Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ACCESSIBILITÉ<br />
ACCESSIBILITÉ<br />
DES CINÉMAS<br />
SE FORMER ET S’ÉQUIPER POUR MIEUX<br />
ACCUEILLIR LES DÉFICIENTS SENSORIELS<br />
Depuis la loi Handicap de 2005, l’accès des cinémas aux<br />
personnes à mobilité réduite s’est généralisé, mais tout n’est pas<br />
gagné pour celles atteintes d’un handicap sensoriel. Les aspects<br />
techniques et l’information des spectateurs doivent progresser,<br />
ce qui passe aussi par la formation des exploitants. Point d’étape<br />
à la suite de la rencontre proposée par la CST le 20 mars dernier,<br />
et avec Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC qui supervise<br />
l'observatoire de l’accessibilité.<br />
On est fait pour s'entendre, de et avec Pascal Elbé<br />
©Stéphanie Branchu - Jerico Films - Pere Films - France3Cinéma<br />
Il y a un an, l’enquête de l’observatoire de l’accessibilité,<br />
menée auprès des exploitants, a montré que dans leur<br />
grande majorité (88 %), les cinémas étaient accessibles<br />
aux personnes à mobilité réduite et que plus de la moitié<br />
étaient équipés d’au moins un dispositif pour les spectateurs<br />
en situation de handicap sensoriel. Pourtant, bien<br />
qu’ayant la possibilité de proposer des films en audiodescription<br />
(AD) ou avec sous-titres sourds et malentendants<br />
(ST-SME), les cinémas proposent encore très peu de<br />
séances adaptées, et les spectateurs concernés n’en sont<br />
pas toujours informés.<br />
Certes, l’observatoire créé en 2022 par le CNC a déjà<br />
permis des progrès, en travaillant avec les associations<br />
d’usagers et les professionnels, dont la FNCF, la FNEF<br />
et la Commission supérieure technique. Celle-ci, dès la<br />
loi handicap de 2015, a été saisie par le CNC afin de<br />
proposer un cadre technique sur les éléments qu'un DCP<br />
doit contenir pour l'accessibilité des films. Par la suite,<br />
dans le cadre de l'observatoire, la CST a recensé avec le<br />
CNC les équipements disponibles pour les salles et le<br />
public. « Un important travail de synthèse, présenté en<br />
amont du Congrès des exploitants 2023 et disponible sur le<br />
site internet de la CST. Des associations comme Retour<br />
d’image travaillent également sur ce listing des équipements »,<br />
précise Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC.<br />
Plusieurs de ces solutions techniques ont été présentées<br />
lors de la rencontre du 20 mars à la Fémis, proposée par<br />
le département Diffusion-Distribution-Exploitation de<br />
la CST [voir pages suivantes].<br />
Leslie Thomas reconnaît ainsi « à la fois des avancées et le<br />
besoin d’aller plus loin. Le CNC a pu observer, par exemple,<br />
que les UGC Villeneuve-d'Ascq ou Vélizy proposaient pas<br />
mal de films accessibles <strong>–</strong> des films français sous-titrés, d’autres<br />
diffusés avec renfort de son grâce à la technologie HI <strong>–</strong> et<br />
que le relais d’information était fait sur leur site ». Mais de<br />
façon générale, « le nombre de films disponibles en VFST<br />
est très faible et il reste des efforts à faire pour développer<br />
l’offre de séances adaptées, penser leur fréquence et leurs horaires. »<br />
Des films adaptés, mais peu de séances<br />
En théorie, l’offre de films est là : depuis la réforme de<br />
2020, le CNC conditionne l’agrément de production<br />
de tous les films d’initiative française à l’obligation de<br />
réaliser les fichiers AD et ST-SME. Et l’on peut constater,<br />
notamment sur le site de l’association Ciné Sens qui les<br />
référence, que beaucoup de titres étrangers sont aussi<br />
adaptés, pour, au total, une moyenne de cinq nouveaux<br />
films par semaine. Pourtant, certains DCP sont démunis<br />
des pistes dédiées et « les exploitants font remonter des<br />
*Parmi les cinémas équipés, 60 % déclarent organiser au moins une séance en audiodescription<br />
par semaine, et 44 % proposent des séances SME à l’écran au moins une fois<br />
par semaine.<br />
<strong>10</strong> N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong>