Un conflit ecclesiastique et feodal au XIIe siecle

f -
(j. n conflit ecclésiastique et féodal
au XI? siècle:
La tutelle dAdémar V, Vicomte de Limoges
et le droit de présentation à l'église paroissiale dAyen
par Pierre MOREL
Au milieu du' xir siècle, l'abbaye de Soti gnac, qui venait de
mettre fin momentanément aux démêlés qu'elle avait eus avec
les vicomtes de Limoges, ses voisins et ses protecteurs souvent
abusifs, devait affronter les violences d'adversaires autrement
redoutables que les hommes d'épée, aux repentirs fructueux,
ei. se mesurer devant les tribunaux avec de liants personnages
ecclésiastiques, conscients de leurs intérêts, et peu enclins à
des mouvements spontanés de générosité. L'affairé nous est
connue par des documents copiés au xii 0 siècle sur un rouleau
long de plus de j in. 25, que M. Leroux â publié (i) et qui
contient trente pièces ou fragments, par une lettre originale
de l'évêque de Limoges (2), et par trois actes conservés dans
i.in vidimus de 1246 que nous publions en pièce justificative
(3).
L'église d'Aven (Li), en Bas-Limousin, appartenait de toute
antiquité à Solignac, et Fabbaye, qui avait commencé par en
garder la possession en la faisant administrer par des moines.
la confia ensuite à des prêtres, moyennant le paiementt d'une
reUevance annuelle ou cens, montant tantôt à soixante, tantôt
'i cent sous (5).
Au début du xiC siècle, il s'était établi peu à peu, entre ces
(r) Chartes, Chroniques 61 Mémoriaux, p. 31 à 49. Cette édition
donne, [le I 'afin ire,, une impression d'inextricable confusion C'est que
l'éditeur s'est Ioun'oyd dans l'ordre des pièces copiées sur le rouleau
et n publié le verso de câlin-ci avant le recto, de sorte que c'est la
pièce n° XXXViI qui devrait figurer avec le n° ï. Sur l'ordre des divers
documents, y . ci-dessous 11. 24, 39, 43-et Si.
(2) Arch. dép. de la Haute-Vienne, fonds de Soli gnac, n° prov. 9172
bis. éd. Leroux, foc. cit., p. So ci, 31, sous le n° prov. 9219 ter.
(3) Pièce justificative n° J
(4) Ayen, ch-l. de canton de l'arr. de Brive, Corrèze.
(5) Pièce justificative n° J. deuxième pièce du vidirnus, et Mandenient
de l'archevêque de Bourges à l'évêque de Limoges, M. Ijeroux
-et Bosvieux, loc. cil., n' XXXVIi, p - 4° ... Ahhas respondit... predecessores
sucs... aliquando... (le ipsa ecclesia sexaginta. sol Wos,- ailquando
centum censuatiter habuisse, ,, De même. Lettre de Gérald
évêque d-e Limoges, aux mairies de Solignac, éd. Leroux et Bosvierix,
lac. cit.. P-
" Document
ii3UD'i)

-2—
desservants, une sorte d'hérédité collatérale, à la faveur de
laquelle un prêtre, nommé Bernard du Château, avait succédé
son frère, lequel avait, lui-même pris la suite d'un oncle (6),
Il obtint cc bénéfice d'une concession de l'•évque de Limoges,
Gérald du Cher (v)..oublieux des droits de l'abbé de .Solignac
sur cette église ces droits étaient tombés C ce point c il désuétiide
que la redevance annuelle, dont le paiement constituait
in reconnaissance (le In propriété de l'abbaye : avait cessé d'être
versée (8)',
L'abbé Maurice, qui «duvernait alors l'abba ye (g), protesta
mais, peu soucieux d'entreprendre contre son évêque une procédure
longue et d'un résiiltfl incertain, il accepta une transac
tion proposée par Gérald du Cher cette transaction laissait
le :prêire Bernard en possession de son bénéfice, moyennant
le paiement de la redevance annul]e de soixante sous à l'abbé
de Solignac (ro). A en croire son successeur, lorsque l'abbé
-(6) « . . .Preshi ter.., conFfessusl est... quod quidam frater sous, et
aille(rater
avunculus, aecclesiam ipsam sub codera censu tenuerat... n
Mandement de t'arcJevêquc de Bourges à i'éudqgc de Limoges, édit.
Leroux et Bosvioux, foc. ait., n° XXXVII, P. 40.
('y) « . . ,Presbiter... [dixit quod eccicsia]ni ipsam vestra coilcessione
prius habuerat... n, même mandement, P. b.
(8) En effet, le paienientf du cens sera la seule condition de la transaction
« ... per manum Vestram......pacem fecisse asser] ' uit ita
...quorl sexaginta solidos censuale.. [.. abbati an] nuatim persolv.ret..
. n. Màme mandement, P. b. Donc le cens n'était pas payé précécl
cm me n t.
(9) « . ..Tunc teniporis, abbas Hie, Mauricius scilicel... n, même
mandement, . b.
Cet abbé Maurice, dont nous ne trouvons aucune autre mention
clans les docùments originaux des archives de Solignac, est indiqué à
Il date (le 11,34 et sous le n° de- série 27 dans la liste donnée par Roy-
Pierrefitte, Mortes historiques sur es monastères du Limousin et de la
Marche, Guéret, 1857-1863, P. 26-39, généralement exact. Dom Dumas
qui écrivit 1, la 'fin du xvii' siècle la Chronique du monastère de Soig"ac,
éd. dans JlulL Ijini., t. XLIII, p. 656-63 1 donne, par suite, sans
doute, d'une erreur de lecture (le, même source, la date de 1231,
reproduite par l'abbé Lecler, dans la liste ries abbés cpi 11 a donnée en
appendice de son édition (le cette chronique, dans 1e Rail. Li,».,
t. -XLV, p. 254-263. -
(m) n ... Cil," predeces 1,5cr :,ba1js piedicti] adve,'sus ipsum super
cade,» aecctesia reclainaret, demum, per - maniini vestrani coin ripso
pace]n fecisse asser] nit, !ta videlicet quart sexaginta solidos censuales
de ipsa ecclesia Soliempnia [censi abatti an] nuatiin persoiveret. Super
bec etiam hueras vestre fraternitatls presentavit... n, même mandement,
éd. cil., p. 10. -
L'abbé Gérald, sucçesseur de l'abbé Maurice, nie que cette transaction
ait jamais eu lieu. Mais il ne semble pas très sûr de son fait, puisqu'il
admet qu'elle ait pu être acceptée par son prédécesseur alors que
celui-ci était suspendu de ses fonctions « ... licet abbas pacemn ipsamn
fuisse negarel, et si etiani facta fuissel.', de jure non valere asserehat,
quoniam tunc tempuri ahhas ille, Mauricius scilicet, nbbatis officia suspensus.
erat et Super hoc testes sucs produicehat... « Même maiide,nent,
éd. cil., P. 4e.
Le prêtre Bernard ne put, d'ailleurs pas. prouver quo cette sentence
arbitrale ait été prononcée, puisque l'archevêque lui ayant demandé
Il si de pare quam assemblât cum predecessore ipsius ahhalis per
illanum vestrain se fecisse asserebat, testes haberet... n, bien qu'il eût

-3—
Maurice conclut 'cet, accord, il , était, suspendu de ses fonctions
abbatiales (ri).
Sur ces entrefaites, sur le siège abba Ual de Solignac, au
faible abbé Nautice, qui clorait peut-étre à 'son incapacité la
sanction dont il avait été Frappé, avait succédé, antérieure-
1110111, à 1142 (12), l'abbé Gérald de Terrasson, homme actif et
entreprenant, sachant donner de sa personne, qui se Fendra
maintes fois auprès de l'archevêque de Bourges pour y déCrutic
les droits de Son abInI\C (0) et n'hésitera pas à recourir
à la plus haute autorité rie l'Eglise (tu).
Non content des donations faites depuis un siècle à sou
abbaye, oit peut-être parce que celles-ci se faisaient pins
rares (tr), cet abbé se préoccupa de faire revivre les droits
anciens de l'él,ablissemenl, sur les biens que les inféodaliors
cl les usurpations cii avaient peu à peu détachés, et ses
regards se portèrent sur l'église d'Ayen. Il voulait y rétablir
des moines, cl, substil,uer ainsi l'administration directe au
système du bénéfice, moins avantageux (16)
M sut attendre et choisir son heure. Depuis sa .fondalion,
l'abbaye étau, exemptée de la juridiction de l'ordinaire et relevait
directement, du pape ( ). En 114u. était moitié 'sur le
trône de saint Pierre le pape Eugène III, ancien moine de
Clairvaux, et très favorable aux abbayes. Chassé de Borne par
les agissements du fameux Attend de Brescia,jl avait franchi
les Alpes. Au cours d'un voyage en Bourgogne, en '.Rh•érta,
nie et dans le Nord-Est du royaume de France (18). il mull,i-
répoi clii « ... -i pse sufficientei testes ha'bere. n, cependant « , . . nec
testes quos pronuserat habuit, nec aliquid ratione subju niai pro se
respotidit... s. Il faudrait alors admettre que les affirnial,ions contejules
dans la lettre de l'évêque préduîte par Bernard étaient, 'ne asoi tgères,
ce qui. n'aurait, rien d'impossible, étant donné le rôle joué par
Gérald di, Cher (laits cette affaire..
(ii) t ... tuac teruporis, abhas ille, Mauricius scilicet, Abatis officïo
suspensus oral,... p. Marne mandement, P. tic.
(12) 11 est nien'Lkni,cié pour la première fois cette année-là par Dom
Dumas, lot, cil., p. 661. D'après la Gollia Chr,istiana' Nova, il aurait
assisté, cri 1137, aax obsèques d'Eustorge, éêque de Limoges.
(13) n . . . Solie,injtniacensis abhas. . . quarto vel amplius ad nostran',
presenciatu yen' ....n, Mandement de l'archetiéque de Bourges à l'évê-
que de Limoges, éd. cil., p. 44.
(14) C'est cil effet le papé Eugène III qïii chargea l'arcIieôqu'e de
Bourges de s'occuper de cette affaire n ... Sqcut novit, vestra fraternitas
d omilu s papa Eugenius, per litteras suas, ' t iobis In a iid avit ut
tuei'etain C' .., al,hat'is Soltemniacensis, adversus Bernardum presbi'Ic.
nue (le Aenue, super pei ipsius loci aecclesia, diligenter aud iremus et j us
ticia dictarnen diftinirernus... n Mandement de l'archevêque de Pourges,
éd. cit., n° XXXVII, p 39.
(,i) Nous n'avons pas conservé une 'seule donation faite du temps de
b 'abbé Gérald.
lit) Aussitôt qu'il le put, il y établit (les moines. V. ci-dessous p 8.
(,) V. Testament de saint Etoi, éd Eruscli. M. G. 11.88. RU. MM.,
t. 1V, J'assior,,e g Vftocque sancfortiîn acvi, merovingi.ci., p 74G à 749. Ce
document, à vrai dire, établit une sorte de suprématie de l'abbé (le
Liuxeuil, mais celle-ci ne paraît l)5 avoir subsisté iongl.eïnps.
( ' 8) 'V. 1'. Jaffé, Rcqest.a pou tificurn rornanorum, a' M. corr, p. G.
vraLtenhacl1, Leipzig, 1888, t. IT, P. 39 et ss.

