COLLECT Belgique été 2024

collect
Mensuel ne paraît pas en janvier, en juillet ni en août - 7,95 € - P608061
N° 535 / ÉTÉ 2024
AI et Photographie
L’ère des possibles
Les vases grecs
Raffinement en rouge et noir
Corée
A la pointe de l’art actuel

Confiez-nous vos œuvres et objets d’art
VENTES A BRUXELLES
Art Contemporain | 17 juin
The Male Form | 25 juin
Estampes et Multiples | 24 septembre
Symbolisme | 20 octobre
CONTACT & EXPERTISE
Chaussée de Charleroi , 89
1060 Bruxelles
+32 2 880 73 80
bruxelles@bonhams-csc.com
AUGUSTE RODIN (1840-1917)
Torse Masculin dit aussi Torse no 748
The Male Form | 25 juin

CALLEWAERT
VANLANGENDONCK
GALLERY
BELGIAN MODERN ART
GUY VANDENBRANDEN
Untill 30 June 2024 – July and August by appointment
With this retrospective exhibition we reflect on the oeuvre
of the important constructivist Guy Vandenbranden (1926–
2014), who passed away exactly ten years ago. As one of
Belgium's most important post-war artists, Vandenbranden
is internationally appreciated for his rich artistic career, in
which he consistently adhered to geometric abstraction from
1951 until his death in 2014. Vandenbranden had connections
with the Zero and Optical Art movements and was friends
with Piero Manzoni, Jef Verheyen and François Morellet,
among others. Callewaert Vanlangendonck aims to highlight
the artist’s extraordinary oeuvre by showcasing paintings,
sculptures and works on paper, from the early 1950s to 2014.
Callewaert Vanlangendonck Gallery
17 Sint-Jacobstraat, 2000 Antwerp
Friday – Saturday – Sunday 2 pm - 6 pm
and by appointment
gallery@callewaert-vanlangendonck.com
www.callewaert-vanlangendonck.com
Brecht Callewaert +32 475 92 67 24
Yoeri Vanlangendonck +32 476 44 46 11

FINE ARTS
LA BIENNALE
PARIS
Copyright : © Kunstmuseum Bâle / Aurimages - © Content_DFY / Aurimages - ©: KorradolYamsattham/Getty Images
FROM 22 TO 27 NOVEMBER 2024
GRAND PALAIS
FAB PARIS
THE NEW RENDEZ-VOUS WITH MASTERPIECES
fabparis.com

PART 1
18.05 — 30.06
Hanneke Beaumont special
Guillaume Bijl
Willem Boel
Pierre Clerk
Georges Cuyvers
Johan De Wit
Adelheid De Witte
Lisse Declercq
Etienne Desmet
Stief Desmet
Eugène Dodeigne
Isidoor Goddeeris
Rosita Jeronimo
Sylvie Martens
Kris Martin
Karl Philips
Randoald Sabbe
Johan Tahon
Lieve Van Houte
Simon Verheylesonne
Peggy Wauters
Yumiko Yoneda
PART 2
20.07 — 15.09
Toon Boeckmans
Luc De Man
Charlie De Voet
Ruth Devriendt
Anthony Duffeleer
Jan Fabre
Stanislas Lahaut
Lieven Lefere
Ileana Moro
Joost Pauwaert
Joke Raes
Thomas Renwart
Marius Ritiu
Dimitris Theocharis
Martine Thoelen
D.D. Trans
Roeland Tweelinckx
Koen Van Mechelen
Jo Van Rijckeghem
Tim Volckaert
Conrad Willems
Cathalijn Wouters
Ooidonk
Art
Art festivAl
summer bAr
Festival
www.OoidonkArtFestival.be
Francis
Maere
FRANCIS MAERE
FINE ARTS GALLERY
Goed Te Réables, Ooidonkdreef 5
9800 Bachte-Maria-Leerne (Deinze)
Weekends en feestdagen 11u – 18u. Bar 11u –…
Inkom € 10 / Kinderen onder 12 gratis

COLLECT
Est. 1971 – été 2024 n°535
Édito
Rédacteur en Chef
Christophe Dosogne
Rédaction
Els Bracke
Christophe Dosogne
Trice Hofkens
Collaborateurs
Gilles Bechet, Tamara Beheydt,
Jean-Marc Bodson, Thijs Demeulemeester,
Gwenaëlle de Spa, Gwennaëlle
Gribaumont, Elien Haentjens, Diane
Hennebert, Ben Herremans, Anne
Hustache, Ewoud Mijnlief, Bernard Roisin,
Christine Vuegen
Le sel des origines
Mise en pages
Renaldo Candreva
Ellis De Vuyst
Administration, Rédaction, Agenda
Begijnhoflaan 464 G
9000 Gand
Tél. : 09/216.20.20
collect@ips.be
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Secteur Art : Joris van Glabbeek
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Tout autre secteur :
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Yves de Schaetzen
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Librairies
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Belgique 49,5 €, Europe 70 €
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automatique, sauf avis contraire envoyé
au minimum deux mois avant la date
d’échéance. Un abonnement offert en
cadeau se termine automatiquement
au bout d’un an. Pour un changement
d’adresse, une résiliation, un numéro
manquant, ou toute autre question,
surfez sur : www.paysdabo.be
Membre de l’Union des Editeurs
de la Presse Périodique
Pour les auteurs d’art visuel et les photographes
: © CISAC / SABAM Belgium 2024
Portrait : © Guy Kokken
Editeur responsable :
Patrick Snoeck
En couverture
Amphore pseudo-panathénaïque,
Attique, céramique à figures noires.
© Christie’s Images Ltd.
(détails sur www.christies.com)
Nulle partie de cette publication ne peut être reproduite
et/ou publiée par impression, photocopie ou
de toute autre manière que soit, sans l’autorisation
écrite de l’éditeur. Ni la rédaction ni l’éditeur ne
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que leurs auteurs. COLLECT ne peut être tenu pour
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publiées, la responsabilité en incombant uniquement
à l’annonceur. © Arts Antiques Auctions, Gand
En cette année
d’olympiades, quoi de
mieux que les vases grecs,
ce raffinement en rouge
et noir, pour retrouver le
sel des origines.
Dans un marché de l’art en baisse –
36% de moins de produit d’enchères
Fine Art (à 1,3 milliard de dollars)
pour le premier trimestre de l’année
par rapport à 2023, selon Artprice –, mais
également victime des hackers, comme a pu le
constater à ses dépens l’auctioneer Christie’s
(propriété de la holding Artémis du milliardaire
François Pinault), qui a dû faire face à
une cyber-attaque massive au milieu du mois
de mai, il est peut-être opportun de s’éloigner
un temps des turpitudes des enchères, secteur
qui se joue désormais en ligne avec près de
80 % des offres, et de se tourner vers la réalité
tangible de nouveaux champs d’exploration.
De fait, face à l’augmentation des risques liés
à la technologie, dont le monde est devenu
si effrayamment dépendant, notamment le
piratage de données confidentielles, il peut
être particulièrement rassérénant de reprendre
pied dans le réel. Par exemple, celui proposé
par ces artistes méconnus tels que mis en
exergue à la Biennale de Venise, organisée cette
année par Adriano Pedrosa, dont beaucoup
sont exposés pour la première fois en Europe.
De l’avis général, contrairement aux foires d’art
comme Art Basel, où les collectionneurs et les
marchands se plaignent constamment qu’il
n’y a plus de découvertes, il y a tellement de
trouvailles à faire à Venise que, à l’issue des six
mois que dure la Biennale, il est certain que
nombre d’artistes encore inconnus verront leur
carrière décoller, notamment grâce à leur intégration
dans l’écurie de galeries prestigieuses
ou, mieux encore, par le bénéfice d’expositions
dans des institutions prestigieuses d’Europe,
d’Asie ou des Etats-Unis. D’autres explorations
sont à faire, comme on le lira dans ce numéro
triple (juin-juillet-août), entre autres du côté
des fondations d’artistes, disséminées un peu
partout sur le Vieux Continent, et qu’il pourrait
être judicieux de découvrir et/ou de revoir
lors de la trêve estivale. Alors que certaines
catégories d’artistes, par exemple les femmes,
ont longtemps souffert d’un manque de reconnaissance,
il est également grand temps
de retrouver l’émouvant talent d’une Gabrielle
Canivet-Montald, dont nous éclairons le travail
ci-après, ou d’une Jane Graverol, qui voit sa
cote s’envoler depuis l’an dernier et à laquelle
le musée René Magritte de Jette a, cet été, la
bonne idée de consacrer une exposition monographique.
Rafraîchissement garanti. Enfin,
en cette année d’olympiades, quoi de mieux
que les vases grecs pour retrouver le sel des
origines ? Ce raffinement en rouge et noir est à
voir à Compiègne, parmi une kyrielle d’autres
expositions, en France, qui ont trait de près ou
de loin au sport et à la compétition. A vous, dès
lors, de choisir votre discipline favorite...
L’ensemble de la rédaction se joint à moi pour
vous souhaiter déjà la meilleure des belles saisons,
qu’elle soit placée sous le signe de l’art ou
du farniente. Rendez-vous fin août !
Christophe Dosogne
7

44
32
La chasse au trésor :
légal ou non ?
42
Le mobilier
d’architecte à la
loupe
Gaetano Pesce
Humour et provocation
88
Constant Permeke, le poids
de l’expressionnisme
48
Corée, à la pointe de
l’art contemporain
Les collectionneurs coréens sont
très actifs sur le marché de l’art
et dépensent dans l’ensemble
davantage que d’autres.
8

38
Intelligence Artificielle et
Photographie
Sommaire
Été 2024
Dossiers
Ventes
16
Fondations : un artiste, un lieu
16 Fondations : un artiste,
un lieu
26 Les vases grecs,
raffinement en rouge et noir
32 La chasse au trésor :
légal ou non ?
38 Intelligence Artificielle et
Photographie
42 Mobilier d’architecte
44 Gaetano Pesce : humour
et provocation
48 Corée, à la pointe de l’art
contemporain
54 Gabrielle Canivet :
un imaginaire idéaliste
56 Au fil du temps :
le mobilier d’enfant
60 NFT Art, le retour de
l’enfant terrible
62 Résidences d’artistes :
une bouffée d’oxygène
84 Le calcul au point :
un outil indispensable
88 Constant Permeke :
le poids de
l’expressionnisme
90 Quel avenir pour la
philatélie ?
92 L’envol de Jane Graverol
94 L’avis de l’expert :
Christophe Bernaerts et
la truelle d’argent
96 Focus International
102 La surprise du mois : des
médaillons de Limoges
pour CR-Auctions
103 Ventes en Belgique
Agendas
72 Musées
82 Galeries
118 Ventes
119 Foires
120 Salles de ventes
121 Bonnes adresses &
Petites annonces
Rubriques
10 Up to date
14 Personalia
24 L’artiste du mois :
Clara Spilliaert
36 Zoom : Gregory Crewdson
68 Musées
76 Parole de galeriste :
Stéphanie Frederickx
77 Galeries
81 Parole de galeriste :
Valerie Troost
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9

Up to date
->
Cyril Lancelin, Pyramide XL Sphère, 2021, Paris.
© de l’artiste / Courtesy C-mine, Genk
->
Koen Van Mechelen, See Me, 2024. © de l’artiste / photo : Boumie
Signa temporum, ars temporis…
Oublié durant une trentaine d’années
dans les réserves d’un magasin Zara de la
rue Neuve, à Bruxelles, un bas-relief en
plâtre à patine dorée du sculpteur cubiste
Ossip Zadkine (1888-1967) devrait bientôt
rejoindre les collections du musée juif de
Belgique, où on annonce son exposition en
2025, à l’occasion de l’année de l’Art déco.
S Invité par Le Louvre, Luc Tuymans a réalisé
une fresque éphémère (dévoilée le 22
mai) dans la rotonde Valentin, au cœur des
collections de peintures françaises, à proximité
des écoles flamandes. Celle-ci sera
visible pendant un an (jusqu’en mai 2025).
www.louvre.fr S L’artiste Tatiana Wolska
a été choisie pour réaliser une œuvre
d’art originale pour les nouveaux espaces
d’accueil du musée d’Ixelles, à Bruxelles.
L’œuvre sera dévoilée au public lors de la
réouverture de l’institution, prévue pour
2025. www.museedixelles.irisnet.be S
Les musées royaux d’Art et d’Histoire et
l’asbl Palais de Charles Quint ont choisi
de s’associer afin d’impulser une nouvelle
ambition à la Porte de Hal, sur la petite
ceinture de Bruxelles. Ce projet, ‘‘Porte
de Hal 2.0’’, devrait à terme proposer une
expérience muséale innovante autour de
l’histoire du lieu et du patrimoine culturel
immatériel, notamment le patrimoine
bruxellois inscrit à l’UNESCO. www.kmkgmrah.be
S Cet été, l’espace d’exposition
de la Grand-Place de Bruxelles accueille
(du 07-06 au 05-01-2025) la plus importante
rétrospective consacrée au photographe
Elliott Erwitt. Au menu, plus de 215
clichés présentant les nombreuses facettes
(humour, ironie, curiosité, émotion, humanisme)
de l’art de cet artiste décédé à
95 ans en novembre dernier et qui fut l’un
des plus éminents membres de l’Agence
Magnum. www.expo-elliotterwitt.com
S Pour la première fois, le Domaine &
Musée royal de Mariemont organise le
parcours Marie’ART (jusq. 22-09), qui
offre à sept artistes contemporains belges
et internationaux un lieu exceptionnel
pour présenter leurs œuvres. Le thème
central de l’exposition est notre relation
avec la nature, l’environnement, le climat,
l’inclusion, l’histoire et le patrimoine.
Récemment, le lieu s’est en outre enrichi
de l’œuvre The Life de Michelangelo Circo,
sculpture en forme de spirale inspirée du
nombre d’or et de la courbe de Fibonacci.
Les 1er et 2 juin, Mariemont célèbre
également le retour tant attendu de l’une
de ses œuvres emblématiques, le torii. Ce
portique japonais monumental, unique en
Europe, a été minutieusement restauré.
www.musee-mariemont.be S C-mine
(Genk) lance l’ambitieux festival artistique
Any Way the Wind Blows où l’art, l’air et le
vent se rencontrent (du 22-06 au 15-09).
www.c-mine.be S La troisième édition de
la Triennale de Courtrai (du 29-06 au 06-
10) a pour titre After Paradise. Vingt-et-un
artistes nationaux et internationaux ont été
invités à inciter les spectateurs à réfléchir,
dialoguer et agir en faveur du paradis perdu.
www.triennalekortrijk.be S Cet été, la
région de la Lys devrait attirer les amateurs
d’art et de culture car nombre d’expositions,
d’événements et d’expériences s’y
dérouleront. Le musée Dhondt-Dhaenens,
le musée Roger Raveel et le Mudel s’as-
10

UP TO DATE
->
Simulation du nouveau bâtiment d’entrée de la maison Rubens par les architectes Robbrecht et
Daem. © G2 Architectural Graphics
socient ainsi pour organiser la neuvième
Biennale de Peinture (du 30-06 au 06-10).
www.biennalevandeschilderkunst.be S
Depuis 2019, Koen Van Mechelen construit
son LABIOMISTA, œuvre d’art évolutive
traitant de la mixité de la vie. Jusqu’au 03-
11, ce musée en plein air dans un parc de
24 hectares est ouvert au public. Le thème
central, cette année, est In Future Garden,
également le nom du nouveau complexe
construit sur le site. www.labiomista.be
S A Anvers, la réouverture de la maison
Rubens est annoncée pour le 30-08. C’est
à cette date que la première phase de
rénovation s’achèvera, avec la construction
d’un nouveau bâtiment d’accueil, conçu
par les célèbres architectes Robbrecht et
Daem. Le jardin intérieur a été réaménagé
selon un design contemporain d’Ars Horti
et sur les conseils de Dries Van Noten. La
maison de l’artiste elle-même est en revanche
toujours fermée pour restauration.
www.rubenshuis.be S A Bruxelles, la CEN-
TRALE for contemporary art, actuellement
en plein chantier de rénovation, lance un
appel à projets pour sa programmation
2025-2026. Clôture des candidatures :
le 30-06 à 23h59. Infos : www.centrale.
brussels S Le concours d’art contemporain
pour les jeunes artistes résidant en
Belgique, ArtContest, fête ses vingt ans en
septembre. Pour sa 20e édition, il lance
son appel à dossier jusqu’au dimanche 23-
06. Infos : www.artcontest.be
Arty Hotel
Basé à La Sirenuse, hôtel emblématique de Positano, sur la côte amalfitaine, le programme
Artists at Le Sirenuse présente, cet été, sa commande la plus ambitieuse à ce jour
: la rénovation de sa piscine par l’un des talents artistiques contemporains les plus dynamiques
et appréciés, Nicolas Party. Travaillant pour la première fois en mosaïque, l’artiste
suisse a créé un jeu exubérant de formes organiques qui se chevauchent et s’imbriquent
les unes dans les autres en un joyeux aquascape gonflant qui se déplace et danse sous
l’eau. Conseillé par la commissaire Silka Rittson-Thomas, l’établissement accueille déjà des
œuvres de Martin Creed, Stanley Whitney, Rita Ackermann, Alex Israel, Matt Connors et
Caragh Thuring, entre d’autres. www.sirenuse.it
->
Les mosaïques de la piscine de l’hôtel La Sirenuse, à Positano, œuvre de l’artiste suisse Nicolas Party.
© de l’artiste / Courtesy Galerie Gregor Staiger, Zurich / Milan
11

UP TO DATE
Des foires en plein air
->
Importante statue Sawos, Yamok, Moyen
Sepik, Papouasie-Nouvelle-Guinée, début
du XXe siècle, bois. © Galerie Mestdagh /
Courtesy Civilisations Brussels
->
Stijn Ank, Untitled, 2024, plâtre pigmenté et
structure métallique. © de l’artiste / Courtesy
Lempertz / Egmont Art Days / photo :
Sebastian Schutyser
Deux fois par an, en janvier et en juin,
Civilisations Brussels réunit des galeries
internationales spécialisées en art asiatique,
tribal et oriental dans le quartier du
Sablon. L’édition de l’été (du 05 au 09-06)
propose des objets d’Afrique, des Amériques
et d’Océanie, ainsi qu’une sélection
en art asiatique. www.civilisations.brussels
S Le parc d’Egmont, à Bruxelles, sera l’épicentre
de la deuxième édition des Egmont
Art Days (du 20 au 22-06). Cet événement,
fruit d’une collaboration entre des salles
de ventes et des galeries, La Verrière, The
Merode et le Conservatoire, accueille toute
une série d’expositions. La maison de
vente Lempertz présentera, par exemple,
une sélection de nouvelles sculptures
de l’artiste belge Stijn Ank, tandis que le
Dorotheum annonce l’exposition Beyond
Horizons. www.egmontartdays.com S En
août, le Grand Casino de Knokke rouvre ses
portes sur la Knokke Art Fair (KNAF), du 10
au 18-08. Une quarantaine de galeries nationales
et internationales, voire intercontinentales
cette année, y présenteront une
offre variée et de qualité en art moderne
et contemporain. L’exposition Highlights y
présentera d’importantes pièces en provenance
d’une douzaine d’illustres collectionneurs.
On pourra en outre découvrir,
toujours au casino, le talent de 101 artistes
qui exposeront pour la première fois lors de
l’événement ArtistMeeting, l’occasion pour
eux de rencontrer galeristes et collectionneurs
(du 23 au 25-08). www.knaf.be /
www.artistmeeting.com
Vol à Mariemont
Dans la nuit du 20 au 21 avril, le musée royal
de Mariemont était victime d’un vol spectaculaire
dans ses collections d’art chinois.
Trois malandrins y ont, en effet, subtilisé
une jarre destinée au service du vin, lors des
banquets de la cour impériale des Ming.
Acquis en 1912 par Raoul Warocqué, cet
objet fabriqué à Jingdezhen, en Chine du
Sud, dont il existe une version conservée au
musée Guimet à Paris, est reconnu comme
‘‘trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles’’.
Interrogés par la presse et les services de
polices, les responsables de l’institution s’interrogent
sur la possibilité qu’il s’agisse d’un
‘‘vol de commande’’, tant le modus vivendi
des cambrioleurs, excessivement précis,
rapides et renseignés, y fait penser. Comme
nous l’évoquions naguère dans un précédent
dossier recensant des incidents similaires
dans d’autres institutions européennes
(lire COLLECT AAA n°459, hiver 2015), il n’est
de fait pas impossible que des commanditaires,
peut-être chinois, soient à l’origine
de ce vol. Reste que cet objet, à la notoriété
internationale, est désormais invendable… A
moins qu’il n’ait déjà rejoint la vitrine que lui
destinait l’instigateur du larcin ? Auquel cas,
on ne risque pas de le revoir de sitôt.
www.musee-mariemont.be
->
Jarre à vin à décor aquatique, Chine, dynastie
Ming, XVIe siècle, porcelaine, H. 47 cm.
Collection de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
en dépôt au musée royal de Mariemont,
Morlanwelz. © Musée royal de Mariemont
12

UP TO DATE
Escale à Bâle
Ce mois de juin, les voyageurs qui passent
par Bâle ont de nombreuses raisons de s’y
arrêter. L’événement-phare est bien sûr
la foire d’art Art Basel, organisée du 13 au
16-06, qui comprend un vaste programme
d’expositions et d’événements. La foire
réunit quelque 285 galeries et propose une
offre diversifiée, allant de l’art moderne du
début du XXe siècle à de nouveaux artistes
contemporains prometteurs. Nouveauté,
cette année, l’exposition Parcours, qui
réunit vingt installations à grande échelle
spécialement conçues pour l’endroit. Une
vue d’ensemble de tous les événements
sur le site www.artbasel.com S Une série
d’expositions plus modestes est également
organisée dans le sillage de la foire. Volta
Basel aide les jeunes pousses à se positionner
sur le marché international. On y
découvre des artistes prometteurs venus
des quatre coins du monde. La 19e édition
revient au Klybeck 610 (du 10 au 16-06) et
s’ouvre sous la direction de son nouveau
directeur artistique, Lee Cavaliere. www.
voltaartfairs.com S Parallèlement, se tient
la Liste Art Fair destinée aux jeunes galeries
et nouvelles découvertes, qui présente les
derniers développements et tendances de
l’art contemporain. Elle s’adresse aussi bien
aux professionnels qu’aux collectionneurs
et amateurs et se tient dans la halle 1.1, du
10 au 19-06. www.liste.ch S Photo Basel est
la première et unique foire internationale
de photographie en Suisse, qui réunit 41
galeries internationales avec un programme
à la fois contemporain et historique. Parmi
les nouveaux venus, la galerie bruxelloise
inside-out. Outre la présentation de 150
artistes, l’exposition Spotlight Africa y
->
Raed Bawayah, Obscurité de la lumière, 2018. © de l’artiste / Courtesy Form Gallery / Photo Basel.
met en lumière la photographie africaine
contemporaine. Photo Basel se déroule du
11 au 16-06 au Volkhaus. www.photo-basel.
com S Ceux qui séjourneront au mois d’août
dans le sud de la France pourront peut-être
se rendre à Monaco ou Marseille. Du 23-08
au 25-08 se déroule, sous le Chapiteau de
Fontvieille, art3fMonaco, foire internationale
d’art contemporain. www.art3f.fr S A Marseille,
Art-o-rama et Paréidolie inaugurent
la saison des foires, du 30-08 au 01-09. Arto-rama,
foire d’art contemporain à petite
échelle, réunit une quarantaine de galeries
et une vingtaine d’éditeurs dans le cadre de
la Friche la Belle de Mai. www.art-o-rama.
fr S Paréidolie, foire internationale spécifiquement
axée sur l’art du dessin contemporain,
se tient pour sa part au château de
Servières, dans le quartier éponyme. www.
pareidolie.net
Une plongée dans l’art
Cet été, en cette année qui célèbre le centenaire de la naissance de l’impressionnisme,
la marque de maillots Vilebrequin célèbre la ‘‘French Touch’’. Peu
d’artistes l’incarnant avec autant d’élégance et de couleurs que le peintre
Paul Signac (1863-1935), pionnier du néo-impressionnisme, elle vous propose
de vous baigner dans la lumière de Saint-Tropez avec deux de ses œuvres,
reproduites en édition limitée en collaboration avec Les Archives Signac. Ainsi,
ce chapitre de la collection des Éditions d’Artistes de Vilebrequin reprend
là où l’artiste s’est arrêté, quelque part entre les pins et les voiles éclatantes.
Deux tableaux de Signac, Voiles et Pins et Sortie du Port de Saint-Tropez,
sont réinterprétés en deux maillots de bain et une chemise assortie en lin.
www.vilebrequin.com
->
Vilebrequin x Paul Signac, Voiles et Pins. © Vilebrequin – Prix : 260 €
13

Têtes de l’Art
Frank Stella
In memoriam : L’influent artiste
américain Frank Stella (1936-2024)
décédait le 4 mai à l'âge de 87 ans, à
son domicile de Manhattan, des suites
d’un lymphome. Connu pour ses
œuvres minimalistes ayant dominé
la scène artistique américaine
de l’après-guerre, il fut tout au long
de sa carrière une figure emblématique.
Il s’est fait connaître très tôt
avec ses œuvres abstraites, ayant
ensuite évolué vers des créations
plus colorées et tridimensionnelles.
Son célèbre mantra « What you see
is what you see » incarne l’essence
du minimalisme.
© The New York Times / photo :
Christopher Gregory
Germain Viatte
In memoriam : Il avait participé à
la naissance du Centre Pompidou,
dont il fut le directeur de la documentation
contemporaine, puis
directeur de 1992 à 1997, avant celle
du musée du Quai Branly à Paris,
mais aussi à la renaissance des
musées de Marseille : Germain Viatte
décédait à Paris, le 3 mai, à l’âge de
84 ans. Né au Québec, il avait fait ses
études à La Sorbonne et à l’École du
Louvre, avant de devenir historien
de l’art, commissaire d’exposition et
conservateur de musée.
© D. R.
Pierre Huyghe
Lauréat : Artiste polyvalent, Pierre
Huyghe (1962) est le nouveau lauréat
du Grand Prix Artistique de la Fondation
Simone et Cino Del Duca,
d’une valeur de 100.000 euros. Son
travail novateur explore le plaisir,
l’aventure et la célébration à travers
des expositions interactives, combinant
des systèmes vivants, des
vidéos et des objets. Il fait participer
activement le public à ses installations
tridimensionnelles. Avec des
récompenses telles que le prix spécial
du jury à la Biennale de Venise en
2001 et le prix Hugo Boss du musée
Guggenheim de New York en 2002,
il est une personnalité influente du
monde de l’art contemporain.
© Documenta
Kim Oosterlinck
Nomination : Après une longue carrière
à l’ULB, où il fut notamment
chargé de l’option en gestion culturelle
et en charge de la gestion financière
en tant que vice-recteur depuis
2017, l’historien de l’art spécialisé en
science de la gestion et dans l’étude
du marché de l’art, Kim Oosterlinck
(1974) a été nommé directeur général
des musées royaux des Beaux-
Arts de Belgique, en remplacement
de Michel Draguet. Son entrée en
fonction est annoncée pour le 1er
juillet. Outre la gestion du personnel,
il y aura en charge les plans de
rénovation à venir en vue des célébrations
du bicentenaire de la Belgique,
en 2030.
© D. R.
14

Archie Moore
Susan Konishita
Lauréate : Suchan Kinoshita (1960)
a été désignée gagnante de l’édition
2025 du BelgianArtPrize, décerné
par l’asbl La Jeune Peinture belge.
Elle présentera prochainement sa
nouvelle œuvre au Palais des Beaux-
Arts de Bruxelles. En tant que lauréate,
elle recevra non seulement le
Prix Gillion-Crowet de 20.000 euros,
mais aussi un budget de production
de la Proximus Art Collection.
Nourrie d’une formation musicale
et d’une première carrière dans le
théâtre, sa pratique est protéiforme
et interdisciplinaire.
© BelgianArtPrize
Lauréat : Archie Moore (1970), éminent
artiste d’Australie vient de remporter
le prestigieux Lion d’or de la
Biennale de Venise. Son installation
monumentale, intitulée kith and
kin, transforme le pavillon australien
en un impressionnant arbre
généalogique englobant les 65 000
ans d’histoire des Aborigènes. Son
œuvre a été saluée par le jury pour
son esthétique et son appel à la perte
et au rétablissement communs.
Elle incarne la souveraineté indigène
et célèbre la vitalité des connaissances
et des liens de parenté des
Premières nations.
© photo : Chloë Callistemon
Annelies Nagels
Isabel Casteleyn
Nomination : Bruxelloise de naissance
et de cœur, ayant une formation
en droit et des années d’expérience à
divers postes politiques, Isabel Casteleyn
(Les Engagés) est, depuis le
13 mai, la nouvelle directrice du
projet Horizon 50-200. Elle succède
à Paul Dujardin, dont le départ,
en juillet 2023, sanctionnait une
gestion calamiteuse. En tant que
directrice, l’épouse de Melchior
Wathelet ( fils) travaillera avec Bruno
van Lierde, président du conseil
d’administration de l’asbl 50-200,
pour renforcer le lien entre le parc
du Cinquantenaire et les quartiers
environnants. Sa nomination marque
une nouvelle phase dans ce projet,
qui met l’accent sur l’accessibilité,
l’engagement social et le devenir de
la ville.
© D. R.
Nomination : Le 15 avril, Annelies
Nagels prenait ses fonctions en tant
que directrice du BelgianArtPrize.
Auparavant, elle a dirigé pendant
quatorze ans le département des
arts visuels du centre culturel De
Warande à Turnhout, où elle fut également
directrice artistique et commerciale
par intérim pendant deux
ans. Active en tant que commissaire
d’exposition et écrivain indépendant,
elle fait partie du comité
d’achat de la Collection de la Communauté
flamande.
© BelgianArtPrize
15

Un artiste, un lieu
Les vacances sont souvent propices au farniente et à la découverte.
COLLECT a sélectionné pour vous quelques-unes des fondations
d’artistes les plus étonnantes d’Europe.
Vue du musée, avec la Diagonale de 74.3o, 2006, acier peint, H. 15 m. Venet Foundation. © photo : Jerome Cavalière
16

Lee Ufan, Relatum, Infinity of the Vessel, 2022. © de l'artiste / photo : Lee Ufan Arles
France
Bernard Venet Foundation
La Venet Foundation, ‘‘studio mental’’ pour
Bernard Venet et vitrine pour les œuvres
monumentales de grands artistes des 60
dernières années, souffle ses dix bougies
cette année. Depuis 2014, elle organise des
expositions personnelles, dont Inspiring
Light de James Turrell, Pure Pigment d’Yves
Klein et Libérer la couleur de Claude Viallat.
Le parc de sept hectares ne cesse de
s’agrandir, avec des œuvres de Tony Cragg,
Richard Deacon, Larry Bell, Sol LeWitt,
Anish Kapoor et Venet lui-même. Pour
l’exposition anniversaire, la fondation
présente Inside Out de Stefan Brüggemann,
un mélange de style minimaliste punk et
de sculptures en acier. Venet dévoilera
également une nouvelle installation de 30
arches, avec sa première œuvre souterraine
dans le parc.
Bernard Venet Foundation
Le Muy
www.venetfoundation.org
Lee Ufan à Arles : rencontre
entre art et spiritualité
De la salle de
réception à la cave
secrète, chaque
recoin est imprégné
de sens, qui invite à
la méditation.
Au cœur d’Arles, ville marquée par l’histoire
et ses influences culturelles, se situe
une oasis de paix et de contemplation, la
Fondation Lee Ufan. Créé en 2016 par le
célèbre artiste coréen, le lieu rend hommage
aux liens entre culture, histoire et
spiritualité. Lee Ufan, maître du ''zen'', n’a
pas choisi Arles par hasard pour ouvrir
son treizième espace artistique, en sus des
sites à Busan en Corée et à Naoshima au
Japon. Le couple Nyssen-Capitani, dont la
maison d’édition Actes Sud a beaucoup
contribué au rayonnement de la ville, et le
célèbre architecte Tadao Ando qui a conçu
le Lee Ufan Museum de Naoshima, ont
joué un rôle crucial dans la naissance de
cette fondation. L’artiste et l’architecte ont
parcouru la région, des vignobles de Château
La Coste à l’abbaye de Sénanque. Ils
ont choisi une élégante maison de maître
dont l’architecte a bien entendu assuré la
restauration. De la salle de réception à la
cave secrète, qui ne manque pas d’intriguer
avec ses œuvres cachées, chaque
recoin est imprégné, qui invite à la méditation.
Les salles des niveaux inférieurs
accueillent les sculptures de Lee Ufan,
baptisées Relatum, art de la résonance qui
explore les relations entre œuvre, espace
et spectateur. Chaque œuvre invite à un
dialogue entre matériau, forme et environnement,
l’artiste opposant aux excès du
monde moderne un retour à la simplicité
et à l’essentiel. Le visiteur pourra admirer,
au premier étage, les tableaux de Lee Ufan
dans lesquels il explore la subtilité de la
laine et du cuir, du matériau et de l’espace,
avec des coups de pinceau minimalistes et
des pigments naturels. Son art n’exprime
pas d’émotions mais vise à créer un espace
de rencontre et de méditation, au-delà de
l’ego de l’artiste. Pour Lee Ufan, la fondation
est non seulement un lieu d’expression
artistique mais aussi de croissance
spirituelle : « J’offre une chance de rencontrer
quelque chose, d’être tout simplement
présent. »
Lee Ufan
Arles
www.leeufan-arles.org
17

La Closerie Falbala, à Périgny-sur-Yerres. © Fondation Dubuffet / D. R.
Conçue par
Dubuffet comme
faisant partie
intégrante de sa
fondation, cette
maison-sculpture
regroupe l’essentiel
de ses œuvres.
Fondation Dubuffet,
une pépite entre Paris
et Périgny
Ce musée est sûrement le plus secret de
la capitale française, lové dans un hôtel
particulier du 7e arrondissement, acquis
au début des années 1960 par l'artiste pour
abriter sa collection d’art brut. La Fondation
Dubuffet, qui fête son 50e anniversaire
cette année, s’est installée dans cet
ancien atelier d’artiste en 1987. Invisible
depuis l’extérieur, celui-ci a été construit à
la fin du XIXe siècle au fond d’une impasse
privée donnant sur la rue de Sèvres. Il a
été acquis par Jean Dubuffet il y a une
soixantaine d’années. Reconnue d’utilité
publique, c’est l’une des rares institutions
en France dont le fondateur est l’artiste luimême.
Elle abrite désormais le secrétariat,
les archives, un centre d’études, ainsi qu’un
espace d’expositions temporaires accessible
au public tous les après-midis en
semaine et quelques samedis par an. Actuellement
(jusq. 20-12), on y découvre la
Chronique de 50 ans d’activités qui plonge
au cœur de l’œuvre de Dubuffet. Comme
pour la Fondation Dalí, à Figueras, il est
possible de prolonger la visite à La Closerie
Falbala de Périgny-sur-Yerres, dans
le Val-de-Marne, à environ 45 minutes
en voiture de Paris. Conçue par Dubuffet
comme faisant partie intégrante de sa fondation,
cette maison-sculpture regroupe
l’essentiel de ses œuvres. Construite entre
1971 et 1973, ce jardin clos entoure une
villa dont le point culminant se situe à 8
mètres de hauteur. Initialement érigée
comme lieu de résidence personnel, la
Closerie accueille aujourd’hui le cabinet
logologique de l’artiste, chambre d’exercice
philosophique au cœur de son cycle
créatif intitulé l’Hourloupe (1962-1974). On
découvre également dans ce lieu, construit
en béton et résine plastique (spécialité
de Périgny, raison pour laquelle l’artiste
choisit de s’installer ici), la salle du Coucou
Bazar, spectacle conçu par Dubuffet en
1973 comme une œuvre d’art totale, qui
ne fut représenté qu’à deux reprises. Enfin,
les ateliers de sculpture de l’artiste sont
visibles à proximité.
Fondation Dubuffet
Paris
La Closerie Falbala
Périgny-sur-Yerres
www.dubuffetfondation.com
18

Studio Orta Les Moulins
Le Studio Orta Les Moulins, dans la campagne
de Boissy-le-Châtel, en Seine-et-
Marne, a été fondé par Lucy + Jorge Orta.
Ce duo d’artistes a instauré une pratique
artistique basée sur divers supports, comme
le dessin, la sculpture et les spectacles. Ses
œuvres mixtes sont de puissantes expressions
ancrées dans la recherche et le traitement
d’enjeux sociétaux et écologiques
cruciaux. Studio Orta compte quatre sites
historiques, dont des papeteries, disséminés
sur huit kilomètres le long de la rivière Grand
Morin, à Boissy-le-Châtel et Saint-Siméon.
Lucy + Jorge Orta ont découvert ce lieu en
1999 et commencé peu à peu à acquérir les
bâtiments. Le patrimoine industriel est une
passion pour Jorge Orta qui a étudié l’architecture
en Argentine. Son but est d'animer
les bâtiments de façon à conserver et faire
vivre ce patrimoine en le transformant en
communauté. Galleria Continua, sa galerie,
y a été créée en 2007. Les artistes y ont des
ateliers et y invitent des collègues et des galeries.
Un week-end portes ouvertes est organisé,
deux fois l’an, avec diverses expositions.
Une recherche est en cours sur l’histoire du
site, ceux qui y ont travaillé et les plantes qui
y poussent font l’objet d’un inventaire.
www.studio-orta.com
Studio Orta Les Moulins. © D. R.
Anselm Kiefer Foundation
L’artiste allemand Anselm Kiefer (1945) est,
à 79 ans, travaille encore d’arrache-pied.
Pour preuve, un documentaire très apprécié,
Anselm, le Bruit du Temps, produit l’an
dernier par le cinéaste Wim Wenders. Si
Kiefer fut une étoile montante dans les
années 1980, en France et en Amérique,
il fut contesté dans son pays natal pour
avoir questionné le national-socialisme et
le néonazisme dans l’Allemagne de l’aprèsguerre.
Cette incompréhension persistante
l’a poussé à déménager en 1999 et à installer
son atelier dans une ancienne soierie
de Barjac, près de Nîmes. Le domaine La
Ribaute fut jusqu’en 2007 l’épicentre de
sa pratique artistique où il travailla ces
trente dernières années sur l’œuvre de sa
vie entre les ruines et les serres : un complexe
artistique de 400 hectares avec plus
de 70 installations monumentales avec
des tours et un amphithéâtre reliés entre
eux par un réseau de sentiers, tunnels
et cryptes souterraines. Kiefer compare
souvent ses ateliers à des laboratoires ou
à des sites industriels tels qu’une raffinerie
ou un site minier où le visiteur risque
de se perdre dans l’enchevêtrement de
tunnels, canalisations, ramifications et
passages souterrains. « Mais n’est-ce pas
en se perdant qu’on a une vision élargie
du monde ? » Depuis 2020, le domaine est
géré par l’Eschaton Anselm Kiefer Foundation.
Le terme Eschaton fait référence
au cycle de la vie où tout est connecté
et où chaque nouvelle vie débute sur les
ruines de la précédente. Depuis mai 2022,
La Ribaute est ouverte au public de la miavril
à octobre. Seule une visite guidée (à
réserver via le site) permet de découvrir
cet environnement artistique complexe
et intrigant. Kiefer y a invité un certain
nombre d’artistes, comme Wolfgang Laib
et Laurie Anderson, à créer une installation
permanente. Les archives, qui
répertorient ses œuvres, y ont également
trouvé leur place et sont ouvertes pour des
recherches et des études.
Eschaton – Anselm Kiefer Foundation
Barjac
www.eschaton-foundation.com
L'amphithéâtre d'Anselm Kiefer. © de l'artiste / photo : Charles Duprat
19

Antonio Calderara, Carmela, 1936, huile sur toile,
100 x 80 cm. © Fondazione Antonio e Carmela
Calderara
visiteur l’occasion de méditer sur la relation
entre l’homme et la nature, sur la valeur
de la réutilisation et du recyclage et sur les
diverses formes d’expression artistique.
Cette destination devait enchanter les
amateurs d’art et de nature et leur offrir une
expérience unique d’explorer les liens entre
art traditionnel et beauté naturelle.
Fondazione Hic Terminus Haeret
Il Giardino Di Daniel Spoerri
Seggiano
www.danielspoerri.org
© photo : Susanne Neumann
Italie
Fondazione Il Giardino
Di Daniel Spoerri
La Fondazione Il Giardino Di Daniel
Spoerri, à Seggiano en Toscane, est un
lieu qui reflète la vision du célèbre artiste
suisse. Créé en 1997, ce jardin de plus de
quatre hectares offre une combinaison
exceptionnelle de beauté naturelle et de
créativité artistique.
Parsemé de sculptures, installations et
œuvres d’art, elles s’intègrent harmonieusement
dans le paysage toscan. Le visiteur
a tout loisir de se promener sur les collines
ondoyantes et d’y découvrir mosaïques
colorées, sculptures ludiques et ingénieux
arrangements de plantes et de fleurs. La
Fondazione Il Giardino Di Daniel Spoerri
se distingue par le mélange éclectique
de matériaux et styles qui composent les
En dehors de sa
valeur esthétique,
ce jardin est aussi
un lieu de rencontre
pour artistes et
amateurs du monde
entier.
œuvres. Daniel Spoerri (1930) est connu
pour le détournement poétique d’objets
usuels, avec pour résultat une collection
fascinante et variée. En dehors de sa valeur
esthétique, ce jardin est aussi le lieu de
rencontre pour artistes et amateurs du
monde entier. Des expositions, ateliers
et événements culturels sont organisés
régulièrement sur cette plateforme propice
à la créativité et à l’inspiration, offrant au
Fondazione Antonio
e Carmela Calderara
Dans le petit village de Vacciago di Ameno,
près du lac d’Orta (Italie), se cache un
véritable joyau : la Fondazione Antonio
e Carmela Calderara. Créée en 1979, elle
gère l’œuvre du peintre Antonio Calderara
(1903-1978), ainsi que la collection
d’art qu’il a constituée avec son épouse.
Peintre autodidacte, il fut influencé par le
mouvement milanais Novecento, dont il
a expérimenté les couleurs et les formes.
D’abord figuratives, ses œuvres ont évolué
vers l’abstraction à partir de 1950. Ses créations
minimalistes le placent aux côtés de
ses contemporains, comme Piet Mondrian
et Josef Albers, avec lesquels il a noué des
liens d’amitié. Le couple entretenait de
nombreux contacts avec des artistes italiens
et internationaux, en particulier du
mouvement ZERO. Cela donna lieu à des
échanges et acquisitions de 271 œuvres
abstraites d’artistes, dont Kengiro Azumo,
20

