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Inspiration No 02 - 2024

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N o <strong>02</strong> | 2<strong>02</strong>4<br />

Le magazine des sports de montagne<br />

<strong>Inspiration</strong><br />

Bon plan Expert Rencontre au sommet<br />

Bloc au Tessin : les plus beaux<br />

problèmes du monde<br />

Dispositifs d’assurage actuels :<br />

tous tirent à la même corde<br />

Nicole Niquille : du K2 au<br />

Breithorn et d’autres obstacles<br />

DE<br />

P U<br />

I<br />

S 19 7 4


Accès<br />

ZODIAC TECH GTX<br />

ALL DAY GUIDING.<br />

Le sommet de la technique<br />

Lorsque la saison d’été approche, un passage à la cave pour un inventaire consciencieux de son matériel<br />

est de mise. On découvre alors qui a pris soin de son équipement d’été avant de le remiser pour la pause<br />

hivernale, ou qui doit commencer par brosser ses chaussures de montagne encore toutes terreuses de la<br />

dernière sortie automnale. Je dois avouer que chez moi les deux peuvent se produire. Parfois, il est vrai<br />

que certains éléments peuvent aussi être utiles l’hiver tant le matériel de montagne gagne en polyvalence.<br />

Je trouve même que le sentiment de liberté en montagne dépend de la qualité de l’équipement emporté.<br />

Le marché actuel propose un choix gigantesque. C'est pourquoi nous nous efforçons de sélectionner les<br />

produits les plus performants parmi les meilleures marques afin d’offrir aux passionnées et passionnés de<br />

sports de montagne un assortiment de grande qualité au prix le plus juste. <strong>No</strong>tre année du jubilé rappelle<br />

en outre à quel point le développement a été rapide au cours des cinq dernières décennies. Le sommet<br />

de la technique est-il maintenant atteint ? Une question à laquelle il n'y a probablement que des réponses<br />

individuelles. Dans ce numéro, nos experts vous aiguillent sur deux sujets importants : les sacs à dos de<br />

randonnée (p. 20) et les dispositifs d'assurage (p. 34).<br />

« En montagne, la liberté passe par un<br />

équipement personnalisé. Le vieux n’est pas<br />

toujours mauvais, le nouveau n’est pas<br />

toujours mieux – l’important est qu’il soit<br />

adapté aux besoins de la personne. »<br />

Choisies avec soin et bien utilisées, les chaussures d'escalade, de montagne ou de randonnée – tout comme<br />

le matériel technique ou les vêtements fonctionnels de qualité – donnent accès à de nombreuses randonnées<br />

et à de nombreux sommets. <strong>No</strong>us vous aidons à contrôler la fonctionnalité de votre équipement, à le<br />

compléter, à le remplacer si nécessaire ou à le réparer. Prenez le temps de nous rendre visite. <strong>No</strong>us nous<br />

réjouissons de pouvoir vous aider à débuter votre saison d’été dans les meilleures conditions possibles.<br />

Chaussure de trekking et de montagne<br />

qui captive les guides et les sauveteurs<br />

en montagne grâce à sa polyvalence<br />

extraordinaire. Conçue pour les crampons<br />

semi-automatiques, elle offre une sécurité<br />

inégalée même sur les terrains alpins les<br />

plus difficiles et exigeants.<br />

Cordialement,<br />

Thomas Morand<br />

CEO Bächli Sports de Montagne SA<br />

NEWROCKSPORT.CH<br />

2<br />

1


Contenu<br />

Bon plan<br />

N o <strong>02</strong><br />

2<strong>02</strong>4<br />

ARC‘TERYX<br />

FAVOURITES<br />

Point de vue<br />

Les plus belles facettes de la montagne ..................................... 4<br />

3 x 3<br />

<strong>No</strong>uveaux produits et news des sports de montagne .............. 8<br />

Bon plan<br />

Dans le Far East : Maloja – Soglio ................................................ 12<br />

Bloc au Tessin ................................................................................ 26<br />

Maloja – Soglio<br />

De Maloja à Soglio avec deux bivouacs : c’est calme<br />

et il y a beaucoup à découvrir – comme des dents<br />

de marmottes mystérieuses et un escalier à faire<br />

jubiler l’administration suisse. La question est de<br />

savoir comment préparer une course à l’avance avec<br />

la carte – et si on devrait vraiment le faire.<br />

12<br />

Expert<br />

Sac à dos de randonnée ............................................................... 20<br />

Dispositifs d’assurage .................................................................. 34<br />

Recontre au sommet<br />

Nicole Niquille ................................................................................ 40<br />

40<br />

Recontre au sommet<br />

Contrôle du partenaire<br />

Portrait du fabricant de chaussures AKU ................................ 46<br />

Final<br />

Papa Prantl : faut-il encore apprendre à skier ? ...................... 48<br />

EN SAVOIR PLUS<br />

Page de titre: sur la Via Alta<br />

Idra qui relie en douze étapes le<br />

Nufenenpass au Lago Maggiore.<br />

Et si l’on en veut encore plus,<br />

il suffit d’enchaîner avec la Via<br />

Alta Verzasca.<br />

Photo Dan Patitucci<br />

Nicole Niquille<br />

Nicole Niquille a été la première suissesse à devenir<br />

guide de montagne, puis à s’attaquer aux plus hautes<br />

montagnes du monde. Mais depuis un accident<br />

survenu il y a exactement 30 ans, elle se déplace en<br />

chaise roulante. Dans notre interview, elle parle de<br />

l’alpinisme moderne à très haute altitude, de la restriction<br />

des libertés en montagne et du quotidien –<br />

et également pourquoi le Breithorn est aujourd’hui<br />

plus beau qu’autrefois.<br />

2<br />

3


Point de vue<br />

Une amitié<br />

taillée dans<br />

le roc<br />

Le rêve de l’Autrichien Gerry Fiegl était<br />

d’ouvrir une nouvelle voie à la Cima Scotoni,<br />

une des plus belles parois que les Dolomites<br />

ont à offrir. Il souhaitait concrétiser<br />

son rêve aux côtés de Simon Gietl. Ce dernier<br />

était d’accord et lui avait promis qu’ils<br />

tenteraient l’aventure ensemble. Mais parti<br />

en expédition au Nilgiri South en 2015,<br />

Gerry ne reviendra pas. Simon n’oubliera<br />

ni le rêve de son ami, ni sa promesse. Il<br />

travaillera trois ans sans spits, mais surtout<br />

sans son compagnon de cordée dans<br />

la paroi Scotoni découverte par son ami<br />

Gerry. Résultat des courses : 21 longueurs<br />

avec des difficultés allant jusqu’au dixième<br />

degré. Un hommage taillé dans le roc ! Le<br />

nom de la voie – « Can you hear me ? » –<br />

est en même temps un cri étouffé adressé<br />

à son ami disparu. Simon enchaîne la voie<br />

pour la première fois avec Andrea Oberbacher.<br />

Cette première marque le point final<br />

de ce qui était peut-être le projet le plus<br />

intime de Simon. La réponse au nom de la<br />

voie est : « Oui ! <strong>No</strong>us étions sûrs que Gerry<br />

pouvait nous entendre. »<br />

Cima Scotoni, 2874 m<br />

«Can you hear me?» (550 m, 21 longueurs, 10-)<br />

Matteo Mocellin/Storyteller Labs<br />

storyteller-labs.com<br />

4<br />

5


Point de vue<br />

Aussicht<br />

Entre deux<br />

mondes<br />

Ces randonneurs ont bien raison. Fuyant la<br />

chaleur du Mattertal, ils savourent un pique-nique<br />

et une vue panoramique. Encore<br />

suffisamment bas pour observer en détail<br />

les maisons de Herbriggen (1260 m), mais<br />

déjà assez haut pour se sentir proches des<br />

sommets de la Lenzspitze, du Dom et du<br />

Täschhorn. Il faut tout de même bien lever<br />

les yeux, car le regard doit encore grimper<br />

de près de deux mille mètres pour flirter<br />

avec les sommets. Eh oui, en Valais, le chemin<br />

entre deux mondes peut être très long.<br />

Pour ce trio, ça ne sera pas si long. Il<br />

ne s’agit pas de promeneurs mais bien de<br />

trailrunners assidus qui galopent le long de<br />

la « Via Valais », reliant Verbier à Zermatt.<br />

Leur programme du jour les a déjà conduits<br />

de la Turtmannhütte au Schöllijoch (3343 m)<br />

en passant par quelques vestiges du glacier.<br />

Ils peuvent désormais se promener avec<br />

plaisir dans l'étage magique du Valais, entre<br />

2700 et 2200 mètres d'altitude. Cet étage<br />

est tellement beau que même les coureurs<br />

aiment s’y arrêter. La descente finale pour<br />

Randa est moins jolie – mais tout de même<br />

plus supportable pour nos baroudeurs aux<br />

bagages légers.<br />

Sur la « Via Valais » dans le Mattertal,<br />

en contrebas du Brunegghorn<br />

Dan Patitucci<br />

patitucciphoto.com<br />

6<br />

7


3 x 3<br />

Bächli lance la<br />

saison d’été<br />

L’été 2<strong>02</strong>4 approche et avec lui, les nombreuses<br />

aventures et excursions en montagne. De nouveaux<br />

sentiers de randonnée, itinéraires de trail<br />

running, des projets d’escalade et de bloc, des<br />

courses d’alpinisme ou des séjours plaisir en<br />

camping vous attendent – et nous vous y accompagnons.<br />

Rendez-nous visite le vendredi 26 et<br />

samedi 27 avril 2<strong>02</strong>4 à l’occasion du lancement<br />

de la saison et découvrez les nouveautés de cette<br />

saison d’été. Un concours avec des prix attractifs<br />

vous attend de plus dans tous nos magasins.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de votre visite !<br />

Quand : du 26 au 27.04.2<strong>02</strong>4<br />

Où : tous les magasins Bächli Sports<br />

de Montagne<br />

baechli-bergsport.ch/debutdesaison<br />

Des nouvelles de<br />

la montagne<br />

Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements<br />

et dernières nouvelles de la branche.<br />

Sans carres<br />

Les athlètes et le département R&D de La Sportiva<br />

ont investi de nombreuses années dans le<br />

développement de la technologie exclusive <strong>No</strong><br />

Edge – une technologie qui accompagne à merveille<br />

une escalade intuitive et moderne. Grâce à<br />

la réduction de l’épaisseur de gomme, le <strong>No</strong> Edge<br />

diminue la distance entre le pied et la surface du<br />

rocher, ce qui procure une meilleure sensibilité.<br />

La pression sur l’intérieur de la chaussure est<br />

également répartie de manière plus homogène.<br />

Cette technologie maximise de plus la surface<br />

de contact avec le pied dans toutes les circonstances<br />

afin que la chaussure puisse mieux épouser<br />

même les profils les plus irréguliers. Au printemps<br />

et à l'été 2<strong>02</strong>4, la collection <strong>No</strong> Edge de La<br />

Sportiva comprendra le nouveau chausson Mandala<br />

ainsi que les modèles Genius, Mantra, Futura<br />

et le modèle pour enfants Gripit. Pour souligner<br />

visuellement l'appartenance de ces modèles, les<br />

cinq chaussons sont présentés dans une couleur<br />

de base commune et dans une boîte spécialement<br />

conçue pour la famille <strong>No</strong> Edge.<br />

Avec Bächli et<br />

Schöffel au Rigi<br />

À l’achat d’une veste 2.5L Jacket Vistdal<br />

de Schöffel, vous recevez gratuitement<br />

un billet de transport pour un trajet<br />

sur la « reine des montagnes ». Le billet<br />

d’une valeur de 78 francs est valable<br />

pour un aller-retour avec le nouveau train<br />

du Rigi. La veste de protection pour femmes et<br />

pour hommes est disponible dans tous nos magasins.<br />

L’action est valable jusqu’au 15.05.2<strong>02</strong>4.<br />

Informations supplémentaires :<br />

baechli-bergsport.ch/fr/<br />

highlights/schoffel-highlight<br />

Billet de sortie<br />

En route qu’il pleuve ou qu’il vente : la veste de<br />

pluie 2,5 couches ferme parfaitement à la taille<br />

grâce à son ourlet élastique et des velcros permettent<br />

de régler les manches. La capuche est<br />

équipée d’une visière rigide et un cordon permet<br />

un ajustement précis – on garde ainsi un<br />

bon champ de vision même quand il pleut. Les<br />

deux poches à fermetures éclair permettent de<br />

garder au sec et accessibles des mouchoirs, un<br />

smartphone ou une carte. La membrane étanche<br />

Dermizax ne laisse pas passer la vapeur d’eau<br />

par ses pores, mais la transporte activement de<br />

l’intérieur vers l’extérieur grâce à des molécules<br />

hydrophiles. La membrane est réalisée en polyuréthane<br />

recyclé et le tissu extérieur est composé<br />

à 60 pourcents de matériaux d’origine végétale.<br />

2.5L JACKET VISTDAL<br />

SCHÖFFEL<br />

Poids : 238 g<br />

CHF 235.–<br />

COLLECTION NO EDGE<br />

LA SPORTIVA<br />

Premier secours sur le terrain<br />

Que faut-il faire en cas d’urgence sur le terrain ? <strong>No</strong>us sommes heureux de<br />

pouvoir reconduire cette année encore le très populaire atelier en plein air<br />

(en allemand seulement). Lors d'une randonnée en compagnie du secouriste<br />

Simon Ackermann, vous apprendrez comment des premiers soins ciblés<br />

peuvent contribuer de manière déterminante à la réussite d'un sauvetage.<br />

Apprenez entre autres, quelles techniques de pansements sont utilisées,<br />

comment fonctionne le bouche-à-bouche et quel comportement il faut adopter<br />

en cas d’urgence médicale. Après avoir participé activement à ce cours,<br />

vous recevez le certificat BLS-AED-SRC Basic Provider, valable deux ans.<br />

baechli-bergsport.ch/fr/actualite/evenements/premiers-secours<br />

En équilibre<br />

Pour pouvoir bien amortir une chute en escalade,<br />

il est agréable et nécessaire que la différence<br />

de poids entre les partenaires d'escalade soit la<br />

plus faible possible. Si ce n’est pas le cas, le Ohm<br />

d’Edelrid équilibre ces différences. Il est passé<br />

dans la corde avant de se lancer dans la voie et<br />

mousquetonné dans le premier point d’assurage<br />

intermédiaire. En cas de chute, il agit comme une<br />

résistance et augmente l'effet de freinage – les<br />

assureurs légers peuvent ainsi mieux amortir la<br />

chute du partenaire plus lourd. Ce dispositif n’augmente<br />

cependant pas la résistance en donnant<br />

du mou pour le premier de cordée. Le Ohm est<br />

conçu pour un diamètre de corde entre 8,9 et 11<br />

millimètres. Dans sa version la plus récente, une<br />

articulation à pivot assure que le Ohm soit toujours<br />

bien orienté.<br />

OHM<br />

EDELRID<br />

Poids : 450 g, CHF 129.–<br />

Photos : Bächli Sports de Montagne<br />

C<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

LE CONFORT ULTRALÉGER<br />

Le XLite TM NXT offre une épaisseur de 7,6 cm,<br />

une R-value de 4,5 pour une utilisation en toutes<br />

saisons et une nouvelle structure 6x plus silencieuse<br />

que le modèle précédent.<br />

Encore plus de confort dans seulement 370g*.<br />

8<br />

9


3 x 3<br />

<strong>No</strong>uveaux livres<br />

de montagne<br />

David Coulin<br />

« Chemin des cols alpins.<br />

Découvrir les plus<br />

beaux cols de Suisse »<br />

L’itinéraire national 6 « Chemin des<br />

cols alpins » part de Saint-Moritz, puis<br />

relie les cols les plus beaux et les plus<br />

impressionnants des Alpes Grisonnes et<br />

Valaisannes jusqu’au Léman. Depuis la<br />

dernière édition, l'itinéraire a été repensé<br />

et son caractère alpin renforcé. Il comprend<br />

désormais beaucoup plus d’itinéraires<br />

en altitude que de fonds de vallée<br />

et passe par de nombreuses cabanes. Le<br />

chemin des cols alpins constitue un itinéraire<br />

de randonnée alpine exigeant réparti<br />

en 43 étapes et totalisant 695 kilomètres<br />

de paysages variés. Le livre contient de<br />

nombreuses informations pratiques, des<br />

extraits de carte clairs, des profils en long<br />

et mentionne les curiosités et attractions<br />

rencontrées le long du parcours. Le livre<br />

est richement illustré de photos couleurs.<br />

Sa parution (en allemand) est prévue fin<br />

mai 2<strong>02</strong>4.<br />

Format : 12.5 cm x 19 cm<br />

100 pages<br />

CHF 25.–<br />

Luc Hagmann<br />

« Trans Swiss Trail. Les plus<br />

belles randonnées longue<br />

distance de Suisse – en 32<br />

étapes, du Jura au Tessin »<br />

L’itinéraire national 2 « Trans Swiss Trail » relie<br />

le nord-ouest de la Suisse, au Tessin méridional.<br />

De Porrentruy dans le Jura, l’itinéraire<br />

traverse le Seeland bernois, l’Emmental,<br />

l’Entlebuch, puis atteint son point culminant<br />

au col du Gotthard et poursuit par la Strada<br />

alta au-dessus de la Leventina avant de redescendre<br />

à Mendrisio. Ceci représente 488<br />

kilomètres de marche répartis en 32 étapes<br />

d’une variété exemplaire, tant du point de vue<br />

des paysages que des valeurs culturelles. Le<br />

livre propose des informations pratiques, des<br />

extraits de carte clairs, des profils en long,<br />

sans oublier une multitude de curiosités et<br />

d’attractions à ne pas louper. Le livre compact<br />

(en allemand) est richement illustré de<br />

photos couleurs.<br />

Format : 12.5 cm x 19 cm<br />

100 pages<br />

CHF 25.–<br />

Dure à cuire confortable<br />

Carrière chez Bächli<br />

Rejoins notre entreprise familiale florissante. Sur notre<br />

place de travail aussi, nous aimons la montagne et vivons<br />

pour elle. <strong>No</strong>s quelque 250 collaboratrices et collaborateurs<br />

