<br />

Gérard Vuillaume Cérémonie Victoites du Cinéma RDS <strong>2024</strong><br />

J’ai été très heureux lorsque Laurence m’a demandé de prendre<br />

en charge l’introduction de la cérémonie d’hommage qui t’a été<br />

consacrée. Ce n’était pas un honneur au bénéfice de l’âge mais<br />

la prise en considération d’une longue relation professionnelle<br />

et amicale qui m’a amené à te connaître sous de nombreux angles<br />

de ta personnalité. Je connaissais ta famille, ton père bien sûr,<br />

ton frère Jérôme et toi un peu moins à l’époque où j’ai commencé<br />

à travailler sur le projet de Métropolis.<br />

Vous aviez saisi comme de nombreux exploitants indépendants<br />

la chance que représentait l’arrivée des multiplexes. Mais ce<br />

changement de nature de l’exploitation avait comme corollaire<br />

un important besoin de financement et la maîtrise de processus<br />

juridiques, administratifs et financiers complexes.<br />

Tu as alors abandonné ton autre vie professionnelle pour te jeter<br />

avec ton frère Jérôme dans les difficultés de cette aventure.<br />

Métropolis, nom mythique de l’histoire du cinéma a été et continue<br />

à être une réussite parce que ce projet s’appuyait sur un concept<br />

architectural fort et qu’il a bénéficié de ta rigueur et de tes<br />

capacités de négociateur, sans doute acquise en faisant du<br />

commerce en<br />

Asie. Je présume que cette évolution a été un reflet de ton sens<br />

du devoir et qui t’a amené à prendre seul en charge le patrimoine<br />

familial, tu as peut-être laissé à regret tes anciennes activités.<br />

Mon rôle d’accompagnement et l’accueil que vous m’aviez<br />

réservé à Charleville m’ont rapidement amené à développer<br />

une relation amicale, consolidée par notre goût commun pour<br />

les plaisirs gastronomiques et œnologiques, par une vision<br />

positive de la vie et par un attachement à un certain nombre<br />

de valeurs, au premier rang desquelles figurent la famille et le<br />

respect de la parole donnée.<br />

©www.photo-avignon.com<br />

Nous avons connu ensuite deux évolutions parallèles : toi<br />

devenant président du SFTC, et moi exploitant après la cession<br />

de mon bureau d’études. Le SFTC est un syndicat dans lequel<br />

figurent des représentants des circuits nationaux, de nombreux<br />

exploitants indépendants ainsi que des exploitants de cinémas<br />

de petites villes. L’ensemble pourrait être quelque peu conflictuel.<br />

Tu as développé une écoute et un mode de fonctionnement<br />

qui rendent les relations constructives et agréables, le tout greffé<br />

sur une organisation rigoureuse.<br />

Les ordres du jour, l’organisation des réunions et leurs comptes<br />

rendus sont toujours faits avec précision et diffusés rapidement.<br />

Tu attaches par ailleurs une attention particulière à la vie<br />

sociale du<br />

syndicat que tu animes avec courtoisie, calme et pondération.<br />

De nombreuses personnes ont témoigné le désir de participer<br />

à l’hommage qui t’est rendu. Leur nombre et l’ancienneté de la<br />

plupart de ces relations sont une mesure en temps réel de tes<br />

qualités humaines et de ta fidélité en amitié. Beaucoup ont<br />

tenu aussi à souligner ton sens de l’humour et la pluralité de<br />

tes centres d’intérêt : goût pour les voitures anciennes, amour<br />

de la montagne et du ski, danseur de rockn’roll émérite,<br />

culture cinématographique….<br />

Il me paraît important de souligner le rôle que tient Noëlle <strong>–</strong> ton<br />

épouse <strong>–</strong> dans ta vie aussi bien personnelle que professionnelle.<br />

Je pense que sans elle, tu ne serais pas l’homme chaleureux qui<br />

sait faire partager sa joie de vivre. Il n’est, paraît-il, point d’éloge<br />

flatteur sans la liberté de blâmer. Je<br />

n’ai pas réussi à rencontrer de personnes critiques à ton égard,<br />

cet éloge me paraît donc proche de ta réalité.<br />

AXEL BRUCKER<br />

Ecrivain et ancien exploitant<br />

Dans la famille Thirriot...<br />

je demande le petit-fils François !<br />

Ne me demandez pas de parler<br />

des Thirriot sans m'arracher<br />

des larmes d'émotion et des<br />

souvenirs merveilleux depuis<br />

ma tendre enfance.<br />

Dans la famille Thirriot, je<br />

demande le grand-père, Marcel<br />

Thirriot, le patron, mais aussi<br />

le pêcheur au pied de notre<br />

grande maison au Pays Basque, à Hendaye, où les Thirriot<br />

passaient leurs vacances et où ils s'étaient liés d'amitié avec<br />

ma famille et mon très cinéphile papa, qui allait devenir le<br />

programmateur des salles parisiennes.<br />

Des salles historiques dans l'histoire de l'art et essai... rendezvous<br />

compte... Le Vendôme, le Bonaparte, le Raspail etc...<br />

Des films historiques aussi, Les Fraises sauvages ou La Strada,<br />

et des collaborations étroites avec Buñuel (qui envoyait des<br />

lettres enflammées à ma maman), Bergman, Fellini et<br />

tant d'autres...<br />

Dans la famille Thirriot, la magnifique Françoise et le très élégant<br />

Jean-Paul, membre de la bande "des copains" distributeurs qui<br />

se retrouvaient tous les mois à déjeuner... et quel déjeuner !<br />

Enfant, je me souviens de Noël chez les Thirriot avec une crèche<br />

monumentale qui montait jusqu'au plafond... t'en souvienstu<br />

François ?<br />

Nos liens étaient si étroits que mon père était le parrain de<br />

Jérôme... et ce n'est peut-être pas un hasard si mon fils s'appelle<br />

Jérôme et fait une belle carrière chez Warner-Chapell.<br />

Quand mon père nous quitta, Jean-Paul et Françoise reportèrent<br />

sur moi leur amitié et m'encouragèrent à racheter le Mac-Mahon.<br />

Nous déjeunions alors souvent... comme une suite du déjeuner<br />

des copains...<br />

Lorsque Jérôme Thirriot, exploitant, autant que grand voyageur,<br />

et grand photographe, s'en alla, si jeune, trop jeune, pour son<br />

dernier grand voyage, la famille me demanda de représenter<br />

Axel Brucker et François Thirriot lors de la 110 e AG<br />

du SFTC en 2018<br />

la profession dans la cathédrale de Charleville-Mézière... nous<br />

lui rendîmes tous hommage, à notre façon, par une interminable<br />

"standing ovation".<br />

Ne me demandez pas de parler de François, Françoise ou<br />

Jérôme... c'est trop personnel...<br />

©Marion Delique<br />

20 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


Cher François,<br />

Nous profitons de l’hommage que te consacrent les<br />

Rencontres du Sud pour de te féliciter chaleureusement.<br />

Bienveillant et fédérateur, ta passion infatigable et ton<br />

dévouement ont créé des liens intemporels au sein<br />

de la profession. Nous sommes honorés de travailler<br />

avec toi depuis de nombreuses années et nous te<br />

souhaitons bonne chance dans tes futurs projets.<br />

Félicitations François !<br />

Avec toute notre affection<br />

Julien Marcel, Marilyn Iacovissi, Marion Delique et<br />

toute l’équipe de The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />

THE<br />

COMPANY<br />

WEBEDIA GROUP<br />

COMPANY.BOXOFFICE.COM/FRANCE


VICTOIRE DU CINÉMA<br />

RICHARD PATRY<br />

Président de la FNCF<br />

Mais quelle bonne idée que les Rencontres du Sud aient décidé<br />

de rendre hommage à François Thirriot et à son épouse Noëlle.<br />

La famille Thirriot est une grande famille d’exploitants de salles<br />

de cinéma et François en est le digne héritier. Depuis le début du<br />

20 e siècle, les Thirriot ont pour vocation, pour passion même,<br />

d’être des passeurs d’images, d’être le lien fort entre les créateurs<br />

et le public. Entre les Ardennes et la région parisienne, ils ont<br />

toujours été au service des spectateurs et spectatrices et des œuvres.<br />

Pour François, la salle de cinéma doit être ce lieu magique où l’on<br />

vient, seul, en famille ou entre amis, pour venir rire, pleurer,<br />

s’émouvoir, s’instruire…. François n’est pas homme de compromission,<br />

il faut toujours proposer le meilleur ! Pour s’en convaincre,<br />

il suffit de visiter Metropolis à Charleville-Mézières qui est souvent<br />

cité en exemple parmi les multiplexes d’excellence.<br />

François est aussi un fédérateur. Il a compris qu’il fallait absolument<br />

que notre profession soit unie dans le meilleur mais<br />

surtout dans les diverses crises que nous avons traversées. À la<br />

tête du Syndicat français depuis 2014 <strong>–</strong> le Syndicat français qui<br />

est le tout premier syndicat d’exploitants de salles de cinéma<br />

en France et qui s’appelait à sa création en 1909 « le Syndicat<br />

français des exploitants du cinématographe » <strong>–</strong> François a été<br />

un soutien indéfectible, actif, constructif et fidèle depuis le 1 er<br />

jour de ma présidence.<br />

François et Noëlle, nous avons la chance de vous avoir, de vous<br />

côtoyer, de travailler avec vous.<br />

Merci<br />

Richard Patry remet la médaille du mérite cinématographique<br />

en 2018 à François Thirriot lors de la 110 e AG du SFTC<br />

OLIVIER SNANOUDJ<br />

SVP distribution cinéma de Warner Bros. France et Benelux<br />

Cher François,<br />

À mes yeux, tu es la définition de la noblesse de l’exploitation.<br />

Dans la notion de noblesse, il y a tout d’abord la notion de transmission et là<br />

l’histoire de la famille Thirriot parle d’elle-même.<br />

Mais il y a surtout l’évocation d’un style, d’une élégance, dans les comportements<br />

comme dans les rapports humains, ce qui n’exclut pas la combativité dans<br />

l’action syndicale.<br />

Tu fais partie de ces exploitants privés indépendants qui ont construit des<br />

multiplexes dans les villes moyennes et qui sont le socle de l’exploitation en<br />

France, avec une grande qualité d’équipement, d’accueil et de programmation.<br />

Tu t’inscris aussi dans une lignée de présidents emblématiques du Syndicat<br />

français, et je ne citerai que tes deux derniers prédécesseurs qui, comme toi, ont<br />

fait beaucoup pour ce syndicat et pour la profession, Alain Condroyer et Jean-<br />

