Le Chateau de Corlay, Cotes-du-Nord

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LE CHATEAU DE CORLAY.
c Le cbasteau de Corlay, assis en la ville et paroisse diiait Corlay,
lequel est clos et fermé deliauts et puissants murs à maeliicoulis
et rancunières, et de six grosses tours, et plusieurs corps
» de logis qui sorft presque tous ruinez; aussy une chapelle et des
) galeries dont il ne reste que des vestiges, le tout environné de
douves et'fosses lequel chasleau, fermé A pont levis, contient en
fondsavec ses douves et fossés 431 cordes. »—Ainsi s'exprimait
le 8 juin 1681 dans la déclaration qu'elle rendait au roi, Anne de
Rohan, princesse de Cuémené, duchesse (le lIontbazon, comtesse
de flochefort, damé de Montauban et Corlay '.
Les ruines du château de Corlay présentent encore une masse.
imposante je me propose de réunir dans cette notice tous les
souvenirs qui se rattachent à cette forteresse, jadis chef-lieu d'une
châtellenie considérable celle-ci s'étendait sur les paroisses envi.
ionnantes de Plussulien, Laniscat, Saint-Méac ou Mayeux, Saint-
Martin de Merléac.
J'ai lu dans ira livre de date récente 1 , qui à la vérité est loin de
faire autorité, un passage emprunté à un ouvrage antérieur et qu'on
Archives de la préecIurc à Nanlcs. -
Les Côtes di. ord par B. iolliveL, t. y, P. 332. - mcti,unoire d'O,êc.
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Document
H liii I 11111 111111 IIlIIl II -
0000005563098
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ne petit pas laisser répéter plus longtemps: en 1495, l'ancien château
- auMit été commencé par Henri, chevalier, seigneur de Corlay. Ce
personnage serait mort en 1198 sans avoir cule temps d'ache'vcr son
oeuvre, et àês çlescendants y auraient résidé jusqu'au XIV° siècle.
Il suffit de feuilleter D. Merice pour voir, d'après des documents
certains, combien ces allégations sont peu fondé6s.
Dès le XIl e siècle, Corly appartenait aux vicofiites de Rohan
en 4184 et 4194, ils disposaient en favcur de l'abbaye de Bonrcpos
• du «mens de Corle » en 4219 le vicomte Geoffroi donnait au
même monastère, pour le vin du carême, une rente de 100 sou
c in molendin1s, costurnis et nundiflis. de Coric • deux ans plus
• tard, le vicomte Olivier ratifiait les diverses libéralités de ses ancêtres,
et en 4288, nous voyons leParkment de Bretagne mainteair
les droits du vicomtè Main contre Geoffroi de Hennebont quidu
chef de sa mère, prétendait à . une place et un courtil enseraht à
» ladite place, en laquelle ledit Segolen maint, sise en la ville de
» Corle.'. » - Au XIV O siècle nous allonsvoir apparaître une
- famille portant le nom patronymique de Corlay, qui a sans doute
donné le prétexte de l'anachronisme que je signale.
En 1293, le lundi, avant le • dimanche Reminiscere ,, Caufridus
de Carle se faisait adjuger tout cc que possédait Geoffroi piepositus
de Plussuliami, in villa, de Kiilivennec'; s Josselin de Rohan
interyenait aussitôt iieui' réclamer ses biens, par droit de prémesse,
• en indemnisant l'acheteur 'Nous voyons ce .Geoffroi de Cdrlé 11gorer,;en
1318, dans un contrat de vente entre Olivier de-Rohan et
Olive, dame du Gué de l'Isle; en 4301 il était qualifié écuyer, et son
fils se nommait Henri, dans une transaction passée entre le clerc
Olivier de 'Rohan et Ti.phaine veuve d'autre cdominus Henricus de
C6rlc 4. » J'ai liu de croire que cette famille avait pris, comme
Dans les archives de G,idnéné o" conservait une qnitlance du septembre 1511,
donnée par Ilenri . . abbé de bonrepos , à houri Jelian clibtelai,, et fermier de la
eh,atelienie de corliy.
.' D. Morice, 1, col. 696, 725, 842, 818 et 108..
Cliarie communiquée par M. le comte de Jaozé. - D. Mer,, f, col. 1110.
D., Moi,, I, 1174. 1282.

les Launion , k nom de leur lieu d'origine, sans que celte appel-
lation dérivât tic la possession d'un fief Patrimonial Jans un acte
de 1316, ne remarquons-nous pas encore un témoin se nommer
Eon le Barbier de Çorlé 1. »
D'ailleurs; nous avons vu que (lés le XHO siècle les Rohan
tenaient Corlay. Bien plus, de 1306 à 1300, la vicomtesse
douairière Thomase de la RoclieMernard était maintenue par son fils
Oliviet en possession du manoir dê Cofld, aini que de l'avénage,
du gétinage et de la corvée tic toute la chteitcnie '.
• La maison-forte ou château de Corla y était depuis longtemps en -
ruines, - lorsqu'A la fin du XYe siècle le vicomte Jpan, réconcilié
avec le duc, obtint la permission de restaurer sa forteresse.
Celle-ci, d'après les leltres ducales de 1486, reiotivelées pac
Charles VII, en 1491 étaient ( ja pieça parles guerres'eI indis-
• positions des temps et saesons démolie et abbattue, et par
longtemps n esté celle ruyne et décadence en grand dommage
et préjudice de'hostre-dit cousin 3. » — Le but du vicomte de
Rohan n'était pas seulement d'avoâ un château-fort, mais aussi
de pouvoir rétablir lecens du guet. DéjA, 4 propos du chûteau
de Lamballe, j'ai montré le sire de Penthièvre agissait (le la
meure manièt'c '. - - -
Ici nous pouvons examiner une question de droit féoddl qui n'est
pas sans intérêt; il s'agit des travaux publics. Cette digrMsion me
permettra de rectifier la mauvaise impression qui pourràit rester à
ceux de nos lecteurs qui,dans une encyclopédiespécialc, se serienc,
par hasard, irrôtés sur ce passage : et En remontant au moyen-e,
on voit l'Europe entière livrée à la barbarie et au brigandage de
mille tyrans qui sous les titres pompeux de grands barons, de-
cbmtes, de seigneurs justiciers, opprimaient le peuple comme
• id col- 1200. -
° hi.. col. 1208, 1215.
' D . Monoe, 'ii, 526. -Ji. Taillandier, u, preurcs, cciii. il CÉ à reuiarquer q ii]
cia ,js les actes (le date iitérie,,ro, lorsque le V' de Ilotin n In uinSe ses places fortes
il ne cite jamais Corlay. - - -
4 Rente de Drc(aj'ie et de lend&. 1803, P 207.

-8—S
» de sauvages conquérants, se faisaient la guerre entre eux , et
empêcliaient'tout développement de l'agriculture, de l'industrie
et des arts '. » Cette tirade; du moins pour-la province de
Bretagne, semble, en 1862, maladroitejsent découpée dans un
de ces boyquins tiberAtres qui sont-, grûce A Dieu, oubliés depuis
bien des années. -
Déjfi, j'ai: montré le duc de Bretagne, dans sa seigneurie (le
Moncontour, indemnisant largement; en 1430, une de ses vassales
dont le bien avait 616 pris pour taire le& jardins du chûteau.
Jean V n'hésitait pas à réparer l'ai'bitraire dont Id tonnétable le
Clisson s'était rendu coupable
Une autre fois, les archives départementales des Côtes-du-tord
m'ont révélé un parchemin què M. ,L. Odorici a publié d'après une
copie que je lui avais communiquée '. Par cet acte, en date du 3
novembre 1382, !° duc de Bretagne chargeai( Patry de Chôteaugiron
de surveiller les travaux de reconstruction du donjon de
Dinan que devait exécuter Etienne Le Toi-, « maitre de l'œnvi'e. D
Jean IV dit positiement qu'il n'entend pas que Ir les places et mai-
» sens a aucuns de. nez subgectz appai'tenantes y sbint•mises et
emploie-z sans desdomageâient. b Il ajoute qu'il y .a lieu d'estimer
les biens 4 exproprier, fond, bûtirnenls, meubles et héritajes.
A la suite des lettres ducales, on voit que des experts, quatre bourgeois,
'un charpentier et un-maçon,sous la direction de Jean de la
Chapelle, procureur du duc, et de l'architecte-Litienne Le Tur, ont
procédé régulièrement à cette appréciation 4.
- Le: vicomte de Rohan va nous fournir un nouvel exemple
d'équité. Il faut convenir qu'en dépit de leur qualité de hauts- - -
' Répertoire méLhodiqne et alphabétique de législation, de doctrine et de jurisprudence.
par M. I). et A. flalloz, 1862, t. 'nIe, 2' partie, au pàrigrapi le i'arauz
publics.
Mû]. bise, et arch., lu, P. 61 - -
' Recherches sur Dinan, P. W, -
On remarque que les experts oeiL estimé une m,ison , avec son enuriil et sa
tenue, d'une superhciede 100 pieds de long sur 40 (le large, sur ces bases 5 liv. 1/2
de reuLe comme revenu, 4 Livres de renie comme liéritôge, 30 francs d'or comme
édifice, ' -

— o —
barons, ces personnages agissaient avec une loyauté digne de notre
siècle de progrès. Mes trais citations empruntées aux XlV e, XVo et
XVIC siècles semblent indiquer ulie véritable jurisprudence en
matière d'expropriation durant cette déplorable période du moyen-
age 1.-
Jean de Rohan ayaht à reconstruire son manoir dé Corlhy, et
voulant évidemment lui donner plus d'importance, devait démolir
plusieurs maisons et s'emparer de' quelques jardins pour établir les
nouveaux fossés. Je ne puis mieux faire que de donner in extenso
les lettres qu'il fit à cette occasion pour exempter du cens les pro-
priétaires dépossédés -
Jehan vkonte de flohan et de Léon, conte de Porhbuet, seigneur de
-Bleign, de la Cranasclie et de Beauvoirsur-Mer:eomme par cy devant
eussions puis nagueres fait ahatre et desmolir aucunes maisons et jardrins,
o leurs apartenances, «siants pres rostre chasteau 'de Gorlié,
scavoir la maison en laquelle. ïle'neuroit Auffray Nicollas et sa fem'me
item la maison en laquelle ,demouroit Rio Poezevara et sa femme; item
la maison o son jardrin cii laquelle demeurait Jehan flurlot et Theffou
Cuegou sa femme, tiesquelx prisage avons fait pour lesdiz nommez sur
lesquelles maisons nous estoit-debu de ............en lasonime de dix
ouit soubz de rente de cens eonquestz en la charge des cens conquesiz
de laditte ville que doit •et n accoustumné le sergent de Corilé lever et
poser par chascun an au chastellaiti dudit lieu, seavoir: sur la maiondudit
ÀuIl'ray Nicollas et sa femme cinq souks de rente; et sur la maison
de Rio Poezevara et sa femme aultres cinq soubz dé mente; et sur la
maison dudit Burlot et sa femme ouictz souks de rente; quest somme
ensemble ladicté somme de dix ouict souks de rente nous-ési chose licite
et convenable en bailler descbarge- auxdiz nomniez ,et aux habitans 'de
5 Au XIIP siêcle . l'oxproprialiomi cm,trainai( également, les compensations. Je
citerai, par exemple, la charte (le 1228, par laquelle lingues de Châtillon, coule de
lilois, eniprunte h £sblv (Soi mue-et-Marne) cinquante becta 'es de peau rages appartenant
Û (les particuliers 1 pour y ciel li r u', vivi r'r lIa loulou qu od pro resta u ratio me
• dam,,or,mmu que honuines ipsiims ville itosammatur ei,,mle re]mortare, nos et predictums
• aillais en upro simm, s in virus vùnera bi les oflicial cm N eldeasem et pmepos itt, ta
• Moiutisgav qui in quiluns emiinimmimuitaui pretlii:Ic ville pro
danmois il ir.l,,rmm la pasommari 'en sic lion s noslris conupeleruier polc'i t rceoinpensari,
• etc. . (lIeu. de la Soc. des Mut, dc Fiance, 1803, p. 9G et scq. Coin" de
Fil. Carte.)