-4—
pliait les recolinaissances en faveur des abbayes, qui avaient
eu i souffrir de maintes usurpai jolis.
L'abbé Céi-ald voulut avoir sa part 'de celle manne 'et présenta
ses réclamations à Eugène 111. Celui-ci, 10111, CII faisant
expédier en faveur de Solignac BIle bulle énumérant les biens
de l'abbaye, et parmi ceux-ci J 'église d ' Aycn (tout il lui reconnaissait
ainsi implicitement la propriété (Io) confia îf 1 'arclievèque
de Bourges le soin de juger de l'affaire ' (o). L'orclievôque
de Bourges était alois Pierre de la Chêire (e. ii4ilI
ï). Bien qu'il entretînt avec Gérald du Cher -d'amicales
"Mati o ns, remontant à l'époque où ils accédèrent, l'un ani siège
-chiépiscopal de Bourges , I 'autre an siège épiscopal de Limoges
(21). Je métropolitain semble cependant, avoir reconnu
dès le début le bon droit de l'abbé de Soli gnac et 'la duplicité
de ses adversaires, et, tout en évitant d'indisposer ceux-ci par
un langage trop rude, il sut leur parler avec fermeté saris se
laisser tromper par leurs manoeuvres.
L'archevêque (le Bourges assigna l'abbé Gérald et Bernard
du 'Chétean à comparaître devant lui l'évêque de Limoges
fut chargé de nôi.ifier l'assignalion aux 'parties (22). L'abbé
seul S'étant présenté et le prêtre Bernard s'étant abstenu, l'a rebevêque,
qui aurait pu e condamner pal- , défaut, lui envoya
une deuxième citation, toujours par l'entremise de l'évêque
de Limoges. Les deux parties comparurent alors, et après que
l'abbé efil, présenté son acte d'accusal.ion, son adversaire lui
répondit par l'organe d'un avocat de la Cour archiépiscopale,
se réclamant, de la transaction dont jJ: a été Parlé plus liant,
qui aurait été accordée par l'abbé Maurice •P (23)
L'abbé niait l'existence, et en tout cas La valeur de cet
accord, et tandis que Bernard ne pouvait présenter à l'appui
de ses dires qu'une lcIl.re de l'évêque de Limoges le confir.
•mant; l'abbé avait amené avec lui des témoins qui affirmèrent
la vérité de ses paroles. Probablement, pour gagner du temps,
le prêtre. placé en aussi mauvaise posture, déclare avoir, lui
aussi, ses témoins, qu'il n'a pu amener, à cause du retard avec
lequel l'évêque lui u fait parvenir sa citation. Les deux parties
(ig) 11117, (I sept. Auxerre, N° q, 13o, « Monasterium S& Petri et
Pauli So]lem n iaeen se lu cru] u in suscipi t, Bonn p e -et pu vilegia con ii r- -
inai, peteuite Geraldo abbate (Veilla « \Vl1I ka]. Oct. o Sine d,ilirii
mericluni continent). In Cou. Moreau, t. 63, f. 49, Bibi. nit. Paris.
- o Quonian sine verae. o (Jaffé, Regcs(a, ° cd. coin, G. Potihasl.
t. H, ). 47.)
(20) V. ci-dessus, h. 14. .
(ii) o P-----l3itur.icensis.. archiepiscopus... G. Leinovicensi ep-
COJIO. . . Scrire vos cmii mus qirod , o tenipore nostre proiïiotiouïs et
cl iam vestre, personam vestrani sincero atfectu dilceximus (sic) et, in
qui bus p0 tuinius, persone vestre Ira 1cm un caril a [cm fiel nu u us
Lettre de l'archevêque de Bourges à l'éuquc de Limoges, éd. Lero,n
et Bosvienx, loe ciL, p. 44.
(22) o... Unde nos ipsuDi per vos id tiostruin presenciam evoca vimils...
n Lettre de i'are/reaeqre dc Bourges à l'évêque de Limoges, Ad.
Leroux cl. Bosvienx, 10e.. ci!.., p. Sq. Voir dons la suite de cette lettre,
p. 3g et 4o, la juslification de notre récit.
(23) V. piis hait, n. i4.

-5—
sont alors citées une date ultérieure et .Bernard est invité à
produire, à son tour, les témoins qu'il ihvoqde. Cependant,
il la troisième audience, il se présente sans ces derniers, et ne
peut se justifier.
L'archevêque rendit alors une sentence qui semble raisonnable
: Je défenseur ayant reconnu qu'il était déjà curé d'une
autre paroisse, celle d' Ayen lui fui retirée.
Il semblait donc qu'on en eût fini avec Bernard. 11 n'en
était rien, car l'abbé de Solignac n'était pas rentré dans ses
droits, el, il testait à établir à quelle autorité appartenait la
nomination à la cure'd'Ayen.
L'évêque de Limoges, en effet, prétendait que cette église
relevait de lui et s'était fait fort de le prouver devant l'archevêque,
au jour qui Plairait à ce dernier. Pierre de la Cbâtre,
qui ne semble pas très convaincu du bien-fondé des réclamalions
de son suffragant., le cite donc le premier vendredi du
prochain « Carême Ic (211), ou, plus vraisemblablement, du
proch a in Avent.
(24) No on s que le culot o Ca réine II est pro bahieme n t employé ici
pour « Avent. », et cpnr c'est le premier vendredi de lavent
que devra se présenter au l.rihn nal (le sou métropolitain. En effet, le
terne du 3o novembre n été fixé à liernard jour payer sou dû,
peine cl 'être suspendit de ses fonctions sacerdotales, Or, ce terme
écb oit avant la (]aie de la Citation (le I 'évéq ne, rumine te moni ni ta
deuxième lettre copiée sur le rouleau, dans laquelle I 'arehevêqùe fait
connaj tre à I 'évêque rie Limoges la sentence de suspension ecclésiastique
portée contre le prêtre Bernard pour défaut de Jiaieinen t de la
somme due,en môme temps qu'il rappelle à l'évêque de se présenter
au jour fixé
CI
peints ... areli iepiscop'iis. , G., Lemovice.nsi episcopo. , Ilernardo
preshitero. .. aecctesiain de ,lcn. interd ixim us, ipsunique, quia sexaginta
Solides pins debebat abbati non reddiderat, ah officie sacerdotali
siispeitil in ''s. - - Quod si • vos proriimel art diem quam vobis
prefixiiiins venin: votueritis, ion deerimus vobis in jiisticia vcs!ra...
Mandement de l'archcuque
de, Beu.;'gcs à, l'évêque de Limoges, toc.
Cit., p. 4u pièce n° XXXVIi!. Celte pièce est la deuxième copiée sur le
rouleau
Ce jour i:st dit prochain, o prorvimel ,', cc qui ne saurait se (tue
di premier vei ul i'ecl I (le ca iii ne. De Plus ta quatrième pièce dii rouleau
nous apprend que I 'év&j oc a restitué l'église, à l'abbé, or ('As
lettres paraissent Lia nscri tes dans l'ordre chronologique et la qual.rième
lie d 'oit pas être (le beaucoup postérieure à la deuxième, puisque
le procès, pour lequel no-us avons des pièces depuis t i4, se termnn
probablement en iit,8, et que plus de trente pièces relatives à
cetle affaire et, rédigées durant ce bref, espace de temps nous sont parvenues.
D'ailleurs, il. n 'est pas rire, ail moyen Age, de voir appeler
l'avent o carême ii, car, à hue époque plus ancienne, la fête -ile Noul
fut précédée de quarante joins (le pénitence, qui constituaient le
ca i-Oui e (In la Saint-Martin, et le ion, (le carême a si ibsis t é après flou'
le temps de pénitence eût été réduit, aux quatre semaines (le l'ave,,!,.
Noie. - Nuis disons que ta plus ancien lic pi:e du procès conservée,
qui est, à notre avis, la prenhièle pièce lisible du rouleau, pièce
n° XXXVII de l'édition Leroux et lmosvieux, 'toc, cil,. p. 5g, est de 5T47,
car, par celle, leu je, I 'archevêipie de Bourges Cite t 'évOqué de Limoges
à comparait ri' i& prochain vendredi de o Cat'èine n pour établir sou
droit sur I 'iigl i se d 'Ayeu Or, par une lettre de T i 47 adressée par liii
au prieur ci. ait chapitre (le Limoges (fends tic Solignac, 11 0 prnv.

-6—
En attendant le jugement définitif; l'église d'Ayer denienrera
l'abbaye 'cl lévêque de Limoges!, juge ordinaire dans
son diocèse, est enjoint de faire respecter cette sentence (2h).
Dc plus, il est informé de cc que Je prêtre Bernard a reçu
l'ordre 4e payer à l'abbé le cens de soixante sous, et (PIC le
terme de la Saint-André (So novembre) lui n été assigné pour
le règlement 4e cette somme, sous peine d'être suspendu de
ses fonctions sacerdotales (26).
C'est donc le premier vendredi de l'Avent, soit le 5 décembre,
que l'évêque de Limoges et l'abbé de Solignac se présenteron
t au tribunal !. -
Mais avant même de s'occuper de cette deuxième affaire,
l'archevêque de .Bourges dut suspendre le prêtre BernircI de
ses fonctions sacerdotales il avait, en effet, négligé de payer
h la Saint-André la somme qu'il devait à l'abbé de Solignac.
De plus. le niétropolilain lui ayant. interdit l'église d'Ayen , il
avait tourné la sentence de son supérieur en faisant assurer le
cuite par tin vicaire tout en se réservant la perception des
bénéfices. L'archevêque notifie donc sa sentence à l'évêque de
Limoges, et le prie d'assurer à l'abbaye la paisible possession
de son bien (27).
9173 bis, éd. Leroux et - l3osvieux, sous le iv' pros. Q2I9 ter, loc. cil,,
p. 3e et ai), ]'évêque de Limoges tait, savoir aux destinataires que, eilé -
devant le- tribunal (le I 'archevêque (le Bourges, il a ici' oiicé à loi', ses
droits sur Âyen en faveur de l'abbaye. Cette .renonciation n eu lieu
à la session du tribunal archiépiscopal du premier vendredi de Il
n, c'est-à-dire de l'Avent Or la lettre de l'évêque est datée de
1147 et a dû être rédigée le jour e (le mêm 'la restitutio, n à Bourges, ourges,
puisq u 'elle est adressée au pneu r rie Sotigi lac et non à l'abbé, cpu,
lui aussi, était à Bo,irges. Nous devons (Jolie en conclure que la pe-
,nièce lettre lisible du rouleau (n° XXXVII) est postérieure au véritahIe
La réai e 1147 (n - s.) et ai, tériei, u-e et, So novembre.
Nons disons de 'plus que l'affaire se termina en ,i48, parce quI:.
par u u acte daté de cetl.e année, I 'évêque ah;, udonne I 'église de Sain t.
Cyprien -à Soligi.ac (l'.J. n" i, troisième pièce n uvidiinus),
cl. que,
dai,s l'accord (jili tennirua t'affaire-d'Ayen (même P. L, prenilère pièce
du vid ilehis) , I 'abbé donne l'église (le Sairut-C yprien au prêtre Bei -
na i-d - L'a I)an do;, con senti par I ''êqne (le Limoges a d ê être Lai t pou r
faciliter cet accoi-d et ne doit pas lui être antérieur de ioaucoop.
(25) (1 Vehis autem qu Fecclesiam de Àe.me] de jure vestro esse
asseril.is et lino in nostna presencia vos -probaturum quando et iubi
nobis pla ï clier i i..l sigu ificastis, prima sexta feria proxiino XL ilien,
prefigiunus que nosi ro vo-s Icoispectun apud Ilituiricas presentetis et
j u sticiaun vestram "nI s eonservatan-i in ipsa aecclesi a - con tr;, cil ni dom
abbatem. i pelerit.is, osleadatis. interi,n vero eiriem ahbal i , tain in
eadeiri aeor;Icsia plain, in alus, sua jur; illil>ata servatis. n Même lettre,
toc. P- lie cl 4u.
(2(i) n I'reterea scire vos vol u ni us qund sacerdol,iviva voce precepi.
mils ui. sexaginta solides censuales t°°s sacerdos, sicu I. juid icaver;,mus
e! sil,i lireceperanius, recididisse (leblueral , usque oc fesiivi tateni sancti
A,,clreae persolval.; A t ioqilin ex I lino a sacerdotali officie euun .suspeuudi
'nus. n Même leU re, toc. cii., p. 41. -
(27) Mondcrncre, de t'a;'chccêque dc- Bourges à l'éudque de Limoges,
Inc. cii., p. Il T, 11° XXXVI] J. Celte pièce.esl la deiuxièine lisible du rota-
Ient. Elle est postérieure au In uuovem hie et antérieure au 5 Iér,en-ïbre
147 ( y. ci-dessus, n. 24), ce qui nous fait supposer que l'archevêque
n t bufol -Ilé avant le 5 décembré du défaut de paiement du

