Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024

More documents

Recommendations

Info

ACCESSIBILITÉ TOUR D’HORIZON DES SOLUTIONS D’ACCESSIBILITÉ POUR MALENTENDANTS ET MALVOYANTS Sous-titres et audiodescription sur le smartphone, lunettes de réalité augmentée et boucle magnétique sont autant de solutions qui rendent les séances accessibles pour les personnes atteintes d’un handicap sensoriel, qu’il soit auditif ou visuel. La journée de la CST a offert un panorama exhaustif des outils disponibles sur le marché pour favoriser l’inclusion dans les salles de cinéma. Megarama s’équipe Le circuit français a passé un accord avec Cinemanext pour proposer l’application de Greta & Starks Apps GmbH, dédiée aux spectateurs malentendants et malvoyants dans 25 de ses 28 cinémas en France. Outre l'accès aux descriptions audio et aux sous-titres pour les malentendants et les malvoyants, l’application mobile (voir ci-contre) offre également un support multilingue. Jean-Pierre Lemoine, PDG de Megarama se déclare « ravi de déployer cette application intuitive et facile d’utilisation dans l’ensemble des salles ». À noter que CinemaNext France a signé en septembre 2023 un partenariat exclusif avec Greta & Starks Apps GmbH pour la commercialisation de ses solutions auprès des exploitants sur le territoire français. « Toute œuvre cinématographique doit être accessible au plus grand nombre. » Malgré cette règle qui doit être un credo, on sait que ce n’est pas toujours le cas pour les personnes touchées par un handicap sensoriel. Au regard de ce constat, les équipements individuels et personnalisables constituent des solutions pour profiter, malgré tout, du cinéma en salles. Si des représentants de l’Union des associations nationales pour l'inclusion des malentendants et des sourds (Unanimes) ont pointé l’incommodité d’un deuxième écran pour les sous-titres, qui nécessite de jongler en permanence entre deux supports visuels, ces outils « permettent tout de même d’assister à n’importe quelle séance », comme souligné par Cécile Dumas, déléguée générale de Ciné Sens. D’autant plus qu’il est rare de trouver des séances ST-SME à certaines plages horaires, notamment le week-end. Ainsi, lors de la conférence de la CST sur l’inclusion, des fournisseurs se sont relayés pour présenter diverses solutions individuelles disponibles, ou bientôt sur le marché, à destination des exploitants et des usagers. Un portable, un flux et le tour est joué ! Pour les personnes malentendantes et malvoyantes, la majorité des solutions s’appuient sur un système de transmission wifi de l’audio sur le smartphone ou d’affichage de sous-titres sur ce même support. Le fonctionnement suit la logique du hardware, qui fournit la base Le CDM Captions proposé par Ciné Digital ©Ciné Digital physique nécessaire au fonctionnement des systèmes informatiques, et du software, qui délivre les instructions nécessaires à l'exécution des tâches, à l’image des dispositifs proposés par Ciné Digital. La société, spécialisée dans l'installation de cabines de projection et d’équipements numériques pour les salles de cinéma, a développé deux applications : le CDM Caption et l’Audioeverywhere. Le premier, qui nécessite un TMS Ciné Digital Manager et un émetteur wifi, permet la lecture de sous-titres synchronisés sur le portable : « On travaille depuis le DCP et des pistes HI et VI disponibles ; il y a donc la possibilité de récupérer des sous-titres en français, mais également en langues étrangères », détaille Rémy Lefebvre, responsable d’agence à Ciné Digital. L’Audioeverywhere, qui requiert également l’installation au préalable d’un boîtier en cabine, permet pour sa part de diffuser les pistes d’audiodescription directement dans un casque relié à un smartphone, mais d’opérer également à un renfort auditif. Sur le même sillon, le boîtier MobileConnect Station de Sennheiser, connecté à une borne wifi, récupère tout le flux audio d’une salle pour l’envoyer directement dans les écouteurs ou les appareils auditifs des personnes dotées de l’application. « C’est une solution bidirectionnelle, qui est aussi conçue pour permettre un engagement inclusif. En plus de l’accès à un son de qualité configurable selon les besoins individuels, le système récupère le flux audio des micros et peut servir de microphone avec le push-to-talk », explique Nicolas Del Grande, Business Development Manager chez Sennheiser. Enfin, la société ESII qui équipe déjà 1 400 salles, dont certaines des circuits Pathé et Kinepolis, propose des services similaires, à savoir des sous-titres, l’amplification du son et l’audiodescription via une application compatible avec le bluetooth. « L’égaliseur est par ailleurs réglable en fonction du handicap auditif, ce qui permet de rendre la voix plus claire et intelligible », pose Patrice Gustarimac, représentant d’ESII, sachant qu’un seul boîtier et un appareil wifi sont requis. 14 N°466 / 10 avril 2024