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ladicte ville sur le tout dès cens conquestx de nostre dicte ville. Scavoir
faissous avoir . aujourd'huy quicté et par ces présentes quictons lesdiz
nommez et cliascun d'eulx'de ce que nous delvoit surJesdictes maisons et
chascune combe dit est: en voullaus et voulions que icelle somme de
dir.ouit soubz de rentevaille rabat, ......... aux habitans et sergent de
lddicte ville par cliaseun an a lavenir, à james eh perpetuel sur
te que nous est dehu de rente appellé cens .con4uestz par chdscun en
rostre dicte , ville de Corilé, eu mandant et mandons à , Henry Jel]an n
présent nostre chastellain de Corlléet n ceulx qui en l'avenir seront tenir
.quittez lesdicts nommez hahitans, sergentz et eliascun de ftostre dicte
ville de Corlié de ladicle somme de dix cuit souhz de rente par an sur
la rente que 'clous riebvent par an appellé la rente de cens conqùestz,
à. cohmanczer'dés le terme dd kalemay datrin passé, et à l'avenir eu
perpétuel. En niandantet mandons a nos chiérs et bien amez les gens et
auditeurs de nos comptes allouer et mettre en clerc misse et descliarge
laclicte rente des ledict jour de maydairin cnn l'avenir audict chastellain'
et n ceulx qui pôur le-temps avenir 'seront sans réfl'us ni difficulté
car tel est' rostre laisi. ........... .Avons fait priser, demolir et
abatre une aultre maison apartenant à khan Nol et a sa femme,
Rolland Daniel et sa femme, Henry Jelian et chascun , 'quelle .fust
aultrefoiz.a feu Ilenri le sergent duquel prisage avons fait Licier lesdiz
nommez , sur laquelle estoit debu de rente a Allain de la Haye 5r do
Moulac la somme de cinq soulz par an , de laquelle somme (le
cinq oulz ' de rentd'' promettons fera acquict et' deschnrge. ausdictz
.n om mez vers lediet sieur de Moulue, et voulions que à la coppie de
cesles deuement signée, par rostre court de Corllé foy soit ajouxtée
comme ii castes présentes. Donné en nostre cliastead de CorlIé soubz
le signe de nostre mai11 k premier jour de Apvrill l'ait cinq centz.
Signé khan de Rohan
Des actes notariés passés par !e cliùtelain, il résulte que le 2 ortolite
, Yvon Audrain, Jol]an Lucas, Auffray Nicollas elCuiliemyne
Baud, femme de ce dernier, reçurent 30 livres t pour la prochaine
maison devers le cliasteau. i Le lendemain, Jelran Ndifi et Olive
Le, Sergent, sa femme, Rollatid Daniel et Jhaune 'Le Sergent,
sa femme, rècevaient 33 livres li . sous 8 deniers pour leur im
hiauhle sis « sur la côliuc de la ville assez res du cliasteau. j
Document Commimiqlle par M. le In roi, de Janz

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Le vicomte devait acquitter, en outre, les 5 sous -derente dus par.
des individus au 5r de Moulue '. Le 7 octobre, c'était Jelian 11cr ut
et Théplicu cuegou, sa femme, qui recevaient 57 livres pour
leur maison or leur jardin, voisins de la cohue et du chàteau;
puis Jehan Lucas, Riou Poezevara, Catherine Le Theou, Pierrb Le
Th'cou , et Ysabeaù Bernard qui recevaient 20 livres.
En 1502, le 29 avril,le vicomte de Rohan, étant au manoir des
Salles de Penret, 'affermait pour six ans e't moyennant 810 livres
pr an ( de bonne et forte monnaie du Roy o les revenus de sa
châtellenie de Corlay. Les fermiers étaient Jean Danyou, 5r de la
Frece, Perceval Danyou, son fils, Edouard Le Carniguel, 5r du
Sjaernouèt, et Charles Marigo, 5r de Kerguifflou. Il est bien entendu
que l'on en exceptait (Je cliasteau oses déportz cl yssues., droitz de
) guet et acens de guet, avecquesle jardrin dudict liasteau, cou-
» lombier, bonis et forestz et leurs taillis etfrostagess'aulcuns sont,
» les- priions et pasnages d'iceulx bonis, les taux, amendes des
haratz des dictes forestz, 'les estangs, chaczes- et garaines,
D etc. ) -.
Deux ou trois jours avant la 'Saint-Lue 4527, Je -vicomte de
Rouan, alors du nom de Jacques, mouitit suhiteniexit au chAteau
de'Corlay tombé malade un samedi, il .expirait le mercredi suivant
; sa succession donna lieu à plusieurs incidents qu'il n'est pas
inutile de faire connattre'.
A la nouvelle de la mort de Jacques de Rolian,Anne sa sœuy, alors
veuve de Pierre de Rohan, baron de Frontenay, s'empressa de partir
pour, la Basse-Bretagne, afin d'être la première à prendre possession
des trésors que le défunt avait, disait-on, accumulés à Corlay. - Elle
quitta c la Bàuexi&e en Carentoays accompagnée du sieur du
Perdu et de François du Houx, siur du Bodel, et arriva ô Pontivy;
Le châtelain et; exercice oyant tin tiers sur cette mérite maison, retenait
16 livres 13 sous 4 deniers, pour s'indemniser, sur les 175 livres -qu'il avait
reçues pour taire (ace'aux dêpenses de celte expropriation. (Acte rit,. I octobre
2 Acta 1527, ko! cet. Xi'!, o&iit JaCobus dos,sin,rs de liaison in castro de Gorlrnj.
(i\!dcrotoçj rie (Monos.)

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là elle apprit que sa soeur Mn de Cuéméné, et son Lite Claude,
évêque de Cotnounille, l'avaient devancée '. Pendant huit jours,
Moie de Frontenay resta â Pontivj discutant avec Jiervé du Quélennec
et Olivier de Quélen- qui réclamaient 3,000 livres tournois de
renLe au nom de Moie de Cuéméné, et s'appuyant sur le contrat de
mariage de celle-ci, «ils ne semblaint pas bien disposés à
montre r. A la Toussaint, Amie de Rohan était à Ploérmel, logée
avec son train à l'hôtellerie de Armel Charpentier . : die y recevait
.c la révéience ) des sieurs d'Estuer et de Carcado, ainsi que de
Laurent Gardas ,écuyer, capitaine du Gavre, qpi revenait alors (de
lapibnstre de la compagnie du sieur de Montqjean, tenue â .Méles-
1.
troit, dont ,il estait homme d'armes. » A Ploérmel comme â
Pontivy ou discuta de nouveau sur le contrat de mariage de Moie de
Guéméné, toujours sans le représenter; enfin sur l'avis du sieur de
Kerhuys, Anne de Rohan consentit à faire tin accord avec-les sieurs
du Quélennec, de Quélen et de Talltout'... -
Un peu après c'était à la veuve du vicomte Sacques que Amie de
.Bolian avait à faire : Françoise tic Daillon réclamait son douaire et
la moitié (les meubles; Aune de Ruban les lui refusait lui reprochant
sa conduite; elle la qualifiait sans ménagement de e fière, arrogante
et désobéissante à son mary ; D ellç lui faisait observer que ces
façons étaient dinutant moins justifiées que sa noblesse moins
illustre ' que celle des Rohan aurait dû.lui faire prendre en considération
l'honneur (l'être alliée â une maison souveraine. Elle allait
même jusqu'à soupçonner sa moralité, alléguant qu'étant à Blain
En 151 fors du mariage tic Pierre de flobami avec Auâc, il avait élé prévit
quau cas où le vicomte Jacques décéderait sans postérité la vieomuCé de liolian
reviendrait à i'ierrc et A ses héritiers, et Cla,mde aurait en usufruit tes tesTes de
- Corla y, Crauzon et Guméuséné. (t). Mor., 111, 912.) -
2 Eu, qui e te des 1G et 17 avril J528, cornu' min iq 'nie par M. le I,arà n de Jan zé. -
Par ii n fiete pissé in châteauii de G ii én,éus é le 2 ii ,,ven, lire 1 527, entre Claude de
liulem évéqiie de Cornouailles Mari,r rie Itohan daine de Giiéuiéué . barn,,ue de
M on lin, soi, • et A n', e rie flolia n . il an, e de Fro u' rrsnv, Ma ri e e u, t 1200 livres de roule
sui Plouha et Plu tu rizer, 3000 li vies sur Coriay cl In fi 'rit (le Pou la,, eue . avec la
jouuissoh,ee le tout ce (ICI y avait au eliéteai, de Cor,v sauf .rhr et l'argent
fnru i nnyé o,' â -iuonu,i'yer, lis l'agira et les jornuux.