-7--
Cette sentence fut d'ailleurs aussi mal exécutée que la précédente,
car le prêtre Bernard continua à tenir l'Eglisc d'Ayen
par l'entremise de chapelains. Larcheveqie dut envoer un
nouveau mandement à Gérald du Cher, lui enjoignant (l'obliger
Beina id S se soumettre, sous peine d'excommunication,
à la sentence rendue contre lui (28): Ce mandement, daté de
MonUuçon , dut parvenir ii l'évêque peu avant, ou pèu après
le 5 décembre, alors qu'il était encore à Bourges, où il s'était
rendu pour comparaître devant le tribunal de son supérieur,
car c'est de cette ville qu'est daté un mandement ('n)) de
l'évôqi:ie à Bernard du Châl.eau. Bien qu'il agisse sous la contraite
ide son supérieur. et il ne le. dissimule pas (3o) , il semble
cependant impatienté contre son protégé. « Nous vous
interdirons l'entrée de toute église », lui dit-il. r si, selon
votre habitude, vous ne tenez pas compte de noire ordre-u (Si).
Peut-être le voisinage de l'archevêque (le Bourges et les rernou-
Irances des autres évêques avaient-ils amené un heureux changement
dans ses dispositions.
Ce qui se passa à la séanc, du tribunal peut lions le faire
croire. L'évêque et l'abbé, s'étant présentés an jour fix6
devant l'archevêque, alors que Gérald du Cher se préparait à
défendre sa cause, l'abbé, comprenant .sans.doute (lue la mauvaise
foi de son adversaire refuserait de s'incliner devant une
sentence, ou. peut-être agis ant d'accord avec l'archevêquepeu.
soucieux de condamner 'sonsuffragant, supplia ce dernier de
l'investir de l'église d'Ayen. Cérâld du Cher, recevant favorableinent
cette prière, , et, - il nous le dit lui-même, —
reconnaissant le bon droit de l'abbé s'en remit à l'arbitrage
de l'Archevêque de 13durges et de Lambert, évêque d'Angoulême
(32). Ceux-ci, d'un commun accord et ayant pris conseil
aussi bien de l'évêque de Limoges que d'autres témoins, le
condamnèrent à restituer intégralement à l'église de Solignac
ce à quoi elle avait droit u. En conséquence de quoi
l'évêque Gérald, en présence de l'archévèque de Bourges et de
prêtre Bernard à l'échéance du 3o novembre, ce qui supposerait une
bien granité célérité de la part des courriers, La chose ne peut guère
s'expliquer que si l'or, admet que ce fut l'abbé de Solignac lui-même
qui, se rendant à Bourges, fit connaître h l'archevêque la conduite (lu
prêtre Bernard.
(38) Mandement de l'archev êque de barges à l'évêque de Limoges,
troisième pièce du rouleau, éd. Leroux et Bosv5eux, toc. cil., p. 4;
no- XXXIX.
(29) Mandement de 1'évque 'de Limoges au prêtre Èernard, t;inqilièlac
pièce dii rouleau, éd. . Leroux et Bosvieux, toc, rit., p. 43,
ii 0 NT.!. Nous croyons cette pièce antérieure à la quatrième du mémo
rouleau (éd. Leroux et Bosvieux, p. 42 et 43 n° XL), qui contient
une allusion à la restitution de l'église d'Ayen faite par l'évêque Gérald,
alors que la lettre au -prêtre Bornant n'en louche mot.
(3e) . ..Mandato domni archiepiscopi compulsi, tibi [precipi jemir'
mandaïnus... u Même mandement, p. 43.
(31) u ...Quod si, more solito, . contempseris, introiturt omnium
ecclesianum tihi interdicirnus... n, Id., p. 43.
(32) Lambert, év&ue d'Angoulême, mort 3e 13 juin r,48 (Cons,
Serh's episcopm'um, p. 4go).

—.8—
l'évêque d'Angoulême, investit, l'abbé de Solignac de l'église
d'Aven et de la chapelle dii ciit&iu avec leurs appartenanees
décidant que l'abbé y nonirnerail, des chapelains idoines et les
lid pi'éenIet'ait. 'l iell i'
qu'ils reçussent de ses mains la rr
e ni ,naram n
Ces faits nous sont narrés en délail dans la noLificalionqu'en
fit l'évêque de Limoges art prieur et au couvent de Sougnac
(33). L'a:cbevêque de Bourges les rappelle lui aussi dans
un acte de la même année et. probablemeni. (]il même jouir,
confi 'mabi. cette renoncialion dé l'vêqiie de Limoges (34)
L'affaire aurait (Ifi s'ar,rêl,er là l'évêque ayant reconnu le
bon droit de l'abbé de $olignac n 'avait plus qu'?i le faire m'especler
par ses administrés comme il semblait disposé A le respecter
lui-même. Sa bonne foi lors de sa renonciation semble
certaine le fait qu'il reconnaît lui-même le bon droit de
l'abbé (35), le ton avec lequel il 's'adresse A Bernard du Ch-
I eau (36) le prouvent.
De retour ASol ign ae, 'abbé., peu t-êI I .e Soutenu par son
évêque, iniioduisil. (les moines dans son église d 'i'yen (3)
*
Mais de nouvelles tribulations allaient ccmnnmencer pont' le
monastère'de saint. EIoi abandonné 'de sou évêque, le prêtre
Bernard. chercha et trouva de nouveaux défenseurs qui sou-
1.i rirent truc mauvaise cause pal' les moyens les plus blftnmahIes.
Ce fui., siipposo'ns-,nous, à sort 'instigolion qu'un noble
limousin, Ilugue de Jaunhac, que l'archevêque de Bourges
qualifie de tyran (38), ayant envahi le prieuré à l'aide d'un
Le litain nombre de clercs (3g), s'empara de la penonne d'un
des moines que l'abb avait laissés à Ayem, le blessa cruel-
(33) LeiIm'cde I 'évê 1ue de Limoges aux moines (le Solignac, fonds de
Soliguiac, n° prov. 9172 bis, éd. sous le n° prov. 92T9 ici'. )Û? Lerniix
Ci Bosvieux, toc, cil.', P. 30 et 31. Voir ci-dessus, p. S et n. 24.
(34) P. j n° t, troisème pièce du vidimus.
(35) Y. ci-dessus.
(36) 'V. ci-dessus cl, n. 51.
(37) 5 . . , Solleainiaceu,sis abha° ... gnon tur (P) r1uod .., milite et g' à'
vos injurie ie situ et. iio,ialis suis... i]l;ita shit... U. (le Tomme quem-
Jani nioaacltu, n suin.,, ul cepi t et crudeliter vuineraviL.. n Mandement
de l'oi'chcmlque de llourqcs à l'duêquc de .Lirrtoges, éd. Leroux et Busveux,
lot, cil., n o XL, j). 42. D'après une autre pièce, il semble y
S i'Oir eu pi us'ieu,'s moines blessés u '' per dcca,ium Sa ncti Areclii.
ecclesia lila (Ayen) .,. ablata est, monachi veii)oiati 01, coIitII rueliose
traciati, ,. u. Mandement lui même au même, éd. Cil., n° XXXIT, P. 3(1.
(38) a Tirannais. . . quidam 4e vest tu episcopa tu; U. de J aunac..,
àiru,rderiien.j dc I 'orcheud que rie Bourges à l 'évêque de Limoges, édit,
Leroux et Bosvieux, il - Xi., p. 4. Pieu que dans les diverses pièces de
ce. roujeau ce persontiage sat toujours désigné par l'initiale de son
prénom, nous savons qu'il s'appelait lingues par un mandement de
louis VI! lui ordonnant de réparer les torts qu'il avait faits à '1 'ablwiye.
Ce mandement nous est parven ii dans une pièce de 1242, fou ds de
Solignac. n° .prov. 45118, éd. Lcroux et Bosvieux lot, cil,, P- iùg:
(39) « C)ej'icos (liii invasion! - pred ici e - aecclesie in tem'! tien, ni vol
quoi-11111 coucilio (sic) tacEt est ' . ' ' " . Même mandement, 42.

-9--
leneni, et, noirs dit l'archevêque de Bourges, « amoncelant
impiété sur impiété, il ne laissa pn soigner Ses blessures
avant de lui avoir ex.lorqué autant d'argent, qu'il le put, il
emprisonna ses iiotïimcs cl, 1cm: imposa une rançon o ; I] fut
secondé dans cette expédition, avons-nous vu, par des clercs,
qui lui en donnèrent l'idée et liii en facilitèrent l'exécution.
Au nombre de ceux-ci, devaient se trou-ver le fameux Bernaiid
et ses -ac.dlytes, - Sans doute les vicaires on chapelains
t1tii avaient un temps desservi l'église en son nom, - que
nous verrons plus tard excommuniés pour un sacrilège coinsuis
dans l'église d'Ayen (40).
Notons, à l'honneur de l'évêque de Limoges, qu'il s'éleva
contre de tels a gisements, et qu'il excommunia ceux' qui s'en
étaient rendu coupables '(Iii). Peut-étre, cependant, avaitil
agi ainsi plutôt par simple acquit de conscience, sans être
-fâché, an fond, des. nouveaux 'désagréments qui survenaient
à son ancien rival, et n'avait-il pas déployé une grande activité
dans -la -défense du bon droit, car labbé de Solignac dut
se rendre de nouveau à Bourg-es pour chercher auprès de l'archevêque
la justice qu'il ne pouvait trouver auprès de son
évêque (42). J'aithevêque 4e Bourges écril'a1ors à Cérald du
Cher et se plaint de son inertie. e Votre fraternité n'ignore
pas o, lui. écrit-il, u les labeurs qu'a affrontés l'abbé de Solignac
et les dépenses qu'il a dû engager pour défendre l'église
dAycn. Cependant, ayant de nouveau -recours à Nous, il se
plaint de ce que cette église lui a été enlevée Parla violence;
et des mauvais traitements qu'il a dû supporter ainsi que ses
moines de la part de vos diocésains, » Et, après avoir rapporté
les événements dont nous avons parlé plus haut : u Tout cela,
frère évêque o, ajoute-t-il, « bien que nous chérissiops votre
person'ne d'une affection fraternelle, nous ne pouvons le laisser
passer sans en tirer un châtiment rigoureux, o Il a eu connaissance
de la sentence d'excommunication portée contre
les coupables il la confirnie et l'aggrave Nous. mandons
j.
(Ao) « G... Leinovicensis episcopus, S., archi-preshitero ile Lobcrzoc
Petroquc de Driva, archipreshitero... Novent dflectio vesira quod nos
Unchertum do Marcha, cuin orant sua famBia, et G. Mirapo sacerdotem,
et B. de Chaste!, et S. de Petrafixa, et F. de castel, CL St., patrem
surin, ...propter sacriliigium quod in ecclesia de. Aenno 'perpetraveru
ut, excom]nunir,avimus et excoimnuiiicamis... u. Mandement de
l 'évêque de Limoges aux archiprêtres de Lubersac et de Drive, M. Leroux
et ]3osvieiix, toc cil., n° XXX, P. 35.
(41) « . - Nos quod litteras tuas... receperamils, hi quihus cont.inehatur
quod jeos qui] ecclesiam ahsl.ulerant et eos qui monachum cepetant
excomjnunicatiouis vinculo itmodaveras.. - n. Mandement de l'orclieudqu'e
de Dourges & I'éuêquç de Limoges, M. Leroux et Bosieux,
loc. cit., -p. 43 nous remplaçons, d'après l'original, par n qiiod u le
u quoque u que les éditeurs avaient fait suivre, 'avec raison, d'un point
(1 'interrogation. - -
(42) Nos quod iii leras tuas aille obhatis adven fus rereperaflins...
'ralem ci (c'est-it-dire à l'abbé) justiciani faciatis ut, pro defectu justicie,
cd nos redire itcruni non cogatur... u. Même mandement que
n. 4'1. - -