Jacques Geynet.<br />

Alors peut-être, de par nos métiers respectifs, ne sommes-nous pas toujours<br />

d’accord sur tout, mais ce qui compte c’est d’avancer dans la même direction<br />

sur le long terme pour le bien du cinéma en salles et pour cela, nous trouvons<br />

toujours en toi un interlocuteur attentif et bienveillant qui permet des débats<br />

sereins et productifs.<br />

Et c’est comme cela que se forgent et que durent des relations d’amitié<br />

qui m’honorent.<br />

Bravo pour cet hommage tant mérité !<br />

NADÈGE LAUZZANA<br />

ADRC - Présidente<br />

JEAN-JACQUES GEYNET<br />

Président d'honneur du SFTC<br />

Mon cher François,<br />

Voici quelques années (c'était hier !) je t'ai proposé de me<br />

succéder à la Présidence du Syndicat français des théâtres<br />

cinématographiques. Si certains devaient être surpris par ce<br />

choix, tu as rapidement su prouver, avec élégance et efficacité,<br />

ton réel engagement dans la défense du rôle culturel, social,<br />

économique et structurant, par conséquent indispensable,<br />

des salles de cinémas au sein de la cité.<br />

Nos pères fondateurs en 1909, Louis Lumière et Georges Méliès,<br />

seraient fiers de cet hommage qui t'est justement rendu aujourd'hui.<br />

Je suis certain que tu veilleras à ce que l'action du Syndicat<br />

français en faveur des salles de cinéma se poursuive et perdure<br />

avec les mêmes convictions.<br />

Je t'embrasse, ainsi que Noëlle, qui a su t'accompagner tout<br />

au long de ces années de présidence.<br />

Trois présidents du Syndicat :<br />

Alain Condroyer, Jean-Jacques Geynet et François Thirriot<br />

©JJ Geynet<br />

Nadège Lauzzana et François Thirriot<br />

22 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


©JJ Geynet<br />

YVETTE LINI<br />

Responsable administrative et comptable du SFTC<br />

Yvette Lini en compagnie de Francois Thirriot et<br />

Jean-Jacques Geynet<br />

Très cher François, chers tous,<br />

Deux évènements particuliers ont marqué mon univers au<br />

Syndicat français. En premier, l’annonce quelque peu précipitée,<br />

du départ de Jean-Jacques Geynet ; et, simultanément, la<br />

présentation de François Thirriot pour devenir le président de<br />

notre syndicat. Ce fut un pressentiment au combien éclairé de<br />

Jean-Jacques, pour cette période aux prémices de grands<br />

changements. Cette annonce a été faite au grand étonnement<br />

de tous, même à celui du premier concerné, notre cher François.<br />

Depuis 2013, il est devenu, mois après mois, notre leader.<br />

Toujours positif, malgré les difficultés et même, l’impensable !<br />

La grande fermeture.<br />

Investi, attentif, bienveillant et toujours élégant, il harmonise les<br />

échanges. Mais avant tout, il l’a montré à plusieurs reprises, il<br />

aime les gens et les considère. Je suis très heureuse de voir<br />

aujourd’hui la profession lui rendre hommage car il œuvre dans<br />

la discrétion et donne sans compter de son temps et de sa<br />

bonne humeur.<br />

Ce parcours exemplaire auprès de Noëlle, au quotidien avec<br />

Metropolis, et auprès des instances de l’exploitation prouve que :<br />

« Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais ! »<br />

Xavier Dolan, réalisateur.<br />

Merci chef et chapeau !<br />

C’est un plaisir de travailler auprès de vous.<br />

ERWAN ESCOUBET<br />

Directeur des affaires réglementaires et institutionnelles de la FNCF<br />

C’est un vrai plaisir de pouvoir parler de<br />

François et je sais que je porte la parole de<br />

toute l’équipe de la Fédération. On connait<br />

vraiment François depuis un peu plus de dix<br />

ans, quand il a pris la présidence du Syndicat<br />

Français et intégré le Bureau de la Fédération<br />

et ses différentes instances et qu’il s’est investi<br />

dans tout le travail de défense et de promotion<br />

des salles de cinéma, mais on a<br />

l’impression qu’il a toujours été à nos côtés<br />

et ce n’est pas uniquement parce qu’il fait<br />

partie d’une des plus anciennes familles du<br />

cinéma de France ! Non, cela tient tout<br />

simplement profondément à sa personnalité<br />

: sa courtoisie, sa gentillesse érigée en<br />

discipline olympique (médaille d’or <strong>2024</strong><br />

par anticipation), son élégance si britannique<br />

dans ses rapports avec les autres, son<br />

éclectisme et sa curiosité, son goût des belles<br />

choses de la vie et souvent les plus simples<br />

comme la lumière qu’on peut voir soudain<br />

sur un paysage dans un voyage ou le plaisir<br />

d’une conversation inattendue. François<br />

n’est tout simplement pas comme les autres.<br />

François c’est la sérendipité et la délicatesse.<br />

Merci François !<br />

JEAN-FABRICE REYNAUD<br />

Président des Cinémas Reynaud et administrateur du SFTC<br />

Cher François,<br />

Thirriot ! C’est pour moi avant tout un nom, une famille. En 1973,<br />

alors que j’emmenais Jean-Charles Edeline dans l’Est de la France,<br />

fief de la famille Thirriot, j’ai eu le plaisir de rencontrer Jean-Paul<br />

et j’ai gardé de cette première rencontre avec un des fondateurs<br />

de l’UGC, la mémoire d’une grande affabilité. Aménité qui ne s’est<br />

jamais démentie lors de nos rencontres ultérieures.<br />

Concurremment au décès de mon oncle Daniel en 1986, la famille<br />

encore et toujours, nombre de rendez-vous se font avec ta tante<br />

Françoise, dont certains au Vendôme, ancien Ciné-Opéra, avenue<br />

de l’Opéra, pour nos « affaires » familiales communes…<br />

A l’issue de la réforme des syndicats en 1996, ton frère Jérôme est<br />

élu au Syndicat français des théâtres cinématographiques et en<br />

devient le secrétaire général adjoint. Quand je pense à Jérôme,<br />

c’est de nouveau le même sentiment que j’éprouve à l’évocation<br />

des moments partagés avec lui. D’une grande gentillesse, discret,<br />

courtois, et portant sur les autres un regard « étonné » et malicieux,<br />

regard qui trouvait sa pleine expression dans sa passion pour la<br />

photo, l’image…<br />

Et puis toi, François ! C’est <strong>–</strong> dans mon souvenir - plus tard, que<br />

nous nous sommes vraiment « croisés ». Au début des années<br />

2000 très certainement lorsque tu deviens administrateur du<br />

SFTC notre syndicat professionnel, 2003 et l’ouverture du magnifique<br />

Metropolis…<br />

Tu perpétues magnifiquement l’histoire Thirriot, troisième génération<br />

après ton grand-père Marcel, mais aussi Jean-Paul, Françoise<br />

et Jérôme. Tu prolonges avec Noëlle la saga familiale, faite d’amour<br />

de notre métier « d’entrepreneurs en cinématographie », devenu<br />

notre passion commune. Ton engagement au service de notre<br />

profession est désintéressé et exempt de tout ego. Tu présides<br />

notre syndicat avec la grande diplomatie qui te caractérise, et<br />

patience pour les plus indisciplinés de tes administrateurs (!). Je<br />

m’associe pleinement à l’hommage qui t’est rendu.<br />

Jean-Fabrice Reynaud et Francois en juin 2019<br />

Sincères amitiés.<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

23


VICTOIRE DU CINÉMA<br />

GÉRARD HOFFMANN<br />

Président Cinéland et<br />

administrateur du SFTC<br />

François avec Jean-Pierre Améris et Gérard Hoffmann<br />

Mon ami François,<br />

En plus de l’amitié que je te porte François et des liens particuliers<br />

que nous avons tissés pendant de longues années au SFTC, si je<br />

devais définir l’homme que je connais depuis plus de 20 ans en<br />

3 mots, je dirais immédiatement : <strong>Pro</strong>fessionnalisme, Discrétion<br />

et Education.<br />

Digne successeur d’Alain Condroyer (notre mentor au SFTC) et<br />

de Jean-Jacques Geynet, tu as imprimé ton style (jamais un mot<br />

plus haut que l'autre…), ta bienséance et tes idées en te mettant<br />

totalement au service des autres et plus globalement de<br />

notre profession.<br />

Toujours au faîte de tes dossiers et présent dans beaucoup de<br />

commissions, tu es un précieux conseiller pour les adhérents de<br />

notre syndicat et un ami sincère et de confiance dans les<br />

moments difficiles.<br />

Précurseur dans la construction des multiplexes par des indépendants,<br />

tu as fait en centre-ville de Charleville un cinéma<br />

emblématique et indémodable (Metropolis) qui a marqué les<br />

esprits. Tu sais y recevoir et c’est toujours un plaisir pour tes<br />

collègues exploitants.<br />

Tu n’es pas seulement un passeur d’image, un passionné de<br />

cinéma ou un brillant président de syndicat, tu es surtout un<br />

transmetteur !<br />

Tu es un exemple à suivre pour les nouveaux et jeunes exploitants<br />

qui arrivent dans ce beau métier.<br />

Je suis très heureux que la profession te rende un hommage bien<br />

mérité aujourd’hui et te montre sa reconnaissance, mais je<br />

n’oublie pas que derrière chaque grand homme se cache une femme.<br />

Tu formes avec Noëlle un bien beau couple de cinéma !<br />

CRISTINA BATLLE<br />

Directrice des ventes de Warner Bros. France<br />

Cher François,<br />

Je suis très fière d'avoir l'opportunité de t’honorer aujourd'hui et surtout de te remercier.<br />

Cela ne nous rajeunit pas, mais nous nous connaissons depuis un bon moment<br />

maintenant. En effet, je me rappelle quand je suis arrivée dans l'exploitation en<br />

France, il y a quelques années de cela, j'ai eu l'opportunité d'intégrer le conseil<br />

d'administration du Syndicat français. c’est ainsi que j’ai fait ta connaissance ainsi<br />

que celle de ton frère Jérôme.<br />

J'étais très impressionnée, vous faisiez partie d'une famille très respectée, socle des<br />

syndicats et de l'exploitation des cinémas français. J'ai été très touchée que tu prennes<br />

le temps de m'écouter et de m'aider. À plusieurs reprises, nous avons eu l'occasion<br />

d'échanger sur certains sujets et tu as toujours été très disponible. Donc François,<br />

sincèrement et de tout cœur, je suis ravie de pouvoir à cette occasion te remercier et<br />