- —13,—
avec te vicomte Jacques, elle s'était fait enlever par un fort détachc
ment de gens d'armes, et avait vécu séparée de son mari pendant
six années.
De son côté, Françoise de Doillon faisait bon marché de la mé-
moire de son époux « Il-estoit,disait-elle, rude hpmme, sévère et
austère, etne la triaictoit ainsi qu'il-déhvoit, ains la lnaltrait'oit,
» baptoit et outrageoit, et ainsi l'a faict par plusieurs toiz, sans
» cause ne raison et luy fist plusieurs playcs et mutillacions en sa
» personne. ci Elle ajoutait qu'étant enceinte, par crainte (le mal-
heur, ses parents étaient venus la chercher, munis d'un ordre du
roi. Après là mort Øc sort et sur la demande réitérée du
vicomt'e, elle était revenue auprès (le celui-ci (lui l'avait gardée â
peu près en chartre privée pendant une année à Josselin et à
Pontivy, puis l'avait reléguée avec une suite convena6le de ( damoi-
selles et de serviteurs ) au t'-hûteau tic la Garnache
SiJ.acques de Ruban était un mari peu aimable, il s'entendait du
moins à thésauriser sa- réputation ii cet égard était assez bien
établie pour arriver flux oreilles de' François Jor; justement ce
prince revenait de sa prison d'Espagne, t cherchait avec empres-
sement lotis les moyens de ramasser de l'argent'. Donc « ayant
,' Document cOlnnluniqtii par M. le baron de Janze. - - -
Jacques de Ilohari était tailleurs en relations trs-iui [linos avec François I";
nous cri avons pour preuve une lettre dit vicomte (le Reliai). Elle est peut-être
oubliée datas les Preu ves qui sont annexées au tonié Il de l'Histoire de 1! re/uque de
D. Taillandier; son style vraiment breton, et la mention d'un pillage tait â Crlay,
m'autorisent ii la reprndn ire 'e''
Sire, tant et si lnimbl&aient que taire se peux à votre bonne grice me recommande.
Sire, demupuis voire venue l'Espagne cl que ln'escrivites je u'ay point
01]' ole vos nouvelles certaines; par nia fny, , Sire, quand je scay (les nouvelles de
vous • et qu'estes en bonne santé , je suis bien aise. - Je ne tais mml tIc cas de
butes noires tortures qui scauroient vouas sOili's'enii'; mais que soyez tujours eut
bonne prospérité avec l'aide (le Dieu, cl que um'estes pas vieil, toutes autres fortunes
o l'aide du Créateur, je titis cli reste créance que en viendrez par temps au,
dessus. Sire, il m'a esté tait un éxceix en l'une de mes terres, qui a nain Corlay,
qui nia esté pillé et prias tout plain de Lii t'es et lettres, et autres Jaiens et meubles
qui avait lessé feu monsieur mon pire Sire, je me tais de ce propos de peurde
vous ennuyer ; j'en ay escrit ùiuiuunsieuur le chancelier la vérité pour ceste
raison, Sirs , et' qu'il n'y a peint (te chef en rostre justice- icy . Je volts supplie
- 3 -

4
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n esté nagueres -aduerLy que feu mostre cousin. le seigneur d
Rohan a aupravant sôndéceix retiré ci son.chastcau de Corlay
» une grosse somme de deniers qui est à présent de nul . prpufit, et!
i . en dangier d'estre perdu à jimes, D il , résolut de s'en-emparer
pour subvenir et aider aux ,ir très-grans, urgeans et nécessaires
• affaires que nous avons de présent é conduyse et supporter, » en
s'engageant néanmoins rembourser cet emprunt forcé aux héri-
tiers.du défunt.
• On vit, le 9avril 1527 arriver à Corlay, muni des pouvoirs du roi,
René de Tiiontejehan , sieur dè Seigle, ChoilLct, Comhour, et
Regnac i conseiller et chambellan do François let; les héritiers
de Jacques de Rohan s'exécutèrent de bonne grâce, car le ieurde
Moniejean remplit sa mission d'accord avec leurs procureurs. On se
rendit ait
de la salle basse du château, dans une chambre dont
la porte était scellée des sceaux de la vicomté et de l'officiai de
Corlay : après les avoir levés on - ouvrit les coffres au moyen . des - - -
clefs remises par Françoisde 'Tymadeuc, niaitre d'hôtel du défunt,
cl rit de côté tout ce qui était vaisselle Zargent, on ne prit
que' les métaux précieux monnoyés; c'étaient: (2,025 CSCU5 souiail,
405 escus couronne, 61 angelots, 4- moutons, 5 lyons, 6 escus
,vieux , 14 diverses cséées de doubles ducatz , 6. ducatz, 4 réai,
.4 demys escuz couronne, .2 demvs escus soulail, 20 escus à l'aigle,
b escus de. Bretaigne, li nobles à- la roze ,20 nobles Henry, 44
Portugalaizes, 444 livres •de testons tournois,. 7 livres ,4 sous, 6
-deniers d'autres testons. » , —Le- roi Frànçôis let faisait ainsi une -
bonne opération financière, et le 'feu vicomte Jacques avait réuni'â
Corlay de belles épargnes
trés-liomiilement quil vous plaise commander à monsieur le cii,ncelicr qu'il nie
soit baillé deux commissaires dc vostre grand courait pour cognoisl-e et informer
du cas de t'eïeeix qui 'n'a esté fait. Sire, jem'en von prier Dieu qu'il vous donne
bonne vie et longue. tîe Pontivy, ce tiers jour dé décembre. Vostre très-humble et
très-obéissant serviteur et sujet. - JACOGutS Ht ltOulA?t.
Lorqne Amie de Rohan - mourut au cluèleau de Plain en 154-1, on recueillit
les monnaies suivantes '1,502 scus au, soleil, 5- eseuus, 1 demi couronne; 34
ducats, 4 angelots, t fiai , t franc â juté, I franc à cheval , 4 réa I, 5 esche à
l'aigle 19 i'hilippn.e , 26 livres, S sods en douizains. O livres en 'gios d'Angleterre
et 3 sous tournois pièce. 17 livres, 10 sous en lestons et demi testons, 15 sous
en monnaies diverses. -

-15-
.3ai dit plus haut ueFrançois Jer avait laissé la vaiselle d'or et
d'argent: lorsque le sieur de Montejean était venu il y eh avait
environ pour 40000 livres, mais il avait remis la clef du trésor à,
la dame de Gorlay, Marie de Rohan, darne de Gué!néné; en mai i527
ce précieux dépôt était presque complètement pillé; deux individus
arrêtés - en France, et mis dans les prisons du Châtelet de Paria
sous caution, avaient étérelâchés le 4 juillet à la condition de se
présenter le 31 août suivant devant les juges de Ilormel; ils se
nommaient Guillaume le . Rofixeau et Yvon le Berre ; ils >étaient
accusés tic s'être « transportez de nuyt au chasteau de Corie, et en
» iceluychasteau esté et-arraché avoiciat les sceaulx de la Cour qui
» y avoient esté mis et Àppusez d'autorité de justice, et faict romp-
» turc et onpverture de l'une des chambres basses estantes en
» iceluy chasteau, en prins et emporté grant nombre de vesselle
» d'argent agrant-vaIleur Le 42 juin l'alloué de Ploarmel coiista-
-lait solennellement la violation tics sceaux sur « l'huys et claveure
» d'une chambre basse estante au bout de la salle dudit chasteau
* devers la cheminée. »
Je n'ai pu retrouver la suitè donnée ùce procès: tout ce qu'il m'a été
permis de constater, c'est que, en 4532 , la vaisselle d'argent tic
Jacques de Rohan, comme nous allons le voir, n'avait pas été
retrouvée; c'est qu'en outre, l'un (les voleurs avait assisté comme
témoin aux faits et gestes du chambellan de Franç.ois 1cr t.
En 4532, leTjuin, l'évêque Claude de Ruban terminait par une
transaction les longneà difficultés auxquelles la succession de
Jacques, son frère, avait donné naissante ; le. maréchal de Montmorencyet
lé gouverneur général de la provin'ce, M. de-Châteaubriand
ne fument pas étrangers à cet accord. Le prélat prenant en
considération les dettes mobilières et immobilières qui grevaient sa
maison, et voulant subvenir aux besoins doses neveux, René et
• L'enlèvement des deniers avait eu tic,, en prôs&nce des sieurs de Guémèn& de
Bertrand de Pléguca. chevalier, sieur du Plessis, capitaine de Fougères, de Main
de cambotit, sieur de I» Salle, de Guillaume Je 'lalhouet, sieur de dréménec , . ci
de Guillaume le flousent,, sieur de Peafolec, maitre d'hôtel de l'évêque de coratouaille.

- •16 -
tlaiide, afin qu'ils pussent e parvenir et fluire- service , flu roy, »
abandonna tout ce qu'il avait eu en ténu p" suite d'un échange -
rdédenL [,ait en 1527, contre la terre de Corlay. il-retint une rente
de 8,500 livres, La nomitalin aux bénéfices et aux offices, les droits
de patronage, et voulut que la cailtainerie 'de Rouan fût laissée au
sieur du Plessis-Bordagd. Il se réserva aussi la vaisselle d'argent
de son frèi'e qui me parait n'avoir été' qu'une partie du trésbr'du
feu vicomte de Rouan. En voici le détail: e Quatre douzaine'd'es-
» cuelles d'argent, trente-quatre pIns et demy, treze tassç.0 tant
grandes que petites, deux bassins, une couppe dorée avecques
son couvercle, une sallière, deux cuillières , deux flssieples, dm
» poteciulx couverts, une esguere, deux flacons, deux sallières,
quatre chandéliers a'euffve, deux chandeliers à pied, deux chauf-
Telles, deux eshrunaulx iny dorez, quatre teixes; deux bassins et
» deux flacons d'argent qui furent 'trouvez -ais chasteau de Corlay. »
- Mes lecteurs me permettront 'ici une ,pouveltè digression: je vie hs
de parler de la vaisselle d'or et d'argent qui appartenait au commencement
. du XVI° siècle au chef de la maison de Rohan ; il n'est
peut-êtrepas inutile de réunir ici :ce que nous pouvons savoir sur
le mobilier et les bijoux de ces vicomtés à une époque antérieure;,
quittons un moment le château de Corlay, nous y reviendrons.
Lorsque mourut Main, vicomte de Rohan, il laissa six enfants
sous la tutelle de Jean de Lorraine, comte d'J'larcourt, et de Tanguy
du Chaste], vicomte de la Bellière ; ces enfants avaient été -confiés
à leur mère Péronnelle de Maillé, dont k résidence était au château
de la Chèze. Comme la veuve avait renoncé aux meubles de la
communauté;on dut, en 1462, faire un inventaire général .
Ctte opération eut lieu au château du Gavre, près de Main,
sous la surveillance de Nicolas de Kermeno, alloué de Vannes, et de
- t li fallait en effet assurer h la veuve l'équivalent le son trousseau, estimé
1,000 écus d'or-; plat l'indemniser de ce us'ellc avait dépensé pour Icuireticit de
ses euf,nts l'éfoiinellc recounai»s,il avoir reçu 214 écus 10 sous 8. deniers 'en
Orrais escus, angelots, nous d'Or ucusfs, i'eaulx nous et (rua!, vieux novions, et saluts
à l'exception de 100 écus prétés du vivant de son mari à Alix . veuve -de Guillaume
de Ilouxigneul. sieur de Clsangic. tout ,voit passé à l'entretien de ses enfants et de
ta maison à la Cls&e.