votre fraternité », dit-il, « de déclarer pubuiquemeni exconimuniés
clans vos synodes et de maintenir excommuniés, jusqu't
ce qu'ils aienl. restitué ù l'abbé cc qu'ils lui ont pris et
aient, donné une juste satisfaction -de leur sacrilège, aussi bien
ceux qui se sont emparés d' un moine et l'ont eluprisonné, et
ciii emprisonné et rançonné les hommes de l'ablM, que ceux
qui se sont emparés par la violence de l'église 'd'Ayen et ceux
qui les ont favorisés.,. Quant auï clercs qui ont pris part à
cette attaque ou qui ont conseillé de l'exécuter, privez-les de
leurs bééfic'es et rendez la justice en cette 'affaire (le telle
façon 'que l'abbé ne sit plus obligé etc revenir auprès de Nous
pour un défaut de justice. (AS).
- 1'l lui mande en outre de lancer l'interdit sur les terres de
ceux qui ont emprisonné le moine d'Ayen, et sur les lieux où
ils, ont trouvé un refuge (liA) . .. -
I
**
L'évôque' Gérald, cependant, vit, croître- son pouvoir d'une
façon inespérée. De ii 40 à 1 148, la vicomté de l.i !rnoges avait
t.é gouvernée conjointement par les vicomtes Guy IV et Adéniai-
IV, tous deux fils d'Arehainibaud de Comborn (45), cl.
petits-fils, par leur mère Emma, du vicomte Adémar Iii, qui
les désigna pour lui succéder. En 1147, Cuy IV partit avec
Louis Vil pour la deuxième croisade. Il y trouva la mort, probableni
ent en 1148. La même année, 'sou frère Ad ii nII r, «lu lui
avait survécu, mourut aussi (46). « Aymar (117) laissa un fils
unique qu'on avait nommé Boson, dans l'espoir qu'il succéderait
?i Boson, son oncle, vicomte de Turenne mais lorsqu'on
vit que le jeune Bayniond (118) grandissait, on lui don na
le nom .d 'Aymar. Le 'jeune.orphe] in eut pour tuteurs, d'abord,
l'évêque C&ald, et; après lui, son oncle Bernai-d, doyen de
(43) Mine mandement que Il. 41. Bien que [ordre des pièces soit,
partir de celle-ci, très incertain, nous plaçons ce mandement (n° XL')
après la renonciation de l'évêque de. Limoges (n° XXIII). .])liiSl)llC
l'église d'Aycn est dite « per nos sihi adjudicatam ci, per vos restitulain
et con,cessam et scrpto firmatam... ,, (éd. Leroux cl. llosvienx.
p. 43). Nous la plaçons aussi avant la pièce MAI, parce qu'il n'est pa
encore question de violences qonimises par 'l'évêque, et. avant les Pièces,\TIV
\LV \1VI 'dIX XXIV XXVI X\Uî XXVIII \\l\
XXXII, XXXIiI, dans lesquelles il est question ries violences commises
par le doyen de Saiiit-'Yrieix. Nous' n°115 efforçons, malgré l'incertl.
toile (le la chronologie de cette correspondante, de conserver - ces
pièces l'ordre, dans lequel elles sont copiées sur le rouleau.
(44) Même mandcmeii I. q le n, 11T.
(15) V. F. lMarvaud, Ilisloire ries Vicoint.e.ç et de iû Vicomté 4e Limoger,
P- 15 et
(46) Geoffroi de Vigeois. C1,ronicon., e. 1.11. et. LUI, trad. I3onnelye,
p. Si et 34.
(4v) la traduction modernise le, nom ci 'Adéni ar.
(48) Itaymond de Tureine, fils rie Boson. V. Geoffroi de vigeois.
- Cli ton ico, r, C. LI, tra I - ciL, Il. $o- -

- li -
Saint-Yricix. (49). Archamband et son frère Ilernard (5o) possédèient
son bien polir quelque temps, non comme tuteurs,
mais comme sus avaient été possesseurs légitimes. n (;,51).
Le droit 'de l'évêque à la tutelle dix jeune Aymar oit Aclémar
et à I 'aclniinieti-ation de la vicomté semble avoir été contesté
dès le début, et l'archevêque de Bourges paraît, d'après les
termes d'un de ses mandements, le leviir en suspicion (52).
Quoiqu'il en soit, Cérald du Cher vit dans ce droit., réel ou
prétendu, une excellente occasion de nuire aux moines de
Solignac auxquels il n'avait pas paronné. Noue ignorons le
prétexte 'qu 'il invoqua, mais nous savons que le vicomte avait,
sur l'église d'Aven, des droits, ait desquels H conclura
un peu plus tard tin règlement avec l'abbé (53). 11 se peut que
l'évêque ait réclamé à l'abbé de Solignac les droits que l'abbaye
devait sans doute déjù payer ait de Limoges, et
dont no i rs la verrons se racheter le siècle suivant. Les sommes
réel am ées furent-elies excessives P t' abbé, considérant
que couine un 'usurpateur, refusa-t-il de payer cc qu'il
devait P Nous lignorôns. Toujours est-il que Gérald du Cher,
en vertu des droits du vicomte, s'empara par la violence
du monastère de Solignac et plaça ses gardiens datte les fortifications
de l'église n. Non content de ce, il dév;isla par le
feu les terres de l'abbaye, et laissa des pillards, probabkment
ses propres soldats, tourmeni.er l'abbé et les siens et leur
imposer de telles charges qu'ils en furent réduits à abandonner
leur terre (54)'.
L'abbé songe à recourir à la justice du pape pour suppléer
aux efforts impuissants de l'drchevéque (le Bourges, auprès
(49) Probablement ]3ei-,iard (le Limoges, que nous voyons doyen dc'
Saint-Yrieix Cii T171, et qui -meurt en 183 iLecler, Dictionnaire de Ui
lfaule-Vie,,,,r, p.5g). Ce Bernard était apparenté à l'archevêque de
Bourges, Pierre de la Châtre, ainsi que celui-ci le dit lui-même dans
n ', mandenient adressé au 'doyen de Saint-Yrieix, éd. Leroux et Bo>
vieux, foc. rit., n' XXIV, p. 3,, et n° XL1V, P. 45.
(5o) Il s'agit •d'Archa,nhaucl V de Comborn et de Bernard, doyen de,
Sa int.Yreix, oncles paternels d 'Adémar V. V. Geoffroy Tenant de a
Tour, L'homme et 7e terre, Desclée de Brouwer et C", s. d., p. 55.
(Si) Geoffroi de Vigeois, trad. oit., P . 84.
(52) « ... JUFO vicecOni itatus quein mi curam vestram pertinere dicilis...
n. Mandement de l'archevêque de Bourges à l'évêque de Limoges.
M. Leroux et Bosvieux, foc. cil., 110 XLII, p. 44. Sur la date te ce
diplôme, voyez ci-dessous, P. 12.
(F3)P.J. ITT.
(54) « linino, Sollemniacensis aecclesia, jure \'icecouiuital ils q iiL'ii ''1
enraie vestrain pertiiieJe dicitis, violenter occupastis et custodes ves-
I ros in ejnsdem - aecc]esie in ii,iieonibus posli sUs. Terra qtioq le ipsi'js
,ee-clesie i,iceiirlio devastatur et Lam ipse guam sui adeo a raptoribus
inipune jiertiirhaiitiir ea oppriiriuniur pied lerranu ipsani relinquere
vol ati,id consilium guerere coguniur. ii àt(',ïie ,nan,lement gte n. 52.
Ainsi s'explique ce leriuc
ii jure vicocoiuuitatus n, que Leroux,
i'ayaiiL pas saisi le rôle de l' évôq ne coimne tuteur du jeu ne vicom te,
te parati pas avoir hie,, com)nis quand il invite les historiens à élu.
dier ce jus i'icecomito.(us, qui lui parait appartenir à 1 'évéehé de
Limoges.

- 12 -
duquel il a été obligé de se rendre à nouveau (55). Aussi
celui-ci, peu soucieux, sans dcute, de voir le chef de I'Eglise
mêlé ii cette affaire, envoie iI 501) suffragant (le Limoges un
mandement plein ide reproches o . Vous savez, pensons-
Nous, quelle sincère affection Nous vous avons portée depuis le
temps de notre élévation et de la vôtre (56), et vous n'ignorez
pas qu'aulant que Nous l'avons pu, Nous avons chéri votre
personne d'une tendresse fraternelle. Mais il Nous serait agréable,
et cela ne présenterait pour vous rien d'humiliant, (le
vous voir poirier plus d'honneur cl. témoigner plus de respect
à lu sainte église de Bourges., notre mère à tous deux, et à
Noire propre personne, et Nous ai qriericns vous voir plus soucieux
(l'exécuter iNOS inandnents, qui, par eux-mêmes et sans
que 4\'cus ayons ù parler, devraient s'imposer à votre exécu
houj. Voici que l'abbé de Solignac est venu quatre fois au
moins en t\olre présence à cause de léglise d'Ayen (JUC VOU5
lui avez concédée par un acte écrit, en vertu rdu droit antique
que son monastère avait sur elle, se plaindre des abus qu'y
ont commis vos diocésains. 11 a emporté des lettres émanant
de Notre autorité, mais, assure-t-il, il n'a rien pu obtenir ou
presque de ce qui lui revenait... n. Puis il relate les dépréda-.r
Lions ieçrnmises par l'évêque sur la terre de Solignac, ci il termine
par des paroles fermes et mesurées r Bien que Nous
supportions à 'eonhe-coeur tant d'offenses faites à l'Abbé et h
Nous, clans l'intérêt :de la paix et pour votre tranquillité, Nous
les supportons encore, et. Nous jugeons bon de Nous réservet
Il connaissance de cette affaire. Nous vous mandons donc de
vous présenter à Nous le dimanche avant ta Saint-Michel prochaine,
pour répondre 'des plaintes de l'abbé et du détournemeni,
de la lettre que Nous vous avons envoyée pour
lui... n (57). Cette dernière phrase nous montre que l'évêque
avait, poiisséi' audace jusqu'ù détourner la correspondance que
l'archevêque expédiait à l'abbé par son intermédiaire. -
Ce mandement est de i j48, puisque. l'évêque agit « jure
vtcccoinitaius n, ce qu'il n'a pu faire qu'après la mort d'Adéinar
IV, et antérieur, au dimanche avant la Saint-Miel cl
(2q septembre) de cette année. -
*
**
Nous ignorons si l'évêque se rendit î cette citation et nous
ne croyons pas 41j' il ait eu à le faire. En effet., nous avons
tin mandement dc l'archevêque à Céralcl du Cher, clin ton
plein de bienveillance, et qui nous représenie l'évêque de
Limoges comme un proleclen r dévoué (in i' abbaye (le Soli-
(5n) Même mandement que n. 5 ci 56.
(56) Pierre de la Châtre et Gérald du Cher montèrent "ers la in èine
époque, le premier sur le siège ami épiscopat de Bourges vers .i,4i, le
seco, ri 5111* le siège épiscopal rie Limoges avant 1142 (Gains, Scrie.s
cpiseop ororn, p. 573 et 565).
(57) Même ma,,deroent que ii. 5 lu 55. -