s’identifient à la montagne. <strong>No</strong>us partageons avec<br />

plaisir notre expérience avec notre clientèle, mais aussi<br />

entre nous.<br />

TES AVANTAGES :<br />

• Culture de l’entreprise mettant le collaborateur au<br />

centre depuis 1974<br />

• Passion commune partagée avec l’équipe et la<br />

clientèle<br />

• Tutoiement, climat de travail convivial ?<br />

• Formations continues régulières en montagne sur<br />

nos produits, formations dans le domaine de la vente<br />

et autres possibilités d’évolution<br />

• Planification à l’avance des horaires de travail, possibilité<br />

de concilier le travail et les loisirs<br />

• Événements réguliers avec l’équipe<br />

• Rabais attractifs pour toi et tes proches sur nos<br />

produits de qualité<br />

• Cadeaux de fidélité à l’entreprise, primes pour la fin<br />

de l’apprentissage, le mariage, les naissances, les<br />

recommandations de nouveaux collaborateurs et<br />

bien d’autres<br />

• Proximité avec les sports de montagne : tous<br />

les jours<br />

Un des grands classiques de Scarpa mis à jour : la Zodiac Tech GTX est presque aussi légère<br />

et permet un déroulé du pied aussi naturel qu’avec une chaussure de trekking. Elle est plus<br />

basse et largement plus amortissante que les lourdes chaussures d’alpinisme. Mais avec sa<br />

semelle semi-rigide et son débord arrière, la Zodiac Tech GTX peut être équipée de crampons<br />

semi-automatiques et son laçage très avancé permet d’avoir beaucoup de précision sur les<br />

petites prises. En résumé, la Zodiac Tech GTX a acquis la réputation d'une « chaussure de<br />

guide de montagne », qui séduit également en tant qu'hybride légère pour les randonnées<br />

glaciaires, les courses d’alpinisme faciles et le terrain alpin. Le nouveau modèle est équipé<br />

du système breveté Bascula Adaptive permettant d’augmenter l’accroche et la stabilité dans<br />

le terrain. Fabriquée en Italie.<br />

ZODIAC TEXH GTX<br />

SCARPA<br />

Poids : 1360 g/paire (pt. 42)<br />

CHF 339.–<br />

<strong>No</strong>us fêtons les 50 ans de Bächli Sports de Montagne. Pour l’occasion, nous avons réuni<br />

des récits saisissants de personnes qui aiment partir en montagne ensemble.<br />

Pour Daniel et Mateo, les aventures<br />

alpines ont commencé un matin<br />

d’hiver enneigé. C’est par un<br />

escalier raide de l’hôpital que le<br />

papa et son nouveau-né ont entrepris<br />

ensemble leur première « descente<br />

». Une aventure dont Daniel se<br />

rappelle encore aujourd’hui.<br />

« En raison de la naissance de Mateo, je n’avais pas<br />

remarqué qu’il neigeait. Et le retour à la maison<br />

s’est transformé en notre première aventure. »<br />

Dans l’écharpe de portage, de sommet en sommet<br />

Bonheur, joie, fierté, mais aussi manque de sommeil<br />

et défis auront marqué les premières semaines ensemble.<br />

Mais très vite, Daniel a succombé à l’impatience<br />

de montrer la beauté de la montagne à son bout<br />

de chou. C’est ainsi que Mateo, confortablement calé<br />

dans l’écharpe de portage, s’est très vite rendu sur<br />

différents petits sommets. Pendant les premiers 123<br />

mois, ils se sont par exemple rendus ensemble au<br />

Sunnighorn, Fliederhorn et Axalphorn.<br />

L’attrait des cristaux<br />

Descente raide dans l’écharpe de portage<br />

Daniel est passionné par la recherche de cristaux. C’est<br />

pour lui une motivation inépuisable de se rendre dans<br />

les montagnes. Il souhaite également transmettre cette<br />

fascination à Mateo et l’emmène également crapahuter<br />

entre les falaises. « Il a déjà pu sortir lui-même ses<br />

premiers cristaux d’un four », raconte Papa Daniel avec<br />

une fierté non dissimulée.<br />

Daniel und Mateo<br />

« Montrer les cristaux à ses<br />

enfants est vraiment beau ; leur<br />

apprendre à faire sonner la<br />

roche… Mais c’est vrai que papa<br />

exagère parfois un peu. »<br />

Les véritables joyaux de la montagne<br />

Pour chercher des cristaux, il faut de l’endurance,<br />

de la ténacité et du respect pour la montagne,<br />

pour la nature et pour les autres. Des qualités<br />

que Daniel inculque à son fils à chaque sortie ensemble.<br />

Mais pour Daniel, c’est surtout la multitude de<br />

petites expériences qui rend chaque randonnée inoubliable,<br />

comme par exemple voir la fascination et la<br />

joie de Mateo lorsqu’il découvre des salamandres au<br />

bord du sentier. De tels moments n'ont pas de prix.<br />

En route pour la prochaine aventure !<br />

Il faudra encore quelques années pour savoir lequel<br />

des deux sera « l'alpiniste de beau temps » et lequel<br />

sera l'aventurier. Mais ce qui est sûr, c'est que papa<br />

Dani repartira bientôt avec Mateo… et sa petite sœur<br />

dans le portage. « Il vaut mieux ne pas demander à<br />

un petit cristallier quel sera son prochain grand projet<br />

en montagne », sourit Daniel.<br />

Tout au long de notre année du jubilé,<br />

retrouvez ici dans <strong>Inspiration</strong> ainsi<br />

Weitere einmalige Geschichten aus<br />

que sur notre site web d’autres histoires<br />

50 Jahren Bergleidenschaft<br />

issues de 50 ans de passion commune<br />

finden Sie während unseres Jubiläumspour<br />

la montagne.<br />

jahrs hier im <strong>Inspiration</strong> und stets<br />

auf unserer Website.<br />

10<br />

11


Bon plan Randonnée Maloja – Soglio<br />

Une vallée déserte, une<br />

saucisse de cerf dans le sac<br />

à dos, midi : tous les ingrédients<br />

sont réunis pour une<br />

pause pique-nique au Lägh<br />

da la Duäna.<br />

Dans le Far East<br />

De Maloja à Soglio avec deux bivouacs : c’est calme<br />

et il y a beaucoup à découvrir – comme des<br />

dents de marmottes mystérieuses et un escalier à faire<br />

jubiler l’administration suisse.<br />

Texte Thomas Ebert, photos Jürg Buschor


Bon plan Randonnée Maloja – Soglio<br />

Dans le roman « La Carte et le Territoire » de Michel Houellebecq,<br />

un jeune artiste prend des photos de cartes Michelin auxquelles il<br />

oppose des vues aériennes des mêmes lieux. « La carte est plus<br />

intéressante que le territoire » est le titre de l’exposition qui lui<br />

permet de percer. La préparation de la randonnée de Sils à Soglio<br />

semblait également placée sous cette devise : encore et encore,<br />

nous avons parcouru les cartes à la recherche des meilleurs endroits<br />

pour bivouaquer, nous avons cherché des sources et des<br />

replats et nous avons déploré la résolution grossière des images<br />

satellites Maxar du Val da la Prasgnola. Au bout d’un moment nous<br />

avions l’impression de n’être plus que des géomètres inversés qui<br />

se metteraient en route afin de comparer leurs données avec la<br />

réalité. Il est largement temps de partir enfin en randonnée.<br />

Même avant le coup de départ, le « terrain » mène déjà un à<br />

zéro contre la carte : le sentier qui grimpe tranquillement jusqu’au<br />

Lägh dal Lunghin est fermé pour cause de chutes de pierres. Ce<br />

sera donc plutôt Maloja-Soglio que Sils-Soglio. C’est plus difficile<br />

à prononcer, mais pas moins joli. Les rhododendrons et les lis de<br />

feu semblent encore plus colorés sous le soleil couchant ; deux<br />

couples de randonneurs et trois jeunes Italiens avec équipement<br />

‹1›<br />

‹1› Unique en Europe : au Pass<br />

Lunghin se trouve un tripoint<br />

hydrographique, les eaux se<br />

partagent entre la mer du <strong>No</strong>rd, la<br />

Méditerranée, et la Mer <strong>No</strong>ire.<br />

« Pour un petit moment, nous, les petits<br />

humains, nous nous sentons très puissants<br />

et nous faisons jaillir l'eau du bassin en<br />

granite en direction de l'Atlantique, puis de<br />

la Méditerranée et enfin de la mer <strong>No</strong>ire. »<br />

‹2›<br />

‹2› Le balcon du Val Bregaglia :<br />

du Pass da la Duana, on commence<br />

à apercevoir le Cengalo,<br />

le Badile & Co.<br />

‹3› Indicateur de sérénité : la<br />

présence des Edelweiss dans le haut<br />

du Val da la Duana et du Val<br />

da Roda indique que les lieux sont<br />

plutôt peu fréquentés.<br />

‹4› Mauvais timing : nous<br />

voulions faire de l’avance, mais<br />

arrivés au fond du Val Maroz, le<br />

torrent invite plutôt à flâner un<br />

peu et à jouer avec l’eau.<br />

‹3›<br />

‹3›<br />

‹4›<br />

photo pour Instagram croisent notre route, le regard radieux. On<br />

dirait que c’est beau là-haut. Et ça l’est, mais – deux à zéro : des<br />

rafales un peu trop fraîches font onduler le Lägh dal Lunghin. Pour<br />

notre bivouac, nous ne tardons pas à renoncer aux meilleures<br />

places sur les berges afin de nous abriter entre les rochers. Plus<br />

tard, après la promenade du soir, il est évident que Houellebecq<br />

se trompe : ce terrain est définitivement plus intéressant que la<br />

carte. Que ce soit plat ou pas, c’est Swisstopo qui nous le dit. Que<br />

l’on monte sa tente sur de l’herbe ou sur des cailloux, c’est Google<br />

Earth qui nous le dit. Que l’on tombe sur une dent de marmotte à<br />

cinq mètres du matelas qui nous permettra de broder une histoire<br />

à raconter aux enfants – aucune carte ne peut nous le dire. Lorsque<br />

le nouveau score affiche trois à zéro, la dernière lumière quitte le<br />

Biancograt, et il n’y a plus que l’arrivée du téléphérique de Corvatsch<br />

qui scintille. L’eau qui sort du lac nous berce pour tomber<br />

dans les bras de Morphée.<br />

Sur les traces de la Via Sett<br />

Le lendemain, nous nous félicitons de ne pas être montés encore<br />

plus haut. Derrière le lac, le paysage devient sablonneux, austère,<br />

humide. « L’hiver n’est pas parti depuis longtemps ici », mentionne<br />

Jürg. En parlant de carte et de terrain : dans le brouillard nous devons<br />

chercher l’aspect géographique le plus intéressant de la randonnée<br />

- le triple partage des eaux au Pass Lunghin. Brièvement,<br />

nous, les petits humains, nous nous sentons très puissants et nous<br />

faisons jaillir l'eau du bassin en granite en direction de l'Atlantique,<br />

puis de la Méditerranée et enfin de la mer <strong>No</strong>ire. La mer de gentianes<br />

jaunes n’est pas indiquée mais son odeur imaginaire d’eau-de-vie<br />

aux herbes nous accompagne tout le long de la traversée jusqu’au<br />

Pass da Sett. Là, on se fait surprendre par une cabane. Une partie<br />

de notre plan était de contourner largement chaque Chamanna et<br />

Capanna, comme si nous étions deux des figures principales misanthropes<br />

d’un roman typique d’Houellebecq. Mais la Cesa da Sett, gérée<br />

de manière privée, dotée d'un équipement ultramoderne et de 16<br />

lits, est de toute façon fermée. Jürg nourrit l’espoir d’un espresso,<br />

mais il s’écrase en vain le nez contre la vitre.<br />

Sur les cartes romaines, le Pass da Sett était sûrement référencé<br />

avec un trait nettement plus épais puisqu’il représentait,<br />

après le col du Julier, le passage le plus important entre Coire et<br />

Milan. De nos jours, le Pass da Sett n’est numéro un plus que parmi<br />

les vététistes. Trois cyclistes suivent l’itinéraire VTT national numéro<br />

1 en direction du sud en se limitant aux routes carrossables. <strong>No</strong>us<br />

sommes seuls sur les pavés de la Via Sett. Chaque contour stimule<br />

l’imagination : a-t-on attelé un bœuf supplémentaire ici ? Flavius<br />

Vehiculus est-il une fois resté coincé là-bas avec sa charrette branlante<br />

? Au « Sascel battü », un panneau annonce que ce rocher marquait<br />

la frontière entre Bivio et le Val Bregaglia il y a plus de 500 ans<br />

déjà. Un pont en arc, restauré de manière exemplaire en 1991 par les<br />

instructeurs des Maurerlehrhallen Sursee (une institution formant<br />

des apprentis maçons), dégage également un charme antique, mais<br />

ne parvient pas tout à fait à faire oublier les bunkers (helvétiques,<br />

pas romains) et la ligne aérienne de 220 kV.<br />

14<br />

15


Thema Rubrik<br />

‹1› Petit matin au Lägh dal<br />

Lunghin : peu importe les<br />

efforts fournis lors de la lecture<br />

de carte, c’est toujours<br />

le terrain qui a le dernier mot<br />

lorsqu’il s’agit de trouver une<br />

place pour la nuit.<br />

‹2› Sur la « Via Sett » : à la<br />

descente du Pass da Sett<br />

nous suivons les traces du<br />

temps des romains.<br />

CONÇUS POUR<br />

LES AVENTURES<br />

DE LA VIE<br />

« Flavius Vehiculus<br />

est-il une fois<br />

resté coincé là-bas<br />

avec sa charrette<br />

branlante ? »<br />

LES NOUVEAUX PRODUITS GORE-TEX OFFRENT UNE GRANDE<br />

LONGÉVITÉ, SONT RÉALISÉS SANS PFC* ET PRÉSENTENT UNE<br />

EMPREINTE CARBONE RÉDUITE.** UN GRAND PAS POUR LA<br />

PERFORMANCE & L’ENVIRONNEMENT.<br />

Au fond de la vallée nous passons à Maroz Dora et Maroz Dent. Ce<br />

ne sont pas des dentifrices pour le matin et le soir, mais bien deux<br />

alpages, dont Dent est celui du haut et bien le plus joli. Un nouveau<br />

toit en tôle témoigne des projets futurs, tandis que le pâturage pentagonal<br />

délimité par des murs en pierres sèches érigé péniblement<br />

est un parfait témoin de sa longue histoire. Peu après, des blocs de<br />

rochers tentent de réveiller l’enfant en nous : « La place de jeu parfaite<br />

! », jubile Jürg, mais à onze heures et quart nous ne sommes pas<br />

encore assez spontanés pour abandonner notre plan bivouac – un but<br />

pour la carte face au terrain. <strong>No</strong>us préférons souffrir dans la chaleur<br />

et contempler la floraison du Val da la Duana. Pour la deuxième et<br />

dernière fois nous rencontrons des humains le long de cet itinéraire :<br />

deux pêcheurs descendent sans proie du Lägh da la Duäna. <strong>No</strong>us ne<br />

dépendons pas de la chance du pêcheur, mais nous avons emporté un<br />

saucisson au cerf de Silvaplana pour midi. Tandis que nos chaussures<br />

s’aèrent, nous pensons aux pauvres gens qui s'envolent vers l'Asie<br />

centrale pour contempler des panoramas similaires et nous nous assoupissons<br />

quelques minutes – la pause de midi parfaite.<br />

Marche après marche vers la joie<br />

En poursuivant notre route dans le Val da Roda, nous délaissons<br />

une descente directe à Soglio à gauche et constatons avec satisfaction<br />

que la heat map (indicateur de la fréquentation d’un lieu) de<br />

Strava correspond à la réalité : il n’y en a pas. <strong>No</strong>us sommes donc<br />