—'17—
bon Bourchier procureur ria jeune vicomte. Des hommes spéciaux
furent chargés de procéder à l'estimation de ces nombreux objets;
ce furent Jehan Aougstin,orfèvre de Nantes, et Jehan de Bleing, du
Gavre, pour les lits, tapisseries, coffre, vaisselles,d'étain, de cuivre
et de potin; Jehan Rouxeau, drappier et tailleur, et Guillemin le
'Picart, pelletier, tous 'deux de Nantes , pour les étoffes. robes, et
fourrures; Jelian Aou'gstin , et Nicolas Jullien , aussi orfèvre et
lapidaire pour les bijoux. - Voici un résumé de leurs opérations';
je marque d'une astérisque les objets que la douairière de Rohan
'dut représenter, et de deux astérisques ceux qui lui furent attribués
comme compensation 4e son trousseau.
Lingerie.
'Une grande couecle de plume o son travei'lit prisée ....... C. s.
Une petite couecte de plume ............................. Lx S.
Doux couectes painctes ................................ L S.
Une cHambre antière de veille tappicerie de Caan taincte en noir,
'contenant en tout •traize picezes de tappicerie avec quatre carreaux
ung baaclner de mesines prisée sept escuz vallans ouicl livres cinq
deniers.
Ung petit pavaillon de linge .......................3 S. IV d.
- 'Froys. couectes et deux traversiers et une veille comte
pdainte.................. ....................... . ... .. vil]. xv S.
Ung lit de linge garny de courtines .............. .. . LX S.
Une mante de saie vermoille ......................xïv S.
Quatre paires de linceuls ehascun de quatre ioules x I.
Cinq linceuls dc troys billes chascun,et trois linceuls de troys toulles
'it demy .............. ... ... ... ... ............ ... .... .... ciiii S. v ri.
Quatre paires de -linceuls de, deux billes et demye
cliascun............. ..................................... Lxvi S.
Ung doublier de pareinant contenant ouict aulnes et deniy au pris
de unzc 'souk sois deniers l'aulne, valent ................cvi S. w ri. -
Ung aultre doublier contenant troys aulnes et ung quart cliaseune
aulne prisée.sept soulz sois deniers ................xxi s. x.d. maille.
Ung aultre doublier contenant cinq aulnes et ung quart a deizsoulz.
Vaulne ..................... .......................... . . Lii .. VI ri.
's

- 18
Ûng aultré doublier Contenant quatie aulnes u scix souk ouict
-deniers ............................................. XXVI S. VIII d.
Une auttre nappe contenant cinq aulnes quart à trois souk quatre
deniers .................. .................... .......xvus,vI d.
- 'Ung aultredoubliercontenantquatre aulnc inqo6!z. - xx s.
Une nappe plaine-contenant cinq aulnes et demye à six soulz ouict
deniers ........................... .............. x.&xvi s. viii. d.
- " . lJxie-aultro nappe plaine contenant cinq aulnes et demye à
..................................................- xxx s.
- Une aultre nappe contenant scix aulnes à sept souk onze
deniers ........................................... L 5..I d. maille..
"Ue aultre nappe plaine de quatre aulnes -à onze souiz oujet
deniers. . 1 ............................... 1 ......... XLVt S. VIII il.
Une .aultre nappe plaine contenant quatre aulnes et ung quart
à 2 S. (I ....................................x s VII J maille.
** Vignt serviecttes de, doublier chacune prisée vignt -
deniers ............................ .............. XXXIII s. W d.
Une piecze de serviettes merchées de doge serviettes prisées
chascune VII . vi d .................. .. ................. IV 1. x S.
Autre pièce de serviettes -tiwrehées de doge servîmes prisées
chacune viii s-t V il ........ ...
... ........... ... . .................. es.
Sept serviettes fines ouviees prisées chascune VIII sous Iv de-
BieFs.............................................. LVIII S. IV J.
Quinze aulneset deruve de taille de Hollande, chascune â dcix
SOUIZ ..............................- ...... ............. vil I. xvs.
-Cuiinc.
Deux broches, deux roustissires, dciii poelles, ung greill, une petite
fourche, une patte, une cognée, le tout ensemble ............. xxx s
Deux poelIs darain, dont lime petite ...... ....... XLIs. viii d.
- (L'un poisnnt 12 1., l'autre xvi à 15 et 20 d. la livre.) -
Ung pot de potin puisant cinquante livres k 7 deb ... XXIX 5. ii d. -
Vignt quatre escuelles et douze plats destain poisant 45 1. à 18
don"" s. -VI J.
Quatre pots et troys paonnes d'eIain à bouteitlrieTp6isans ensemble
18 1 .......... ......................................... xxvii s.

19 -
E curie.
troys coffrets «arnyz de cuir bandes de fer et ung de
pres ............... .. ........................ ...........1.
L'ecueurie.o tout son habillement roues et chappelle comprios la
couverture de veloux fort usée ............. ............ .xliii. XV S.
Une hacquenée en poil blanc nommée lit Mignote.. xxviii 1. xii
Une aultre hacquenée boyarde .............xxiii. xviii s. xv é.
Deux selles pour les.dictes hacquenées en ce non compté la réparadon
y faiet faire 'par iadictà .damoeselle ............iv. I. xi s. viii è.
Trois hacquenées eu poil blanc, xix escuz, x escuz, et vin. escuz, avecq
trois vieilles selles non, prisées. (Mme de .Ilolian réclamait les frais d'entretien
de ces trois haquenées, depuis le décès du vicomte.)
I
Robes et fourrures.
Une-panne de gris garnie de gid sens collet ne poignectz pour robe
femme ................. ................ ..... xxiii. XViii S. 1V
Aultre panne de gris sens gid pour robe à fenime. xi I.ix S. il é.
Aultre panne de menu ver polir robe longue à femmd garnye de
manches et collet d'eiectiees herminées sens nultre gid. . . . xxii lxv S.
Une robe courte de veloux noir pour femme fourrée et gidte de
bonnes mirtres .................................civ I. XI s. vni d.
Une robe longue sangle descariate violée pour femme. xiii I. xv s.
Une robe - longue de satin cramoesy pour femme fourrée de martres
gdrnie de collet et manche sans aultre gid ........... ul. sis. in é.
Une robe' longu,e pour femme de morguyli fourrée de martres et
gidée.............................................xii 1. xxjii S. iv é.
Une 'robe courte (le veloux violet livée de veloux noir. . xxiiI.. xv s.
Une robe courte de veloux noir pour femme fourrée, de menu ver
gidée de lectices herininées ...................... xxiii. xviii S. xv é.
Une robe longue sangle de drap violle pour homme. Lxviii s. ix é.
* Une panne de martres, pour robe de femme estant en plusieurs
piéces..................................................xv I.
(Inc robe courte de susdit sangle pour femme 'garnie de collet et
poigneiz de panne de gris ................. .......... . ... . .... C S.

- -
• Une robe de bleu sangle courte garnie de collet et manches de
lectices hermines .................................. L 1. II S. 8 d
• Un petit girl de pannes de martres et un autre girl pour robes courtes
defemmes ..................................
• Une robe longue sangle d'esdrlacte ...................vu I. x S.
• Une robe courte pour femme de, veloux noir fourrée d'aigneaux
blancs et noirs • gidée d'aigneaux noirs ..... ...... xxii 1. 18 s. 4 d.
• Une robe à femme de damas blanc sangle ..... . *1111. XV S.
• Une robe longue (le veloux noir pour femme fourrée et gidée de
martres ........................................ LVII 1, y S. x d.
• Une robe courte de gris pour femme livée de veloux noir.. xii. ix s. ii d.
• Une petite robe de camelot noir pour femme doublée de blanchet
.............................................. 1. xi S. d.
Deux aulnes de veloûx sur veloux cramoys. .......... . Vil l.x S.
Ung pavillon blanc lacé de lit de soyc, noir .................
•Une robe simple è femme de samy crInoesy doublée de :blnnriiet..........................................................
• Une robe courte d'eseartacte fourrée de menu vair girlS de lecticos -
hermines ......................................xx L xii S. VI d.
• Une robe courte de drap vert livée de veloux noir. Yi I. XVII s. VI d.
• Ung manteau de tortevaynes de gris .............. VI I. x s. vi 4.
• Une robe longue de drap d'or fourée et gâtée de hermines; lc7 drap
Lxxv, escuz, l& panue I. escuz.
* Trois aulnes de tajlietaz vermeill ..... .............. XII s. X d.
Quatorze aulnes et quart de veloux cranloesy LXXXV escuz et demi,
valant ........ ....... . ..... . ........... . xxxxvii I. xix s. iv cl.
Bijoux, Vaisselle plate.
Une cllavne d'or orpliaynes du pois de seiz opcesdeux gros, le loche
rabatu .................................... .... . LVIII. y. s. x d.
Ung collier d'or à croissons en seiz picots du pays de deux onces
troy gros. ....................................... XXI I. xv S. V d.
Une croex d'or garn ye de sepl diamanfet quatre perles.. LVIII. vs. x d.
Une petite chayue d'or a boucles rondes partie esmaillée de noir du
pois de quatre Onces scix grox, le deehe râbatu ... .xxxviI. nu s. 1V d.
• flans ce rapport ne figurent pas lino robe de viours noir -donnée â la dam&.
dAn [,illa donniri,rc do flolisn, avec l'assenlirnen I des iuleurs.

Une aultre cliayïiecte d'or a rose clés blanches du poyds dune once
deux groi........................................xl. n s. ih â.
Unes patenostres d'or eu faczon de lermes a ong bouton et cinq
fiouï'ectes de perles pesantes une once ung gros ...... . IX 1.111 S. J..
Deux tliainanz poaintuz en deux petiz anneaulx d'or.. xxI. XII 5. VIS.
Trois dyanians eu trop anneaulx d'or don -en y a l'ong en faczon
d'un croissant l'aulti'e d'un dolx d'asne et l'aulte en faczon d'une petite
- lozange ..... ....................... . ........ . XXXIV I. VII s. VI d.
Deux anncaulx d'or n deux camayeulx - du poys d'une onch et
demye ................ ........................ XIX i. lx w. vu J.
Ung petit dyamant et une hemeraude en deux petits anneaulx
d'or ............................... ................. XLV S. X d.
Sept.verges d'or dont il y n en l'une d'icelles ong ruby. XVIII]. VI S.VIti J.
** Une table de dyamant eh ung anneau d'or esmaille de blanc
alermet ....... .............. .................. XLV I. XVI 9. viii 4.
Une chaynecte d'or et ungAgnus Dei du poys de deux- onces deux -
gros ............ ............................ .. XVIII I. VI S. VIII d. -
Ung petit tableau de crvstal du pop d'une once et demye. LXVIII S. IX d.
- Une garniture de tissu d'argent doré du pop de sept onces trop
gros .................'................ ............... vu I. x S.
• Aultre garniture de tissu d'argent doré à fleur d'or, 4u poys de
-cinq onces .................... ................. VIII. XVII s. Vi d.
Deux petitz dei»ys saints garnys d'argent doré l'un blanc et l'autre
cramoysi ......... ................................... XXII S. XI J.
Ung tissu gris aune garniture d'argent doré lingue d'or ,. xi Lix s. ild.
lJng tissu blanc garny d'argent doré tingue d'or. . - XIII I. XV 5.
Ung tissu cramoysi'garni d'argent doré ......... VII. XVIII s. Vi-d.
Ung tissu noyr garny d'or du pop de seix onczes et demye le tissu et
-la tact rabatuz ........ ................ ............. LII lxiv s. il J,
Deux petites troussoueres l'une dor garnie d'or pesante deux onces
troys glox ................................... XXII I. XVIII s. IV â. -
Et l'aultre desil J'ai gent garnie (l'argent xxii s.'xi d. qu'est en somme
vignt quatre livres ung soult troys deniers. - - -
Deux petits flacons d'argent doté de quinquaillerie pour nieclre eau
-
rose du poys de 4L onces 16 gros: .................IV I. XI s. vin il.
Ung pot d'argent blanc du pois de O marcs à 7 livres 5 sous le
mare............................................... LXV I. vs.
Ung calice d'argent doM du poys de deux marcs à VIII livres le
marc....................... ............................. XVI I.
Une eguiere d'argent verrée et godronnée du pois de 2 marcs 6 gros,
chaque marc à 71.105 ... ........................... XVI, XIV S.
Une couppe vôrée et radIée pesant 3 marcs ....... . xxIt I. x s.