-13-
gnac (5$). On croit rêver quand on lit sous la plume du métropolitain
'ces mots adre ssés à son suffragant « L'abbé de
Solignac nous o fait savoir que vous travaillez à assurer la
gloire et le profit de l'abbaye de Solignac, et que vous y ira,
vaillez avec zèle. Cc zèle nous plaît, et nous mandons à votre
fraternité 'de persévérer avec constance dans l'oeuvre que vous
avez si bien commencée.., » (59). Nous croyons devoir attribuer
ce revirement inexplicable, revirement qui d'ailleurs,
nous le verrons pins loin, n'était peut-être qu'une feinte, au
fait que Céraid perdit la tutelle du jeune Alçlénar (6o). Cette
tutelle échut à un autre personnage ecclésiastique; à Bernard
de Limoges, doyen de Saint-Yrieix (6i), oncle paternel du
jeune vicomte, ét ce fut sans doute cette parènté qui la lui fit
obtenir. L'évêque de limoges n'avait donc plus de raison
d'exercer des violentes contre Solignac en vertu des droits
qui appartenaient au vicomte. Par contre, le doyen Bernard,
'qui tous paraît un personnage assez intrigant. (691'), ne manqua
pas d'exploiter cette source de profits. li' ne s'attaqua pas
à l'abbaye même, peut-être redoutait-ii le voisinage de l'évê7
que qui venait de changer de parti en même temps que d'intérêts.
Mais l'abbé de Solignac avait rétabli ses moines dans
l'église d'Aven ; c'est sur elle que le doyen de Saint-Yrieix
(58) Nous reproduisons ici tout ce pie nous avons pu lire de cette
pièce, transcrite au dos et au début du rouleau, par conséquent SI_II la
partie laplus exposée. Aussi est-elle, nons disent Leroux et Bosvieiix
qui ne l'ont pas éditée, toc. ciL, p. 31, n. 3 u effacée en grande
partie n. e Petrus Dei gratia i31turieensis aecclesie archiepiscous, G.,
Lemovicensi episcopo, salutem.
« Venerahil.is frater C.. abhas Sollemnhice,isis, significavit uobis
quod vos arthonor e ra et utilitateiji Sottcmiiiacoisis aeeclese laboratis
et studiose laboratis {....j intenditis hoc autejn nohis placet, vos.
treque rog.-nmus et inandamus [dilec] tioniut in eo quod hFdnle
i[nc]epistis perseveretis coslanter (sic). Ceterum, quia audivimus quod
decanus .Sancti Aredii ceperat hommes ejus et presentari se ad justidam
de querelis abbatis apte 1109 cxsequendam licet excemmunicatus
sicut o vobis audivimus, mandamus vohis coniniojlere coin ut homilies
r.....1 $olleinniaccnsis aecclesie solvat et res [ ----- n. A partir de no
mot, la pièce est en fort mauvais état et nous ne pouvons proposer
aucune lecture admissible. A peine quelques mots « ..... . itituatis
t ----- I jusque (P) 1-- ... Igratiam alite presentia (P) (ou persona P) [-----)ponderis
[.....cl orum querelas audiret, scrih[eretl et t -----] et faciat aniore
Dei et nostro [ ..... ,,.
(5g) V. plus haut et n. 58. Voir aussi. la fin de la pièce n° XXVII,
ci-dessous, p. 8. cl n. 85, oi l'abbé exprime le souhait que l'évêque
lui devienne propice.
(Go) V. ci-dessus, n. 15 et texte correspondani -
(fis) Sur ce personnage, v ci-dessus, n. ig.
(fin) Geoffroi de Vigeois, clans sa Chronique, o. LIV, trad, cit., p. Sc,
narlant d'une altercation qui s'était produite à Limoges entre les
bourgeois de la ville et des étrangers, à la suite dc laquelle Geofh'ol
Plantagenet, ducS d'Aquitaine, fit abattre les murailles du château,
nous dit a u On croyait que tous ces troubles étaient excités par )3einord,
doyen de Saint-Ynieix. Ce dernier avait reçu quelque Affront des
bourgeois, qur avaient eu la -témérité de l 'injurier, parce qu'il prenait,
selon la coutume, 1111e poignée de deniers pendant qu'on battait monpaie,
n

- 14 -
exerça sa violence. ila n'eut pas de peine à décider Bernard
du Cliûteau , l'ancien curA, qui nous avons vu privé de son
fructueux iSéfice, et ses anciens cmplices (63). A ceux_ci,
il adjoigait Je viguier d'Excideuil, dont nous ne connaissons
q ne l'initiale C. (Oit), ainsi pi 'un certain nombre de
nobles (65),
li paraît qu'après avoir eu un premier différend avec l'abbt
de Solignac, le doyen ide Saint_Yrjejx fit la paitavcc lui, en
(63) u Novent dileciic vesti-a qund. nos Uncbertum de lit
OutIl furcui soir familial , et C. Mi rape sacerd 01cm, et. B. de Chos(ct et
S. de .Petrafixa, et P. de Castel et St. pati-em suuin... piopier .sacrile.
giiin quoi in ecclesia de Aenrio perpetraverurit., excominunicavimiis
et exc4lmrnlljlicàmus. o Mandement de l'évdque dc Limoges à l'archiprêtre
de Lube,'gac, éd. Leroux et Bosvieux, toc, oit., n° XLVII!, p. 47.
Une autre pièce cite cil toutes mitres les noms des coupables « Saccrtodos
qui 1)10 infestationem .,hhai ie SollemIiiacenis exconijnunical.i
suai, Berna oduan scilice t, Stephan us, Gui (Ion cm et Pc truni, aud j vin
us ncquaq 101m pro excomnhil rikat ion is sen I entia corrigi , lino ii,
malicia Sua persistantes sacrile gia et ahoniijiahili prcsumpeione diviva
traçtare [presumuntj. o Mandement de l'archevêque de Bourges à 1 10vdque
de Limoges, M. Leroux et Bosvieux, toc, oit., n° XLVII, p. 4-, voir
aussi n° XXXII, P. 36.
(64) o .. .Sancte paterni lati vestre supplicamus quatinus super A. de
Novavilla et G., vicariljm de Excidolio, finna irt jiisticiam ponati5.. 'psi
clin), jussir decani Sajicti Areci ii, ....menaces cesos verberihus de
ccElesia de Aenno ejecerunt, claves ctiarii 'excornlniluicatis reddiclerujit...
o Requête de l'abbé de Soi?gnac à l'évêque de l'é; 4igueuz, éri.
Leroux et Eosvieux, loo. oit., j,° XLV, p. t6.
(65) Parmi ceux-ci figurent prohablerriwi t Hugues de Jaunhac, pi
nous "avons vu (ci-dessus, p $ et n. 38), s'était déjà rendu coupable
rie violences envers un moine de Solignac et avait été excommunié
pour ce motif d'autres dent flous ire connaissons que les noms A. (le
Neriville (ci-dessus n. 64 et texte corres)ondant), Uinhert de la Marche
qui appartenait peut-étre à ],a des comtes de la Marche, 11e,.
I3ruschard (y . la pièce XXV citée ci-dessous). Peut-être comptait-on
aussi panini eux les seigneurs de Peyrat et P. U. (Je la Porte et ses fils,
ail' sujet desquels un iiandement fut adressé à l'évêque de Limoges
par le métropolitain de Bourges ( y. la pièce XLIII citée ci-dessous).
Cependant, comme nons ne les voyons nulle part excommuniés et que
l'archevêque se contente de mander à son suffragant de u rendre
pleine justice à l'abbé au sujet de ces personnages n, il se peul, qu'ils
aient été au contraire duparti de l'abbé et même qu'ils aien I été les
victimes des violences de ses enneiri s. -
Voici, dans l'ordre où ils sont cités, les textes justifiant cette note
« Preterea- U. de Marchia qui violenciarn irdulil in Aentensi
eeclesia, et He. Bruscliardi, qui hommes S[ancti] P [et .rij cepit. et captas
tejiet, a vohis excornniun icatès au divinijis et lit seritene iamijlnni
super eos firmiter clacri et publico arinu ociari facma tis amniohem
ris, plenarnque jirsi.iciam in omnibus abhati fada tis o Mandement
di: t'a'chcvê que de Bon "gcs il de Limoges, éd - Lerniix et flosvieux,
toc. cil., n° XXV, p. 32 et 33. L'expression « 1.101111110S S. P. o.
que les éditeurs n'ont pas conipnise ( y. toc. cil., P. 3s , n. 7), désigne
évidemment les bornoies de Saint-Pierre, (le Solignac.
2. o . . . Preterea couquestus est ahhas Sollemiiiacer i sis quod doutai
de Nobil iaco, Gaucelinus scilicet cl Gaubertris. querudani servienlmim
suum. qui e tiani etc ri cars est, cap tri ni tee rit. Uiule manda ru u s
cos
obis
cil comnioneatis qual.inus capturn illuni solvant. Quoil si non face-
T i nt risque id festuni 0111 fliulu sanctoriun . super ces et super terrain
eorum Iii-main jimsticitmin fac iatis et super coruni complices... o Mondc