16<br />

‹1›<br />

seuls à profiter des colonies d’Edelweiss. Par manque de traces,<br />

nous devons naviguer par nous-mêmes dans des champs de blocs<br />

avec des restes de neige traîtres. Bien sûr, chacun sait mieux que<br />

l'autre ce que cela signifie : nous finissons par nous retrouver<br />

tous les deux au sommet du col, avec des chaussettes humides<br />

et des tibias endoloris. Ainsi, dans la série de hautes vallées Maroz-Duana-Roda,<br />

d'une rare beauté, le dernier étage climatique est<br />

atteint : fin juin, des morceaux de glace flottent encore sur le Lägh<br />

da la Caldera. Au milieu de la descente, que Jürg qualifie de « piémontaise<br />

» vu l’absence d’un sentier, nous tombons sur un panneau<br />

d’interdiction de circuler pour les motos. Avant d’arriver dans<br />

un terrain où ce panneau serait au moins à moitié légitime, nous bifurquons<br />

dans le Val Prasgnola par un petit pont – terre inconnue,<br />

du moins sur la « heat map » de Strava. Le soir tombe lentement<br />

et plus nous montons, plus nous hésitons à délaisser les bonnes<br />

places de campement. Mais comme nous l'espérions, la carte et le<br />

‹2›<br />

*CONTRIBUE À L’OBJECTIF DE GORE TEXTILES D’ÉLIMINER LES PFC PRÉOCCUPANTS POUR L’ENVIRONNEMENT DU CYCLE<br />

DE VIE DE SES PRODUITS GRAND PUBLIC. ICI, L’OBJECTIF EST ATTEINT PAR L’UTILISATION DE MATIÈRES NON FLUORÉES.<br />

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17<br />

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Bon plan Randonnée Maloja – Soglio<br />

‹1› « Ce que tu considères<br />

comme le sommet n’est qu’une<br />

marche », annonçait déjà le vieux<br />

Sénèque. L’escalier naturel<br />

aménagé jadis au Pass da<br />

Prasgnola pour une auberge de<br />

montagne a été restauré en 2<strong>02</strong>2<br />

au prix d’un immense travail.<br />

‹2› Le trésor du lac de Sils : à<br />

l'abri du Piz Bernina, là où la<br />

marmotte perd sa dent, installe<br />

ton camp. (librement inspiré<br />

de Karl May)<br />

Deuxième peau<br />

Lit à emporter<br />

Les personnes qui passent la nuit en montagne, loin des refuges, ont besoin<br />

d'un équipement bien isolant, même en été. Si, en plus, l’équipement est léger et<br />

peut être rangé dans un petit sac, le facteur plaisir augmente. Trois conseils.<br />

terrain correspondent. La dernière tâche verte au fond de la vallée<br />

offre une place de bivouac de qualité : plate, sèche, de l’eau à<br />

proximité et, sans blague, une deuxième dent de marmotte. Avec<br />

une tourte aux noix de l'Engadine partagée fraternellement, nous<br />

nous félicitons de notre patience et savourons la chance de nous<br />

être non seulement réveillés aujourd'hui au cœur des montagnes,<br />

mais aussi de pouvoir nous y rendormir. Exactement à l'endroit où<br />

se trouvait un grand conteneur de chantier un an auparavant.<br />

Ce qui s'est passé : comme nous n'avions pas accordé beaucoup<br />

d'attention aux 300 mètres de dénivelé jusqu'au Pass da Prasgnola<br />

dans notre planification, nous n'avons pas non plus vu le petit nom<br />

de lieu-dit « I Trapet ». <strong>No</strong>us ouvrons donc grands les yeux lorsque,<br />

peu après le départ, nous nous trouvons au pied d’un escalier monumental<br />

en pierre qui, à première vue, semble aussi déplacé ici qu'un<br />

bout d'aqueduc dans le Sahara. Comme nous le découvrirons plus<br />

tard, « I Trapet », un ouvrage d'importance nationale, a été entièrement<br />

rénové l'année précédente et un camp de base a été installé<br />

à cet effet (et entièrement démonté) sur « notre » place de bivouac.<br />

Rien contre les instructeurs maçons de Sursee, mais cet escalier<br />

est phénoménal. « Et si large, qu’il pourrait être à deux voies ! J’ai<br />

plus de chance de gagner au loto que de croiser quelqu’un ici ! » Jürg<br />

est complètement sous le charme, et même l'Inventaire fédéral des<br />

voies de communication historiques jubile dans le dossier correspondant<br />

GR 8660.0.5 : « Les mots ne rendent qu'insuffisamment justice<br />

à l'apparence écrasante de l'escalier ‹ I Trapet › ».<br />

Sous les huées des marmottes<br />

Du reste, on en a vite fait le tour. En foulant le point culminant du col,<br />

Badile, Cengalo et d’autres géants en granite du Val Bregaglia apparaissent.<br />

Dans la lutte matinale entre le brouillard et le soleil, nous<br />

espérons encore la victoire de l'outsider et divisons déjà mentalement<br />

la descente de 1700 mètres de dénivelé en un premier et un deuxième<br />

petit-déjeuner. Le téléphone de Jürg vibre – la connexion est de re-<br />

‹1›<br />

Informations sur la randonnée<br />

baechli-bergsport.ch/fr/maloja-soglio<br />

tour. « La cadence horaire n’est pas encore arrivée à Soglio », murmure-t-il<br />

et demande : « Car postal de 9h25 ou de 13h25 ? » Il est 7h11<br />

et le panneau indique « Soglio : 2 ¼ h ». <strong>No</strong>us avons tout juste le temps<br />

d'identifier un squelette de chèvre au milieu du chemin, mais pas de<br />

prendre de petit-déjeuner ni de nous faufiler dans le silence entre les<br />

maisons des alpages abandonnés de Läira et Dair : les marmottes<br />

terminent leur bain de soleil sur les toits en pierre et se plaignent<br />

de notre audace de nous précipiter ainsi en sifflant bruyamment. Il<br />

est 8h43 lorsque nous entendons le premier débroussailleur. <strong>No</strong>yers,<br />