2-2
-Gag dragoubr.d'argeiit doré du poix de 7 marcs 1/2 once, à 8 livres
le marc. .• ., ... .Lv. X/ Ù
Deuxbac2ins d' . rgen; hune à laver du pos de 9 m.•7 onces,4/2 à
7 1. Z Lie marc .................... .............. .Lxix I. x S. xi d.
' Deux tasses vermeilles dorées a souages et esmaulx amoriscquos
du popde 8 -marcs fonce 1/2, chaque marc 81..'. LXVI. X S.
• Gag S fermaill garny d'un ballay h une poaincte de dyamant et sept
perlies dont il y en à deux pendantes, estimé cxk escuz,
valant ....... ....................................... cxvii I. xs.
Gag aultrefermaili en faèzon de Sarrasin garnv d'une grosse perlle
et -une poaincie dé -t]yamant n faces et d'un grant ruby de vieille
myrte ............................ ............ CLXXII. XVU s. vi d.
• -U-ng bracelet d'or du pays de onces 1 gros garny de 28 perlles dont
y en a deux branlantes et de quatre rubys, deux d yamants à poynte -et
une fleur de dyamant, le tout ...... .......... ... cxuu I. iv s. vii d.
(Jug fermaillet d'or en faczon de rosi, esmaillé de blanc et -de gris
garnye_d'4in grant saphir ..... ... ..... ... . .... ...xxii I. xviii s. Vi d.
* lJng fermaillet â soûllaiz du poys de .6onces garriy de , quatre dyamans,
quatre rubys et huit perlies, le-deché rabatu .... . CLXXI I. xvii s. VI d,
?'Ung fei'maillet d'or en %faczon d'une serayne garny. d'une four de
dyamant et cinq porlles ...........................ivii. I. y S. x d. -
• Jng-ordre d'or a devise de duc du pop de G onces 2 gros 5 aune
hermine pendante garnyc •d'ung rub y, tng dyâmant et une- -
perle ... ................... ..................... LXVflI Lx s.' -
Une chayne à'2 j boucles .d'ordonten y n la moictié esmaillée, du pays
de 6.onces 2 gros, le dethé rahatu ................... .. LVII). V s. X d. -
Ung collier d'or a encollics csmillé de blanc ,et de bleu, dw pois de
3 onces -1 d. Je deché, rabatu. ...................... XXV I-. iv s. il d.'
:Ung petit collier d'or a Murs vermoules, auquel pend une fleur de
e Souvàné vous de moy s, garny d'une four de dyamant n quatre piôces
du pois de 3 onces; le, dédié rabattit ................ .Lxi). xvii s.,vI.d.
• Ung petit paisant d'or gariiy d'ungros ruby, deux dyàmans.et une
Pei-le . ...... ...................... .. LXXXXI I. XiiI s. iv d.
-. -Une petite croèz d'or, -garnye dung ruliy, un dyaibant et quattre
perlles .................................................xm i. xv S.
La vicomtesse douairiére déclara vouloir gai-der éc collier d'ordre, . pour raison
• des privilèges et noblesse dit don et ociroy que Mile dit le duc Pierre, dont Dieu
• at l',me, iny avoir fait d'ieeiuy ordre. • Le 28 septembre 1463, elle donnait aux
tuteurs lin reçu de ce jo yau. . . .. -
En 1463,'Guillatimo (le Eeraudy, , écuyer tranchant du vicomte de lloh,a.
-donnait un reçu pour ce collier quidevait, avec la petite croix d'or qui -est Dotée
dus bas, ÛIVC offert comme don dtreunes à M' de liolian -

- 23 -
"fine petite cliayue d'or esniailléc de noyr 'du poys d'une once 1 gros, -
le deché rahatu .. xiv 1. xvii s. il
• Une aultre ehaynette d'or creuse -esninillée de noyr du puys d'une
once, le"deché rabota ............. .................... viii I. V d.
• Ung petit collier à coras esmaillé de blanc et vermout dû pays de deux
onces G gros, ie! ................................... XXV 1.1V S. Il d.
• Ungdyamnntpoinctu en uni; anneau d'or ......... LVIII. Vs.X d.
- Une piezce de la vroye crouc2 enchassée en argent doré, non prisé. '.
• Une pièce de licorne atachée à une chayne d'or.., iv 1. XI s. vin d.'
• Deux petits tableaux d'argent doré... .... , ...... LXVIII S. IX d.
• Une pnstenostresde coural du poys de 10 daces.. - LVII 5.111 d.
• Une pièce d'or nommée c Desire . ........ ...... mil I. -xvs.
• ling tissu blanc velouté de-noyr, garny d'or avec quatre dynmans,
quatre rubys et quatre perliez, du pois de O 'onces, lathnre
-rabatue ........... . ........ .................... CLX l:vm s. iv d.
'-Ung petit coffretz d'yvière (sic) gni'ny d'argent doré,, - IV]. -XI VIII d.
• Ung lihvre de heures hystorié en cbnscun feillet, non prisé.'
• Une couppe d'or armoyée des armes dudiet feu vicomte et de ladicte
damoeselle du povs de 9.marcs, 7 onces, 2 gros CLVII eseuz,
valant '.............. ................. ....... ccx I. xi S. VII d.'
• Uiig terreganiy de bandes d'or, non prisé. -
• Une esguière d'argent garnie de 16 gobeleiz, godronnez, dont les -
godrons sont dorez, du pays de marcs etdemy..... .... LXIII I. xv S.
- Deux sallières -vermoules dorées , du pdys de 4 marc, 2 onces et
demy. ....... ............................... . ........ x 1. los.
'Une cagette d'argent d'ouysenux de Cliippre du poys de I marc,:
G onces, G gros .............................. ...mil I. ix S. VI
* Seix tasses vermoules dorées plaines du pays de 17marcs, 6 onces,
Ggros ............................................ CXLIII. n
Une petite esguiére d'argent blanc sans couvercle du pays de un- marc
7 onces .........................................xiii L -xi s. x d.
Quatre vieilles tasses d'argent blanc du pop de sept- marcs un
once ........................................... XLIX 1._xvii S. vs d.
• Le C juin 1464, le comte dilarcouri, ail nom du jeune vicomte, donnait un reçu
de cette relique.
1.0 4 avril 1462, le comte d'II,rcourt donnait encore un reçu de ce bijou, promettant
-de le rendre.
' La vicomtesse douairière réclamait ce missel couine lui appartenant en
propre notons qu'elle jura n'avoir rien elétourné des biens in cultes du défont sur
un libvre 'de messe avecq relieques que on dict eslre de • saint Vincent. *
La douairiere réclamait celte coupe comme appartenant IPierre de Rohan son
fils ainé par doit duc Piérre de Bretagne. -

24 -
Neûff escuelles d'argent • blanc du pays de 17 mares cinq
011CC_S ........................................ XXVIII kv s. viii il.
* Quatre plactz d'argent du jovs de 14 marcs, 6 onces,
2 gros .................... .............. ....... .cvu I. in S. lv d.
- Chapelle.
Une chasuble de vieil veloux noir..
Trois toiaiHes d'aultier.
Une aulbe, ung amict, 'ung fanon, une estolle, ung vieil mèsel.
A ces objets de peu de valeur laissés à la disposition de la vicomtesse
avec « aucunes couettes 'de femmes D il faut ajouter ce que les tuteura
firent délivrer le 22 juillet 1463 à Pierre le Faulcon, chapelain du vicomte
Jean c'étaient
Deux chandeliers d'argent blanc à picquets, tIn poids de t marc, 5 onces,
G graitas.
Ung benoistier avec son aspergeoire d'argent doré pesant 2-, 3°.
Deux petits orceuix d'argent et deux petitscsmaulx sur le couvercle,
lm flgr 1/2.
Unepatenne d'argent doré èsmaillée à troys pilages, pesaih 4 onces,
I grain? 1/2.
Dans cet inventaire, nous ne trotnèns évidemmetit pas Conte la
,vaisselle d'argent et d'or on ne prisa alors que ce que -la vicom-
tesse douairière avaitrapporté, et le reste dut être réservé.Je rema-
que en e'ffet qu'en 1464, lorsque le vicomte deï Rouan eut àaci1tiiter
à Marie de Montauhan, alors veuve de Louis de Rohan,te rachat des
terres de Guéméné-Theboy et Plouray, ilcut à fournirla somme de
44,-125 écus d'or neuf 17 s.8 den, maille'. Dans ce paiement consi-
dérable figurent 6,224 écus 2 s. 6 d., donnés à Rennes par Jehan
• flans cet inventaire ne figure pas tille petite coupe ilor donnée par ta vicoru
tesse à la petite Jehanuc àlorguS ., ni 'tu - demy sain t garity d'argent ' donné à
Lovs tic Paradie,,, le lotit avec Ingrément du comte d'ilarcourL -
Le payement se -lit en eis neufs et dent i-écus, récent saIn:, lions, ,iobS, demi.
nobles et quoHs de nobles : 12 ri ables valaient alors 2-1 saluts et 400 écus neufs
étaient estimés 300 livres 8 sons, 4 deniers. . -