Gianfranco Arlandi, Bernd Berner, Max
Bill, Dadamaino, Hermann De Vries, Sonia
Delaunay Terk et Jan Schoonhoven. Le
dernier vœu de Calderara était de transformer
sa demeure, une villa du XVIIe siècle,
en musée et de rendre ainsi sa collection
accessible au public. La fondation a donc
pour objectif de conserver cette collection
très particulière dans son lieu d’origine. La
visiste donnel’impression d’entrer dans un
autre univers accessible par l’escalier du
jardin intérieur adjacent à cette demeure.
Le caractère retiré et caché du lieu reflète
la personnalité et la vie de l’artiste. Homme
secret, il grandit et étudia à Milan, déménageant
en 1934 à Vacciago où il mena
une vie d’ermite après la mort de sa fille et
suite à des problèmes cardiaques. La fondation,
ouverte au public de mai à octobre,
vaut résolument le détour dans la région
du lac d’Orta.
Suisse
Fondation La Congiunta
La Congiunta gère depuis 1992 un lieu
d’exposition permanent qui abrite une
partie des œuvres du sculpteur suisse
Hans Josephson (1920-2012). Le bâtiment,
une construction en béton brutaliste
dans les vignobles de la vallée du Tessin, à
Giornico, a été conçu par l'architecte Peter
Märkli. Cette visite débute en empruntant
la clé du bâtiment dans la seule osteria
du village. Après une courte marche dans
la vallée, en longeant la rivière et l’église
romane San Nicola, on découvre une
construction monolithique. Une petite
porte en acier ouvre sur trois salles hautes
de plafond et quatre annexes éclairées par
le toit. Les sculptures, bas-reliefs et demisculptures
y donnent l’impression d’entrer
dans l’intimité d’un sarcophage ou d’une
crypte. La confiance accordée au visiteur
de découvrir seul ce site accroît l’admiration
et le respect pour les œuvres.
Fondation La Congiunta
Giornico
www.lacongiunta.ch
Fondazione Antonio e Carmela Calderara
Vacciago di Ameno
www.fondazionecalderara.it
Fondazione Merz
La Fondazione Merz de Turin, créée en
2005 par la fille de Mario et Marisa Merz,
est un centre artistique qui héberge leur
héritage artistique.
Sacro e
jusq. 16-06
Mario Merz
du 26-06 au 29-09
Turin
www.fondazionemerz.org
Fondazione Lucio Fontana
Organise des expositions mondiales,
mais possède aussi ses propres archives
et collections.
Milan
www.fondazioneluciofontana.it
La Congiunta de Ticinovallei, à Giornico. © D. R.
21

Espagne
Fondation Dalí, chez un maître
du surréalisme
Pourquoi ne pas faire une halte, en cette
année du centenaire du surréalisme, audelà
des Pyrénées, du côté de Figueras ?
Le théâtre-musée Dalí, l’objet surréaliste
le plus grand du monde, y présente les
œuvres-clés du maître catalan, de ses premières
expériences artistiques jusqu’à ses
dernières créations. Le parcours constitue
une expérience à part entière et à ce
titre la salle Mae West est un must. Ici, le
visiteur pénètre dans l’univers de Salvador
Dalí qui vit le jour dans la ville, en 1904, et
où il passa son enfance. Conformément à
ses désirs, l’artiste est parvenu à faire des
lieux une œuvre d’art totale : « Je veux
que mon musée soit un bloc unique, un
labyrinthe, un grand objet surréaliste. Ce
sera un musée absolument théâtral. Les
visiteurs en sortiront avec la sensation
d’avoir fait un rêve théâtral. » Désireux
d’en découvrir plus et de toucher au plus
près l’intimité du maître et de sa muse, on
poussera l’expérience jusqu’à Port Lligat.
A une petite heure en voiture sur la côte,
à proximité immédiate du pittoresque village
de Cadaquès, on y visite la maisonmusée.
Formée d’une série de cabanes
de pêcheurs, Salvador Dalí et son épouse
Gala l'ont structurée en labyrinthe, à
partir d’un point d’origine, le vestibule
de l’Ours. On s’y disperse au gré d’une
succession de petits espaces reliés par
d’étroits corridors, de petits dénivelés et
des impasses. La décoration, ainsi que les
multiples objets et souvenirs ayant appartenu
à Dalí, tapis, plâtre, fleurs séchées,
tapisseries de velours, meubles anciens,
rendent ces espaces particulièrement chaleureux.
Tous possèdent des ouvertures
aux formes et proportions différentes,
encadrant le paysage omniprésent dans
l’œuvre de Dalí, la baie de Port Lligat.
Teatre-museu Dalí
Figueras
Casa Dalí
Port Lligat
www.salvador-dali.org
Le Teatre-museu Dalí de Figueras, le plus grand objet surréaliste du monde. © Fundació Gala-Salvador Dalí / D. R.
22

Barbara Hepworth Museum and Sculpture Garden, Tate St Ives. © photo : Rikard Österlund
© Nolde Stiftung Seebüll / photo : A. Christensen
Royaume-Uni
Allemagne
Gerhard Richter Stichting
Cette fondation est dédiée à l’œuvre de
l’artiste allemand Gerhard Richter (1932).
Elle gère non seulement ses archives, mais
organise aussi des expositions, soutient les
recherches sur son œuvre et favorise la compréhension
de celle-ci. Revêtant une grande
importance pour les amateurs d’art contemporain,
elle rend hommage à la contribution
décisive de l’artiste à l’histoire de l’art.
Dresde
www.gerhard-richter-archiv.skd.museum
Ernst Barlach Stiftung
Cette fondation est dédiée à l’œuvre du
sculpteur et écrivain allemand Ernst Barlach
(1870-1938). Elle gère un musée qui
expose sculptures, dessins et œuvres littéraires,
et organise des événements culturels
et programmes éducatifs.
Güstrow
www.ernst-barlach-stiftung.de
Emil Nolde Stiftung
La Seebüll Ada and Emil Nolde Foundation,
créée par Emil Nolde (1867-1956) et
son épouse Ada, réalise le vœu de l’artiste
d’offrir à son œuvre un hébergement
permanent, accessible au public. Avec la
mission de conserver et de diffuser l’héritage
de Nolde, la fondation gère le vaste
domaine de Seebüll et organise des expositions
annuelles de sa collection très variée.
Emil Nolde – Fantasmes. Excursions dans
l’univers des rêves: 121 chefs-d’œuvre du
grand expressionniste
jusq. 31-10
Seebüll
www.nolde-stiftung.de
Henry Moore Foundation
Cette fondation est dédiée à l’œuvre
du sculpteur britannique Henry Moore
(1898-1986). Elle gère sa maison et son
atelier dans le Hertfordshire sous la forme
d’un musée et d’un jardin de sculptures.
Elle organise aussi des expositions de ses
œuvres et soutient la recherche et des programmes
éducatifs.
Henry Moore Studios & Gardens
Hertfordshire
The Henry Moore Institute
Leeds
www.henry-moore.org
Barbara Hepworth Museum
and Sculpture Garden
Cette fondation, qui fait partie du
groupe Tate, établie à St. Ives dans les
Cornouailles, est dédiée à l’œuvre de la
sculptrice britannique Barbara Hepworth
(1903-1975). Le musée et son jardin présentent
ses sculptures et autres œuvres
dans un magnifique environnement.
Barbara Hepworth Museum
and Sculpture Garden
St Ives, Cornouailles
www.tate.org.uk/visit/tate-st-ives/barbarahepworth-museum-and-sculpture-garden
23

L’ARTISTE DU MOIS
Clara Spilliaert
Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes
artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie,
d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce moisci,
c’est le tour de Clara Spilliaert (1993).
TEXTE : ELIEN HAENTJENS
PORTRAIT : GUY KOKKEN
À
l’âge de sept ans, Clara Spilliaert
avait réalisé pas moins de 4.500
dessins rassemblés dans 62
carnets intimes. Elle les conserve
précieusement dans sa chambre, à l‘intérieur
d’une boîte. Ces scènes révèlent les
émotions occasionnées par son déménagement
de Tokyo vers la Belgique.
Ces dessins illustrent parfois le besoin de
communiquer dans une langue inconnue,
mais sont souvent les témoins silencieux
d’une quête approfondie de l’identité, des
liens familiaux et de la sexualité : « Certains
sont oniriques, d’autres plutôt bruts. En
étroite collaboration avec MER.Books, j’ai
réalisé une série de 240 illustrations pour
la revue Sekirara qui signifie littéralement
‘‘nu à l’extrême’’ en japonais. C’était la
seule manière pour moi de faire connaître
ces œuvres très personnelles. Elles sont le
fruit de longues années de recherche. Le
dessin est, à mes yeux, synonyme d’intimité.
Il fait donc moins partie de ma pratique
artistique publique. Chaque fois qu’un
événement provoque en moi une émotion
forte, par exemple la superbe treille
coupée récemment par nos voisins et qui
depuis meurt à petit feu, je reprends mon
crayon. Dessiner m’offre un refuge pour
mieux canaliser mes émotions. Ces recueils
de dessins sont une source d’inspiration
inépuisable pour d’autres œuvres. La sincérité
des films tirés des journaux intimes
de Jonas Mekas m’interpelle beaucoup. »
Quelques années après avoir étudié le
dessin à l’école LUCA de Gand, Clara Spilliaert
s’est lancée dans des études de céramique
: « J’ai obtenu mon diplôme grâce
à une fontaine en porcelaine, ce qui m’a
permis de découvrir l’atelier de céramique
de l’école. Depuis, j’ai eu envie de créer
des objets tridimensionnels, un nouveau
monde s’étant ouvert à moi. Contrairement
à mes dessins intimes, mes sculptures
peuvent vivre leur propre vie. Depuis
la fin de mes études, en 2021, demandes
d’expositions et commandes pour l’espace
public se multiplient. Avec l’exposition
chez Keteleer, je fais mon entrée dans le
monde des galeries. Même si la vie n’a pas
toujours été rose, je suis heureuse d’avoir
pu me révéler, durant ces dix années, en
tant qu’être humain et artiste. J’ai aussi le
sentiment que la galerie va me donner la
liberté et la confiance pour évoluer comme
je l’entends. J’espère qu’elle facilitera
les contacts avec les collectionneurs, car
j’aimerais partager l’histoire qui se cache
derrière mes œuvres. »
24

KUNSTENAAR VAN DE MAAND
« L’amertume de
ma grand-mère
a contribué à faire
de moi une artiste
femme »
RECHERCHE D’IDENTITÉ
Pour sa première exposition personnelle
chez Keteleer, l’artiste reprend une ancienne
série consacrée aux arbres généalogiques :
« Ces sculptures furent créées parallèlement
au film Spilliaert de ma sœur Lisa. A
l’issue de ses études en photographie, elle
a tourné un film sur notre parenté possible
avec Léon Spilliaert. Pour en savoir plus,
nous avons dû remonter jusqu’à l’année
1700. Le film aborde des thèmes comme la
famille, l’hérédité et le talent artistique, ou
la façon dont le passé peut se projeter dans
la réalité, comme s’il faisait partie de notre
ADN. Cela m’a poussée à entamer une série
d’arbres généalogiques en céramique. J’ai
créé une version surdimensionnée d’un
tronc, avec des pousses et autres vaisseaux
sanguins peints dessus. Si ces pousses
sont considérées en Belgique comme un
légume banal, elles constituent un mets
délicat au Japon. Celles que nous trouvions
au supermarché étaient soigneusement
emballées par cinq. Elles évoquaient
irrémédiablement la Belgique à mon père
et m’ont fascinée dès mon plus jeune
âge. Je retrouve cette double norme dans
les arbres généalogiques. Les hommes y
occupent une position centrale tandis que
Wedding Dove, 2021, céramique vernissée, 22 x 5 x 8
cm, éd. 10 + 2 EA. Collection des Amis du S.M.A.K.
© de l'artiste
Melkkoe, 2019, 20,5 x 30 cm, huile sur papier. Collection privée. © de l'artiste
la descendance féminine paraît négligée.
Rien d’étonnant à cela, puisque nous avons
mis l’accent sur notre patronyme. Notre
personnalité est quand même en phase
avec les femmes de notre famille. Mon
œuvre s’articule autour de la question de
savoir si et comment ce lien familial, mais
aussi la culture dans laquelle nous avons
grandi, nous ont influencées. » Ces données
comme le talent artistique ou la position de
la femme sont très liées au passé personnel
de Clara Spilliaert : « Mes grands-parents
se sont connus à La Cambre, à Bruxelles.
Alors que mon grand-père devenait célèbre
en tant que sculpteur, ma grand-mère a dû
mettre en sourdine ses ambitions artistiques
pour s’occuper de la famille. Ce n’est qu’au
décès de son époux, l’été dernier, que nous
avons découvert ses œuvres dans une
caisse. Elle a réalisé de délicates scènes sur
des plaques de cuivre, suivant la technique
de l’émail cloisonné. Je rêve de lui consacrer
une exposition posthume, en regard de
mes propres œuvres. Si nos grands-parents
ont encouragé notre choix artistique, j’ai
noté chez ma grand-mère une certaine
amertume de n’avoir jamais pu réaliser son
rêve. Cela a influencé mon propre développement
en tant qu’artiste femme. » Par
sa récente installation à la Kunsthal Extra
City, dans un ancien monastère dominicain,
Clara Spilliaert rend hommage à la mère de
saint Dominique : « Juste avant de tomber
enceinte, elle rêva de lui sous l’apparence
d’un chien, illustré dans un vitrail. Avec ce
ventre de verre, je matérialise cette histoire
et la présence de la mère. » Durant
son exposition personnelle au Lichtekooi
Artspace, elle a reçu le prix Fintro 2023 pour
les arts plastiques. Sa sculpture, qui remplit
tout l’espace, se situe à mi-chemin entre
paysage et corps humain, entre cheveux et
plantes : « Tout comme nos cheveux consti-
tuent la limite extérieure de notre corps, les
jardins constituent la limite entre espace
public et privé. S’il y a quelque chose de
ma jeunesse au Japon qui a influencé mon
œuvre, c’est bien cet amour de la nature.
Mes parents nous emmenaient toujours
dans les montagnes. La majesté, mais aussi
la subtilité de la nature ne cessent de me
fasciner. J’admire la façon dont les oiseaux
s’occupent de leurs petits et les nourrissent.
Ils peuvent se trouver à la fois tout près dans
mon petit jardin et très haut dans le ciel. Cet
intérêt pour la faune et la flore, ou le lien
entre le corps et le jardin, sont aussi à la base
de ma fascination pour les fameux jardins
clos de Malines. À l’instar de ces religieuses
qui consacraient des heures aux détails des
scènes, je travaille jusque tard dans la nuit
dans mon atelier situé à la cave. La journée,
je trouve du réconfort dans le jardin qui
ne cesse de se transformer : quand je m’y
assieds, il m’arrive d’imaginer vivre comme
une coccinelle. »
VISITER
Arbres généalogiques
du 22-06 au 31-08
Keteleer Gallery
Anvers
www.keteleer.com
Juana’s Dream
Installation permanente
Extra City
Anvers
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Les prix des œuvres varient de 1.000 à
20.000 €
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25

Vases grecs
Le raffinement en rouge et noir
Du quotidien à la mythologie,
du banquet aux travaux d’Héraclès,
des scènes de guerre aux scènes
de jeux, incontournables en cette
année olympique, les vases grecs
de la Collection Antoine Vivenel,
deuxième plus importante en
France après celle du musée du
Louvre, invitent à la (re)découverte
des céramiques grecques,
à la plastique et à l’histoire
passionnantes.
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE
Grande hydrie, Attique, ca. 510-500 av. J.-C., céramique à figures noires, H. 51,1 cm. Christie’s, New York, 07-04-2024.
© Christie’s Images Ltd. - 302.400 $ (281.300 €)
Féru de culture antique, l’entrepreneurarchitecte
français Antoine Vivenel
(1799-1862) a réuni, entre 1825 et 1848,
l’une des plus belles collections de
vases grecs et italiotes. Ces merveilles, parmi
lesquelles le splendide psykter (rafraîchissoir
à vin) du peintre de Kléophradès (ca. 505-475
av. J.-C.), ont été acquises au gré de ventes
publiques et de visites chez les antiquaires
parisiens. Quelles que soient les modalités
de leur acquisition, toutes les céramiques de
sa collection se distinguent par leur diversité
formelle et iconographique. Leur qualité,
témoigne de l'érudition et de l’exigence
du collectionneur. Toutes présentent un
intérêt artistique, archéologique et anthropologique
indiscutable : scènes tirées de
la mythologie ou de la vie quotidienne des
Grecs, divinités, héros, monstres, guerriers
ou athlètes occupent brillamment l’espace
iconographique de vases devenus vecteurs
de connaissance privilégiés détaillant, au fil
des images, les modes de pensée et de vie de
la Grèce antique.
26

Chimères mi-femmes, mi-oiseaux, les sirènes de la mythologie grecque séduisaient et désorientaient les navigateurs attirés par les accents magiques de leur chant,
de leurs lyres et de leurs flûtes, avant de les dévorer une fois leur embarcation fracassée sur les récifs. Peintre de Tléson (att.), Coupe ornée d’une Sirène, Attique, ca.
540 av. J.-C., terre cuite à figures noires, 14,5 x 22,5 cm. Compiègne, musée Antoine Vivenel, inv. L. 1091. © photo : Ch. Schryve
DE MYCÈNES À ATHÈNES
Né au Proche-Orient, l’art de la céramique
a atteint, dans la Grèce antique, un haut
niveau de qualité artistique. Les vases
peints étaient principalement utilisés
dans la vie quotidienne des familles les
plus aisées, voire aristocratiques, dans le
cadre de banquets ou pour la toilette. Certains
étaient aussi choisis pour honorer
les dieux ou les morts. Ces céramiques
peintes constituent ainsi la part la plus
importante de la peinture de la Grèce
antique actuellement conservée. La production
céramique est apparue d’abord à
Athènes, à la fin du XIe siècle avant l’ère
commune, les potiers se concentrant
dans un quartier situé à l’ouest de la cité,
nommé le Céramique. Les vases y étaient
décorés de motifs en vernis noir brillant,
dérivé de l’âge du Bronze puisque cette
technique avait d’abord été pratiquée par
les Mycéniens. Outre à Athènes, les sites
de production ont vite été répartis dans
toute l’Attique et les poteries tournées sur
un tour plus rapide. Si elles reprennent
Ces vases sont
des vecteurs
de connaissance
privilégiés détaillant
les modes de pensée
et de vie de
la Grèce antique.
parfois les motifs mycéniens des lignes
ondulantes tracées à la main, de nouveaux
motifs en demi-cercles et cercles
concentriques apparaissent dessinés avec
davantage de soin. La décoration demeure
cependant simple, s’adaptant à la forme du
vase et soulignant les formes par des traits
horizontaux larges, des bandes noires et
de nombreux autres motifs. Très vite, toutefois,
le décor s'est compliqué et devint
de plus en plus foisonnant, le peintre
répugnant à laisser des zones vides qu’il
remplissait de rosettes ou de svastikas décoratifs.
Cette conception du rapport entre
l’espace à peindre et la peinture relève de
ce que les anciens appelaient l’horror vacui
(l’horreur du vide) et connaîtra un succès
durable. Ce n’est qu’au milieu du Xe siècle
qu’apparaîtront des figures humaines stylisées,
aux gestes bien identifiables.
INFLUENCE ORIENTALE
Parallèlement, des écoles locales développèrent
leur propre style, en Grèce et dans
les nouvelles colonies, à Corinthe, en Béotie,
à Argos, en Crète ou dans les Cyclades :
Argos se spécialisa dans les scènes figuratives,
tandis que la Crète demeurait attachée
à un style géométrique strict. D’autres
centres, comme Rhodes, les Cyclades et
surtout Corinthe multiplièrent avec soin
les méandres, zigzags et chevrons en rangs
serrés. Dès la fin du VIIIe siècle, la ville de
Corinthe développa un style dit orientalisant,
caractérisé par une attention soutenue
aux modèles naturels. Cette influence
27

Ces vases dits ‘‘plastiques’’, à la panse en forme de tête d’animal ou d’homme, étaient prisés en Crète et
surtout dans les Cyclades. Rhyton en forme de tête de sanglier, Attique, ca. 450 av. J.-C., terre cuite à figures
rouges, diam. 15 cm. Compiègne, musée Antoine Vivenel, inv. L. 898. © photo : Ch. Schryve
Groupe de Téano, alabastre à décor de tête féminine,
Apulie, ca. 300 av. J-C., terre cuite à décor surpeint, diam.
6 cm. Compiègne, musée Antoine Vivenel, inv. L. 1076.
© photo : Ch. Schryve
La figure rouge devint
le fer de lance de la
production attique,
lui permettant de
s’imposer comme la
seule grande école
de toute la période
classique.
orientale se traduit notamment par
une nouvelle gamme de motifs (sphinx,
griffons, lions), représentés de manière
plus réaliste. Dans les frises, le peintre
avait recours désormais à des lotus ou
des palmettes, tandis que les représentations
humaines restaient relativement
rares. Dès le VIIe siècle, les peintres corinthiens
mirent au point la technique
dite de la figure noire. Ils réalisèrent
dans un premier temps des silhouettes
au départ d’une suspension colloïdale
de couleur brune qui, à la cuisson, prend
une couleur noire brillante, presque
métallique. Dans un second temps, ils
incisaient les contours et les détails
internes des silhouettes, s’inspirant des
traditions métallurgiques orientales,
peut-être par le biais d’artisans émigrés
installés à Chypre puis en Grèce. Cette
technique s’exprime surtout dans des
vases miniatures (aryballes, alabastres)
dont les formes apparaissent alors.
Ils participent d’une gamme de petits
flacons, destinés à contenir les huiles
ou les parfums, qui ont fait la renommée
de la cité. À leur côté se déploient
des formes plus grandes, assurant des
fonctions dans la vie quotidienne. Les
céramiques de Corinthe étant exportées
dans toute la Grèce, leur technique arriva
à Athènes qui développa un style propre,
à l’influence orientale plus diffuse. Durant
cette période, qualifiée de protoattique, les
motifs orientalisants apparaissent sous un
trait relativement peu réaliste. En outre,
l’argile utilisée à Athènes étant beaucoup
plus orangée que celle de Corinthe, cela
accentue les contrastes esthétiques entre
figure noire et fond rouge. Le goût pour les
motifs mythologiques et la composition en
un seul grand registre, qui prévalaient en
Attique entre 550 et 530, illustrent la création
d’un style athénien distinct, d’autant
plus que les vases décorés évoluèrent :
le grand récipient funéraire fit place aux
vases de la vie quotidienne, principalement
les amphores, hydries, coupes et
cratères. De leur côté, la Crète et surtout
les îles des Cyclades se distinguèrent par
leur attrait pour les vases dits ‘‘plastiques’’,
dont la panse ou le col sont moulés en
forme de tête d’animal ou d’homme.
DU NOIR AU ROUGE
Aux environs de 530-520 avant notre
ère, les ateliers athéniens élaborent un
nouveau style, la figure rouge, qui devient
rapidement le fer de lance de la production
attique, lui permettant de s’imposer
28

La technique de
la figure rouge permet
une amélioration du
dessin, notamment
dans la représentation
des drapés, des corps
et des détails.
nien voit un retour à des compositions
plus chargées, avec un goût prononcé
pour les détails et la transparence des
vêtements, ainsi que pour le mouvement
donné par le bouillonnement de ceux-ci.
La polychromie revient également avec
le recours à la peinture blanche et à la dorure.
Plusieurs peintres passent ainsi d’un
classicisme parthénonien aux styles ornés
ou fleuris. Les Grecs élaborèrent une multitude
de récipients, aux formes variables
tant dans le temps que dans l’espace,
certains disparaissant au fil des siècles.
Naturellement, des notions de mesure et
de standardisation interviennent dans la
production. Les vases sont ainsi généralement
affectés à un usage particulier : une
amphore va plutôt servir à transporter des
liquides, spécialement de l'huile d’olive,
tandis qu’une hydrie, comme son nom
l’indique, sert à contenir de l’eau. Quant à
lui, l’évolution du décor de la céramique
vers la figuration animale et humaine l’a
transformé en un véritable livre d’images.
Avec l’arrivée des figures rouges, les scènes
de la réalité deviennent plus fréquentes:
métiers, représentation mythologique,
scènes funéraires, mais surtout scènes de
gymnase montrant des jeunes gens s’entraînant
au sport ou prenant soin de leur
corps. Les athlètes pratiquant le sport nus,
les soins du corps revêtent une impor-
comme seule grande école de toute la
période classique. Ce style consiste en une
inversion de la figure noire, le fond étant
désormais peint en noir, tandis que les
figures prennent la couleur de l’argile, les
détails étant peints et non plus incisés.
Le premier artiste recensé à appliquer
ce style est le peintre d’Andokidès (ca.
535-515 av. J.-C.) dont on a conservé une
quinzaine de vases. Au-delà de la simple
inversion des couleurs, la technique de la
figure rouge permet une amélioration du
dessin, notamment dans la représentation
des drapés, des corps et des détails dont la
précision supplée à la disparition presque
complète de la polychromie. C’est le style
dans lequel excelle le fameux Euphronios
(ca. 535-470 av. J.-C.) avec la représentation
des membres dans les trois dimensions :
raccourci, transition du profil à la vue de
face, représentation de trois quarts. A
l’issue des guerres médiques (480-479 av.
J. –C.), qui voient Athènes occupée par
les Perses et les ateliers du Céramique
détruits, la figure rouge est définitivement
adoptée, tandis que le dessin se perfectionne
et que le choix des scènes représentées
s’oriente davantage vers la vie privée,
caractéristique de ce qu’on a appelé le
‘‘style riche’’. Ce dernier grand style athé-
Peintre de Cassandre (att.), Grande hydrie ornée d’une importante scène d’amazonomachie, Campanie, ca.
360-340 av. J.-C., terre cuite à figures rouges, H. 45 cm. Lucien, Paris, 23-04-2024. © Lucien – 26.000 €
29

Peintre de Léningrad (att.), Cratère-colonne, Attique, ca. 470-460 av. J.-C., terre cuite à figures rouges, H. 43 cm. Christie’s, New York, 07-04-2024. © Christie’s Images Ltd.
Invendu – Est. 80.000-120.000 $ (75.000-112.000 €)
30

Peintre du Mariage, Coupe, Attique, ca. 470 av. J.-C., terre cuite à figures rouges, diam. 33,3 cm. Compiègne,
musée Antoine Vivenel, inv. L. 1090. © photo : Ch. Schryve
Lécythe (vase à huile), Attique, ca. 480-470 av. J.-C.,
terre cuite à figures rouges, H. 41,3 cm. Christie’s,
New York, 07-04-2024. © Christie’s Images Ltd.
Invendu – Est. 120.000-180.000 $ (112.000-168.000 €)
tance primordiale. C’est dans ce contexte
qu’apparaît, sur la céramique attique à
figures rouges, la silhouette de l’athlète qui
exprime la beauté du corps. On retrouve
par ailleurs de nombreuses représentations
du monde féminin, notamment des
hétaïres aux banquets, même si les vases
ont longtemps offert une vision limitée de
la vie des femmes grecques.
Au cours des deux dernières décennies,
le Professeur Tsirogiannis a identifié,
dans des salles de vente, des galeries,
des musées et des collections privées,
plus de 1 700 antiquités pillées.
UN MARCHÉ DÉLICAT
Comme tout le segment marchand de
l’archéologie, celui des vases grecs souffre
aujourd’hui d’un problème d’image, mais
aussi de probité. Dernier exemple en
date, Christie’s retirait quatre vases grecs
anciens d’une vente prévue le 9 avril à
New York, après qu’un éminent archéologue,
Christos Tsirogiannis, maître de
conférences en archéologie à l’Université
de Cambridge, spécialiste des antiquités
pillées et des réseaux de trafiquants, ait
découvert que chacun d'entre eux était
lié à un marchand véreux, Gianfranco
Becchina, condamné en 2011 pour commerce
illégal d’antiquités. Parmi les pièces
contestées figurait une coupe attique
décorée de guerriers et d’autres personnages
(ca. 570-560 av. J.-C), estimée entre
15.000 et 20.000 dollars, provenant de
la collection de Manfred Zimmermann
(1935-2011). Celle-ci figure parmi les plus
beaux ensembles constitués à la fin du
XXe et au début du XXIe siècle. De même
provenance et également sujets à caution:
le couvercle d’un lekanis (bol) décoré de
sphinx (ca. 570-550 av. J.-C.), estimé entre
8.000 et 12.000 dollars, une hydrie représentant
Dionysos avec une corne à boire
(ca. 530-520 av. J.-C.), estimée entre 7.000
et 9.000 dollars, ainsi qu’un lécythe (jarre
à huile), représentant le héros athénien
Thésée (ca. 500-490 av. J.-C.), estimé entre
20.000 et 30.000 dollars. Au cours des
deux dernières décennies, le Professeur
Tsirogiannis, qui dirige les recherches sur
le trafic illicite d’antiquités pour la chaire
de l’UNESCO traitant des menaces sur le
patrimoine culturel à l’Université ionienne
de Corfou, a ainsi identifié, dans des salles
de vente, des galeries, des musées et des
collections privées, plus de 1 700 antiquités
pillées. Or, selon ses dires, encore
trop souvent, « ni la maison de vente, ni le
collectionneur ou sa famille, ni même les
musées ne prennent la peine de vérifier
auprès des autorités s’ils ne sont pas impliqués
dans l’exposition d’objets illicites. »
Cette attitude, pour le moins interpellante,
n’a pas de quoi rassurer les enchérisseurs
sur la moralité d’un segment de marché
désormais en pleine déconfiture.
VISITER
So Greek ! Lumière sur la collection de
vases grecs d’Antoine Vivenel
du 15-06 au 29-12
Centre Antoine Vivenel
Compiègne
www.musees-compiegne.fr
31

Chasse aux trésors
Quelles trouvailles ?
Les trésors enfouis stimulent
l’imagination. Chaim van Luit en
fait des œuvres d’art tandis que
l’écumeur de plage Aäron Fabrice
de Kisangani les utilise pour
émerveiller. Parfois surprenantes,
souvent aventureuses, où peuton
faire des fouilles ? Et que
faire lorsqu’on déterre un objet
précieux ?
TEXTE : BEN HERREMANS
L’artiste Chaim van Luit (1985),
originaire de Heerlen, crée à partir
de trésors qu’il déterre : « Une zone
d’ombre, à la limite de l’illégalité. Je
fouille souvent la nuit. Sans lampe. Tout
à l’oreille. Le détecteur de métaux réagit,
suivant plus de cinquante sons différents.
Je les reconnais tous. Je sais exactement,
au centimètre près, où l’objet se trouve, son
volume et s’il est en métal précieux. Et là, je
creuse, à genoux dans le noir. Je tâtonne, je
sens ce que j’ai entre les mains. Une pièce de
monnaie romaine, par exemple. Mes doigts
en reconnaissent l’époque. Puis j’exhume
ma trouvaille avec les mains ou une pelle.
Je sais jusqu’où je peux creuser, ou je gratte
avec les pieds. Et le voilà. » De ces trouvailles,
qu’il transforme en installations,
naissent des œuvres d’art : « Minimalistes,
je veux que mes œuvres demeurent nettes
et épurées. Elles doivent respirer l’authenticité.
»
RECONNAISSANCE ET DÉCLARATION
En Belgique, la réglementation relative
aux chasseurs de trésors est fragmentée
32

Objets trouvés. Chaim van Luit : « Je ne comprends pas pourquoi les archéologues nous regardent d’un
mauvais œil. ». © photo : Ben Herremans
L’artiste Chaim van Luit crée à partir de ses découvertes.
© photo : Ben Herremans
« Je tente de suivre
la voie légale de
plusieurs manières »
CHAIM VAN LUIT
de manière complexe entre différents
textes de loi. Seuls les détectoristes agréés
sont autorisés à rechercher des objets
archéologiques. Cet agrément peut être
respectivement obtenu auprès de l’Institut
flamand pour le Patrimoine (VIOE) et de
l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP).
Les recherches à l’aide d’un détecteur de
métaux sont autorisées avec l’aval du propriétaire,
du fermier ou du gestionnaire du
terrain. Pour effectuer des recherches au
détecteur de métaux sur un domaine militaire,
des espaces publics, notamment les
plages, des sites archéologiques protégés
et des réserves naturelles, il faut un permis
officiel. Sauf accord préalable, toutes les
trouvailles appartiennent au propriétaire
du terrain, bien souvent un agriculteur
ou l’État dans le cas d’objets trouvés dans
l’espace public. Elles doivent être remises à
la commune ou à la police qui les conservera
pendant six mois avant de les mettre
à la disposition du propriétaire. S’il ne se
manifeste pas, l’objet trouvé devient la
propriété de la commune. Les objets à
valeur archéologique doivent être remis,
dans les trois jours, à l’organisme officiel.
Si cela est physiquement impossible, il
faut alors protéger la trouvaille et le lieu de
fouilles pendant dix jours jusqu’à ce qu’ils
soient examinés aux frais des autorités.
En Belgique, on note deux types de trésors
dont la déclaration obéit à une procédure
spécifique : outre la trouvaille effectuée
à l’aide d’un détecteur de métaux, il y a
celle fortuite, notamment sur les chantiers
de construction ou lors d’une promenade.
Cette dernière doit également être
déclarée dans les trois jours. Il est interdit
de creuser à plus de 30 centimètres de
profondeur. Chaim van Luit : « C’est le
sillon de charrue, la couche de terre labourée,
à chaque fois retournée. En dessous,
la couche de terre demeure intacte. Les
archéologues souhaitent qu’elle le reste
pour pouvoir la ‘‘lire’’. » Pas de panique, il y
a beaucoup de choses à trouver : « Prenons
encore l'exemple de cette pièce de
monnaie romaine. Elle est enfouie depuis
1.800 ans environ. La charrue de l’agriculteur
la remonte à la surface et la pluie en
rince la terre. Il ne reste plus qu’à ouvrir
l’œil. »
Chez nos voisins
Les Pays-Bas, la Grande-Bretagne
et la France disposent à peu près
des mêmes dispositions légales sur
les trésors, même si la législation
belge est légèrement plus permissive.
La loi néerlandaise sur le
Patrimoine (Erfgoedwet) interdit la
fouille sauvage de sites archéologiques.
Elle réglemente la trouvaille
et le stockage d’objets mobiliers
de cinquante ans ou plus et d’une
valeur d’au moins 500 euros. Il faut
également les déclarer et les tenir à
disposition pendant six mois à des
fins de recherche scientifique. En
cas de vente, la moitié du produit
revient au découvreur, l’autre moitié
au propriétaire du sol. En Angleterre,
la loi sur les Trésors (Treasure Act) de
1996 réglemente les trouvailles en or
et en argent de plus de 300 ans ou
d’au moins 500 grammes. Elles sont
considérées comme trésors de la
Couronne, ce qui implique un devoir
de déclaration. L’Irlande et la France
appliquent une réglementation plus
stricte. En France, les détecteurs
de métaux sont interdits dans la
recherche d’objets archéologiques,
sauf si le terrain est votre propriété
et à condition que vous déclariez vos
trouvailles aux autorités. Toutefois,
les trouvailles en surface, désignées
par les termes ‘‘reconnaissance sur
le terrain’’, sont autorisées. Une
déclaration dans les 48 heures est
obligatoire.
33

Objets trouvés
Pour faire d’intéressantes trouvailles,
nul besoin d’être archéologue professionnel.
Quelques exemples récents.
• En février 2024, Wim Blom ,
pêcheur à l’aimant de Rotterdam,
remontait à la surface de l’Yssel
une rapière, épée de la période
de 1500 à 1650.
• Début juin 2023, Canterbury Auction
Galleries vendait une bague
en or et saphir datant du XIIIe
siècle pour 11.000 livres sterling.
Un détectoriste du Kent l’avait
découverte en 2022.
• En mai 2023, Richard Brock mettait
la main, à Munch Wenlock,
dans le comté de Shropshire, sur
une pépite d’or de 64,8 grammes.
Gain estimé : au moins 30.000
livres sterling.
• En juillet 2020, une bague portant
l’inscription romaine "I Meane
Right" était trouvée à Rushcliffe,
dans le Nottingshire. Elle fut probablement
portée par le shérif de
Nottingham à l’époque des Tudor.
La bague passera sous le marteau
chez Hansons Auctioneers les 5 et 6
octobre prochain, avec une estimation
de 2.000 à 3.000 livres sterling.
Aäron Fabrice de Kinsangani, écumeur des plages du sud de la mer du Nord. © photo : Stephan van Fleteren
ÉCUMEUR DE PLAGE
Artiste ? Aäron Fabrice de Kisangani (1997)
hésite : « Je trouverais arrogant de me
décrire comme tel. » Il préfère se qualifier
d’écumeur de plage du sud de la mer du
Nord : « Si vous vous donnez à fond dans
quelque chose et que vous le portez, vous
pratiquez une forme d’art. Ce qui fait peutêtre
de moi un artiste, c’est que je ne garde
pas mes trouvailles pour moi. Je souhaite
étonner, ce qui est aussi le leitmotiv des artistes
: faire prendre conscience de la réalité
du monde. » Fabrice de Kisangani ne dévoile
pas toutes ses trouvailles : « Cela doit rester
mystérieux. Comme les artistes, je désire
être insaisissable. Il faut apprendre à s’observer
soi-même. L’essence de beaucoup de
choses est d’en prendre conscience. Il y a de
la beauté dans tout. L’émerveillement est
la clé du bonheur. J’espère surprendre les
gens au point de les rendre heureux. C’est
« L’émerveillement
est la clé
du bonheur. »
AÄRON FABRICE DE KISANGANI
ma mission. Un vieil homme m’a dit un jour :
‘‘Sais-tu ce que signifie ton prénom, Aäron ?
Celui qui apporte la lumière. Tu l’as fait
pour moi. Grâce à toi, j’ai adopté un autre
regard sur les choses.’’ Il n’y a pas de meilleur
compliment. Il m’arrive toutefois d’entendre
des jeunes me dire ‘‘Tu parles comme un
vioque.’’ Cela flatte le rebelle qui est en moi.
Je ne suis pas un mouton. J’ai toujours préféré
trouver ma propre voie. Cela m’émeut
d’y être parvenu. »
FICHEZ-MOI LE CAMP !
Entre les détectoristes, les archéologues
et les agriculteurs, il arrive que le tonnerre
gronde. Chaim van Luit : « Je tente de suivre
la voie légale de plusieurs façons. Les archéologues
enregistrent rarement les trouvailles
fortuites. Ils n’entrent en action que si une
fouille est organisée quelque part, si on a
trouvé quelque chose sur un chantier de
construction ou, préalablement, à l’approche
de travaux lourds. Nous, archéologues amateurs,
consacrons de nombreuses heures à
parcourir les champs qui ne voient jamais
un archéologue. La plupart des choses
que nous trouvons ne l’auraient jamais été
autrement. Si nous ne les trouvions pas, elles
se détérioreraient. Car la couche de terre
superficielle contient énormément d’engrais,
sans parler des pluies acides. Alors je ne
comprends pas pourquoi certains archéologues
nous regardent d’un mauvais œil. »
Chaim Van Luit a connu des expériences
diverses avec les cultivateurs : « J’ai eu affaire
à des agriculteurs en colère, qui viennent
immédiatement vous voir avec leur tracteur
en criant ‘‘Fichez-moi le camp !’’ Et à d’autres,
charmants, qui vous souhaitent une bonne
recherche. Et quand vous leur montrez ce
que vous avez trouvé, par exemple une tuile
romaine, ils estiment que cela n’en vaut pas
34

