Boxoffice Pro n°462 – 14 février 2024

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EXPLOITATION Premier clap pour la rénovation du cinéma Star à Cannes Fermé depuis 2016, l’établissement va bénéficier d’importants travaux de réfection et de reconfiguration avant une réouverture fin 2025. Le nouveau Star retrouvera bientôt les Cannois... et les festivaliers ! ©Starimmo Cannes va encore densifier son offre cinématographique. Après les Arcades (3 écrans) et l’Olympia (9 salles) en centre-ville, le Cineum (10 écrans) en périphérie, sans oublier les salles ponctuelles comme le Raimu, la Licorne, ou l’Espace Miramar, la commune azuréenne va retrouver son Star. Les travaux de réhabilitation du complexe de la rue d’Antibes ont en effet démarré le 5 février, avec un an de retard sur le calendrier dévoilé à l’été 2022 par la municipalité et le propriétaire Starimmo, qui exploitera le cinéma. Concrètement, ce chantier comprend « la réalisation de quatre salles de projection modernes (pour une capacité totale de 539 sièges) et la création de locaux commerciaux. Il prévoit un cinéma dont toutes les salles seront équipées des technologies les plus avancées en matière de projection, tant au niveau de l'image que du son, misant sur une prestation haut de gamme », indique la Ville. La façade et plus globalement l’extérieur du bâtiment vont, eux-aussi, changer d’aspect et être intégralement re-designés. Estimé à 10 millions d’euros selon la presse locale, ce chantier de restructuration sera piloté par l’architecte Pierre Chican (aux manettes également de la salle Ōma de Mougins, au nord de Cannes). « La Mairie s’est particulièrement impliquée dans ce projet privé car il répond à plusieurs enjeux et génère des effets positifs pour l’animation de la ville », déclare le maire David Lisnard, qui entend dynamiser le haut de la rue d’Antibes et les alentours. Et bien entendu, « son propriétaire pourra exploiter [le cinéma] en lien avec les grandes manifestations cannoises dont, en premier lieu, le Festival de Cannes. ». Exploité par Ciné-Movida, qui avait été contraint judiciairement de fermer l’établissement en janvier 2016, Le Star réalisait quelque 150 000 entrées annuelles à l’époque. Il tentera de retrouver ce niveau de fréquentation à partir de fin 2025, période visée par la Ville pour la reprise d’activités. Comme avant la fermeture du site, la programmation sera assurée par le Groupement de programmation des cinémas indépendants (GPCI). T.C. À Marseille, la Ville préempte le fonds de commerce du César La municipalité marseillaise a officialisé son intention de reprendre l’historique cinéma art et essai, fermé depuis septembre 2023 en raison de ses difficultés économiques. « Aujourd’hui, la Ville de Marseille préempte le fonds de commerce du cinéma afin de maîtriser l’avenir de ce site emblématique pour les Marseillaises et les Marseillais », a annoncé la mairie le 29 janvier. En septembre dernier, au moment de la cessation d’activité de l'historique César de la place Castellane, la Ville avait fait part de ses « regrets face à la disparition de cet élément du patrimoine culturel marseillais », ouvert par Marcel Pagnol en 1938 dans un ancien entrepôt de bus. Sachant que Jean Mizrahi, qui avait repris et exploitait le César depuis 2017, envisageait de céder le fonds de commerce, exploité par, la Ville a donc recouru à son droit de préemption pour l’acquérir en lieu et place du repreneur pressenti. « Le César est situé dans un quartier du cœur de la ville où il est important de conserver une vitalité commerciale et culturelle. » La municipalité compte en effet conserver la vocation cinématographique du lieu, et publiera un appel à projet dans les prochains mois. A.A. César,« Tu me fends le coeur...» Les Enfants du Paradis inaugurent leur salle Excellence ©CST Le 1 er février, la