chênes, premier goudron. À 9h15, nous flânons dans Soglio. Devant le<br />

Palazzo Salis, il y aurait encore une table libre au soleil. Le car postal<br />

klaxonne. Horaire ou menu, carte ou terrain ?<br />

‹2›<br />

Dès que l’on n’est plus en mouvement et que<br />

le soleil a disparu derrière les sommets, il faut<br />

une bonne veste isolante en montagne même<br />

en été – et comme backup en cas de changement<br />

de temps. La veste Micro Puff Hoody W<br />

de Patagonia est un bon choix. Son ouatinage<br />

synthétique (PlumaFill) garde la chaleur même<br />

si la veste devait être mouillée. Elle est en<br />

outre imprégnée avec un déperlant exempt<br />

de PFC. L’ourlet, les manchettes et le tour de<br />

la capuche sont élastiques et donc proches<br />

du corps afin d’éviter que le vent s’y glisse.<br />

Les grandes poches intérieures permettent<br />

de mettre des gants au chaud ; des<br />

deux poches extérieures zippées, celle de<br />

gauche sert de sac de rangement. Le nylon<br />

Ripstop utilisé comme tissu extérieur a été<br />

fabriqué à partir de filets de pêcheurs.<br />

1 MICRO PUFF HOODY W<br />

PATAGONIA<br />

Poids : 255 g<br />

CHF 295.–<br />

Sur mesure<br />

Au bivouac dans le Val da Prasnola, le thermomètre<br />

affichait 3°C à presque 2500 mètres<br />

d’altitude. Pour ceux qui aiment bivouaquer en<br />

montagne l’été, un sac de couchage avec une<br />

température confort autour de zéro sera parfait.<br />

Le Alpine 400 de Rab est garni de 400 g de<br />

duvets d’oies européens (certification RDS, 650<br />

cuin). Le duvet offre encore et toujours le meilleur<br />

rapport chaleur-poids et se laisse idéalement<br />

comprimer : les dimensions de rangement<br />

du Alpine 400 sont de l’ordre de 35 x 20 cm. Pour<br />

les protéger de l’humidité qui risquerait d’altérer<br />

la performance, les plumes sont imprégnées<br />

(sans PFC). Le remplissage de chambres trapézoïdales<br />

avec coupe différentielle permet de<br />

minimiser les ponts de froid. Le sac de couche<br />

Alpine 400 dispose d’une fermeture éclair YKK<br />

sur ¾ de la longueur, d’une capuche, d’une collerette<br />

anti-froid et d’une coupe en momie doté<br />

d’une zone anatomique au niveau des pieds.<br />

2 ALPINE 400<br />

RAB<br />

Poids : 840 g<br />

CHF 379.–<br />

1<br />

2<br />

3<br />

Bien plus que de<br />

l’air chaud<br />

En définissant bien le domaine d’utilisation, il est<br />

possible d’économiser passablement de poids.<br />

Le matelas Ultra 3R M Mummy est le modèle de<br />

référence des matelas gonflables d’Exped. Les<br />

7 cm d’épaisseur assurent un sacré confort. Pour<br />

garantir une meilleure performance thermique,<br />

un tissu polaire en fibres synthétiques est soudé<br />

sur le dessus et le dessous des compartiments<br />

d'air. Ainsi, malgré son faible poids et ses minuscules<br />

dimensions de rangement de 25 x 11 cm,<br />

elle atteint une valeur R de 2,9 - idéale jusqu'à<br />

-5 °C environ. Les compartiments longitudinaux<br />

protègent le corps de façon optimale et les compartiments<br />

du bord sont plus haut pour éviter de<br />

tomber du matelas. Le matelas se gonfle à l'aide<br />

du sac de gonflage fourni.<br />

3 ULTRA 3R M MUMMY<br />

EXPED<br />

Poids : 365 g<br />

CHF 199.–<br />

Conseiller Bächli<br />

Vous planifiez un bivouac et avez<br />

besoin d’une tente ou d’un réchaud<br />

en plus de l’équipement pour la<br />

nuit ? <strong>No</strong>tre conseiller effectue une<br />

présélection qui vous fait gagner du<br />

temps et vous conseille dans une<br />

atmosphère détendue, sans aucune<br />

obligation d'achat.<br />

18<br />

19


Expert Sac à dos de randonnée<br />

Expert<br />

Trouver sac à<br />

son dos<br />

Une haute route à ski ? Un week-end avec bivouac ? Un trek<br />

de plusieurs semaines ? Les grands projets nécessitent un<br />

grand sac à dos. Lukas Imhof est notre expert en matière de<br />

sacs à dos. Avec lui, nous nous penchons sur les modèles<br />

actuels à partir d’une capacité de 30 litres.<br />

L’achat d’un sac à dos adapté est aussi individuel<br />

que l’achat de chaussures. Pour<br />

les chaussures, la forme doit être parfaitement<br />

ajustée. Pour un sac à dos il est<br />

indispensable que la longueur du dos, le<br />

système de portage et le confort ressenti<br />

conviennent. « Lorsque quelqu’un se rend<br />

dans l’un de nos magasins Bächli, nous<br />

lui demandons en premier lieu quelle<br />

sera l’utilisation du sac à dos », explique<br />

le responsable des achats chez Bächli.<br />

La réponse déterminera en grande partie<br />

les conseils que nous donnerons. Le sac<br />

à dos à tout faire qui couvrirait toutes les<br />

utilisations – de la randonnée d’un jour à<br />

la sortie VTT en passant par la randonnée<br />

longue distance ou une haute route à ski –<br />

n’existe tout simplement pas.<br />

« Chez moi, je dois avoir dans les<br />

20 sacs à dos », admet Lukas Imhof, bien<br />

que les modèles multisports gagnent du<br />

terrain, ajoute l’homme de 45 ans. Cela<br />

concerne toutefois plutôt les modèles de<br />

petit volume, que l’on peut facilement<br />

emporter pour une sortie à VTT, en randonnée<br />

ou pour grimper. À partir d’une<br />

contenance de 30 litres, les domaines<br />

d’utilisation divergent de plus en plus<br />

Texte Nadine Regel<br />

et les exigences auxquelles doivent répondre<br />

un sac à dos sont de plus en plus<br />

spécifiques. Lukas prend un exemple : un<br />

alpiniste qui utilise le même sac à dos depuis<br />

20 ans arrive au magasin. Le weekend<br />

prochain, il a réservé les services<br />

d’un guide de montagne pour se rendre au<br />

Bishorn, l’un des quatre-mille du Valais.<br />

Il souhaite un nouveau sac à dos dans lequel<br />

il pourrait mettre l’équipement dont<br />

il a besoin pour la course, mais aussi pour<br />

la nuitée en cabane. « Pour cette utilisation,<br />

un sac à dos de 35 litres est un bon<br />

choix », déclare Lukas Imhof. La sortie<br />

nécessite d’emporter des crampons avec<br />

leur sac de transport, de quoi manger et<br />

boire, des sous-vêtements de rechange,<br />

un sac à viande pour la cabane, des gants,<br />

un pantalon et une veste hardshell, à cela<br />

s’ajoute encore le matériel technique<br />

comme un baudrier, des mousquetons,<br />

un piolet et des broches à glace. Une des<br />

caractéristiques des sacs à dos d’alpinisme<br />

est leurs différentes possibilités<br />

de fixation pour le matériel technique. En<br />

plus de porte-piolets extérieurs, la corde<br />

peut être fixée sous le rabat grâce à une<br />

sangle spécifique. De plus, les sacs à dos<br />

alpins ont une coupe plus étroite afin de<br />

maximiser la liberté de mouvement. Les<br />

modèles pour le ski de randonnée ont les<br />

mêmes caractéristiques, mais nécessitent<br />

encore une possibilité de fixer des skis et<br />

un compartiment spécial pour le matériel<br />

de sécurité en avalanche. Les marques<br />

les plus appréciées dans ce domaine sont<br />

Ortovox, Exped, ainsi que la marque française<br />

Blue Ice qui fabrique des sacs à dos<br />

extrêmement techniques.<br />

Dos contact ou dos filet ?<br />

Le domaine d’utilisation détermine également<br />

un autre point essentiel lors du<br />

choix d’un sac à dos : quel système de<br />

portage choisir ? Grossièrement, on peut<br />

les répartir en deux catégories. Le dos<br />

en filet est plutôt adapté au terrain facile,<br />

aux paquetages pas trop lourds et jusqu’à<br />

un volume de 50 litres au maximum. Ce<br />

système de portage présente une courbure<br />

dans le dos facilitant la circulation<br />

de l’air et qui évite l’accumulation d’humidité<br />

lorsqu’on transpire. Comme le sac<br />

à dos ne touche pas entièrement le corps,<br />

le centre de gravité se déplace un peu en<br />

arrière ce qui rend plus délicat le contrôle<br />

Illustration : Saija Sollberger<br />

Sangles de rappel de charge<br />

Elles permettent d'ajuster l'angle<br />

du sac à dos et donc de déterminer<br />

la position de la charge par rapport<br />

au centre de gravité du corps – plus<br />

elle est proche, plus le contrôle est<br />

facile. En terrain peu exigeant, on les<br />

desserre un peu pour soulager les<br />

épaules, mais en évitant que les bretelles<br />

ne touchent plus les épaules.<br />

Système de portage<br />

Les sacs à dos de grande capacité<br />

doivent avoir un dos réglable. En magasin,<br />

nous vous aidons à faire le bon choix et<br />

le bon réglage. De nombreux fabricants<br />

ont développé des modèles pour épaules<br />

étroites ou pour hanches larges.<br />

Ceinture<br />

Près des trois quarts de la charge reposent<br />

sur la taille. Contrairement à la sangle de<br />

poitrine, la ceinture lombaire doit donc être<br />

parfaitement ajustée. Pour un positionnement<br />

idéal, le haut du bassin doit arriver au<br />

niveau du tiers supérieur de la ceinture. Pour<br />

ceux qui sortent volontiers le smartphone<br />

pour faire des photos, il vaut la peine de vérifier<br />

qu’il passe dans la poche de la ceinture.<br />

Fixations<br />

Les petits détails inutiles font vite<br />

beaucoup : pour la randonnée, les<br />

fixations pour casques, skis ou<br />

piolets sont inutiles. Les sangles de<br />

compression latérales permettent<br />

presque de tout fixer et permettent<br />

de réduire le volume inutilisé.<br />

Certains rabats sont détachables et<br />

peuvent être utilisés comme petits<br />

sacs d’excursion.<br />

L’organisation ...<br />

... est une affaire de goût : pour les<br />

minimalistes, un grand compartiment<br />

unique peut être suffisant (idéalement<br />

avec un intérieur clair) alors<br />

que les fanatiques du rangement<br />

apprécient avoir un compartiment<br />

spécifique pour pratiquement chaque<br />

objet. De nos jours, l’équipement<br />

standard comprend une séparation<br />

du compartiment inférieur ainsi que<br />

des poches à insertion en filet sur les<br />

côtés et sur le devant. Une fermeture<br />

éclair circulaire permet un accès<br />

rapide au contenu, comme sur les<br />

sacs de voyage.<br />

Charger correctement<br />

On devrait glisser au fond du sac les<br />

équipements volumineux mais pas trop<br />

lourds comme le sac de couchage, le<br />

matelas ou les vêtements de réserve.<br />

On placera les éléments lourds et les<br />

boissons le plus proche du dos possible,<br />

tandis que les vêtements seront utilisés<br />

pour combler les espaces et stabiliser<br />

les petits objets. La question centrale<br />

lorsqu’il s’agit de faire son sac : de quoi<br />

aurai-je besoin en premier ?<br />

20<br />

21


Expert Sac à dos de randonnée<br />

Dos contact ou dos filet ?<br />

et Osprey proposent des modèles particulièrement<br />

confortables.<br />

Comment économiser du poids<br />

Dos contact ou dos filet ? Les sacs à<br />

dos en contact direct avec le dos<br />

permettent de rapprocher la charge<br />

transportée du centre de gravité<br />

du corps. Ceci procure un plus grand<br />

contrôle et est le meilleur choix pour<br />

les courses techniquement exigeantes,<br />

mais ils sont peu ventilés. Les dos<br />

en filet maintiennent un espace entre le<br />

dos et le sac à dos, ce qui assure<br />

une bonne circulation de l’air. Il existe<br />

également des formes mixtes, le<br />

mieux est encore de faire des essais<br />

en magasin.<br />

de la charge. Si l’on progresse sur une<br />

arête ou qu’on se trouve dans un terrain<br />

exposé, le risque de trébucher augmente<br />

un peu. Les systèmes de portage en<br />

contact direct avec le dos sont un peu la<br />

règle pour les sacs d’escalade et les sacs<br />

à dos de trekking volumineux. Leur ventilation<br />

est limitée, mais ce genre de sac à<br />

dos est bien adapté aux terrains difficiles.<br />

En raison de la forme rectiligne du dos, ils<br />

sont également plus faciles à charger. Les<br />

fabricants ont développé différentes stratégies<br />

pour tout de même améliorer leur<br />

ventilation. On compte par exemple des<br />

canaux de ventilation entre les rembourrages,<br />

l’utilisation de textiles en mesh<br />

et des rembourrages fortement poreux.<br />

« À partir de 50 litres, on ne trouve pra-<br />

tiquement que des sacs à dos avec dos<br />

contact », confirme Lukas Imhof.<br />

Les sacs à dos de grande capacité, à<br />

partir de 40 ou 50 litres ont une autre<br />

caractéristique importante : la longueur<br />

du dos. Les petits sacs à dos présentent<br />

généralement deux longueurs de dos,<br />

une normale et une variante courte qui<br />

s’adaptent très bien « à plus de 90 pourcents<br />

de nos clientes et clients », constate<br />

Lukas Imhof. Pour les plus grands modèles,<br />

il est important de choisir une longueur<br />

de dos parfaitement adaptée, que<br />

l’on peut régler par un système à crans<br />

ou par un rail. « Une longueur inadaptée<br />

peut gâcher une sortie, car elle aura des<br />

répercussions négatives sur la physiologie<br />

et sur l’ensemble des mouvements »<br />

affirme notre expert, tout en citant un<br />

exemple. Un couple souhaitait des renseignements<br />

pour un sac à dos de trekking.<br />

Ils planifiaient un trek d’une semaine<br />

dans le parc national de Sarek, en Suède.<br />

Partant en autonomie totale, ils devaient<br />

donc pouvoir porter l’intégralité de leur<br />

équipement ainsi que toute la nourriture.<br />

Cela représente une tente d’environ deux<br />

kilogrammes, un réchaud, du combustible,<br />

des provisions, des vêtements de<br />

rechange, des sacs de couchage et des<br />

matelas isolants. Lukas leur a conseillé<br />

un sac à dos de 70 à 80 litres. Dans ce domaine,<br />

les marques comme Gregory, Bach<br />

Outre le volume et la longueur de dos,<br />

un système de portage performant est<br />

également important, à commencer par<br />

une bonne ceinture lombaire. Lorsqu’on<br />

marche, une grande partie du poids du sac<br />

à dos repose sur les hanches. Les sangles<br />

de rappel de charge jouent également un<br />

rôle important puisqu’elles permettent<br />

de rapprocher ou d’éloigner la charge<br />

du centre de gravité du corps. En terrain<br />

difficile, le poids devrait être le plus<br />

proche possible du corps afin de faciliter<br />

l’équilibre et de bien maîtriser ses mouvements.<br />

Un paquetage correct est aussi nécessaire.<br />

Les affaires légères, comme la<br />

doudoune et le sac de couchage, devraient<br />

être placées au fond du sac. Idéalement,<br />

les éléments plus lourds seront transportés<br />

au niveau des omoplates : équipement<br />

technique, réchaud, combustible, gourdes<br />

et articles d’hygiène.<br />

L’expert de l’équipement Lukas Imhof<br />

explique que comme pour de nombreuses<br />

disciplines outdoor et de montagne, la<br />

tendance de l’équipement ultraléger<br />

touche également le segment du trekking,<br />

« on le remarque dans toutes les catégories<br />

». La tendance provient des USA et du<br />

thru-hiking, c’est-à-dire des randonnées<br />

longue distance pour traverser en plusieurs<br />

semaines, voire plusieurs mois, les<br />

fameux itinéraires longue distance américains<br />

tels que le Pacific Crest Trail, l’Appalachian<br />

Trail et le Continental Divide.<br />

« Les personnes qui parcourent ces trails<br />

sont de véritables fanatiques de la légèreté<br />

», explique Imhof. Cet état d’esprit ne<br />

se limite pas au choix du matériel, mais<br />

commence avec tout ce à quoi on peut<br />

renoncer. Il y a 25 ans, Lukas Imhof s’est<br />

déplacé en autonomie pendant quelques<br />

mois à travers l’Alaska. Avant de partir, il a<br />

rassemblé tout ce qu’il souhaitait emporter<br />

avant de se demander : qu’est-ce qui<br />

est vraiment indispensable ? Il conseille<br />

systématiquement cette démarche. Par<br />

contre, il ne faut pas économiser au détriment<br />

de la sécurité : la protection contre<br />

les intempéries et une pharmacie de secours<br />

restent obligatoires.<br />

Les fabricants spécialisés comme<br />

Hyperlite Mountain Gear ont donc op-<br />

« Une longueur de dos<br />

inadaptée peut gâcher une<br />

sortie, car cela aura des répercussions<br />

négatives sur<br />

la physiologie et sur l’ensemble<br />

des mouvements »<br />

Lukas Imhof<br />

responsable des achats<br />

timisé le poids de leur sac à dos. « Une<br />

matière est récurrente : le Dyneema », dit<br />

Imhof. Malgré des noms différents selon<br />

les marques, c’est toujours le même matériau<br />

qui présente un poids minimal une<br />

très grande robustesse et une excellente<br />

résistance à la déchirure. Ce matériau<br />

ultraléger et hyper technique ne peut cependant<br />

pas être coloré. Les sacs à dos<br />

en Dyneema sont généralement noirs ou<br />

blancs. Les sacs à dos les plus épurés<br />

consistent en un compartiment avec fermeture<br />

à enroulement, ont peu ou pas de<br />

sangles de fixation et sont équipés de systèmes<br />

de portage simples avec longueur<br />

fixe. Avec sa ligne de produits Lightning,<br />

la marque suisse Exped tient compte de<br />

la mode de l’ultraléger, mais ne lésine pas<br />

sur le confort, par exemple au niveau du<br />

système de portage. Ils ne parviennent<br />

toutefois pas à passer sous la barre des<br />

1000 grammes comme certains produits<br />

concurrents.<br />

Sur le plan de la durabilité, tout<br />

comme pour d’autres domaines de l’industrie<br />

outdoor, les fabricants proposent des<br />

imprégnations exemptes de PFC néfastes<br />

pour l’environnement et ont de plus en<br />

plus recours à des matériaux recyclés,<br />

comme les bouteilles en PET. En ce qui<br />

concerne les normes sociales, Deuter<br />

mise par exemple sur la certification Fair<br />

Wear, qui impose des directives claires en<br />

Léger pour aller loin<br />

Un compartiment séparé au fond, des<br />

poches latérales élastiques, un volume<br />

supplémentaire, un rabat amovible, une<br />

longueur réglable du dos, un solide rembourrage<br />

: le Aircontact Lite 45+10 SL de<br />

Deuter est indéniablement conçu comme<br />

un sac à dos pour les longues randonnées<br />

et les trekkings. Le système dorsal, composé<br />

d'un cadre en aluminium et d'une<br />

mousse à pores ouverts, joue un rôle central<br />

en maintenant le centre de gravité près<br />

du corps, et tout en assurant une bonne<br />

ventilation grâce aux effets de pompage<br />

à chaque mouvement. La variante SL dispose<br />

d’un dos plus court, de bretelles plus<br />

étroites et des coussinets coniques sur les<br />

hanches parfaitement adaptée à l’anatomie<br />

féminine. Différents compartiments pour<br />

les objets de valeur et le linge mouillé, une<br />

poche sur la ceinture lombaire et diverses<br />

options pour fixer un casque, des bâtons ou<br />

un piolet complètent l’équipement de ce sac<br />

à dos étonnamment léger.<br />

AIRCONTACT LITE 45+10 SL<br />

DEUTER<br />

Poids : 1540 g<br />

CHF 199.–<br />

22<br />

23


Expert Sac à dos de randonnée<br />

Géant agile<br />

Que ce soit une traversée du parc Sarek, un trekking en Islande ou un circuit<br />

découverte des Balkans : quand la prochaine occasion de se ravitailler est à<br />

plusieurs jours de marche, impossible de se passer d’un gros volume. Avec<br />

ses 75 litres, le sac à dos Baltoro 75 de Gregory en a plus qu’assez et ne<br />

rechigne pas s’il est chargé avec 25 kg. Le système de portage Free Float<br />

veille à ce qu'il en soit de même pour le porteur, les bretelles et la ceinture se<br />

déplaçant avec les oscillations provoquées par la marche et répartissant ainsi<br />

la charge de manière idéale. En matière d'ordre et d'organisation, le Baltoro<br />

75 marque des points avec un « équipement complet », même une housse de<br />

pluie y est intégrée. Des détails subtils comme l’attache pour les lunettes de<br />

soleil, les grandes poches zippées sur la ceinture ou l'accès latéral à la gourde<br />

garantissent en outre que l'on pose le moins possible le sac à dos. Le tissu<br />

extérieur robuste fabriqué en nylon très dense et résistant aux déchirures fait<br />