Entre détectoristes,
archéologues et
agriculteurs, il arrive
que le tonnerre
gronde.
la peine. ‘‘Gardez-la’’, disent-ils. » La concurrence
des archéologues n’inquiète guère
Aäron Fabrice de Kisangani qui n’utilise pas
de détecteur de métaux pour ses recherches :
« Une bonne paire de jumelles, deux lampes
de poche, une corde et un couteau, mon
sac d’écumeur, un gilet, des bottes et ma
casquette pour être reconnaissable, tels sont
mes outils. Et de la bonne humeur. » Quid de
la concurrence ? « Il y a écumeurs de plage
et écumeurs de plage. Tout le monde peut y
coller sa propre définition. Je me considère
comme un véritable écumeur de plage, car je
traîne le long des plages jour et nuit, par tous
les temps, au gré du vent, des courants et des
marées. Voilà pour moi ce qu’est un écumeur
de plage. Je n’ai encore rencontré personne
la nuit sur la plage, en quête d’objets, muni
d’une lampe de poche. » A chacun ses trouvailles,
même s’il garde secrètes ses zones de
recherche : « Cela peut sembler cupide ou
égoïste, mais il m’a fallu des années pour les
trouver. C’est comme si un artiste expliquait
sa technique et que, soudain, tout le monde
le copiait. »
© photo : Stephan van Fleteren
IDÉES
Quel est le plus important, la recherche ou
la trouvaille ? Aäron Fabrice de Kisangani:
« Chaque fois que j’arrive sur une plage,
j’ai comme l’impression que c’est la toute
première fois. Je m’émerveille constamment
face à ce tableau mouvant qu’est la mer.
Mon spectre de recherche est large. Je suis
biologiste, anthropologue, archéologue,
ornithologue... Jusqu’à l’infini. Il y a toujours
quelque chose qui est rejeté sur le rivage. La
mer donne tant. Elle vous souffle beaucoup
d’idées aussi, notamment sur la vie. Il y a un
an, j’ai perdu ma mère. La mer m’aide à accepter
sa disparition. L’immensité de la mer
contraint à l’humilité. Non qu’il faille s’effacer,
mais on peut tout mieux positionner. »
Chaim van Luit : « La trouvaille, c’est la
cerise sur le gâteau. Même si je ne trouve
rien, je suis satisfait. Écouter la terre, mètre
après mètre, il faut parfois marcher pendant
six ou sept heures, répéter les lignes,
ne rien manquer. Cela met en transe. On a
le temps de réfléchir, sur la vie, sur l’art. Je
peux passer des heures dans mon atelier à
attendre l’inspiration. Or, elle vous envahit
quand vous ne l’attendez plus. J’en conclus
qu’il me faut davantage lâcher prise. Sans
toutefois arrêter de creuser, bien sûr. »
SURFER
Pays-Bas
Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed (RCE):
www.cultureelerfgoed.nl
Nederlandse Archeologievereniging :
www.awn-archeologie.nl
Portabe Antiquities of the Netherlands
(PAN): www.portable-antiquities.nl
Belgique
Vlaams Agentschap Onroerend Erfgoed :
www.onroerenderfgoed.be
Agence Wallonne du Patrimoine :
www.agencewallonnedupatrimoine.be
Grande-Bretagne
Portable Antiquities Scheme :
www.finds.org.uk/
Council for British Archaeology :
www.archaeologyuk.org
© photo : Stephan van Fleteren
France
Service Archéologie Nationale :
www.culture.gouv.fr/Thematiques/Archeologie
Détection Sans Frontières :
https://m.facebook.com/groups/dsf2021/
35

ZOOM
Gregory Crewdson
Peintre de la vie postmoderne
Avec neuf séries, la rétrospective de
Gregory Crewdson de l’Albertina
de Vienne couvre les quelque 35
années de création de cet artiste
hors pair. Elle montre surtout
combien le réalisme de ses images
photographiques n’est pas une fin
en soi, mais plutôt une façon de
rechercher beauté et émotion dans
le déclin du monde.
TEXTE : JEAN-MARC BODSON
Cette vaste exposition de l’œuvre de
Gregory Crewdson (1962) est très
justement présentée comme une
rétrospective. Elle retrace les trois
décennies et demi de création de l’artiste
américain par neuf séries qui condensent
toute l’originalité de sa philosophie de
l’image. Lorsqu’on le découvre pour la première
fois, son travail peut pourtant paraître
familier, tant il semble s’inscrire dans la
photographie documentaire américaine de
ce dernier demi-siècle. On y retrouve, dans
la suite de Walker Evans, l’esthétique du
banal, mais aussi la critique sous-jacente de
l’American way of life de William Eggleston,
Stephen Shore, Joel Sternfeld et Larry Sultan.
Cependant, un cliché de ses premiers
travaux doit nous mettre la puce à l’oreille.
On y voit une jeune femme regarder de près
ce qui semble être une maquette de maison
victorienne. Venant du ‘‘rez-de-chaussée’’
Chez lui, la
compréhension du
monde passe par
l’artifice, le décor et
la scénarisation.
miniature, la lumière qui éclabousse son
visage est un élément essentiel et prémonitoire
de cette image. En effet, comme
tous les éclairages des œuvres ultérieures
du photographe, elle vient apporter de la
beauté dans une scène qui sans elle aurait
été quelconque. Métaphoriquement, elle
nous avertit aussi que, pour lui, la vision
du monde passe par l’artifice, le décor et la
scénarisation.
Redemption Center, de la série An Eclipse of Moths, 2018-2019. © de l’artiste
36

ZOOM
Basement, de la série Cathedral of the Pines, 2013-2014. © de l’artiste
POÉTIQUE DE L’IMAGE
Tout comme celles du Canadien Jeff Wall,
ses images peuvent être qualifiées de ‘‘photographies
de cinéma’’. A l’instar des films
de fiction, pour nous donner l’illusion d’être
des saisies du réel, elles exigent des mises en
scène très élaborées. Elles sont précédées
de mois de préparation, puis sont réalisées
avec la participation de centaines de collaborateurs
(services de casting, costumiers,
décorateurs, techniciens) et parachevées
dans une post-production qui comprend
les retouches, mais aussi les assemblages
numériques des multiples prises de vue. Le
réalisme qui prévaut dans chacune des neuf
séries présentées est plus ou moins accentué.
Ainsi, les images en couleur de la série
An Eclipse of Moths (2018-2019) semblent, et
ce n’est pas la cas, avoir été prises sur le vif.
Celles en noir et blanc de la série Eveningside
(2021-2022) affichent une invraisemblance
des poses comparable au ton peu naturel
des acteurs des films d’Eric Rohmer. La distanciation
qui interroge le statut du monde
fictionnel créé par l’œuvre d’art désignerait
plutôt Gregory Crewdson comme un artiste
postmoderne. Dans le premier cas, elle le
Le réalisme de ses images photographiques
n’est pas une fin en soi, mais plutôt une façon
de rechercher beauté et émotion dans le
déclin du monde.
désigne comme un peintre de la postmodernité
décrivant, avec toute la palette
technique dont il dispose, une Amérique
des petites villes en décrépitude, avec leurs
populations désemparées, une Amérique
sombre, crépusculaire. Ceci, sans vouloir
asséner de leçon, sans vouloir imposer une
vue politique car, comme il le révélait dans
une présentation de sa série Cathedral of the
pines (2013-2014), la motivation fondamentale
qui traverse son œuvre est plutôt
d’ordre poétique : « Dans ces images, j’étais
très conscient d’essayer de ne presque rien
dire, au sens littéral du terme. Je voulais que
les significations résident presque exclusivement
dans la lumière, l’atmosphère et la
couleur. Je voulais juste qu’il y ait assez d’histoire
pour attirer le spectateur et créer un
sentiment de mystère. » Cet art de susciter
une impression d’étrangeté est ce qui lui a
valu d’être souvent comparé à ce peintre si
empreint de la culture photographique américaine
qu’était Edward Hopper. Une même
attirance pour le vide et le silence leur aura
permis, chacun avec ses outils, d’esquisser
à travers nombre d’images inoubliables le
paysage psychologique de la culture américaine
de son époque.
VISITER
Gregory Crewdson. Retrospective
Albertina
Vienne
www.albertina.at
du 29-05 au 08-09
37

Intelligence Artificielle
et Photographie
L’ère des possibles
Maria Mavropoulou, A self-portrait of an algorithm n°89, 2023. © de l’artiste, générée par l’IA
38

Les choses évoluent rapidement
dans le domaine de l’Intelligence
Artificielle, même dans l’art et en
particulier dans la photographie. Le
Foam met en évidence l’impact de
ces derniers développements sur la
photographie. Créateurs, acheteurs
et vendeurs se posent nombre de
questions : l’Intelligence Artificielle
représente-t-elle un défi ou une
menace, voire une chance unique
pour un média en besoin de se
réinventer ?
TEXTE : CELINE DE GEEST
Si l’Intelligence Artificielle (IA)
est un sujet brûlant d’actualité,
la première fois qu’elle bouleversait
le monde de l’art remonte
déjà à six ans. En 2018, Christie's adjugeait
une œuvre générée par l’IA pour 432.500
dollars (404.000 euros). Ce portrait fictif,
réalisé par un algorithme à partir d’un
ensemble de cinq mille portraits peints
entre les XIVe et XXe siècles, est une création
du collectif parisien Obvious. Sa vente
a soulevé de nombreuses questions. Qui
en est le créateur, l’homme ou la machine?
Un algorithme peut-il se montrer créatif
ou s’agit-il d’un plagiat ? Le débat fait rage.
En 2023, il faisait la une des journaux:
Boris Eldagsen, photographe et artiste
allemand utilisant l’IA, se voyait décerner
le Sony World Photography Award, qu’il
refusait car sa photographie, Pseudomnesia
: the electrician, avait été entièrement
créée par le générateur d’images Dall-E
2 d’OpenAI. « Les images générées par
l’IA et la photographie ne devraient pas
être en concurrence dans un concours
comme celui-ci », écrivait-il alors sur son
site Internet. « Il s’agit d’entités différentes.
L’IA n’est pas de la photographie. Si j’ai participé,
c’était pour savoir si les concours
sont prêts à affronter les images créées
par l’IA. Ce n’est pas le cas. » Par ce coup
d’éclat, Boris Eldagsen espérait susciter le
débat sur l'IA et la photographie. Mais il ne
s'agit pas, pour lui, de véritable opposition :
« Je n’y vois pas une menace à la créativité.
Pour moi, c’est tout simplement libérateur.
Toutes les frontières qui me limitaient ont
Paolo Cirio, Mugshots.com, N2, de la série Obscurity, 2016. © de l’artiste
« J'ai ressenti
le besoin de
demander à l'IA
de se représenter,
afin de mieux la
connaître »
MARIA MAVROPUOLOU
disparu. » Or, il n’est pas le seul à voir dans
l’IA un potentiel considérable. Le Foam
présente ainsi deux expositions consacrées
à la photographie et à l’Intelligence
Artificielle, une exposition collective intitulée
Mirror Mirror et l’exposition personnelle
de Paolo Cirio, intitulée AI Attacks.
UNE CHANCE POUR LE MARCHÉ ?
L’exposition collective présente le travail
d’artistes internationaux qui explorent,
chacun à sa manière, les potentiels et les
dangers de l’IA. Parmi eux, l’artiste grecque
Maria Mavropoulou. « L'autoportrait
occupe une place singulière dans l’art, qui
désigne l’artiste se représentant lui-même »,
explique-t-elle à propos de son projet A self
portrait of an Algorithm. « Aujourd’hui, une
nouvelle forme d’intelligence, artificielle,
est capable de créer des images. J’ai eu l’idée
de demander à l’IA de réaliser son propre
portrait, afin de mieux la connaître. Chacun
des cent portraits générés est unique. L’IA
ne créera jamais deux fois la même image,
tout comme chaque humain possède des
empreintes digitales distinctes. En ce sens,
chaque portrait procède d’une édition
unique. » En d’autres termes, les occasions
ne manquent pas. L’IA pourrait-elle constituer
une nouvelle piste pour la photographie
? Après tout, l’évolution de ce medium
qui existe depuis moins de 200 ans est per-
39

Sander Coers, N° 11 de la série POST, 2023. © de l’artiste
sant aujourd’hui qu’il y a dix ans, même si
le nombre de transactions a augmenté. Les
ventes ont ainsi atteint un volume record
de plus de 24.000 lots vendus l’an dernier
(en 2021, ndlr), soit une augmentation de
75 % sur dix ans. En parallèle, la proportion
de photographies vendues pour moins de
500 dollars a quadruplé depuis 2012, tandis
que le nombre de photographies valant plus
de 100.000 dollars a diminué presque de
moitié. » En dépit de cette évolution vers
une photographie plus abordable, 2022 fut
une année record pour la photographie
historique. Cette année-là, les deux clichés
les plus chers de l’histoire étaient adjugés
par Christie’s : The Flatiron (1904) d’Edward
Steichen pour 11,8 millions de dollars (10,03
millions d’euros) et Le Violon d’Ingres (1924)
de Man Ray pour 12,4 millions de dollars
(10,54 millions d’euros). Il semble que
l’omniprésence de la photographie dans
nos vies ait grandement contribué à ces résultats.
Alors que tout le monde dispose en
permanence et partout d’un smartphone
doté d’un appareil numérique, l’intérêt pour
les images rares et historiques augmente.
Les images de l’IA confèrent à un certain
public l’envie de contempler des images
plus ‘‘brutes’’. En outre, le temps de plus en
plus long passé devant les écrans semble
avoir provoqué un retour aux contacts physiques,
aux photographies exposées dans
les galeries et les foires. La création, en 2023,
sous l’égide de The Armory Show, de Photofairs
New York, nouvelle foire de photographie,
semble confirmer cette tendance.
Un algorithme peut-il
être créatif ou s'agit-il
d'un pur plagiat ? Le
débat fait rage.
manente. Un nouvel élan est peut-être non
seulement inévitable, mais bienvenu, également
dans le marché de la photographie.
Car, si la photographie existe depuis près
de deux siècles, son marché est encore très
jeune par rapport à celui de la peinture et
de la sculpture. En 1971, Sotheby’s devenait
ainsi la première maison de vente à disposer
d’un département consacré à la photographie.
D’autres maisons ont suivi, tandis
que galeries et foires spécialisées dans la
photographie voyaient le jour. Les prix n’ont
d’ailleurs cessé d’augmenter et, en 2015, la
valeur des œuvres d’une douzaine de photographes
contemporains franchissaient
la barre symbolique du million de dollars.
Ce medium semblait alors avoir atteint
un sommet. En 2022, Artprice faisait ainsi
le point de la situation : « Le marché des
enchères de photographies est moins floris-
PROBLÈME D’AUTHENTICITÉ
Ce sont les photographies contemporaines,
plus abordables, qui sont le plus
souvent vendues de nos jours. C’est le cas
chez Foam Editions, la galerie interne et
en ligne de l’institution amstellodamoise.
Celle-ci s’adresse aussi bien aux collectionneurs
expérimentés qu’aux amateurs
désireux de soutenir le musée. Les œuvres
proposées ont toutes un lien direct avec ses
expositions, ce qui donne un aperçu des
nouveaux artistes et des développements
les plus marquants dans le domaine de la
photographie. Sa directrice, Lotte Klösters,
constate que l’intérêt pour la photographie
générée par l’IA se développe peu à
peu, mais qu’il ne s’agit pas vraiment d’un
domaine de collection prisé actuellement
par ses clients : « Pour l'instant, la photographie
générée par l’IA est peu représentée
chez nous, même si, depuis l’année
dernière, nous en proposons. Ces images
40

Selon Lotte Klösters, de Foam Editions,
l'intérêt pour la photographie générée par l'IA
va croissant, même si elle ne constitue pas
encore un domaine de collection spécifique.
provenaient, par exemple, de l’exposition de
Carlijn Jacobs et de Foam Talent, exposition
collective annuelle de jeunes talents. Je
pense que beaucoup de nos acheteurs sont
ouverts à cette nouvelle technologie, qu’ils
sont curieux des possibilités qu’elle offre.
Chez Carlijn, l’IA a produit des images très
inquiétantes, presque sinistres. En les regardant,
on se dit : il y a quelque chose qui ne
va pas. Dans le travail de quelqu’un comme
Sander Coers, qui a fait partie de Foam
Talent cette année, l’IA crée un sentiment
très nostalgique. Il faut regarder attentivement
pour savoir s’il s’agit d’une photographie
réelle, vieillie, ou au contraire
hypermoderne. J’aimerais également
sélectionner une ou deux œuvres de Mirror
Mirror pour la galerie. Je trouve qu’il
s’agit d’une évolution très intéressante,
qui devrait également se refléter dans la
galerie : les deux vont de pair. » Mais qu’en
est-il des préoccupations liées à l’authenticité
et aux droits d’auteur ? Lotte Klösters
: « L'exposition s'intéresse également
à cette question. Si vous utilisez l’IA pour
générer entièrement une image, sans
que le point de départ soit celle que vous
avez créée vous-même, s’agit-il encore de
photographie ? S’il n’y a pas d’appareil, peuton
parler de photographie ? Foam explore
différents aspects de l’IA et souhaite obtenir
des réponses des artistes comme des visiteurs.
La photographie est en constante
évolution, ce qui est une bonne chose. L’IA
est donc susceptible de devenir beaucoup
plus influente et d’occuper une place plus
importante dans la galerie. »
VISITER
Mirror Mirror & AI Attacks
du 31-05 au 11-09
Foam
Amsterdam
www.foam.org
Brea Souder, Vistas #22, 2020. © de l’artiste
41

Dans l’œil
de l’architecte
Dans le sillage du Salone del Mobile de Milan, COLLECT présente
les nouvelles pièces imaginées par des architectes. Elles témoignent
d’une indéniable expertise, mais sont également vouées à devenir
des objets de collection.
TEXTE : ELS BRACKE
Seyun
par Zaha Hadid Design
Tamart Design
par Amos Goldreich
Interni Venosta
par Dimorestudio
La collection Seyun, conçue par Zaha
Hadid pour Karimoku, incarne l’équilibre
sublime entre la dureté du bois et la légèreté
du design, se traduisant par des surfaces
asymétriques fusionnées. Chaque pièce
respire l’élégance et le standing, conformément
à l’esthétique de Zaha Hadid
(1950-2016), et témoigne de la maîtrise
artisanale de Karimoku, ancrée dans une
histoire qui remonte aux années 1940.
© Zaha Hadid Design
L’architecte Amos Goldreich a créé une
marque de meubles qui met en avant
l'héritage design de sa mère, Tamar de
Shalit, avant celui plus connu de son père,
le designer et activiste Arthur Goldreich.
La collection se compose de dix objets
basés sur les archives du couple décédé,
ensemble de plus de 10.000 dessins, photographies,
documents et prototypes.
Central Stool/Side Table. © Tamart Design – Prix : 410 €
Le duo d’architectes d’intérieur Dimorestudio
a lancé une nouvelle marque de
meubles en collaboration avec Interni
Venosta. Cette nouvelle marque incarne
l’esthétique et l’héritage de Carla Venosta,
avec une collection imprégnée de caractère
et d’histoire. Celle-ci est indéniablement
inspirée de l’univers de Carla Venosta et
chaque pièce s’inspire des années 1970.
Tous ces meubles ont pour dénominateur
commun l’utilisation du métal et du bois,
matériaux caractéristiques de l’époque.
© Dimorestudio / photo : Marco Guastalla
42

Maniera 32
par Junya Ishigami
Lucio
par Vincent van Duysen
H&dM Objets
par Herzog & de Meuron
L’architecte japonais Junya Ishigami a conçu,
pour la galerie bruxelloise Maniera, une série
de meubles en maille composés d’acier inoxydable,
de cuir, de rotin, de verre et de bois. La
collection comprend des chaises de salle à
manger, des fauteuils à bascule, des tables et
des lampes. Certaines pièces ont été conçues
à l’origine pour la maison de sa mère.
© Maniera / photo : Jeroen Verrecht
Après la table Mateo brillante, l’architecte
belge Vincent Van Duysen a conçu le fauteuil
en cuir soyeux Lucio pour Molteni&C.
Ce meuble, soigneusement construit, allie
esthétique et fonctionnalité.
© de l’artiste
La collection H&dM Objects, conçue par
le studio d’architecture Herzog & de Meuron,
comprend six chaises et tabourets
en bois fraisé, montés sans vis et recouverts
d’une laque brillante. Ces objets font
partie des plus de 600 pièces créées pour
des projets architecturaux et désormais
en vente.
© Herzog & Meuron
PALM
par Jean-Michel Wilmotte
Osuu
par Foster + Partners
In-Side
par Heatherwick Studio
Pour Parla, une marque centenaire de
décoration d’intérieur basée à Istanbul,
le célèbre architecte français Jean-Michel
Wilmotte a conçu PALM, une ligne diversifiée
de tables basses, de sièges et de salons
pour l’intérieur et l’extérieur. La collection
est conçue pour allier patrimoine, artisanat
et technologie. Les pièces, qui vont des
chaises longues aux fauteuils en passant
par les tabourets, ont été créées grâce à
l’expertise dans le travail du métal de Parla
Design. Vues de près, elles révèlent un délicat
travail de soudage et de menuiserie.
© Parla
Foster + Partners, le studio de Norman
Foster, a dévoilé à Milan une septième
chaise conçue pour Walter Knoll. L’Osuu,
faite de tourillons courbés à la vapeur
et de contreplaqué thermoformé, marie
l’artisanat traditionnel et les techniques de
production modernes. Fabriquée en bois
et contreplaqué de haute qualité, dotée
d’un coussin d’assise interchangeable en
cuir de selle ou feutre de laine, la chaise
Osuu offre le meilleur de la fonctionnalité
et de l’esthétique.
© de l’artiste
En 1994, le designer et artiste anglais
Thomas Heatherwick fondait le Heatherwick
Studio dans le but de « mettre en
œuvre l’architecture, le design et la sculpture
dans une seule tâche ». Cette chaise,
issue de la série In-Side, réalisée pour
l'agence italienne Magis, est fabriquée
dans un mélange de plastique recyclé et
de bio-résine et semble comme retournée
à l’envers, avec une assise blanche ponctuée
de taches colorées.
© de l’artiste
43

Gaetano Pesce
Humour et Provocation
Ces soixante dernières années,
Gaetano Pesce a provoqué une
révolution dans le monde de l’art
et du design. Non seulement en
raison de ses créations colorées en
résine synthétique, mais aussi grâce
à son engagement social dans la
production industrielle. Suite à son
décès, le 3 avril dernier, nous faisons
le point sur sa valeur marchande.
TEXTE : ELIEN HAENTJENS
Fauteuil La Smorfia, feuille de polyester thermoformée sérigraphiée, mousse de polyuréthane, plastique et
tissu, conçu en 2003 et édité par Meritalia. Bonhams, Paris, 29-05. © Bonhams Cornette de Saint Cyr
Est. 6.000-8.000 €
Pionnier du mouvement de l’antidesign,
Gaetano Pesce (1939-2024)
a contribué à l’abolition des limites
entre art et design. Après avoir obtenu
un diplôme d’architecture à l’Université
de Venise, il devient très vite membre
du Gruppo N. Ce collectif de design a jeté,
entre 1958 et 1963, les bases du mouvement
italien du design radical. Dans leurs
œuvres organiques colorées, ses membres
se révoltent contre la suprématie du modernisme
qui gagne en popularité dans les
décennies 1960 et 1970. Son langage visuel
coloré, ludique, parfois même surréaliste,
mais surtout son expérience approfondie
des matériaux et des techniques ont fait
de Gaetano Pesce un créateur de premier
plan. L’humour et l’engagement social ont
également été des thèmes récurrents de
son travail. Sa célèbre Up5 Lounge Chair
(1969) pour B&B Italia est ainsi le résultat
de l’expérimence de polyuréthane
emballé sous vide et qui prend forme dès
44

Vase Clear XXL,résine souple estampillée, conçu en
1995 et publié par Fish Design en 2005. Bonhams,
Paris, 29-05. © Bonhams Cornette de Saint Cyr
Est. 3.000-4.000 €
Fauteuil Queen of Nobody de la série Nobody's perfect, résine de polyuréthane, nylon et coton matelassé,
édité par Zerodisegno en 2003. Bonhams, Paris, 29-05. © Bonhams Cornette de Saint Cyr
Est. 4.000-6.000 €
que l’emballage est ouvert. Pour ce faire, il
s’est inspiré de l’éponge qu’il utilisait sous
la douche. Ce siège organique évoque à
la fois une ancienne statue de la fertilité
et la chaîne symbolisant l’oppression des
femmes par les hommes. Avec sa gigantesque
lampe Moloch (1970-1971), il souhaitait
également faire passer un message,
explique Marcel Brouwer, spécialiste de
l’art et du design décoratif moderne chez
Bonhams : « Cette lampe est si volumineuse
qu’il n’y a plus de place pour d’autres
meubles. Une façon pour lui d’évoquer la
surconsommation. Cette lampe surdimensionnée
est devenue l’une de ses pièces les
plus emblématiques et prisées. Il en existe
peu d’exemplaires, lesquels se trouvent
entre autres dans les collections du
Museum of Modern Art de New York. La
dernière à avoir fait son apparition sur le
marché était adjugée au marteau à 116.000
euros. »
Son langage visuel coloré, ludique, parfois
même surréaliste, mais surtout son expérience
approfondie des matériaux et des techniques
ont fait de Gaetano Pesce un créateur de
premier plan.
DIVERSITÉ
Lorsque Gaetano Pesce a quitté l’Italie
pour New York en 1983, il a tenté de trouver
des alternatives à la production de masse
industrielle. Il a donc expérimenté ce qu’il
a nommé des ‘‘séries standardisées’’. A
cet effet, il a utilisé des matériaux usuels
comme la résine synthétique et appliqué
des techniques de production traditionnelles
pour obtenir des résultats plus
diversifiés. L’un des premiers exemples
est la Pratt Chair (1984) qui unit design
fonctionnel et art décoratif. Ce faisant, il est
à l’origine du design de collection. L’un de
ses derniers projets portait sur la création
de 400 chaises en toile trempée dans de la
résine et d’un plancher pour le défilé de la
marque italienne Bottega Veneta. Ceux-ci
constituaient, selon lui, une « ode à l’importance
de la diversité, car nous sommes
tous différents ». Marcel Brouwer : « S’il a
participé activement au marché de l’art, il
n’en fut pas moins très critique. Son œuvre
a toujours été bien représentée par des
45

Nobody's Armchair de la série Nobody's perfect, résine
de polyuréthane et nylon conçue en 2003 et éditée
par Zerodisegno en 2005, 86 x 52,5 x 47,5 cm. Bonhams
Paris, 29-05, © Bonhams Cornette de Saint Cyr
Est. 2.000-3.000 €
Table Sansone Due, ca. 1986. © Galerie Downtown / photo : Michael Brunn
Table basse, 1996, résine, 45 x 100 x 100 cm. Commande spéciale pour le magasin Dujardin de Bruxelles.
Bonhams Cornette de Saint Cyr, Bruxelles, 30-04. © Bonhams Cornette - 10.240 €
galeries comme Salon 94, et ce jusqu’à la fin
de sa vie. L’offre est donc considérable, avec
des vases accessibles pour quelques centaines
d’euros et jusqu’à 2.000 euros. » Lors
de la dernière participation de la Galerie
Downtown+ au salon PAD de Paris, Luna
Laffanour rendait hommage à Gaetano
Pesce : « Sansone est une série connue. La
table Sansone I, créée vers 1980, est reconnaissable
aux couleurs italiennes et aux
pieds irréguliers, tandis que les visages sont
caractéristiques de Sansone II, vers 1986. Ce
qui fait la force de Pesce, c’est son utilisation
expérimentale de matériaux et de couleurs.
Son discours substantiel aussi, avec
ce souci de l’environnement, de l’homme
et surtout de la femme, de même que ses
efforts en vue d’une plus grande unicité
dans la production de masse font de lui un
acteur important de l’histoire du design. Il
a, par exemple, créé une série de vases en
résine synthétique sous le label Fish Design.
Ces vases sont standardisés, mais à la fois
uniques en leur genre. La valeur de ces
pièces augmentera peut-être légèrement,
tandis que celle d’objets vraiment rares
devrait atteindre des sommets vertigineux.
Il faut s’attendre à débourser pour ces derniers
entre 12.000 et 45.000 euros. »
EXPERIMENTATIONS AUDACIEUSES
Gaetano Pesce a réalisé deux projets d’intérieur
à Knokke, résultat d’une collaboration
avec Ernest Mourmans. Sa galerie représentait,
dans les années 1980, des créateurs
postmodernes comme Ron Arad, Ettore
Sottsass et Gaetano Pesce. Il a non seulement
réalisé l’intérieur de la galerie, mais
aussi celui de la célèbre boutique bruxelloise
de mode enfantine Dujardin. Lorsque celle-
46

La Pratt Chair (1984)
unit l’univers du
design fonctionnel
à l’art décoratif. Elle
a été à l’origine du
design de collection.
ci fit faillite, peu après sa rénovation complète
(1994), son mobilier a directement été
mis sur le marché. Une table basse en résine
synthétique était récemment adjugée chez
Bonhams Cornette de Saint Cyr à Bruxelles.
En dépit d’une estimation de 3.000 à 4.000
euros, elle changeait de mains pour 10.000
euros. En dehors des pièces emblématiques,
Luna Laffanour a récupéré divers éléments
de la boutique : « La cabine d’essayage en armatures
métalliques et au capitonnage bleu
est l’une des réalisations les plus époustouflantes.
Ce choix d’un matériau brut, radical,
crée un sentiment de claustrophobie et ne
semble pas vraiment adapté aux enfants,
même si son caractère ludique, un peu
provoquant, est caractéristique de Gaetano
Pesce. D’autres objets, comme les portemanteaux
et rayonnages de bibliothèque, s’inscrivent
mieux dans l’univers des enfants. Il
a, par exemple, créé des visages colorés et
anthropomorphes en résine synthétique,
des empreintes de mains et de pieds avec de
la peinture, comme dans un dessin d’enfant.
Il n’avait pas encore beaucoup utilisé de résine
coulée à ce moment-là et la réalisation
de cette boutique a marqué le début d’une
nouvelle période dans son œuvre. »
DIGNE D’UN MUSÉE
Comme son travail est depuis longtemps
inclus dans le circuit des galeries et présent
sur le second marché, sa cote est relativement
stable et ses créations rapportent
toujours plus que leur estimation. Marcel
Brouwer : « S’il est impossible de prédire
l’évolution du marché, l’œuvre de Gaetano
Pesce répond à la plupart des exigences
pour conserver une bonne valeur marchande.
Ses œuvres revendiquent une
dimension sociale et révolutionnent aussi
la discipline en elle-même. Elles font donc
partie des collections de musées du monde
entier. Sa grande singularité l’a ainsi fait
entrer dans la mémoire collective. Avec
leur langage visuel coloré et souple, les
designers comme Gaetano Pesce ont offert
une alternative au modernisme. Les bols
colorés, baptisés Spaghetti, vendus au prix
de 3.000 à 5.000 euros et la série Nobody’s
Perfect, qui célèbre le hasard, en constituent
Lampe Airport, ca. 1986. © Galerie Downtown /
photo : Marie Clérin
de belles illustrations. Ces chaises valent
environ 10.000 euros. La rareté en constitue
bien entendu l’essentiel. Nous avons
donc mis en vente une chaise La Smorfia
avec un dossier vert. La nouveauté dans
cette série était sa modularité, intégrée par
la suite dans son meuble Tramonto (1980)
pour Cassina. Les expériences d’interaction
entre industrie et artisanat rendent son
œuvre intéressante. » Le marché du design
a connu une croissance phénoménale ces
dix dernières années : « Les collectionneurs
d’art aiment aussi acquérir des meubles expérimentaux
ayant une histoire. Les pièces
industrielles peuvent aussi être collectionnées,
à condition d’être en bon état, d’avoir
leur capitonnage d’origine et d’appartenir à
la première édition. Comme le prix des nouveaux
exemplaires demeure souvent élevé,
les pièces d’occasion conservent à peu près
leur valeur. Si vous possédez une pièce
originale, vous cesserez de l’utiliser à un
moment donné pour la considérer comme
une sculpture. »
SURFER
Table basse de la série Nobody's perfect, résine de polyuréthane et nylon, éditée par Zerodisegno, ca. 2003.
Bonhams, Paris, 29-05. © Bonhams Cornette de Saint Cyr - Est. 4.000-6.000 €
www.galeriedowntown.com
www.bonhams.com
47

Corée
A la pointe de l’art contemporain
Yeesookyung, Translated Vase, (TVW2), 2013, céramique cherveben, époxy, feuille d'or 24 carats. © del'artiste / Courtesy The Page Gallery
48

Deux mois avant l’ouverture de
la Biennale de Venise, plusieurs
expositions d'envergure se sont
ouvertes à Séoul, préfigurant
l'événement. La Maison Hermès
Dosan Park de la Fondation
d’entreprise Hermès présente (jusq.
09-07) Beauty is a Ready-made du
collectif d’artistes Claire Fontaine.
Ses Stranieri Ovunque, dont une
version est exposée en Corée du
Sud, constituent le thème central
de la 60e édition de l’événement
italien. Space K Seoul organise
une exposition personnelle de
l’Américain Eddie Martinez qui
expose pour la première fois en
Asie, tout en représentant à Venise
le micro-État de Saint-Marin sous
le titre Nomader. Rinus Van de
Velde (Art Sonje Center) et Philippe
Parreno (Leeum Museum of Art)
étaient, au printemps, les têtes
d’affiche de quelques-uns des plus
grands centres d’art de Séoul. Si le
monde de l’art coréen s’intéresse
à l’Occident, cela augure-t-il
d’un bouleversement dans la
culture locale ? Les frontières ne
semblent guère faire obstacle à
des collaborations culturelles avec
l'Occident. Grâce à un échange
bilatéral dynamique, le monde
entier découvre l’art coréen.
TEXTE : ELS BRACKE
Ces dernières années, les expositions
venues de Corée faisaient
florès en Occident. Le musée Van
Abbe présentait en mai, Sung
Hwan Kim: Protected by roof and righthand
muscles, une grande exposition qui
couvrait plus de vingt ans de création. Il
est encore possible de voir au Lakenhal
(jusq. 21-07) des œuvres de Kimsooja dans
le cadre de Thread Roots. Aussi célèbre
que Nam June Paik, Lee Ufan présentera
Kimsooja, installation To Breathe, 2024.© Bourse de Commerce / Pinault Collection
quelques oeuvres lors de la onzième édition
de l’exposition annuelle de sculptures
au Rijksmuseum. Kimsooja a également
reçu une carte blanche de François Pinault
à La Bourse de Commerce pour mettre le
monde à l’envers tout en le reflétant (jusq.
02-09). Son travail est aussi exposé en la
galerie Axel Vervoordt de Wijnegem (jusq.
31-08). Lee Ufan (1936), souvent considéré
à tort comme un Japonais, y dévoile (jusq.
28-10) sept sculptures emblématiques
dans les jardins et deux dans le musée. La
Corée a par ailleurs été invitée au S.M.A.K
de Gand avec l’exposition personnelle Several
Reenactments de Haegue Yang. Mais,
l’art contemporain coréen n’est pas le
seul à séduire les musées. Le Princessehof
de Leeuwarden organisait, en 2022, une
grande exposition de céramiques consacrée
à l’histoire culturelle de la Corée.
Londres n’échappait pas non plus à cet
engouement lorsque le Victoria and Albert
Innovation et
volonté : deux
caractéristiques
qui stimulent
toujours plus la
société coréenne.
Museum s’est mis au Hallyu ou vague coréenne.
Ce musée offrait, pour la première
fois depuis 1961, une vision élargie de la
culture coréenne. La réflexion sociale,
les facteurs économiques, les agendas
politiques et la combinaison de tous ces
facteurs justifient cet intérêt croissant.
L’émergence du marché coréen reflètant
les caractéristiques spécifiques de la
culture coréenne, mais aussi la dynamique
de la scène artistique internationale.
49

Lee Ufan, Relatum – Circle and Straight, 2021, acier inoxydable poli brillant. Ø 302 x 8 cm, et 950 x Ø 8
cm. © de l'artiste / Courtesy Studio Lee Ufan / photo : Claire Dorn
L’émergence du
marché coréen reflète
les caractéristiques
uniques de cette
culture, mais aussi la
dynamique artistique
internationale.
JEUNE ET DYNAMIQUE
Le réveil post-pandémie fut remarquablement
rapide en Corée, avec le lancement
du salon Frieze Séoul en 2022, qui
tiendra sa troisième édition en septembre
prochain. Et ce, contrairement à Hong
Kong, l’ancien épicentre du marché de
l’art asiatique où les répercussions de la
pandémie et la restitution à la Chine ont
provoqué un déclin notable. La récente annonce
de l’ouverture d’un grand port franc
près de l’aéroport international d’Incheon
témoigne aussi d'une croissance constante
et d’investissements continus dans l’infrastructure
artistique coréenne. Le taux
de TVA à 0 % sur les achats d’art en Corée
rend le pays également attrayant pour
les collectionneurs et les investisseurs.
Contrairement à la plupart des Etats, il n’y
a pas de taxe d’importation, d’exportation
ou de vente sur les œuvres d’art originales
vendues en Corée. Les œuvres du
marché secondaire ne bénéficient pas de
cet avantage, ce qui incite les collectionneurs
à achetercelles de jeunes artistes
au lieu d’estampes et de créations en série
d’artistes plus connus. Les collectionneurs
coréens sont très actifs sur le marché et
dépensent dans l’ensemble davantage que
ceux de nombreux autres pays, à l’exception
des États-Unis. Cette tendance s’explique
en partie par la jeunesse du marché
et la présence de collections d’art multigénérationnelles.
L’appréciation de l’art et de
l’artisanat est, en outre, fortement ancrée
dans la culture coréenne, ce qui contribue
à la vitalité du marché. L’ancienne génération
des collectionneurs était aisée, impliquée
sur un plan académique et culturel.
Lorsque les crypto-millionnaires ou jeunes
millionnaires du secteur informatique se
sont tournés vers l’art, une nouvelle classe
est née. Plus proactifs que les générations
précédentes, ils expriment haut et fort
leur goût pour l’art, se forment eux-mêmes
et tentent de contacter directement les
artistes et galeries qui les intéressent.
Même les personnes aux revenus moyens
disposent d’un budget pour acquérir l’art
qu’elles aiment. Depuis les années 2000,
le monde de l’art accorde une plus grande
attention aux pays non-occidentaux. Ce
nouvel intérêt converge avec celui de l’art,
orienté vers la diaspora, les LGBTQIA+ et
les femmes. L’Axel Vervoordt Gallery de
Wijnegem représente, depuis près de deux
décennies, des artistes coréens, motivée
par une passion pour la philosophie orientale.
La galerie, où méditation et spiritualité
cohabitent et où des surfaces colorées
aident à méditer et à rechercher la sagesse,
défend l’approche de nombreux artistes
coréens. Cette philosophie gagne du terrain
dans le monde et contribue à rendre
l’art coréen plus désirable. Les musées
et collectionneurs qui constituent leurs
collections avec rationalisme en Occident
et en Chine, admettent que les artistes
coréens peuvent constituer un lien essentiel
entre diverses cultures. Ainsi, le monde
découvre nombre d’artistes coréens
jusque-là peu connus au niveau international.
Tel est le cas de Choi Myoung
Young et Park Suk Won qui s’alignent sur
le mouvement Dansaekhwa. Lee Ufan,
Yun Hyong-keun, Park Seo-Bo, Lee Bae et
Ha Chong Hyun sont aussi, en Occident,
50

Les collectionneurs
coréens sont très
actifs sur le marché
de l’art et dépensent
dans l’ensemble
davantage que ceux
de nombreux autres
pays, à l’exception
des États-Unis.
rangés dans le mouvement Dansaekhwa.
Ces artistes et d’autres âgés de 50 et 60 ans,
comme Suejin Chung, Yunhee Toh et Yun
Sang Yeul, sont des valeurs sûres, mais inconnus
des collectionneurs européens. La
jeune génération est plus attirée par un art
multimédia, influencé par Nam June Paik,
mais aussi par les nombreuses entreprises
technologiques. Parmi les jeunes, citons
Im Heung-soon qui soulève des questions
politiques sensibles entre la Corée du Nord
et celle du Sud et traite des conflits historiques,
Yanghee Lee (spectacles), Ayoung
Kim, Kang Seung Lee, Kohui, Noh Sangho,
Jong Oh, Gwangsoo Park, Woosung Lee et
Jazoo Yang. Même si rien ne laisse à penser
que le marché de l’art occidental, ses galeries
et collectionneurs, surfent vraiment
sur la vague Hallyu, des enseignes comme
White Cube, König Gallerie, Perrotin, Lehmann
Maupin et Esther Schipper se sont
récemment établies à Séoul, démontrant
ainsi l’intérêt de l’Occident pour la scène
asiatique. L’un de leurs défis consiste
à découvrir et représenter des artistes
locaux. Si elle en est encore à ses premiers
balbutiements, la jeune génération
d’artistes ne manque pas de pistes pour
se positionner au niveau international. De
son côté, le marché mondial des antiquités
coréennes paraît gagner en importance,
mais ne connaît pas le même élan, en raison
de règlements très stricts concernant
les exportations d’antiquités et le doute
quant à l’origine de nombreuses antiquités
coréennes, dont les pillages opérés durant
l’occupation de la Corée par le Japon.
MUSÉES HISTORIQUES
Dans ce pays encore considéré dans les
années 1950 comme en voie de développement,
les musées, notamment privés,
connaissent un essor remarquable.
Encouragés par des entreprises désireuses
de renforcer leur image publique et de
contribuer à la communauté, les musées
privés sont devenus des acteurs influents
de la scène artistique coréenne. Par leur
Im Heung-soon, Bukhansan, tirage digital, 2015. © de l'artiste
51