Commission supérieure de la technique et du son (CST), représenté par son vice-président André Labbouz, a officiellement décerné son label Excellence à la salle 1 du cinéma Les Enfants du Paradis à Chartres (Eure-et-Loir), exploité par les soeurs Judith Reynaud et Olivia Reggiani. Si le complexe de 11 salles, situé en plein centre-ville, a été entièrement rénové, c’est sa salle 1, d’une capacité de 416 places, équipée d’un écran de 17 mètres et du son Dolby Atmos, qui a été labellisée, bénéficiant notamment des conseils de son architecte Linear A et de son installateur Cinemeccanica. Pour rappel, le label Excellence distingue les salles qui garantissent un spectacle de la plus grande qualité possible, au-delà des normes rédigées par l’Afnor. À ce jour, 19 salles très diverses (art et essai de centre-ville, multiplexe, privée ou institutionnelle…) ont été labellisées Excellence. C.V. Judith Reynaud, Gérante, Groupe Cinéparadis ; Isabelle Vincent, Adjointe à la Culture de la ville de Chartres ; André Labbouz, Vice Président de la CST ; Élisabeth Fromont, Première adjointe au maire de la ville de Chartres et Olivier Reggiani, Programmatrice, Groupe Cinéparadis 26 N°462 / 14 février 2024
PASSAGE DE RELAIS À L’ÉPÉE DE BOIS Camille Labé a repris le cinéma art et essai de la rue Mouffetard, dans le 5 e arrondissement de Paris, depuis le 7 février. La nouvelle exploitante entend « poursuivre sur cette ligne qui est de garder les films très longtemps, sans chercher à avoir de sorties nationales, car c’est aussi un atout d'avoir des titres dont le bouche-à-oreille est lancé ». L’Épée de Bois étant membre des CIP, « nous continuerons à travailler main dans la main sur des opérations communes », comme par exemple les “Breakfast Club (but at night… !)”, dont un est prévu le 5 mars. ©Boxoffice Pro La Clef Survival lance une action en justice contre La Clef Revival D’anciens salariés du cinéma associatif parisien accusent La Clef Revival, actuellement positionnée pour racheter les murs, d’avoir « détourné le projet initial ». Camille Labé devant son cinéma Nouveauté dans la continuité pour L’Épée de Bois, dont l’exploitant, Dragan Klisaric, a confié les clés à Camille Labé. Si son patronyme est lié au(x) cinéma(s) français, c’est la première fois que la jeune femme se lance dans l’exploitation sous son prénom. Celle qui se dit avant tout « cinéphile et cinévore » avait depuis longtemps le projet de reprendre un cinéma, « ce qui semblait toutefois très difficile à Paris ». Pourtant, à force de contacter tous les établissements de la capitale, la tenacité de la jeune femme finit par payer. Ce sera L’Épée de Bois, « et j’en suis d’autant plus heureuse que je vis à côté : c’est le cinéma que je fréquente dont je vais m’occuper ». Camille Labé a acquis le fonds avec son mari, mais c’est elle qui va gérer et programmer le cinéma art et essai, qui était depuis sept ans exploité par Dragan Klisaric et Martine Metert, eux-mêmes l’ayant racheté en 2017 à Jacques Font de Cinémovida. « Je remercie beaucoup Dragan et Martine pour leur confiance, et pour le temps passé ensemble afin que la transition se passe bien. Car je connaissais l'exploitation, mais n’étais pas formée à la technique ». La “primo accédante” connaît en effet le sujet, ayant grandi dans un cinéma, le Casino d’Auxerre que tenaient ses parents, Maryse et Jean Labé. Ce dernier ayant été, s’il faut le rappeler, président de la FNCF pendant 25 ans. Un cinéma de quartier et de continuations Changement de génération donc, mais sans révolution pour le cinéma parisien de 2 salles (de 75 et 65 places), classé Recherche et spécialisé dans les continuations. À l’affiche cette semaine, 15 films dont Priscilla, Les Filles d’Olfa, Perfect Days ou encore Le Règne animal, programmé à partir de sa 4 e semaine et depuis jamais arrêté. Camille Labé pense par