— 25 —
Basire 1, maître de la monnaie de Saint•Lo pour la vaisselle d'or et
(l'argent que les orfères Jehan Aoustin et Jehan de Vannes
avaient mis quatre jours â peser.
Revenons maintenant au château de Gorlay.
13e 1532 à la. fin du XV1 C siècle il y a peu de souvenirs qui se
rattaclienï au chûteau de Corlay. Entre 1532 et 1540, il était venu
en la possession de la branche de Rolian-Guéméné et à cette -
dernière date la capitainerie en appartenait à Gui de Talhoudt,
sieur de Créméneç Aune de Rohan, si elle n'avait pu s'emT
parer destrésors de son frère Jacques, avait du moinseu dons son
partage ht -terre de Corlay. En 1543, Louis de Rohan, son fils, faiT
sait faire au-château, aux moulins, au colombier et aux écuries des
réparations qui s'éIvaient à la somme de 38 ', et les gages du
concierge étaient de 4011 par an '.
Les Rohan étaient dans le parti contraire â la Ligne; il n'y a
donc rien d'étonnant â voir le château de Corlay occupé par les
Royaux au commencement de la guerre civile. Le chanoine Moreau,,
en rappelant le triste sort de l'arrière-bait'ligueur de la Cornouaille
appelé par le duc de Mercoeur, noie que cette troupe armée, en
partant de Carhaix pour venir à Saint-Brieuc, évita de passer par la
route de Quintin ,, ci à cause des garnisons de Rostrenen, Corlatj, -
Quintin et Guingamp, toutes ennemies. i-
L'année suivante, le château de Corlay était au pouvoir des
Ligueurs. Le prince de Dombes qui semblait vouloir poursuivre la
guerre le moins loin possible de Rennes, laissa l'ennemi se fortifier
en Basse-Bretagne. C'est ce que faisait remarquer Nons qui
commandait les troupes anglaises envoyées par la reine d'Angleterre-:
« Mais si l'ait crumon avis,- l'armée se fût avancée de
» bonne heure- à Coi-lay; par où cette place et autres que nou
• Estat e' ordonnance par nous Marie ci Louij de Rotion, mèré et fils, donné e;
seigneur de. G,iénU,n& Montauban, La floclicotoisan, Condéur-Nnireatict de Codé,
barons de Montlaazorj, etc. • P. Mer. in, col. 1030.
• r oi de Tolhouet. sieur de Cre,oenec, trois chevaux à livrée, lui roisiêmc
bouche à cour, et pour estat la capitainerie de Catie. . - - -
Archives du' Morbilian, con], d e M - ftoseuzw'ei '
-

- 26 -
Il avons perdues, eussent esté conservées, et l'ennmi contraint se
consumer, et son pays ensemble
Deux mois auparavant, -lorsque Henri (le l3ourbbn forçait à se
• rendre Guingaiip et CoLfi'et, le duc de Mercoeur était arrivé trop
tard •pour défendre une partie de son duché de Penthièvre. De
• Vannes il était venu à Corlay, puis Ù Quintin. Au moment où il.
allait marcher sur Chûtelaiidrcn, il apprit que le prince de Dombes
était campé sur sa -route,. dans une bonne position!, sa gauche
appuyée sur la rivièrede Leif et sa droite à la forêt de Houallan.
Jean du Mtz donne des détails précis sur cet épisode, dans lequel,
Par le,ftïit, il n'y eut que des escarmouches 2 . - -
Le due de Mercœur menait 40,000 homnes environ, dont 4,500
Espagnols, et six pièces d'artillerie; c'est la plus forte armée qu'il
ait jamais réunie. Le prince de Dombes n'avait que 7,0 hommes,
dont 2,500 Anglais, et quatre d'artillerie. Pendant six jours
les deux arutées furent en présence, sans que les Royaux, d'après
• l'avis du général anglais, fissent mine d'engager le combat tout se
borna à une affaire d'avarh-postes qui parait avoir été à l'avanlage
des Royaux; et le duc dé Mercœur voyant qu'une affaire décisive
était û peu jr&s impossible se relira sur Gorlay. L'aimée royale
le s'uivit lentement et vint s'établir à Quintin; de là une, reconnaissance
commandée pat 1 e sieur de la Noue, fut dirigée sur
Corlay .; à un demi-quart de lieue de cette place, elle rencontra les
• avant-postes, des Ligueurs dont les quartiers furent enlevés sans
qu'on y trouvM grand butin. A - cette . nouvelle apportée par les
fuyards, M. de Mercœurmopte à cheval, les Espagnols se mettent
eu bataille, mais au bout dù deux heures les Royaux revinrent à
• - Quintin et M, de Mercœur arta_nt dé Côriny, prit le chemin de
Pontivy. - Çes événements se passaient entre le 23 et le 30
• juin, • • - -
Un an plus tard, au niais dejuin 4592; les Royaux, dit le chanoine
Moreau, r prirent le château de Corlay, appartenant au soi-
P. Morice, ni, col, 159. -
• D. Toillandier, stippi. i.itx Preucrs. T. t,. p- 287 A 289. -

— 27-
gneur de Guéméné; et d'autant qu'il •était ruineux et peu tenable,
ils le firent uent fortifier de reirancheents m et terrasses, et de ma:.
il uière qu'ils en firent une assez bonne place de défense; tout le
» pays fut fôrt ruiné et incommodé par 1h garnison, d'autant que
il tout le quartier tenait le parti contraire; ils n'eissent pu sortir
dw château qu'ils etoient en pays ennemi, sur lequel ils faisoient
de'grands ravages '.
-
Le château de Corlay resta -ail, pouvoir des Ryau jusqu'en
lévrier 4593. Vers cette époque, M. dp Mercœur voulut reprendre
Quinlin, dommandé alors par le sieur du Liscot; il cornnandà
à son armée de s'acheminer du côté de Calta; et lui doina rendezvous
sous les murs de Quintin qui fut obligédc capituler au bout dequinze
,
jours de siége. Mercœur était à peine de retour à Nantes.
qûe les habitants de Quintin livraient la ville au sieur 4e la Giffardière,
gentilhmme royaliste '.
.
Ceendant le sieur du Liscoét, retiré dans son manoii' du Bois
de la Roche, aux portes de Guipgamp, cherchait une àccasion de
prendre sa revanche. Aidé des sieurs de Sourdéac et dellergomar,
le 8 mars, il s'emparait de Cortay, gordé . par les Espagnols ,et en
taisait le centre de ses opérations militaires, plus profitables à ses
propres intérêts qu'au- service du roi. « Par ses diligences, dii
» encore le chanoine Moreau, - la fortifia si -bien qu'il en fit une
» place propre -pour ses desseins qui étaient e tirer la guerre
D au bas pays, où l'oie était encore grasse, d'autant qu'on n'f
il avait pas encore fait laguerre, conme il- Je fut incontinent fait
» aplès ';
Dans les premiers, mois de- 4594, le château de Corlay n'ôtait
plus occupé par du LiscoL; il était allé probablement rejoindre
le.maréchal l'Âumont qui préparait à Rennes une expédition en
Basse-Bretagne. Le départ du seigneur du Bois de la Roche Jfissa
le champ libre Ù un autre personnage dont la présence à Corlay
(lut singulièrement contribuer , à enlever les dernières plumes û l'oie
Moreau, chap. XVII. -
' More»,,, hap. XVIII. . -
Id., eIap. XIX. - Mrn. de khan Piehart. «p.' D. Monte, iii. col, 1733.

—'28 -
grasse: Gui Eder de la Fontenelle s'empara de cette place imper,
tante et 'y séjourna longtemps. Un acte des archives municipales
de Plrin nous révèle, dès le mois de juin 1594, la présence des
Ligueurs-à Corla '1 -
Cmme les troupes que le maréchal d'Aumont commandait et
qui lui avaieniservi ù prendre Morlaix, Quimper et Crozon, étaient
singulièrement affaihlies pr des maladies contagieuses; le roi
suries instances des sieurs de Saint-Lue et de Montmartin' envoya
des renforts. Saint-Lue ayant ù aller à Paris pour recevoir l'ordre
du Saint-Esprit, laissallontmartin. Ces renforts se composaient dc
cinq compagnies suisses, des régiments de la Troche, Saint-Denis
et Notion, des _recrues de Lignèrita et de trois compagnis de
dragons. Ces troupes étaient à Rennes lorsque Je maréchal d'Aumont,
alors à Quimper, les demanda. Montmartin traversa CMtelaudren,
et avait dépassé Guingamp de quatre lieues, lorsqu'il
rencontra le capitaine barouette, envoyé par le maréchal pour lui
donner l'ordre de s'emparer de Corlay où était Eder. Montmartin
obéit immédiatement, en prévenant toutefois le ni aréclialque les!
Espagnols, campés à douzé lieues, pondaient accourir au secours
de la pliée. Ici je laisse -la parole à Montrnartin qui a donné une
relation curieuse de ce siège dirigé par lui ; la date en est facile
à fixer'. - -
( Or ledit Fontenelles comme ledit sieur de Montmartin avoit
» passé à Quintin 3 avec les troupes, ilavoit envoyé vers Iny et lui
» fit dire qu'il vouloit servir le Roy, et qu'il ne demandait que dix
»jours de terme pour sen résoudre,ù quoy ledit sieur de Mont-
1 Par cet acte les paroissiens di! 1'lri n demandaient au duc de Mercœur de ne
pas contribuer ans Fais do guerre des garnisons tic Corla y I.aioballe et Saint-
Briciic.. - - . . . - s
Moreain, ebap. XXXIV. Mém. de Jehan dii Mats, nqi. D. Taill audier, suppl. aux
J'reneree, T. u, p 305 et 306. - Pie mardi 24 janvier 1505. Monsieur du Bordaiye
est rente en (Mite àssemblde est rabserrce de il!. de Meanilnnartin gin est actuellement
ire t'af,nnde de M. le ,neon'eschal dit usuori I, au siège de Con'ld. (Ex Ir. du reg. des Etais
chus à [tonnes, op. D. Maries tin, col. 1631.)
3 t] est évidcri t que Mo aime rtin songeait à gagàcr Q j ou per,en passa ni. par Callac
et carhaix . Après avoir reçu les ordres du niaréchal dAnneilont; il était ievenaii sur
ses pas pour aller à Corla y en passant par Quintin. -