Exterieur du Leeum Museum of Art. © photo : Kyung Sub Shin
Parmi les musées d’art privés de Corée,
le fleuron est le Leeum, Samsung Museum
of Art, qui fête ses vingt ans d’existence
et expose des œuvres d’art ancien et
des trésors nationaux, ainsi que des œuvres
modernes et contemporaines tant
de Corée que d’ailleurs.
impact, ils concurrencent des institutions
nationales et portent ces trois dernières
décennies la culture coréenne des galeries
à un niveau plus élevé. Des noms connus,
tels que Lee (Samsung), Koos (LG), Cheys
(SK), Shins (Lotte) et Chungs (Hyundai),
ainsi que des entreprises comme Kia et
Kolon Industries, sont à la manœuvre. En
échange d’incitants fiscaux, ils défendent
l’art et la culture afin de renforcer l’identité
coréenne. Parmi les musées d’art privés, le
fleuron est le Leeum, Samsung Museum
of Art, qui fête ses vingt ans d’existence.
Cet immense musée abrite des trésors
nationaux, ainsi que des œuvres modernes
et contemporaines, tant de Corée que
d’ailleurs. Conçu par les célèbres architectes
Rem Koolhaas, Jean Nouvel et Mario
Botta, c’est un véritable joyau architectural.
D’autres entreprises ont suivi son
exemple en associant des noms célèbres à
leurs projets. L’impressionnant immeuble
ST SongEun, un bloc de béton pointu qui
perce le ciel avec des espaces intérieurs
alternant entre’obscurité et luminosité, a
ainsi été conçu par Herzog & de Meuron.
L’institution est une organisation à
but non-lucratif qui soutient les artistes
coréens contemporains. Autre combinaison
de siège social d’entreprise et de
musée au nom à consonance internationale,
l’Amore Pacific Museum of Art
de la marque de cosmétiques éponyme,
énorme cube transparent conçu par David
Chipperfield. Des expositions temporaires
d’art traditionnel et contemporain de
grande qualité y sont organisées. Le Bonte
Museum, de la famille du Groupe Hyundai,
signé Tadao Ando, constitue une balise sur
la petite île de Jeju. On peut y découvrir les
riches techniques de la broderie coréenne
52

et s’immerger dans l’Infinity Room de Yayoi
Kusama. Séoul demeure l’épicentre avec
le musée Dongdaemun Design Plaza de
Zaha Hadid et le Storage by Hyundai Card
qui ponctuent le paysage urbain. Ces
bâtiments contrastent avec le National
Museum of Moderne and Contemporary
Art (MMCA), conçu par un Coréen du
Sud, Hyunjun Mihn/MPART Architects,
au rayonnement plus traditionnel. Ces
musées servent non seulement de salles
d’exposition pour d’importantes œuvres
d’art, mais aussi de centres d’accueil d’initiatives
éducatives et autres programmes
de soutien. En proposant des stages de
théâtre, des cours d’art et des possibilités
d’hébergement, ils ont contribué au
développement de talents émergents et à
l’enrichissement du paysage culturel de la
Corée. Ces développements témoignent
du rôle de catalyseurs croissant des
musées en faveur du progrès social et
culturel, dans une période marquée par
les bouleversements économiques et la
dynamique urbaine. Le patrimoine coréen,
composé essentiellement de céramiques,
calligraphies, broderies, bronzes et mobilier,
est exposé de manière à ce que chaque
Le Bonte Museum sur Jeju Island, conçu par Tadao Ando. © D. R.
habitant soit fier de son héritage culturel.
Les contacts de plus en plus intenses avec
l’Occident confirment ce dynamisme.
Des enseignes comme
White Cube, König Gallerie,
Perrotin, Lehmann Maupin
et Esther Schipper se sont
établies récemment à Séoul,
démontrant l’intérêt de
l’Occident pour la scène
artistique asiatique.
VISITER
Songeun Museum. © D. R.
Kimsooja – Thread Roots
jusq. 21-07
Musée De Lakenhal
Leyde
www.lakenhal.nl
53

Gabrielle Canivet, Oiseau de paradis, 1929, or au pinceau, graphite et rehaut d’encre de Chine sur papier, 58 x 43,5 cm. Provenance : Collection privée. Courtesy Lancz
Gallery
54

Gabrielle Canivet
Un imaginaire idéaliste
L’œuvre de Gabrielle Canivet est
moins connue que celle de son
époux, le peintre Constant Montald.
Pourtant elle a développé dans
les techniques qui furent siennes,
la peinture sur tissu, le dessin
sur papier et la reliure, un style
extrêmement original qui s’inscrit
aussi dans le courant idéaliste
auquel est associé son mari.
TEXTE : ANNE HUSTACHE
Un oiseau est accroché sur une
branche, le cou tendu vers une
ramification de feuilles. L’élégant
volatile est délicatement peint
à l’or avec du graphite et de l’encre de
Chine, une palette conférant un mystère à
cette œuvre sur papier noir. Le trait ferme
souligne le corps ondulant de l’oiseau et
le branchage tortueux duquel les feuilles
pendent, se fondant en transparence sur
le fond. Tous ces éléments donnent à la
scène une irréalité troublante et fascinante.
Travailler l’or de cette manière
requiert une réelle maîtrise technique.
Pourtant, Gabrielle Canivet (1867-1942)
est une autodidacte qui s’est initiée au
dessin d’abord grâce à son père et ensuite
auprès de Constant Montald (1862-1944) :
« Je n’ai jamais appris à dessiner. Je me suis
découvert ce don par paresse et coquetterie.
C’était à l’époque où l’on cousait de la
soutache sur les cols et les parements. Je
trouvais ce travail long et désagréable. J’ai
pris un pinceau et de la couleur à la colle.
Au lieu de coudre, j’ai peint. Cette peinture
ne tenant pas, je me suis mise à chercher
un autre produit. Le crayon a suivi mon
imagination. Je suis arrivée à composer
les motifs directement sur la soie et à
les peindre au moyen d’un procédé qui
m’appartient ». Le choix de l’or n’est pas un
hasard : symbole d’immortalité, d’absolue
perfection, d’éternité, de lumière, il s’intègre
parfaitement dans la démarche de
l’artiste. Car le travail mené par Gabrielle
Canivet dépasse de loin le décoratif. Sa
retranscription du réel s’inscrit dans une
approche idéaliste qu’elle partage avec son
mari et leurs amis.
UN UNIVERS FÉCOND
Constant Montald va connaître la reconnaissance
et le succès grâce à ses grandes
toiles idéalistes et, plus tard, à ses décors
monumentaux. Gabrielle Canivet-Montald
exposera souvent dans les mêmes
contextes que son mari, mais elle ne choisira
pas la peinture sur toile, s’orientant
vers la peinture sur soie ou sur papier. Elle
a également réalisé de nombreuses reliures
de soies peintes, collées sur carton, aux
couleurs vives et aux motifs confinant à
l’abstraction. Elle en confectionne plusieurs
pour ses amis, le couple formé par
le poète Emile Verhaeren et son épouse
Marthe, que les Montald reçoivent dans la
belle villa qu’ils ont fait construire dans la
vallée de la Woluwe, à Bruxelles. Ce milieu
intellectuellement bouillonnant nourrit
l’art des deux artistes qui se ressourcent
aussi dans la nature qui les environne. Si
Constant Montald peint de grandes scènes
figuratives et des paysages idylliques
dans lesquels il utilise aussi l’or, Gabrielle
Canivet se consacre principalement à des
dessins d’oiseaux et de poissons. Au fil
des ans, son originalité s’affirme. L’historienne
de l’art Barbara Kasper précise :
« Des milieux de la flore maritime et terrestre,
elle crée des motifs imaginaires qui
oscillent entre fleurs exotiques et plantes
Chacun à leur manière,
Constant Montald
et Gabrielle Canivet
s’inscrivent dans
une même dimension,
celle de l’imaginaire,
de l’irréalité, de
l’extraordinaire.
aquatiques. Les nénuphars, coraux, fleurs
étrangères et autres subissent une extrême
stylisation jusqu’à devenir des formes plastiques
presque autonomes à l’égard de la
réalité, comme en témoigne cette peinture
sur soie illustrant Les tendresses premières
(1904) d’Émile Verhaeren. Ses compositions
sont remplies de dédales de courbes
sinueuses, d’entrelacs à répétitions, de
nœuds formant des motifs organiques, aux
frontières du réalisme » . L’idéalisme a eu
une influence majeure sur la conception
de son œuvre. Chacun à sa manière, dans
un langage plastique et des pratiques artistiques
très différentes, Constant Montald
et Gabrielle Canivet s’inscrivent dans une
même dimension, celle de l’imaginaire, de
l’irréalité, de l’extraordinaire. Gageons que
les années à venir permettront une plus
grande redécouverte du travail de cette
artiste.
Merci pour son aide à Claire de Hertogh,
assistante à la Lancz Gallery, spécialiste de
l’artiste.
SURFER
www.lanczgallery.be
55

Mobilier pour enfant
Somptueux, ludique, mais surtout pratique
Les bébés ont toujours eu besoin
de lits pour dormir et les enfants
de chaises pour s’asseoir. Des
meubles spécifiques ont dès lors
été construits, tels ces berceaux
somptueux, parce qu’ils avaient
charge de présenter l’enfant aux
yeux de tous. Mais, il fallut attendre
le XXe siècle pour que soit créé
du mobilier conçu pour répondre
réellement aux besoins de l’enfant,
comme en témoigne l’exposition
L’enfance du design. Petit florilège.
TEXTE : ANNE HUSTACHE
Le berceau est probablement la pièce
de mobilier réservé aux enfants
la plus ancienne et la plus universelle
: nasse accrochée en hauteur
pour éviter l’appétit des rongeurs, manne
d’osier pouvant transporter un Moïse sur
les eaux, mangeoire adoptant la forme
rectangulaire d’une boîte où fut couché
l’enfant Jésus. Ou encore, plus conforme à
son étymologie ‘‘se balancer’’, une nacelle
permettant de bercer l’enfant. Outre ces
aspects pratiques, le berceau a endossé
d’autres fonctions : symbolique, en servant
à la dévotion, et honorifique, servant à
présenter fièrement sa progéniture. Autre
incontournable : la chaise ; haute, pour
répondre au besoin de nourrir l’enfant de
manière correcte, percée ou à pot pour
la simple commodité. Mais, en somme,
le mobilier d’enfant, au fil du temps, a
simplement répondu au besoin d’intégrer
celui-ci dans l’univers des adultes. Vers
la fin du XVIIIe siècle, et surtout au fil du
XIXe, de nouvelles théories éducatives
naissent, invitant à considérer l’espace
entourant l’enfant comme formateur :
l’idée de la chambre d’enfant naît ainsi, qui
incite les décorateurs à se pencher sur la
question. C’est surtout au XXe siècle que
les designers relèveront le défi de concevoir
du mobilier qui stimule ses facultés
cognitives et imaginatives de l’enfant,
l’aidant à se former tout en s’amusant. Une
nouvelle branche spécifique du design,
toujours active, est ainsi née.
VISITER
L’enfance du design.
Un siècle de mobilier pour enfant
Centre Pompidou
Paris
jusq. 12-08
www.centrepomidou.fr
Privilège de Pharaon
1342-1324 av. J.-C.
Parmi les six sièges trouvés dans la célèbre tombe de Toutankhamon,
celui-ci se distingue des autres parce qu’il aurait été
utilisé par le pharaon alors qu’il était enfant. Pourtant, cette
chaise ne comporte aucune indication de cette supposée
fonction. Elle ressemble plutôt au modèle courant des chaises
de l’époque, avec son dossier légèrement incurvé vers l’arrière
et ses fixations de l’assise aux pieds, par tenons et mortaises.
Cependant, les matières utilisées sont luxueuses : ivoire, ébène,
cuivre doré. Les bras sont ornés de feuilles d’or portant des
images de bouquetins et de plantes du désert.
Trône dit de Toutankhamon-enfant, Égypte, ébène, ivoire, or, métal doré. Le
Caire, musée Egyptien, inv. JE 6202.
56

Pour le petit Jésus
ca. 1500-1510
Ce petit berceau appartient au genre particulier de ‘‘Repos de Jésus’’, qui
fut surtout en usage dans les Pays-Bas du sud, de la seconde moitié du
XVe au début du XVIe siècle, dans les communautés religieuses féminines,
mais aussi dans des maisons privées. Ce sont des petits berceaux faits
de bois ou de matière précieuse, richement décorés, qui reproduisent les
diverses formes de berceaux en usage au Moyen Âge, mais qui ne sont pas
destinés à préserver le repos de l’enfant. Exposés dans les familles sur des
dressoirs, dans les cellules des couvents à la période de Noël, ils étaient
destinés à la dévotion. A l’origine, la statuette de l’Enfant Jésus devait reposer
à l’intérieur, sur une literie de tissus précieux. Cet exemple du musée
de Cluny est impressionnant, avec son socle de cadre flamboyant, porté
par quatre lions, et rare car il a conservé son berceau et sa caisse de bois
appelée custode.
Berceau de dévotion, Brabant, chêne sculpté, 63 x 35 x 15 cm. Paris, Musée de Cluny -
musée national du Moyen Âge, inv. Cl.23607a ; Cl.23607b. © Grand Palais Rmn (musée de
Cluny – musée national du Moyen Âge) / photo : Franck Raux
Copie miniature
ca. 1660-1688
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les chaises pour enfants étaient des copies
miniatures des sièges pour adultes et suivaient les conventions stylistiques
du mobilier de l’époque. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la chaise haute
se popularise : les premiers modèles étaient conçus comme un minuscule
fauteuil surélevé sur de grands pieds, permettant à l’enfant d’être nourri à la
cuillère. Cette digne chaise haute date de la Restauration anglaise (1660-1688),
période où le confort et la richesse des ménages prirent de l’importance. Elle
est dotée d’une barre amovible pour empêcher l’enfant de tomber.
Chaise haute pour enfant, Angleterre, noyer, 87,6 × 50,8 × 44,5 cm. New York, The Metropolitan
Museum of Art, inv. 64.101.899.
Sous la protection des déesses
ca. 1700
Berceau à bascule, Inde, bois, ébène, ivoire, 89 × 135 × 63 cm. Amsterdam,
Rijksmuseum, inv. BK-1966-48
Quelle œuvre spectaculaire que ce berceau confectionné dans
de l’ébène, à la fois sculptée et incrustée d’ivoire. Il représente
un bel exemple du mobilier luxueux confectionné en Asie pour
les employé de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales
(VOC). Si son modèle est occidental, ses matières et surtout son
décor sont locaux. Bien que destiné à une famille de culte protestant
ou catholique, le décor en ronde bosse s’orne de déesses
hindoues : Kawadeva, déesse de l’amour et du désir, et Makara,
créature mythologique ayant forme de poisson, associée à la
déesse du Gange. La famille dut particulièrement apprécier
ce meuble puisqu’elle le ramena en Hollande après son séjour
dans les Indes et l’inscrivit parmi ses biens patrimoniaux.
57

Apparat
ca. 1900
L’histoire de l’art compte de nombreux berceaux d’apparat,
conçus tout autant pour accueillir le sommeil d’un enfant que
pour le présenter fièrement aux visiteurs. De nombreuses cours
d’Europe disposaient de cet accessoire, parfois impressionnant,
comme le berceau d’apparat du Roi de Rome, conservé au
Kunsthistorisches Museum de Vienne. Ce magnifique berceau,
anonyme mais indubitablement de style Art nouveau, se distingue
par la théâtralité de son décor. Comme un porte-flambeau,
une figure féminine, sensuellement drapée, porte la caisse
du berceau vers l’avant. Celle-ci est délicieusement marquetée
de branchages au sein de moulures végétales, les mêmes qui
garnissent avantageusement le pied du meuble et le sommet de
sa hampe.
Berceau, Paris, Art nouveau, bois fruitier. Thierry de Maigret SVV, Paris, Drouot,
12-06-2009. © Thierry de Maigret
10.228 € (frais inclus)
En marche !
ca. 1922-1929
Voici une chaise bien pratique par sa polyvalence : l’enfant qui
y est assis peut d’abord se mouvoir même s’il n’est pas encore
capable de marcher, grâce à un système de roulettes, et cela
sans danger, car une sangle le maintient fermement en place.
Ensuite, on peut l’y nourrir grâce à un plateau de forme trapézoïdale,
encastré dans les bords du meuble et doté de bras en
bois, articulés près du milieu pour se replier à plat lorsqu’il n’est
pas utilisé. Enfin, un pot circulaire en étain émaillé blanc, placé
sous le siège amovible, permet à l’enfant de se soulager en toute
discrétion. Une chaise qui répond donc parfaitement à ses différents
besoins dont celui, primordial, de partir petit à petit à la
découverte du monde qui l’entoure.
The Baby Scooter Car Co, Chaise à pot, Angleterre, bois lamellé, étain. Londres,
The Victoria and Albert Museum, inv. B.301-1996.
Ingénieuse
ca. 1923
Pierre Chareau, Table à jouets, France, frêne vernissé, filet, 75 x 179 x 119 cm.
Paris, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne. © Domaine public
/ Centre Pompidou, MNAM-CCI / Dist. RMN-GP / photo : Bertrand Prévost
Cette ingénieuse table à jeu témoigne de la manière dont Pierre
Chareau (1883-1950) invente une typologie nouvelle de meuble
qui hybride le traditionnel coffre à jouets et la table de jeux. Sa
Table à jouets, au plateau circulaire, dispose de part et d’autre de
deux tiroirs à paniers en filets ; une fois le jeu achevé, les enfants
peuvent faire coulisser les tiroirs et remiser leurs jouets tout
en les laissant visibles. Cette table fut présentée par l’ébéniste
en 1923, au Salon des Artistes décorateurs, dans un ‘‘coin des
enfants’’ où il combinait de façon audacieuse matières, motifs et
éléments de mobilier.
58

Pousser léger
ca. 1930-1939
Landaus et poussettes furent populaires dès le XIXe siècle, grâce
aux progrès des matières produites industriellement en série.
Les créations en osier et en cannage eurent particulièrement
la faveur durant de nombreuses années, car généralement plus
légères que leurs homologues en bois, et semblant plus modernes
et plus adaptées aux enfants, tout en étant sensées plus
faciles à nettoyer. Elles étaient souvent moins chères à produire,
même si un article élégant et soucieux du design comme celuici
était probablement assez coûteux en raison de ses finitions,
bandes supplémentaires de tissus pour assurer l’étanchéité de
la capuche, garde boue pour les roues en métal chromé, poignée
cylindrique en bois peint, …
Alfons Pollak, Landau, Allemagne, cannage, osier, bois, acier chrome. Londres,
The Victoria and Albert Museum, inv. B.1 - 2005
Dans les écoles
ca. 1949
Au début du XXe siècle, la massification de la scolarisation, le
renouvellement des pratiques pédagogiques, les préoccupations
hygiénistes et les progrès dus à l’industrialisation transforment
les espaces d’apprentissage et les équipements scolaires.
Grâce aux designers modernes, le mobilier des écoles se renouvelle
progressivement. Ainsi de ce petit bureau d’écolier et sa
chaise qui vont meubler les écoles maternelles, dès les années
1950. Ces meubles sont solides mais légers et peuvent donc
être déplacés par un enfant. Le dossier, les accoudoirs et les
deux pieds arrières sont formés d’un seul tube d’acier courbé, ce
qui constitue une forme ergonomique bienvenue qui libère un
maximum d’espace.
Jacques Hitier, Chaise MCA 300 et Table MCA 321, tube métal, chêne contreplaqué,
45 x 31,5 x 32,5 cm (chaise) et 47 x 50 x 39 cm (table). Paris, Centre
Pompidou – Musée national d’art moderne. © Fondation Jacques Hitier / Centre
Pompidou, MNAM-CCI / Dist. RMN-GP / photo : Philippe Migeat
Pour le plaisir
1971
Patrick Arlet, Pomme, France, mélaminé, 99 x 99 x 99 cm. Paris, Centre
Pompidou – Musée national d’art moderne. © Centre Pompidou,
MNAM-CCI / Dist. RMN-GP / photo : Hélène Mauri
Et si le mobilier devenait un jeu, ou mieux, un espace englobant,
protecteur, au design plaisant pour l’enfant et qui l’invite à de
multiples expériences, ludiques, créatives ? Voilà le défi que se
sont lancés plusieurs designers dès les années 1960-1970, mais
qui se poursuivra jusqu’à la fin du siècle avec l’arrivée des plastiques
ou du mélaminé, qui suscitent une esthétique nouvelle,
colorée, pop ou organique. La Pomme géante de Patrick Arlet
témoigne de cette dernière tendance. Elle démultiplie les usages
en étant composée d’abord d’un tableau sur lequel l’enfant peut
librement s’exprimer et d’un bureau où il peut poser ses livres et
autres cahiers.
59

NFT Art
Le retour de l’enfant terrible
« Quand un nouveau
support apparaît,
il suscite un fort
engouement, mais
cet intérêt risque de
s’estomper »
GWENVAEL LAUNAY
© Courtesy Almine Rech Gallery / photo : D. R.
César Piette, Yellow and green bird, 2021, NFT, édition de 25. © de l’artiste / Courtesy Almine Rech Gallery
– Plateforme de vente : www.niftygateway.com – Prix : 2.400 €
Ses détracteurs le disaient mort et
enterré, c’est tout le contraire ! Avec
l’art pour terrain de jeu privilégié,
le marché des NFTs revient sur
le devant de la scène. Ce secteur
se structure plus lentement et
sainement que ce que qu'on avait
imaginé.
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT
Apparus de manière confidentielle
sur le marché de l’art contemporain
en 2016, les NFTs, ou Non-
Fungible Tokens, sont des titres
de propriété numérique d’un actif numérique
(œuvre digitale, photo, vidéo, texte,
musique…) garantis par la Blockchain. Ils
ont connu en 2021 une croissance fulgurante,
dopée par quelques coups d’éclats.
Un collage numérique de l’artiste Beeple,
Everydays : The First 5.000 Days avait alors
été adjugé 69,3 millions de dollars chez
Christie’s, suivi quelques mois plus tard du
record de 91,8 millions de dollars obtenu
par The Merge, signé Pak. L’année suivante,
le soufflé retombait vertigineusement, de
nombreuses collections de NFTs voyant
leur valeur chuter de manière significative.
Un retour de manivelle sans surprise, le
marché s’étant emballé trop rapidement.
Directeur de l’espace bruxellois d’Almine
Rech, Gwenvael Launay explique l’intérêt
du secteur face à ce phénomène : « C’est un
schéma classique : quand un nouveau support
apparaît, il suscite un fort engouement
mais cet intérêt risque de s’estomper. Quand
ce médium est apparu, nous avons proposé
à nos artistes de les accompagner dans
le développement de NFTs. Nous avons
notamment soutenu la production de NFTs
de Kenny Scharf, de César Piette et de Brian
Calvin. Actuellement, c’est un secteur dont
nous nous sommes quelque peu écartés,
mais si l’un de nos artistes souhaite se diriger
dans la vente de NFTs, nous l’accompagnerons
avec plaisir. » Le pari de l’enseigne
reste audacieux tant les NFTs souffrent
d’une réputation sulfureuse. Artiste plasticien
développant parallèlement à ses toiles
sur châssis une pratique numérique, Benjamin
Spark est aujourd’hui un conférencier
de référence en la matière. C'est aussi un collectionneur
de la première heure de NFTs. Il
60

Benjamin Spark, Crypto Girl, œuvre digitale NFT. © de l’artiste – Plateforme de vente : www.rarible.com – Prix : 1.500 €
explique : « C’est un secteur de niche réservé
aux initiés, notamment parce qu’il s’accompagne
de quelques barrières à l’entrée : les
échanges s’effectuent en crypto-monnaies, il
faut un portefeuille numérique (wallet) et il
y a quelques notions à comprendre avant de
se lancer dans ce marché. »
2024, UN EXCELLENT MILLÉSIME ?
Que dire de ce marché en 2024 ? À en croire
les chiffres et les analystes de tous bords,
les NFTs reviendraient sur le devant de la
scène, en un retour en douceur multifactoriel.
Tout d’abord, comme toute nouvelle
classe d’actifs, leur acceptation prend du
temps, plus encore quand il s’agit de technologies
disruptives. Benjamin Spark confirme
: « Il faut que les gens puissent comprendre
ce marché pour ensuite l’accepter et l’aimer.
De plus, si nous sommes habitués à la
propriété physique, la notion de propriété
numérique est difficilement comprise du
grand public. Autre problème, la plupart
opposent le réel et le virtuel, pensant que
les ordinateurs, quand ils sont apparus,
allaient nous couper du monde, la même
aversion s’étant emparée de Facebook puis
des smartphones… Or, c’est sous-estimer la
capacité de l’homme à s’adapter à la technologie
et c’est aussi négliger l’idée que l’on
« Si nous sommes habitués
à la propriété physique,
la notion de propriété
numérique est difficilement
comprise du grand public »
BENJAMIN SPARK
pourrait prendre du plaisir dans les deux
mondes. Dans l’art, c’est la même chose :
j’ai autant de plaisir à posséder des œuvres
physiques que numériques. » Autre élément
qui pourrait rassurer les intéressés : à l’image
d’autres actifs et intimement liés aux cours
des crypto-monnaies, les NFTs rebondissent
de manière cyclique. Enfin, la chute des
NFTs d’art aurait été entraînée par la chute
des collectibles, soit des collections d’images
semblables à des cartes à collectionner qui
s’échangèrent à des prix bien trop élevés.
Benjamin Spark confirme : « Les NFTs d’art
ont été pollués par les collectibles tels les
crypto-punks. Ces collectibles sont à l’art
contemporain numérique ce que les Pokemons
sont aux œuvres dans les musées.
Dans la vie réelle, on ne confond pas Pokemon
et Picasso, dans le marché des NFTs,
on a confondu les deux. » Seule certitude,
les premières cotations d’artistes n’ayant que
trois ans, qui attirent préférentiellement les
digital native, Générations Z, Alpha et Millenials,
devraient largement progresser dans
les prochaines années. Selon une étude du
Boston Consulting Group, plus d’un milliard
de personnes utiliseront des crypto-monnaies
d’ici 2030. Et le cabinet Grail Capital
annonce que le marché de l’art digital
pourrait bien arriver au trillion de dollars de
valorisation d’ici là.
SURFER
www.technoimpact.tech
© de l'artiste
61

Résidences d’artistes
Une bouffée d’oxygène
Institutions ou galeries, ateliers
isolés ou espaces de travail partagés,
paysages paradisiaques ou grandes
villes, propose des résidences aux
artistes en dehors de leur propre
univers de travail. Cette opportunité
offre en général des espaces bien
aménagés, dans un environnement
inspirant. Ces séjours sont souvent
assortis de conditions, de dossiers
de candidature complexes, du don
d’une œuvre réalisée in situ.
TEXTE : TAMARA BEHEYDT
Quelques grandes institutions
belges offrent des résidences
aux artistes. Le Wiels, par
exemple, permet à plusieurs
artistes actifs en Belgique ou au niveau
international, de profiter jusqu’à six mois
de ses espaces. Il arrive ainsi qu’un artiste
étranger décide de résider en Belgique
pour une longue durée, afin de nouer des
contacts avec la scène locale. Au Wiels se
crée donc un esprit communautaire entre
artistes lorsqu’ils s'y rencontrent. Il en va
autrement au musée Dhondt-Dhaenens,
basé sur la collection de Jules et Irma
Dhondt-Dhaenens, qui offre des résidences
individuelles au sein de la maison
Van Wassenhove toute proche, édifice
post-brutaliste de l’architecte Juliaan
Lampens. En contrepartie du paiement
des frais de déplacement, d’un per diem et
Si les collectionneurs
aident les artistes
en achetant leurs
œuvres, certains vont
plus loin.
d’un éventuel budget de fonctionnement,
les résidents sélectionnés par un jury
sont tenus d’organiser une présentation
destinée au public dans la maison ou le
musée, sous la forme d’une exposition
ou d’un événement. Des collectionneurs
aident aussi les artistes en faisant l’acquisition
de leurs œuvres et certains vont
même plus loin. Les Bruxellois François
© Arteventura
62

© Arteventura © Arteventura
Huet et Odile Repolt ont ainsi décidé de
transformer en résidence un bâtiment
situé derrière leur demeure. Les artistes
qu’ils sélectionnent par une commission
sur base d’un appel à candidature
y séjournent huit semaines par an. Ils
bénéficient d’un budget de fonctionnement
de 1.500 euros et sont, en contrepartie,
invités à contribuer à l’archive box
qui conserve la trace du passage de tous
les résidents. En 2024, l’Américain John
Ryan Brubaker était leur premier invité.
A Bruxelles, la Fondation CAB et la Fondation
Boghossian offrent également des
résidences d’artistes, à titre individuel et
collectif.
MANQUE DE PLACE
À l’automne 2023, la galerie berlinoise
GNYP ouvrait une seconde antenne à Anvers,
dans un espace atypique, réparti sur
deux étages, dans une superbe maison
de maître de l’Harmoniewijk. Aux étages
supérieurs, ses fondateurs Marta Gnyp
et Giovanni Springmeier aménageaient
un logement et un atelier pour artistes
étrangers. Kaifan Wang (Chine), Wojciech
Fangor (Pologne) et Kate Pincus-Whitney
(États-Unis) comptent parmi ceux qui
y ont séjourné en amont de leur exposition
dans la galerie. Des artistes d’autres
continents viennent y peaufiner leur exposition
prévue dans l’espace berlinois de
l'enseigne. Les frais d’hébergement, que
la galerie prend à sa charge, sont faibles
Les résidents sont sélectionnés sur la base
d’un appel à candidature et peuvent,
moyennant paiement, séjourner un mois ou
deux semaines dans la finca, utiliser l’atelier et
s’inspirer de l’imposant paysage andalou.
par rapport aux coûts de transport des
œuvres venant de l'étrange, ce qui encourage
à présenter des œuvres produites
sur place. Autre avantage non négligeable,
les résidences peuvent répondre
temporairement à la pénurie d’ateliers
à Bruxelles et Anvers, où il devient de
plus en plus difficile pour les artistes de
trouver un atelier abordable. Certains
collectifs, comme Level Five (Bruxelles)
et Morpho (Anvers), tentent d’y remédier
en organisant des résidences et ateliers
communautaires, mais les coûts et l’état
des bâtiments constituent parfois des
obstacles majeurs. Pour un jeune des
environs de Berlin où se posent des problèmes
similaires, cela peut donc être une
chance salutaire de pouvoir disposer d’un
espace approprié.
© Arteventura
63

Les résidences
peuvent répondre
temporairement à la
pénurie d’ateliers en
ville.
PAYSAGE INSPIRANT
GNYP n’est pas une exception, de plus
en plus nombreuses sont les galeries qui
créent des résidences. Hauser & Wirth a
opté pour la campagne anglaise. L’enseigne,
qui représente des artistes comme
Paul McCarthy, Sonia Boyce et Berlinde
De Bruyckere, dispose d’antennes à New
York et Hongkong et a transformé en
galerie et salle polyvalente pour événements
éducatifs et communautaires une
ferme du comté du Somerset. L’endroit
est aussi doté d’un farm shop, d’un bar,
d’un magnifique jardin et d’un lieu de
résidence où artistes, écrivains ou commissaires
puisent l’inspiration dans ce
paysage naturel. La galerie française
Christophe Gaillard, avec une antenne
à Bruxelles, a aussi lancé La Résidence/
Le Tremblay dans un château situé dans
l’ouest de la France. La sélection se fait
sur base d’un appel à candidature offrant
un séjour d’un mois à un artiste qui bénéficie
de frais de fonctionnement de 1.500
euros en échange d'une œuvre ou d'un
autre service. En Belgique, les artistes
peuvent également se mettre au vert. Le
Centre Frans Masereel de Kasterlee est
un lieu de résidence consacré aux arts
graphiques. Les neuf artistes y résident
cinq semaines. Environ vingt artistes
par an sont sélectionnés par un jury sur
base d’un appel à candidature et versent
une contribution de 1.850 euros pour le
séjour. En contrepartie, ils bénéficient
de l’utilisation des ateliers, de diverses
presses à imprimer, de matériaux et de
l’encadrement de collaborateurs. Les
espaces triangulaires seront bientôt
remplacées par un grand bâtiment neuf
et plus durable qui accordera davantage
de place à l’esprit communautaire. Une
cuisine commune facilitera aussi les
échanges et rencontres.
Les espaces de résidence de GNYP Gallery, à Anvers. © photo : Kaifan Wang
64

Juliaan Lampens, Résidence Van Wassenhove. © photo : Rik Vannevel
Une résidence de longue durée constitue
la meilleure façon de nouer des contacts avec
la scène artistique locale. Un endroit où se
ressourcer, méditer et faire connaissance.
ECHANGE COMMUNAUTAIRE
À la fin de ses études artistiques, l’Anversoise
Hilde Van Gorp s’est fait un nom
dans le secteur de la publicité, jusqu’à ce
qu’elle décide avec son mari de s’établir
dans une finca, propriété rurale à environ
cent kilomètres de Séville. Ils y ont créé
Arteventura, résidence disposant d’un
immense atelier et de logements pour
quatre artistes. Les résidents peuvent,
moyennant finance, y séjourner un mois
ou deux semaines en été, utiliser l’atelier
et s’inspirer de l’imposant paysage environnant.
Le séjour n’est soumis à aucune
exigence particulière concernant la présentation
ou la production, mais l’artiste
doit contribuer activement à un échange
intensif entre résidents. Kasper De Vos, qui
y a séjourné en 2019 plusieurs mois à titre
exceptionnel, est littéralement entré dans
le paysage avec son matériel de dessin.
Entre 2020 et 2023, il créait des œuvres
inspirées de cette résidence et de l’environnement
naturel des collines andalouses.
La résidence lui fut donc très profitable sur
le plan artistique. Loin de leur environnement
habituel, dans une quête de défi,
d’espace, de nouvelles expériences et de
rencontres, les résidents peuvent profiter
d'un lieu de ressourcement, de méditation
et d’expérience humaine. Même lorsque
des coûts y sont associés, cela constitue
une respiration salutaire, un espace au
sens propre comme au figuré.
65

Constant Permeke, De sjees, 1926. Collectie Mu.ZEE/Permekemuseum.
Découvrez
le
Musée
Permeke
rénové
www.permekemuseum.be

L’ART DANS LA
RÉGION DE LA LYS
L’art est omniprésent dans la Région de la Lys. Des grands
peintres de la Lys aux artistes contemporains : la Région de
la Lys inspire et nourrit les créatifs en tout genre. C’est donc
la destination idéale pour des vacances placées sous le signe
de l’art.
LES MUSÉES D’ART INCONTOURNABLES
MUSÉE DE DEINZE ET DE LA RÉGION DE LA LYS (MUDEL)
L’histoire de l’art belge et la Région de la Lys sont inextricablement
liées. Des grands peintres tels qu’Émile Claus, Roger Raveel, Gust
De Smet et Valerius De Saedeleer y ont créé certains de leurs plus
célèbres chefs-d’œuvre. Ils forment le fil rouge qui traverse les salles
du Mudel.
» www.mudel.be/fr
MUSÉE DHONDT-DHAENENS
Qui sont les artistes novateurs en passe de s’imposer dans le milieu
de l’art international ? Vous le découvrirez au Musée Dhondt-Dhaenens
Les expositions temporaires de ce musée de premier plan
vous permettront d’avoir un avant-goût de ce qui se fait dans l’art
contemporain. Le bâtiment à l’architecture moderniste et le beau
jardin de sculptures abritent également la collection emblématique
des fondateurs Jules Dhondt et Irma Dhaenens.
» www.museumdd.be/fr
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE GAND
Au Musée des Beaux-Arts de Gand, vous entrerez dans le plus vieux
musée de Belgique. La collection permanente présente de nombreuses
œuvres des écoles de Laethem dans la région de la Lys. Les
performances et expositions temporaires mettent principalement
en avant des artistes contemporains.
» www.mskgent.be/fr
LES PEINTRES DE LA LYS
Le paysage unique des bords de Lys a inspiré d’innombrables artistes…
depuis plus d’un siècle. Dès le XIXe siècle, des villages comme
Laethem-Saint-Martin, Astene et Machelen-aan-de-Leie se sont
même transformés en véritables colonies d’artistes.
» www.toerisme-leiestreek.be/fr/faire/peintres-de-la-lys
FAITES LA CONNAISSANCE DE CES GRANDS PEINTRES :
AU PROGRAMME
En 2024, la région de la Lys proposera plusieurs expositions prestigieuses,
une biennale et une triennale. Levons d’ores et déjà un
coin du voile sur ces événements à ne pas manquer :
EXPOSITION IMMERSIVE – SINT-AMANDSKERK ROULERS
1/4 – 3/11
Pendant l’exposition Het Kunstuur, des personnalités flamandes
évoquent une sélection de chefs-d’œuvre belges datant de la période
1850-1950.
» www.hetkunstuur.com/fr/roeselare
TRIENNALE DE COURTRAI
29/6 – 6/10
La Triennale de Courtrai parsèmera le centre-ville d’installations
contemporaines et interactives et d’objets surprenants.
» www.triennalekortrijk.be
BIENNALE DE PEINTURE
30/6 - 6/10
Trois grands musées unissent leurs forces et jettent un regard
contemporain sur leurs collections et sur les liens privilégiés qui les
unissent au Pays de la Lys.
» www.biennalevandeschilderkunst.be
ÉMILE CLAUS. PRINCE DU LUMINISME
28/9/2024 – 26/1/2025
Cette prestigieuse rétrospective rassemble les tableaux les plus
importants de la riche œuvre d’Émile Claus.
» www.mudel.be/fr
ÉMILE CLAUS
Également connu sous le nom
de « peintre du soleil », Émile
Claus est un artiste belge qui
a développé un style nouveau,
appelé luminisme, en mettant
l’accent sur l’influence de la lumière
solaire sur les paysages.
ROGER RAVEEL
Roger Raveel, qui a vécu et travaillé à Machelen-aan-de-Leie, a développé
un style propre. Avec sa « Nouvelle Vision », il a intégré dans
son art des objets du quotidien et a même inclus l’environnement et
les spectateurs dans certaines de ses œuvres.
» Découvrez tous nos conseils sur
www.toerisme-leiestreek.be/fr/art

Sélection Musées
Nos voix intérieures
du 23-06 au 03-11
MACs
Hornu
www.mac-s.be
De la mémoire
et des traces
du 01-06 au 01-09
BPS22
Charleroi
www.bps22.be
Les vidéos d’Ariane Loze nous parlent de notre rapport aux exigences de la société
capitaliste. Comédienne de formation, l’artiste s’est très vite impliquée dans la
performance, qu’elle mêle à l’audiovisuel. Dès 2008, elle proposait ses premiers
films : St Erme, Horror et Pursuit qui s’avèrent singuliers par le fait qu’elle les
réalise seule, interprétant tous les personnages devant une caméra qu’elle pose
devant elle. Réunissant une dizaine d’œuvres et couvrant une quinzaine d’années,
de ses premières vidéos muettes à sa dernière réalisation produite par le MACs,
l’exposition aborde les principaux motifs sociétaux traités par l’artiste. Pour clore
le parcours, elle s’est inspirée d’un texte en lien avec le passé industriel du Grand-
Hornu, Énergie et équité de Ivan Illich. Publié en 1973, il alertait déjà des impacts
sur la société de nos modes de consommation et de production. (ah)
Ariane Loze, Inner landscape, 2018, projection video HD, son, couleurs, 7’11”. © de l’artiste / Galerie
Michel Rein, Paris / Bruxelles
Deux artistes belges pratiquant tous deux la
peinture se partagent, cet été, les cimaises du
BPS22 : Alain Bornain et Eric Fourez. Usant de
divers mediums, Alain Bornain présente un
ensemble de nouveaux tableaux qui creusent
une thématique éclairant tout son parcours :
la hantise de la mémoire et de sa fragilité au
travers de l’effacement et de l’ambiguïté de
l’image. Certaines oeuvres renouvellent ainsi
le genre ancien des “Vanités”. Parallèlemrent
le BPS22 a donné carte blanche au critique
d’art et commissaire Claude Lorent, qui réunit
un ensemble pertinent de toiles d’Eric Fourez.
Fasciné depuis des années par la mer du Nord,
l’artiste a concentré tout son travail sur la
restitution des traces que laissent les vagues
s’élançant puis se retirant sur le sable. D’année
en année, la figuration semble se dissoudre
dans l’abstraction. (ah)
Alain Bornain, Image 23/02, huile sur toile, 250 x 360 cm.
© de l’artiste
Expressionnisme belge
du 28-08 au 13-10
Musée Marthe Donas
Ittre
www.museemarthedonas.be
Georges Carrey, ca 1950, huile sur toile, 49 x 64 cm.
© photo : Luc Schrobiltgen
En 1945, eut lieu au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles un exposition d’art français
réunissant des artistes comme Bissière, Bazaine, Manessier, Estève, Le Moal. Cette
exposition fit l’effet d’une bombe auprès des artistes qui venaient de fonder la
Jeune Peinture Belge. Les relations entre la peinture française et la peinture expressionniste
abstraite belge constitue donc le fil rouge de cette exposition. Une première
partie présente ‘‘les aînés’’ qui furent exposés en France : Ernest Engel-Pak,
René Guiette, Joseph Lacasse, Victor Servranckx et Georges Carrey. Ensuite,
viennent les membres fondateurs : Willy Anthoons, seul sculpteur du groupe, Anne
Bonnet, Georges Collignon, Maurice Boel, Louis Van Lint, Antoine Mortier, Lismonde,
Denyse Goffin, Gaston Bertrand, Francine Holley, Rudolf Meerbergen, Jack
Godderis et Marc Mendelson. Toutes ces œuvres sont issues d’une collection privée.
(ah)
68