te féliciter pour tout ton parcours dans l'exploitation.<br />

JEAN-JACQUES ROBILLARD<br />

Fondateur d'Entreprises et assurances et<br />

amateur d’anciennes voitures<br />

L’homme a beaucoup de talents, précurseur : imaginez,<br />

alors que quelques-uns prenaient connaissance du livre de<br />

Peyrefitte, « Quand la Chine s’éveillera », François arpentait<br />

déjà le terrain à la recherche de quelques antiquités qu’il<br />

aurait à négocier « à la chinoise », c’est-à-dire quelques heures<br />

avant le décollage de son avion de retour à la maison…<br />

pour obtenir les meilleures conditions !<br />

L’homme est aussi esthète, amateur de voitures qui ont<br />

eu leurs heures de gloire, spécialement des années 70 : à l’âge<br />

adulte, on achète les jouets dont on a rêvé à 11 ans, dit-on :<br />

FAUSTINE NATAF-CANTOR<br />

Directrice générale adjointe de Mediavision<br />

connaissez-vous L’Autobianchi, minuscule italienne de cette<br />

époque qu’il conduisait dans les rues de Paris, avec fougue,<br />

comme il se doit… Au moins une personne présente à<br />

l’hommage s’en souvient et transpire encore en y pensant.<br />

Qui connait Sunbeam ? Personne, à part lui et quelques amis<br />

privilégiés, plus nombreux connaissent Ford Mustang de<br />

Steve McQueen dans Bullit, le film au script minimal et à<br />

l’action maximale. L’homme est resté un grand enfant, il rêve<br />

mais réalise, lui, ses rêves !...<br />

Mon très cher François,<br />

Je suis ravie que les Rencontres du Sud aient choisi de te mettre<br />

à l’honneur et je t’avoue que je ne suis pas étonnée. Je vais profiter<br />

de ces quelques mots pour te remercier sincèrement pour ta<br />

gentillesse, ta bienveillance, ta souplesse et ta vision toujours<br />

optimiste et positive de notre marché et ce, même pendant la<br />

Covid. Et en parlant de Covid, on ne sait toujours pas lequel de<br />

nous deux a contaminé l’autre ! Tu me taquines souvent sur le<br />

sujet mais c’est pourtant ensemble que nous l’avons attrapé ici<br />

même à Avignon… J’aimerais évidemment associer Noëlle à<br />

cet hommage, car elle participe pleinement, à tes côtés, à faire<br />

vivre vos cinémas et LE cinéma avec la même passion et c’est<br />

précieux. J’espère que nous aurons encore longtemps le plaisir<br />

de partager de bons moments ensemble.<br />

Avec toute mon amitié.<br />

24 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


ALAIN ODORICO et MICHAËL MOULIÈRE<br />

Dirigeants d’Access Dynamic<br />

ETIENNE ROUX<br />

Président de Ciné Digital<br />

François,<br />

Depuis 2012, Noëlle et vous nous avez suivis dans notre aventure<br />

et nous vous en remercions chaleureusement. Très professionnel,<br />

engagé dans l’exploitation cinéma depuis des années, à la<br />

Fédération, au Syndicat et dans vos salles, vous êtes toujours à<br />

l’écoute des autres, dans un esprit constructif.<br />

Pour nous, vous faites partie de ces personnes de grande valeur<br />

avec qui on a la chance de grandir. Sous votre air sérieux, nous<br />

avons aussi découvert un homme attachant et surtout plein<br />

d’humour et d’esprit.<br />

On est prêt à continuer un bon bout de chemin ensemble, pour<br />

notre plus grand plaisir.<br />

OK pour vous ?<br />

Alain Odorico, Michael Moulière et Punky<br />

FERNAND BERENGUER<br />

Réalisateur<br />

PATRICE ET<br />

CHANTAL BONNERUE<br />

Cher François,<br />

À plusieurs reprises tu as eu l'occasion de prononcer à mon égard<br />

des paroles bienveillantes qui m'ont toujours fait chaud au cœur<br />

car empreintes de sympathie et de gentillesse, à mon tour de te<br />

témoigner le respect et l'affection que j'ai pour toi.<br />

Sache que j'ai toujours apprécié les nombreux et pertinents<br />

échanges destinés à constituer sur le plan du soutien financier<br />

ton dossier de création pour ton multiplexe à Charleville-Mézières.<br />

Une fois le côté professionnel évoqué, c'est bien l'homme, le<br />

personnage qui me touche. De nombreux qualificatifs me viennent<br />

à l'esprit, ton élégance, ton flegme tout " britannique" avec juste<br />

ce qu'il faut de décontraction et d'humour, une aménité à toute<br />

épreuve et une grande droiture morale... toutes ces qualités qu'on<br />

ne rencontre pas si souvent dans notre société actuelle.<br />

Bonne continuation à toi et à Noëlle, très belle journée à Avignon<br />

pour ce bel hommage ô combien mérité. Nous t'embrassons<br />

bien affectueusement.<br />

« Sur l'écran noir de mes nuits blanches<br />

Où je me fais du cinéma<br />

D'abord un gros plan sur ton visage bienveillant<br />

Puis un travelling-panorama<br />

Sur ta passion du cinéma grand écran<br />

Voilà comment mon film commence<br />

Souriant, je m'avance vers toi<br />

Et je te dis François<br />

Emmène-moi au cinéma ! »<br />

Cher monsieur le président,<br />

Je me souviens de notre première rencontre : tu venais récupérer<br />

des lampes xénon chez Tacc, rue Etienne Dolet à Saint-Ouen, à<br />

deux pas des puces, lorsque je faisais mes débuts chez Ciné Digital<br />

en 2012. Un grand monsieur du cinéma que nous respectons<br />

tous les deux énormément avait fait les présentations : Gérard Labrosse.<br />

Je me souviens aussi de la première fois que je suis venu à<br />

Charleville. J’y ai découvert le plus beau cinéma du monde : le<br />

Metropolis. Pas seulement un hall grandiose, de superbes salles<br />

mais aussi des magnifiques bureaux, lumineux, meublés et<br />

décorés avec beaucoup de goût.<br />

Tu m’as alors raconté l’histoire de la famille Thirriot, les années<br />

difficiles, ta vie d’antiquaire : passionnant !<br />

Je tenais à te remercier, ainsi que Noëlle, pour votre confiance et<br />

votre sincère engagement à nos côtés ! C’est un réel plaisir et un<br />

honneur de travailler pour vous.<br />

Je voulais aussi te féliciter pour ton travail d’exploitant de salle<br />

de cinéma, pour ton audace de chef d’entreprise et pour la<br />

générosité de ton investissement au sein du Syndicat français<br />

des théâtres cinématographiques : bravo !<br />

Tu mérites cette belle récompense : sois en fier !<br />

Une pensée pour<br />

Jérôme Thirriot,<br />

frère de François,<br />

disparu le 21 avril 2008.<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

25


RENCONTRES PROFESSIONNELLES<br />

PENDANT CE TEMPS À AVIGNON…<br />

UN AMOR ET MORTENSEN ENCHANTENT<br />

LES RENCONTRES DU SUD<br />

©www.photo-avignon.com<br />

L’exigence et le succès se<br />

confirment pour le rendezvous<br />

avignonnais, où se sont<br />

retrouvés plus de 300<br />

professionnels cette année.<br />

Retour en images sur les<br />

temps forts de l’édition <strong>2024</strong>.<br />

Le réalisateur de Frères, Olivier Casas, était accompagné<br />

de celui qui a inspiré le personnage joué par Yvan Attal<br />

dans son film : Michel de Robert, survivant d’une histoire<br />

vraie inimaginable. Celle de deux petits frères abandonnés,<br />

au lendemain de la guerre, et qui ont vécu seuls dans la<br />

forêt pendant sept ans. (Zinc., sortie le 24/04)<br />

©www.photo-avignon.com<br />

Partant de sa fascination pour l’espace, Jérémy Clapin,<br />

lui, a filmé une histoire très intime se déroulant Pendant<br />

ce temps sur Terre. Après son film d’animation J’ai perdu<br />

mon corps, celui-ci, en images réelles mais glissant vers la<br />

science-fiction, « flotte entre deux mondes qui s’observent,<br />

entre rêve et réel, entre les vivants et les morts ». (Diaphana, 03/07)<br />

©www.photo-avignon.com<br />

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Le Prix des Montreurs d’images est allé à Un amor<br />

d’Isabel Coixet (Arizona, 10/07). « Rarement il nous a<br />

été donné l’occasion d’approcher de si près l’intimité d’une<br />

femme, en but au conformisme d’une communauté rurale »,<br />

a déclaré Isabelle Gibbal-Hardy, présidente du jury (et<br />

directrice du Grand Action à Paris), entourée de Sylvie<br />

Jaillet (Ciné Festival à Ambérieu-en-Bugey), Clémence<br />

Renoux (Le Cigalon à Cucuron), Charles Mascagni (Le<br />

Régent à Saint-Gaudens) et Béatrice Laherrere (Metropolitan<br />

Filmexport). Dans sa vidéo de remerciement, la réalisatrice<br />

s’est dite particulièrement touchée d’être primée<br />

pour « un film qui est très proche de la cinéaste, mais aussi<br />

de la femme que je suis ». Une mention a été attribuée à<br />

l’interprétation « particulièrement percutante » de Lubna<br />

Azabal dans Amal - Un esprit libre de Jawad Rhalib<br />

(Ufo, 17/04).<br />

26 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


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Christophe Rossignon et Eric Besnard, producteur et<br />

réalisateur de Louise Violet, sont revenus sur le sujet<br />

passionnant de leur film, qui retrace le combat d’une<br />

institutrice, en 1889, pour imposer l’école de la République.<br />

(Apollo, 06/11)<br />

Marion Jamault, qui a signé Filante, l’un des courts<br />

métrages du programme pour enfants Les Fées<br />

Sorcières. « Mon film reprend la méthode ancienne du<br />

papier découpé, animé ensuite numériquement : six mois<br />

de travail pour un film de 9 minutes », a expliqué la<br />

réalisatrice lors d’un atelier, ici à Utopia Avignon,<br />

comme elle en anime dans toute la France avant la<br />

sortie du programme. (Whippet, <strong>27</strong>/03)<br />

C’est à Avignon que Bruno Podalydès avait réservé la<br />

première projection de La Petite Vadrouille. L’acteurréalisateur<br />

embarque sa troupe fidèle <strong>–</strong> à ses côtés son<br />

frère Denis, Karin Viard, Isabelle Candelier… mais aussi<br />

Daniel Auteuil <strong>–</strong> pour une virée en péniche aux allures<br />

de vaudeville, où l’on retrouve tout son humour. « Le<br />

bateau devient une petite scène ambulante, qui dérive sur<br />

un rythme “slow and quiet”, par opposition à Fast and<br />

furious ». (UGC, 05/06)<br />

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Notre Monde de Luàna Bajrami, situé au Kosovo en<br />

2007 avant son indépendance, retrace « une double<br />

quête identitaire : celle de deux jeunes femmes et celle de<br />

tout un peuple ». Second long métrage de la jeune<br />

réalisatrice franco-kosovare après La Colline où rugissent<br />

les lionnes, c’est aussi le second volet d’un diptyque<br />

consacré à la jeunesse, sa rage et ses rêves. Le Jury<br />

Lycéen de ces Rencontres ne s’y est pas trompé en lui<br />

décernant son Prix.<br />

Les Trois Fantastiques en présence du réalisateur Michaël<br />

Dichter. Un premier long « débusqué » dans un précédent<br />

court, qui raconte l’irrésistible force, mais aussi la déchirure<br />

des amitiés adolescentes. Avec, face à son trio de<br />

jeunes comédiens, Raphaël Quenard le magnifique. (Zinc.,15/05)<br />

José Bové (incarné dans le film par Bouli Lanners) et le<br />

réalisateur Antoine Raimbault ont présenté Une affaire<br />

de principe au public d’Utopia, après l’avoir présenté<br />

aux professionnels au Vox. Où comment quelques députés,<br />

en 2012, ont mis à jour un complot menaçant les instances<br />

européennes. (Memento, 01/05)<br />

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Le réalisateur Nessim Chikhaoui pour son film Petites<br />

mains, avec la comédienne Maïmouna Gueye, ravie de<br />

retrouver la ville d’Avignon où elle a fait ses débuts au<br />

théâtre. Ensemble, ils ont porté haut les couleurs de leur<br />

comédie sociale dans les coulisses des palaces. (Le Pacte, 01/05)<br />

Pour Le Tableau volé, inspiré d’une histoire vraie, Pascal<br />

Bonitzer continue de dépeindre la lutte des classes, sans<br />

pour autant renier sa « fascination que suscite le monde<br />

étrange et fermé du marché international de l’art et des très<br />

grandes fortunes ». (Pyramide, 01/05)<br />

Viggo Mortensen, le seul et l’unique, était présent à<br />

Avignon pour accompagner sa deuxième réalisation,<br />

Jusqu’au bout du monde. Un western « qui appartient<br />

désormais aux spectateurs et à leurs propres interprétations »<br />

[voir aussi notre interview p.13]. (Metropolitan, 01/05)<br />

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N’avoue jamais en présence du réalisateur Ivan Calbérac<br />

(au centre) et du producteur Antoine Pezet <strong>–</strong> dont on se<br />

souvient des années dans la distribution, notamment<br />

chez Mars Films <strong>–</strong> qui ont réuni André Dussolier et<br />

Sabine Azéma dans un pur vaudeville de… remariage !<br />

(Wild Bunch, 24/04)<br />

« Pour moi, l’éducation, c’est la clé de tout », explique Jawad<br />

Rhalib au sujet de son film Amal, un esprit libre. Lubna<br />

Azabal y incarne une prof de lycée qui cherche à ouvrir<br />

l’esprit de ses élèves au point d’en choquer certains…<br />

(UFO, 17/04)<br />

Ayşegül Algan & Cécile Vargoz<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

<strong>27</strong>


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S13<br />

<strong>27</strong> MARS<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION ALIENOID - LES PROTECTEURS DU FUTUR 02h03 C.Dong-hoon B.Yoon, C.Kim, D.Kim<br />