- 15 -
présence ide )!évêque de Limoges (66). Nous ignorons si, avant
cet accord, Je doyen avait' attaqué ises adversaires ù main
armée, et il se peu!. que certaines des violences qu'il commit,
et que nous plaçons après cet accord, aient, en réalité, cii lieu
avant.
Léêque, nous le voyoit, s'était entremi's, et il se peut que
ce fOt ii cette occasion qu'il reçut de l'archevêque de Bourges
une lettre le lou,'ant ide défendre avec tant de zèle l'abbaye de
Solignac opprimée (67).
Mais Je doyen deSaint-Yrieix, armé des droits des vicomtes
de Limoges, ne se tint pas pou!' battu ressuscitant les prétentions
du prêtre Bernard, il fit attaquer l'église d'Ayen par
A. de Neuville et C., viguier d'Excidcui]. Ceux-ci chassèrent
L1e4'église d'Aven les moins ensanglantés sous les coups, et,
toujours sous l'inspiration du doyen de •Saint-Yrieix, ils remirent
les clefs 'de l'église Bernard du Château et à ses clercs,
bien qu'ils eussent été précé4emtnent excommuniés (68).
Ceux-ci, après avoir aidé à chasser les moines, prirent possession
de la basilique et y célébrèrent la messe et les offices
comme s'ils eussent été en paix avec I'îglise (69).
Quant au doyen Bernard, homme pratique, il fit main basse
sur 'le produit des oblations déposées dans (l'église (70).
,ncnl de l'archevêque, de Bourges à t'éuêque de Limoges, éd. Leroux
et Bosvieux, jar,. ci!... ii' XLIX, p. 48.
3° « . .Scripsimus vobis ut- ,I)1)ati Soll,emniacensi super clointiis de
Palme et P. U. de Porta et tUile ejus .jusliciam faceretis. Iterum vobis
inanclarsuis quatirius de eisdem p]enarn justiciam abl,ali faciatis...' e
Man4e,nen.t de l'archevêque de Bourges à l'évêque de Limoges, éd.
Leroux et Bosvicux, lac. cil., n 0 XLIII, P. 45.
(66) e . . ,Hoc alibas Sollemniacensis significavit nobis quod vos, cum
quo -pacem in manu siestra fecerat... » Mande'nuenl de l'évêque de limages
au doyen de Saint-Yrteix, éd. Leroux et Bosvieux toc. cil.,
11 0 XXVIII, p. 34.
(6v) V. ci-dessus. P. 13, n. 53.
(68) -V. ci-dessus n, - 64. et u Hoc enim ahbas Solleini,i5ceusis
significavit noble quod vos, cum quo pacem in manu nostra
feoerat, ecclesiam de Aenno siM a domno lMturicensi ex miindato
donini pape acijudicatam, sacrilegia invasione abstulistis excommuni
catisqne do,nni archiepiscopi et nostris ejusdern ecclesie clavés reddere
militibus vestris fecistis. insuper etiam, jutau rostre, excommunicati
c',m inifltilius vestris raonaclios ibidem Peu faniulautes cesos verbecitais
fusoque sanguine eonjm de ecclesia ejecerunt... mi Mandement de
l'évêque de Limages au doyen de Sain l-Yrieir. éd. Leroux cl, Bosvieux,
toc, cil., n° XXVIII, p. 34.
Voir en outre Requête de l'abbé de Solignac à l'évêque de Péri- -
quctu, M. Leroux et! Bosvieux, lot, cil., n° XLV, p. 4 6 1 et Mandement
de l'archevêque de Rourge.i à l'évêque de Périgaeux. éd. Leroux et
Bosvieux, loc. cii., n° Xl,VI P. 16.
(69) u ... De preshiteris vero G S. et! B. et S- et P. (le Castel qui
excomrnunicati n, votas parrocimialia jura celebrare presmimunt, pruclencia
provideal vectra qimal.imins vesa na coruin rebellin .coi rigatimr..
Mandement (le i'amclieeéque (le flomnrgrs à l'évêque de Limoges. éd. mil .,
n° XXXII. iL 36 et 37.
(70) « ... Ecelesiam na nique de Aenno. . invasist.i. oblqtiones ripuisti...
Mandement de l'archevêque de Bourges au doyen de Saint.-
Yrieix, éd.. cit., P. 3.

- 18 -
L'évêque dc Limoges, r1 en juger d'après les apparences,
prit vigoureusement la défense de l'abbé. Cependant il seinhie,
lui aussi, avoir é té uni au doyen de Shint-Yrieix par ls
liens d'une étroite amitié •( u). Çela ii 'étonnera pas si l'on se
rappelle (lue, lors de sqn éiéval.ion i l'épiscopat, Gérald du
Cher était, lui aussi, doyen de Saint-Yrieix (72). Lorsqu'il
exerçait cet office, il il connaître ccliii qui devait être Sen
successeur, et leurs relations datent peut-êl.re de-celte époque.
li lui adressa cependant tinniaihiemen I. plein de fermeté (73)
son affection pour le doyen était . polir lui une raison de plus
de déplorer les dommages que son ami en usait à I 'Eglise clii
Dieu (711). Après avoir rapporté les excès dont son 'correspondurit
s'était rendu coupdhle. il ajoute « Une teille conduite
étant contraire aux lois de la sainte Eglise romaine, comme
Nous • vous- voyons menacé d'un grand péril, nous vous nian-
(Ions de rendre eon église à I 'abbé avant le prociiai:n mardi en
acquillant les dommages que vous lui avez causés, et en lui
(1011111111 la réparalioit qui lui revient défaut 'de quoi. dès
Co moment, Noirs lanceron s ]'interdit sur toute. la terre de la
vicomté de Limoges et Nous vous lierons des lions de J'ana
lh?ime, que Nous le voulions ou non. )) (75).
. Le, doyen dut ne rien changer à sa conduite, car l'évêque
excommunia lois fidèles de son d iecèse qui avaient pris part à
l'expédition et jeta l'interdit sur les villes où ils se trouvaient.
CO fut l'a tell de Bourges, aux dires de l'abbé (76), qui
aggrava Je sentence en exccnirnuniant en outre le doyen et
en jetant l'interdit sur toute la vicomté de Limoges, que
celui-ci administrait (r) . il chargea du moins son sûffragant
(-' l) G., Dei gratin Lemovicensis episcopus, veneral)ili cl karissiinr,
B,, Sa ucti A i'ed i ecclesiae dcci 110, sa],, I ciii et' plu rim am in Chr.i SU'
lilectioneni. Quaiito propensiori mira si Tiglilariqiie . pnivilegio anhliris
vos diligini us, taille mugis de excessihus vestris et injuriis et dam uns
que Ecclesie Dei inferlis dotenius.., u Mandement, de I'Seque de ri.
rnoqei au doyen de Saint-Yrieir, M. cil., n° XXVIII, p. 34.
(72) « .. .tjuelques-uns élurent.., l'abbé Amblarcl... d'autres élurent
Gérald, do yen rie Saint-l'niei r, neveu d 'Eustorges. .. u Geof.froi rie
igeois, Chronique, e. XLIX, trad ciL, P. 77.
(73) C'est le même nia adeunenit que- n, 7i. Bien qu'il soit transcrit
sur le rouleau après ]il uni denoen t dé l'archevêque (le Bourges au
doyen de Saint-Yrieix (éd. cil, n" XXIV, p. 31 et 32), p olis le Supposons
antérieur à ce tieroier qui rapporte qu'une Sentence a été promulguée
contre le doyen, alors que -le maiidement tic l'évêque (le Limoges
n'en contient que la menace. Cette menace est mise exécution par le
mand emen I (lu mê, n e, éd. ri t., n 0 XXIX, P. 35, au) I.érieur évicl emm et, L
au mn idem enil, (le . I 'arci i evêqi le. -
(4) V. ci-dessus, n. 71. -
(fi) Mêm O flhi iideniie nit que il. 7% et 72.
(76) La brui ile « velin,ns, noliinus u, par laquelle I 'évêque de Uni''.
.ges lui-même termine un manie,neui t adressé au doyen (le Sain t
Yrieix dans lequel il nieniace de I excommunier et de jeter l'interdit
sur la viconi té, suffit à nous prouver qu'il agissait par contrainte et
en 'vertu d'ordres supérieurs V. ce ii,anrleruenni, éd. cil., n° XXVIU.
p. 34 cl 35.
... Donin ils d'un epi.scopus illos qui de episcopa lu silo iller.
rucrulit excouïiinunic'avit e.ninesque viltae iii q-uihus advenirent a divi-

- -
dé notifier la sentence, cat, par un mandement adressé aux
curés de la Vicomté, Géralkl du Cher les informe de l' excommunication
dont est frappé le doyen et leur don-ne l'ordre,
sans tue la rédaction 'de cette leitre adressée à ses subordonnés
fusse la moindre allusion à l'injonction de son supérieur,
de cesser de célébrer les exercices du culte, à l'exception de
l'administration du baptême et du viatique (78).
L'archevêque de Bourges; de son côté, exiprinie son ressert-
lient m à son indigne parent (79) .'Dans votre audace-
sacrilège u, lui dit-il « vous avez envahi l'église d'Ayen, djugée
à l'abbé par 'Notre tribunal, -et à lui confirmée ensuite par
l'évêque ; vous vous êtes emparé 'des oblations et, conservant
l'église par la violence, vous ne mettez aucun termeavotic
mahee première Nous avons envoyé des lettres de semonce en
faveur de l'abbé, mais ni 'son bon droit, ni notre intercession
n'ont eu d'effet. Enjoint par votre évêque de venir à résipiscence
ci de donner satisfaction à d'abbé, vous avez méprisé cet
avertissement. Vous sachant frappé par une sentence, vous
n'en avez pas moins persévéré tdans votre obstiaat$cn. Cependantcornme
Nous avons pitié de votre folie, Nous ne vonlons
pas encore vous déposer, et, par 'la présente lètire. Nous
vois mandons de donner sans retard satisfacticn à l'abbé, en
lui restituant son église et en le dédommageant du préjudice
que vous lui avez fait subir. Si d'ici à l'octave de la Saint-
Luc 8o) vous ne lui avez pas donné satisfaction, Nous n'aurons
de cesse que Noire main ne s'appesantisse sur vous. u (Sr)
Jus resserre precepit. Domnus veTo archiepiscopus et decanum excomlnu,,ieavit
et lotion Lemonviceusem vioecomitatum 5111) interdicto p0suit.
u Requête de l'abbé de Solignac à l'évêque de Périgueux, éd. cil.,
u° XLV, P. 46. - -
(73) e :Gravis et- intolerabilis querela ad nos veint quod B-, decanus
saucti Aredii, ceslesia de Aenno sacrilega invasione abbati SollemiiiacLusi
abstulit, iiisiiper et monachos verberare fruit. Unde nos fi -aitati
vestre mandarines qual.i T1115 eu,ï, -exco-rnui lui icatum esse scia
lis et puplice (sic) des,uncietis. Nos verre omiieni lerram Lemovicensis
vicecomitat,is a cl ivij,is cessare juhemiis, preler luaptisma et in exiremis
viaticum. o Mandement de l'évêque de Limoges aux curés du ire
vicomté, éd.-cit., n° XXIX, ; 35. - - -
- Un mandement- de l'archevêque (le Courges it I 'évêque de Limoges
semble dire que c'est l'évêque qui n pris l'initiative d'excommunier
le doyen et de jeter ]'interdit sur la vieotnt-é ... Justiciam veru
quam super eItu]em decanum et super totam terrain vicecomitatus
proS hoe sacrilegie promulgastis approbamus. et confirmami]s M
cit., n° XXXII, p. 36. -
(-g) V ci-dessus, n. 49.
fsu) La Saint-Lue tombe le r8 octobre. -
(Si) Mandement de l'archevêque de Bourges au doyen di cliopi.f l-r
de Saint-Yrieix. Cette pièce est copiée deux fois sur notre rouleau
inc première fois sur l'espace laissé libre par la copie des huit pi.:.
mières pièces au lias rie la première des Unis bandes de parchemin
qui composent le rouleau . elle y n été copiée en petits caractères
cause, de I 'ex-igiti té de la place. Une deuxième fois ait dos rIe la nième
barrie où elle cons! iti,e lie copie. Les deux copies. qui - aie
diffèrent que par les détails. oui, été &litées par Leroux et Bosvieux,
la première so,fs le 11 0 P. XLIV, 4, la deuxième sous le ,0 XXIV. p. Si
et 32. Cette redite montre que les pièces ne sont pas copiées dans un