Les Daces.
Royaume d’or et d’argent
du 07-07 au 26-01-2025
Drents Museum
Assen
www.drentsmuseum.nl
Tous les connaisseurs
de l’histoire romaine les
connaissent : l’empereur
Trajan est entré en
guerre à deux reprises
contre le royaume des
Daces (la Roumanie
actuelle) et l’a finalement
conquis en 106.
Cette bataille contre
les Daces est d’ailleurs
encore visible sur la
colonne de Trajan, à
Rome. Mais pourquoi
tant de haine ? D’abord
parce que les Daces
représentaient une
menace constante pour
les provinces romaines,
au sud du Bas-Danube,
mais surtout parce que
la Dacie était riche en
mines d’or et d’argent.
Ce que les Daces fabriquèrent
à partir de ces
métaux précieux, durant
les deux siècles que dura
leur empire, merveilleux
reflet du niveau de leur civilisation et de leur savoir-faire, fait aujourd’hui l’objet
d’une grande exposition. (er)
Casque Coțofenești, IVe s. av. J.-C. National History Museum of Romania. © photo : Ing. Marius
Amarie
Une civilisation
équestre
du 02-07 au 03-11
Château de Versailles
Versailles
www.chateauversailles.fr
Musée du Domaine royal de Marly
Marly-le-Roi
www.musee-domaine-marly.fr
(du 07-06 au 03-11)
Notre
civilisation
serait-elle
tout-à-fait
la même
si le cheval
n’avait pas
existé?
Cette
double
exposition
démontre
combien il
a accompagné
rois, reines et aristocrates, du XVe au
XXe siècle. Le parcours commence par une
galerie de portraits…. ceux des chevaux favoris
de diverses têtes couronnées européennes.
Plusieurs thématiques sont ensuite abordées :
le luxe d’écuries comme celles de Chantilly et
Versailles, l’art de l’équitation, le compagnonnage
de l’homme et du cheval dans la guerre,
les fêtes équestres, les armures et autre chefs
d’œuvres d’orfèvrerie, le cheval comme modèle
pour les artistes et aussi comme inspirateur
de récits mythologiques ou fantastiques. Les
treize sections ce cette exposition se déploient
dans des lieux emblématiques du château de
Versailles, comme le salon d’Hercule, la galerie
des Glaces et les appartements de Madame
de Maintenon, ainsi qu’aau Domaine royal de
Marly. (ah)
René-Antoine Houasse, Louis XIV, roi de France
(1638-1715), ca. 1674, huile sur toile.© Château de
Versailles, Dist. RMN / photo : Christophe Fouin
Les mondes de demain
jusq. 27-10
Institut du monde arabe
Paris
www.imarabe.org
Depuis les années 2000, les artistes du monde arabe et de ses diasporas se sont
emparés de la science-fiction pour rêver les mondes de demain et dresser un
constat sans détours sur l’évolution des sociétés. Titrée Arabofuturs -Voyages
vers demain, cette exposition d’art contemporain invite à entrer dans les univers
oniriques de la fiction spéculative et des nouveaux imaginaires arabes. Dix-huit
artistes (vidéastes, plasticiens, photographes, performeurs) renouvellent ici les
perspectives et cherchent à offrir des contre-récits émancipateurs à leurs sujets de
prédilection que sont la mondialisation, la modernité, l’écologie, les migrations, le
genre ou la décolonisation. Le parcours a été pensé comme un vaisseau, partant
de la réalité la plus palpable de notre monde et s’en allant explorer des futurs de
plus en plus irréels et alternatifs. (ah)
Skyseeef, de la série Culture is the waves of the future, 2022, photographie. © de l’artiste
69

Sélection Musées
Femmes et Nabis
du 22-06 au 03-11
Musée de Pont-Aven
Pont -Aven
www.museepontaven.fr
Visions
expressives
du 15-06 au 15-09
Musée de Lodève
Lodève
www.museedelodeve.fr
À la fin du XIXe
siècle, le groupe
des Nabis forme un
collectif de jeunes
artistes audacieux,
animés d’une même
communauté de
pensée, admiratives
de l’œuvre de Gauguin.
L’exposition
propose de dévoiler
une autre facette du
groupe réunissant
Sérusier, Denis,
Vuillard, Bonnard,
Vallotton, Ranson,
Lacombe, ... en les
étudiant par l’intermédiaire
de leurs
épouses, amantes,
mères et bellesmères.
Elles gravitent
autour du groupe,
non comme artistes
à part entière, mais
comme collaboratrices,
assistantes, soutiens affectif, moral et financier. Plusieurs thématiques
rythment le parcours : la formation du groupe, les liens conventionnels, sociaux
et amoureux unissant hommes et femmes, le travail d’aiguille et de fil chez les
femmes, et enfin les influences directes et indirectes que les femmes ont pu avoir
sur le devenir des Nabis. (ah)
Maurice Denis, Les Muses, 1893, huile sur toile, 171 x 137,5 cm. © Paris, musée d’Orsay, dist. RMN-
Grand Palais / photo : Patrice Schmidt
Né au début du XXe siècle, l’expressionnisme
se déploie pleinement en Allemagne après la
Première Guerre mondiale, imprégnant toutes
les formes d’art : le théâtre, la musique, l’architecture
et le cinéma. Cette exposition explore
plus particulièrement l’influence exercée par la
peinture et les arts graphiques sur le cinéma.
Les oeuvres des artistes incontournables du
mouvement (Alexej von Jawlensky, August
Macke, Erich Heckel, Otto Dix, Emil Nolde, ...)
sont confrontées à des extraits de douze films
célèbres dont Metropolis (Fritz Lang), Le dernier
homme (F.W. Murnau), Nosferatu le vampire
(F.W. Murnau), Le Cabinet du docteur Caligari
(Robert Wiene). Cette approche transversale
révèle le bouillonnement artistique de l’époque
et nous plonge directement dans la société
allemande de l’entre-deux guerres, en proie
à des traumatismes d’après-guerre et à une
analyse sans concession de ses névroses. (ah)
Käthe Kollwitz, La mort s’empare d’une femme, 1934.
Tübigen, Stadtmuseum.
Mode et Photo
du 31-05 au 08-09
Saatchi Gallery
Londres
www.saatchigallery.com
En réunissant les oeuvres de célèbres photographes de mode, cette exposition souhaite
démontrer combien ce medium a dépassé la simple présentation de produits pour poser
un regard autre sur nos vies, explorer nos aspirations et repousser les limites de la créativité.
Comprenant des clichés de, entre autres, Nick Knight, Peter Lindbergh, Viviane Sassen, Paolo
Roversi, ainsi que de la jeune génération, l’accrochage célèbre la vision personnelle de ces créateurs
d’images, éclairant comment la photographie de mode est devenue un langage visuel
passionnant. Le parcours est organisé en quatre sections principales : Allure rend hommage
à la beauté intemporelle ; Fantasy cerne l’inventivité des photographes; Realism regroupe les
artistes travaillant principalement dans la rue, jouant à l’intersection de la mode et du monde
réel ; et enfin Surréalism présente le travail de la toute dernière génération. (ah)
Daniel Sannwald, Camper campaign A/W, 2015. © de l’artiste
70

Une peintre de
l’entre-deux-guerres
Du 18-06 au 15-09
Museo Thyssen-Bornemisza
Madrid
www.museothyssen.org
Les rigueurs
de l’hiver
du 28-05 au 01-09
The Getty
Malibu
www.getty.edu
Cette exposition permet de découvrir l’une des artistes majeures de la peinture
espagnole du XXe siècle, et plus particulièrement de l’entre-deux-guerres.
L’œuvre de Rosario de Velasco (1904-1991) traduit parfaitement le ‘‘retour à
l’ordre’’ qui marque l’art espagnol des années 1920 à 1940 et qui trouve son
parallèle dans la Nouvelle Objectivité en Allemagne et le Novecento en Italie.
Ce style combine un fort retour à la tradition figurative, tout en y mêlant quelques
conquêtes de la modernité. Chez Rosario de Velasco, les figures humaines,
amples et sereines, occupent tout l’espace de compositions originales, osant des
points de vue inédits. Cette exposition est le fruit de recherches récentes ayant
permis de retrouver des œuvres qui avaient été perdues, et dont certaines se
révèlent majeures dans son parcours. (ah)
L’année 1608 connut un hiver très rude
aux Pays-Bas et la première scène d’hiver
d’Hendrick Avercamp date de cette année.
Il fut donc très certainement marqué par ces
conditions climatiques et ne fut certainement
pas le seul puisque les peintures de ce type
devinrent à la mode après cette date. Voilà
le thème de cette exposition qui réunit des
dessins et des peintures d’Hendrick Avercamp
et d’autres artistes néerlandais du début des
années 1600, se concentrant sur des paysages
mettant en valeur des hivers glacials et des étés
inhabituellement frais. L’ensemble témoigne
ainsi du refroidissement climatique persistant
au XVIIe siècle et montre comment les artistes
ont souligné l’incertitude fondamentale de la
vie et la nécessité de s’adapter à travers leurs
représentations du patinage sur glace et de la
pêche. (ah)
Gerrit Battem, Figures sur un lac gelé, crayon, encre
brune, aquarelle. Malibu, Getty Museum, inv. 85.GC.222
Rosario de Velasco, Adam et Eve, 1932, huile sur toile. Madrid, MNCARS-Museo National Centro
de Arte Reina Sofia. © Rosario de Velasco, VEGAP, Madrid, 2024
Video d’aujourd’hui
du 07-06 au 29-09
Kunsthaus
Zurich
www.kunsthaus.ch
Rita McBride, Mae West, a proposal for Effnerplatz,
Munich, Germany, 2003–2004, vidéo monobande,
couleur, son ; acquis en DVD et CD ; PAL, 4:3, durée :
4‘5’’. Kunsthaus Zürich, 2004. © 2024, ProLitteris,
Zurich
La collection d’art numérique du Kunsthaus Zürich est l’une des plus grandes de Suisse,
qui compte plus de 600 oeuvres. En la découvrant, Luca Re, collaborateur scientifique de la
collection d’arts graphiques et Éléonore Bernard, restauratrice d‘œuvres d’art, ont souhaité
concevoir ensemble leur première exposition. Ils ont sélectionné dix œuvres, toutes réalisées
entre 2000 et 2005, soit dix travaux qui leur sont exactement contemporains. Du point
de vue du contenu, cette sélection se focalise sur les aspects du changement numérique :
les effets spéciaux et un nouveau sens de l’esthétique, rendus possibles grâce à l’évolution
de l’outil, le détournement de téléfilms qui permet de créer de nouvelles histoires et de
susciter l’émotion par d’autres biais. L’exposition et son catalogue explorent aussi toutes les
questions sociétales liées au passage des médias analogiques aux numériques. (ah)
71

Agenda Musées
KBR
△ James Ensor - Inspired
by Brussels
till 02-06
KMSK
△ MAGINE!100 Years of
International Surrealism
till 21-07
MAD Brussels
△ Fashion Moves
07-06 till 31-08
Maison De L’Histoire
Européenne
△ Bellum et Artes.
L’Europe et la guerre de
Trente Ans
till 12-01-2025
Musée belge de la
France-Maconnerie
△ Va te faire Maître
till 20-07
Musée Juif
△ Passage. Textiles &
Rituels
till 01-09
Hanne Darboven, Das Welttheater 79, 1979, tirage offset sur papier. Collection SMAK Gand. © de l’artiste / D. R.
Musée Magritte
△ Magritte·Folon. La
fabrique poétique
till 21-07
Musée Mode &
Dentelle
△ Jules François Crahay.
Back in the spotlight
till 10-11
Antwerpen
M HKA
△ Dierenleven
08-06 till 22-09
△ Vedran Kopljar. MEAN
till 01-09
△ De Stadcollectie
Antwerpen
till 05-01-2025
MAS
△ Naar Antartica. De
poolpioniers van de
Belgica
21-06 till 03-10
Red Star Line
museum
△ Einstein, een gewilde
vlucheling
till 08-09
FOMU
△ Re/sisters - A lens on
gender and ecology
till 18-08
△ Dirk Braeckmann.
Echtzeit
till 19-01-2025
MoMu
△ Baloji - Augurism
till 16-06
RockoxHuis
△ Jan Davidsz. De Heem
till 01-10
Ath
Maison Culturelle
D’Ath
△ Léopoldine Roux. À Ciel
Ouvert
till 29-06
Binche
Musée international
du Carnaval et du
Masqu
△ Binche Intime. Une
exploration sonore
till 15-09
Brugge
Adornes Domein
△ Gloire et infortune d’un
voyageur du XVe siècle
till 31-12
Brussels
Africa museum
△ ReThinking Collections
till 29-09
Argos centre for
audiovisual arts
△ Herman Asselberghs.
Time wasted
till 30-06
Art et Marges
△ Ca$h
till 29-09
Belfius Art Collection
△ Inspired by Love
till 22-06
Boghossian
Foundation - Villa
Empain
△ Josef and Anni Albers.
Iconic couple of
modernism
till 08-09
Botanique
△ Possibles I Probables.
LAb(au)
till 28-07
BOZAR
△ Histoire de ne pas rire.
Het surrealisme in België
till 16-06
△ James Ensor
till 23-06
Broodhuis
△ Spelen maar!
till 25-08
Centrale
△ Maren Dubnick.
Accumulator
till 01-09
CIVA
△ Simone Guillissen-Hoa
till 22-09
Design Museum
Brussels
△ Innovating across
Borders. Reflections on
the Oeuvre of Sándor
Borz Kováts
till 22-09
Fondation Thalie
△ Regenerative Futures
till 28-09
Fondation A
△ Contacts
till 30-06
ISELP
△ c’est le ,om de cette
pierre qui fait paysage
till 29-06
Italiaans Cultureel
Instituut
△ L’arte triestina al
femminile nel ‘900
d’avanguardia italiano
ed europeo
till 31-07
René Magritte Museum
△ Jane Graverol
09-06 till 20-10
Tour & Taxis
△ Titanic. The Artifact
Exhibition
till 30-06
ULB Culture
△ Belgica Biladi Een
Belgisch-Marokkaans
verhaal
till 22-07
WIELS
△ Alexis Blake. Crack
Nerve boogie Swerve.
L’Archive -Joseph
Kusendila. Platteau,
Groupe Theatral
07-06 till 11-08
△ Jana Euler. Oilopa
21-06 till 29-09
Wittockiana
△ Chris Delville et
Francois Emmanuel. Le
dit de la renarde
till 16-06
Wittockiana. Musée
des arts du livre et de
la reliure
△ Jean Boghossian.
Abstract Writings,
Abstract Thoughts
till 15-09
72

Design Museum
△ Olivetti Folon
till 15-09
Charleroi
Le BPS22
△ Alain Bornain.
Amourable - Éric Fourez.
Sur les traces de la Mer
du Nord…
01-06 till 01-09
Musée de la
Photographie
△ Laura Henno. Outre
Monde - Ethel Lilienfeld.
EMI
01-06 till 29-09
Deinze
Mudel
△ Claus Inspireert!
till 09-06
Drogenbos
FeliX Art & Eco
Museum
△ Futuromarennia,
Oekraïne & avant-garde
till 09-09
Flémalle
La Châtaigneraie
△ Errare Humanum Est
till 14-07
Gaasbeek
Kasteel van Gaasbeek
△ Échos rebelles
till 03-11
Geel
De Halle
△ Mosa Mystica
till 16-06
Gent
Industriemuseum
△ FERRO NON FERRO
till 01-09
KiOSK
△ Arnaud Rogard. Ik met
twee
till 09-06
Museum Dr. Guislain
△ Off-Comics
till 23-06
△ Ikigai
till 08-09
SMAK
△ Private Passion X Public
Duty
till 05-01-2025
△ Sirah Foighel Brutmann
& Eitan Efrat Là - Tarek
Atoui
till 25-08
Grimbergen
Cultuurcentrum
Strombeek
△ Maëlle Dufour. Sonar
till 08-09
Hingene
Kasteel d’Ursel
△ Les Liaisons Désireuses
till 13-10
Hornu
CID
△ Super Power Design
till 25-08
MACS
△ Ariane Loze - Orla Barry
23-06 till 03-11
Ittre
MIMDo
△ Claudine Péters-Ropsy.
La nature recomposée
till 02-06
Kluisberg
Beukenhof-Phoenix
△ Sculpture. Resilience
till 22-09
La Louvière
Centre Daily-Bul & C°
△ Dominique Lacoudre.
Je ne sais faire preuve
de discipline que dans
l’indiscipline
till 16-06
Centre de la Gravure
△ Nos géantes
till 02-06
Keramis
△ Les bucoliques.
Allégories du vivant
till 25-08
MILL
△ Temps de pause
till 15-09
Leuven
M Leuven
△ Alias
till 01-09
Liège
Europa Expo
△ Da Vinci - L’artiste,
l’ingénieur, le gastronome
till 30-06
Trinkall Museum
△ Dan Miller. À l’oeuvre
- Modesties d’Andre
Wostijn
till 09-03-2025
La Boverie
△ Abstrait - Cécile
Miguel. Au creux des
apparances
till 18-08
Musée de la Vie
wallonne
△ #365 Unpacked
till 06-10
Mechelen
Kunsthal Mechelen.
De Garage
△ The Fountain Show
till 25-08
Menen
cultuurcentrum
& Stadsmuseum
Menen
△ Het Unieke Universum/
L’Univers Unique
till 14-07
Mons
CAP
△ Rodin. Une
Renaissance moderne
till 18-08
△ Raphaël Decoster
till 30-06
Morlanwelz
Musée royal de
Mariemont
△ Les Amis de
Mariemont. Histoire
d’une passion
till 02-06
Namur
Le Delta
△ La carte postale, objet
de collection, oeuvre
d’art
till 18-08
Puurs-Sint-
Amands
Emile
Verhaerenmuseum
△ Le Jardin enchanté
16-06 till 06-10
Raversijde
Atlantikwall
Raversyde
△ Getekende oorlog:
De atlantikwall Gestript
- Ensor 1940 - James
Baron Ensor
till 11-11
Sint-Niklaas
Cultuurhuis de Bijl
△ External Brain. Luk Van
Soom & Toon Teeken
till 19-05
Mercatormuseum
△ Hachmi Azza
till 08-09
Tongeren
Gallo-romeins
museum
△ De oudheid in kleur
till 02-06
Tournai
TAMAT
△ Abstract
till 21-07
Turnhout
De Warande
△ HYBRIDEN:
Samengestelde wezens
uit fabels, mythen en
legenden
08-06 till 17-11
Westende
△ 60 ans de la Maison de
la Culture
till 28-09
Villa Les Zephyr
△ Wear Sunscreen
till 03-11
Le Pavillon
△ Stellar Scape. Les
nouvelles conquêtes
spatiales
22-06 till 26-01
Musée Félicien Rops
△ Le Cercle des Femmes
peintres (1888-1893) &
Kikie Crêvecoeur
till 08-09
Alexis Blake, Crack Nerve Boogie Swerve TENT, 2019. © de l’artiste / Courtesy WIELS Bruxelles / photo : Diana
Oliveira
Envoyez vos informations pour le
mois de septembre à collect@ips.be
avant le 5 août !
73

ARTMEETS
CLASSIC
CARS 20
24
Expo and sales
14 and 15 September from 11 a.m. to 6 p.m.
Art & Language collective | D.D. Trans | De Senna Tramaine
Early Jack | Geluck Philippe | Ikonomopoulou Maria
Kawamata Tadashi | Kronz Bradley | Martin Kris
Matsutani Takesada | Nash David | Panamarenko
Raveel Roger | Skully Sean | Tuymans Luc
Van Bossche Guy | Van Den Broek Koen
Vanderleenen Marc | Venet Bernar | Verdegem Jos
Weidenbaum Peter
Hof te Vitseroel
Vitseroelstraat 66, 1740 Ternat | Belgium
info: www.artmeetsclassiccars.be
Maison de Ventes aux Enchères
PICTURA
VENTE PUBLIQUE
Lundi 26 aout 2024 à 18.00 h
Brusselsesteenweg, 656 B-9050 Gentbrugge (Gand)
23.03-27.10.2024
LOUIS THEVENET
Een leven in kleur | La couleur redéfinie
Halle – den AST & Villa Servais – www.thevenet150.be
‘Stilleven met tafel, stoel en schilderspalet’, 1925 (Collectie den AST) © Foto Reinhart Cosaert
Encrier en bois sculpté
Vente d’Art et d’Antiquités
Tableaux, sculptures, aquarelles, dessins
Sculptures en bronze
Horloges, objects de décoration, faïences et porcelaines: Chine,
Japon, Europe
Livres anciens, gravures, collections
Exposistion:
vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 aout 10-18h
catalogue: dans la salle et sur le site: www.pictura.be
Informations: Henk Vervondel tel: 0475/74.49.25

Guillaume Corneille jouant avec son chat Luna, dans son atelier © Henny Riemens
EXPOSITION
Corneille
au fil de la joie
29.06 03.11.2024
La Louvière
Mardi Dimanche
10 h 18 h
Standard : 8 €
Senior (+65) : 6 €
MuseumPass : gratuit
rue des Amours 10
7100 La Louvière
+32 (0) 64 27 87 27
accueil@centredelagravure.be
Exposition organisée avec
la collaboration de la Fondation
Guillaume Corneille.

Parole de galeriste
Stéphanie Frederickx – #064
Galeriste hors les murs
Stéphanie Frederickx a déjà fait un long chemin dans le
monde du design et de l’art contemporain. Sa curiosité,
son ouverture d’esprit, son intuition créative et sa joie
contagieuse de travailler en équipe la mènent sans
relâche d’un projet à l’autre, en véritable galeriste
nomade de l’art et du design de collection.
Quelles réflexions vous ont
menée à ce projet nomade ?
« L’aspect le plus passionnant
d'un projet nomade est le rôle
que joue le lieu où il se déroule.
Je ne souhaite pas me cantonner
aux mêmes quatre murs.
L’endroit m’inspire autant que
le travail et les artistes me stimulent.
Ma démarche consiste à
sélectionner des artistes pour un
lieu en particulier ou à trouver
l’espace adéquat pour certaines
œuvres, comme les grandes
installations. Cela motive encore
davantage les visiteurs à venir
voir. Une relation beaucoup plus
personnelle s’instaure ainsi,
permettant de mieux découvrir
les œuvres, les toucher, les voir
de près. »
rement avec des gens que je
ne me contente pas d’assister,
mais que je guide et encourage
à vendre leurs œuvres,
en Belgique et à l’étranger. Je
fais beaucoup de choses moimême,
mais j’organise encore
quatre à cinq expositions par
an, ce qui constitue un vrai défi.
J’observe une nouvelle tendance
à la collaboration entre
différentes enseignes, ce que je
considère comme une évolution
positive. Même si je reconnais
l’importance d’acquérir une
renommée internationale, je
ne participe pas encore à des
foires. Les salons de design
de collection sont, à mon ens,
souvent trop sensibles aux
tendances. Je me sentirais plus
à l’aise dans la continuité d’événements
comme Art Brussels et
la BRAFA, s’ils étaient ouverts
à cela. »
Quel est votre public ?
« J’ai déjà un groupe fidèle de
suiveurs, non numériques, qui
apprécient mes choix et sont
curieux de ce que je fais. Un
nouveau lieu attire également
un nouveau public. Certains
se contentent d’une seule
pièce, d’autres souhaitent
collectionner et suivre l’œuvre
d’un artiste ou d’un designer.
Comme pour l’art, il y a une
demande de contenu pour
le design de collection :
l’esthétique seule ne suffit pas.
Je souhaite créer une séparation
entre consommation et l’histoire
© D. R.
« Mes choix sont intuitifs ; j’ai besoin
d’expérimenter une œuvre d’art en
vrai avant de prendre une décision. »
qui se cache derrière les pièces.
La plupart sont uniques ou
éditées à dix exemplaires. Mais
je perçois encore une hésitation
chez les collectionneurs, qui
s’explique par l’inconnu,
l’association avec le vintage, le
manque d’histoire. »
Quel rôle joue votre
personnalité ?
« Ma formation de créatrice de
chaussures m’a appris à analyser
la composition technique
d’un objet. Un travail dans la
mode m’a amené à fusionner
différentes inspirations pour
en faire un seul ‘‘show’’.
Mon atelier de cuir, que j’ai
toujours, me semble désormais
thérapeutique, alors que
l’organisation d’une équipe
et d’une plateforme pour les
autres me propulse de manière
plus dynamique. »
Quels sont vos projets ?
« Cet été, je retournerai dans
Comment fonctionne le
processus de sélection ?
« Mon apport se situe entre l’art
et le design, et j’adore pouvoir
m’y mouvoir librement. On
compte de nombreux Belges
parmi les artistes : il y a beaucoup
de talent ici, mais pas de
frontières géographiques. Mes
choix sont intuitifs ; j’ai besoin
d’expérimenter une œuvre en
vrai avant de prendre une décision.
Je suis attentive à la tangibilité
des œuvres et au choix
des matériaux, et je suis stricte
en ce qui concerne la finition.
De nombreux artistes mettent
vraiment la main à la pâte : ils
participent à l’ensemble du
processus, de la menuiserie à
la soudure. Je travaille régulièun
lieu unique : un clocher du
XIVe siècle et un espace du XVIe
siècle juste à côté. Je laisse ce
lieu m’imprégner, et j’opère des
choix qui dialoguent ensuite.
J’y exposerai notamment Jojo
Corväiá (Venezuela), qui traduit
de manière autodidacte et
intuitive son émotion dans des
œuvres en céramique. Le designer
Sam Kerckaert (Belgique),
qui n’est actif que depuis
l’année dernière, fabrique
lui-même toutes ses pièces et
montrera de nouvelles œuvres.
Inspirée par les étapes de sa vie,
l’artiste Perla Krauze (Mexique),
âgée de 70 ans, présentera des
œuvres rappelant ses propres
grandes installations. Je présenterai
aussi plusieurs créations
design en vinyle, recyclé avec de
la résine réalisées par le jeune
Suisse Fabio Hendry. »
Stéphanie Frederickx
www.stephaniefrederickx.com
76

Sélection Galeries
Vincent Bioulès.
Allegro
jusq. 06-07
Galerie La Forest Divonne
Bruxelles
www.galerielaforestdivonne.com
These Circumstances
jusq. 29-06
Fondation CAB
Bruxelles
www.fondationcab.com
À 86 ans,
Vincent
Bioulès livre
une exposition
pleine
de plaisir, de
couleur et de
jeunesse. Celle
d’un homme
qui s’émerveille
toujours
davantage de
la force de la
nature, de la
variété de ses
couleurs, de
ses matières et de ses lumières. Il revient sur les lieux qui forment ‘‘l’espace de
son âme’’ : les paysages familiers du Pic Saint Loup, de l’Etang de l’Or, du Port
de Carnon, les maisons qu’il habite ou celles dont il se souvient... La géographie
d’une vie, que Bioulès revisite avec une peinture sensuelle et enlevée, comme si
l’artiste voulait nous consoler des troubles du monde en invitant le visiteur à en
voir, malgré tout, la beauté : « Je crois qu’on a un attachement très grand pour
certains sites, certains paysages qu’on a parcourus et qui définissent peut être un
peu l’espace de notre âme, de notre sensibilité. Alors bien sûr, à mesure que l’on
avance en âge, cette dernière s’exaspère. À chaque printemps, la poussée de la
nature se fait plus belle à mes yeux. » (gg)
Vincent Bioulès, L’Étang de l’Or ou le grand soir, 2023, huile sur toile, 130 x 195 cm. © de l’artiste /
Courtesy Galerie La Forest Divonne / photo : Pierre Schwartz – Prix : entre 5.000 et 50.000 €
Réunissant Greet Billet, Katinka Bock, Manon
De Boer, Willy De Sauter, Céline Mathieu, Guy
Mees et Johanna Von Monkiewitsch, cette exposition
tente de stimuler notre perception tout
en mettant en évidence une autre réalité, la
limite de l’espace ou de ce qui s’y cache. Céline
Mathieu : « Le minimal se marie au conceptuel,
bien au-delà de la géométrie, de l’ordre, et de
l’harmonie. Le métal, l’électricité, les produits
chimiques, mais également les nuances de
couleurs d’une œuvre ou la façon dont des
fragments de papier sont épinglés, témoignent
tous d’une activité qui leur est propre. Tout en
étant une ode à la sincérité et à la sobriété, les
pratiques des artistes sont liées à l’espace dans
lequel ils exposent. De nombreuses références
physiques, sociales, historiques et artistiques
semblent inspirer les œuvres, c’est comme si
elles assimilaient leur environnement, leurs circonstances.
Et chacune, à sa manière, absorbe
la lumière et sublime la simplicité. » (gg)
Guy Mees, 4X, 1970, aluminium poli, 4 éléments : 4 x
125 x 10 x 1 cm. © de l’artiste / Courtesy CAB / photo :
Philippe De Gobert
Thomas Devaux.
Cet obscur objet du désir
jusq. 27-07
La Patinoire Royale / Valérie Bach
Bruxelles
www.prvbgallery.com
Thomas Devaux, Dichroic 3.76, 2024, verre
dichroïque, impression pigmentaire et cadre
en aluminium doré à la feuille d’or 22 carats,
150 x 120 cm. © de l’artiste / Courtesy La Patinoire
royale / Valérie Bach – Prix : entre 3.000
et 20.000 €
Photographe plasticien, Thomas Devaux (1980) est l’auteur de plusieurs séries complexes où
entrent en jeu tant les valeurs fondatrices de la photographie que ses évolutions et perspectives
actuelles. Il présente ici une généreuse sélection d’œuvres et d’installations tirées de sa
trilogie The Shoppers, Rayons et Dichroics. Cette dernière emprunte son titre au support fétiche
de l’artiste, le verre dichroïque, qui offre des propriétés optiques originales, principalement
celle de pouvoir afficher deux couleurs chatoyantes. L’artiste explique : « Cette exposition parle
de désir, mais d’un désir trouble… Pas du désir entre un homme et une femme, mais entre un
individu et un objet de consommation. J’essaye de sonder cette tension en convoquant dans
mon travail des objets capturés dans les supermarchés. » Thomas Devaux opère ainsi une
forme de transsubstantiation : la conversion d’une réalité qui relève de la plus banale normalité
en icône sacrée. (gg)
77

Sélection Galeries
André Navez
jusq. 22-06
Galerie de l’Ouvrage
Rue de l'Ouvrage 25
Namur
Il y a un peu plus de 20
ans, André Navez (1955)
débutait son travail du
ciment. De nombreux
aspects de cette matière
sont intéressants : les
différentes granulométries
apportent des textures
différentes à la matière,
la densité du mélange
confère robustesse ou
légèreté à la création, sa
réaction à l’hygrométrie
influe sur la manipulation
de la matière et son
extrême matité capte la
lumière d’une façon particulière.
Lorsqu’il réalise
une œuvre, il accorde
beaucoup d’importance
au geste comme au
souffle. En effet, l’étape
du séchage est une
véritable révélation. À la
recherche d’intensité, de rythme et de lumière, ses surfaces sont teintes dans la
masse et subissent aussi ‘‘dans le frais’’ de nombreuses pulvérisations. Il aime
juxtaposer des surfaces qui se font résonance. André Navez est constamment à
la recherche de l’esprit de la matière : « Je considère mes surfaces comme ayant
leur propre vie, leur propre réalité : ce ne sont pas des images. » (gg)
André Navez, Sans titre, ciment et pigment sur fibre de verre, 126 x 92 cm. © de l’artiste /
Courtesy Galerie de l’Ouvrage – Prix : entre 300 et 2.500 €
Alexandre Hollan.
Œuvres récentes
jusq. 13-07
Le Salon d’Art
Bruxelles
www.lesalondart.be
Il regarde les arbres comme nul autre, Alexandre
Hollan (né en Hongrie en 1933, vit à Paris
depuis 1956) a construit tout l’écosystème de sa
démarche plastique autour de l’arbre. Depuis
des décennies, il reste fidèle à ses arbres : ceux
qui entourent sa maison dans l’Hérault. Une
dizaine de spécimens, tout au plus, qu’il place
au cœur de toutes ses recherches. Il en livre une
déclinaison infinie, des grandes toiles figuratives
jusqu’aux signes d’arbre qui ne retiennent parfois
qu’un seul trait, des acryliques très colorées
aux fusains subtils, presque effacés. Ludovic
Degroote : « Les arbres dessinés proposent une
modulation libre des gris, ceux qui sont peints
une vibration éclatante des couleurs, alors que
dans les vies silencieuses celles-ci sont juxtaposées,
par teintes et par couches, pour aboutir à
une forme de sérénité et de calme apparents.
(…) » Jean Marchetti réunit trois séries. (gg)
Alexandre Hollan, Rayonnement de la lumière dans un
arbre, 2023, acrylique sur papier. © de l’artiste –
Prix : entre 1.000 et 6.000 €
A private Collection &
Human Beings par Ann Ray
jusq. 28-06
Galerie de la Béraudière
Bruxelles
www.delaberaudiere.com
Ann Ray, Habit de sueur, 2006, photographie,
éd. 4/5, 50 x 60 cm. © de l’artiste –
Prix : entre 3.000 et 35.000 €
Fruit de plus de 30 ans de passion, la collection privée de Jacques et Marie Claire de la
Béraudière réunit des œuvres iconiques de certains des plus grands maîtres de la photographie
moderne (William Klein, Lucien Clergue, Douglas Gordon, Anselm Kiefer, Steve McCurry,
Dorothea Lange, Robert Mapplethorpe, Joel-Peter Witkin, Shirin Neshat, Ralph Gibson, …). À
leurs côtés, sera présentée une sélection d’œuvres de la photographe française Ann Ray (1969),
célèbre pour son travail dans le domaine de la photographie de mode, de la danse et des portraits.
Son sens aigu du détail et sa capacité à capturer des moments fugaces confèrent à ses
photographies un sentiment d’intimité et d’authenticité qui trouve un écho auprès des spectateurs.
À travers son objectif, Ann Ray capture l'essence de ses sujets, révélant la complexité et la
profondeur de leur personnalité, avec une clarté et une sensibilité remarquables. (gg)
78

Ad Odysseia. Camille Holdermann
et Khloé Lagarde
jusq. 16-06
Espace 001
Louvain-la-Neuve
www.espace001.com
Ryoji Ikeda
du 06-06 au 27-07
Almine Rech
Bruxelles
www.alminerech.com
Entre dessins aux crayons de
couleurs, stylo bille et aquarelle,
Camille Holdermann
(1996) présente son univers
aux multiples facettes, mêlant
à la fois monde onirique,
personnages dissimulés dans
des végétations luxuriantes
et bestiaires fantastiques
aux couleurs acidulées. Une
tentative d’exploration dans
laquelle l’artiste brouille peu
à peu les pistes entre rêve et
réalité. Artiste textile, Khloé
Lagarde travaille essentiellement
le rapport entre couleur
et lumière, l’étude des illusions
d’optique, des manifestations
de perturbation visuelles et de
la vibration d’une image fixe.
À l’aide de son métier à tisser,
elle fabrique des tableaux
textiles, mais aussi des pièces
plus monumentales et placées
dans l’espace. Mariant peinture, collage et fils de chaîne, ses pièces présentent de
nombreux médiums, composées de multitudes métamorphoses chromatiques,
qui évoquent un univers psychédélique, géométrique, didactique. (gg)
Khloé Lagarde, Breakfast, 2022, bande de papier, acrylique, polyester, cadre en bois peint,
13,5 x 21,5 x 2 cm. © de l’artiste / Courtesy Espace 001 – Prix : entre 300 et 2.200 €
Le légendaire artiste japonais Ryoji Ikeda (1966)
n’est pas seulement célèbre pour ses installations
audiovisuelles hypnotiques, il est également
considéré comme l’un des fondateurs
de la musique glitch. Il compose sa musique
à partir de sinusoïdes, de bruits, de basses et
de formules mathématiques. Ikeda a acquis la
réputation d’être l’un des rares artistes internationaux
à travailler de manière convaincante
sur les médias visuels et sonores. Il orchestre
de manière minutieuse le son, les visuels, les
matériaux, les phénomènes physiques et les
notions mathématiques dans des performances
et des installations immersives. Parallèlement
à son activité musicale pure, Ikeda travaille sur
des projets à long terme, à travers des performances
live, des installations, des livres et des
CD. Depuis 2008, il présente des expositions
personnelles dans de grandes institutions à
travers le monde. (gg)
Ryoji Ikeda, Portrait of Ryoji Ikeda, 2022. © de l’artiste
/ Courtesy Almine Rech / photo : Ryoji Ikeda Studio –
Prix : de 10.000 à 200.000 €
Samantha McEwen
jusq. 29-06
Modesti Perdriolle Gallery
Bruxelles
www.modestiperdriolle.com
Samantha McEwen, Bird Painting
III, 1996, huile sur bâche, 220 x
120 cm © de l’artiste / Courtesy
Modesti Perdriolle Gallery –
Prix : entre 4.500 et 80.000 €
Proche amie de Keith Haring, dans le New York underground des années 1980, Samantha McEwen (1961)
est une peintre dont l’approche s’inspire de la nature. Sur des fonds monochromes apparaissent un léopard
noir discret, un chien hurlant à la lune, des têtes d’oiseaux en lévitation. À mille lieues des artifices et
des faux-semblants, son art révèle une quête touchante et délicate de simplicité absolue, pour ne garder
que le ‘‘vrai’’. Au fil des années, dans notre monde bruyant et agité, elle propose des images émotionnelles,
des refuges poétiques qu’elle nous invite à contempler et à écouter. Ses œuvres sont comme
autant de fenêtres ouvertes sur des paysages intérieurs, où la lumière, la couleur et la forme se conjuguent
pour générer une harmonie apaisante. Ses paysages de fleurs optimistes sont comme des bouffées d’air
frais. Ses bâches brutes sont traversées de nuages blancs, porteurs d’espoir. Ses peintures minérales,
irisées de matières sur papier japonais, exaltent une beauté douce… (gg)
79

Sélection Galeries
Jeroen Daled, Edith Ronse
et Frederik Van Laere
du 02 au 23-06
Galerie S&H De Buck
Gand
www.galeriedebuck.be
Une expo estivale
à Watou
du 06-07 au 01-09
De Queeste Art
Abele/Watou
www.dequeeste-art.be
Tous ceux qui errent… (sont perdus), citation arrangée de Tolkien, est le titre d’une
exposition incluant des photographies de Jeroen Daled, des sculptures d’Edith
Ronse et des peintures de Frederik Van Laere. Car ce dernier, historien de l’art
connu entre autres comme commissaire d’exposition, peint depuis plus de trente
ans. Il dévoilait ses œuvres en 2021 et les expose aujourd’hui pour la première fois
en galerie. Des paysages, un chemin, un homme et un poireau surdimensionné :
le peintre regarde autour de lui et laisse vagabonder les références à la littérature,
aux arts plastiques et à la philosophie, avec ou sans côté absurde. À leur façon, les
images de Jeroen Daled et les sculptures d’Edith Ronse offrent une vision délicate
de l’homme dans le monde. La galerie organisera un peu plus tard, conformément
à la tradition, une exposition au Studio dans la commune française d’Oiron.
On pourra y voir, cet été (du 14-07 au 30-08), des œuvres de Laurent Marie
Joubert, Johan Clarysse et Siegfried De Buck. (cv)
Frederik Van Laere, Nature morte, 2021, huile sur toile, 64,5 x 105 cm / Edith Ronse, Ever-transforming,
2023, matière plastique (plasticrète), 90 x 90 x 86 cm / Jeroen Daled, Alter ego, impression
sur papier baryté, 40 x 40 cm. © des artistes / Courtesy S&H De Buck – Prix : à partir de 890 €
De
Queeste
Art est
partenaire
du Festival
des Arts
de Watou,
qui figure
parmi
les plus
fréquentés.
Qu’y a-t-il
à découvrir
dans la
galerie ? Le
rez-de-chaussée est réservé à un nouvelle exposition
personnelle de Daniel Enkaoua (1962), domicilié
en Espagne, dont les tableaux sont exposés
de par le monde. Cette exposition mettra en
lumière des portraits et natures mortes récents,
peints de manière plus frappante et dynamique,
ce qui leur confère parfois un caractère abstrait.
Il en résulte une tension accrue entre nervosité
et sérénité, la tranquillité dont ses tableaux
rayonnent. L’accent est en outre mis sur Jules
Schmalzigaug et Paul Joostens. Des dessins et
collages des années 1920 de l’artiste avant-gardiste
anversois Paul Joostens (1889-1960), ami
du poète Paul van Ostaijen, dialoguent avec des
œuvres sur papier et des tableaux de l’artiste
Jules Schmalzigaug (1882-1917). Ce dernier passe
pour le seul futuriste belge et sera exposé, cet
automne, dans le cabinet des estampes du
musée royal des Beaux-Arts d’Anvers. (cv)
Daniel Enkaoua, Aure en violet de profil, 2023, huile sur
toile, 55 x 44,2 cm. © de l’artiste / Courtesy De Queeste
Art – Prix : de 7.000 à 60.000 €
Summerbar and Cinema
chez Marie-Jo Lafontaine
du 19-07 au 31-08
TICK TACK
Anvers
www.ticktack.be
Marie-Jo Lafontaine, Liquid Crystal, 1999, photo
en noir et blanc, 214 x 134 cm. © de l’artiste –
Prix : de 20.000 à 40.000 €
5 Years TICK TACK débutait avec Le nouveau Biedermeier, exposition collective qui abordera,
jusqu’au 29 juin, le nouveau conservatisme dans l’art contemporain. Marie-Jo
Lafontaine (1950) installera ensuite son Summerbar and Cinema. Dans ce bar estival sera
accrochée la série de photographies Liquid Crystals (1999), des portraits en noir et blanc de
jeunes Anversois, très pertinents aujourd’hui. On pourra voir leur road movie musical Brussels
Swings (2017) au cinéma et l’installation vidéo Dance The World! au sous-sol. Marie-Jo
Lafontaine, pionnière de l’art vidéo en Belgique, présentera une sorte de sculpture sociale
mettant en scène musiciens et acteurs. La fête se poursuivra avec un projet unique : à
partir du 24 août, une grande exposition collective dans la Kunsthalle Recklinghausen et la
célèbre collection de la Kunsthalle se rendra pour la première fois à l’étranger, après des
expositions dans la galerie. (cv)
80