face même aux épreuves les plus longues.<br />

BALTORO 75<br />

GREGORY<br />

Poids : 2260 g<br />

CHF 369.–<br />

Petit mais talentueux<br />

Le Peak 35 d’Ortovox dispose d’un volume<br />

maximal de 35 litres. Avec son équipement<br />

fortement orienté vers les ambitions alpines<br />

telles que les fixations prévues pour les piolets,<br />

le casque, les skis et la corde ou encore<br />

une poche pour les crampons avec des trous<br />

pour les égoutter, le Peak 35 est un sac à<br />

dos idéal pour l’alpinisme. Il est également<br />

adapté aux randonnées de plusieurs jours<br />

de cabane en cabane. Le dos contact très<br />

proche du corps assure un meilleur contrôle<br />

des charges et il est rembourré avec de la<br />

Swisswool capable d’absorber beaucoup d’humidité<br />

sans avoir une sensation d’humidité dans le<br />

dos. Ceux qui aiment avoir de l’ordre dans leurs<br />

affaires, seront heureux avec le Peak 35 : une<br />

poche zippée à la ceinture lombaire, un double<br />

compartiment sur le rabat, un compartiment sur<br />

le devant offrent de nombreuses options de rangement.<br />

L’accès au compartiment principal se fait<br />

soit par le haut, soit par la fermeture éclair sur<br />

tout le pourtour.<br />

PEAK 35<br />

ORTOVOX<br />

Poids : 1500 g<br />

CHF 225.–<br />

24<br />

matière de conditions de travail. « Mais le<br />

produit le plus durable est toujours celui<br />

qui durera le plus longtemps », explique<br />

Lukas Imhof, faisant référence à des initiatives<br />

internes à Bächli. Ça commence<br />

par nettoyer le sac à dos après son utilisation.<br />

Lors de la conception des sacs à dos,<br />

les fabricants veillent en outre à ce que<br />

« toutes les boucles et sangles » puissent<br />

être remplacées sans qu'il soit nécessaire<br />

de « découper » le sac à dos.<br />

« Les magasins Bächli proposent des<br />

pièces de rechange, ou peuvent les commander<br />

rapidement », dit Lukas Imhof. Le<br />

spécialiste des sports de montagne Bächli<br />

fait réparer autant que possible en Suisse,<br />

sans devoir forcément envoyer le produit<br />

au fabricant. Dans ce but, Bächli collabore<br />

par exemple avec des ateliers situés dans<br />

le pays, et qui possèdent l'expertise pertinente<br />

« Ceci nécessite des machines et un<br />

savoir-faire technique particulier », affirme<br />

Lukas Imhof. Et comme annoncé plus haut,<br />

la personne qui se sera donné la peine de<br />

choisir un sac à dos bien adapté en profitera<br />

pendant de nombreuses années. « <strong>No</strong>us<br />

encourageons tout le monde à venir tester<br />

les sacs à dos dans nos magasins », insiste<br />

Lukas Imhof. Dès le moment où cela devient<br />

technique, la longueur du dos et les<br />

spécificités sont décisives. Faire un essai<br />

avec du matériel de bourrage et du poids<br />

est indispensable, afin que l'expérience<br />

soit la plus authentique possible. En effet,<br />

tous les sacs à dos ne sont pas adaptés à<br />

tous les dos.<br />

Comment faire durer votre produit 39 ans<br />

Optez pour des produits durables et de qualité.<br />

<strong>No</strong>rrøna a été fondée en 1929 avec l’objectif de<br />

fabriquer des produits de plein air de la plus<br />

haute qualité. Aujourd’hui, notre engagement<br />

reste le même. L’achat d’un produit de qualité est<br />

initialement plus coûteux, mais si l’on considère le<br />

nombre d’années d’utilisation, l’investissement est<br />

très rentable. Les produits <strong>No</strong>rrøna de 15 à 30 ans<br />

se vendent souvent pour un tiers ou la moitié du<br />

prix des nouveaux produits, parfois même plus.<br />

<strong>No</strong>tre processus de développement de produits<br />

axé sur les attentes des amateurs d’activités<br />

extrêmes consiste à tester les produits dans<br />

des conditions très difficiles par nos utilisateurs<br />

les plus exigeants. Si les produits répondent à<br />

leurs besoins, ils conviendront donc à tous les<br />

autres. <strong>No</strong>us passons jusqu’à 3 ans à développer<br />

et tester chaque produit. Bon nombre de nos<br />

produits reposent également sur l’expérience et les<br />

enseignements tirés des générations précédentes.<br />

Prenez soin de vos produits. Lorsque vous<br />

investissez dans des produits de qualité que vous<br />

payez plus cher, entretenez-les avec amour et soin.<br />

Tous les produits de plein air doivent être lavés<br />

régulièrement et certains nécessitent de renouveler<br />

l’application d’un traitement hydrofuge durable.<br />

Même les produits conçus pour des conditions<br />

extrêmes dureront plus longtemps si vous en<br />

prenez soin.<br />

Gunnar Aksnes portait cette veste lors de l’expédition Broad<br />

Peak en 1987. Il la porte toujours pour se rendre au travail<br />

en hiver. Lui et ses filles se disputent pour savoir qui pourra<br />

la porter pour skier.<br />

Réparez-les si nécessaire. Quelle que soit la qualité<br />

du produit, un jour ou l’autre, il s’usera. Depuis<br />

1929, nous proposons des services de réparation<br />

pour garantir la longévité de nos produits. En 2<strong>02</strong>3,<br />

nous avons réparé plus de 20 000 produits. <strong>No</strong>us<br />

disposons de centres de réparation aux États-Unis,<br />

au Canada, dans l’Union européenne, en Suisse,<br />

au Royaume-Uni, au Japon et en <strong>No</strong>rvège. <strong>No</strong>us<br />

proposons un système d’enregistrement en ligne<br />

facile à utiliser et le délai de traitement est de 5 à<br />

10 jours ouvrables. Pour ceux qui souhaitent réparer<br />

leurs produits eux-mêmes, des pièces de rechange<br />

sont disponibles dans notre boutique en ligne.<br />

Choisissez un design intemporel. Les produits<br />

au design intemporel restent plus longtemps au<br />

goût du jour et survivent aux tendances. En fait,<br />

plus ils vieillissent, plus ils peuvent prendre du<br />

cachet. <strong>No</strong>tre philosophie de design est le Loaded<br />

Minimalism, c’est-à-dire des produits aussi épurés<br />

que possible mais avec tous les détails essentiels,<br />

aux inspirations colorées, évoluant au fil du temps<br />

et des collections.<br />

Si vous n’utilisez plus le produit, vendez-le à<br />

quelqu’un qui l’utilisera. En 2<strong>02</strong>3, au nouveau siège<br />

social de <strong>No</strong>rrøna nous avons ouvert un magasin<br />

de seconde main qui propose des locations, des<br />

réparations et de la pièces détachées. <strong>No</strong>us offrons<br />

ainsi une durée de vie prolongée aux produits<br />

d’occasion et réparés.<br />

Depuis des décennies, nos produits sont vendus<br />

sur des plateformes numériques proposant des<br />

produits d’occasion comme alternative à l’achat<br />

d’un nouveau produit <strong>No</strong>rrøna.<br />

De même, plus de 80% de tous les tissus en nylon<br />

et en polyester que nous utilisons sont fabriqués<br />

à partir de fibres recyclées calculées en fonction<br />

du poids total acheté. 100% de notre coton est<br />

biologique. Tout notre duvet est certifié RDS<br />

(Responsible Down Standard) et toute notre laine<br />

est RWS (Responsible Wool Standard) certifiée<br />

GOTS ou retraité.<br />

<strong>No</strong>us développons également des produits<br />

à intensité de carbone faible, voir négative,<br />

provenant de déchets biologiques ou de fibres<br />

naturelles recyclées. En 2<strong>02</strong>2, nous avons estimé<br />

que l’empreinte carbone de la production et de<br />

l’expédition d’un produit <strong>No</strong>rrøna était en moyenne<br />

de 10 kg de carbone (Basé sur notre empreinte<br />

carbone divisée par produits vendus). Cela équivaut<br />

à 4 litres d’essence ou à 100 grammes de viande<br />

(Selon le calculateur d’équivalence de gaz à effet<br />

de serre de l’EPA des États-Unis et Poore et<br />

Nemecek 2018).<br />

Si vous êtes en mesure d’utiliser votre produit<br />

pendant 30 ans, il ne fait aucun doute que<br />

l’empreinte carbone et l’investissement seront<br />

dans le vert.<br />

Welcome to nature<br />

25


Bon plan Bloc au Tessin<br />

Le directeur du magasin de<br />

Saint-Gall Stefan Vetter dans<br />

la traversée « Il cerchio celtico<br />

» 5C bloc, secteur « Filo a<br />

sbalzo », Cresciano.<br />

Les plus beaux<br />

problèmes du monde<br />

Lors de la deuxième sortie anniversaire des « 50 ans de Bächli<br />

Sports de Montagne », trois directeurs de magasin Bächli<br />

échangent les problèmes du quotidien contre des problèmes<br />

sur le rocher. Seul critère : faire du bloc dans le canton du<br />

magasin de Contone.<br />

Texte & photos Bernard van Dierendonck


Wegweiser Bouldern im Tessin<br />

‹1› Bien équipés avec leurs<br />

crash pads sur le dos, Igi,<br />

Stefan et Moreno (d.g.à.d.)<br />

ressemblent à une procession<br />

de tortues.<br />

‹2› En connaisseur, Stefan<br />

fait des miracles dans<br />

« Roller » 4c bloc, secteur<br />

Letamaio, Cresciano.<br />

‹1›<br />

Ignazio Igi Bettoni<br />

47 ans, chez Bächli Sports de Montagne<br />

depuis 9 ans. D’abord chef du rayon chaussures<br />

dans le magasin de Pfäffikon, puis<br />

directeur du magasin de Coire, avant de participer<br />

à la construction du nouveau magasin<br />

tessinois qu’il dirige aujourd’hui.<br />

‹3› L’édition actuelle du topo<br />

de bloc de Cresciano date de<br />

2<strong>02</strong>3. <strong>No</strong>us nous orientons<br />

encore avec l’app de Bimano.<br />

‹4› Pourquoi le 4c bloc est-il<br />

si difficile ? Moreno cherche<br />

une solution dans « Vol<br />

au vent », secteur « Filo a<br />

sbalzo », Cresciano.<br />

• L’été, j’adore conseiller les gens sur le matériel<br />

de camping.<br />

• J’ai toujours une couverture de survie dans<br />

mon sac à dos.<br />

• Ma discipline favorite est le speedhiking<br />

avec tente. Avec une collègue, nous<br />

réalisons des journées de quatre jours en<br />

seulement deux jours.<br />

• Avant de travailler pour Bächli, j’ai notamment<br />

travaillé ́ dans le tourisme, dans la<br />

branche automobile, comme cavalier professionnel<br />

et comme peintre. La vie peut être<br />

remplie de surprises.<br />

‹4›<br />

‹3›<br />

Stefan<br />

Portrait alpin – ceci ou cela ?<br />

Première étape de la préparation : j’ai<br />

créé le groupe de discussion. En tout<br />

cas, je me réjouis beaucoup de résoudre<br />

avec vous quelques problèmes .


Bon plan Bloc au Tessin<br />

« La peau de nos doigts, déjà passablement sollicitée,<br />

résistera-t-elle à quelques blocs de plus ? »<br />

ticaux à petites prises. Sur une dalle en adhérence lisse comme un<br />

miroir, il fait valoir ses décennies d’expériences de grimpeur – à l’observer,<br />

le reste du groupe reste sans voix, mais non sans admiration.<br />

Igi<br />

Oui, je suis pour le Grotto. Au Tessin, on ne risque pas<br />

de mourir de faim.


Bon plan Bloc au Tessin<br />

Pour la prochaine fois<br />

peut-être en entrée ?<br />

Moreno avant le dernier<br />

mouvement de Plat du jour,<br />

5c bloc, secteur Centrale,<br />

Chironico.<br />

sionnant. Au milieu, la voie « Plat du jour » s’élève sur près de cinq<br />

mètres. La ligne semble si élégante – on doit absolument essayer !<br />

Une prise verticale étroite pour les mains et de minuscules replats<br />

mettant au défi la gomme des chaussons servent de départ. Après<br />

quelques essais, nous arrivons à décoller et à saisir une petite réglette<br />

bien tranchante. Équilibre, force et mental sont mis à rude<br />

épreuve. À tour de rôle, nous continuons notre travail et arrivons<br />

bientôt à une petite fissure émoussée. Mais le dernier mouvement<br />

de sortie nous résiste encore et encore. Les pieds glissent et la chute<br />

sanctionne tous nos essais. Même tout le bagage technique de Stefan<br />

ne sera pas suffisant. Fatigués, nous nous asseyons sur les crash<br />

pads et sortons le pique-nique tout en observant avec satisfaction le<br />

bout de nos doigts. Ils ne saignent pas encore, mais le but semble atteint.<br />

<strong>No</strong>us laissons le silence de la forêt de châtaigniers nous envahir,<br />