©Le Brady L'un des cartons de présentation diffusé au cinéma Le Brady (Paris 10 e ) sur les applications VAST, Audioeverywhere et CDM Caption Les solutions autonomes et utilisables sur différents supports Après plusieurs échanges avec des exploitants, qui relataient des dysfonctionnements dans l’installation du matériel ou un coût trop élevé des différents composants, l’association Les Yeux Dits s’est confrontée au constat que les salles demeuraient soit sous-équipées, soit en peine d’accéder au stock de fichiers d’audiodescription, au nombre de 4 000. Depuis, elle s’attèle à créer, avec l’appui d’un comité de pilotage composé de personnes avec un handicap sensoriel, une application dénommée La Bavarde, qui stocke et diffuse de l'audiodescription ou affiche des sous-titres SME. De surcroît, elle tente de combler un besoin de référencement et de centralisation des fichiers, alors que l’association conçoit déjà de l'audiodescription. Ainsi, le fonctionnement de La Bavarde est intuitif, si bien que l’utilisateur, autonome, a uniquement besoin de télécharger la bande son du film, les sous-titres et l’audiodescription avant de se rendre au cinéma ou de regarder un long métrage à la télévision, où il n’aura plus besoin d’internet. « Ensuite, à la manière de Shazam, l’application récupère un échantillon de la bande son du film en cours de lecture et opère la synchronisation, complète Marie Gaumy, fondatrice de Les Yeux Dits. Nous sécurisons les œuvres avec un catalogue en crypté. De plus, l’accès se fait sans login et il n’y a pas de collecte de données personnelles. » D’ores et déjà disponible en version bêta, l’application devrait officiellement voir le jour en septembre 2024. Sur le même principe, CinemaNext dirige depuis septembre dernier la stratégie de distribution des services de Greta & Starks sur le sol français. Il y a une dizaine d’années, l’entreprise lançait son application mobile avec la capacité de lire l’audiodescription et les sous-titres à tout moment, en tout lieu et sur n’importe quel support, et ce, même en mode avion (voir encart). Grâce à l’empreinte acoustique, le dispositif reconnaît le film diffusé et synchronise par la suite. En France, Greta vient de faire ses débuts avec la sortie de Kung Fu Panda 4, alors que des discussions avec les distributeurs sont toujours en cours pour élargir le catalogue. « Il y a également un contrat avec les salles qui va être mis en place pour géolocaliser les cinémas, afin que le public puisse utiliser le service dans ces derniers », explique Maxime Rigaud de CinemaNext. Pour ceux en quête d’authenticité, ou pour lesquels la lecture de sous-titres peut s’avérer contraignante, VAST (Version audio sous-titrée) arbore le même système, mais pour les versions originales : « Via l’application Movie Reading, les usagers accèdent à des films en VO, où des acteurs et actrices lisent les sous-titres », développe Hélène Larisch, membre fondateur de l’association Tout en Parlant. Un film tous les deux mois est ajouté au catalogue, qui compte, entre autres, Les Feuilles mortes, Les Filles d’Olfa et La Salle des profs. Des récepteurs mis à disposition par les salles Peut-on encore compter sur des solutions qui n’incluent pas le smartphone ? La réponse est à chercher du côté du Digital Accessibility Services de Dolby, qui propose le renforcement sonore pour les malentendants, Le Digital Accessibility Services de Dolby l'audiodescription pour les malvoyants et les sous-titres codés en temps réel sur un seul récepteur dédié, à savoir un petit écran tactile avec un filtre de confidentialité, relié à un bras de support. Un serveur de diffusion en ©Dolby cabine et un router wifi sont demandés pour ce système, qui se veut tout-en-un : « C’est un équipement unique pour accéder à tous les contenus, potentiellement disponibles dans un DCP, de façon synchronisée avec le film projeté à l’écran », rapporte le directeur des ventes de Dolby, Hervé Baujard. L'utilisateur peut ainsi sélectionner jusqu'à six langues en fonction de celles disponibles dans les copies de projection. Sonoristicks, déjà reconnu pour son application qui permet la synchronisation sous-titrée — sonore ou visuelle — des dialogues ou des paroles de contenus originaux, s’attèle également à trouver d’autres récepteurs, à l’instar des lunettes de réalité augmentée pour les malentendants, qui projettent la langue des signes ou des sous-titres écrits sur les verres : « On a rejeté la solution au nom du prix. La paire coûte 3 760 euros, mais le prix va baisser, car la réalité augmentée va progressivement s’intégrer dans toutes les pratiques », confie François Cohen-Séat, le concepteur de l’outil. À l’unanimité, les professionnels du secteur jugent le chantier bien engagé, mais encore loin d’être abouti, alors que beaucoup plaident en faveur d’une stratégie de développement incluant l’ensemble des maillons de la chaîne de production et la normalisation des possibilités d'accessibilité des œuvres à l’échelle européenne. Dans l’attente, de nouvelles technologies pourraient voir le jour, à l’exemple du Bluetooth Auracast, que le spécialiste de la boucle magnétique Opus Technologies tente d’exploiter. Ce dernier permettrait la diffusion d'une source audio vers un nombre illimité de récepteurs, dont les appareils auditifs. Un boîtier peut ainsi être utilisé pour relier un grand nombre d'appareils. Le protocole de connexion et de partage sera le même, peu importe la marque de l'objet, qu'il s'agisse d'un téléviseur, d'écouteurs, d'un PC ou d'un smartphone. David Weichert N°466 / 10 avril 2024 15
Page 1: N°466 / 10 avril 2024 TOUTE L’AC
Page 4 and 5: Édito Alors que la grand-messe can
Page 6 and 7: ACTUALITÉS Une directrice généra
Page 8 and 9: ACTUALITÉS Gérardmer passe à l
Page 10 and 11: ACCESSIBILITÉ ACCESSIBILITÉ DES C
Page 12 and 13: ACCESSIBILITÉ difficultés techniq
Page 16 and 17: AMY WINEHOUSE SA MUSIQUE SA VIE MAR
Page 18 and 19: CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ Zon
Page 20 and 21: CHIFFRES COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CA
Page 22 and 23: EXPLOITATION LES SALLES VÉO RASSEM
Page 24 and 25: PATRIMOINE LES 23 ES RENCONTRES NAT
Page 26 and 27: PRODUCTION LA PRODUCTION FRANÇAISE
Page 28 and 29: FOCUS EXPLOITATION ©Mairie de Tonn
Page 30 and 31: INSTITUTIONNELS PROCHAINES CDACi DA

Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?