Parole de galeriste
Veerle Wenes – #065
Le réconfort de la mer
Ostende fut toujours un endroit singulier pour Veerle
Wenes, galeriste de valerie_traan, à Anvers. Une riche
histoire et la présence culturelle du Mu.ZEE, de la
Maison de James Ensor, de la Grande Poste, des Galeries
Vénitiennes et du quartier Belle Époque se mêlent ici à la
vue sans cesse changeante de la mer et à une ambiance
de vacances. Le désir est né, au bout de 13 ans, d’ouvrir
une seconde galerie dans l’impertinente ‘‘Reine des
Plages’’, aussi animée qu’une grande métropole :
valerie_troost.
Vous dirigez valerie_troost
en collaboration étroite avec
le commissaire Frank Maes.
Comment est né ce duo ?
« Frank Maes est le directeur
artistique d’Emergent, à Furnes.
Nous disposons chacun d’un
parcours, d’un cadre de référence
et d’un réseau propres.
Compte tenu des nombreuses
affinités relevées entre les programmes
respectifs d’Emergent
et de valerie_traan, nous disposions
d’une base commune
suffisante et solide pour réaliser
une interaction engendrant une
programmation unique découlant
de ce dialogue. »
De quelle vision partagée estelle
le fruit ?
« Dans un monde submergé
par des images toujours plus
sophistiquées, nous oublions
ou dissimulons souvent que
chacune naît dans un contexte
spécifique et nécessite un
support concret. Nous sommes
attentifs aux œuvres qui, en
dehors de la création d’une
image virtuelle, établissent aussi
dans ces dimensions matérielles
concrètes une interaction
singulière avec le spectateur et
l’espace dans lequel elles sont
présentées. Et qui met donc en
exergue les relations entre univers
concret et imaginaire. Ce
sera le cas lors de l’exposition
personnelle de Frederik Lizen,
qui débutera en juin. Cet artiste
peint, ‘‘en public’’, les clôtures
de bois qui délimitent les
chantiers urbains. Ce qu’il a
également fait pour le festival
The Chrystal Ship, en divers
lieux d’Ostende. L’interaction
sociale joue un rôle important
dans son processus créatif. Il
réalise aussi des paysages ‘‘en
plein-air’’, à la gouache et à la
craie. Sa rapidité à peindre des
clôtures l’a rendu apte à analyser
l’environnement et à refléter
d’emblée et spontanément ces
impressions dans des images de
paysages complexes, mais totalement
synthétiques. Il existe
donc une interaction entre les
peintures de clôtures, que l’on
peut voir en ce moment dans
le centre d’Ostende, et les
paysages que nous montrerons
dans la galerie. »
Les artistes que vous présentez
se situent à mi-chemin entre
art, design et architecture.
Comment les positionnez-vous
sur le marché de l’art ?
« L’attention particulière accordée
aux relations entre art,
architecture et quotidien crée
une concentration qui confère
une certaine cohérence à notre
programme. Nous faisons
appel à des professionnels, par
exemple des architectes ou
designers, mais nous espérons
aussi plaire à toutes les
personnes qui y sont sensibles.
Nous sommes également suivis
par des acteurs institutionnels.
Notre position sur le marché est
© photo : Siska Vandecasteele
« Cette structure légère nous permet
de nous libérer pour nous consacrer
à ce qui nous intéresse vraiment »
celle d’une galerie relativement
petite, à la structure légère,
désireuse de présenter un art
de haut niveau, de grande
qualité et cohérent. Nous
travaillons régulièrement avec
des artistes étrangers, comme
l’an dernier Haleh Redjaian,
qui vit à Berlin, ou la Portugaise
Fernanda Fragateiro, même si
les frais logistiques définissent
les limites de notre programme.
Cette structure légère nous
permet de nous en libérer pour
nous consacrer à ce qui nous
intéresse vraiment : des expositions
percutantes, soignées,
organisées selon notre propre
force et notre intuition envers
ce qui est significatif et prometteur.
Les évolutions du marché
de l’art international jouent un
rôle minime. »
Faut-il forcément participer à
des foires ou collaborer avec
d’autres galeries/institutions ?
« Les foires sont d’excellentes
plateformes pour garantir la
visibilité des artistes tant auprès
des collectionneurs que des
acteurs institutionnels. Elles
offrent de nouer des relations
avec d’autres galeries. Les collaborations,
même étrangères,
nous conviennent, car elles
provoquent un échange entre
visiteurs et artistes. Nous participons
volontiers à des événements
comme Theater aan Zee,
durant l’été à Ostende, afin de
susciter de nouveaux intérêts potentiels.
L'exposition personnelle
de Dirk Zoete, qui ouvrira fin juillet,
avec des dessins découlant
ou donnant lieu à des assemblages
spatiaux, mascarades et
costumes, s’inscrit parfaitement
dans le cadre de cet événement
et de l’année Ensor. »
Frederik Lizen / En plein public
du 02-06 au 21-07
Dirk Zoete
du 28-07 au 15-09
valerie_troost
Ostende
www.valerietraan.be
81

Agenda Galeries
Contretype
△ Kryztal. Sébastien
Reuzé & Sybren
Vonoverberghe
till 07-07
Galerie Zwart Huis
△ Stefan Peters. Fearful
Symmetry
till 30-06
Damien & The Love
Guru
△ Melanie Kitti & Mickael
Marman
till 29-06
Fondation CAB
△ These Circumstances
till 29-06
Gallery Nosco
△ Magdalena Fernández.
Pintura Móvile
till 15-06
Gallery Sofie Van den
Bussche
△ Ado Hamelryck.
onderHUIDs
02-06 till 29-06
Frédérick Mouraux
Gallery
△ Anatoly Gankevich.
Waiting Status
till 22-06
Hangar
△ Unique. Beyond
photography
till 08-06
Elodie Antoine, Teton Ballon. © de l'artiste / Courtesy Chez Olivia, Bruxelles
Abele/Watou
De Queeste Art
△ Une expo estivale à
Watou
06-07 till 01-09
Antwerpen
Annie Gentils Gallery
△ Bow A Head
till 14-07
Base-Alpha Gallery
△ Souvenirs From
Whimsical Travels
till 22-06
Callewaert
Vanlangendonck
Gallery
△ Guy Vandenbranden.
Geometry gives the most
profound pleasures
till 30-06
DMW Gallery
△ Emilie Terlinden.
Waiting for the Sun
till 22-06
Everyday Gallery
△ Francisco Mender
Moreira. Backpack
Almanac
till 30-06
Galerie Art Forum
△ Ena Lindenbaur en
Bruno Guihéneuf
till 28-06
Galerie De Zwarte
Panter
△ Michael Bastow -
Mugo - Fres Bervoets
till 23-06
Galerie Raf Van
Severen
△ Luis-Manuel
Lambrechts. The sun, the
moon and a monkey
till 15-06
Galerie Vrijdag
△ Marie Julia Bollansée.
The angelic conversation
till 30-06
Gallery Fifty One
△ Notre Mer - Michael
wolf. Cheung Chau Sinrise
till 13-07
GNYP Gallery
△ Lizzy Lunday. New
Myths and Amalgamated
Monsters
till 22-06
Newchild
△ TOTEM
till 13-06
NQ Gallery
△ Verwey and Masks
09-06 till 28-07
△ Alexander Tinei.
Orange Offset
till 30-06
Ronny Van De Velde
△ J.J. Grandville (1803-
1847)
till 14-07
TICK TACK
△ Summerbar et cinema
chez Marie-Jo Lafontaine
19-07 till 31-08
Tim Van Laere Gallery
△ Friedrich Kunath.
I Remain Exhausted
till 06-07
FOMU
△ Dirk Braeckman. Echtseit
till 19-01-2025
Stieglitz19
△ Kevin Osepa
till 29-06
Bacht-Maria-
Leerne
Francis Maere Fine Arts
△ Ooidonk Art Festival
till 30-06 &
20-07 till 15-09
Brussels
Alice
△ Nicolas Jullien. BOB
till 15-06
Almine Rech
△ Ryoji Ikeda
06-06 till 27-07
Arthus Gallery
△ Murmurations
till 30-06
Belfius Art Gallery
△ inspired by Love
till 22-06
Belgian Gallery
△ Robin Wen. Damien
Cadio
23-05 till
Chez Olivia
△ Elodie Antoine.
Souplesses
till 06-07
Galerie Christophe
Gaillard
△ Tetsumi Kudo
till 29-06
Galerie de la
Béraudière
△ A private collection &
Human beings by Ann
Ray
till 28-06
Galerie Eric Mouchet
△ Ken Matsubara -
Isabelle Plat
till 13-07
Galerie Felix Frachon
△ Marianne Aublet.
Harmonies
till 15-06
Galerie Hubert &
Breyne
△ Francois Avril
till 15-06
Galerie La Forest
Divonne
△ Vincent Bioules.
Allegro
till 06-07
Galerie La Patinoire
Royale Bach
△ Casper Brindle.
California Light
till 08-06
△ Thomas Devaux. Cet
Obscur Objet du Désir
till 27-07
Galerie Martin Kudlek
△ Helena Parada Kim.
Christos Venetis
till 08-06
Galerie Sablon d'Art
△ Henri Beaufour. Le
monde est-il "Comic"?
03-07 till 28-07
Galerie Templon
△ Abdoulaye Konaté.
L'âme des signes
till 15-06
Harlan Levey Projects
△ Emmanuel Van der
Auwera. Studio II: Nine
Florida Stories - Ella
Littwitz. The day the Sky
Hung Low
till 15-06
JAP. Entre Deux
Portes
△ Arnau Labelle-Rojoux.
Département des poules
till 30-06
La Lettre Volée
△ Aldo Guilaume Turin.
Nucléo: sur les travaux
de Cécile Massart
till 27-06
La Peau De l'ours
△ Francois Bauer. Le
jardin extraordinaire
till 06-07
La Verrière
△ Emmanuelle Castellan.
Spektrum
till 27-07
Lancz Gallery
△ Leon Devos. Peintre
de la joie
till 02-07
Laurentin Gallery
△ Lou Van'T Riet.
Triptyque
07-06 till 13-07
Le Neuf Gallery
△ Guillaume Thunis.
Beddru. Ine Lammers.
till 29-06
Le Salon d'Art
△ Alexandre Hollan.
Équilibres
till 13-07
Lempertz
△ Stijn Ank. Sculpture
till 29-06
Maruani Mercier
△ Samuel De Saboia.
Metaphysical Poetry
05-06 till 20-07
82

Mathilde
Hatzenberger
△ Metaverre, Richard
Meitner, Anne-Lise
Riond Sibony et Gérald
Vatrin
till 07-07
Michèle Schoonjans
Gallery
△ Amélie Scotta. End
Paper
till 29-06
Modesti Perdriolle
Gallery
△ Samantha McEwen
till 29-06
Montoro12 Gallery
△ Lionel Dury
till 07-06
Nationale Gallery
△ In the mix
till 28-06
Nosbaum Reding
Bruxelles
△ Stefaan De Croock. In
Limbo
till 13-07
Nino Mier
△ André Butzer & Adrian
Altintas - Mònica Subidé
till 08-06
Objects With
Narratives Gallery
△ Marius Ritiu. Meteor
Shower
till Juli
Odradek
△ Aika Furukawa et Philip
Wittmann. Dialogue
asémique
till 15-06
OV 37
△ Disorder, Transmission,
Love in Silence. Goro
Kakei. Carole Vanderlinden
till 29-06
Pierre Marie Giraud
△ Imaemon XIV. Kakiemon
XV. Yuki Hayama
till 22-06
Projeckt
△ Adel Abdessemed
till 19-06
QG Gallery
△ Cécile Bart. Ecco Fatto
till 22-06
Rodolphe Janssen
△ Cornelia Baltes. Touch -
Matthew Hansel. Me, My
Shadow and All of Our
Friends
till 13-07
Rossicontemporary
△ Le Monde a Changé
till 20-07
Spazio Nobile Gallery
△ Åsa Jungnelius. Desire
Utensil Container
till 15-09
Studio 84
△ Daniel Rachamim. A
moment
till 07-07
The 6A Gallery
△ Burhan Amer. Dorsan
Cousin. Catherine Millet.
Sophie Jouve. Samuel
Hennen. Théodé. Jean
Coutellier. Zhang Wen
Hai
till 16.06
The Palm Beach
△ Emilie Danchin. Les
bois des rêves’
till 15-06
UNLOCQ53
△ Marin Kasimir. Parfois,
le génie du lieu
till 26-08
Vetro Conceptstore
△ Antichambre
till 06-07
Xavier Hufkens
△ Joan Semmel. An
Other View
till 15-06
Irène Laub Gallery
△ Tatiana Wolska
till 02-06
Marie Ange Boucher
△ Jephan de Villiers.
L’autre Terre. Oeuvres
récentes - Malgorzata
Paszko. Peintures
till 07-07
Charleroi
Galerie Jaques
Cerami
△ Vincen. Beeckman.
Vincen Notre Histoire
till 15-06
Diest
Meubart
△ Free Enterprises
till 31-07
Durbuy
Galerie Brachot
△ Poker Face
till 30-06
Gent
Galerie S&H De Buck
△ Jeroen Daled, Edith
Ronse et Frederik Van
Laere
02-06 till 23-06
Zebrastraat
△ Belvédère. Marie
Cloquet
till 08-06
Grand-Leez
Exit 11
△ Fragile
09-06 till 04-08
QG Knokke
△ L'art et son concept ıı
till 30-06
Kuurne
Galerie Jos Depypere
△ Koen Scherpereel
15-06 till 14-07
La Louvière
Galerie Nardone
△ Mario Ferretti. On
disait que
till 06-07
Liège
Espace 251 Nord
△ Hybrides
till 29-06
Galerie Christine
Colon
△ Geneviève Van der
Wielen - Marie Guilbert
till 09-06
Louvain-la-
Neuve
Espace 001
△ Camille Holdermann
et Khloé Lagarde. Ad
Odysseia
till 16-06
Mechelen
Galerie Artmut
△ Alexis Stoelen. Nele
Vanheers
till 09-06
Merendree
Galerie Lieve
Lambrecht
△ Tuin&Beeld
till 07-07
Namur
Oosteeklo
William Wauters
Galerie
△ zomercollectief
23-06 till 01-09
△ Paul Van Gysegem
till 16-06
Oostende
Galerie du Rat Mort
△ Tekeningen van Roland
Devolder
till 30-08
Sint-Martens-
Latem
Gallery Ysebaert
△ Steven Peters
Caraballo. The Vorce
till 30-06
Soumagne
Galerie Wégimont
Culture
△ Tout Terrain.
Présentation des
céramistes. Mon Colonel
& Spit
till 16-06
Spa
Galerie Azur
△ Denis De Gloire
till 09-07
Spy
Galerie Aarnor
△ Exposition collectivevente
D-Day, 80 ans.
till 09-06
Tournai
Rasson Art Gallery
△ Glide & Dream
till 29-06
Wijnegem
Knokke
Galerie Berko
△ Isabelle de Borchgrave.
Oeuvres Recentes
27-07 till 20-08
Horus Gallery
△ Sea Through
till 09-06
Maruani Mercier
△ Picasso. Ceramics &
works on paper
03-08 till 08-09
Galerie de l'Ouvrage
△ André Navez
till 22-06
La Galerie de la
Mirande
△ Metamorphoses
till 09-06
Galerie Détour
△ Vincent Smets. De l'un
à l'autre
till 15-06
Terrace Gallery
△ Angel Vergara. What
happens
till 31-08
Kevin Osepa, Klof, La Protektora. © de l'artiste / Courtesy Stieglitz 19, Anvers
Maurice Verbaet
Gallery
△ Francis Dusépulchre.
Shapes/Shades
till 30-06
Envoyez vos informations, pour le mois
de septembre, à collect@ips.be avant
le 5 août !
83

Le calcul au point
Un outil
indispensable
Comment les galeristes fixent-ils le prix des tableaux ?
Cette question, qui revient constamment, nous offre l’occasion
d’éclairer une pratique assez confidentielle qui n’a rien perdu de
son efficacité : le calcul au point (ou à la surface). Détour par les
coulisses des chiffres.
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT
La méthode dite ‘‘du point’’ consiste à
attribuer à chaque format un certain
nombre de points, de 0 (18 x 15 cm)
à 120 (195 x 130 cm). Ainsi, chaque
artiste aura, selon les techniques employées
ou sa notoriété, un tarif bien précis
correspondant à une surface définie. Dans
la pratique, nombreux sont les galeristes
qui exercent de la sorte, se référant à un
indice qu’ils multiplient pour obtenir des
prix en fonction du format. Edouard Mazel
(Mazel Galerie) explique: « Définir un
indice par artiste, que nous pourrons multiplier
en fonction de la superficie d’une
œuvre, est un passage obligé car il n’y a
pas vraiment d’alternative. Nous l’utilisons
comme un outil nous permettant d’établir
notre liste de prix. Evidemment, la valeur
peut considérablement varier en fonction
de l’artiste, de sa notoriété, de sa productivité,
de la technique… Traditionnellement,
les peintures ont un ratio plus élevé
que les dessins sur papier. Aussi, nous
adaptons les tarifs en fonction du temps
de réalisation quand celui-ci présente des
différences significatives. Un exemple : à
© Mazel Galerie
« Nous adaptons
nos prix en fonction
du temps nécessaire
à la réalisation du
travail »
EDOUARD MAZEL (MAZEL GALERIE)
84

Mesures en points. Archives de l'Association des
Galeries d'Art Actuel de Belgique. © Courtesy Elisabeth
Lechien-Cremer
© Galerie DYS
« J'utilise cette
méthode en particulier
pour les artistes dont
les œuvres varient
fortement en taille »
JUSTINE JACQUEMIN (GALERIE DYS)
surfaces égales d’œuvres signées Levalet,
nous ne sommes pas sur des montants
identiques. L’œuvre intitulée Yoga est une
acrylique sur toile, tandis que l’œuvre intitulée
Dérailler est une acrylique sur bois
découpé qui demande non seulement plus
de temps, mais est tout à fait singulière car
elle combine travail de peinture et objet
unique.» Une fois la valeur d’un artiste établie,
il suffit de la multiplier par le nombre
de points ou par la ‘‘hauteur + largeur’’ de
l’œuvre, soit le périmètre divisé par deux.
Justine Jacquemin (Galerie DYS) confirme
cette pratique : « C’est une méthode que
j’applique essentiellement pour les artistes
dont les œuvres présentent des formats
très variables. L’indice nous permet d’obtenir
une certaine cohérence. »
AUGMENTATION ET
JUSTIFICATION DE PRIX
Et si les galeristes sont très nombreux à
employer cette technique de points en
fonction de la surface comme une balise
substantielle, il est certain que tous
l’interprètent et l’adaptent largement. La
faiblesse la plus évidente de cette grille ancestrale
est le manque de dégressivité des
prix. Prenons un exemple : le point d’un
artiste peu connu est fixé à 50 euros. Une
œuvre de 100 x 81 cm (40 points, pour une
superficie de 81 cm2) sera estimée à 2.000
euros (40 x 50 euros). Une autre, de 195 x
130 cm (120 points, pour une superficie
de 253,5 cm2), sera affichée à 6.000 euros
(120 x 50 euros). La proportion est d’une
logique implacable. Néanmoins, pour certains
galeristes, cette progression apparaît
déconnectée des lois du marché. Edouard
Mazel explique : « Dans la grille que nous
appliquons, il y a une dégressivité des prix,
parce que si le tableau est très grand, il
sera plus cher et par nature plus monumental,
soit deux critères qui rendent la
vente de ces pièces plus difficiles. » Enfin,
notons que différents facteurs peuvent entraîner
la progression de la grille tarifaire:
le succès d’une vente (en galerie ou aux
enchères), une exposition institutionnelle,
une acquisition de premier plan… Dans
tous les cas, s’il est tentant d’augmenter
les prix quand les œuvres se vendent bien,
il est une règle d’or qui nous est rappelée
par Edouard Mazel : « Il ne faut jamais
augmenter trop rapidement la cote d’un
artiste. C’est totalement contre-productif,
car le pire qui puisse arriver serait de descendre
les prix. On perd alors la confiance
des collectionneurs et il est très difficile de
la retrouver. » Partageant cet avis, Justine
Jacquemin poursuit : « En effet, il faut
être très prudent lorsque l’on augmente
les prix. Il faut le faire seulement de 5 à
10 %, et il faut pouvoir l’expliquer par des
facteurs concrets qui ne relèvent en aucun
cas de l’émotionnel. Si l’on augmente les
prix trop rapidement, les œuvres ne se
vendent plus et c’est une catastrophe, tant
pour l’artiste que pour le galeriste. »
SURFER
www.galeriedys.com
www.mazelgalerie.com
85

© Studio Louis Delbaere
86

tba.
CHAIR
Design by
CHRISTOPHE GEVERS, 1958
ARTWORK BY: NICOLAS BOURTHOUMIEUX - PHOTOGRAPHY BY MAX VICCA
BE Classics is distributed by Quattro Benelux
Altenaken 11 | B-3320 Hoegaarden
Tel: 00 32 16 765400
Mail: quattro@quattro-bnlf.com
QUATTRO-BENELUX.COM
87

Permeke
Le poids de l'expressionnisme
Artiste profondément lié à la terre
flamande, Constant Permeke
est souvent associé aux couleurs
sombres et aux silhouettes
massives. Si ses collectionneurs
sont essentiellement belges,
la réouverture de son musée
contribuera-t-elle à élargir son
public et l'intérêt pour son œuvre ?
TEXTE : GILLES BECHET
Nu assis, n. d., fusain et pastel sur papier, 99,8 x 69,7 cm. Sotheby’s, Paris, 19-06-2020.
© Sotheby’s Art Digital Studio – 17.500 €
Loeuvre de ce peintre, né à Anvers en
1886, est diverse et plurielle. L'artiste
lui-même ne s'est jamais réclamé
d'aucun courant, sauf de lui-même.
Longtemps, on en a pourtant fait le
chantre d'un expressionnisme identitaire.
Mais il est bien plus que le peintre des
pêcheurs et paysans aux couleurs sombre,
sa production abondante couvre plusieurs
styles et périodes. Permeke est d'abord un
peintre de l'intuition. Son expression vient
de l'intérieur : « D'abord j'étais lié à la nature.
Mais à la longue, j'ai ressenti la pure
restitution comme tromperie. Peindre ce
n'est pas dire ce que l'oeil voit mais ce que
voient le coeur et l'esprit. » "Génie Régional",
comme le qualifiait en 1953 André
De Ridder, critique et co-directeur de la
Galerie Sélection à Bruxelles, Constant
Permeke est assez tôt un artiste populaire.
Sous contrat avec la Galerie du Centaure,
dans l'entre-deux guerres, il réalise pas mal
d'oeuvres sur commande, des paysages ou
des natures mortes.
88

« C'est un petit
marché. 90 %
des enchérisseurs
sont belges et 10 %
américains »
MELISSA LAFONT
Experte en art belge chez Millon Belgique
COLLECTIONNEURS AVERTIS
Depuis ses débuts et aujourd'hui encore,
il a intéressé prioritairement les collectionneurs
belges. « C'est un petit marché,
confirme Melissa Lafont, experte en
art belge chez Millon Belgique. 90 % des
enchérisseurs sont belges et 10 % américains.
Il y a, aux USA, quelques collectionneurs
exigeants et amateurs d'art belge,
qui s'intéressent aux très belles pièces. »
Aujourd'hui, une huile peut atteindre entre
3.000 et 8.000 euros, alors qu'un dessin peut
se négocier entre 3.000 et 4.000 euros. Ses
oeuvres passent régulièrement sous le marteau
de la plupart des maisons de vente
en Belgique, dans des gammes de prix
abordables. On en voit aussi régulièrement
sur les sites de vente en ligne. En 20 à 30
ans, sa cote a pas mal baissé. « Quand mon
père a commencé, explique Christophe
Bernaerts de la maison de vente Bernaerts
Auctioneers à Anvers, la moindre toile de
Permeke trouvait preneur. Aujourd'hui,
l'acheteur fait le tri, le collectionneur
cherche des oeuvres fortes. Ce qui est
moins bon est devenu difficile à vendre. »
QUALITÉ ET PROVENANCE
Le record pour une oeuvre de Permeke en
salle de vente remonte à 2003 où Schelde
Roeier (Rameur sur l'Escaut), une toile de
1921, était acquise par un collectionneur
belge pour 225.000 euros, chez Sotheby's à
Amsterdam. Cette toile avait été achetée
par le grand-père du vendeur, directement
à l'artiste. Aujourd'hui la qualité et la provenance
restent deux arguments majeurs
pour atteindre un bon prix, ainsi que la
période des années 1920, considérée par le
marché comme la décennie d'excellence
du peintre. « Les fusains avec une belle
provenance se vendent assez bien », relève
Christophe Bernaerts. Ainsi, un dessin issu
de la Fondation Veranneman et exposé
Le cheval rouge, 1929, huile sur toile, 60 x 65 cm. Millon Belgique, 30-11-2021. © Millon – 24.000 €
deux fois, à Ostende et à Rotterdam, est
parti pour 28.000 euros alors qu'il était
estimé à 21.000. Un autre, estimé à 10.000
euros, est parti pour 16.000 euros. Dans
les années 1930, Constant Permeke a aussi
réalisé des sculptures dont de nombreux
bronzes, aux résultats très diversifiés.
Ainsi, un torse estimé entre 50 et 70.000
euros était-il adjugé pour 393.000 euros
chez Sotheby's Paris, en 2018. Un masque
de taille plus modeste était, quant à lui,
vendu 3.000 euros chez Lempertz, en
2007. Mélissa Lafont : « C'est une partie de
l'oeuvre de Permeke moins connue et c'est
un marché réservé aux connaisseurs, pour
lequel il y a peu de demandes. J'ai l'espoir
qu'avec la réouverture du musée Permeke,
ces oeuvres attireront un nouveau public. »
CHEFS-D'OEUVRE INCONNUS
Il est difficile de prévoir l'évolution du
marché de Permeke. Si les oeuvres de qualité
moyenne sont boudées, les oeuvres exceptionnelles
séduiront toujours certains
collectionneurs et on n'est jamais à l'abri
de belles surprises. Melissa Lafont : « Il y
a sans doute des chefs-d'oeuvre inconnus
jalousement gardés dans des collections
privées et qui reviendront sur le marché. »
Toujours fortement imprégné de son
identité flamande et expressionniste, les
oeuvres du maître de Jabbeke n'ont pas
encore trouvé de nouveaux publics. Les
collectionneurs historiques se font vieux
et ont déjà accumulé la plupart des pièces
dont ils pourraient rêver. Les collectionneurs
plus jeunes sont moins nombreux à
s'intéresser à Permeke. Le pari du musée
Permeke, qui vient de réouvrir après une
profonde transformation révèle qu'il est un
peintre et un sculpteur de la modernité,
qui a toujours cherché à réinventer son
langage pictural.
VISITER
Musée Permeke
Jabbeke
www.permekemuseum.be
89

Le timbre
de collection
Rareté et qualité avant tout
Autrefois très populaire, la
collection de timbres-poste est
désormais réservée aux passionnés
et connaisseurs dont certains
n’hésitent pas à ouvrir larges les
cordons de leur bourse pour les
pièces les plus rares.
TEXTE : GILLES BECHET
Les prix record établis en maison de
vente pour certains timbres de collection
très rares ne donnent qu’une
idée partielle d’un marché qui s’est
stabilisé, à l’abri des spéculateurs, au profit
de collectionneurs qui peuvent trouver
leur bonheur dans des budgets très divers.
Pourtant, en un temps que les moins de
quarante ans ne peuvent pas connaître,
la collection de timbres-poste fut celle de
monsieur Tout-le-Monde.
NOUVEAUX CLIENTS
Dans les années 1980, la rue du Midi, à
Bruxelles, avec ses dizaines de marchands,
était leur paradis. On y achetait des timbres
à la pièce, un catalogue sous le bras et de
l’autre la liste soigneusement annotée des
pièces les plus recherchées. Pierre Kaiser,
expert AIEP de la maison Williame, fondée
par son grand-père en 1925, est le dernier
survivant de cet âge d’or : « Nous étions les
premiers, nous serons probablement les
derniers. » Entretemps, le marché a bien
changé : « Je ne vends pratiquement plus
en magasin. J’ai choisi la voie de la vente
aux enchères parce que je trouve que c’est
plus clair. Si leurs propriétaires ne veulent
pas les vendre aux enchères, je peux les leur
acheter. » Si la Maison Williame a organisé,
dès sa création, des ventes aux enchères
en salle, aujourd’hui tout se fait désormais
en ligne : « Il n’y a plus de présence physique,
mais il y a de nouveaux clients qui
émergent. On a multiplié les contacts à
travers le monde. Finalement, on a presque
plus de clients qu’avant, mais on les touche
et on les contacte de manière différente. Il
y a des échanges, par mail ou par lettre, et
une sympathie s’installe. Parfois, ils passent
au magasin. » Promue et démultipliée par
l’Internet, la philatélie est aujourd’hui un
marché de niche accessible à tous types de
collectionneurs et connaisseurs. Structuré
et sans remous, ce secteur a la particularité
de se répartir en zones géographiques. Les
collectionneurs s’intéressent prioritairement
aux timbres de leur pays. Les Belges
aux timbres belges, les Allemands aux
timbres d’Allemagne, les Américains aux
timbres des Etats-Unis, et ainsi de suite.
DES MARCHÉS TRÈS CIBLÉS
C’est un marché régi par l’offre et la demande,
où le nombre de collectionneurs
est proportionnel à la taille du pays. Pierre
Kaiser : « Berceau de la philatélie, la Belgique
avait jadis beaucoup de collectionneurs
importants qui avaient rassemblé des collections
internationales. Progressivement, ces
collections sont retournées sur le marché.
Quand il s’agit de pièces de qualité, elles
sont revenues dans leur pays d’émission. Le
timbre d’Espagne repart alors en Espagne,
le timbre de Grèce repart en Grèce et les
timbres de Grande-Bretagne retournent en
Grande-Bretagne. » Dans les années 1980,
le marché de la philatélie a connu une fièvre
spéculative qui n’a eu qu’un temps : « Des
spéculateurs ont misé sur des marchés très
ciblés. C’était généralement des micro-états
comme le Lichtenstein, Monaco, les îles du
« Le premier timbre
de Belgique oblitéré
peut aller de 20 euros
à 100.000 euros. »
PIERRE KAISER
Maison Williame
Pacifiques ou certains pays émergeants, où
de grandes quantités de timbres sans intérêt
avaient été émis. Tous ces marchés sont
désormais sinistrés », note Daniel Berrous,
expert en philatélie pour la maison Millon.
Reste encore la Chine, un marché immense
et très particulier. Pierre Kaiser : « Dans les
années 1960, le volume d’émission n’était pas
toujours énorme et beaucoup de ces timbres
chinois sont partis à l’étranger. Ils peuvent
être actuellement assez recherchés. » Les
stars du marché, aujourd’hui, ce sont dans
chaque pays, les ‘‘classiques’’, c’est-à-dire les
premières émissions, entre 1840 et 1900, dont
la cote monte légèrement au fil des décennies.
Mais l’élément primordial dans la valeur
d’un timbre, c’est sa qualité et son état de fraîcheur
: « Le premier timbre de Belgique oblitéré
peut aller de 20 euros à 100.000 euros. Si
vous avez un cachet de Bruxelles, mal frappé
sur un timbre qui a été coupé trop court et
qu’il n’y a plus de marge, ça ne vaut plus rien,
même si c’est le premier timbre de Belgique. »
LOISIR DE RETRAITÉS
La philatélie est une collection grand public
qui n’a jamais été un hobby de jeunes.
Et c’est toujours le cas. Aujourd’hui, le
profil des nouveaux collectionneurs reste
dans les 40-60 ans. « C’est un loisir de
retraités, à de rares exceptions, il n’y a
90

Premier timbre de Belgique, émis
le 1er juillet 1849, affranchi à 10
centimes pour une distance de
moins de 30 km. © Maison Willame
– Valeur actuelle : 3.000 €
Timbre Leopold II, avec surcharge,
1906, émis à l’occasion
de l’ouverture d’un bureau de
poste dans la concession chinoise
de Tientsin, © Maison Willame -
Valeur actuelle : 7.000 €
Premier timbre de Belgique, émis
le 1er juillet 1849, affranchi à 20
centimes pour une distance de
plus de 30 km. © Maison Willame
– Valeur actuelle : 3.000 €
Epreuve d’atelier du Bloc Feuillet n°1 de la Légion des Volontaires Français (LVF), corps
expéditionnaire qui s’est battu en URSS aux côtés de la Wehrmacht contre l’Armée
rouge. Première émission du 21 octobre 1941 avec surtaxe de bienfaisance de 100 F. Lot
de 90 épreuves adjugé chez Million, le 19-04-2024. © Millon - 19.000 €
pas de jeunes », constate Daniel Berrous.
Certains le voient comme un placement et
achètent des collections sur Internet pour
ensuite les revendre pièce par pièce, ou
série par série, en espérant en tirer un petit
bénéfice ou un complément de retraite.
En philatélie, c’est la rareté qui conditionne
les prix records. Considéré comme
le timbre le plus rare au monde, le British
Guiana One-Cent Magenta détient actuellement
le record mondial du timbre le
plus cher aux enchères. Il fut de fait adjugé
pour la somme record de 9,4 millions de
dollars (7,9 millions d’euros), lors d’une
vente organisée par Sotheby’s en 2014. À
New York, un timbre de la poste aérienne
américaine, émis en 1918, a décroché une
enchère record de 2.006.000 dollars (avec
les frais), lors d’une vente organisée par
Siegel Auction Galleries, en novembre dernier.
Représentant le biplan Curtiss Jenny
JN-4, il a été baptisé Jenny inverted, car
suite à une erreur d’impression, son centre
a été imprimé à l’envers. En Belgique aussi,
c’est une erreur d’impression qui valorise
un des timbres les plus recherchés. Il s’agit
d’un timbre de 1920, avec l’hôtel de ville
de Termonde. Le centre a été, par erreur,
inversé sur une planche de 20 exemplaires
et on en a répertorié 13. « C’est un timbre
qui vaut une bonne centaine de milliers
d’euros et on connait une paire qui vaut
300.000 euros », note Pierre Kaiser.
DEUX COLLECTIONS DIFFÉRENTES
A côté des timbres, il y a ceux qui collectionnent
le timbre sur son enveloppe oblitérée
d’origine. Ce qui est forcément plus
rare, car si on a commencé à collectionner
les timbres à peine quelques années après
l’émission du premier timbre, tout le monde
ne pensait pas à conserver l’enveloppe, ce
qui en accentue la rareté. Daniel Berrous :
« Ce sont deux collections différentes et ce
n’est pas le même profil de collectionneur.
Les collections d’enveloppes demandent
plus de recherches et d’enquête. » Ici encore,
la valeur et la cote dépendent du marché
potentiel. Si une enveloppe datée du 2 mai
1840 avec le Penny Black, premier timbreposte
en Grande-Bretagne et dans le monde,
a été mis en vente cette année chez Sotheby’s
pour un résultat inconnu et une estimation
entre 1,5 et 2,5 millions de dollars, la
lettre de Belgique la plus rare est celle avec
le premier timbre de Belgique, envoyée la
veille de sa mise en circulation, qui est pour
sa part estimée à quelques centaines de
milliers d’euros. La philatélie est un univers
de niche, qui vit à l’abri des regards, avec des
expositions internationales qui attirent un
public nombreux et compétitions régionales,
nationales et internationales, où des
jurys vont coter et attribuer des médailles
aux plus belles collections. Pour Pierre
Kaiser, l’évolution du marché ne signifie
pas sa disparition à court ou moyen terme.
Daniel Berrous : « On recherchera toujours
les pièces exceptionnelles, qui existent en
quantité limitée. Et puis, il y a 50 millions de
collections possibles dans les timbres-poste.
C’est un marché atomisé mais mature. Il n’y
a pratiquement plus de découvertes à faire.
On sait ce qui existe et on sait où on va. Le
problème, c’est qu’il y a de moins en moins
de marchands. Alors, les gens qui veulent se
lancer dans une collection sont en manque
de repères et de conseils. »
91

L'envol de Graverol
Jane Graverol a connu, ces dernières années, une envolée aussi
soudaine que spectaculaire sur le marché. L'artiste, associée au
mouvement surréaliste, a eu une carrière longue et une œuvre diverse
qui reste encore à découvrir.
TEXTE : GILLES BECHET
Le trait de lumière, 1959, huile sur Isorel, 80 x 60 cm. Bonhams, Paris, 29-03-2023. © Bonhams
508.400 € (frais inclus)
Parmi les femmes peintres surréalistes,
un des premiers noms qui
viendrait aujourd'hui à l'esprit
est celui de la Belge Jane Graverol.
Mais cela n'a pas toujours été le cas.
Décédée en 1984 à l’âge de 79 ans, l'artiste
eut une longue et confidentielle carrière
lancée par une première exposition en
1927. C'est en 1949 qu'elle rencontra le
groupe surréaliste, avec qui elle exposera
entre autres à la Galerie Lou Cosyn. Longtemps
restée dans l'ombre et appréciée de
quelques spécialistes, elle touchera un plus
large public, avec l'exposition qui lui fut
consacrée au Rouge-Cloître en 2017 et une
autre abordant le surréalisme au féminin
au Musée de Montmartre en 2023, dont
une de ses toiles Le Sacre du printemps
occupait l'affiche. Sur le marché aussi, on
a vu ces dernières années un engouement
pour son œuvre ou du moins, pour une
partie. C'est en 2023 que les ventes se sont
emballées pour atteindre des sommets
inattendus. Après avoir consacré deux
ventes à Londres aux artistes moins en
vue du mouvement surréaliste, Bonhams
organisait la troisième à Paris. Pour cette
édition, Christine de Schaetzen, responsable
du bureau bruxellois, avait envie de
mettre en avant des artistes belges et a
contacté différents collectionneurs pour
voir s'ils avaient des choses à proposer :
« J'ai vu arriver un couple avec un tableau
de Jane Graverol qu'ils avaient acheté à
la salle de vente du palais des Beaux-Arts
dans les années 1970. J'ai pris l'œuvre avec
une estimation de 30.000 euros, alors qu'à
l'époque la cote de l'artiste était plutôt
dans les 10.000 euros. C'était Le Trait de
lumière. » Les enchères ont très vite monté
jusqu'à 200.000 euros, avec des offres d'un
peu partout. Le dernier arbitrage s'est fait
92