- 18 -
Non content de s'adresser à son évêque et û son métropolitain,
l'abbé adresse ses requêtes à l'évêque de Périgueux cl à
l'archevêque de Bordeaux, pour obtenir qu'ils sévissent contre
ceux des violateurs de l'égRise d'Ayen qui relèvent de l'évêque
de Périgueux. A celuii , l'abbé demande de faire bonne jus-
Lice de A. de !'cuvi)le et C., viguier dExcideuil, et, tout en
déclarant à )'évêque que lui seul est juge dccc qu'il doit faire,
il lui donne en exsp'le la sévérité déployée par l'évêque de
Limoges et l'archevêque de Bourges (82).
11 est probable que l'abbé Maurice ne dut pas recevoir
pleine satisfaction de l'évêque de lérigueux et q u'il eut recours'
au métropolitain, puisque l'archevêque de I3ondMux dut en.
voyc4' à son suffragant de Périgueux le mandement suivant
« ...L'abbé de Soligac nous a signifié que B..., doyen de
Saint-Yrieix, au mépris de notre seigneur Je pape et 'di] seigneur
archevêque de Bourges, il cri les criblant de
coups les moines ile l'église d'Ayen. C'est pourquoi nous inantiens
voire fraternité id 'éI.ahlir une Serine justice sur celles
de ses terres qui se trouvent dans votre diocèse, et sur les personnes
de ses complices. u (83).
*
**
L'évêque Gérald, cependant., avait avec l'abbé des difficultés.relattresitl'église
de Saint-Cyprien (84). Nous avons un
acte, de l'archevêque de Bourges confirmant ]Ci doiiation faite
« canoniquement au monastère de Solignac par notre vénérabic
frère Cérald, évêque de Limoges, et confirmée par un privilège
de lui » (85). Celle ccnfii'ïnalion est datée de l'an de
l'incarrialion i 27.. Cette donation de l'évêque (le Limoges doit
plutôt être un abandon pal' lui du droit de pI'ésent lion à celle
paroisse, cf dut être le terme 'd'une contestation suirvenjie
entre eux li ce sujet. Mais dette donation, faite en présence de
l';urdhe\tJ.ue (86), ne suffisait 'pas. L'abbé devait encore recevoir
l'investiture dans le synode diocésain des mains de l'éivê-
ordre strict ton t au long du rouleau, il 'abord au recto et ciisu te au
verso, maïs que chacune (les bandes qui 'le consl,itnent est écrite
d'abord d 'un côté puis dc l'autre. Une fois qu'une bande était lernii.
née, on cousait en dessous la suivante, polir laquelle on procédait de
même, et ainsi rie suite. Nous avons terni compte de cette observation
dans l'établissement de l'ordre des pièces et -de l'ordre chronologique
des faits qu'elles relatent.
(82) V. ci-dessus, ii. y. La, icquLc de l'abbé de Solignac est éditée
par Leroux et ltosvienr, toc. cil., p. 45; n° XLV.
(83) Mandement. ,je t 'niclmcvflqoe (te Bordeaux à l'évêque (IC Périqueux,
éd. cit., n° X'LVÏ, ))' i6.
(84) Sain&Cypriemr , commune de l'arrondissement (le lirive, Corrèze
(85) P. T. 110 1. troisième acte (tu vi dinnis.
(Sc,) n , , - Instiller, domone, pietal i "estre suppiica mus quatiuus e1,',copo
ut ecclesia sancli Gipriani itua nos [iuvesliivii, ( ), in iresencia
"estra in sinodo sua so.11emiiiler imivestiat jmlenamqime justi Icianil sulier
persecoloribus nost ris ijobis facial, urobisque, arnore Dei et veslm'o,
propi cius pem'ma n [cati - u flequ die dc I 'obbé dc Solignac oc à j 'orcheeê que
de Uouryss, M. cit., n° XXVII, P . 31. V. ausj D. 88. -

-19--
que, et il semble que elui-ci ait négligé de la donner. Scion
son habitude, 'l'abbé recourut à l'archevêque de Bourgcs (87),
et celui-ci manda àGérald du Cher de donner satisfaction a
l'abbé (88). L'abbé reçut donc l'investiture de l'église de
Saint-Cypiien, mais il semble qite la propriété lui - en ait été
disputée, peut-être par l'évêque lui-même, et qu'un de ses adi'eraires
ait cherché à nommer lin curé à Saint-Cvprien, cal'
l'ai:ehcvêque dut mander à l'évêque de Limoges; d'assurer à
l'abbé de Solignac la 1possession pacifique de cette église, et
(l'y cnwêcher 'la nomination 4e curés qui ne fussent pas du
choix de l'abbé (89). Cette .aui1,ir dut se régler facilement, car
nous verrollis plus lard l'église de Sain IAGypri .en teiiir une
place importante dans la transaction qui meltra fin aux difficultés
causées par la possession de l'église rl'kyen.
*
**
Maisdc nouveaux malheurs venaientide fondre sur l'abbaye,
malheurs dont l'abbé fait à son fidèle protecteur le récit
lamentable u ,., 12é)ise de Solignac, dans sa pauvreté, vous
ayant hpuvé favorable dans la défense de son bon droit, elle
recourt à vous sous les attaques de ses petsécuteurs, comme
à son mattre, commè au défenseur et au pioteeteur de la
justice. Passant sous silente une partie des maux que nous
avions subis ava 'pt de venir en votre présence, nous désirons
que, par les présentes et par le. récit que fera leur porteur.
parvienne aux orei'lks de votre paternité le récit de ceux que
nous pouvons à peine -supporter, Le doyen de Saint-Yrieix.
vénérable père, amoncelant méfaits sur (méfaits et dommages
sur dommages, a pris et emprisonné nos hommes, dets marchands,
an nombre ide vingt ou pâ lis, et il ne veut pas nous
les délivret. C'est pourquoi 'nous supplions votre sainte Paternité
de mander à l'évêque d'obliger -le doyen à mettre fin à sa
malice et de nous faire livrer nos hommes et leuro
bien's... u (go). L'abbé de Solignac fut écouté et l'archevêque
intervint dans le sens qu'on lui demanidait auprès de l'évêque
de Limoges (gi) , et, un peu plus tard, il lui mandail rie mail!-
1.-cuir fermement la sentence d'exccm'mtmiealion iu'il avait
(67) V. n. 8G.
(88)

fulminée contre u U. de la Marche, oqui s'est livré à des vio-
Iffiices contre l'église d'Ayen, et U. Bruehar4I , qui a pris cks
hommes de Saint-Pierre et les garde prisonniers. u (g)
L'abbé niellait tout cii oeuvre, cependant, pont , obtenir juslire.
S'éI.ant adossé à l'ai'clievèqiie pour faire prévaloir son
droit contre les empiètements des personinages.ecclésiastiques,
il sadicssa au roi de Fiance, pour obtenir raison des nobles
qui le 'tourmentaient. Le roi Louis VII, qui, prit son mariage
avec Aliénor d'AquitaPne, était en même temps duc d'Aquitaine,
rendit un mandement contre le seigneur de Peyrat, qui
revendiquait les l)icŒs dia prieuré de Nedtle, dépendant de S1ignac,
et contre cequi de - Noblat, qui avait emprisonné un
clT)rc du roi ; enfin. 's'adressant à Hugues de Jaunhac u Nous
vous mamMon n, lui diait-i1, u de réparer d'une façon convenable
tous les dommages que vous avez infligés à l'église
de Solignae n (93).
C'est sans •doule après noir- reçu cet ordre qu'Hugues de
.Iaunhac, qui, en s'en souvient, s'était, un des premiei, livré
à des excès contre i'egke d'Ayen (94), venait à composition
avec l'abbé de Solignac, et demandait l'arbitrage de l'évêque.
Pierre de la Ohâtre écrivit à celui-ci -pour le prier de soutemir
les intérêts de l'abbaye (95).
'l'ont allait au mieux pou» l'abbé de Solignac, si un nouveau
revirement de l'évêque de Limoges n'était venu tout ccanpi'o.
mettre. Nous ignorons les caises de ce oliôngement d'altitude.
Peut-être, d'ailleurs, n'avait-il j:aniais embrassé du fond du
coeur le parti de l'abbé. Il dut en outre désapprouver la sévérité,
peut-êti-e- exccive, de l'archevêque de Bourges il est
toujours ,dsagréab3e pour un subordonné de voir 'son chef
inlervenir d'une façon trop fréquente dans ses affaires; ce
(toit: être insuipporlable, pour un évêque. de voir une grande
partie de son diocèse placée sous l'interdit par le -métropoli-'
tain.- Deplus, l'évêque de Lkiogps voyait avec déplaisir l'abbé
dc'Solinae prendre 'à chaque instant 'le chemin de Bourges,
ci faire des rapports 'sur l'état du diocèse -à l'archevêque dont
il avait ,l'orei :ile. Peut-être n'avait-il pas non plus été satisfait
de la manière dont avait été réglé le différend relatif à l'église
(92) V. ci-.dessus, n. 65, 'D
(93) Mandement, de Louis VII à plusieurs seigneurs du Limousin,
leur ordonnant de réparer les dommages infligés à l'abbaye de 8611gnrie,
inséré -dans une flequéle de l'officiat à Louis IX, éd. Leroux, Mo- -
linier ét Tii'naas, toc, cii. p. 169. 11 me semble que l'on peut fixer ans
années 1148 ou ii,Ç9 la date dc ce mandement, antérieur en tous cas 4
i ô3, puisque Louis VII y prend le Litre de u dux Aquitanie
(g4) V. ci-dessus n. 38.
(95) u ...Veiierabilis fral.er G., Sellernniacensis aLlias, siguificavit
nobis flood 'U, de Jaunir, [cum] versus eum guerram gerebat, posuit
se in manu vestra pro c,ompositio-ne pacii. Rogamus igitur dilectioneni
vesi ram (ual.inus studinse operam detis n t inter, ces pax leomipouatur
art utilitate,n Solleznii iace,lsis ceclesie et honoreraalihatis... p Mande.
ment dé l'archevêque de Bourqes à l'évcque de Limoges, éd. rit.,
n° XXVI, P. 33 -