SURVIVANCE APOLONIA, APOLONIA 01h56 L.Glob<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT CREW 02h00 R.Krishnan K.Sanon, Tabu, K.Kapoor<br />

FRA CINÉMA DON QUICHOTTE (OPÉRA DE PARIS) - BALLET 02h50 R.Noureev<br />

TRAFALGAR RELEASING HATE TO LOVE: NICKELBACK 01h47 L.Brooks<br />

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION JOUR DE MERDE 01h31 K.T. Landry E.Ringuette, R.Bossé, V.Blais<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR KUNG FU PANDA 4 01h34 M.Mitchell (V) et S.Stine J.Black, Awkwafina, V.Davis<br />

MEMENTO DISTRIBUTION L'AFFAIRE ABEL TREM 02h07 G.Reisz G.Adonyi-Walsh, I.Znamenak, A.Rusznák<br />

CARLOTTA FILMS LA FLAMME VERTE 01h50 M.Aslani M.Keramati, E.Entezami, M.Vahid<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA LETTRE (VOYAGE AU PAYS D’AVANT #ME-TOO -2) 01h25 J.Cros A.Schultz-Moszkowski, C.Calhanas, D.Moreira<br />

MALAVIDA FILMS L'ANTILOPE D'OR, LA RENARDE ET LE LIÈVRE 00h43 L.Atamanov et Y.Norstein D.Bonnard<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LA PROMESSE VERTE 02h04 E.Bergeon A.Lamy, F.Moati, S.Khammes<br />

KAMEA MEAH FILMS LA THÉORIE DU BOXEUR 01h37 N.Coste<br />

FESTIZICNEMA DISTRIBUTION L’ATTAQUE DU BLOC D’OR 02h16 O.Goujon J.Rochard, D.Kuzerpa, N.Bedu<br />

ARP SÉLECTION LE JEU DE LA REINE 02h00 K.Aïnouz A.Vikander, J.Law, S.Beale<br />

LES FILMS DU WHIPPET LES FÉES SORCIÈRES 00h40 A.Vrombaut et M.Jamault<br />

ARIZONA DISTRIBUTION / JHR FILMS LOS DELINCUENTES 03h10 R.Moreno D.Elias, E.Bigliardi, M.Molfino<br />

CINÉ SORBONNE MAN HUNT (CHASSE À L'HOMME) 01h38 F.Lang W.Pidgeon, J.Bennett, J.Carradine<br />

CG CINÉMA / JOUR2FÊTE MORRISON P.Aroonpheng<br />

NIGHT ED FILMS NONM 01h50 D.Kichenassamy Y.Lauriette, M.Rénac, Méthi’s<br />

VENT D'OUEST DISTRIBUTION NOUS SERONS TOUJOURS LÀ ! PLOGOFF 1980 01h38 N.Guillou A.Robert, L.Guillou Robert, D.Dodé<br />

EPICENTRE FILMS O CORNO, UNE HISTOIRE DE FEMMES 01h45 J.Camborda J.Novás, J.Gomez, N.Lestegás<br />

AD VITAM PAS DE VAGUES 01h32 T.Lussi-Modeste F.Civil, S.Boumedine, B.Kebe<br />

KMBO PATERNEL 01h32 R.Tronchot G.Gadebois, G.Nakache, L.Salem<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT THE GOAT LIFE 02h52 Blessy P.Sukumaran, A.Paul, J.Jean-Louis<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT TILLU SQUARE 02h30 M.Ram S.Jonnalagadda, A.Parameswaran, R.Tirandasu<br />

S14<br />

3 AVRIL<br />

6<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DE L'ATALANTE AGRA, UNE FAMILLE INDIENNE 01h48 K.Behl M.Agarwal, V.Chhibber, R.Roy<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT BLACK FLIES 02h00 J.Sauvaire T.Sheridan, S.Penn, M.Pitt<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION DIEU EST UNE FEMME 01h25 A.Peyrot<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR DRIVE-AWAY DOLLS 01h24 E.Coen M.Qualley, G.Viswanathan, J.Slotnick<br />

UGC DISTRIBUTION DUCOBU PASSE AU VERT E.Semoun E.Semoun, É.Caen, F.Bel<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION ET PLUS SI AFFINITÉS 01h17 O.Ducray et W.Meance I.Carré, B.Campan, J.Faure<br />

WARNER BROS. FRANCE GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE 01h55 A.Wingard R.Hall, B.Tyree Henry, D.Stevens<br />

CONDOR DISTRIBUTION IL PLEUT DANS LA MAISON 01h22 P.Sermon-Daï P.Lombet, M.Lombet, D.Nizet<br />

TANGENTE DISTRIBUTION LA BASE 01h12 V.Dumesh<br />

SUR UN MALENTENDU LE BON SENS 01h05 L.Verdiani et A.Aucler<br />

LES FILMS DU POISSON LES COULISSES DU POUVOIR 02h21 D.Moreh<br />

KMBO LES EXPLORATEURS: L'AVENTURE FANTASTIQUE 01h28 G.Gutiérrez<br />

LES FILMS DU CAMELIA LE SQUELETTE DE MADAME MORALES 01h32 R.González A.de Cordova, A.Rivelles, A.Fernández<br />

JOUR2FÊTE LE VIEIL HOMME ET L'ENFANT N.Pálmadóttir<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS NON-NON DANS L'ESPACE 00h52 W.Boutaleb Joutei<br />

BAC FILMS QUELQUES JOURS PAS PLUS 01h43 J.Navarro C.Cottin, B.Biolay, A.Safi<br />

ART HOUSE SIDONIE AU JAPON 01h35 É.Girard I.Huppert, T.Ihara, A.Diehl<br />

SUDU CONNEXION XALÉ, LES BLESSURES DE L’ENFANCE 01h41 M.Sène Absa N.Barry, R.Niang, R.Salah<br />

DULAC DISTRIBUTION YURT 01h56 N.Tuna D.Karakaş, C.Aslan, O.Çelik<br />

S15<br />

10 AVRIL<br />

13<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

ED DISTRIBUTION ENYS MEN 01h31 M.Jenkin M.Woodvine, E.Rowe, F.Crowe<br />

TAMASA DISTRIBUTION HITCHER 01h37 R.Harmon R.Hauer, C.Howell, J.Jason Leigh<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LA MALÉDICTION : L'ORIGINE 02h00 A.Stevenson N.Tiger Free, B.Nighy, T.Barhom<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LE MAL N'EXISTE PAS 01h47 R.Hamaguchi H.Omika, R.Nishikawa, A.Shibutani<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS LE NAMÉSSIME 01h12 X.Mussel M.Brousse, X.Mussel, L.Levy<br />

LE PACTE LES AVENTURIERS DE L'ARCHE DE NOÉ 01h35 S.Machado et A.Di Leo K.Silverstein, R.Santoro, M.Adnet<br />

PATHÉ LES CHORISTES 01h37 C.Barratier G.Jugnot, F.Berléand, J.Perrin<br />

WALT DISNEY STUDIOS MOTION PICTURES FR LUCA 01h36 E.Casarosa J.Tremblay, J.Grazer, E.Berman<br />

AD VITAM MADAME HOFMANN 01h44 S.Lifshitz<br />

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION NIAGARA 01h46 G.Lambert F.Pérusse, E.Bernier, G.Jodoin<br />

APOLLO FILMS / TF1 STUDIO NOUS, LES LEROY 01h43 F.Bernard L.Aubry, C.Gainsbourg, H.Heaulmé<br />

KINOVISTA PAR-DELÀ LES MONTAGNES 01h38 M.Ben Attia M.Mastoura, W.Bouchhioua, S.Bisharat<br />

UGC DISTRIBUTION QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU? 01h37 P.de Chauveron C.Clavier, C.Lauby, A.Abittan<br />

HAUT ET COURT QUITTER LA NUIT 01h48 D.Girard S.Alaoui, V.Baetens, G.Duhesme<br />

BETEL FILMS RÉCONCILIATION, DANS LES PAS DES CATHARES 01h57 F.Mouchard F.Mouchard, F.Thézan, M.Gautier<br />

CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE STANLEY KWAN, "LE ROMANTISME MADE IN HONG KONG" Stanley Kwan<br />

GAUMONT DISTRIBUTION ROSALIE 01h55 S.Di Giusto N.Tereszkiewicz, B.Magimel, B.Biolay<br />

LES VALSEURS SANS COEUR 01h31 N.Normande et Tião M.de Vicq, E.Samara, A.Emanuel<br />

SHELLAC SEMAINE SAINTE 02h13 A.Cohn D.Bem, C.Chiricheş, M.Dinu<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE S.O.S. FANTÔMES : LA MENACE DE GLACE 01h56 G.Kenan P.Rudd, C.Coon, F.Wolfhard<br />

PATHÉ LIVE SUGA AGUST D TOUR'D-DAY' THE MOVIE 01h<strong>27</strong> J.Park Suga<br />

28 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


S16<br />

17 AVRIL<br />

20<br />

22<br />

S17<br />

24 AVRIL<br />

29<br />

S18<br />

1 ER MAI<br />

6<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UFO DISTRIBUTION AMAL - UN ESPRIT LIBRE 01h51 J.Rhalib L.Azabal, F.Rongione, C.Salée<br />

LE PACTE BORGO 01h58 S.Demoustier H.Herzi, M.Mansaly, L.Memmi<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT CIVIL WAR 01h49 A.Garland K.Dunst, W.Moura, C.Spaeny<br />

BAC FILMS HOPELESS 02h04 C.Kim X.Hong, J.Song, K.Seo-hyung<br />

STUDIOCANAL ICI ET LÀ-BAS 01h30 L.Bernard A.Sylla, H.Jemili, H.Becker<br />

GOLDEN AFRIQUE CINÉ JOUJ 01h30 R.Chajid D.Chalouh, M.Azekri, A.El Atrache<br />

NORTE DISTRIBUTION KNIT’S ISLAND, L’ÎLE SANS FIN 01h35 E.Barbier et G.Causse<br />

LES FILMS DU LOSANGE LA MACHINE À ÉCRIRE ET AUTRES SOURCES DE TRACAS N.Philibert<br />

PATHÉ LIVE LA RONDINE (METROPOLITAN OPERA) 02h47 N.Joël A.Blue, E.Pogorelc, J.Tetelman<br />

ARP SÉLECTION LAROY 01h52 S.Atkinson J.Magaro, S.Zahn, D.Baker<br />

LES FILMS DU PRÉAU LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ MA MÈRE 01h31 Z.Dwinger F.Barnhard, R.van Leeuwen, A.Winter<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES CENDRES DU TEMPS - REDUX 01h33 W.Kar-Wai L.Cheung, B.Lin Ching-hsia, T.Leung Chiu-Wai<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION L'HOMME AUX MILLE VISAGES 01h30 S.Kronlund<br />

LA TRAVERSE L’ÎLE 01h13 D.Manivel D.Ikhetah, O.Milshtein, N.Botz<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES MARIN DES MONTAGNES 01h35 K.Aïnouz K.Aïnouz<br />

LES ALCHIMISTES MATRIA 01h39 Á.Gago M.Vázquez, S.Prego, Tatan<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MONKEY MAN 02h00 D.Patel S.Copley, D.Patel, Pitobash<br />

LES MÛRES SAUVAGES ORSO 01h26 B.Mercier A.Moudir, J.Dutent<br />

JOUR2FÊTE RESILIENT MAN 01h30 S.Carrel S.McRae<br />

ASC DISTRIBUTION RIDDLE OF FIRE 01h54 W.Razooli L.Tipton, C.Halford, W.Razooli<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE SPY X FAMILY CODE: WHITE 01h50 T.Katagiri T.Eguchi, S.Hayami, A.Tanezaki<br />