« Elle a une technique
très particulière, qui
combine peinture et
collage, et se distingue
aussi par l'utilisation
de dégradés »
MARIE GODET
La chute de Babylone, 1967, peinture à l’huile et collage sur masonite, 92,5 x 72,3 cm.
Bonhams, Paris, 12-06-2023. © Bonhams – 540.000 €
entre un collectionneur asiatique et un
collectionneur américain qui recherchait
des oeuvres de femmes surréalistes. La
toile fut alors adjugée 579.975 euros ( frais
inclus), ce qui correspond à un bond de
1189 % par rapport à l'estimation. « Ce qui
était le résultat d'un hasard et d'un vrai
coup de cœur a donné, par la visibilité
d'une maison de vente internationale, de
l'écho à une artiste jusque-là confidentielle
», remarque Augustin Nounckele de
la Galerie Retelet, à Monaco. Quelques
semaines plus tard, toujours chez Bonhams,
une autre toile, La chute de Babylone,
atteignait un prix équivalent.
SORTIE DE L’OMBRE
Les engouements soudain sont toujours des
surprises. Dans le cas de Jane Graverol, il y a
sans doute quelques explications. D'abord,
le surréalisme a la cote. Et surtout, il y a un
appétit du marché pour les artistes femmes
restées trop longtemps dans l'ombre. Chez
Jane Graverol, il y a aussi certaines images
qui, à première vue, se rapprochent de celles
de Magritte. On notera ainsi que Rachel
Baes (1912-1983), autre femme artiste
surréaliste, un peu plus sombre, n'a pas
pour l'instant atteint une cote comparable.
L'engouement que suscite Jane Graverol ne
peut que réjouir Marie Godet qui travaille
au catalogue raisonné de l'artiste pour la
Fondation Marcel Mariën : « C'est une très
bonne nouvelle, mais on est encore loin
de la reconnaissance qu'elle mérite. » Jane
Graverol a commencé à peindre bien avant
d’avoir rencontré le groupe surréaliste. Elle
a eu une production longue et très variée,
où l'on trouve aussi bien des pastels que
des bois découpés et des objets. Elle a aussi
développé une utilisation très singulière du
collage. L'intérêt récent pour ses œuvres
semble partagé sur tous les continents.
Les enchères sont venues tant d'Europe,
que des Etats Unis ou d'Asie, avec un attrait
tout particulier pour ses œuvres les plus
‘‘magrittiennes’’. Si, dans la composition de
certaines images, les similitudes entre les
deux artistes sautent aux yeux, il y a aussi
de nombreuses différences. Marie Godet :
« Elle a une technique très particulière qui
combine peinture et collage et se distingue
aussi par l'utilisation de dégradés, alors que
Magritte privilégiait les aplats. » L'artiste
était consciente de ces rapprochements
ayant participé à sa notoriété dans les
années 1950, mais dont elle voulait aussi
se détacher. Elle en a beaucoup discuté
avec Marcel Mariën, de qui elle a partagé
la vie pendant cinq ans. Ainsi, en 1964, elle
présentait, dans une exposition intitulée
Infiniment petit, des toiles où elle avait peint
des agrandissements de micro-organismes :
« Elle avait un imaginaire très ouvert, avec
un intérêt très prononcé pour les sciences
naturelles et notamment les dinosaures, ce
qui n'était pas très fréquent. » Ses peintures
reflétaient aussi les inquiétudes de son
temps : « Sans être féministe, elle exprimait
la condition de la femme à son époque. Et
elle a mené sa carrière de manière indépendante,
en vivant de sa peinture », relève
Lyse Vancampenhoudt, historienne de l'art
et chercheuse spécialisé dans les femmes artistes
des XIXe et XXe siècles. Il reste encore
assurément beaucoup de facettes du travail
de Jane Graverol à découvrir. Reste à voir
si le marché et les collectionneurs auront
la curiosité de s'intéresser aux périodes et
œuvres moins attendues.
VISITER
Jane Graverol
Musée René Magritte / Musée d’Art Abstrait
Bruxelles
www.magrittemuseum.be
du 09-06 au 20-10
93

L’avis de l’expert
Une truelle en argent
de cette époque, nous l’estimons à son poids.
Pour l’argenterie domestique, on appliquera
en vente publique un prix de 200 euros le kilo.
La valeur de l’argent est automatiquement
incluse dans le prix de vente. Souvent artisanales,
ces pièces d’argenterie sont et resteront
toujours des ustensiles. Leur style ? Louis XV
ou Louis XVI, genre considéré comme vieillot
aujourd’hui. Il fut un temps où l’argent était
considéré comme symbole de statut social et
où on le payait cher. Cette époque est révolue.
L’argenterie Art déco fait cependant exception
et s’intègre bien aux intérieurs modernes. Ici,
ce n’est pas une question de poids, mais de
design ».
Truelle, utilisée à l’occasion de la pose de la première pierre de l’ancien hôtel de ville d’Ostende, 1709,
argent, H. 27,5 cm (avec le manche). © Bernaerts - Est. 8.000-10.000 €
La maison anversoise Bernaerts
va vendre prochainement une
importante collection d’objets en
argent, dont une truelle datant
de 1709. Christophe Bernaerts,
responsable des expertises de la
salle, nous parle de cette pièce et
de l’argenterie en général.
TEXTE : BEN HERREMANS
Christophe Bernaerts : « On vient
nous voir avec de l’argenterie,
convaincu de sa grande valeur.
Mais il s’agit malheureusement
parfois de métal argenté. Et il nous faut alors
balayer des préjugés tenaces. Ce n’est pas
toujours évident : tout d’abord, l’argent et le
métal argenté ont presque la même couleur.
‘‘La pièce est estampillée, il y a des poinçons’’,
entendons-nous. Or, une pièce estampillée
n’est pas nécessairement en argent. Souvent,
il y figure un numéro, par exemple 10. Pour
réaliser un objet rigide, il aura fallu allier
l’argent à un autre métal. Ce chiffre correspond
au poinçon de titre : il indique le taux
d’argent contenu dans la pièce. » L’argent de
premier titre obtient 925/1000. L’argent de
deuxième titre oscille entre 800 et 830/1000.
10 ne correspond pas à de l’argent. Il arrive
qu’une pièce soit estampée ‘‘EPNS’’ (Electro
Plated Nickeled Silver), du métal argenté.
On voit surtout de l’argenterie de la seconde
moitié du XIXe siècle. L’argenterie domestique
POINÇONS
« L’argenterie du XVIIIe siècle est souvent
reconnaissable à une marque qui suit un
motif en zigzag. Il s’agit d’une sorte de garantie,
généralement authentique. Souvent,
l’argenterie du XVIIIe siècle comporte quatre
poinçons. Ils indiquent le fabricant (poinçon
de maître), le lieu (poinçon de ville), la date
(lettres de l’année) et la teneur en argent (poinçon
de titre). On trouve la signification de ces
poinçons dans des ouvrages de référence et
sur des sites Internet. A ce titre, les Poinçons
d’argent de Tardy, petit livre disponible pour
une trentaine d’euros, constitue un ouvrage
indispensable. Il présente les poinçons les plus
importants, ce qui permet de dater une pièce.
L’important, en matière d’argenterie, c’est que
tout soit cohérent : le style doit correspondre
aux poinçons. Les mariages sont des pièces
composites et restaurées, auxquelles quelque
chose a été rajouté. Les couvercles doivent
faire l’objet d’une attention particulière. Il
arrive régulièrement qu’ils présentent une
rupture stylistique. Une pièce d’argenterie
doit être homogène, former un tout cohérent
jusque dans les moindres détails, motifs,
décors, bord. Nul besoin d’être expert pour
le vérifier, il suffit de bien examiner la pièce.
Un dépôt blanc indique la présence d’argent,
le sulfate d’argent résultant d’une réaction
chimique entre l’argent et les composés
sulfurés présents dans l’air. Encore quelques
informations utiles : le métal argenté pèse plus
lourd que l’argent. Plus l’objet est lourd, plus
c’est mauvais signe. Ensuite, l’argent a un reflet
chaud et donne une sensation de chaleur au
toucher. Lorsqu’on le frotte, cela sent l’œuf
dur ».
SANCTUAIRE
94

« Une argenterie
doit être homogène,
d’une seule pièce.
Tout doit être
cohérent jusque
dans les moindres
détails de la pièce :
motifs, décors,
bords. »
CHRISTOPHE BERNAERTS
« Il y a de moins en moins de grands collectionneurs
d’argenterie et ils vieillissent.
Cela exprime moins d’intérêt, la jeune
génération ne prenant pas la relève. Notre
travail consiste à convaincre les acheteurs
potentiels. La collection que nous dispersons
à la fin du mois a été constituée au bon
moment. Elle appartenait à un vrai connaisseur,
qui recherchait activement des pièces,
avait des relations et était médiatisé. Il
conservait sa réserve d’argenterie dans
une pièce fermée à clé. C’était pour lui un
sanctuaire, où personne n’était autorisé
à entrer. Il est aujourd’hui décédé et nous
vendons sa collection, à la demande de ses
héritiers. Certains chefs-d’œuvre ont déjà
été acquis par des institutions publiques,
ce patrimoine sera ainsi préservé. Mais il
reste beaucoup de belles choses. Il y a 20 ou
25 ans, ces pièces auraient valu entre 5.000
et 30.000 de nos euros. Aujourd’hui, leur
valeur se situe plutôt entre 3.000 et 4.000
euros. Mais il y a un côté positif à cela : l’argenterie
est devenue plus accessible. Avant,
une belle cafetière en argent du XVIIIe
siècle à ce prix-là, c’était inimaginable. Si
nous n’atteignons plus les prix d’hier, nous
ne laisserons pas pour autant partir ces
pièces pour rien. Les Belges apprécient la
qualité et sont prêts à en payer le prix. Nous
sommes connus pour être de grands collectionneurs.
»
TRUELLE D’OSTENDE
« Cette truelle en argent est une pièce
remarquable. Au verso, on peut lire : ‘‘Truelle.
utilisée à l’occasion de la pose de la première
pierre de l’(ancien) hôtel de ville d’Ostende
(1709) et offerte par le bourgmestre, le collège
des échevins, le trésorier, le greffier et
le pensionnaire de l’époque à la guilde des
maçons locale’’. Au recto sont gravées les
armoiries de la ville d’Ostende et l’inscription
‘‘Den 8 July / 1710’’. Au verso figurent les
noms des donateurs ; un poinçon de recense
de 1832, pour les œuvres antérieures à la période
hollandaise au recto et un poinçon de
maître non identifié au verso. Une gravure au
burin de 1711 présentant une vue de l’ancien
hôtel de ville, qui n’existe plus aujourd’hui,
accompagne la truelle. Qui cela peut-il intéresser
? Peut-être un Ostendais fortuné, mais
l’objet présente certainement un intérêt
pour la ville elle-même. J’en avais estimé la
valeur entre 3.000 et 4.000 euros. Personne ne
fabrique de truelle en argent, c’est l’histoire
qui compte. On ne peut se contenter de
mettre cette pièce sur la balance. Les armoiries
d’Ostende ne sont pas évidentes à identifier,
mais pour ces informations, le musée
Moffarts de Lummen est très utile. L’objet
a donc été estimé par un homme de métier
qui en a fixé la valeur entre 8.000 et 10.000
euros. Au regard de son patrimoine, pour la
ville d’Ostende, quelques milliers d’euros ce
n’est pas grand-chose. »
ENCHÉRIR
© Bernaerts
Vente : le 18-06
Bernaerts
Anvers
www.bernaerts.eu
95

Focus
International
6.000.000 $
(5.500.000 €)
Actions Comics N°1, 1938. Heritage
Auctions, Dallas, 04-04. © Heritage
Auctions
327.600 €
Auguste Rodin, L’Âge d’airain, ca.
1875-1877, petit modèle, fondu en
1945, Alexis Rudier Fondeur, Paris,
bronze à patine brun-noir, 64,6
x 24,2 x 18,8 cm. Mercier & Cie,
Lille, 07-04. © Mercier
44.800 € (frais inclus)
Yves Saint Laurent, veste de scène
de Johnny Hallyday, collection Haute
Couture printemps-été 1971, broderie :
François Lesage. Bonhams Cornette de
Saint Cyr, Paris, 09-04. © Bonhams
504.000 $ (474.000 €)
Pierre-Paul Rubens, La Vierge à
l’Enfant au Rosaire, huile sur panneau
marouflé, 42,8 x 34,3 cm. Christie’s,
New York, 17-04. © Christie’s Images
Ltd.
ON A VENDU
Superman s’envole
depuis Heritage
Auctions
Lors d’une vente aux enchères
organisée par Heritage Auctions
à Dallas, le 4 avril, un exemplaire
en parfait état du premier numéro
d’Action Comics, revue de bande
dessinée datée de 1938, introduisant
le personnage de Superman,
établissait un nouveau record
mondial d’enchères pour un comic,
à 6 millions de dollars (5,5 millions
d’euros). Au total, huit bandes
dessinées y atteignaient ou dépassaient
les 500.000 dollars. La vente
rapportait 28,2 millions de dollars,
battant de 1,7 million le précédent
record pour une vente de bandes
dessinées et d’art de la bande dessinée,
établi par Heritage Auctions
en septembre 2021.
La beauté de Rodin
chez Mercier
Le 7 avril, l’étude lilloise Mercier
& Cie OVV proposait à la vente
un petit modèle, dit aussi ‘‘2e
réduction’’, de la fameuse sculpture
masculine L’Âge d’airain
(ca. 1875-1877) d’Auguste Rodin
(1840-1917). « Cet éternel jeune
homme au corps d’athlète est
l’un des premiers chefs-d’œuvre
créés par le maître de la sculpture
française du XIXe siècle »,
rappelait La Gazette Drouot dans
son édition du 19 avril dernier.
Jugée scandaleuse à sa création,
car on considérait qu’elle
était trop parfaite pour avoir
pu être sculptée et non moulée
sur modèle, son succès ne se
démentait pas à Lille, où l’œuvre
générait 327.600 euros (frais
inclus), adjudication considérée
comme raisonnable puisqu’il
s’agit d’une fonte posthume,
exécutée en novembre 1945 par
Alexis Rudier à Paris.
Résultats
exceptionnels pour
la haute couture
chez Bonhams
Bonhams Cornette de Saint Cyr
organisait le 9 avril sa première
vente entièrement dédiée à la
Haute Couture, intitulée 1910-
2010 : Cent ans de haute couture.
Présentant 371 lots composés
de vêtements, chaussures,
chapeaux et bijoux, elle mettait
en valeur un siècle de créations
exceptionnelles signées Gabrielle
Chanel, Madeleine Vionnet, Elsa
Schiaparelli, Cristóbal Balenciaga,
Christian Dior, Hubert de
Givenchy, Jeanne Lanvin, Jean
Patou et Yves Saint Laurent et
réalisait un total de 672.940 euros
avec un pourcentage de 81 %
de lots vendus (99 % en valeur).
La vedette de la vente était une
robe exceptionnellement rare
de Christian Dior, issue de sa
dernière collection Haute Couture
de 1957. Cette robe bustier
en satin de soie ivoire brodé de
petites perles blanches sur des
paillettes argentées a doublé son
estimation basse pour atteindre
53.000 euros. Près de cinquante
créations étaient également
acquises par les départements
Patrimoine des grandes maisons
de couture et par quatre musées
étrangers. Collectionneurs,
fondations et professionnels de
la mode étaient au rendez-vous
dans une salle comble ou au
téléphone et ont surenchéri sur
ces trésors. Le musée Yves Saint
Laurent Paris a ainsi préempté la
veste d’Yves Saint Laurent créée
pour Johnny Halliday en 1971.
Cette vente Haute Couture est
amenée à devenir annuelle.
Un Rubens
chez Christie’s
Une esquisse à l’huile de Pierre-
Paul Rubens (1577-1640) s’adjugeait
dans la fourchette des estimations,
lors de la vente d’une collection de
Park Avenue, chez Christie’s à New
York, le 17 avril. Cette esquisse à
l’huile au rendu fluide avait été réalisée
en préparation d’une grande
peinture pour l’église dominicaine
de l’Ermitage de Lier, près
d’Anvers, aujourd’hui conservée
à Moscou au musée Pouchkine.
Ces esquisses à l’huile furent très
vite célébrées comme des œuvres
d’art indépendantes. Dans celle-ci,
Rubens a travaillé la Vierge, l’Enfant
et les personnages de droite
en couleur, tandis que les drapés
de ceux de gauche sont délimités
en grande partie au pinceau et par
quelques rehauts judicieusement
ajoutés à la forme du modèle.
La nature relativement inachevée
d’un certain nombre de ces
figures témoigne de la confiance
du maître dans les qualités de
ses assistants, lesquels furent en
grande partie chargéd de réaliser
la composition finale. Souvent, des
esquisses plus détaillées étaient
réalisées à l’intention d’artistes ou
d’artisans qui ne travaillaient pas
dans l’atelier de Rubens. La plupart
des personnages qui entourent la
96

1.379.000 €
Robert Ryman, Untitled Painting #12, huile et gesso sur
toile, 53,3 x 53,3 cm. Sotheby’s, Paris, 23 et 23-04.
© Sotheby’s Art Digital Studio
86.800 € (frais inclus)
Jacob Jordaens (att.), Saint Pierre repentant, huile
sur panneau, 61 x 49,5 cm. Quai des Enchères
OVV, Mâcon, 25-04. © Quai des Enchères
60.000 €
Grand retable, Malines, fin du XVIe siècle,
albâtre et bois sculpté peint et doré, 101 x
58,5 cm. Mirabaud Mercier OVV, Paris, 25-04.
© Mirabaud-Mercier
Vierge et l’Enfant dans cette composition
ont un lien avec l’ordre
des dominicains. Estimée entre
500.000 et 700.000 dollars, elle
était finalement adjugée 504.000
dollars (474.000 euros).
Beaux résultats
pour l’art moderne
et contemporain
chez Sotheby’s
Les 23 et 24 avril, Sotheby’s Paris
présentait sa première vente d’art
moderne et contemporain depuis
que ces deux départements ont
fusionné afin de représenter les
différents courants artistiques des
débuts de l’impressionnisme à
nos jours. Cette vente, ayant attiré
plus de 700 enchérisseurs, atteignait
30.969.801 euros frais inclus,
dont 17.931.500 euros adjugés lors
de la vente du soir. Les artistes
européens y ont connu d’importants
succès comme le démontre
l’adjudication des quatre dessins
d’Amedeo Modigliani provenant
de la collection du docteur Paul
Alexandre pour 1.174.750 euros
ou de La fillette en robe bleue
au col rouge de Chaïm Soutine à
1.439.500 euros, près du double
de son estimation. Les artistes
américains suscitaient également
beaucoup d’intérêt, ainsi de l’illustre
adjudication pour 1.379.000
euros de Untitled Painting #12 de
Robert Ryman, artiste reconnu
comme étant l’un des fondateurs
de la peinture minimaliste et
pionnier de la peinture monochromatique,
qui fait actuellement
l’objet d’une exposition au
musée de l’Orangerie.
Un Jordaens
surprend Mâcon
Natif d’Anvers, où il vécut et travailla
sa vie durant, Jacob Jordaens
(1593-1678) fut une des gloires de
la peinture flamande du XVIIe
siècle, aux côtés de Rubens et Van
Dyck. Ayant été l’élève de ces derniers,
Jordaens réussit à imposer
son propre style, peut-être moins
baroque, associant idéalisme
et réalisme, dont un panneau
qui lui est attribué constitue un
témoignage probant. Ce Saint
Pierre repentant, dont on connaît
plusieurs versions, était proposé à
Mâcon, le 25 avril, en la salle Quai
des Enchères OVV. Selon une
expertise du cabinet parisien Turquin,
l’œuvre serait autographe et
à considérer comme une peinture
autonome, conservée en tant que
modèle à l’atelier, ou comme une
étude pour une œuvre plus aboutie.
Estimée entre 40.000 et 60.00
euros, nul ne sait comment elle est
parvenue en Bourgogne, où elle
était finalement emportée contre
86.800 euros frais inclus.
La Haute Epoque
chez Mirabaud-
Mercier
« Choisissant ce que l’art a créé
de plus exquis, ce que l’industrie
humaine a pétri, limé, tissé, forgé,
ciselé ou fondu de plus admirable
», tels sont les qualificatifs
employés par l’historien de l’art
Edmond Bonnaffé au sujet de la
collection proposée à la vente, le 25
avril à Drouot par l’étude Mirabaud
Mercier OVV. De cet ensemble,
réuni par l’antiquaire parisien
d’origine autrichienne Frédéric
Spitzer (1815-1890), déjà pour partie
dispersé en 1893 dans les grands
musées nationaux occidentaux
ou en mains privées, on proposait
une quarantaine d’objets, estimés
de quelques centaines à 120.000
euros, en provenance directe de
la descendance du marchand qui
fut, notamment, le fournisseur du
baron Adolph de Rothschild ou de
sir Richard Wallace. Parmi ceux-ci,
un exceptionnel retable, réalisé à
Malines à la fin du XVIe siècle et
fait de plaques d’albâtre dans un
encadrement de bois sculpté peint
et doré (est. 120.00-15.000 euros),
était emporté 60.000 euros.
Le design en forme
chez Phillips
3,9 millions de livres sterling étaient
obtenus, le 2 mai dernier, lors de
la vente de design organisée à
Londres par l’auctioneer Phillips.
Ces prix soulignent la vitalité du
marché pour les œuvres importantes
des XXe et XXIe siècles. Des
résultats élevés étaient ansi obtenus
pour les deux lots principaux,
la table basse Grecque de Diego
Giacometti (1902-1985), adjugée
pour 533.400 livres sterling (623.811
euros), et le tabouret en forme de
X, emporté à 304.800 livres sterling.
Véritable icône des années 1980,
le canapé How High the Moon de
Shiro Kuramata (1934-1991) faisait
l’objet d’enchères passionnées
et atteignait 177.800 livres sterling
(207.937 euros), plus de cinq fois
son estimation haute et un record
mondial aux enchères pour un
canapé de cette série. Par ailleurs, la
lampe de table Abstrait de Georges
Jouve (1910-1964) et l’ensemble
de trois lampes Sole de Gio Ponti
(1891-1979) dépassaient tous deux
largement leurs estimations
hautes, ce qui témoigne de l’intérêt
durable pour le design français et
italien du milieu du siècle.
97

Focus
International
177.800 £ (207.937 €)
Shiro Kuramata, canapé How High the Moon, 1987, acier nickelé, 72,5 x 155,5 x 82,5 cm. Phillips, Londres, 02-05.
© Phillips
EST. 20.000-30.000 €
Jane Graverol, Cruauté de la mémoire, 1956,
huile sur panneau d’isorel, 56 x 46,3 cm. Piasa,
Paris, 05-06. © Piasa / photo : Fabrice Gousse
ON VENDRA
Un cabinet
surréaliste
pour Piasa
Le mercredi 5 juin, Piasa a le privilège
de présenter aux enchères
une sélection d’œuvres surréalistes
majeures provenant de la collection
Geneviève et Jean-Paul Kahn.
Cette collection s’est construite au
fil des décennies, rassemblant des
peintures, des œuvres sur papier
et des sculptures toutes sélectionnées
avec une immense rigueur,
prenant en considération autant la
qualité intrinsèque des compositions
que les dates de création.
Regroupant un grand nombre
d’artistes internationaux provenant
d’Europe, des Etats-Unis mais
également d’Amérique Latine ou
de République Dominicaine, cette
collection reflète l’esprit singulier
d’un ensemble surréaliste aux
ramifications littéraires allant du
cadavre exquis aux objets, avec
cet accent très féminin cher à
Geneviève et Jean-Paul Kahn.
Parmi les lots présentés dans cette
vente, on annonce une des images
les plus iconiques du surréalisme,
la fameuse Joconde L.H.O.O.Q. de
Marcel Duchamp, une composition
emblématique de Dorothea
Tanning, véritable éloge au mouvement,
une boîte sculpture de
l’artiste américain Joseph Cornell
ou bien encore un extraordinaire
dessin surréaliste de Jackson Pollock.
Parallèlement, cette collection
confirme la filiation naturelle entre
le mouvement surréaliste et le
mouvement Pop art américain,
avec des œuvres des représentants
majeurs de ce dernier comme,
deux autoportraits d’Andy Warhol,
un hot dog de Roy Lichtenstein,
une composition emblématique de
Robert Indiana ou encore un objetsculpture
de Claes Oldenburg.
La Collection
Renault
chez Christie’s
Le 6 juin, Christie’s présente, à
l’occasion d’une vente exceptionnelle,
une sélection de 33 œuvres
de la Collection d’art de Renault
Group. Issues d’un ensemble de
550 pièces et signées des plus
grands noms de l’après-guerre,
ces œuvres donnent toute la
mesure de la collaboration qui unit
Renault et les artistes. Pionnière
et innovante dès sa création, cette
collection d’entreprise incarne
aujourd’hui encore la vision radicalement
avant-gardiste d’un rapprochement
entre l’art, le design et
l’innovation. Des œuvres rarement
vues sont proposées aux enchères,
dont certaines créées pour Renault
ou d’autres acquises ultérieurement
afin de compléter des
ensembles centrés sur des artistes
associés à la vie de l’entreprise.
Organisée au profit d’un nouveau
fonds de dotation pour l’art, la
culture et le patrimoine, cette vente
est l’occasion de célébrer l’engagement
culturel exceptionnel et
singulier de la plus emblématique
entreprise automobile française.
Un Kirchner
retrouvé chez
Ketterer Kunst
La vie et l’œuvre d’Ernst Ludwig
Kirchner (1880-1938) ont fait l’objet
de recherches approfondies.
Pourtant, une surprise attend
les amateurs d’expressionnisme
allemand lors de la vente du soir
de Ketterer Kunst, organisée le
7 juin à l’occasion de son 70e
anniversaire : un tableau disparu
pendant des décennies mais
d’une importance exceptionnelle
dans l’œuvre du cofondateur de
Die Brücke. Propriété durant 80
ans d’une famille de collectionneurs
du Bade-Wurtemberg, cette
œuvre intitulée Tanz im Varieté
(Steptanz) est extraordinairement
grande dans l’œuvre de l’artiste.
Réalisée en 1911, année où il quitte
Dresde pour s’installer à Berlin,
ville cosmopolite de deux millions
d’habitants et creuset vibrant lui
promettant l’inspiration et, bien
sûr, une plus grande présence
sur le marché, elle inaugure une
phase créative extrêmement prolifique.
Les œuvres de cette période
jusqu’à la Première Guerre
mondiale comptent parmi ses
réalisations les plus remarquables,
qui appartiennent presque exclusivement
à des musées désormais.
Rarissime sur le marché,
cette œuvre constitue un exemple
caractéristique, extraordinairement
réussi et décisif de l’effort
de Kirchner pour rendre l’instantané
d’un mouvement puissant
et énergique. Estimée entre 2 et
3 millions d’euros, il s’agit d’une
redécouverte exceptionnelle.
De vénérables
manuscrits
chez Christie’s
Au cours de l’été 1955, Martin
Schøyen, âgé de 15 ans, faisait
l’acquisition à Florence de son
premier livre ancien. De sa reliure
émergeait un fragment d’un
manuscrit français de Sermons
écrit vers 1300, premier de ce
qui allait devenir l’une des plus
vastes collections de manuscrits
jamais réunies. L’enthousiasme
précoce de Martin Schøyen pour
la collection fut en grande partie
façonné par son père, l’ingénieur
Martin O. Schøyen (1896-1962),
dont la propre bibliothèque
servit de catalyseur à la collection
actuelle. À la fin des années
1980, Martin Schøyen était bien
connu des maisons de vente
aux enchères, des universitaires
et des marchands comme un
98

EST. 2.000.000-3.000.000 €
Ernst Ludwig Kirchner, Tanz im Variété (Steptanz), 1911, huile sur toile, 120 x
145 cm. Ketterer Kunst, Munich, 07-06. © Ketterer Kunst
EST. 700.000-1.000.000 £
(815.000-1.165.000 €)
La Bible de Geraardsbergen, Pays-Bas du Sud, fin
du XIIe siècle, manuscrit enluminé sur vélin. Christie’s,
Londres, 11-06. © Christie’s Images Ltd.
EST. 600.000-800.000 €
Statuette d’Ushnishavijaya, Tibet central,
XVIIIe siècle, argent partiellement
doré et alliage de cuivre, H. 17,2 cm.
Bonhams, Paris, 11-06. © Bonhams
bibliophile engagé dont la collection
était guidée par l’érudition et
une attention studieuse au marché.
Ses acquisitions, toujours
plus nombreuses, alimentées par
la diversité des intérêts qui caractérisent
le bibliophile dépendant,
finiront par englober l’histoire de
l’écriture et de la culture littéraire
dans le monde. La vente de cet
ensemble, organisée le 11 juin à
Londres par Christie’s, couvre 1
300 ans d’histoire culturelle et
comprend des manuscrits classés
au patrimoine mondial, tels que
le Codex Crosby-Schøyen, la Bible
hébraïque de Holkham, le Codex
Sinaiticus Rescriptus et la Bible
de Geraardsbergen, mais aussi
de la littérature grecque, des
chefs-d’œuvre de l’humanisme,
des premières lois anglaises,
une chronique écossaise d’une
importance historique et la
plus ancienne reliure connue.
L’impressionnante Bible géante
de l’abbaye de Saint-Adrien de
Geraardsbergen (est. 700.000-
1.000.000 livres sterling), constitue
ainsi un exemple très rare en
mains privées d’une Bible de présentation
du XIIe siècle, summum
de la production de livres romans
et également connue comme
chef d’œuvre de l’art flamand.
Elle devrait intéresser la Région
flamande. De son côté, le Livre
de prières du Rosaire (50.000-
80.000 livres sterling), manuscrit
enluminé sur vélin vers 1500-
1510, dans le cercle du Maître
d’Hugues de Loges à Tournai, est
exceptionnel en ce qu’il véhicule
de sens par des images indépendantes
des mots.
La Collection
Jules Speelman
chez Bonhams
Après une exposition itinérante en
Asie au printemps, l’exceptionnelle
collection de Jules Speelman, l’un
des plus grands collectionneurs
et marchands d’art asiatique au
monde, est dispersée chez Bonhams
Cornette de Saint Cyr, à Paris
le 11 juin. Elle marque l’aboutissement
de 60 ans de collection de
ce passionné d’art asiatique et de
sculpture bouddhiste, proposant
une sélection de vingt-huit
statuettes et objets bouddhistes
tibétains, népalais et chinois,
datant du XIe au XVIIIe siècle. Le
lot-phare en est une statuette, en
argent partiellement doré et alliage
de cuivre doré, du XVIIe siècle
représentant la déesse à huit bras
Ushnishavijaya, ornée de pierres
turquoise, avec une estimation
de 600.000 à 800.000 euros. Ce
superbe exemple est attribué aux
artisans Newar du monastère de
Tashi Lhunpo. Jules Speelman a
rejoint son père, Alfred, dans le
magasin d’antiquités familial en
1964. Ce commerce, créé aux Pays-
Bas au XIXe siècle, s’est développé
ensuite en Angleterre sur trois
générations. À l’origine, A & J
Speelman vendait des antiquités,
des céramiques européennes,
de l’argenterie, des tapisseries et
meubles, des porcelaines chinoises
et des œuvres d’art. Avec son père,
Jules s’est tourné vers les arts asiatiques
et sous sa direction avisée,
A & J Speelman est devenu le plus
grand marchand d’antiquités d’art
asiatique, avec un accent particulier
sur la sculpture figurative et les
œuvres d’art de plus de 2000 ans.
Du bleu pour le
Sport chez Artcurial
Beaucoup l’ignorent… mais avant
de devenir l’artiste mondialement
reconnu pour son mythique bleu,
Yves Klein (1928-1962) était un sportif
de haut niveau, ayant découvert
le judo en 1947, à l’époque où
cette discipline n’était pas encore
considérée comme un sport, mais
comme une méthode d’éducation
intellectuelle permettant d’accéder
à la maîtrise de soi. En 1952, Yves
Klein s’installe pour un an et demi
à l’Institut Kõdõkan de Tokyo pour
perfectionner sa technique. À 25
ans, il devient ceinture noire 4ème
dan et publie quelques années
plus tard Les Fondements du Judo.
C’est en 1957, que cet épris d’absolu
choisit le bleu du ciel comme véhicule
de sa quête : il fait breveter un
bleu outremer particulièrement
intense (l’International Klein Blue)
qui devient sa signature. Magnifiés
par le mythique Bleu d’Yves Klein,
seize objets ayant appartenus à
de grands champions et athlètes,
dont Tony Parker et Zinedine
Zidane, chargés d’histoires et
d’émotions, seront proposés aux
enchères par Artcurial, lors d’une
soirée caritative organisée le 1er
juillet. Les bénéfices collectés permettront
à l’association Le Sport a
du Cœur de financer ses différents
programmes visant à combattre
la précarité sociale, lutter contre
l’inégalité d’accès au sport et venir
en aide aux sportifs en difficulté.
Le premier chefd’œuvre
de Titien
chez Christie’s
Pour la première fois depuis plus
de 145 ans, le chef-d’œuvre de
jeunesse du Titien (ca. 1488-1576),
Le Repos durant la fuite en Égypte,
sera la tête d’affiche de la première
partie de la vente de maîtres
anciens organisée par Christie’s à
Londres, le 2 juillet. Estimée entre
15 et 25 millions de livres sterling,
il s’agit de l’une des dernières
œuvres religieuses des premières
années de l’artiste encore en mains
privées. Ce tableau, qui a le rare
privilège d’avoir été volé non pas
une, mais deux fois – d’abord par
Napoléon, puis à la fin des années
1990 – est passé par certaines des
plus grandes collections d’Europe
et fut vendu aux enchères pour la
dernière fois par Christie’s en 1878,
avant d’entrer dans la collection de
Longleat House.
99

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AUCTION
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BIJOUX, MONTRES
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VENTE LIVE LE 10 JUIN 2024
EXPOSITION
07-09 Juin à l’Ancienne Nonciature
7, rue des Sablons - 1000 Bruxelles
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AUCTION
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48.000 €
La surprise du mois
Inaugurée il y a quelques mois à peine, à
Harelbeke, en Flandre Occidentale, la salle
CR-Art Auctions organisait une première
vente cataloguée en avril dernier qui
provoquait déjà quelques étincelles. Parmi
les lots proposés se distinguait une paire
de médaillons émaillés sur cuivre, réalisés à
Limoges au XVIIe siècle. Avant d’être fameuse
pour sa porcelaine, cette ville du centre de
la France le fut pour ses émaux ou Œuvre
de Limoges (opus lemovicense en latin).
Cette technique est apparue dès les XIIe
siècle, d’abord en champlevé, puis sur relief
aux XIVe et XVe siècles et enfin, dès la fin
du XVe siècle, simplement peinte sur cuivre.
Apanage des ateliers limousins, cette dernière
formule atteignit au XVIe siècle un niveau
d’excellence qui lui permit de rivaliser avec la
peinture. L’émailleur apposait, sur une plaque
de cuivre, des couches d’émail colorées par
des oxydes métalliques, chaque couleur
nécessitant une cuisson spécifique. Ces
effets chromatiques et lumineux séduisent
toujours les collectionneurs qui apprécient ces
pièces raffinées et délicates, témoignant de
l’excellence technique des émailleurs locaux.
Dès le XVIIe siècle, la famille des Laudin
s’illustrait particulièrement en la matière : il
y eut d’abord Noël Laudin qui transmit son
atelier à ses fils Nicolas et Jacques Ier Laudin,
lequel fut ensuite repris par Jacques II Laudin,
le petit-fils. Celui qui nous intéresse, en
rapport avec la vente organisée à Harelbeke,
est Jacques Ier Laudin (ca. 1627-1695). Fils aîné
du premier du nom, il travailla dans l’atelier
familial du faubourg Monique, à Limoges,
y réalisant un grand nombre d’émaux en
grisaille, dans le genre de ceux qui étaient à la
mode au siècle précédent, tout en conservant
une grande qualité d’exécution, digne de ses
illustres prédécesseurs. De fait, au XVIe siècle,
la grisaille était devenue un mode privilégié
d’expression tandis que les thèmes profanes
ou mythologiques faisaient leur apparition,
inspirés du style de la Renaissance, connu par
l’intermédiaire des gravures dont les émailleurs
reprenaient les compositions. Les deux
médaillons, proposés par CR-Art Auctions,
s’inscrivent dans cette veine, qui trouvait
notamment ses modèles chez les personnages
illustres de l’Antiquité : en l’occurrence,
les empereurs romains Néron et Jules César.
Prisés 600 à 800 euros, malgré quelques
manques dans la couche d’émail, les deux
monarques multipliaient par soixante leur
estimation haute en s’adjugeant 48.000 euros.
Le prix de l’authenticité… Pour une paire qui
peut sans doute désormais être donnée avec
certitude à Jacques Ier Laudin ?
Deux médaillons aux profils des empereurs romains
Néron et Jules César, Limoges, dans le style
de Jacques Laudin Ier, XVIIe siècle, émail sur cuivre,
diam. 25 et 23,5 cm. CR-Art Auctions, 16 & 17-04.
© CR-Art Auctions
102

On a vendu
Belgique
Du 16 au 17-04
Belles surprises pour CR-Art Auctions
7.500 €
Raymond de Meester de Betzenbroeck, Le caniche. Est.
1.000-1.200 €. © CR-Art Auctions
5.500 €
Vase balustre, Chine, XIXe siècle, bronze
et cloisonné. Est. 250-400 €. © CR-Art
Auctions
7.000 €
Élève de Frans Pourbus II et attribué à Justus
Sustermans, Portrait. Est. 2.000-3.000 €. © CR-Art
Auctions
Du 16 au 17-04
Beau score pour Émile Claus chez Vanderkindere
25.000 €
Attribué à Abraham van Diepenbeeck,
Le Mariage mystique de sainte
Catherine (ancienne collection de la
marquise d’Assche), huile sur toile
marouflée, 104 x 140 cm. Est. 8.000-
12.000 €. © Vanderkindere
23.000 €
Émile Claus, Fermes en bordure de
Lys, huile sur toile, 46 x 64 cm. Est.
3.000-4.500 €. © Vanderkindere
16.000 €
Kokoshnik de Yakor Lyapunov, grand
kovsh en argent 84, zolotnik aux
émaux cloisonnés et à décor floral,
travail russe, Saint-Pétersbourg, ca.
1899-1908, 22 x 10,3 cm. Est. 800-
1.200€. © Vanderkindere
4.200 €
Charles Catteau, vase ovoïde à décor
noir sur fond orange et or représentant
Persée et les gorgones, Boch
Kéramis, 1936, faïence polychrome, H.
30,4 cm. Est. 400-600 €. © Vanderkindere
17-04 Surprises chez Millon Belgique
29.000 €
Rare brûle-parfum couvert finement décoré de
dragons et phénix, prises en forme de têtes de
chiens de Fô, Chine, XVII-XVIIIe siècle, marque
apocryphe à six caractères Xuande, bronze partiellement
doré, 18 x 17 x 12 cm. Est. 4.000-6.000 €.
© Millon Belgique
17.000 €
Rare paire de verseuses finement décorées de chauves-souris
et symboles bouddhiques, Chine, Époque
Qianlong (1736-1795), bronze et émaux cloisonnés, H.
43 cm. Est. 6.000-8.000 €. © Millon Belgique
23.000 €
Grande statue de Bouddha,
Japon, Époque Edo (1603-
1867), bois sculpté, laqué et
partiellement doré représenté
debout sur un socle de
fleur de lotus, H. 120 cm.
Est. 3.000-5.000 €.
© Millon Belgique
103

On a vendu
Belgique
18-04 Dürer et Rembrandt en forme à l'Old Master Print
8.500 €
Albrecht Dürer, Cinq lansquenets et
un Oriental, gravure. Est. 8.000-
12.000 €. © Old Master Print
11.000 €
Rembrandt van Rijn, rare gravure
montrant une étude de femme malade
alitée. Est. 2.800-3.800 €. © Old
Master Print
Une fois de plus, ce sont les
œuvres des grands maîtres de
la peinture qui atteignaient les
meilleurs pris de la vente. Une
rare gravure de Rembrandt, avec
le croquis d’une femme malade
alitée, était ainsi vendue 11.000
euros, tandis qu’un autoportrait
du même, avec bonnet et
écharpe (1633), changeait de
mains à 8.000 euros. L’œuvre
graphique de Dürer réalisait des
enchères similaires, la plus chère
étant la gravure Cinq lansquenets
et un oriental, vendue 8.500
euros. La gravure sur bois de 1523
représentant la Cène générait,
pour sa part, 8.000 euros, tandis
que les gravures sur bois de la
petite passion et de la grande
passion s’adjugeaient dans des
prix allant jusqu’à 4.000 et 5.000
euros. D’une manière générale,
les œuvres les plus anciennes,
ainsi que les maîtres flamands,
suscitaient beaucoup d’intérêt.
L’art italien, en revanche, semble
en légère perte de vitesse.
Du 18 au 19-04
Printemps chinois chez Rob Michiels Auctions
110.000 €
Rare bol décoré de dragon en rouge de fer sur fond
jaune, Chine, marque et période Qianlong. Est.
40.000-80.000 €. © Rob Michiels Auctions
85.000 €
Exceptionnelle faïence polychrome d'Iznik avec
paon, Turquie, dernier quart du XVIe siècle. Est.
20.000-40.000 €. © Rob Michiels Auctions
46.000 €
Vase de ‘‘Famille Rose’’ avec Lan Caihe, Chine,
marque et période Qianlong. Est. 1.200-1.800 €.
© Rob Michiels Auctions
Du 20 au 22-04
Les Belges prisés à la Maison Jules
15.500 €
Léon Spilliaert, Vue du parc Marie-Henriette à
Ostende, 1930, technique mixte. Est. 10.000-
14.000 €. © Maison Jules
4.200 €
Constant Permeke, Paysanne
qui boit, fusain. Est.
2.500-3.000 €. © Maison
Jules
La vente d’avril, qui se déroulait
sur trois jours, était couronnée de
succès, incluant quelques bonnes
surprises. Le premier jour, une
œuvre de Léon Spilliaert datant de
1930 attirait tous les regards. Cette
technique mixte, intitulée Vue du
parc Marie-Henriette à Ostende,
était adjugée 15.500 euros. Quant
à lui, un rare bronze de grande
taille datant de 1925, intitulé Étalon
cabré, par Domien Ingels s’envolait
facilement à 8.500 euros. Un
petit dessin au fusain de Constant
Permeke, Paysanne qui boit, était
adjugé 4.200 euros, tandis qu’une
petite gravure incluant le portrait
d’Emile Claus par Jenny Montigny
était étonnamment bien vendue à
2.800 euros. Le deuxième jour, une
montre gousset en or, Le Phare de
1890, était adjugée 4.400 euros,
quand un plat japonais Arita bleu
et blanc de l’ère Meij obtenait
4.400 euros. Lors de la troisième
journée, consacrée aux œuvres
contemporaines et modernes, les
meilleurs résultats étaient obtenus
par Raoul De Keyser (cinq sérigraphies
de 1973 pour 6.800 euros),
une toile de Dan Van Severen
(4.600 euros), une installation
d’André Bogaert (4.200 euros) et
une technique mixte avec collage
de Philippe Vandenberg datant de
1991 (4.200 euros).
104