- -
martin le conviait, et les dix jours estans expirés, il envya vers
ledit Fdntenelles le sieur de la Chevallerie premier capitaine du
» régiment du sieur de Terchant pour sçavoirsa résolution, et toutes
» les troupes estant en bataille à la veue dudit Corlais, ledit sieur
» de Fontenelles sort avec vingt ou trente chevaux et quelques
» &arquebusiers, lequel demanda encore à parler audit gieur de la
» Chevallerie, et furent bien l'espace d'une heure à traiter, et
» semblait que les choses se devaient accommoder, lorsqu'il d?-
» mandait encore quelques jours. Sur cela il- se tire quelques bar-
» quebusades, les siens firent les mauvais, lesdits sieurs de Montmartin
et de Sarouette les chargent, l'infanterie suit, gagne l
»village; voilèFontenelles bloqué dans le cliasteau et l'infanterie
» logée. Il y eust quelques capitaines et soldats blessez.
» Or , ledit sieur de Moutmartin qui estait bien aliverty que les
Espagnls faisaient leur compte de marcher à Pontivy, distant
de quatre lieues dudit Corlais, pour en faire lever le siégé, fit le
» lendemain ce qu'il avait vu pratiquer au Roy,, de toujours parlementer
avec les assiégés.
-. » Le lendemain ledit sieur de Montniartin rit faire une chamade
» et demanda à'parlementer, ledit Fontenelles fit au commence-
) ment la sourde oreillè, mais enfin il fit demander ce qu'on van-
» bit; il est prié dé faire sortir un des siens, et qu'on voulait dire
quelque chose 4e conséquence, et pour sou bien; l'un des siens
sort, ledit sieur de Moutmartin luy dit que si ledit Fontenelles
attendait l'arrivée de M. le mareschal, qu'il n'y avait point de
salut pour luy, car il amenoit quatre canons peut luy raser la
». place sur la teste. Il se deffendoit, que les Espagnols le vien-
»clroient secourir, ce parlement fut si bieuménagé que ledit sieur
n de la Clievallerie qui avait desja avec luy traité, entra dans la
• place, et avait charge de parler à quelqùes-unC que ledit sieur
• de •Montnflirtin -cognoissoit. Ce parlement se continue tous les
• jours, tantost en guere, tautost en- marchandise; cepndant les
• Espagnols arrivent trois jours après à Pontivy, qui puhlioient
tout haut qu'ils s'en venaient faire ie'ver le siège de Cariais, et
eu estoiat assistez de quelque cavalerie françoise , maudit sieur

- 30,_
u je maresclial ne venait point, ledit de Montmartin luyen donna
aussitost advis.
Or, pourvenirde Pontivy à Cariais il y a une forest à passer
n assez fâcheuse et fangeuse, et tic ladite forest audit Codais de
petits roi seaux qui estôient enliez ;-â on usé la saison de l'hy-
èr, et des pluies, cela donnait quelque assurance audit sieur 4e
Montmartin qu'ils ne pouvaient marcher droit audit Corlais, qu'il
ne le scedst plus de quatre heures auparavant, et soigneusement
- n -faisait battre l'estrade, et atr'autres au sieur de Saint-Jean,
gentilhomme de Normandie qui aS'oit, cinquaiite har4uehusiers
D cheval, lequel estoit jour et nuit caché dans dé petits bois à la
o porte dudit Pontivy; pour scavoir les desseins (les Espagnols. li -
» y avait aussi des vivandiers qui estaient parmy ledits Espagnols
n qui en apportaient jour et niiict toujours nouvelles; ledit sieur
- de Montmartin faisait courir le bruit que ledit sieur marcschal
arrivait - avec lesdits Anglais, et lesdits Espagnols en efurent
qùelqùe chose, et tous les soirs faisaient battre les gardes à l'an-
» gloise, et les Suisses de l'autre costé faisaient battre leur -colin-
» tampon.' r -• -: -
s Cependantles tranchées s'avancèrentjusques sur le bord du fossé
u et ledit sieur de -la Chevallerie allait et venait dans ladite place,
i traitoiLavec ledit Fontenelles qui quelquefois se voulait rendre,
»- et puis changeait sur espérance, des Espagnols. Cccy dura en -
» cettealarme des Espagnols environ doize jours entiers, qui fut
le propre jour de l'arrivée de maudit sieur le rnareschal, el- ledit
sieur de Montmartin avait tant continué ses parlemen, qu'il
r avait - amené-ledit fontenelles au point -4e se-rendre bagues
sauves, moyennant pie l'on -luy fit veoir l'artillerie • qui estait
encores ù Guingamp à cinq grandes lieues de là, et n'y avait
• s aucun attirail d'artillerie pour la faire venir prornptembnt . ledit
s Fontenelles fait sortir un gentilhomme bas-breton pour aller
voir cette artillerie qu'il pensoit trouver à-cinq cens pas de-là,
n mais ledit sieur de Montinartin qui avait charge de mondit sieur -
» le niai-eschai , de iuiy faire veoir ladite artillerie, le mena jusques
• à Guingamp, par les chemins liiy fit veoir quelques Anglais
M

• avec des charrettes, 'que (le bing ledit -en Lifte mnie jugea estre
i l'artillerie desdits Anglois mais demandant toujours à veoirdu
gros canon, comme il fut arrivé audit Guingamp, le sieur de
Guergoinari, gouverneur de la place et fidèle serviteur de Sa
» Majesté, le fit tant boire, que pour un canon qu'il luy montra ,il
• en fit venir dix, et ledit sieur de Montinartin l'ayant ramené à
Corlais, ildiUaudit Fonténelles avoir yen quantité d'artillerie,
•. lequel sortit le lendemain avec trois cens hommes .bien armez,
• ledit sieur maresehal mit ledit sieur de la Mouche dans ladite
• place qui se pouvoit défl'endre entre deux ou trois canons »
• Le maréchal d'Aumont arriva, ainsi que M. de Saint-Lue, au
rhomènt où .Fontenelles sortait du, château de Corlay f l'armée
royale se relira, sous lés ordres de Saint-Lueà la Rocliederrien,en
passant par Bourbriic; les Anglai regagnèrent leur cantonnement de -
Paimpol, et le maréchal croyant qu'il n'y avait rien à craindre du
côté du Penthièvre j eomm ' il l'avait cru d'abord, retourna ù
Quimper pour surveiller .les travaux de la citadelle, cl donner ôrdre,
à tout ce qui était nécessaire en Basse-, Bretagne avant de venir à
Rennes où il avait liMe de rejoindre Mmo de Lavai, • à qui il por-
» toit beaucoup d'affection. o -.
Le capitaine la Mouche, entrainé par les promesses dc la dame de
Lavai, n'hésita Pas 5 prendre part à une entreprise contre un des personflages
qu'il aurait dû réspecterle plus: un jour on le vit partir du
cwiteaudaCorlay, à la tête de trente cavaliers: il allait à Vitré, dont
le sieur de Montriiartin avait le gouvernement depuis l'an -1589,
pour enlever cette ville à son bienfaiteùr », qui était alors en Picardie,
au service du roi. Henri IV, du reste, soutint énergique- -
ment Montmartin.
Deux ans plus lard, en 1598 il -se passa à Corlay un fait sur
lequel je n'ai pu réunir que des détails assez incomplets. Nous
• 1 C'est probablement à la fin de l'année 159-1, et non pas en 1595, qu'il faut
.taeer.le r ém gleent militaire sans date de 14, de Ilourgerel, lieutenant du sieur de la
• FoiiIenettes , si] r ses ehevanlx leigiers , eoirunnii,laiit en soi' n hacence ès villes et
• cliateaurdo callae. . 'oyez Ilcr,,e dé JirUogrc cl de Vendilc I. VIII,
2 I). Tailtanlier, toc. ri'., p. 310. . -- -

- 32 -
savons que k 8 décembre 1599 le pince de Guémené nomma Abel
Gouicquet sénéchal de Gorlay il voulait ainsi le récompenser
d'avoir repris le château , et d'avoir fait prisonnier l'individu (fui,
l'année'précédente, s'en était emparé. Je suppose que c'est à cet
événernOEnt que se rapporte le document suivant dont la copie m'a été -
communiquée par mon ami et confrère M. Gautier (lu Mott
1598 , décembre. - Voit par la cour le proceix criminel fait à
• requéte (le M° Yves Guillier, procureur fiscal de Corlay, par le
• sénclial de la juridicLion dudit Corlay, et le provost. des mai-échaux
en ce pays ,à Tiiomas Pevolon, sieur de la Rivière, Jean
F'olliart, dit la Fortune, Matliurin Roselier et Tlioms Perrin
» laboureurs , prisonniers en la conciergerie, accusés d'avoir surpris
le chaMeau dudit Corliy; informations, interrogatoires et
rcponces des accusés devant ledit sénéchal de Corlay le quirin
ziéme jour de novembre del-nier; proceix verbhl', récolement et
confrontation de thémoins faits par ledit provost les quinze, seize
et dix septième jour dudit mois 4e novembre; sentence du dix -
huitième dudit mois, arrêts de ladite cour des dix huit, vingt
» trois et- vingt .sixième jour dudit mois. de novembre par lesquels
•aurait été enjoint audit provost d'emmener incontinent et sans
» dèlay en bonne et serre garde en ladite conciergerie lésdits pri-
• sonniers sur les peines auxquelles il escbel. Autre arrest du troiïème
jour de ce mois par lequel aurait été fait injonction et coinmandement
très expreix audit provost d'amener incontinent et
sans delay lesdits prisonniers en ladite conciergerie à pleine de
• privation de soit état, et que ledit proceix desdits prisonniers
û seroitcommuniqué audit procureur général du Roy; conclusions
. dudit procureur général du- Roy; èuiz lesdits accusés sur les
- points de leur proceix et tout considéré - -
» La cour a déclaré et déclare lesdits Peoton et Foliar, dit la
Fortune, dùm ent al teints et convaincus (l'avoir contre l'autorité
Âun,u,ire &ç Cô!c-d»-Yor,l 1847 , p. 10:3.

- 33 -
• du Boy et repos de cetteprovince surpris A port d'armes ledit
• cliasteau de Gorlay et lesdits Perrin et Boschcr d'avoir assisté et
• favorisé ladite surprise, et pour réparation publique n condamné
• et condamne ledit Devolon être pris par l'exécuteur criminel de
• ladite conciergerie, mené en la place du grand bout de cobuie
• de celle ville et sur l'échafaud qui y sera dressé et avoir la leste -
• tranchée; et ce fait, ladite teste portée et mise au bout d'une
• lance en lieu éminent audit cliasteau (le Corlay. Et ledit Foliart ,
• dit la Fortune, estre pendu et estranglé A In potence élevée en
• ladite pldce du grand bout de cohùe; son corps mort porté à la
• justice patibulaire. Et lesdits Perrin et Bosclier assister A ladite -
• exécution la corde au col, puis fouettés de cordes par les carre-'.
• fours de celt pdite ville et outre les a bannis cL bannit perpétuité
• du ressort de ladite cour, leur faisant deWenes de s'y trouver à
• l'avenir, û peine d'être pendus et étranglés sans autre foriie de
• proceix. Les biens meubles desdits 1)evoton, Foliart, Boscher et
• Perrin, déclerés acquis et confisqués au Boy. Fait eh parlement
• en la chambre ordonnée au temps des vacquations, l'uniième
• jour de déembre mil cinq cent quatrevingt dix huit, prononcé
• auxdits condamnés et exécuté lesdits jour et an.
- (Signé) HUART. »
Ce document, d'ailleurs, me fournit l'oôcasion de rectifier une
erreur hiétorique qui est répétée dans tous les ouvrages qui-ont
fait mention du château de Corlay . : je veux parler- du prétendu
ordre donné par- Henri IV, en 1599, pour l faire démolir. La
forterese était si peu démantelée en 1599, qu'en janvier 1616 elle
soutenait un dernier siége elle était tombée au pouvoir d'une
bande de pillards qui ne purent être délogés qu'au bout de sept
jours, le 15 janvier; ce fut encore Abel Gouicquet, seigneur. de
Vaupatry, qui accomplit cette entreprise •.
Et d'ailleurs, il faut remarquer que pendant les guerres de la
Ligue en Bretagne les Rohan s'étaient tenus dans' une neutralité
• Ana, des Càtcs-da-Nord , toc, taud.