ALBA FILMS WAKE UP 01h21 A.Whissell et F.Simard B.Opoku-Arthur, J.Moré, C.Stoiber<br />

ESC FILMS WHEN EVIL LURKS 01h39 D.Rugna E.Rodríguez, D.Salomón, S.Sabater<br />

VISIOSFEIR ZAMAN DARK 01h33 C.Karabache N.Wakim, R.Haïdar, O.Bakeer<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PATHÉ LIVE AESPA : WORLD TOUR IN CINEMAS 02h00 Y.Oh et H.Kim<br />

STUDIOCANAL BACK TO BLACK 02h02 S.Taylor-Johnson M.Abela, J.O'Connell, E.Marsan<br />

MALAVIDA FILMS BUSHMAN 01h15 D.Schickele P.Eyam Nzie Okpokam, E.Featherstone, J.Nance<br />

WARNER BROS. FRANCE CHALLENGERS L.Guadagnino Zendaya, M.Faist, J.O'Connor<br />

LES MÛRES SAUVAGES CITADEL 01h22 B.Mercier M.Imbert, M.Austin, Izzy<br />

ZINC FILM FRÈRES O.Casas M.Kassovitz, Y.Attal<br />

DKB PRODUCTIONS INDIVISION 02h07 L.Kilani I.Mathet, M.Shimdat, B.El Oumani<br />

FRA CINÉMA LAKMÉ (OPÉRA COMIQUE) 02h15 L.Pelly S.Devieilhe, F.Antoun, S.Degout<br />

ECRANSUD DISTRIBUTION LE BRAME DE LA LICORNE 01h23 A.Romet J.Charrier, D.Launay, R.Blanchard<br />

EPICENTRE FILMS L’ECHAPPÉE 01h35 A.Chen C.Erivo, A.Shawkat, I.Ba<br />

DULAC DISTRIBUTION LE DÉSERTEUR 01h38 D.Rosenberg I.Tako, M.Reiss, E.Tzur<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE LE MANGEUR D’ÂMES 01h50 J.Maury et A.Bustillo V.Ledoyen, P.Hamy, S.Bonnaire<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : LE LAC DES CYGNES 03h15 L.Scarlett<br />

TAMASA DISTRIBUTION LES MAÎTRES DU TEMPS 01h18 R.Laloux J.Valmont, M.Elias, F.Legros<br />

NEW STORY LES VIEUX 01h36 C.Drexel<br />

PATHÉ LIVE MACBETH (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h30<br />

DEAN MEDIAS MARILÚ, RENCONTRE AVEC UNE FEMME REMARQUABLE 01h15 S.Dumas<br />

CGR EVENTS MOBILE SUIT GUNDAM SEED FREEDOM 02h04 M.Fukuda T.Koyasu, J.Suwabe, A.Sakura<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION N’AVOUE JAMAIS I.Calbérac A.Dussollier, S.Azéma, T.Lhermitte<br />

GAUMONT DISTRIBUTION NOTRE MONDE 01h25 L.Bajrami A.Krasniqi, E.Mala, D.Shala<br />

TANDEM PREMIÈRE AFFAIRE 01h38 V.Musiedlak N.Abita, A.Lie, A.Neises<br />

HÉSIODE QUE NOTRE JOIE DEMEURE 01h48 C.Carron O.Kadri, D.Berlioux, G.Chaillou<br />

SPLENDOR FILMS ROBOCOP 01h43 P.Verhoeven P.Weller, N.Allen, D.O'Herlihy<br />

AD VITAM SALEM 01h43 J.Marlin D.Abdourahim, O.Moindjie, W.El Gharbaoui<br />

KMBO SKY DOME 2123 01h52 T.Bánóczki et S.Szabó R.Olasz, Z.Szamosi, Z.Nagy<br />

ARIZONA DISTRIBUTION UN JEUNE CHAMAN 01h43 L.Purev-Ochir T.Bold-Erdene, N.Ariunbyamba, B.Chuluunbat<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION BORDER LINE 01h14 J.Vásquez et A.Rojas A.Ammann, B.Cusí, B.Temple<br />

CINÉ SORBONNE COLLATÉRAL 02h00 M.Mann T.Cruise, J.Foxx, J.Pinkett Smith<br />

CARLOTTA FILMS CRÉPUSCULE 01h45 G.Fehér P.Haumann, J.Derzsi, J.Pogany<br />

LES ALCHIMISTES ETAT LIMITE 01h42 N.Peduzzi<br />

SEVENTH ART PRODUCTIONS JOHN SINGER SARGENT: MODE & GLAMOUR 01h30 D.Bickerstaff<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT JUSQU'AU BOUT DU MONDE 02h09 V.Mortensen V.Krieps, V.Mortensen, S.McLeod<br />

AD VITAM LA FLEUR DE BURITI 02h03 J.Salaviza et R.Nader Messora I.Patpro Krahô, F.Hỳjnõ Krahô, S.Tehtikwỳj Krahô<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL OPERA : CARMEN 03h45 D.Michieletto A.Akhmetshina, P.Beczala, K.Smoriginas<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE LES CARTES DU MAL A.Halberg et S.Cohen H.Slater, A.Bradley, A.Vandanapu<br />

À VIF CINÉMAS LE SILENCE DE SIBEL 01h35 A.Yeganeh L.Eïdo, M.Boros, R.Houssin<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LE TABLEAU VOLÉ 01h31 P.Bonitzer A.Lutz, L.Drucker, N.Hamzawi<br />

CARLOTTA FILMS L’OMBRE DU FEU 01h35 S.Tsukamoto Shuri, M.Moriyama, O.Tsukao<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION MÊME SI TU VAS SUR LA LUNE 01h33 L.Rodriguez<br />

ALBA FILMS MYSTÈRE SUR LA COLLINE AUX GÂTEAUX 01h10 W.Ashurst<br />

LE PACTE PETITES MAINS N.Chikhaoui C.Masiero, L.Charles-Alfred, M.Condé<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ROQYA 01h37 S.Belktibia G.Farahani, A.Zariouhi, J.Ferrari<br />

LES FILMS DU LOSANGE SONS 01h40 G.Möller D.Salim, S.Knudsen, S.Bull Sarning<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

THE FALL GUY 02h05 D.Leitch R.Gosling, E.Blunt, A.Taylor-Johnson<br />

MEMENTO DISTRIBUTION UNE AFFAIRE DE PRINCIPE 01h35 A.Raimbault B.Lanners, T.VDB, C.Brunnquell<br />

PAN DISTRIBUTION UN P’TIT TRUC EN PLUS 01h39 Artus Artus, C.Cornillac, A.Belaïdi<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

29


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’occasion de la sortie,<br />

ce <strong>27</strong> <strong>mars</strong>, de Kung Fu<br />

Panda 4, retour sur les<br />

performances en salles<br />

des précédents films de<br />

la franchise ainsi que de<br />

deux autres productions<br />

DreamWorks.<br />

TITRE LES TROLLS 3 LE CHAT POTTÉ 2 KUNG FU PANDA 3 KUNG FU PANDA 2 KUNG FU PANDA<br />

Date de sortie 18/10/2023 07/12/2022 30/03/2016 15/06/2011 09/07/2008<br />

Distributeur UNIVERSAL UNIVERSAL 20TH CENTURY FOX PARAMOUNT PARAMOUNT<br />

Cumul des entrées 1 485 000 3 061 524 2 576 970 2 704 606 3 231 982<br />

1 er jour 36 361 56 869 184 019 237 752 201 066<br />

1 er week-end 201 862 320 882 624 330 797 194 778 134<br />

Copies 692 700 671 725 743<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

292 458 930 1 100 1 047<br />

6,46 4,17 4,59 4,07 4,61<br />

x18 x16,3 x14 x11,4 x16,1<br />

Note Spectateur AlloCiné 2,8 4,2 3,9 3,8 3,9<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 28/02/<strong>2024</strong> DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032 333 16 080 64<br />

2 14/02/<strong>2024</strong> BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62<br />

3 07/02/<strong>2024</strong> COCORICO SND 608 488 253 9 791 50<br />

4 13/03/<strong>2024</strong> IL RESTE ENCORE DEMAIN UNIVERSAL 172 117 936 2 608 45<br />

5 31/01/<strong>2024</strong> LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 260 180 436 4 009 45<br />

6 21/02/<strong>2024</strong> UNE VIE SND 469 344 8<strong>27</strong> 7 957 43<br />

7 21/02/<strong>2024</strong> BYE BYE TIBÉRIADE JHR 51 13 572 330 41<br />

8 06/03/<strong>2024</strong> LA SALLE DES PROFS TANDEM 156 73 150 2 037 36<br />

9 06/03/<strong>2024</strong> RIVIÈRE DE NUIT CARLOTTA 1 887 25 35<br />

10 17/01/<strong>2024</strong> PAUVRES CRÉATURES DISNEY 245 138 996 4 311 32<br />

11 24/01/<strong>2024</strong> LE DERNIER DES JUIFS AD VITAM 113 47 908 1 539 31<br />

12 14/02/<strong>2024</strong> SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE DISNEY 109 54 819 1 764 31<br />

13 14/02/<strong>2024</strong> MAISON DE RETRAITE 2 APOLLO 635 304 735 10 161 30<br />

14 03/01/<strong>2024</strong> PRISCILLA ARP 258 117 247 4 012 29<br />

15 07/02/<strong>2024</strong> DAAAAAALI ! DIAPHANA 335 148 586 5 <strong>27</strong>2 28<br />

16 31/01/<strong>2024</strong> LA FERME DES BERTRAND JOUR2FÊTE 189 32 435 1 175 28<br />

17 24/01/<strong>2024</strong> MAY DECEMBER ARP 207 82 934 3 112 <strong>27</strong><br />

18 13/03/<strong>2024</strong> THE SWEET EAST POTEMKINE 4 6 989 <strong>27</strong>9 25<br />

19 03/01/<strong>2024</strong> L'USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND NEXT 11 574 25 23<br />

20 14/02/<strong>2024</strong> CHIEN ET CHAT GAUMONT 560 204 265 9 008 23<br />

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />

30 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


EPICENTRE FILMS PRÉSENTE<br />

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TECHNIQUE<br />

Aujourd’hui, on sait faire du son immersif<br />

avec des écrans Led<br />

MARION ROSSET, PRÉSIDENTE D'ADDE<br />

ÉCRANS LED ET PROJECTEURS LASER<br />

Sur le plateau de l’Émission<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, la présidente<br />