et rêvons déjà d’une prochaine fois. Avec un peu d'entraînement<br />

et à une saison plus fraîche, nous espérons revenir et réussir en<br />

entrée le « plat du jour » avant d’aborder les nombreux problèmes<br />

qui composent le paradis tessinois des grimpeurs de bloc.<br />

Bernard<br />

Les photos suivent. Ça chatouille


Expert Dispositifs d'assurage<br />

Expert<br />

Un lien<br />

salvateur<br />

Retenir une grosse chute sans sourciller : cela fait trois générations<br />

que les ingénieurs travaillent au développement des dispositifs<br />

d’assurage. Grâce à leurs innovations, notre sport est non seulement<br />

devenu plus agréable, mais surtout plus sûr.<br />

Mousqueton HMS<br />

La disparition de l’assurage<br />

au demi-nœud d’amarre a déjà<br />

été annoncée maintes fois,<br />

mais cette technique est toujours<br />

utilisée. Le fait qu’un seul<br />

mousqueton soit suffisant est un<br />

avantage considérable.<br />

Tubes<br />

Les tubes, dérivés des anciennes<br />

plaquettes d’assurage, sont essentiellement<br />

utilisés pour l’escalade<br />

alpine. Ils permettent un assurage<br />

dynamique avec des cordes à<br />

double ou jumelées. Les derniers<br />

développements ont conduit aux<br />

tubes assistés qui offrent une force<br />

de freinage supplémentaire et un<br />

gain de sécurité.<br />

Texte Alexandra Schweikart<br />

Le fonctionnement des dispositifs d’assurages<br />

est simple, mais génial : il s’agit<br />

d’amplifier le frottement de la corde. Le<br />

fait d’augmenter le frottement réduit<br />

d’autant la force que doit fournir la personne<br />

qui assure pour retenir la chute.<br />

On peut distinguer quatre types de dispositifs<br />

d’assurage.<br />

Mousqueton HMS<br />

La forme d’assurage la plus simple est<br />

certainement le demi-nœud d’amarre sur<br />

un mousqueton HMS. Les spires formées<br />

par la corde autour d’un mousqueton à<br />

vis augmentent le frottement. L’avantage<br />

principal est de ne nécessiter que très<br />

peu de matériel : un mousqueton à vis est<br />

suffisant. De nos jours, l’assurage au demi-nœud<br />

d’amarre est surtout utilisé dans<br />

le domaine alpin pour les voies de plusieurs<br />

longueurs faciles, en particulier pour<br />

assurer au relais. Lorsque l’assureur profite<br />

d’un relais confortable, il est ainsi possible<br />

d’assurer aussi bien un premier de<br />

cordée qu’un second. Autre avantage, en<br />

cas de chute, l’assureur ne fait pas directement<br />

partie de la chaîne d’assurage, ce qui<br />

lui évite d’être projeté de manière incontrôlable<br />

contre la paroi en cas de chute du<br />

grimpeur en tête.<br />

Tube/plaquette/huit<br />

La plaquette d’assurage a été développée<br />

dans les années 1960 par Fritz Sticht, et a<br />

été un des premiers dispositifs d’assurage,<br />

posant les principes de base des dispositifs<br />

modernes. Dans les années 1980, Bächli a<br />

même produit ses propres plaquettes et<br />

les a exportées jusqu’aux USA. Ce genre<br />

de dispositif est typiquement constitué<br />

d’une plaque métallique avec un ou deux<br />

trous à travers lesquels coulisse la corde.<br />

Le grimpeur accroche la plaquette à son<br />

baudrier et passe la corde dans le trou. Le<br />

frottement entre la corde et le métal permet<br />

d’augmenter la force de freinage. L’assureur<br />

a ainsi un plus grand contrôle sur<br />

la vitesse de coulissement de la corde pour<br />

amortir la chute progressivement.<br />

Tubes assistés<br />

Depuis leur introduction en 2009, les tubes<br />

assistés ont rapidement conquis la scène<br />

de l’escalade. Ils combinent la simplicité<br />

d’utilisation d’un tube conventionnel à une<br />

force de freinage supplémentaire. Pour<br />

que cela fonctionne, la corde de freinage<br />

doit impérativement sortir du dispositif<br />

avec un angle adéquat : la main de freinage<br />

doit en tout temps être positionnée plus<br />

bas que le dispositif. Certains modèles,<br />

comme le Click Up de Climbing Technology<br />

doivent être utilisés avec un mousqueton<br />

spécifique. Un désavantage par rapport au<br />

demi-nœud d’amarre et aux tubes classiques<br />

est que ces dispositifs bloquent la<br />

corde et qu’il devient plus difficile d’assurer<br />

de manière dynamique. Pour amortir le<br />

choc, l’assureur doit utiliser son corps et<br />

accompagner la chute en s’avançant vers<br />

l’avant. Ceci nécessite le bon timing.<br />

Semi-automatiques<br />

Le plus connu est certainement le GriGri<br />

de Petzl. Sorti en 1991, il a révolutionné<br />

le monde de l’escalade. En cas de chute,<br />

le GriGri bloque automatiquement afin de<br />

stopper la corde. Une came à l’intérieur<br />

Illustration: Saija Sollberger<br />

Semi-automatiques<br />

Le « GriGri » de Petzl se rencontre surtout<br />

en salle et dans les écoles d’escalade. Ce<br />

dispositif d’assurage introduit en 1991 a été<br />

à l’origine de la catégorie des semi-automatiques<br />

: en cas d’impulsion dans la corde (p.<br />

ex. chute du grimpeur), l’appareil maximise<br />

les chances de bloquer la corde, même en cas<br />

d’erreur d’assurage.<br />

34<br />

35


Expert Dispositifs d'assurage<br />

pousse la corde contre le boîtier et la<br />

coince. Une poignée permet de débloquer<br />

le mécanisme de freinage et la vitesse<br />

peut bien être régulée lorsqu’on fait descendre<br />

quelqu’un. Mais tout comme pour<br />

les tubes assistés, il faut accompagner la<br />

chute avec son corps pour permettre un<br />

assurage dynamique et diminuer le choc<br />

subi par le grimpeur. Depuis, les grimpeurs<br />

ont développé diverses techniques<br />

pour tirer le meilleur du GriGri, comme<br />

la méthode « Gaswerk ». Il s’agit d’une<br />

manipulation particulière qui permet de<br />

donner du mou et de ravaler plus facilement,<br />

sans que la main de freinage ne<br />

lâche la corde à aucun moment. Le nom<br />

de Gaswerk provient d’une salle d’escalade<br />

suisse.<br />

Catégories de dispositifs d’assurage<br />

Catégorie Domaine d'application Avantages Désavantages<br />

Mousqueton<br />

HMS<br />

Tube/<br />

plaquette/<br />

huit<br />

Tubes<br />

assistés<br />

Semiautomatiques<br />

• voies de plusieurs<br />

longueurs faciles<br />

• alpinisme<br />

• voies de plusieurs<br />

longueurs<br />

• escalade sportive<br />

• escalade sportive<br />

• voies de plusieurs<br />

longueurs<br />

• escalade sportive<br />

• ne nécessite qu’un<br />

mousqueton à vis<br />

• permet un assurage<br />

dynamique<br />

• permet de descendre<br />

en rappel et d’assurer<br />

un second avec la<br />

fonction guide<br />

• correction des erreurs<br />

de sauvegarde<br />

• certains modèles<br />

sont prévus pour les<br />

voies de plusieurs<br />

longueurs<br />

• permet de rattraper<br />

les erreurs d’assurage<br />

• fonction de blocage<br />

indépendante de<br />

l’angle de la corde de<br />

freinage<br />

• vrille la corde<br />

• ne pardonne<br />

aucune erreur<br />

• freinage peu efficace<br />

• aucune redondance<br />

• bloque la corde<br />

d’un coup, pour un<br />

assurage dynamique,<br />

il faut savoir accompagner<br />

la chute avec<br />

son corps<br />

• bloque la corde<br />

d’un coup, pour un<br />

assurage dynamique,<br />

il faut savoir accompagner<br />

la chute avec<br />

son corps<br />

Erreurs humaines :<br />

le principe du trépied<br />

Les dernières statistiques des accidents<br />

dans les salles d'escalade allemandes pour<br />

l'année 2<strong>02</strong>2 révèlent une tendance inquiétante<br />

: dans presque toutes les chutes au<br />

sol enregistrées – 19 cas au total – la cause<br />

principale était une mauvaise utilisation du<br />

dispositif d'assurage. Cette statistique souligne<br />

l'importance d'une utilisation correcte<br />

des dispositifs d'assurage en escalade.<br />

Mais qu’entend-on par une « utilisation<br />

correcte » ? On peut l'illustrer par le principe<br />

du trépied. Une table qui possède trois<br />

pieds est stable – à condition que chaque<br />

pied assure parfaitement sa fonction. Le<br />

dispositif d'assurage représente le premier<br />

pied. Pour qu’il fonctionne parfaitement, il<br />

faut y passer la corde correctement, utiliser<br />

une corde de diamètre compatible, un<br />

mousqueton adapté, le fonctionnement<br />

mécanique doit être en parfait état (p. ex.<br />

levier de délestage du Grigri) et la liaison<br />

au baudrier doit être faite dans les règles<br />

de l’art. Le deuxième pied représente une<br />

utilisation correcte du dispositif. Si l’utilisateur<br />

ne sait pas l’utiliser, même le meilleur<br />

des dispositifs d'assurage sera inefficace.<br />

On peut comparer ça aux freins du vélo :<br />

un frein flambant neuf ne sert à rien si l’on<br />

n’appuie pas sur le levier de frein. Il est<br />

donc crucial de bien connaître l'appareil,<br />

y compris la manière correcte de donner<br />

et de ravaler la corde, de faire descendre<br />

quelqu’un et de gérer les chutes. Le troisième<br />

pied est le principe de la main de<br />

freinage. La main ne doit jamais lâcher la<br />

corde et se situer en dessous d’une ligne<br />

imaginaire parallèle au sol et située à la<br />

hauteur du dispositif. Seul ce positionnement<br />

garantit un freinage efficace. Le respect<br />

du principe des trois pieds – dispositif<br />

d’assurage fonctionnel, utilisation correcte<br />

et position de la main de freinage – constitue<br />

la base d'une utilisation sûre des dispositifs<br />

d'assurage en escalade.<br />

« Tous les dispositifs<br />

d’assurage que<br />

nous proposons sont<br />

sûrs à condition<br />

qu’ils soient utilisés<br />

convenablement. »<br />

Michael Schmid<br />

Gestionnaire de produits hardware<br />

Les nouveaux venus en 2<strong>02</strong>4<br />

(Disponibles à partir de juin)<br />

Le Pinch est un dispositif d'assurage novateur pour l'escalade<br />

sportive, les longues voies et les techniques d'accès<br />

sur corde. Il se fixe directement au baudrier et permet<br />

de donner facilement du mou. Grâce à son positionnement<br />

proche du corps, il est possible de donner 20 à 30 centimètres<br />

de corde en plus d’un seul mouvement du bras.<br />

Les rainures de freinage frontales réduisent le vrillage de la<br />

corde et assurent une manipulation aisée. La fonction anti-panique<br />

offre une sécurité supplémentaire, tandis qu'un deuxième niveau<br />

de freinage permet une descente contrôlée. Dans les voies de<br />

plusieurs longueurs, le Pinch peut être accroché au relais dans<br />

quatre directions différentes, ce qui permet une utilisation flexible<br />

du levier d'assurage.<br />

PINCH<br />

EDELRID<br />

Semi-automatique, 8,5–10,5 mm<br />

Poids : 234 g<br />

En 2<strong>02</strong>4, Petzl lancera le Neox, un complément au GriGri optimisé pour l'escalade<br />

en tête. Le Neox dispose d'une poulie mobile à l'intérieur, ce qui permet de<br />

donner de la corde de manière plus fluide lorsqu’on assure un grimpeur en tête.<br />

On utilise alors une technique d'assurage « classique », comme pour un tube.<br />

En cas de chute, la corde est bloquée par une came, ce qui diminue la force de<br />

freinage qui doit être fournie par l'assureur. Le levier de délestage conçu de<br />

manière ergonomique permet de doser la descente facilement.<br />

NEOX<br />

PETZL<br />

Semi-automatique, 8,5–11 mm<br />

Poids : 230 g<br />

Photo : Christopher Igel<br />

Bien assurée : l’auteure<br />

grimpe en tête dans<br />

une voie de l’île grecque<br />

d’Anafi.<br />

36<br />

Les grandes étapes des 60 dernières années<br />

Le huit de rappel, souvent appelé simplement « huit », est apparu dans les années 1970. Werner<br />

Munter, un guide de montagne suisse, est souvent cité comme étant son inventeur. Parallèlement,<br />

l'Autrichien Fritz Sticht a mis au point les plaquettes d’assurage, une innovation importante qui<br />

permet d’absorber l'énergie de la chute par frottement. Les mousquetons HMS, spécialement adaptés<br />

à l'assurage au demi-nœud d’amarre, sont également apparus dans les années 1970 chez DMM<br />

(Phantom HMS). Le premier Tube, l’ATC de Black Diamond est apparu sur le marché en 1993. C'est<br />

encore dans les années 1990 qu'est apparu le premier semi-automatique, le GriGri de Petzl. Le<br />

dernier développement majeur est l’apparition des tubes assistés (p. ex. Mammut Smart), qui ont<br />

encore augmenté le niveau de sécurité.<br />

1960 Huit<br />

1967 Plaquette d’assurage<br />

1974 Fondation de<br />

Bächli Sports de Montagne<br />

1979 Mousquetons HMS<br />

1991 Petzl GriGri<br />

1993 Black Diamond ATC<br />

2005 Black Diamond ATC Guide<br />

2009 Mammut Smart<br />

2011 Climbing Technology<br />

2012 Edelrid Jul<br />

2016 DMM Pivot<br />

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2<strong>02</strong>0<br />

2<strong>02</strong>4 Petzl Neox<br />

2<strong>02</strong>4 Edelrid Pinch<br />

37


Expert Dispositifs d'assurage<br />

Le CAS recommande…<br />

Suite de mouvements lors de l’assurage dynamique au corps.<br />

Du dynamisme, s’il vous plaît !<br />

Toujours grâce aux statistiques des accidents,<br />

nous savons que les blessures dues<br />

à une collision avec la paroi sont souvent<br />

aggravées par un comportement non idéal<br />

de l’assureur. La solution est l’assurage dynamique<br />

! Il s’agit d’une technique qui vise à<br />

diminuer la force de choc en cas de chute,<br />

pour ménager à la fois le grimpeur et les<br />

points d’assurage. Un freinage progressif<br />

permet d’optimiser la répartition des forces<br />

entre le grimpeur et la corde d’assurage, de<br />

rendre la chute plus douce et plus sûre et<br />

de réduire le risque de blessure. L’essentiel<br />

de cette technique est d’accompagner dynamiquement<br />

la chute afin de réduire la force<br />

de choc subie par le grimpeur et le matériel.<br />

Il y a deux possibilités de mettre en œuvre<br />

cette pratique.<br />

Avec l’assurage dynamique au corps,<br />

en cas de chute, l’assureur accompagne la<br />

corde vers le haut en sautant légèrement<br />

au moment exact où le dispositif d’assurage<br />

bloque la corde. L’assurage dynamique au<br />

corps nécessite une certaine expérience et<br />

s’exerce. Il est essentiel de comprendre les<br />

caractéristiques du dispositif d'assurage utilisé<br />

et d'adapter la technique. L’assurage dynamique<br />

au corps est surtout utilisé avec les<br />

tubes assistés et les semi-automatiques qui<br />

bloquent la corde d’un coup.<br />

L’assurage dynamique par la corde<br />

consiste à doser la vitesse de blocage de la<br />

corde en la laissant un peu coulisser dans<br />

le dispositif d’assurage. Si l’assureur garde<br />

trop de mou, le risque de chute au sol augmente.<br />

Il faut donc trouver le bon équilibre<br />

en laissant suffisamment de corde coulisser<br />

dans le dispositif d’assurage (tube,<br />

huit, mousqueton HMS) pour que l’arrêt de<br />

la chute soit progressif, mais pas trop sous<br />

peine de devenir dangereux. Pour cette technique,<br />

nous recommandons l’utilisation de<br />

gants d’assurage.<br />

…dans les salles d’escalade et les<br />

voies d’une seule longueur de n’utiliser<br />

que des tubes assistés (p. ex. Ergo,<br />

Click-Up, Smart, Jule2 etc.) ou des<br />

semi-automatiques (p. ex. GriGri). Ces<br />

derniers présentent un avantage de<br />

sécurité car ils augmentent massivement<br />

les chances de bloquer la corde et<br />

d’éviter une chute au sol si la corde de<br />

freinage devait s’échapper des mains<br />

de l’assureur.<br />

1<br />

3<br />

2<br />

LA GAMME WESTALPEN<br />

DE LA VALLÉE<br />

JUSQU‘AU SOMMET<br />

Les classiques<br />

Ce tube classique possède un œillet supplémentaire<br />

permettant de le fixer au relais et d’assurer<br />

deux seconds dans les voies de plusieurs longueurs.<br />

Les évidements latéraux permettent de<br />

réduire le poids de l'appareil à 80 grammes. L’ATC<br />

Guide permet d’assurer avec une corde à double,<br />

de descendre en rappel et d’assurer de manière<br />

dynamique. Le nom ATC provient d'ailleurs de<br />

« Air Traffic Control ». Grâce à lui, il devient donc<br />

possible de maîtriser ses déplacements dans les<br />

airs… avec une corde quand même.<br />

1 ATC GUIDE<br />

BLACK DIAMOND<br />

Tube, 8,1-11 mm<br />

Poids : 80 g<br />

CHF 36.–<br />

La version révisée du populaire Mammut Smart<br />

2.0 est plus compacte et plus proche du corps.<br />

Cela permet de donner du mou ou de ravaler la<br />

corde avec encore plus d’agilité. Pour faire descendre,<br />

on utilise son nez long et large revêtu de<br />

plastique. En option, on peut lui ajouter le « Smarter<br />

». Placé sur l'appareil, il empêche la corde<br />

d’entrer par le haut et augmente encore la sécurité.<br />

Mammut recommande d'utiliser le mousqueton<br />

correspondant « Smart HMS » avec son étrier<br />

anti-retournement.<br />

2 SMART 2.0<br />

MAMMUT<br />

Tube assisté, 8,7–10,5 mm<br />

(idéal 9,2–10 mm)<br />

Poids : 80 g, CHF 35.–<br />

Depuis sa mise sur le marché en 1991, le GriGri<br />

connaît un franc succès également dans sa troisième<br />

et actuelle édition. Que ce soit pour l’escalade<br />

sportive à l’extérieur ou en salle, en cas de chute, une<br />

came mécanique coince la corde et freine de manière<br />

fiable, peu importe l’angle avec lequel la corde entre<br />

dans le dispositif. Le « GriGri+ » s’est avant tout établi<br />

comme référence pour les cours d’escalade et pour<br />

les moulinettes. La pièce interne en acier permet<br />

d'augmenter la résistance à l'abrasion et prolonge la<br />

durée de vie de l'appareil.<br />

3 GRIGRI<br />

PETZL<br />

Semi-automatique, 8,5-11 mm<br />

Poids : 175 g<br />

CHF 92.–<br />

Photo : Markus Schwaiger<br />

Des caractéristiques ingénieuses et une protection<br />

inconditionnelle contre les éléments pour le ski de randonnée :<br />

la WESTALPEN SOFTSHELL JACKET allie robustesse et<br />

respirabilité, un vêtement d‘une fiabilité maximale qui permet<br />

de se concentrer pleinement sur la montagne.<br />

38<br />

Découvrez l’ensemble du système sur ortovox.com<br />

39


Rencontre au sommet Nicole Niquille<br />

Thema Rubrik<br />

« Seul celui qui suit<br />

son chemin peut<br />

laisser une trace. »<br />

Nicole Niquille a été la première Suissesse à devenir guide de montagne,<br />

puis à s’attaquer aux plus hautes montagnes du monde. Mais depuis<br />

un accident survenu il y a exactement 30 ans, elle se déplace en chaise<br />

roulante. Dans notre interview, elle parle de l’alpinisme moderne à très<br />

haute altitude, de la restriction des libertés en montagne et du quotidien –<br />