ailleurs développer le patrimoine, jusqu'à présent limité à des événements ponctuels comme le festival Play it again ! – « pourquoi pas une rétro Louis de Funès » –, instaurer des séances en matinée et de nouveaux rendez-vous, en événementialisant davantage. « Chaque mardi, sous l’intitulé “Mardi soir rue Mouffetard”, nous proposerons une projection suivie d’une discussion, avec des intervenants très variés. » Et même si le hall n’est pas grand, « nous allons aussi développer une offre confiserie de type food and beverage, avec des produits locaux “premium” ». Le tout en s'adressant à tous, dans ce qui reste un cinéma de proximité. « La rue Mouffetard est un écosystème en soi et L’Épée de Bois accueille beaucoup d’habitants du quartier, mais aussi ceux qui viennent s’y promener. » Ce qui n’empêche pas, comme lors du dernier Festival Télérama, d’accueillir des spectateurs venus de toute l’Île-de-France. Avec un plein tarif à 9,90 € et 6,90 € pour les étudiants, acceptant les cartes CIP, UGC ou encore le pass Culture « qui marche très bien », L’Épée de Bois a enregistré en 2023 près de 43000 entrées, retrouvant là son niveau pré-Covid. Camille aimerait faire plus, mais se dit réaliste. Pour l’heure, elle sera secondée par une deuxième personne, et se réjouit que le cinéma, qui est en bon état, n’ait pas eu à fermer au moment de la passation. Elle lancera sa première séance aujourd’hui, avec Les Feuilles mortes et En attendant la neige. Cécile Vargoz La Clef Revival esrt sur la voie d'un rachat du cinéma, fermé depuis 2018. Alors que les dernières informations faisaient état d’une campagne de financement participative pour racheter le bâtiment au Comité social et économique de la Caisse d’Epargne Île-de-France, qui avait par ailleurs prolongé le compromis de vente de cinq mois, voilà qu'un nouveau rebondissement vient compromettre le processus de vente du cinéma La Clef. D'anciens salariés et occupants, regroupés sous la bannière La Clef Survival, accusent La Clef Revival, l’association en voie de reprendre les murs, d’avoir « détourné le projet initial » et lance une action en justice. L’audience, prévue pour le 27 février au Tribunal judiciaire de Paris, tranchera sur les accusations d’usurpation d’identité associative et de parasitisme, ce que La Clef Revival qualifie de son côté de « campagne de diffamation ». En conférence de presse, La Clef Survival a déroulé les événements de ces dernières années : la fermeture puis l’occupation du cinéma ; la tentative de rachat par le groupe SOS et finalement sa capitulation ; le lancement du fonds de dotation en 2020 et la scission du groupe un an après. « Des occupants ont quitté les lieux et nous ont appris que la nouvelle association compte prendre le nom de La Clef Revival », expose Derek Woolfenden, fondateur de La Clef Survival. Or, selon les anciens occupants, « ce nom est inapproprié », puisqu'il fait référence au nom du cinéma durant l’occupation. De plus, le collectif considère que le projet de reprise de La Clef Revival, « axé davantage sur la production », ne respecte pas les intentions énoncées en 2020. La Clef Revival assure pourtant que « le projet tel qu’il est aujourd’hui n’a pas changé et que les décisions ont été prises ensemble », comme le souligne un membre du collectif mis en cause. En somme, La Clef Survival accuse son opposant « de privatiser le lieu avec une approche financière », mais aussi de « récupérer tous les travaux et actions réalisés par Home Cinéma », tandis que La Clef Revival assure que ce projet a été pensé avec les anciens membres, et qu’il vise toujours « à pérenniser l’activité cinématographique de La Clef et défendre des films peu diffusés ». Au Tribunal judiciaire de Paris de se prononcer désormais. David Weichert N°462 / 14 février 2024 27
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