09.04.2024 Views

Boxoffice Pro n°466 – 10 avril 2024

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ciné Sens lance une<br />

nouvelle formation<br />

Rien ne vaut le dialogue direct pour comprendre<br />

les attentes des bénéficiaires. Ainsi, la nouvelle<br />

formation proposée par Ciné Sens rassemblera des<br />

professionnels de l’animation en situation de<br />

handicap et des professionnels du cinéma, pour<br />

qu’ils deviennent intervenants sur l’accessibilité. À<br />

l’issue de la formation qui aura lieu en juin <strong>2024</strong>, les<br />

participants pourront mener ensemble des actions<br />

de sensibilisation pour que les exploitants<br />

prennent mieux en compte l’accueil des<br />

spectateurs et puissent répondre aux obligations<br />

de formation de leur personnel. Les participants<br />

suivront un parcours commun pour bien<br />

appréhender les sujets liés à l’accessibilité des films<br />

et des salles, et pourront imaginer des actions de<br />

sensibilisation à mettre en œuvre. Cette formation<br />

a été imaginée par Ciné Sens dans le cadre de<br />

l’appel à projets “Les uns et les autres” du CNC et de<br />

l’Agefiph et elle est portée par le Pôle Pixel de<br />

Villeurbanne, en tant qu’organisme de formation<br />

certifié Qualiopi. Les sessions se dérouleront à<br />

Villeurbanne sur 5 jours en deux temps : les 4, 5 et 6<br />

juin, puis les 27 et 28 juin <strong>2024</strong>.<br />

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 20 <strong>avril</strong>,<br />

via www.cine-sens.fr.<br />

<strong>Pro</strong>jection au Majestic Bastille (Paris 11 e ) du spot de Ciné Sens. Le cinéma, comme les autres salles du réseau Dulac Cinémas, est<br />

équipé du système Fidelio pour l'audiodescription et le renforcement sonore, accessible via un casque individuel. Les films dont une<br />

version VFSTF est disponible peuvent, sur demande, être projetés avec sous-titrage sourds et malentendants.<br />

En attendant, l’association s’est donc consacrée à mettre<br />

en place une formation, en partenariat avec la CST. Pour<br />

Léna Nilly, qui travaille sur l’événementiel chez Dulac<br />

Cinémas, « il ne s’agit pas de proposer les mêmes formations<br />

que Ciné Sens ou Retour d’image, mais de se compléter.<br />

Afin de mieux accueillir les personnes en situation de<br />

handicap, nous avons réfléchi à l’ensemble de leur parcours :<br />

de leur envie de cinéma (repérer les films et les salles, énorme<br />

enjeu qui n’est pas terminé) jusqu’à leur arrivée en salle. Les<br />

besoins sont entrés en résonance avec ceux d’autres professionnels<br />

de la filière : les producteurs, les distributeurs ou<br />

acteurs de l’éducation aux images. » La formation s’adresse<br />

donc à tous ces publics [voir ci-contre].<br />

De son côté, Ciné Sens, qui œuvre depuis dix ans pour<br />

un meilleur accès aux déficients sensoriels, va former des<br />

formateurs qui pourront intervenir auprès des équipes<br />

des cinémas. « Cette formation aspire à être un modèle<br />

d’inclusion », en s’adressant à la fois à des animateurs en<br />

situation de handicap, déjà sensibilisés et concernés par<br />

le sujet, et à des professionnels de la filière cinéma. « L’idée<br />

est de former des binômes qui, au terme des cinq jours de<br />

formation, pourront à leur tour former des équipes de salles<br />

de cinéma », explique Cécile Dumas, déléguée générale<br />

de Ciné Sens. « Cela permettra aussi d’avoir des référents<br />

dans le secteur de l’exploitation, en encourageant la concertation<br />

et le passage de relais. Il est important que les initiatives<br />

ne concernent pas que les personnels d’accueil ou de<br />

cabine : l’inclusion concerne tout le monde et ces processus<br />

doivent être intégrés dans tous les maillons de l’exploitation. »<br />

Sensibiliser tous les professionnels, à<br />

chaque étape de la vie d’un film<br />

Même retour du côté de Retour d’image, dont le délégué<br />

général, Stéphane Fort, affirme que « c’est un enjeu d’égalité,<br />

au-delà de l’obligation faite à tous les lieux publics d’être<br />

accessibles ». Pour l’association lancée il y a 20 ans par un<br />

collectif de professionnels du film et de la culture, la<br />

plupart eux-mêmes en situation de handicap, il est d’abord<br />

essentiel d’associer les personnes handicapées dans le<br />

développement des initiatives. Et au sein de la filière, « les<br />

professionnels, à toutes les étapes de la vie d’un film, doivent<br />

être sensibilisés à ces enjeux d'accessibilité. Ceux qui travaillent<br />

en post production sont les principaux commanditaires des<br />

versions audiodécrites ou sous-titrées, puis les distributeurs<br />

doivent pouvoir inclure ces versions dans les DCP et en<br />

informer les salles. Les exploitants, eux, doivent pouvoir les<br />

diffuser de la façon la plus confortable pour leurs spectateurs<br />

et communiquer auprès d’eux. » Retour d’image milite<br />

donc pour une formation « que nous voudrions initiale,<br />

dès les écoles et l’université ». Enfin, l’accessibilité est aussi<br />

un enjeu de fréquentation, « car partager une séance de<br />

cinéma et dialoguer avec le plus grand nombre profitera à<br />

tous les publics ».<br />

Reste, comme le fait remarquer la secrétaire générale du<br />

CNC, « que déployer un vaste programme de formation<br />

requiert une stabilité dans les équipes de salariés et de<br />

bénévoles des salles. Ce n’est pas toujours simple, mais la<br />

FNCF est particulièrement mobilisée sur cet enjeu de<br />

formation continue. » Les associations, elles, soulignent<br />

que les solutions techniques ne sont pas une fin en soi,<br />

mais s'inscrivent dans une démarche inclusive globale.<br />

L’important est toujours de prendre des décisions concertées,<br />

avec les équipes et les spectateurs.<br />

Cécile Vargoz<br />

Rouge comme le ciel, réédité par Les Films du préau,<br />

s'inspire du parcours d'un grand ingénieur du<br />

son aveugle.<br />

Retour d’image<br />

Outre son implication dans la formation Inclusiv de<br />

la CST, l’association Retour d’image a organisé deux<br />

sessions d’une formation unique en France, celle<br />

de collaborateurs aveugles à l’écriture de versions<br />

audiodécrites (avec l’INA en 2014, puis avec l’École<br />

Titra en 2023).. Retour d’image intervient aussi<br />

dans les universités, afin que les questions liées à<br />

l’accessibilité et au handicap soient prises en<br />

compte dès la formation des futurs professionnels.<br />

Ainsi en 2023, l’association a proposé à des<br />

étudiants des Masters Cinéma et audiovisuel de<br />

l’Université Sorbonne-Nouvelle d’analyser la<br />

représentation du handicap dans les films.<br />

L’association est aussi intervenue l’an dernier au<br />

sein du Master Littérature générale et comparée,<br />

pour animer un atelier sur l’audiodescription, et<br />

aborde l’accessibilité du cinéma pour les<br />

spectateurs déficients sensoriels au sein du Master<br />

Technologie et handicap, à l’Université Paris 8<br />

Vincennes Saint-Denis, pour faire connaître les<br />

dispositifs existants (AD, sous-titrage…).<br />

©Films du préau<br />

N°466 / <strong>10</strong> <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

13

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!