et aussi pourquoi le Breithorn est aujourd’hui plus beau qu’autrefois.<br />

Interview Stephanie Geiger<br />

« Lorsqu’on est vivant, on<br />

doit aussi vivre des choses,<br />

sinon on ne fait qu'exister. »<br />

Même après les hauts et les<br />

bas de sa vie, Nicole Niquille,<br />

née en 1956, regarde imperturbablement<br />

vers l'avant.<br />

Nicole Niquille, cela fait longtemps que<br />

nous n’avons entendu parler de vous. Comment<br />

allez-vous ?<br />

Je vais très bien, merci. Ma vie ne s’est pas<br />

arrêtée le jour qui m’a cloué en chaise roulante.<br />

Elle a seulement pris une autre orientation.<br />

Ma vie n’est pas celle dont je rêvais adolescente<br />

: une vie dans la montagne, cheveux<br />

au vent et partagée avec des compagnons de<br />

cordée. J’ai quand même eu le privilège de<br />

vivre cette vie-là pendant une décennie ! Mais<br />

maintenant, je ne changerais ma vie actuelle<br />

contre celle de personne ! C’est ma vie, je<br />

l’aime comme elle est, avec ses obstacles.<br />

Depuis l’accident en mai 1994, presque 30<br />

ans ont passé. Sur une échelle de 0 à 10,<br />

quelle doit être notre force pour pouvoir<br />

vivre la vie de Nicole Niquille ?<br />

Dix. C’est clair.<br />

Je pense qu’on pourrait même étendre<br />

l’échelle et dire onze. Vous étiez une pionnière<br />

: en 1986, vous étiez la première Suis-<br />

sesse à obtenir le brevet de guide de montagne.<br />

Vous avez été la première femme<br />

à atteindre des altitudes de plus de 8000<br />

mètres sans oxygène. C’était au K2. Établir<br />

des records, être la première… c’était important<br />

pour vous ?<br />

<strong>No</strong>n, ça n’a jamais été un but en soi et ça ne<br />

l’est toujours pas. Lorsque je suis devenue<br />

guide de montagne, je ne savais pas que<br />

j’étais la première Suissesse. À l’époque,<br />

il y avait déjà Renata Rossi qui était guide<br />

de montagne et qui vivait en Suisse. Ensuite,<br />

c’est parce que je voulais faire le K2<br />

sans oxygène que je suis devenue la première<br />

femme à se balader sans oxygène<br />

au-dessus de 8000 mètres. Je vis avec ces<br />

records, je ne les ai pas recherchés. Mais<br />

décrocher ces records m’a tout de même<br />

montré que je devais être plutôt douée.<br />

Avec votre partenaire de l’époque, Erhard<br />

Loretan, vous avez été au K2 et à l’Everest.<br />

C’était dans les années 1980. Qu’est-ce qui<br />

a changé depuis ?<br />

Photo : Caroline Fink<br />

40<br />

41


Rencontre au sommet Nicole Niquille<br />

‹1› Pendant l’été 2<strong>02</strong>2 sur le<br />

Breithorn: « Pour les personnes<br />

en situation de handicap,<br />

il est particulièrement important<br />

d’avoir un rêve et<br />

de le suivre.»<br />

‹ 2 › Nicole Niquille dans le<br />

Gasherbrum, 1991: « Je préfère<br />

rester en bas plutôt que d’utiliser<br />

des bouteilles d’oxygène»<br />

camp de base au K2 ou à l’Everest, ou d’un<br />

autre bivouac exposé, et je me dis : « Là-bas<br />

c’était encore bien plus froid. » Ça m’aide.<br />

En plus, comme guide de montagne, les situations<br />

exigeantes étaient la règle et j’ai<br />

appris à me préparer très minutieusement.<br />

Lorsqu’on est en chaise roulante, on doit<br />

aussi tout prévoir. Puis j’aime prendre les<br />

choses simplement avec humour. L’humour<br />

aide beaucoup, ça rend beaucoup de choses<br />

plus faciles.<br />

‹ 3 › Seule parmi les hommes :<br />

Niquille a été une pionnière<br />

de l’alpinisme féminin à haute<br />

altitude, avant de se retrouver<br />

en chaise roulante suite à<br />

un accident survenu en allant<br />

cueillir des champignons.<br />

‹1›<br />

« Avant l’accident, je ne considérais<br />

pas le Breithorn comme quelque<br />

chose de particulier. Mais maintenant,<br />

c’était vraiment incroyable. »<br />

Je lis les récits d’expéditions actuels, et je remarque<br />

clairement que ce n’est plus comme<br />

c’était. Il n’y a plus rien de comparable. Dans<br />

les années 80, pour nous comme pour tout<br />

le monde, réaliser une expédition était encore<br />

une véritable aventure. <strong>No</strong>us avions<br />

tout planifié minutieusement. Rien que les<br />

préparatifs ont duré une année. <strong>No</strong>us avons<br />

porté tout notre matériel, et nous étions en<br />

route sans oxygène et sans porteurs. Pour<br />

l’expédition au K2, nous avons vécu sur le<br />

glacier pendant deux mois. En tout, seules<br />

trois expéditions convoitaient le K2. Des<br />

Français, des Coréens et nous les Suisses.<br />

Des grands noms étaient présents : en dehors<br />

de vous-même et de Erhard Loretan,<br />

il y avait encore Jacques Grandjean, <strong>No</strong>rbert<br />

Joos, Pierre Morand, Marcel Rüedi et<br />

Jean Troillet.<br />

<strong>No</strong>us étions les premiers à être sur les<br />

pentes de la montagne, avec nos propres<br />

expériences, nos propres capacités et nos<br />

propres compétences. <strong>No</strong>us devions compter<br />

sur nous-même.<br />

C’était particulièrement vrai pour vous. En<br />

raison de problèmes de santé, vous avez dû<br />

redescendre.<br />

J’avais de fortes douleurs dans la jambe,<br />

en raison d’une grave blessure survenue<br />

des années auparavant lors d’un accident<br />

de moto. Erhard et les autres ont continué.<br />

J’ai été absolument seule pendant 16<br />

heures pour regagner le camp de base.<br />

Aujourd’hui c’est différent : l’été passé, 370<br />

alpinistes ont gravi le K2. Fin juillet, plus<br />

de 180 personnes se sont mises en route<br />

en direction du sommet, et plus de cent y<br />

sont parvenues.<br />

Pour ces personnes, ça a certainement aussi<br />

été une aventure. Même si naturellement,<br />

les conditions cadres sont aujourd’hui totalement<br />

différentes. Je trouve chouette<br />

qu’ils le fassent. C’est beau de voir qu’autant<br />

de monde s’intéresse aux plus hautes<br />

montagnes. Mais je dois dire que si j’avais<br />

le choix, dans les circonstances actuelles, je<br />

préfèrerais ne pas y aller. Je préfère rester<br />

en bas qu’utiliser des bouteilles d’oxygène.<br />

En montrant ce qu'il était possible de<br />

faire en haute montagne, vous avez en<br />

quelque sorte ouvert la voie à ce qui s'y<br />

passe aujourd'hui. Il en va de même avec<br />

Reinhold Messner, qui est devenu très<br />

critique par rapport aux expéditions d’alpinisme<br />

modernes.<br />

Je n'ai pas la prétention d'être comparée<br />

à un Messner mais nous avons vécu à la<br />

même époque, donc l'himalayisme dans des<br />

conditions identiques. Ça serait intéressant<br />

de savoir ce que ferait Reinhold Messner de<br />

nos jours s’il était encore jeune.<br />

Une question hypothétique à laquelle nous<br />

n’aurons jamais de réponse. Votre carrière<br />

d’alpiniste et de guide de montagne a pris<br />

fin brutalement, lorsque vous avez reçu<br />

une pierre sur la tête en allant cueillir des<br />

champignons. Diagnostic : un traumatisme<br />

crânio-cérébral, avec de graves lésions<br />

dans la zone responsable de l’appareil<br />

locomoteur.<br />

Mais l’alpinisme a continué à agir. Ça m’a<br />

aidé. La montagne est une bonne école<br />

pour affronter les difficultés et les situations<br />

particulièrement exigeantes de la vie.<br />

L’alpinisme a été une préparation à ce qui<br />

se passe maintenant. Chaque fois, lorsque<br />

je rencontre des difficultés, je pense à des<br />

situations difficiles que j’ai vécues en montagne.<br />

J’ai froid, alors je me souviens du<br />

Photos : Caroline Fink, màd<br />

En quoi est-ce que l’accident a changé votre<br />

vision de la montagne ?<br />

‹2›<br />

J’habite à Charmey, donc dans les montagnes<br />

et en pleine nature. Je suis entourée<br />

de montagnes. Mais les sports de<br />

montagne ne m’intéressent plus autant. Si<br />

on ne rencontre plus les protagonistes, on<br />

ne suit plus avec autant d’attention. Je ne<br />

regarde pas non plus de films sur la montagne<br />

et l'alpinisme. Lorsque ma petite<br />

sœur fait un sommet, ça me réjouis et je<br />

suis de tout cœur avec elle. J'ai cinq nièces.<br />

Deux d'entre elles sont des alpinistes très<br />

fortes. Bien sûr, cela me ferait plaisir si<br />

l'une d'entre elles devenait guide de montagne.<br />

Mais ce n'est pas une obligation.<br />

Votre grand-mère vous aurait un jour<br />

conseillé de toujours choisir le chemin le<br />

plus difficile. Avec votre accident, c'est plutôt<br />

le destin qui a frappé.<br />

Concernant ma grand-mère, elle m’a ef-<br />

fectivement donné ce conseil. Je continue<br />

à toujours choisir le chemin le plus difficile.<br />

Puis je me dis : « C’est intéressant. »<br />

Ça m’encourage à trouver une solution<br />

au problème. Néanmoins, je ne souhaite à<br />

personne la vie que je mène maintenant. Et<br />

est-ce que l’accident était un coup du destin<br />

? En fait j’avais le choix. Au lieu de choisir<br />

une excursion en famille pour la fête des<br />

mères, j’ai choisi d’aller cueillir des champignons.<br />

On connaît le résultat.<br />

Après votre accident, vous aviez dit à Erhard<br />

Loretan que vous vouliez remonter avec lui<br />

au Cervin. À ce moment, est-ce que vous<br />

étiez consciente que ça n’arriverait jamais ?<br />

Pendant longtemps, j’ai dit que je remarcherais.<br />

Pendant un an j’y ai peut-être vraiment<br />

cru. L’évidence que je ne monterais<br />

plus jamais au Cervin est venue peu à peu.<br />

Ça n’arrive pas du jour au lendemain. C’est<br />

une question d’habitude. On s’habitue à ne<br />

plus aller skier. On s’habitue à ne plus pouvoir<br />

grimper, puis enfin (ironique) à devoir<br />

prendre l’ascenseur.<br />

Certes ce n’était pas le Cervin, mais en été<br />

2<strong>02</strong>2 vous n’en étiez finalement pas si loin<br />

puisque vous avez été au Breithorn.<br />

C’était une expérience formidable, une<br />

super aventure. J’avais par hasard rencontré<br />

Caroline George à Zermatt. En tant<br />

que guide de montagne, elle revenait du<br />

Breithorn avec un client. Elle m’a spontanément<br />

demandé si je voudrais l’accompagner<br />

au Breithorn. J’ai immédiatement répondu<br />

: « Oui, naturellement ». C’est comme<br />

ça que ça s’est passé. Elle s’est occupée de<br />

l’équipe, et moi de la technique. Orthotec,<br />

l'atelier technique de l'hôpital de <strong>No</strong>ttwil,<br />

‹3›<br />

a conçu le prototype puis l’a adapté́ selon<br />

nos remarques, suite à des essais sur le<br />

terrain. Les gens chez Orthotec ont été formidables,<br />

ils nous ont même offert la luge.<br />

Puis Caroline a trouvé́ 16 femmes pour me<br />

tracter au Breithorn. Même Rita Christen,<br />

la présidente de l’Association Suisse des<br />

Guides de Montagne, et Heidi Hanselmann,<br />

présidente de la Fondation suisse pour paraplégiques,<br />

étaient de la partie. Elles nous<br />

ont beaucoup aidé.<br />

C’est certainement aussi un record. Je n’ai<br />

jamais entendu personne parler de pareille<br />

expédition auparavant ?<br />

Au Breithorn, je n’étais pour une fois pas<br />

la première. Quelques années avant, un<br />

groupe du Peloton de Gendarmerie de<br />

Haute Montagne de Chamonix avait amené<br />

au Breithorn un aspirant guide devenu<br />

paraplégique en utilisant une luge comme<br />

celles utilisées par les patrouilleurs sur les<br />

pistes de ski.<br />

Avez-vous pu ressentir la joie d’arriver au<br />

sommet ?<br />

Oui, effectivement. C’était très très beau et<br />

aussi très émotionnel. D’autant plus que le<br />

Breithorn était mon premier sommet dans<br />

les Alpes depuis mon accident. Avant l’accident,<br />

je ne considérais pas le Breithorn<br />

comme quelque chose de particulier. C’était<br />

vraiment incroyable. Maintenant n’importe<br />

quelle montagne est particulière. Au Népal<br />

j’ai déjà été assez souvent sur des 4000.<br />

Pas sur une luge, mais sur le dos d’un porteur,<br />

ou sur un cheval.<br />

En montagne, l’inclusion est de plus en<br />

plus une thématique – et pas uniquement<br />

42<br />

43


Rencontre au sommet Nicole Niquille<br />

Nicole Niquille voyage au<br />

moins une fois par an au Népal,<br />

elle y a fondé un hôpital<br />

et le soutient grâce à une<br />

fondation.<br />

pas en chaise roulante, personne ne m’aurait<br />

fait ça. Pourquoi le faire maintenant ? Je<br />

pense que comme pour les autres, il faut aller<br />

à la rencontre des personnes en situation de<br />

handicap sans préjugés.<br />

Vous vous engagez depuis de nombreuses<br />

années pour les personnes qui habitent en<br />

montagne, pour leur bien-être, en particulier<br />

au Népal.<br />

Il y a là-bas un hôpital que j’ai fondé.<br />

Comment est-ce arrivé ?<br />

Après mon accident, j’ai tenu une auberge.<br />

Un Népalais travaillait chez nous. Il s’appelle<br />

Ang Gelu Sherpa, il est le frère de la première<br />

Népalaise à avoir gravi l’Everest. Avec son<br />

succès à l’Everest, et la visibilité que ça lui<br />

donnerait, Pasang Lhamu Sherpa souhaitait<br />

améliorer la vie des femmes et des enfants<br />

de son pays. Mais elle est décédée dans la<br />

descente et n’a jamais pu réaliser son rêve.<br />

C’était en avril 1993.<br />

Je souhaitais contribuer à ce que sa famille<br />

puisse réaliser une petite partie de son rêve.<br />

J’ai souhaité utiliser l’argent que j’avais reçu<br />

de mon assurance accident pour un but humanitaire.<br />

C’est ainsi qu’est venue l’idée de<br />

construire un hôpital à Lukla. Marco, mon<br />

mari, et moi avons mis une fondation sur<br />

pied. Pour elle, je dois trouver chaque année<br />

500 000 francs suisses. Trouver autant<br />

de donateurs privés est un immense défi,<br />

un véritable combat. Mais quand je vois les<br />

visages heureux au Népal, je suis fière et je<br />

sais que cet engagement vaut la peine.<br />

Du coup vous vous rendez régulièrement<br />

au Népal.<br />

C’est juste. Au moins une fois par an.<br />

Lorsqu’on parle de restrictions des libertés,<br />

le Népal est souvent le premier pays<br />

auquel on pense.<br />

Dans un premier temps, je le pensais<br />

aussi. Après l’accident, j’ai écrit à mon<br />

ami Pema Dorjee Sherpa que je ne pourrais<br />

plus voyager au Népal. Sa réponse a<br />

été : « Si tu ne peux plus marcher, alors<br />

on te portera. » Au Népal, mon handicap<br />

est beaucoup moins problématique qu’ici<br />

en Suisse. Là-bas, il y a toujours une solution.<br />

Lorsque mon mari Marco ne peut<br />

pas m’accompagner, une amie vient avec<br />

moi. Elle me met au lit et m’aide à faire<br />

ma toilette. De plus, trois Sherpas m'accompagnent.<br />

Deux qui me portent, et un<br />

qui porte ma chaise roulante.<br />

C’est quand même un peu l’aventure non ?<br />

Je me souviens très bien d’une situation.<br />

<strong>No</strong>us étions en route pour Namche Bazar,<br />

le principal village de la région de l'Everest.<br />

<strong>No</strong>us avons dû attendre devant le grand<br />

pont parce qu'une caravane de chevaux le<br />

traversait. Et quand les chevaux sont passés,<br />

nous avons traversé le pont. Un porteur<br />

me portait. Il y avait un peu de vent ce<br />

jour-là. C'est alors qu'un touriste est venu<br />

à notre rencontre et m'a aboyé dessus :<br />

« Tu veux mourir ? » « <strong>No</strong>n », ai-je répondu.<br />

« C’est exactement le contraire, je veux<br />

vivre». Car si on vit, on doit aussi prendre<br />

des risques, sinon on ne fait qu'exister.<br />

« Au Népal, mon handicap est<br />

beaucoup moins problématique<br />

qu’ici en Suisse. »<br />

sur les montagnes les plus hautes, aussi<br />

dans les Alpes. Que conseillez-vous aux<br />

personnes en situation de handicap ?<br />

Tout ce qui fait du bien est positif. Et pour<br />

les personnes en situation de handicap,<br />

il est particulièrement important d’avoir<br />