d’ADDE, fabricant et<br />

installateur d’équipements<br />

cinéma, a détaillé les<br />

évolutions en cours en<br />

matière de projection.<br />

Une entreprise familiale devenue un<br />

acteur de référence<br />

« Nous sommes une équipe de passionnés et mettons la<br />

technique au service du cinéma : si on nous appelle des<br />

“intégrateurs”, ADDE est d’abord intégrateur d’émotions »,<br />

résume Marion Rosset, ingénieure à la tête de l’entreprise<br />

familiale créée en 1981, qui tire son nom des initiales de<br />

ses fondateurs, « mon père, mon oncle, ma mère et ma<br />

tante ». Aujourd’hui une équipe de 35 personnes travaille<br />

entre Lyon et Paris, dont ses six dirigeants <strong>–</strong> Marion<br />

Rosset, sa sœur, son mari, son beau-frère, le directeur<br />

commercial et le directeur technique, « qui possèdent<br />

ensemble ADDE, sans partenaire extérieur, et travaillent<br />

tous dans l'entreprise ». Au fil des années, la société est<br />

devenue l’un des partenaires techniques majeurs des<br />

cinémas français, un fabricant d’enceintes reconnu, et<br />

l’un des principaux acteurs de la Led Cinéma. ADDE a<br />

récemment accompagné le Pathé Casablanca, dont elle<br />

a notamment mis en oeuvre la salle Imax, les CGR de<br />

Castres, de Béziers et de Brignais, mais aussi le Grand<br />

Rex de Péage-de-Roussillon, le Ciné Chaplin de Rivede-Gier<br />

ou Le Travelling à Agde. Elle travaille actuellement<br />

sur des rénovations chez de nombreux indépendants, sur<br />

l’ouverture prochaine du Pathé Abidjan et sur « l’aventure<br />

hors norme du Pathé Palace à Paris, à laquelle nous sommes<br />

très fiers de participer », se réjouit Marion Rosset.<br />

Réinventer le son pour les écrans LED<br />

Pionnière, la société a installé le premier écran cinéma<br />

Led de France en 2019, au Pathé Beaugrenelle, après que<br />

la technologie ait été dévoilée au Cinemacon en 2018.<br />

« Depuis, nous en avons installé quatre, et nous dépasserons<br />

les 10 après ceux de cette année. Nous avons donc déjà du<br />

recul sur la technologie », dont Marion Rosset précise que<br />

« ce n’est pas une grande télé, mais vraiment du cinéma ».<br />

L’image, uniforme et sans distorsion, la reproduction des<br />

couleurs, les contrastes infinis et notamment le noir pur :<br />

« un rendu qui laisse bouche bée, pour un matériel qui ne<br />

demande que très peu de maintenance… même si ça coûte<br />

©ADDE<br />

Emission à voir ou revoir<br />

sur notre chaîne YouTube<br />

encore très cher ». Le prix est à peu près sept fois celui d’un<br />

projecteur Laser équivalent, mais la durée de vie est bien<br />

plus longue : 100 000 heures (20 ans à 5 000 h par an)<br />

contre 30 000 h environ pour un Laser (avant de changer<br />

la source).<br />

Autres avantages du Led : on n’a plus besoin de cabine,<br />

ce qui permet de gagner de l’espace et notamment<br />

d’augmenter le nombre de fauteuils en salle. « Par ailleurs,<br />

la luminosité de l’image est telle que la salle peut rester<br />

éclairée : cela peut donc permettre certains services comme<br />

la restauration à la place, même si ce n’est pas encore dans<br />

la culture en France ».<br />

Pour en arriver là, il a fallu surmonter plusieurs challenges.<br />

« Tout d’abord, les écrans Led sont bien plus lourds : la<br />

structure aluminium sur-mesure doit supporter 1,5 T à<br />

l’avant pour un écran 10 m et 2,7 T pour un de 14 m.<br />

L’alignement de la structure doit être très précis et demande<br />

une installation méticuleuse. » Mais surtout, le défi du<br />

son, qui ne passe plus à travers l’écran, doit être adapté<br />

à chaque salle. « Nous avons beaucoup réfléchi, en imaginant<br />

des systèmes qui sur le papier ne devaient pas marcher…<br />

mais qui fonctionnent dans la réalité. En tant que fabricant,<br />

nous avons mis en œuvre des enceintes spécifiques, placées<br />

au-dessus et en dessous de l’écran. Les caissons sont allongés<br />

et beaucoup plus profonds pour pouvoir se loger dans cet<br />

espace. Il faut ensuite s’adapter au volume de chaque salle<br />

pour donner l’impression que le son sort des deux tiers de<br />

l’écran et pas du haut et du bas ». Au final, on a le sentiment<br />

que c’est le cas . « Aujourd’hui, notre système* est validé par<br />

Dolby pour tous ses formats sonores, du 5.1 à l’Atmos : on<br />

sait faire du son immersif avec un écran Led, et ça marche<br />

même très bien », affirme Marion Rosset. En témoigne la<br />

salle Onyx du Pathé Beaugrenelle.<br />

*système son Darkside ADDE<br />

ADDE : 3 000 m² de locaux à Rillieux-la-Pape en région lyonnaise et un stock de pièces en région parisienne à Fontenay-sous-Bois<br />

32 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


Choisir son Laser<br />

Si l’on en n’est pas encore à la généralisation du Led…<br />

la transition au Laser, elle, suit son chemin. « Il ne s’agit<br />

pas d’une grosse vague d’installation comme lors du passage<br />

du 35 mm au numérique, et c’est très bien comme ça »,<br />

souligne Marion Rosset, qui peut ainsi répondre progressivement<br />

à la demande. ADDE a commencé les installations<br />

en 2015 avec les premières générations de Laser<br />

Phosphor. « Nous avons installé 320 projecteurs laser à ce<br />

jour sur les 1 400 salles dont nous nous occupons, soit un<br />

peu moins du quart du parc. » Les projecteurs numériques<br />

au xénon n'étaient pourtant pas si vieux, rappelle la<br />

dirigeante, mais le Laser étant moins énergivore, « c’est<br />

un atout dans la conjoncture actuelle ».<br />

Laser Phosphor :<br />

2 lasers bleus créent les autres couleurs<br />

au travers d’une roue Phosphor (jaune)<br />

et d’un miroir dichroïque (vert/rouge).<br />

Avantages : Très économique et faible<br />

consommation électrique<br />

Rendu équivalent au xénon avec une<br />

meilleure stabilité d’image et uniformité<br />

de lumière<br />

Espace colorimétrique DCI P3 identique<br />

à celui du xénon<br />

Inconvénients :<br />

Faibles puissances<br />

Laser RB ou « RB2 » :<br />

2 lasers bleus et 1 laser rouge, le vert<br />

est créé au travers d’une roue Phosphor<br />

et miroir dichroïque<br />

Avantages : Bon compromis qualité/<br />

prix et faible consommation électrique<br />

Rendu supérieur au xénon avec des<br />

bleus et rouges purs<br />

Espace colorimétrique supérieur au<br />

DCI P3<br />

Inconvénients :<br />

Pas de très fortes puissances<br />

Limité dans l’espace colorimétrique<br />

Pour rappel, trois technologies existent aujourd’hui pour<br />

ce type de projecteurs : phosphor, lumière bleue, et<br />

RGB [voir détails ci-contre], chacune ayant ses avantages<br />

et inconvénients… avec lesquels il faut composer.<br />

« Les Laser Phosphor, qui utilisent 2 Led bleus, ont l’avantage<br />

d’être très compacts et peu chers, mais leur puissance<br />

n’est pas faite pour de très grands écrans. Pour les Laser<br />

RB, on ajoute une Led rouge, pour un espace colorimétrique<br />

plus étendu que celui d’un xénon et une meilleure uniformité<br />

de lumière, soit un progrès indéniable pour le spectateur.<br />

Mais au-delà de 35 000 Lumen, on est un peu<br />

limité en lumière. Enfin, avec le Laser RGB, on ajoute le<br />

vert, ce qui offre des couleurs incroyables, un meilleur<br />

contraste et une puissance allant jusqu’à 55 000 Lumen,<br />

qui permet notamment de grands écrans en 3D. Reste la<br />

problématique du “speckle” selon le gain de l’écran. En<br />

Laser RGB : 3 lasers purs, bleu, rouge<br />

et vert<br />

Avantages : Très bons contrastes et<br />

couleurs exceptionnelles<br />

Espace colorimétrique REC 2020 (mais<br />

pas de contenus aujourd’hui)<br />

Fortes puissances et faible consommation<br />

électrique<br />

Inconvénients :<br />

Technologie chère<br />

Speckle très visible avec toiles d’écran<br />

dont le gain > 1.4<br />

Dérives colorimétriques<br />

Imax et en Dolby Cinema par exemple, on utilise des<br />

“shakers” qui vont faire vibrer la toile d’écran, annulant<br />

ce phénomène de vibration optique. Avec un projecteur<br />

RGB, pour limiter le speckle, on évite un gain de toile trop<br />

important et on utilise des projecteurs plus puissants ».<br />

Enfin, si l’on a peu de moyens, reste la solution du<br />

rétrofit, pour changer seulement la lanterne du projeteur,<br />

en la remplaçant par une source lumineuse laser.<br />

« Là aussi, c’est un compromis à trouver : cela aura peu<br />

d'intérêt pour une machine qui a 12 ans, mais un exploitant<br />

dont les projecteurs n’ont que 5 ou 6 ans pourra choisir<br />

le rétrofit, pour réduire sa consommation d’énergie sans<br />

engager trop de frais. »<br />

Autant de conseils que Marion Rosset prodigue avec<br />

pédagogie, fière que son entreprise soit à la pointe sur<br />

les nouvelles technologies de projection. Plus généralement,<br />

la France est d’ailleurs en avance. « Au tout début<br />

de la Led, nous avons présenté notre système de son à Toronto,<br />

où les professionnels ne comprenaient même pas à quoi il<br />

servait puisqu’il n’y avait pas encore un seul écran Led aux<br />

États-Unis, alors que nous en avions déjà deux en France. »<br />

Cécile Vargoz<br />

LA CST RASSEMBLE LE SECTEUR AUTOUR DES DÉFIS<br />

D’AUJOURD’HUI ET DEMAIN<br />

De la réduction de l’empreinte environnementale à l’accessibilité des salles, en passant par les ratios d’image, la Commission<br />

supérieure technique a organisé une journée de rencontre spécialement destinée à la diffusion.<br />

Au-delà de ses missions strictement techniques, la CST<br />

accompagne les professionnels de toute la filière dans<br />

leurs réflexions et leur formation face aux évolutions de<br />

la société… et aux promesses nouvelles à tenir. À l’initiative<br />

de trois de ses départements, Diffusion-Distribution-<br />

Exploitation, Postproduction et Image, elle a ainsi proposé<br />

trois conférences, le 20 <strong>mars</strong> à la Fémis, qui peuvent être<br />

revisionnées sur la chaîne YouTube de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>,<br />

partenaire de cette journée exceptionnelle.<br />

©CST<br />

Enjeux invisibles du public, essentiels<br />

pour le secteur<br />

La protection de l’environnement, qui s’est imposée à<br />

tous les exploitants, a fait l’objet d’interventions tant sur<br />

les bâtiments que sur la gestion de l’énergie au quotidien.<br />

Hélène Herschel, déléguée générale de la Fnef, a également<br />

pointé la responsabilité des distributeurs, qui doivent<br />

veiller à « conclure la révolution numérique » en matière<br />

d’acheminement de copies, tout en veillant à adopter<br />

des pratiques responsables lors des tournées nationales<br />

de promotion.<br />

Le cinéma, expérience collective par excellence, doit<br />

également se diriger vers un modèle plus inclusif. Thème<br />

d’une deuxième conférence <strong>–</strong> qui sera détaillée dans<br />

notre prochain numéro <strong>–</strong>, lors de laquelle les associations<br />