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VENTE PUBLIQUE
18 & 19 JUIN à18h30
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VENTE 27 - 28 - 29 JUIN, 13h
Exposition : 17 - 25 Juin
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Belgique
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Le crabe aux pinces d’or, N&B
A13, 1941, page 77, strips inversés.
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© Monsantic
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marqueterie de type Boulle laquée
noir, appliques en bronze, dessus de
marbre, 105 x 107 x 44 cm. Est. 300-
400€. © Monsantic
22-04 Scènes du XXe siècle chez Haynault
26.000 €
Victor Tardieu, paire de
scènes de marché au
Vietnam (esquisses),
gouache et pastel sur
carton, 19 x 25 cm. Est.
1.000-1.500 €.
© Haynault
18.000 €
Luong Xuân Nhi, scène animée en
bord de rivière, huile sur carton. Est.
1.500-2.000 €. © Haynault
14.500 €
Jo Delahaut,
Composition, 1958,
huile sur toile. Est.
6.000-8.000 €.
© Haynault
13.000 €
Auguste Puttemans, Isis, déesse
de la vie, sculpture en bronze à
patine brune, inscrit sur la base
«Je suis ce qui a été et ce qui
sera. Aucun mortel n’a encore
levé le voile qui me couvre»,
59,5 x 29 x 37,5 cm. Est. 6.000-
8.000 €. © Haynault
10.000 €
Jean Michel Folon, Sans titre, 1974,
aquarelle, crayon et collage. Est.
6.000-8.000 €. © Haynault
Du 22 au 23-04
Prix maximum pour une petite œuvre chez Horta
43.000 €
Attribuée à Maerten Ryckaert, Cavalier et son
chien sur fond de château ferme, XVIIe siècle,
huile sur panneau, 16,5 x 28 cm. Est. 5.000-7.000€.
© Horta
38.000 €
George Minne, Les trois saintes
femmes, sculpture en bois.
Est. 3.500-5.000 €. © Horta
28.000 €
Victor Servranckx,
Opus 60, huile sur toile.
Est. 12.000-15.000 €.
© Horta
18.500 €
Charles George Dufresne, Le marché
d’esclaves, huile sur toile. Est. 4.000-
6.000 €. © Horta
106

23-04 Objets de collection et curiosités chez Bonhams Cornette
45.000 €
Jean E. Puiforcat, exceptionnelle ménagère du modèle Mentone, comprenant
159 pièces, ca. 1930, argent 950 °/°°. Est. 45.000-55.000 €.
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15.000 €. © Bonhams Cornette
6.700 €
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d’après le modèle du vase
Borghese, à décor d’une
frise à la grecque, XIXe
siècle, albâtre. Est. 1.200-
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VENTE XXXIV : VENTE D’ART BELGE 21 JUILLET 2024 À 13H
Exposition voir le site web.
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107

On a vendu
Belgique
Le 23 et du 25 au 26-04
Maîtres modernes chez Bernaerts
110.000 €
Floris Jespers, Le communiquant,
1925, huile
sur toile. Est. 50.000-
60.000 €. © Bernaerts
46.000 €
Pierre Alechinsky, Sans titre,
années 1990-2000, acrylique
sur toile. Est. 20.000-30.000 €.
© Bernaerts
38.000 €
Rik Wouters, Femme en rose (forêt), aquarelle.
Est. 20.000-30.000 €. © Bernaerts
23.000 €
Léon Spilliaert, Sans titre (Poupées), 1934,
crayon, pinceau et encre de chine, lavis. Est.
25.000-30.000 €. © Bernaerts
Du 26 au 27-04
Un livre de cuisine chez Arenberg Auctions
Les 26 et 27 avril, Arenberg
Auctions organisait avec succès
une vente de livres rares, de
manuscrits et d’atlas. Un riche
manuscrit de recettes de cuisine
domestique, compilées par une
gardienne de maison anversoise
du XVIIIe siècle était estimé à
300-400 euros, mais finalement
vendu 7.500 euros. Une
magnifique première édition de
l’ouvrage botanique Hortus floridus
de Crispijn van de Passe II
(vers 1594-1670), qui met l’accent
sur les tulipes, attirait également
l’attention. Estimée entre 20.000
et 25.000 euros, elle trouvait
preneur à 35.000 euros. Enfin,
un exemplaire du livre Le romant
de la rose (ca. 1505), suscitait lui
aussi beaucoup d’intérêt. Estimé
entre 10.000 et 15.000 euros,
l'ouvrage quittait la salle contre
41.000 euros.
35.000 €
Crispijn van de Passe II, Hortus floridus [...],
Arnhem, Utrecht, J. Jansz. & C. van de Passe,
1614-1617. Est. 20.000-25.000 €. © Arenberg
Auctions
7.500 €
Manuscrit gastronomique
intitulé Koock Boeck, complété
de recettes médicales
et ménagères, Anvers, 1788.
Est. 300-400 €. © Arenberg
Auctions
29-04 Pièces de collection chez Millon Belgique
22.000 €
Marcel Caron, Le fumeur de
pipe au café, 1926, huile sur
toile marouflée sur panneau,
65 x 55 cm. Est. 4.000-6.000€.
© Millon Belgique
13.000 €
Frans Smeers, La pêche, huile sur toile,
50 x 60 cm. Est. 5.000-7.000 €. © Millon
Belgique
12.000 €
Pierre Alechinsky,
Sans titre, 1976, encre
appliquée au pinceau
et aquatinte sur papier
chinois, 98,5 x 60 cm.
Est. 10.000-15.000 €.
© Millon Belgique
11.000 €
Jean Colin, Deux femmes à la plage, huile sur panneau,
37 x 60 cm. Est. 1.000-2.000 €. © Millon Belgique
108

AUCTIONS
V e n t e s t h e m a t i q u e s
EXPO
vendredi 14 -
mardi 18 JUIn
samedi 22
dimanche 23 juin
AUCTION
Zandloperstraat 10
9030 Gent-Mariakerke
tel: +32 9 224 14 40
mail: dvc@dvc.be
Art, Design, vente aux enchères du 8 au 10 juin
de Bijoux et d’Antiquités 2024
Début
sam. 8 juin - 09h00
Les Deux Garçons,
sculpture en bronze,
pièce unique, 49 x 33 cm.
Est. 2.400 - 4.600 €
Bracelet, or jaune 14 carats,
perle et diamants taille brillant
Est. 1.200 - 1.600 €
Exposition du 8 au 10 juin
Heures d’ouverture:
sam. 8 juin au
lun. 10 juin de 11h00 à 17h00
(dernier jour de la vente)
A bientôt dans notre salle de vente!
Fin
lun. 10 juin - 18h00
Venduehuis Dickhaut B.V. I Bredestraat 23/23A
Maurits Cornelis
Escher (1898-1972),
Poisson, 1972,
plastique brun,
multiple, éd. 500 ex.
Dr Andreas Landshoff
Publishers, diam. 13,5 cm.
Est. 600 - 1.500 €
Henry Schouten
(1857/64-1927),
Les connaisseurs,
huile sur toile,
Est. 1.000 - 2.000 €
Dépôts pour la vente de septembre possibles sur
rendez-vous. Les enchères sont accessibles lors des
journées d’exposition, Bredestraat 23/23A, ou via
votre ordinateur.
www.veilingmaastricht.nl
Tel 0031 43 321 30 95 I info@veilingmaastricht.nl
SEDERT 1930
I 6211 HA Maastricht
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Vente
18 - 20 | 6
Expo
13 - 17 | 6
Verlatstraat 18, 2000 Anvers
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On a vendu
Belgique
30-04 Grands noms chez Bonhams Cornette
70.000 €
Bernar Venet, Undetermined Lines, 1991.
Est. 50.000-70.000 €. © Bonhams Cornette
50.000 €
Lynn Chadwick R.A., Pair of
sitting figures V (male figure).
Est. 50.000-70.000€.
© Bonhams Cornette
40.000 €
Marthe Wery, Sans titre, 2003, acrylique
sur aluminium. Est. 40.000-
60.000 €. © Bonhams Cornette
28.000 €
Valerio Adami, Il Miraggio, 1965, huile sur toile.
Est. 18.000-25.000 €. © Bonhams Cornette
110

On vendra
Belgique
01-06 L’Estate de la Deweer Gallery chez De Vuyst
EST. 320.000-400.000 €
Panamarenko, IJsvogel, 2003. © De Vuyst
De Vuyst organise une grande
vente d’œuvres de la collection
de l’Estate de la Deweer Gallery.
De 1979 à 2019, Deweer fut
leader et s’est spécialisée dans
l’art contemporain international
et belge. Au début des années
1980, elle fut la première galerie
belge à introduire la Neue Wilde
allemande et la Transavanguardia
italienne. Parallèlement, elle
se chargea de la promotion des
artistes belges contemporains.
Panamarenko y exposa pour la
première fois en 1983 et Jan Fabre
y présenta tous les grands chapitres
de sa pratique artistique,
dans une exposition personnelle,
en 1985. La vente comprend
une sélection de 158 sculptures,
installations, peintures, dessins,
photographies et gravures de
Michaël Aerts, Emmanuelle
Antille, Stephan Balkenhol,
Sergey Bratkov, Keith Brumberg,
Jean-Pierre Bruneaud, Johannes
Brus, Tony Cragg, Enzo Cucchi,
Jan De Cock, Franky Deconinck,
Frank Dornseif, Endart, Jan Fabre,
Christoph Fink, Günther Förg,
Melissa Gordon, Albert Hien,
Klaus Jung, Ilya & Emilia Kabakov,
Kudzanai Chiurai, Thomas Lange,
Matthieu Laurette, Aernout Mik,
Josef Felix Müller, Panamarenko,
Bernhard Prinz, Jaap Schlee, Klaus
Simon, Koen Vanmechelen, Robin
Winters et Norbert Witzgall.
SALLE DE VENTES MAISON JULES
VENTE D’ART, ANTIQUITÉS & VINTAGE
VENTE
SAM 15 & DIM 16 JUIN à 11h
L’exposition débute le 7 juin jusqu'à et y compris le14 juin
AUCTIONS
Belgium
Vente en LIVE
sur Drouot digital
et sur Invaluable
VENTE PUBLIQUE
CATALOGUÉE
DIMANCHE 23 juin à partir de 13h30
Exposition : Du mercredi 19 juin au samedi 22 juin, de 10h à 17h
Attr. à ZOLOTAS
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Vente suivante le 1 et 2 septembre
111

On vendra
Belgique
20 & 21-06 The Castle Sale pour Coronari Auctions
Intérieur du château de Wannegem-Lede. © Coronari Auctions
En juin, Coronari Auctions
organise une vente de château !
Deux jours durant, le contenu
du château de Wannegem-Lede
est ainsi dispersé. Surnommé le
‘‘Petit Trianon’’, cette ‘‘demeure
de plaisance’’ de la fin du XVIIIe
siècle, construite sur ordre de
la riche famille gantoise Baut
de Rasmon, abrite de véritables
trésors. La collection comprend
de nombreux éléments de style
néoclassiques et Empire, tels
que des sculptures, des lustres et
des candélabres, complétés de
nombreux tableaux, meubles et
objets décoratifs provenant de
plusieurs collections internationales
prestigieuses. Citons notamment
deux paires d’impressionnants
candélabres en bronze
doré à dix-huit lumières dans le
style de Pierre-Philippe Thomire
(1751-1843). Enfin, le château sert
de cadre à une impressionnante
vente de tapis, incluant plus de
deux cents lots.
08-06 Art moderne et contemporain chez Voglaire
Au début des années 1960, le
peintre Georg Baselitz, en visite
à Paris, découvrait au détour
d’une petite rue parisienne du VIe
arrondissement, un autoportrait
d’Eugène Leroy, trônant dans
la boutique de Pierre Langlois,
parmi des objets primitifs. Il fut
si impressionné par la peinture
qu’il la décrira par ces mots : « Je
trouvai là des images brunes,
comme champs, comme pierre,
comme bois, comme mousse,
EST. 20.000-30.000 €
Eugène Leroy, Autoportrait, 1961.
© Voglaire
comme senteur. Un amas de tôles
provenant du pigeonnier qui
éclairait ma tête. Comme si tous
les pantalons de peintre étaient
suspendus à un crochet et racontaient
l’histoire d’un chef-d’œuvre
inconnu. » C’est par ces mots
que l’on pourrait s’engouffrer
dans les deux autoportraits du
peintre que propose la salle des
ventes Damien Voglaire pour sa
vente du 8 juin. Deux œuvres de
1961 et 1972, estimées toutes deux
entre 20.000 et 30.000 euros. La
plus ancienne, avec une touche
encore figurative, quand la plus
récente était déjà totalement
empreinte d’abstraction. Le lien
entre ces deux toiles est cette
épaisseur et cette profondeur que
le peintre donnait à ses tableaux.
Pour répondre à l’épaisseur de la
peinture du nordiste, il y aura la
finesse du trait à la mine graphite
de Stéphane Mandelbaum, à
travers deux portraits, Femme Bira
et prédelle aux bustes (1979) (est.
15.000-20.000 euros) et Indigène,
gueule fêlée (1979) (est. 15.000-
20.000 euros). Une rare chaise
réalisée par Ruth Francken (est.
15.000-20.000 euros), L’homme
(1971), vient, entre autres propositions,
asseoir la suite de la vente.
09 & 10-06 Doublé vendeur pour Antenor Auctions
Deux ventes sont au programme
de la salle bruxelloise Antenor
Auction, en l’Ancienne Nonciature
au Sablon : Antenor VI et
Luxe II. La première, organisée le
9 juin, réunit plusieurs collections
privées très différentes qui permettent
de traverser les siècles
en mobilier, design, tableaux et
arts décoratifs. A épingler, entre
autres, une Nature morte de
Gustave Van de Woestyne (est.
25.000-35.000 euros), Blue Butterfly
- a single unique butterfly
de Damien Hirst (est. 20.000-
30.000 euros) ou La Vierge Marie
et l’Enfant Jésus caressant un
agneau devant des rosiers blancs,
huile sur panneau de Jean-François
Portaels (est. 5.000-8.000
euros). Le second jour de vente,
le 10 juin, est consacrée à la dispersion
de bijoux, de montres et
de sacs de luxe. On y inclut une
collection privée proposée sans
prix de réserve au bénéfice de
l’ONG Médecins Sans Frontières.
EST. 25.000-35.000 €
Gustave Van de Woestyne, Nature
morte, huile sur toile, signée en bas à
droite, 72 x 82 cm. © Antenor
112

10-06
Art Belge et vin à l’honneur chez
Haynault
10-06
Les anciens et les modernes pour
Amberes
Anto Carte, Le Jardinier, huile sur toile.
© Haynault
Une très belle cave est proposée
aux enchère, lors de la vente du
10 juin, avec notamment un bel
ensemble de La Romanée Conti
et plusieurs Petrus. Du côté des
cimaises, deux portraits d’Anto
Carte, un jardinier et une femme
de pêcheur, deux scènes animées
de Pierre Paulus, un paysage de
Saverys devraient faire monter
les enchères. Les arts décoratifs
sont bien représentés, avec une
sélection d’argenterie Wolfers
et Delheid, de la verrerie du Val
Saint Lambert et des faïences de
Delft des XVIIe et XVIIIe siècles.
En sculpture, on annonce un très
grand bronze de Paule Bisman.
EST. 1.000-1.500 €
Alfred Stevens, Jeune femme au
chapeau à fleur lisant, huile sur
toile, 73 x 53 cm. © Amberes
Lors de sa vente d’art et d’antiquités,
Amberes propose un large éventail de
maîtres anciens et modernes, parmi
lesquels Wyckaert, Bram Bogart, Fred
Bervoets, Corneille, Alechinsky, Roja
Ting, Ulrike Bolenz, Frans Mortelmans,
Victor Dolphyn, Jef Lambeaux, Portielje,
Josuë Dupon, Achille Van Sassenbrouck,
Charles Mertens, Roland De
Winter, Ton Schulten ou Lindström.
Une grande collection de bijoux et
d’art religieux est également proposée.
On y trouve, en outre, de la porcelaine
chinoise, des gravures, de l’argenterie,
des tapis, du design, des armes
anciennes et des antiquités.
12 & 13-06 Un bouddha debout chez Debaveye
EST. 10.000-15.000 €
Bouddha debout, Chine, époque Qi,
province du Shandong, VIe siècle,
calcaire, H. 72 cm. © Debaveye
EST. 500-1.000 €
Jumelles doppel fernröhr, Meskreis
mit Trager, pièce de collection provenant
d’une succession, 25 x 105 cm.
© Debaveye
Offre variée lors de la vente d’art
et d’antiquités de Debaveye,
les 12 et 13 juin. Un bouddha
chinois du VIe siècle (époque
Qi), provenant de la province
de Shandong et portant un
numéro d’inventaire, ainsi que
des vases en porcelaine du XIXe
siècle, des coupes et de nombreuses
assiettes de Canton, en
constituent les pièces maîtresses.
Parmi les objets en argent massif,
un trophée de 1902, Drag Hunt
Steeplechase Alag, et des bénitiers
du XVIIIe siècle. Citons aussi
une belle collection de militaria,
avec pistolets de duel à percussion,
sabres, beignets ornementaux,
cuirasses de la Luftwaffe
allemande de la Seconde
Guerre mondiale et une paire de
jumelles doppel fernröh, Meskreis
mit Trage, provenant d’une
collection privée. Du côté des
peintures et de l’art, on annonce
des noms tels que Bogart, De
Clerck, Götzelmann, Penck, Mara,
Rogge. De même, des sculptures
religieuses en bois du XVIIIe
siècle et des bronzes d’Aizelin,
Bouret, Gaudez, Marchi, Moreau,
Mercié, Picault, entre autres.
15 & 16-06 Un Ensor académique à la Maison Jules
La vente de juin, en la salle
gantoise Maison Jules, propose
à nouveau des œuvres intéressantes.
Un grand dessin académique
d’Ensor, au fusain et à la
craie noire, en est sans conteste
le clou. Cette œuvre date de la
période 1877-1880 et représente
le buste du roi grec Ménélas. De
José Vermeersch, on annonce
une statue en terre cuite presque
grandeur nature d’un homme
assis avec un chien. Il y a aussi
une grande huile sur toile de Philippe
Vandenberg, Cycle Mama
Swastika revisited, et une œuvre
originale de 1973 en techniques
mixtes sur papier chiffon de
Raoul De Keyser. D’autres noms
sont annoncés : Panamarenko
(collage avec dessin), Constant
Permeke avec une huile et un
dessin au fusain, Félicien Rops
avec plusieurs grandes gravures
en couleur, Xavier De Cock, Jean
Brusselmans, Laurie Lipton,
Gilbert Decock, Gilbert Swimberghe,
Floris Jespers, Roger Raveel,
Ernest Van den Driessche et Igor
Tcholaria.
EST. 18.000-22.000 €
José Vermeersch, Homme au chien,
grande sculpture en céramique sur
socle d’origine. © Maison Jules
EST. 6.000-8.000 €
James Ensor, Buste de Ménélas, 1877-
1880, dessin au fusain et à la craie
noire. © Maison Jules
113

On vendra
Belgique
18 & 19-06 Beaux tableaux chez Vanderkindere
Lors de sa dernière vente cataloguée
de la saison, la salle bruxelloise
Vanderkindere dispersera
quelques beaux tableaux. On
annonce ainsi une Mise au
tombeau, attribuée au Maître de
la Légende de Sainte Catherine,
actif à Bruxelles à la fin du XVe
siècle. Cette huile sur panneau
de chêne est estimée entre
5.000 et 7.000 euros. De l’Ecole
hollandaise du XVIIe siècle, on
vendra Le fils prodigue signé J.-
B. Weenix, estimée entre 6.000 et
8.000 euros. Du côté des objets,
on annonce une pendule Empire
en bronze doré, illustrant une
‘‘Allégorie de la fidélité’’. Reposant
sur une base en marbre noir,
cadran signé Etienne à Nancy,
elle vaudrait entre 2.000 et 3.000
euros.
EST. 6.000-8.000 €
J.-B. Weenix, Le fils prodigue, XVIIe
siècle, huile sur toile marouflée sur
toile, 106 x 123 cm. © Vanderkindere
Chsée de St-Job n° 638 - 1180 Bxl Tel : 02/372 92 19 - info@sdvu.be
Bavikhoofsestraat 74, 8530 Harelbeke
056/711 580 | info@debaveye.be
Kabinda
Sha Qi, dit Sadji
Vase en porcelaine
de Chine, XIXe siècle,
H. 91 cm
Antoine De Clerck,
pastel, 89 x 106 cm
Fontaine XVIIIe siècle,
argent massif
DÉCOUVREZ NOTRE CATALOGUE
www.debaveye.be
Vente d’art et d’antiquités :
12 & 13 juin à 13h30
Exposition : samedi 8, dimanche 9
et lundi 10 juin de 14h à 18h
Dim: 117 x 148 cm
114

Du 18 au 20-06
Romantisme chez Bernaerts
EST. 5.000-6.000 €
Jan Frans Boeckstuyns, Christ-enfant
Salvador Mundi, Malines, seconde moitié
du XVIIe siècle, debout sur un crâne et
une console, fragment de confessionnal.
© Bernaerts
EST. 5.000-6.000 €
Jan Van Beers, Romance (de jour),
huile sur toile. © Bernaerts
Lors de sa vente Classic de juin,
la salle Bernaerts se concentrera
sur le passé, des peintures,
dessins et gravures de maîtres
anciens aux meubles et antiquités,
en passant par une sélection
de peintures du XIXe siècle de
maîtres romantiques. Plusieurs
œuvres et objets importants provenant
de plusieurs collections
privées belges passeront sous
le marteau. Tout d’abord, une
exceptionnelle collection d’icônes
russes, suivie d’un important
et vaste ensemble d’argenterie
du XVIIIe siècle. En outre, les
maîtres romantiques seront
présents en grand nombre,
notamment Eugène Verboeckhoven,
Frans van Severdonck,
Léopold Fissette, Gerard Portielje
et Ferdinand Roybet. De Michael
Neher, on verra une sublime vue
de l’hôtel de ville de Louvain en
1857, tandis que Gustave Vanaise
d’Anvers nous fera revivre un
moment dramatique de la fin
mouvementée du XVIe siècle.
Quant à eux, dans leurs œuvres
sentimentales, les portraitistes
Carolus Tremerie, Charles Boom
et Jan Van Beers exposent l’âme
des personnes représentées.
Une plongée romantique dans
l’histoire de l’art.
19-06 Une estampe de Jules De Bruycker pour Flanders Auctions
Quelques remarquables pièces
seront proposées lors de la vente
d’art et d’antiquités de Flanders
Auctions, dont l’exceptionnelle
gravure KULTUR ! de Jules De
Bruycker, imprimée à Londres
(est. 2.000-3.000 euros), et un
lynx empaillé doté de tous les
documents CITES nécessaires
(est. 800-1.200 euros). On
annonce également une grande
collection de meubles du XIXe
siècle, ainsi qu’une maquette de
l’ancien château d’Ingelmunster.
EST. 2.000-3.000 €
Jules De Bruycker, KULTUR!, estampe numérotée
12/35. © Flanders Auctions
EST. 800-1.200 €
Lynx empaillé, avec tous les documents CITES. © Flanders
Auctions
21 & 22-06 Une collection privée chez Elsen
La vente des 21 et 22 juin, en la
salle Elsen, sera exclusivement
réservée à la collection Harry
Dewit (1941-2023), surtout riche
en monnaies, jetons et médailles
des Pays-Bas méridionaux, du
XIVe au XVIIIe siècle. Parmi les
EST. 4.000 €
Médaillon, La garnison d’Anvers fait
allégeance aux Etats généraux, 1577,
Pays-Bas méridionaux, fonte originale
en plomb, diam. 17,7 cm. © Elsen
lots intéressants, un remarquable
médaillon original en plomb,
commémorant la reprise de la
citadelle d’Anvers en 1577. Traumatisés
par la furie espagnole
qui saccagea la ville en 1576, les
habitants d’Anvers, craignant que
la garnison établie dans la citadelle
ne se retourne à nouveau
contre la ville, demandèrent et
obtinrent des Etats généraux,
en août 1577, l’autorisation de
démanteler la citadelle. Ce
splendide médaillon fait partie
d’une suite de six consacrée à la
remise de la citadelle d’Anvers
aux Etats généraux, réalisée vers
1580 d’après l’œuvre du peintre
Martin de Vos et popularisée par
sept gravures des frères Wierix.
Il s’agit ici du troisième épisode
de la série, où les vainqueurs font
allégeance aux Etats généraux
(est. 4.000 euros).
115

On vendra
Belgique
22-06
Une collection privée pour DVC Gand
24 & 25-06
Un Van Rysselberghe chez Horta
EST. 10.000-20.000 €
Konstantin Gorbatov, Vue de Capri,
1931, huile sur carton, 40 x 50 cm.
© DVC Gand
La vente d’été de DVC Gand
dispersera la première partie
de la collection d’art russe et
ukrainien Lah-Van Lach. Cette
collection fut constituée au fil
des décennies avec un souci
esthétique évident et quelques
noms marquants des mouvements
post-impressionnistes
et d’avant-garde. Avec environ
110 œuvres sur papier, toile,
carton et panneau, il s’agit d’une
aubaine pour les collectionneurs
et amateurs.
EST. 8.000-12.000 €
Théo Van Rysselberghe,
Portait présumé de Monsieur
Dewinter, 1883 ?, huile sur
toile, signée et datée, 105 x
85 cm. © Horta
EST. 8.000-10.000 €
Jean-Michel Folon, L’avenir, 1971, aquarelle sur
papier, signée et datée, 39 x 52 cm. © Horta
25-06
Varia chez Millon Belgique
Ecole flamande, XVIIe siècle, huile sur cuivre.
© Millon
Une vente très
diversifiée occupera
les enchères
de Millon Belgique,
le 25 juin. On y dispersera
des tableaux
et objets d’art. Au
menu : tableaux
anciens, objets d’art
classiques, argenterie,
arts décoratifs,
art moderne et art
contemporain.
Parmi les lots-phares de la
vente cataloguée mensuelle
des 24 et 25 juin chez Horta,
on verra du côté des maîtres
anciens Le repas du Roi, huile
sur panneau du début du
XVIIe siècle attribuée à Frans
Francken II (est. 15.000-20.000
euros), de même qu’une
Nature morte à la table dressée
du XVIIe siècle, attribuée à
Jacob van Es (est. 10.000-15.000
euros). Du côté des œuvres des
XIXe et XXe siècles, on annonce
une importante huile sur toile,
Portait présumé de Monsieur
Dewinter, signée et datée :
Théo Van Rysselberghe 83 (est.
8.000-12.000 euros). D’Alphonse
Mucha, un lot de quatre
estampes Les Arts, impressions
sur satin, est estimé entre 6.000
et 8.000 euros. Quant à elle, La
Fenaison de Constant Permeke
vaudrait entre 8.000 et 12.000
euros. Du côté de l’art contemporain,
notons des œuvres
d’Olivier Strebelle, Salvador Dalí
et Jean-Michel Folon. Quant aux
bijoux, ils s’illustrent par une
Rolex Oyster Perpetual date, estimée
13.000 à 14.000 euros, ainsi
que par une collection de vingt
lots de montres à gousset.
25-06 The Male Form chez Bonhams Cornette
EST. 12.000-18.000 €
Auguste Rodin, Torse masculin dit
aussi torse n°748, ca. 1880-1885,
bronze à patine brune, éd. 12 ex. ©
Bonhams Cornette
EST. 5.000-7.000 €
Youssef Nabil, Pierre et Gilles, Paris
2000, éd. 1/10, photographie peinte à
la main. © Bonhams Cornette
The Male Form, vente aux
enchères sur le thème du corps
masculin organisée par Bonhams,
arrive enfin à Bruxelles
après des ventes aux enchères
sur ce thème couronnées de
succès à Londres en 2021, à New
York en 2022 et Paris en 2023.
Le propos de la vente reste le
même : défier un marché qui a
toujours privilégié la représentation
féminine à travers le regard
masculin que l’inverse. Bonhams
Cornette de Saint Cyr met ainsi à
l’honneur la représentation masculine
dans l’art. Parmi les lots
phares de la vente, citons : Torse
masculin dit aussi torse n°748 par
Auguste Rodin (est. 12.000-18.000
euros), Pierre et Gilles, Paris 2000
par Youssef Nabil (est. 5.000-
7.000 euros), Untitled (Panel
6 from Sex in the Shed), 1975
de Tom of Finland (est. 15.000-
25.000 euros).
116

27 au 29-06 Estampes et dessins chez Arenberg Auctions
Une sélection riche et variée d'estampes et dessins anciens
et modernes, de photographies stéréoscopiques,
d’erotica, d’ouvrages sur l’Asie et autres sera proposée
aux enchères chez Arenberg Auctions. Parmi les pièces
maîtresses, citons une nature morte redécouverte de
James Ensor, une collection de délicates miniatures
sur ivoire d’après des dessins de la collection du Prince
de Ligne et un prestigieux manuscrit héraldique du
Grand Conseil de Malines par les sœurs de l’abbaye
de Maredret.
EST. 10.000-12.000 €
James Ensor, Vase avec fleurs, 18 avril
1940, huile sur toile, 18,9 x 12,4 cm.
© Arenberg
EST. 3.000-4.000 €
Neuf miniatures d’après des dessins de la
collection du prince de Ligne, XVIIIe siècle,
ivoire, 8,5 x 5,5 cm. © Arenberg
02 & 03-07 Un rare Guandi chez Rob Michiels
Pour sa vente d’été, Rob Michiels
organisera à nouveau une vente
de deux jours avec un large
éventail d’art asiatique, européen
et du Gandhara. Il proposera
une collection unique de divers
objets chinois en bronze, un
large éventail de flacons à priser
et une collection de porcelaines
de Chine. La vente pourra également
être suivie en ligne via les
plateformes partenaires.
EST. 40.000-80.000 €
Rarissime Guandi, Chine, dynastie Ming, bronze
doré. © Rob Michiels
EST. 5.000-10.000 €
Rare vase en bleu et blanc de forme lanterne, avec personnages
dans un paysage et calligraphies, Chine, Shunzhi, début de l’ère
Kangxi. © Rob Michiels
21-07 Art belge chez MJV Soudant
C’est devenu une tradition, la
salle Soudant organisera, à
Gerpinnes, le 21 juillet, une vente
consacrée exclusivement à l’art
belge. Parmi les lots proposés
cette année, on annonce des
œuvres de Jo Delahaut, René
Magritte et Taf Wallet.
EST. 15.000-20.000 €
René Magritte, A monsieur
et madame Emile Langui…,
1957 (?), dessin à la plume sur
papier. © Soudant
EST. 2.000-3.000 €
Jo Delahaut, Composition.
© Soudant
117

Agenda Ventes june—august 2024
Belgium
MAY
26-2 Salle de ventes Rops
Art et antiquités ONLINE
JUNE
1 De Vuyst
Deweer Gallery Estate
LOKEREN
3 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
3 Salle de ventes Uccle
Saint-Job
Antiquités BRUXELLES
3 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
4 Berg van Barmhartigheid
Juwelen en numismatiek
BRUSSEL
8 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
8 Damien Voglaire
Art moderne et contemporain
BRUXELLES
9 Antenor Auction
Paintings, furniture and
works of art from Antiquity to
contemporary BRUXELLES
10 Antenor Auction
Luxe II: Jewels, watches and
bags BRUXELLES
10 Amberes
Kunst en antiek ANTWERPEN
10 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
10 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
10 Haynault
Tableaux, Mobilier et Objets
d'art BRUXELLES
11 Berg van Barmhartigheid
Fietsen, meubilair,
verzamelobjecten en juwelen
BRUSSEL
11-18 Bonhams-Cornette de
Saint Cyr
The No Reserve Sale -
Europe Online ONLINE
12 Hôtel des ventes Mosan
Art et antiquités LIÈGE
12 Hôtel des ventes Mosan
Vente bourgeoise LIÈGE
12-13 Debaveye
Kunst en antiek HARELBEKE
13-24 Bernaerts
Classic. Timed Online ONLINE
15 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
15-16 Maison Jules
Kunst en antiek en vintage
GENT
16 MJV Soudant
Objets d'art et collection
vases Boch Keramis ONLINE
16 Millon Belgique
Bandes dessinées BRUXELLES
17 Salle de ventes Uccle
Saint-Job
Verreries BRUXELLES
17 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
17 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
17 Bonhams-Cornette de
Saint Cyr
Contemporary Art BRUXELLES
17-18 Galerie Moderne
Art et antiquités BRUXELLES
18-19 Vanderkindere
Art et antiquités BRUXELLES
18-19 Galerie Athena
Kunst en antiek BRUSSEL
18-20 Bernaerts
Classic. ANTWERPEN
18-24 Bonhams-Cornette de
Saint Cyr
Belgian & Contemporary Art
Online ONLINE
19 Flanders Auctions
Kunst, antiek en design
WINGENE
20-21 Coronari Auctions
The Castle Sale NAZARETH
20-22 Sylvie's Wine Auctions
Midzomerveiling wijn
ANTWERPEN
21-22 Jean Elsen & ses Fils
Collection Harry Dewit
BRUXELLES
22 DVC Gent
Collectie Russische en
Oekraïense schilderkunst
GENT
22 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
23 DVC Gent
Kunst en antiek GENT
23 MonsAntic
Art et antiquités MONS
24 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
24 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
24 Ventes Elysée
Art et antiquités
GRIVEGNÉE-LIÈGE
24-25 Horta
Art et antiquités BRUXELLES
25 Ventes Elysée
Art et antiquités ONLINE
25 Bonhams-Cornette de
Saint Cyr
The Male Form BRUXELLES
25 Salle de ventes du
Béguinage
Art et antiquités BRUXELLES
25 Millon Belgique
Tableaux & Objets d'Art
BRUXELLES
25 Louiza Auctions
Art moderne et contemporain
BRUXELLES
25-26 Jordaens
Kunst en antiek MORTSEL
27-29 Arenberg Auctions
Boeken, prenten, tekeningen
en schilderijen BRUSSEL
29 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
29 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
JULY
1 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
1 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
2-3 Rob Michiels Auctions
Aziatische, Europese en
Gandare kunst BRUGGE
6 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
8 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
8 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
13 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
15 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
20 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
21 MJV Soudant
Vente d'art belge GERPINNES
22 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
27 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
29 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
29-4 Salle de ventes Rops
Art et antiquités ONLINE
AUGUST
3 Cnock
Juwelen KNOKKE
3 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
4 Cnock
Kunst en antiek KNOKKE
5 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
10 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
12 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
17 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
19 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
24 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
26 Veilinghuis Pictura
Inboedel, kunst en antiek
GENT
26 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
26 Ventes Elysée
Art et antiquités GRIVEGNÉE-
LIÈGE
27 Ventes Elysée
Art et antiquités ONLINE
27-28 Jordaens
Kunst en antiek MORTSEL
Netherlands
MAY
27-3 Venduehuis Den Haag
Vendue Next Door Part 1
ONLINE
27-4 Venduehuis Den Haag
Vendue Next Door Part 2
Premium ONLINE
JUNE
3 Veilinghuis Bouwman
Speelgoed ONLINE
3-10 Veilinghuis Korendijk
Kunst en antiek ONLINE
4-6 Veilinghuis De Jager
Kunst, antiek, juwelen en
aziatica GOES
8-10 Venduehuis Dickhaut
Kunst, antiek, juwelen en
design ONLINE
10 ADAMS Amsterdam
Auctions
Kunst en antiek AMSTERDAM
10-24 Venduehuis Den Haag
Summer Auctions: Exclusive
Jewellery ONLINE
10-25 Venduehuis Den Haag
Summer Auctions: Exclusive
Silver ONLINE
10-26 Venduehuis Den Haag
Summer Auctions: Arts of the
East: Asian Ceramics & Works
of Art ONLINE
10-27 Venduehuis Den Haag
Summer Auctions: Home &
Interiors ONLINE
11 ADAMS Amsterdam
Auctions
Kunst en antiek ONLINE
17 Zuydwal Veilingen
Schilderijen, bronzen,
Chinees porselein, design en
exclusieve handtassen HUIZEN
17-19 Veilinghuis Onder de
Boompjes
Kunst en antiek ONLINE
17-19 Veilinghuis Klinkhamer
Kunst en antiek ONLINE
17-21 Zwiggelaar Auctions
Boeken, prenten, tekeningen
etc. AMSTERDAM
18-20 Oprechte Veiling
Haarlem
Kunst en antiek ONLINE
24 AAG Auctioneers
Classic to Contemporary Art
AMSTERDAM
24-28 Korst van der Hoeff
Kunst en antiek ONLINE
24-28 Derksen Veilingbedrijf
Kunst en antiek ARNHEM
24-1 Venduehuis Den Haag
Vendue Next Door Part 1
ONLINE
24-2 Venduehuis Den Haag
Vendue Next Door Part 2
Premium ONLINE
25-26 Veilinghuis Omnia
Kunst en antiek KOLMHAM/
HOOGEZAND
26-27 Vendu Rotterdam
Algemene veiling ROTTERDAM
28 Schulman
Bankbiljetten en munten
AMSTERDAM
29 Van Sabben Auctions
Poster Auction 63 HOORN
29 Schulman
Bankbiljetten en munten
ONLINE
29 Derksen Veilingbedrijf
Kunst en antiek ONLINE
30 Veilinghuis Peerdeman
Kunst en antiek ONLINE
JULY
1-4 Van Spengen
Kunst en antiek ONLINE
4-6 Twents Veilinghuis
Kunst en antiek ENSCHEDE
8 Vendu Rotterdam
Juwelen en horloges
ROTTERDAM
AUGUST
26-4 Venduehuis Den Haag
Vendue Next Door Part
3 Special: modelbouw &
miniaturen ONLINE
28-29 Vendu Rotterdam
Algemene veiling ROTTERDAM
Luxembourg
JUNE
8 Lux Auction
Montres d'exception
LUXEMBOURG
22 Goldfield Auctions
Luxembourg
Arts et antiquités LUXEMBOURG
118

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june—august 2024
Belgium
Denmark
Monaco
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United Kingdom
JUNE
AUGUST
AUGUST
JUNE
JUNE
2-7 Antwerp Design Week
Antwerpen
5-9 Civilisations
Brussel
20-22 Egmont Art Days
Brussel
29-1/9 Enter Art Fair
Copenhagen
France
JUNE
23-25 art3f Monaco
Monaco
Scotland
JUNE
10-16 VOLTA Basel
Basel
11-16 Photo Basel
Basel
10-19 Liste Art Basel
Basel
26-2/7 The Treasure House
Fair
London
28-5/7 London Art Week
London
AUGUST
10-18 Knokke Art Fair
Knokke
6-13 Printemps Asiatique
Paris
AUGUST
30-1/9 Art-o-rama
Marseille
30-1/9 Paréidolie
Marseille
7-23 Glasgow Contemporary
Art Fair
Glasgow
Spain
JUNE
26-30 Can Art Fair 2024
Ibiza
13-16 Art Basel
Basel
The Netherlands
JUNE
7-9 Het Juweel
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peintures. Veuillez contacter Luc De
Wilder, président de la Cérémonie
de Machelen : 0499/46.23.52 ou luc.
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Guy Poelvoorde recherche des
tableaux de peintres brugeois (par
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(par exemple Ballagh, O’Conor),
de Paul Permeke, Paul Klein, Gaston
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avec des chiens et des chevaux :
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Recherche : En collaboration avec
Richard Overstreet, ayant-droit de
Leonor Fini et co-auteur du Catalogue
Raisonné des peintures à l’huile de
l’artiste, paru en 2021, nous recherchons
activement les tableaux qui
n’auraient pas été repris dans la première
version de cet ouvrage pour
une actualisation de celui-ci. Nous
sommes également à la recherche
de toute oeuvre originale (dessin ou
aquarelle) ayant été réalisée entre 1940
et 1955, car plusieurs des séries réalisées
à cette époque figureront également
dans le Supplément actuellement
en cours de rédaction. Les
propriétaires de ces oeuvres peuvent
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