un rêve et de le suivre. Il y a toujours des<br />

rêves qu’on peut réaliser. Seul celui qui suit<br />

son chemin peut laisser une trace. Sans le<br />

vivre, on ne peut pas s’imaginer le quotidien<br />

d’une personne en situation de handicap.<br />

Chaque jour est un défi, vraiment chaque<br />

jour. C’est pourquoi les personnes en situation<br />

de handicap devraient vivre et réaliser<br />

leur rêve, au moins pendant un petit moment.<br />

Et si le rêve est justement d’arriver<br />

d’une manière ou d’une autre sur une montagne,<br />

alors c’est ça. J’aimerais bien refaire<br />

une sortie comme celle du Breithorn.<br />

Vous avez déjà une idée concrète ?<br />

<strong>No</strong>n, mais je suis ouverte aux propositions.<br />

Souhaitez-vous être un exemple ? La Fondation<br />

suisse pour paraplégiques vous a<br />

récompensée pour l’œuvre de toute une vie.<br />

Si ça peut aider, je peux volontiers servir<br />

d’exemple. Mais je ne veux pas être assise<br />

dans une chaise roulante, juste pour être<br />

un exemple en chaise roulante.<br />

Qu’est-ce qui est le plus pénible dans votre<br />

quotidien ?<br />

Je n’ai aucun problème avec les constructions.<br />

Par exemple, ça ne me dérange pas<br />

de ne pas pouvoir monter un escalier, ce qui<br />

me dérange c’est le comportement des gens<br />

avec les personnes en situation de handicap.<br />

La façon dont on me regarde, la façon<br />

de me regarder d’en haut. En chaise, je suis<br />

toujours plus basse que les autres. Je vis ça<br />

comme un inconvénient. Il y a même des gens<br />

qui posent leur main sur ma tête et qui la<br />

tapotent, comme si j’étais un enfant. Ces comportements<br />

me dérangent. Quand je n’étais<br />

Nicole Niquille<br />

Nicole Niquille, née en 1956, a été en<br />

1986 la première Suissesse à tenir<br />

entre ses mains son brevet de guide<br />

de montagne. Elle avait d’abord découvert<br />

l’escalade dans les Gastlosen.<br />

Peu après, on la retrouvait<br />

au mont Blanc, sur l’Eperon Frendo<br />

ou au Trollryggen en <strong>No</strong>rvège, avant<br />

d’entreprendre des expéditions au<br />

K2 et à l’Everest avec son partenaire<br />

de l’époque Erhard Loretan. Le<br />

8 mai 1994, alors qu’elle était partie<br />

cueillir des champignons, elle reçut<br />

une pierre sur la tête. Diagnostic :<br />

traumatisme crânio-cérébral. La<br />

partie du cerveau la plus touchée<br />

était celle qui se charge des mouvements.<br />

D’une seconde à l’autre, tout<br />

avait changé. Depuis, Nicole Niquille<br />

se déplace en chaise roulante. Mais<br />

il en fallait plus pour la décourager.<br />

Pleine d'énergie et de dynamisme,<br />

elle a obtenu sa patente de restauratrice<br />

et a ouvert un restaurant. Elle<br />

a ensuite créé une fondation qui lui<br />

a permis d’ouvrir un hôpital au Népal.<br />

Depuis, elle se rend régulièrement<br />

dans ce pays de l'Himalaya. Et<br />

c'est toujours en montagne qu'elle<br />

trouve son bonheur.<br />

Photos : Ephraim Bieri, Caroline Fink<br />

44<br />

POUR ATTEINDRE LA PERFECTION, DITES NON AUX COMPROMIS.<br />

JUSQUE DANS LES MOINDRES DÉTAILS. 45<br />

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Contrôle du partenaire AKU<br />

Empreinte<br />

verte<br />

Depuis plus d'un demi-siècle l’entreprise familiale<br />

italienne AKU fabrique des chaussures outdoor d'excellente qualité<br />

– et était déjà respectueuse des ressources à une époque<br />

où presque personne n'en parlait.<br />

Approche globale : chez<br />

AKU, si la qualité et la<br />

finition sont prioritaires,<br />

des méthodes de production<br />

respectueuses et<br />

des matériaux durables<br />

ne sont pas moins<br />

importants.<br />

baechli-bergsport.ch/aku<br />

Jalons<br />

1970<br />

Dans la petite ville de Montebelluna,<br />

Galliano Bordin fonde la société Dinsport,<br />

qui fabrique des chaussures de randonnée,<br />

de montagne et aussi de ski de fond.<br />

Texte Günter Kast<br />

Montebelluna – la traduction<br />

signifie : la belle montagne.<br />

Qu’est-ce qui pourrait<br />

être plus adéquat<br />

pour une entreprise<br />

qui fabrique des<br />

chaussures pour la<br />

verticalité ? Cette<br />

petite ville du nord<br />

de l'Italie, située à la<br />

jonction des Préalpes et<br />

de la plaine vénitienne, peut<br />

être considérée sans crainte<br />

comme le cœur mondial de l'industrie<br />

de la chaussure outdoor ! C'est ici<br />

que le légendaire métier de cordonnier<br />

all'italiana a ses racines. La raison : après<br />

la Seconde Guerre mondiale, les « matières<br />

premières » – une main-d'œuvre bon marché<br />

et du cuir – y étaient disponibles en abondance. Et c'est<br />

ainsi qu’un réseau dense de fabricants, de fournisseurs et<br />

de tanneries s'est développé ici.<br />

AKU est l'un des leaders. Son fondateur, Galliano Bordin, a<br />

fait une carrière typique pour la région : quitter l’école à dix ans afin<br />

de travailler à la ferme de ses parents ; enchaîner avec un apprentissage<br />

de cordonnier dans un petit atelier où il était responsable<br />

des réparations. « Cette expérience a permis à mon père de comprendre<br />

où étaient les points faibles des chaussures », explique<br />

Paolo Bordin, qui est à la tête de l’entreprise depuis 1998. Au début<br />

des années 70, il s’est lancé dans l’indépendance. Sous le nom de<br />

Dinsport, il a fait fabriquer des chaussures de randonnée pour la<br />

société de loisir en pleine croissance. Hier comme aujourd’hui, la<br />

qualité et la finition sont la priorité.<br />

Une tige est cependant<br />

cousue en Roumanie,<br />

mais le montage final<br />

se fait à la main au<br />

siège principal de<br />

l’entreprise. De<br />

nombreux collaborateurs<br />

sont fidèles<br />

à l’entreprise depuis<br />

des décennies et ont littéralement<br />

dans le sang la<br />

manière de fixer une tige sur la<br />

forme et de la coudre avec la semelle<br />

intérieure. Aujourd’hui encore,<br />

un maximum de 15 à 20 tiges circule dans<br />

la chaîne de production, selon la devise : le<br />

soin avant la vitesse. « Il n'est pas question<br />

pour nous de partir en Asie », souligne Paolo<br />

Bordin. « <strong>No</strong>us voulons garder le contrôle des matériaux<br />

et des processus. De plus, nous nous sentons responsables<br />

de nos collaborateurs ici à Montebelluna ».<br />

Parlons responsabilité : pendant de longues années, AKU s’est<br />

concentré sur la production de chaussures durables, fonctionnelles<br />

et confortables. Jusqu'à ce qu’en 2013 un comparatif de la fondation<br />

allemande Warentest (comparable à la fédération romande des<br />

consommateurs) déclare AKU non seulement vainqueur au classement<br />

général, mais confirme également que les Italiens sont les plus<br />

durables. « <strong>No</strong>us n’y avions même pas prêté attention », remarque<br />

Vittorio Forato, responsable marketing. « C'est arrivé en passant,<br />

mais cela nous a motivés à examiner la chaîne d'approvisionnement<br />

de plus près : où pouvons-nous économiser des ressources ? Où uti-<br />

Photos : màd<br />

liser des colles encore moins nocives ? ». En 2<strong>02</strong>1, AKU a fait encore<br />

un pas de plus et a fait certifier sa méthode de calcul des émissions<br />

CO 2<br />

qui tient compte de la totalité du cycle de vie de ses modèles.<br />

Il en résultait par exemple que la chaussure classique « Bellamont<br />

Plus » produit actuellement douze pour cent moins d’émissions<br />

qu’en 2017. Ceci est notamment possible grâce à la collaboration<br />

avec la tannerie Dani travaillant de manière plus respectueuse de<br />

l’environnement que d’autres entreprises de ce secteur et qu’elle est<br />

située à seulement 80 kilomètres d’AKU. De plus, Vibram fournit des<br />

semelles en caoutchouc recyclé pour ce modèle.<br />

Dans d’autres domaines aussi AKU va par ses propres chemins<br />

et renonce par exemple à une équipe d’athlètes sponsorisés.<br />

Au lieu de cela, le cordonnier de montagne finance des initiatives<br />

environnementales telles que Protecting Ice Memory. « Les chercheurs<br />

prélèvent des échantillons de glace sur les glaciers en fort<br />

recul dans le monde entier, car ils contiennent des données sur<br />

le climat des siècles passés », explique Rafael Ziani. « Ces échantillons<br />

sont stockés en Antarctique pour les futures générations<br />

de scientifiques. » Le responsable de l’entreprise Naturzone AG à<br />

Ossingen (ZH) gère la distribution pour AKU en Suisse depuis déjà<br />

20 ans. Là aussi, c'est un record. « Je suis fier d'être le distributeur<br />

d'une marque aussi authentique », s'enthousiasme Ziani.<br />

Comme AKU n'équipe pas d'athlètes, le feedback sur les nouvelles<br />

chaussures provient des ambassadeurs de la marque. Le<br />

plus célèbre parmi eux est actuellement Peter Moser. Le guide de<br />

montagne a émerveillé la scène lorsqu'il a maîtrisé les six principaux<br />

sommets du Pale di San Martino dans les Dolomites en une<br />

seule journée, parcourant un dénivelé incroyable de 6 200 mètres<br />

dans un terrain parfois très difficile. Son fidèle compagnon : le Rock<br />

DFS GTX d’AKU, une chaussure technique pour les accès aux voies<br />

d’escalade et les passages d’escalade faciles. Ah oui : la mention<br />

GTX indique qu’il s’agit d’une membrane Gore-Tex. Il est presque<br />

superflu de mentionner qu'AKU a également été un pionnier dans<br />

ce domaine. Au début des années 90 ils ont lancé l'une des premières<br />

chaussures de randonnée au monde dotée de cette technologie.<br />

Très typique de Montebelluna : l'alpinisme peut être aussi<br />

beau que ça, si les chaussures sont adaptées.<br />

1985<br />

L’Allemagne devient le plus grand marché<br />

étranger. Le nom de l’entreprise entre<br />

toutefois en conflit avec la norme allemande<br />

« DIN », raison pour laquelle Bordin<br />

rebaptise l’entreprise AKU – du nom d’une<br />

divinité des îles de Pâques qui protège la<br />

terre et les hommes.<br />

Années 1990<br />

AKU présente une des premières chaussures<br />

du monde avec membrane Gore-Tex.<br />

1998<br />

À 47 ans, Paolo Bordin reprend la direction<br />

opérative de son père.<br />

2000<br />

Début de la production à Cluj-Napoca<br />

en Roumanie.<br />

2013<br />

Le test à l’aveugle de la fondation Warentest<br />

met le projecteur sur la durabilité.<br />

2018<br />

Reprise d’un site de production à Simanovci<br />

en Serbie.<br />

2<strong>02</strong>1<br />

Certification d’une méthode de calcul<br />

des émissions de CO 2<br />

des chaussures<br />

AKU ; en février Galliano Bordin succombe<br />

à une grave maladie à 85 ans ;<br />

10 août 2<strong>02</strong>1 : Peter Moser réalise le<br />

projet « Pionieri ».<br />

46<br />

47


Final<br />

Papa<br />

Prantl:<br />

Les enfants doivent-ils encore apprendre à<br />

skier de nos jours ?<br />

Bien sûr, estime notre chroniqueur.<br />

Ils se rendront bien compte par eux-mêmes si<br />

c’était une bonne décision ou pas.<br />

Texte Dominik Prantl<br />

Le nombre de sujets à débattre ne manque<br />

pas ces temps. Il est d’autant plus étonnant,<br />

qu’en début d’hiver presque rien<br />

ne semble autant diviser les gens que la<br />

question : les enfants doivent-ils encore<br />

apprendre à skier aujourd’hui ? Les éminents<br />

quotidiens tels que le Tages-Anzeiger<br />

ou le St. Galler Tagblatt ont débattu<br />

sur ce sujet aussi intensément que la plupart<br />

des journaux autrichiens allant de<br />

Die Presse à Profil. Les médias allemands<br />

de référence comme la Süddeutsche Zeitung<br />

et Die Zeit se sont également consacrés<br />

au débat, en opposant les pour et<br />

les contre. Des arguments élaborés –<br />

réchauffement climatique ! facteur économique<br />

! loisir des élites ! sport dans<br />

la nature ! – furent croisés comme s'il<br />

s'agissait de sauver l'Occident.<br />

Ce n’est finalement pas tant une<br />

question d’arguments mais d’attirance :<br />

soit on aime le ski, soit on ne l’aime pas.<br />

L’important n’est d’ailleurs pas de savoir<br />

si les enfants l’aiment bien, mais si les<br />

parents ont un lien personnel avec le ski.<br />

Pour ma part, je n’étais absolument pas<br />

conditionné en commençant le ski. J’ai<br />

passé mon enfance avec des parents qui<br />

étaient mentalement si loin de toute piste<br />

de ski, qu’ils n’avaient même pas d’avis<br />

sur la question. J’ai fait mon premier cours<br />

de ski sérieux après mes études. En tant<br />

que jeune homme fasciné par les sports<br />

de montagne, j’en avais marre d’envier les<br />

randonneurs à ski ou de devoir leur courir<br />

après avec des raquettes.<br />

Mes enfants auront la vie plus facile ;<br />

ils apprendront le ski le plus tôt possible.<br />

Et pas parce que, selon des études, les<br />

jeunes skieurs seraient capables de mieux<br />

se concentrer et qu’ils seraient mieux<br />

coordonnés, ni parce qu'ils seraient de<br />

meilleurs élèves ou de meilleures personnes,<br />

mais tout simplement pour que le<br />

monde de la montagne leur soit accessible<br />

également en hiver s’ils le souhaitent. Il<br />

se trouve donc que nous levons régulièrement<br />

les voiles les samedis ou jours fériés<br />

de beau temps. Préparer les affaires ressemble<br />

à chaque fois aux préparatifs d’une<br />

expédition au pôle nord : quatre paires de<br />

skis, chaussures, bâtons, gants, casques,<br />

des enfants à la traîne, s’il vous plaît donnez-vous<br />

un peu de peine pour vous habiller,<br />

le parking est déjà plein, pfff, à la<br />

caisse l’aînée coûte déjà une demi-fortune<br />

pour une demi-journée de ski. La première<br />

hurle dans la télécabine qu’elle veut ren-<br />

trer avant d'avoir même skié un mètre, la<br />

deuxième qu’elle ne veut skier qu’avec<br />

maman, et au bout d’une heure les deux<br />

hurlent qu’elles ont faim. « Oui, c’était<br />

bien », dit l’aînée en début d’après-midi.<br />

« Mais la natation c’est bien mieux. »<br />

C’est là que je me demande parfois<br />

quels arguments mes enfants défendront<br />

un jour : ceux qui parlent du ski comme<br />

étant une merveilleuse danse hivernale ou<br />

ceux qui tendent à exprimer que le ski est<br />

un sport en voie d’extinction. D’ici-là, c’est<br />

nous qui décidons.<br />

Dominik Prantl<br />

Dominik Prantl habite au cœur des montagnes<br />

où, dans un rayon d’action de 30 minutes,<br />

il est possible d’accéder à plus d’itinéraires de<br />

randonnées à ski que ce qu’il y avait de<br />

terrains de foot dans un même périmètre autour<br />

de son ancien domicile Munich.<br />

COMMITTED.<br />

Impressum<br />

« <strong>Inspiration</strong> », la revue des clients de Bächli Sports de<br />

Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement<br />

dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.<br />

Éditeur<br />

Bächli Sports de Montagne SA<br />

Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon<br />

Tél : 044 826 76 76<br />

E-mail : info@baechli-bergsport.ch<br />

Abonnements et informations<br />

E-mail : info@baechli-bergsport.ch<br />

48<br />

Rédaction, layout et concept<br />

Outdoor Publishing GmbH<br />

Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten<br />

Tél : 071 755 66 55<br />

E-mail : redaktion@outdoor-publishing.com<br />

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Toutes les contributions sont protégées par le droit<br />

d’auteur. Toute utilisation sans le consentement<br />

de l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique<br />

en particulier aux reproductions, traductions, stockage<br />

ou diffusion au moyen de systèmes électroniques<br />

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BD Athlète Kim Marschner<br />

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