Ciné Sens, Inclusiv et Retour d’image, ont rappelé leurs<br />

travaux. Tour à tour, des entrepreneurs sont venus<br />

La journée de la CST s’est déroulée à la Fémis durant toute la journée du mercredi 20 <strong>mars</strong><br />

présenter des solutions techniques d'accessibilité, telles<br />

que des applications pour générer des sous-titres sur<br />

un smartphone, des boucles à induction magnétique<br />

ou des lunettes avec les dialogues affichées dans les<br />

verres.<br />

Le ratio d’image et les problématiques qui l’accompagnent<br />

ont également fait l’objet d’un débat… qui n’est pas<br />

nouveau. Leur évolution, liée à celle de la technique mais<br />

aussi à des des choix artistiques, ne se retrouve pas toujours<br />

dans la projection en salle. Tous les projecteurs numériques<br />

sont aujourd’hui adaptés aux DCP “flat” pour le 1.85 et<br />

“scope” pour le 2.39… mais pas forcément adaptés à<br />

tous les ratios “normalisés”, comme le 1.78 (16/9 e ), le<br />

1.33 ou le 1.66, ou de plus rares encore. Ils relèvent<br />

pourtant des choix des cinéastes : « C’est la mise en scène<br />

qui motive le choix de son ratio ; si je filme un groupe de<br />

personnes, ça sera en scope, mais pour une personne seule ou<br />

si je dois me focaliser sur des parties d’un corps, je serai en<br />

1.33 », explique Karim Dridi, le réalisateur de Revivre.<br />

Et le débat se complique lorsqu'on évoque des ratios plus<br />

« atypiques », comme Les Huit salopards en Ultra Panavision<br />

2.76 ou La La Land en 2.55.<br />

D.W. & C.V.<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

33


INTERNATIONAL<br />

FACE À L’IA,<br />

LES CINÉASTES FONT VALOIR<br />

L'INTELLIGENCE DE LA CRÉATION<br />

©Mark Cruz-Unsplash<br />

Alors que s’édifie un cadre<br />

juridique européen autour de<br />

l’intelligence artificielle<br />

générative, les cinéastes se<br />

posent en vigies résolues à<br />

défendre l’exception créative<br />

de l’Homme.<br />

Des exigences de transparence, des applications interdites,<br />

des obligations de signalement de contenus artificiels ou<br />

manipulés... Le 13 <strong>mars</strong> dernier, au terme de négociations<br />

marathon entre les États membres, le Parlement européen<br />

a adopté le “AI Act” : une législation « historique » visant<br />

à garantir que les modèles d’intelligence artificielle utilisés<br />

dans le marché européen respectent les droits fondamentaux<br />

et les valeurs de l'UE*. Un souci que partagent<br />

pleinement les organisations de cinéastes, en tête desquelles<br />

L’Arp et la SRF françaises. Une semaine plus tôt, le 6<br />

<strong>mars</strong>, elles étaient, aux côtés du député européen Ibán<br />

García del Blanco et de la Fédération européenne des<br />

réalisateurs de l’audiovisuel (Fera), au Parlement à Bruxelles<br />

pour évoquer l'impact de l'intelligence artificielle sur le<br />

cinéma. Un rendez-vous inscrit dans le prolongement<br />

de leurs mobilisations lors des festivals de Cannes, Venise,<br />

San Sebastián, Athènes, Berlin… pour l’acte VI de la<br />

Déclaration des Cinéastes.<br />

34 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


Une nouvelle forme d’exploitation<br />

Certes, l’acquis des scénaristes américains suite à leur<br />

grève de 2023 <strong>–</strong> notamment que l'intelligence artificielle<br />

ne puisse jamais être considérée comme un créateur <strong>–</strong> a<br />

de quoi rassurer les cinéastes du Vieux continent. Toujours<br />

est-il que l’ère de l’IA reste celle d’un « piratage institutionnalisé<br />

», et malgré l’option d’opt-out** désormais<br />

offerte aux auteurs, « nous n’avons aucun moyen de vérifier<br />

que nos œuvres ont bien été retirées des systèmes d’IA », note<br />

Radu Mihaileanu, qui faisait partie de la délégation de<br />

cinéastes à Bruxelles. Le réalisateur franco-roumain,<br />

co-vice-président de L’Arp, conçoit pourtant volontiers<br />

que « l’IA est une nouvelle forme d’exploitation et un nouveau<br />

modèle économique pour mes films. Mais pourquoi c’est à<br />

moi d’indiquer aux bases de ne pas les utiliser gratuitement ?<br />

Comme pour toutes les autres formes d’exploitation, cela<br />

devrait être l’inverse, soit le principe du opt in, avec les bases<br />

d’IA demandant notre accord pour les intégrer. »<br />

Au-delà du respect des droits d’auteur, l’Italien Francesco<br />

Ranieri Martinotti, réalisateur et président de l'Anac<br />

(Associazione nazionale autori cinematografici), s'inquiète<br />

pour la nature même de la création : « Avec le développement<br />

des plateformes, toute histoire, tout personnage et tout<br />

rythme de narration qui ne correspondent pas à des modèles<br />

économiques et culturels prédéterminés est exclu. Et l’IA<br />

aujourd’hui est la fille des algorithmes qui se sont développés<br />

sans que nous sachions les contrôler », prévient le cinéaste<br />

italien en augurant, d’ici quelques années, une créativité<br />

effacée par les mathématiques. Certes, comme le souligne<br />

le réalisateur-scénariste britannique Bill Anderson, membre<br />

du bureau de la Fera, « l’IA est remarquable pour reconnaître<br />

les histoires que nous avons aimées, nos appétits, nos choix.<br />

Mais elle ne sait qu’imiter ce que nous étions, pas ce que<br />

nous serons. » Radu Mihaileanu abonde : « L'algorithme<br />

ne sait que le passé, mais rien de notre capacité à rêver ou<br />

à vivre de nouvelles aventures. Et une civilisation qui ne<br />

vivra que dans le passé répétera les mêmes idées, pensera la<br />

même chose… d’où un vrai risque pour la démocratie. »<br />

De l’écriture de scénario à la création de bandes-annonces<br />

et autres contenus promotionnels, sans compter les usages<br />

dans les domaines de l’image et du son, l’intelligence<br />

artificielle occupe un rôle, certes protéiforme, mais de<br />

plus en plus imposant dans la filière. D’où l’importance<br />

de la formation des jeunes générations de cinéastes, « pour<br />

qu’ils ne deviennent pas les proies de ce genre de produits,<br />

et restent d’authentiques artisans », mais aussi, comme le<br />

souligne le réalisateur roumain Cristian Mungiu, l’importance<br />

de l’éducation à l’image en général, « sans quoi, il<br />

n’y aura pas de public pour la diversité ». Et à Radu<br />

Mihaileanu de conclure que « l’IA Act est une avancée<br />

importante, mais elle ne sera pas suffisante », en donnant<br />

rendez-vous à la Commission et au Parlement européens<br />

dès la fin des prochaines élections.<br />

Ayşegül Algan<br />

©Fera<br />

IA, où en es-tu ?<br />

Doté d’un nouvel Observatoire dédié, le CNC a publié,<br />

le 6 <strong>mars</strong>, une étude sur les applications, actuelles ou<br />

potentielles, des technologies d’IA générative dans les<br />

métiers du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo. Il<br />

en ressort, entre autres, une tendance au transfert du<br />

tournage vers la post-production (comme les<br />

maquillages-trucages remplacés par les VFX) ou à la<br />

fusion de rôles (comme ceux entourant le son et le<br />

storyboard).<br />

La table ronde du 6 <strong>mars</strong> au Parlement européen à Bruxelles a réuni, de gauche à droite, Bill Anderson (Royaume-Uni), Pilar Pérez<br />

Solano (Espagne), l’eurodéputé Ibán García del Blanco, Marine Francen (France), Radu Mihaileanu (Frace), Pauline Durand-Vialle (DG de<br />

la FERA), mais aussi, Athena Xenidou (Grèce), Cristian Mungiu (Roumanie) et Francesco Ranieri Martinotti (Italie) en distanciel.<br />

* Le “AI Act”, qui doit également être officiellement adoptée par le Conseil européen,<br />

sera <strong>–</strong> hormis certaines de ces dispositions <strong>–</strong> pleinement applicable… 24 mois après son<br />

entrée en vigueur.<br />

** L’option d’opt-out se réfère à la possibilité pour un auteur de demander le retrait ou<br />

la suppression de ses œuvres de la base de données utilisée pour former le modèle d'intelligence<br />

artificielle.<br />

Selon cette étude, l’IA promet une plus large diffusion<br />

internationale des œuvres (audiovisuelles et jeux<br />

vidéo) grâce à la réduction des coûts de sous-titrage,<br />

de doublage et d’adaptation des formats, une plus<br />

grande visibilité des catalogues qui pourront plus<br />

facilement être restaurés ou commercialisés sous<br />

forme d’extraits, une plus grande accessibilité des<br />

œuvres pour les publics empêchés grâce à l’assistance<br />

de l’IA dans le sous-titrage ou l’audiodescription, ou<br />

encore plus grande diversité des contenus, « avec plus<br />

de projets à destination de publics de niche dont la<br />

rentabilité s’améliorerait », note le CNC.<br />

L’Observatoire n’en élude pas moins les limites et freins<br />

actuels de l’IA : transparence des bases d’entraînement,<br />

clarification des droits d’utilisation pour les entrants et<br />

sortants des modèles, sécurisation de la protection<br />

juridique et des droits d’auteur sur les œuvres créées…<br />

Autant d’interrogations partagées par les professionnels,<br />

face à un encadrement encore naissant… et qui<br />

risque toujours d’avoir quelques requêtes de retard.<br />

N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong><br />

35


EXPLOITATION<br />

“Les Indés” s’affichent sur AlloCiné<br />

En 2023, le site jaune et noir a lancé une marque pour mettre en avant le cinéma<br />

indépendant. Retour sur cette opération qui a vu naître une nouvelle couleur, ainsi<br />