calculée Louis- VI, premier prince (le Guéméné, aveugle dès son
enfance, s'ôtait retiré cri Anjou, au château du Verger, où il donnaît
une large hospitalité aux catholiques persécutés par lesprotestants
Ileiiri IV l'honorait de ' sa bienveillance; le duc de
Mercœur lui avait accordé main-levée de ses revenus, et une sauvegarde
pour ses terres. En 1596, Henri [V le nommait gouvernbur'
d'Henncboid, encore au pouvoir des ligueurs ; et en 1604 il lui
conférait la charge de grand sénéchal- d'Adjob et de la Flèche.
Ses fils, Louis, qui fut premier duc de Monthazon, Pierre etllereule,
d'aliord connu sous le titre de comte de Rochefort, servirent dans
leg armées- royales. Bien - plus; quand ce dernier fut envoyé en
Bretagne avec La Noue, il s'arrangea de-manière à aller guerroyer
en Anjou pour ne pas porter pFéjudice à sa maison
- Pendant les guerres de la fin du seizième-siècle j les cliâtaux- -
forts -tom-baient aux mains des ligueurs, des royaux et desbandes
de pillards, sans que leurs propriétaires, étrangers à ces entreprises,
fussent privés tics revenus de leurs fiefs. Ainsi un acte du
9juillet 4504 établit qu'à celle date Louis de Gadillàc, alioUé'de
la vicomté de Rohân, et Louis Ruault, sénéchal de la principauté
de Guéméné, par ordre.4e Françoise de LavaI, eaminaienties
comptes présentés par Jean Broehereul, chargi3 de la recette des
rentes de ladite principauté et de la'cbâtellenie de Corlay, en 4592
et 4593. Dans un -compte du receveur de Guéméflé on - lisait ces
passages assez curieux pour l'histoire du château dece nom -peu-.
dant la guerre de la ligue - - -
c Le dimanche jourde décembre l'an 4589, M. de Mercœur
tenant la ville et cliateau de Pontivy assiégée,- envoia sommer la
ville et château de Guérnéné de se rendre en son obeissance,.àu
pi'il envoiroit hatre ledit chateau de 4 canons et ravager ledit
chateau, ville et juridiction -de Guéméné pqr son armée; eLles 4
et 5 jour dudit mois M. de Goulaine vint à Guérnéné capituler ur
laditte sommation, et le 7 dudit mois furent ladite ville et ?hateau
- I. Monte. - - -
2 I!jsLo ne de tee ',,aise,, le Rotw n. Je dii, la CDII) 1(1 eH) euh on (le te iii in User il
l'obli geance tic M. cdurajod.
M
f

35
rendus ù M. (le Mercoeur, bagues saulves, sans prison ni remission
d'ailcun; et fut mis capitaine dans laditte place sous l'pbeissance
de mondit seigneur de Mercœur le sieur de la Donnerie du pais
de Poitou et quarante soldats sous sa charge; et en fut mis hors
par M. de Goulaine le capitaine Saint-Georges et ses soldats. - Le
lundy 28 janvier 4590, le ehateau de Guéméné a été remis en
l'oheissance de monseigneur le prince de Guéméné et le capitaine
Donnerie mis hors de laditte place et ses soldats sans mal à leur
personnes et biens, le chateau mis sous la garde des officiers de
-monseigneur et des habitants de la ville '. » - -
Lb château de Corlay. cessa d'être habité par les Rohan, qui
ne résidaient plus dans leurs domaines de Cornouaille; ses murs
s'écroulèrent en partie faute d'entretien et de réparations. Grâce
à la riche collection de dessins dus au talent de mon,ami
M. Raoul de Fréminville, je puis donner une idée exacte, de ce
qu'il en reste. Ses ruines sont encore considérables aujourd'hui,:
.Corlay fut plus heureux que Rouan, dont la forteresse historique
avait disparu au milieu du siècle derniér. « L'on ne distinguoit
» plus, disait alors P. Mtriee, dans ses tristes mines, que les
restes d'une très-belle chapelle que la fureur des guerres avoit
) respectée. » -
Je termine en énumérant, d'après l'aveu de 4684, dont j'ai déjà
cité quelques lignes au commencement de cette étude, les droits
de laehâtellenie de Corlay 2
Le seigneur avait droit de capitainerie pour la garde du château
et de la ville; droit de guet e,t assens jusqu'à la somme de cinq,
sous tournois par ménage de gens parlâtes et roturiers de la terie',
excepté les veuves et les orphelins.
• Notes rnss. de Dom ?id-ic, extraices tics archives de GuCtné:ié (cab. de
M fourajod.) -
Au xvf siècle, ce fief était une juiveigneurie , car nous voyons le 28 uovembie
1549 Louis de hohan , sire de Guéméaé , en folie foi et hein mi à René
vicomte de itohan _ail X ptids généraux tenus à Pauli vy et refuser l'Iioniniage pour
ses mines terres jul$q&auix prochain s plaids, pair avoir 10 Iernps d'étudier se-s
droits acet égard,

- 3G—
Par suite de sa juridiction haute , moyenne et basse, le seigneur
deCorlay connaissait tic couic espèce de crimes, jilsquesû exterrni
nation tic vie, hormis les crimes de lése:niajes(é divincet humaine
sa cour de justice, composée d'un sénéchal, d'un allouè, d'in lieu•
tenant et d'un procureur fiscal, tenait sesséances le jeudi de chaque
semaine, et les appels des causes civiles étaient portées devant le
siège royal de Piormel. Despilirs patibulaires, au nombre de six,
se 'dressaient sur une collinenon loin de la ville'. ' n va sans dire
que le seigneur de Corlay avait un greffe,le droit de créer des no-
taires et tabellions, des sergdnts féodés et non féodés, et qu'e -les
choses égarées (espaces), et les landes et terres vagues (galois) lui
appartenaient, ainsi qu'un four à han, la réglementation des poids,
mesures et izvbnages, le droit de chasse, enfin tout ce qui, en lire-
tajne, comprenait la haute justice. -
Il ne faut pas omettre les prééminences d'égiisds dans toutes les
églises et chapelles des paroisses qui formaient In circonscription
de ta châtellenie, ainsi que dans l'abbaye de Bonrepos en Laniscal,
qui fut le Saint-Denis des premiers vicomtes de Rohan.
Enfin lé seigneur avait la coutume sur le blé, le pain ,le duir,
les bestiaux et la laine qui se vendaient chaque jeudi au marché de
Corlay, et aux six foires qui se tenaient soit dans cette petite ville,
soit & la Madeleine, soit au bourg de Saint- Léon.'En sép-
témbre 1689, Louis XIV accalla l'éthblissement de deux nouvelles
déjà en occuision , ailleurs,- tIc signaler la barbarie et le désordre que les
guerres civiles avaient développés -dans les auteurs, ainsi que du triste, Ctat où se -
trouva la province pendant le XVII' siècle , an point de nie de la sécurité publique.
En I67 la justice du seigneur de Cor]a eut à s'occuper d'une affaire déplorable.
Dix hommes masqués, les uns à cheval, les autres à pied, avaent perdant la nuit
forcé l'entrée de la maison les époux liertho , sise (u village (le .tidréveu en la trêvede
Conrel ils avaient enlevé ces malheureux, les avaient tramés sur le chemin de la
chapelle de Saiut-Gelven , où tin grand crime aurait été commis sans l'arrivée tic
quelques voisins réveillés par te bruit. Les assaillants se retirèrent, non sans avoir
tiré quelques coups d'armes à feu, et mencé les plus hardis (le • leur casser .la tete
s'ils s'approcliiiient . mais ils avaient été reconnus. La cour tic corlay les condamna
ii t 10 titrés d'amende, pour coups et blessures, et à la prison. Les dés des piliers
patilaulai res eaisteni encore sur la Lande de , la - Jucher à deux kilomètres du
corlay. -

-
.
foires à Corlay, le 4or octobre iL le jeudi après la mi-carême, sur la
démazide de Charles de Rohan, prince de Guérnénd.
• Voièi la liste chronologique des seigneurs de Corlay
XII- -siècle. Alain Il! de Rohan et Constance de Brètagne.
11051 Main 1V et Mabille de Fougères. -
4205. Geoffroi et Marguerite de Bretagne.
4224. Alain V, frère du précédent, et Aliénor de Porlicet. -
1232. Alain VI et Isabeau de Léon, puis Thoniase de la Roche-
Bernard. - -
4304.. Olivier et Aux de Rochefort, puis Jeanne de Léon.
4306 Thomase de la Roche-Bernard, douairière.
4310. Main Vil et Jeanne de Rostrenen
4352. Jean let Jeanne de Léon, puis Jeanne de Navarre. -.
4403. Main VIII et Béatrix de Clisson
1424. Main IX . et Marguerite de Bretagne , puis Marie de
Lorraine, puis I'erronnllo de Maillé
4462. Jean II et Marie de Bretagne.
4516. Jacques et Françoise de Rohan-Guéméné, puis Françoise
de Dauba. - . . -'
4527.. Marie de Rohan, veuve de Louis IV de Iiohan.Guéméné
et tutrice de - -
1543. Louis V de Roban-Cuérnéné et Marguerite de Laval.
j557. Louis VI et Léoriore de Rohan-Gié.
1822. Hercules et Madeleine de Lénancourt, puis Marie de
Bretgne. .
4654. Louis VII et Mne.de flohan-Guéméné.
1667. Aune de Rohan douairière. -
1685. Charles Il et Jeanne-Armai de de Schoniberg.
i JcMiiiie (le floslrciicii- épousa en secondes noces Boger Î)avid i ilui le ini
d'An gleterre Edoi in ni III céil ;i le tiers dO la vktin I é de ltoIiaii dent il jouissait Ô
titre do eu nq ,,é u • avec les chÔ I.e I leu les (le C i,éi.ié,ié- U uégau L cl de Pestivien q oc
R' 'ger e va j L conqui, liii -nièin e dans les dciii idres lierres sic tIret agi e.

1699. Charles III et Marie-Anne d'Albert- de Luynes puis
Charlotte-Eljsabettj de Cochefilet.
1727. llercules-Mérjadec et Louise-GabrjeIti-Julie de Rohan-
Rohan. -
1757. Jules - Hercules- Mériadec et Marie Louise-Heuriette-
Jeanne de la Tour d'Auvergne.
c -^IU i4ole,
ÀNrES, HIPRIMERIC VINCENt VOBEST ET ËM ILE GEIMÀL'D, PLACE lU) COMMECCE.