que de nouvelles ambitions.<br />

L’UGC Ciné Cité Les Halles<br />

lance ses soirées Ciné K7<br />

Les dimanches soirs à Paris, depuis le 24 <strong>mars</strong> et<br />

jusqu’au 16 juin <strong>2024</strong>, le vaisseau amiral d’UGC<br />

propose des séances patrimoine dédiées aux films<br />

cultes de l’époque VHS. Onze films cultes sont au<br />

programme, à chaque fois introduits par le<br />

directeur Patrice Le Marchand pour autant de<br />

masterclass qui seront par ailleurs diffusés sous<br />

forme de podcasts “Flashback”, dans la Sélection<br />

UGC Culte disponible sur toutes les plateformes<br />

d’écoute.<br />

L’initiative se place dans le prolongement des<br />

précédentes propositions de Patrice Le Marchand à<br />

l’UGC Ciné Cité Les Halles, dont le festival “Le<br />

Directeur fait son cinéma”.<br />

Les soirées Ciné K7 ont démarré avec New-York<br />

1997 le 24 <strong>mars</strong>. Il sera suivi de Blood Simple le 31<br />

<strong>mars</strong>, Predator le 7 avril, Angel Heart le 21 avril et<br />

Hurlements le 28 avril.<br />

Avec Jérémy Ferrari,<br />

Pathé Live bat un record<br />

Le 10 <strong>mars</strong> dernier, la retransmission du spectacle<br />

“Anesthésie générale” de l’humoriste a rassemblé<br />

91 684 spectateurs, dont 85 597 en France. Cette<br />

séance unique établit ainsi un box-office record<br />

pour une retransmission en direct, avec plus d’1,8<br />

million d’euros de recettes sur l’ensemble des<br />

territoires participants (à savoir la France mais aussi<br />

la Belgique, la Suisse et le Luxembourg). Au total,<br />

325 cinémas et 365 salles ont participé à cette<br />

retransmission.<br />

Avant Jérémy Ferrari, deux humoristes avaient déjà<br />

marqué l’histoire de la retransmission en direct au<br />

cinéma lors de deux événements également<br />

distribués par Pathé Live : le “Foresti Party Bercy” qui<br />

avait dépassé les 87 000 spectateurs en 2012 et<br />

“Bonne Nuit Blanche” qui avait franchit le cap des<br />

90 000 spectateurs en 2019.<br />

Avec près de 16,4 millions (M) de visiteurs en janvier<br />

dernier et plus de 16 M d’abonnés cumulés sur les<br />

réseaux sociaux, AlloCiné est un incontournable du<br />

parcours spectateur et se doit de représenter au mieux<br />

tous les cinémas. En septembre 2023, il a développé<br />

un nouvel écosystème, “AlloCiné Les Indés”, dont le<br />

but est de « défendre la diversité de l’offre cinématographique<br />

en salles, et pousser les spectateurs à élargir leurs<br />

horizons dans un contexte de fragilité de la filière indépendante<br />

», d’après Marie Lavoine, directrice clientèle<br />

au sein de Webedia.<br />

Un meilleur fléchage<br />

La tâche consiste ici à mieux orienter les spectateurs vers<br />

des pépites cinématographiques Ainsi, comme AlloCiné<br />

Kids qui, depuis 2020, guide les parents dans leur<br />

recherche de films pour leurs enfants, “AlloCiné Les<br />

Indés” permet d’orienter les spectateurs vers les films<br />

et les salles art et essai. L’Afcae et les distributeurs<br />

indépendants ont d'ailleurs été présents aux côtés d'Allo-<br />

Ciné tout au long de la création de cet univers.<br />

C’est avec le temps que la marque, qui a fêté ses 30 ans<br />

l'an dernier, est devenue "prescriptrice" : la promotion<br />

d'une œuvre sur AlloCiné a un impact certain et le<br />

spectateur a confiance en les recommandations de sa<br />

rédaction. Ainsi, l'écosystème "AlloCiné Les Indés" va<br />

de pair avec un "soutien", attribué à une nouveauté par<br />

semaine. Le logo “AlloCiné Les Indés Soutient” sert alors<br />

Changement de<br />

propriétaire<br />

Le Lucernaire de Paris, détenu depuis 2004 par les<br />

Éditions l’Harmattan, est passé dans le giron du fonds<br />

d'investissement Adhema, comme officialisé par son<br />

directeur général, le comédien et producteur de théâtre<br />

Maxence Gaillard, le 18 <strong>mars</strong> dernier.<br />

Le centre culturel emblématique du VI e arrondissement,<br />

composé de 3 salles de théâtre, une librairie, une<br />

galerie, un resto, un bar, une école d'art dramatique<br />

ainsi que de 3 salles de cinéma art et essai labellisées<br />

Recherche et découverte, qui ont réuni près de 40 000<br />

spectateurs en 2023.<br />

©Aurelie Mutel<br />

Laissez-moi de Maxime Rappaz, labellisé "Les Indés"<br />

en caution sur l'affiche du film, et ce dernier est davantage<br />

mis en avant sur le site, les réseaux sociaux et dans<br />

les newsletters. Depuis septembre, ont été ainsi été<br />

labellisés 30 films « extrêmement différents : poignants<br />

(La salle des profs), nécessaires (Le Consentement),<br />

récompensés (Pauvres Créatures), des premiers longs<br />

métrages (How to Have Sex), des documentaires (Notre<br />

corps) ou encore des films de cinéastes confirmés (L’Innocence) »).<br />

Désormais, « la marque a pour ambition de soutenir<br />

l'ensemble des acteurs du marché indépendant, y compris<br />

les exploitants qui programment ces films, organisent des<br />

séances spéciales et se mobilisent pour les faire exister,<br />

indique Marie Lavoine. Dès aujourd'hui, l'ensemble des<br />

cinémas pourra également promouvoir ses actions auprès<br />

des spectateurs sur “AlloCiné Les Indés”, ils peuvent nous<br />

contacter pour en savoir plus ».<br />

Fermeture définitive<br />

Au centre-ville de Grenoble, les projecteurs du 6 Rex<br />

sont définitivement éteints depuis le <strong>27</strong> <strong>mars</strong>. Une<br />

décision que les exploitants Bernard et Monique Wolmer<br />

(aussi à la tête du cinéma Le Nef voisin) ont prise,<br />

d’après leurs déclarations dans la presse locale, suite aux<br />

difficultés de renouveler leur bail auprès du promoteur<br />

nouveau propriétaire des murs depuis 2014, conjuguées<br />

aux difficultés afférentes d’une rénovation du site. Le<br />

premier cinéma historique de la capitale des Alpes,<br />

initialement appelé Casino Kurssal et inauguré à peine<br />

un an après l’invention du cinématographe Lumière,<br />

pourrait, toujours d’après la presse locale, être transformé<br />

en salle de sport. Le cinéma, qui employait 5 salariés,<br />

a rassemblé 77 000 spectateurs en 2023.<br />

©Eurozoom<br />

36 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


PHASE 4 PRODUCTIONS ET PLACE DU MARCHÉ PRODUCTIONS<br />

PRÉSENTENT<br />

VIRGINIE<br />

LEDOYEN<br />

AVEC LA PARTICIPATION DE<br />

SANDRINE<br />

BONNAIRE<br />

PAUL<br />

HAMY<br />

UN FILM DE<br />

JULIEN MAURY ET ALEXANDRE BUSTILLO<br />

D’APRÈS LE ROMAN D’ALEXIS LAIPSKER “LE MANGEUR D’ÂMES” ÉDITIONS MICHEL LAFON<br />

UN FILM RÉALISÉ PAR JULIEN MAURY & ALEXANDRE BUSTILLO AVEC VIRGINIE LEDOYEN PAUL HAMY SANDRINE BONNAIRE FRANCIS RENAUD MALIK ZIDI CAMERON BAIN LYA LESSERT PRODUIT PAR FABRICE LAMBOT PIERRE-MARCEL BLANCHOT LÉO MAIDENBERG DAVID LAYANI COPRODUIT PAR BASTIEN SIRODOT ET CÉDRIC ILAND SCÉNARIO ANNELYSE BATREL ET LUDOVIC LEFEBVRE IMAGE SIMON ROCA SON NICOLAS MAS<br />

1 ER ASSISTANT RÉALISATEUR SAMUEL GIRARDIN DÉCORS MARC THIEBAULT COSTUMES ALICE EYSSARTIER MONTAGE BAXTER MUSIQUE ORIGINALE RAPHAËL GESQUA RÉGISSEUR GÉNÉRAL SYLVAIN SASTRE-MIRALLES DIRECTEUR DE PRODUCTION JULIEN GAYOT SUPERVISEUR DE POST-PRODUCTION DAVE DECOTTIGNIES PRODUCTEUR EXÉCUTIF STÉPHANE LHOEST PRODUCTEUR EXÉCUTIF VFX TONY KOCK PRODUCTEURS ASSOCIÉS DIMITRI STEPHANIDES ET GREGORY CHAMBET<br />

UNE PRODUCTION PHASE 4 PRODUCTIONS EN COPRODUCTION AVEC PLACE DU MARCHÉ PRODUCTIONS STAR INVEST FILMS PRODUCTION ET UMEDIA DISTRIBUTION STAR INVEST FILMS FRANCE VENTES INTERNATIONALES WTFILMS EN ASSOCIATION AVEC UFUND PALATINE ET SG IMAGE AVEC LA PARTICIPATION DE OCS PRIME VIDEO ET FRANCE TV AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION GRAND-EST ET LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES VOSGES ET DU CNC<br />

EN COLLABORATION AVEC LE BUREAU DES IMAGES GRAND EST ET LES SERVICES DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES VOSGES<br />

CRÉATION<br />

AU CINÉMA LE 24 AVRIL


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CNADi<br />

15/04/24<br />

SNC STAR<br />

PICTURES<br />

LE STAR 4 502<br />

<strong>Pro</strong>jet de réouverture de cinéma porté par la SNC<br />

Star Pictures<br />

Cannes<br />

Alpes-Maritimes<br />

Communauté d'agglomération<br />

Cannes Pays de Lérins<br />

29/04/24<br />

SARL L'YRE<br />

CINÉMAS<br />

CLAP CINÉ 4 428<br />

<strong>Pro</strong>jet de création de cinéma porté par la SARL L'yre<br />

Cinémas<br />

Langres<br />

Haute-Marne<br />

Communauté de communes du<br />

Grand Langres<br />

CNACi<br />

08/04/24 MEGARAMA 6 1 233 <strong>Pro</strong>jet de création portée par la SARL Les Halles Neyrpic Saint-Martin-d’Hères Isère Grenoble-Alpes-Métropole<br />

Frédéric Mitterrand,<br />

la disparition d’un amoureux du cinéma<br />

L’ancien ministre de la Culture est décédé le 21 <strong>mars</strong>,<br />

à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer. Connu pour<br />

ses nombreuses émissions sur le cinéma à la radio et<br />

la télévision,Frédéric Mitterrand a également été<br />

exploitant, en rachetant d’abord l’Olympic dans le<br />

14 e arrondissement de Paris en 1971. Il y programme<br />

des classiques de Kurosawa, Duras ou encore Ozu,<br />

avant d’étendre son réseau à L’Entrepôt, Le Bilboquet<br />

(6 e ) ou encore Les 3 Luxembourg (6 e ). Il passe également<br />

derrière la caméra, avec un premier long métrage<br />

en 1982, Lettres d’amour en Somalie, salué par la<br />

critique, suivi de Madame Butterfly en 1995, adapté<br />

de l’opéra de Puccini.<br />

©Ministère de la Culture<br />

Cannes : les affiches<br />

des sections parallèles<br />

La Quinzaine des Cinéastes a dévoilé son affiche <strong>2024</strong>,<br />

signée par le réalisateur, acteur, écrivain, comique… mais<br />

aussi peintre Takeshi Kitano. Sur celle de la 63 e Semaine<br />

de la Critique, c’est Hafsia Herzi qui nous observe, sur<br />

une photo tirée du du premier film d’Iris Kaltenbäck,<br />

Le Ravissement. Quant à celle de l'ACID Cannes <strong>2024</strong>,<br />

elle est réalisée par l'illustratrice Lemon Fee.<br />

En 2002, Frédéric Mitterrand est nommé à la tête de<br />

la commission d'avance sur recettes du CNC. La<br />

consécration institutionnelle survient en 2009, lorsqu’il<br />

devient ministre de la Culture sous Nicolas Sarkozy ;<br />

exercice durant lequel il entreprend le chantier de la<br />

loi Hadopi contre le piratage. En 2019, il est élu à<br />

l’Académie des beaux-arts et reprend ainsi le fauteuil<br />

qu’occupait Jeanne Moreau. Il laisse un dernier documentaire,<br />

un an auparavant, avec Trump, le parrain de<br />

Manhattan, qu’il a écrit et réalisé.<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI PATRIMOINE/RÉPERTOIRE <strong>27</strong> au 29/03/24 STRASBOURG<br />

AG VÉO <strong>27</strong> et 28/03/24 SARLAT<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />

CINEMACON 8 au 11/04/24 LAS VEGAS<br />

FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />

AG DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS DU NORD-PAS DE<br />

CALAIS<br />

CONGRÈS/AG DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS DE<br />

NORMANDIE<br />

16/04/24 VALENCIENNES<br />

17 et 18/04/24 ROUEN<br />

FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DES SYNDICATS DE L'EST ET DE<br />

RHIN-ET-MOSELLE<br />

30/05/24 CERNAY<br />

CINEEUROPE 17 au 20/06/24 BARCELONE<br />

LA FÊTE DU CINÉMA 30/06 au 3/07/24 FRANCE<br />

STUDIO SHOW 04 et 05/07/24 PARIS<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC 10 au 12/09/24 SARLAT<br />

CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />

38 N°465 / <strong>27</strong> <strong>mars</strong> <strong>2024</strong>


“VIGGO MORTENSEN SIGNE UN WESTERN ROMANTIQUE ET PERSONNEL,<br />

NOURRI DES GRANDS CLASSIQUES DU GENRE”<br />

PREMIÈRE<br />

“VICKY KRIEPS LIVRE UNE PERFORMANCE<br />

EXCEPTIONNELLE”<br />

COLLIDER<br />

VICKY KRIEPS<br />

VIGGO MORTENSEN<br />

JUSQU’AU<br />

BOUT DU MONDE<br />

UN FILM DE VIGGO MORTENSEN<br />

AU CINÉMA LE 1 ER MAI<br />

CRÉDITS NON CONTRACTUELS


#SOSFantômes<br />

/SOSFantomes.Films<br />

LE 10 AVRIL AU CINÉMA

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