-21--
de Saint-Cyprien (q6). Enfin, nous l'avons dit, Gérald du
Cher paraît avoir été lié au doyen de Saint-Yiieix d'une ancienncamitié
,qui devait le porter à l'indulgence (q). -
Quoi qu'il en soit, il adoucit les rigueurs de I 'inlerdit soirs;
Lequel était placée la 'viconité, et, tout en promulguant les sentertres
de l'arcFotêquc de Bourges, il négligeait (le, les faire
exécuter. Enfin, sans agir .per,sonne1lemein, il favorisait les
entreprises dirigées contre Solignac. L'abbé nous rvèle ces -
agisse'men Ls -dans une supplique à l'aizlievêque (98) u Vo-
Ue sagesse lie conmiît u' fend, vénérable j4re, me semhle-t-il,
les peines et les malheurs que l'abba ye de Solignac
a di) supporter en peu 'de temps. Depuis 'que je me guis rendu
auprès de vous, Monseigneur l'évêque, qui m'avait été propice,
est devenu mon ennemi sans parler des exact ions et: des
dommages qui, sur ses conseils, sou! infligés h l'abbaye de
Solignac, il cesse de faire observer cette sentence ferme et
sévère qu'il avait promulguée sur la vicomté de Limoges, et
qu'il avait ordonné de maintenir à 'cause des acrilèges CRIC le
doyen de Sa int-Yrieîx avait eorn'mis dans l'église d'Ayen .1 e
vous ai dép&hé alois un messager vous priant (l'agir avœ
moins de sévérité. ,, Puis vient lin reproche contre la faiblesse
de l'archevêque lui-même u Alors que vous tenez Je
glaive 'qui atteint au tréfonds de l'âme, nous nous étonnons
que vous le confiez si faitlemnt à celui qui a l'habitude
d'épargner les nouveaux ennemis 'de l'église. » (gg). Et
l'abbé termine par ces supplications u Tout le corps de Salig'nac
supplie 'voire salifie paternité 'de mettre fin à de si
grandes et si longues douleurs. Nous ajouterons à nos doléances
que les lettres que 'vous envoyez \ Mofiseigneur l'évêque
alouls nnicnL plus quel'l'cs ne nous servent : il promulgue, en
effet, la sentence ouvertement, mais en secret il la
Donnez dont(, don'c le repos à'l' églie de Solignaé. Nous défaillons
sous notre Lâche si vous ne faites cesser ce dernier malheur. n
Peut-ête Gérald lu Cher reçut-il un avertissement de soir
archevêque- et cessa-t-il ses manœuvres déloyales. En tout eus,
il reçut de son métropolitain un mandement se Illlaignant
qu'fl n'ait pas fait observer les mesures d'aggravation de l'intei*li
L, qu'ils ont pris d'un commun •acccrd les portes des
églises devront être fermées sous les épines, les crucifix
(os) u ... Ex que, cairn, "estram cepi adise preseticiain, doniniim
episcopum, piem propiciuni ahueram, itico inimicu pi abere cepi,
I icet ciii in sol) sileucio iransea in exaouones cl darnpna que, ej us s 1ggesi
one, tael a saut quia tom sepe matrem sanetain Bi Li iricel i sein visi-
Labam ecclesia,n... » ReqaIe de l'abbé de Sougnae.ù l'archevêque an
Hourqes, éd. cil., n° XXXIII, p. S. V. en outre n- 84 à 8g et lexie
correspond: ai ci-dessan.
(q-7) V. c-,Iessus, P. 't
(98) Requête de l'abbé de Salignac a l'archevêque de Bourges, Od
rit., n° XXXIII, P. 3.
(gg) u - Gant igitair vos glad mm , qui usque art divisionem prrtiitgal
anime cl, sp ri tu s, ru ailu teneatis, ut hum ai- quia ilti tain facile cionmil
Li lis qui osl bus ecclesie novis parcere freq uenla t ---o, mflme re-'
quête, p- 37. . -

U -
devront &re -abattus. Enfin, I 'aioh c4vôquc prie Gérald du Cher
de fa ire délivrer un servi tehi' de l'abbé détenu par Cauceirne et
Uati.'beii, de iNobiat Et l'archevêque lennine par ces mots incitaçan
s Ciaign'ez, mon frère, que J'ahhé ne 15Qjj de nouveau
oI1igé de ru-venir vers nous j]Oi]V Un défaut ide justice (trio).
En exécutioi do oc mandement, Gérald du Cher écrivit à
t'archiprêlre de Lubersaic -de suspeuilre l'ofîicedansies églises
-cl' Atn , Louignac (10T) et Y'san don (102), u que 10H (lit êIi'e
dans la vicomté de Linoges y , cl d'cn fermer les portes avec
des épines (ioS).
L'affaire se compliqiiail de toutes les mauvaises volontés
que l'abbé rcnconl.rail. Les moines de Saint-Bobcit (ion), voidus
d'Ayen, veulent, eux aussi, tirer parti des diffiTeuliés dans
lesquelles ceux de Solignac se débattent. lis se permettent
d'ensevelir dans leur cimetière un certain ],tienne de Terrasson,
paroissien cl'Ayen , malgré - l'interdiction qu'en avaient
fait le pape lui-même, l'archevêque de Bourges et l'évêque de
Limoges, et alôrs que l'abbaye de Solignac jouissait d'un pi-i-.
vilège pontifical spécial relatif au! droit de sépulture. Cité au
tribunal de 1'•évAne, le doyen de Saini-Bobert fit défaut (io5).
L'évêque interdit alors aux moines de Saint-Robert les offices
chantés (io6). T'ûis, comme ils n'observaient pas J'interdit
lancé contre eux, il les excommunia u jusqu'à 'ce -qu'ils rien-
.dent le corps dudit Etienne à ceux qui le réclament et nous
donnent une juste •satisfaction pour leur audace sacrilège et
-pour leur violence » ( 107).
L'affaire devenait inextricable elle occupait l'activité de
l'abbé, obligé -de négliger Leerl.aines antres affaires de second
ordre (108) . -
'Cependant, la solution nous aqparait, soudaine et inattendue.
Sa cause, croyons-nous, dut être la perte ide a tutelle i]e
son neveu que subit , le doyen d$ Saint-Yrieix (10g). Ne pou-
('oo) Mander-ient de l'archevêque de Bourges à l'évêque de Limouet,
éd. cit., n° XLIX, p. 48.
(loi) Loutgnac, commune du. canlon il 'Ayeii, arrondissenien L tic
Drive (Corrôze).
(102) Yssandor,, chef-lieu de canton dè I 'arrondissement de Be, r.,v
(Corrèze)
(7o3) Mandement de l'évêque de Limoges à l'archiprêtre de Lubcrsac,
U oit., n° XLVIII, p. 47.
(io4) SaintRobert, chef-lien de canton de l'arrondissement de Drive,
(Corrùze). -
('o5) Mandement, de l'évêque de Limoges au prévôt de Sint.-Roberl,
éd. cit., mi° XXXVI, p, 39.
(tou) Mwutern.e,,t
de l'évêqUe de Limoges à l'archiprêtre de tub-,-
sue, êd. cit., n° XLVIII, p. 47.
(107) Ataudeinent de l'évêque de Limoges à l'archiprêtre de Lubersac
et aux curés de son flessort, éû. cit., n° XXX\', p.38. -
(ro8) Voir une Missive de l'évêque de Limoges à l 'évêque de Périgueux
pour lui demander de fixer un nouveau jour 'à comparoir dans
l'affaire de Viveyrol, et une Missive de l'abbé de Solignac à larchevêque
de Bordeaux pour lui demander de prescrire à l'évêque de Péri-
• -gueux la restitution de l'église de Viveyrol ou au moins la fixation
(l'un jour à comparoir, éd. cit., n° L, p. 48 ci 4g, et n° ii,. p. 4g.
(Tog V Geoffroi de Vieois, Chronique, e. LIII, lrad. cil., p. 84.

- 23 -
vaut plus faire valoir, les droits des vicomtes de Limoges, (lui
constituaient soit prin'ci'pale, il dut abandonner la lutte.
Arehambaud et llernai'd de Comborn, qui usurpèrent alors la
vicomté, hop occupés (le défendre leur sitruatiou, 110 cherchèicnt
vas A faire vu]oir des droitii plus ou moins incertains.
Bernard Ide' Saint-Yrieii. yant quitté la scène, il allait être
facile (de désintéresser Bernard du CliMeau , qui n C polirait
rien sans son protecteur. A ]il peulêti'e, ides troubles
que favorisait 1e doyen 'de Saint-Yrieix, le prêtre Bernard
s'était rendu à Borne pour faire 'lever son excommunication,
li fut i.cnvoyé, excommunié, à l'archevêque. Celui-ci, désireux
de parvenir à 'UN arrangement, leva l'excommunication et
amena l'abbé de Solignac à un compromis tandis que le pi-être
.Bernard renonçait pour jamais à1' église d'Ayen èt s'engageait
à ne plus faire de difficull.és à ce sujet, l'abbé, à la
prière 'de ;ircbevêque. lui concéda, sa vie durant, cette mArne'
église de SaintCyiprien à laquelle l'évêque de Limoges avait
renoncé (iio). liernaiid evrait1ui payai- 'tin cens annuel 'de
cinq (,haridelles cl cinq sous (ii t)
Bien que, à partir de cet accord, l'affaire d'Ayen ait. piis tin
tour moins aigu, il fallut obtenir du vicomte de Limoges la
renonciation .à ses droits prétendus. 'Go fut le successeur de
l'abbé Gérald, Adémar, tqu.i conc}nt 'cet accord avec le jeune
vicomte de Limoges, rentré en 'posession de sa vicomté.
L'évêque Gérald, jouant un rôle pacificateur, fut arbitre en
l'affaire, mettant fin à n une grande dispute et A de longues
piainles » (112). Lc'vicomte renonçait A tous ses droils, l'aide
féodale exceptée ( j 13).
Le débat ne perlait d'ailleurs pas uniquement sur Ayeu
mais aussi sur les autres droits lit sur l'abbaye. J t ne
renonce pas à ses droits, mais 'les limite api-ès - avoir pris
J'engageinent de lraitcr l'abbaye « avec bienveillance, A la
manière de ses pr&léceseurs il ienonre n, à en exiper plus
d'une taille par 'an. En outre, il aura 'droit à - 1' aide dans
(lie) V. ci-dessus, il. 84 et suj'u,tes
(iii) P. J. n° J, pretnier acte du vidimus (s. 1.). Eugène IV un l'egagi
' a Rome que le ,R nov. i i4q. L'acte cité ci-dessus serait donc posté-
"leur à cette date. A moins toutefois que ta visite ait eu lieu, non
Il ome unCine, mais il Tusculnni, où te Pape séjourna du 8 avril an
25 nov, 114q, ou ,nt,me ù Viterbe où lieus le trouvons du So déc. iith
au 25 fév. 114q. L'a rU) evéq ne de Bourges 110 pouvait évideunnien L Pi i.,
au courant des déplacemeuuls du Souverain Pontife, et te mol
« Renie n est employé dans un sens I rès général 'pour indiquer ta' rés,-douce
tu Pape. On peut donc simplement dire tic I 'ado en q liestior,
est poslélieur au 3o déc. 1 1!1 8, et iu'o1,ablenent au 28 nov. u 149.
J. ',O JJ, Catie pièce est postérieure è 'ici, rai l'abbé
A,lérr, a r y parait cl son prédécesseur,r, Gérald, 61 ait encore nbtu6 (-il
1162 (fonds de So]ig,,ar-, n° prov. !i.p5, vidimus de 124G). Adéniam
parait, pour ],a lois en riG7 (mémo liasse, autre vidimus éga-
I c-i o en t de 1246). I)'ai i ire part, paraît. Gomme témoin n Ilugo deca n
Leinovicensis n. C'est lingues de Ci mcl. dont le successeur. ,Fean de
Voy rac, était déjà doyen ci, I T75 (Nadrind. PouIIé, p. 871. Elle est (lOh,c
.comprise entre les dates- de 1162 et de
(113) n . - .preter cou,s u e tu cl inarium servi U um. .

- 24 -
trois cas déterminés s'il va à Jérusalem, s'il est fait prisonniier
et s'il marie une fille. U demandera cette aide à l'abbé,
qui, à son tour, la demandera ùJ' abbaye, ce qui semble
dénoter à cette époque une séparation des menses, il y avait
n outre des difficuliés touchant les fortifications de Solignac,
soit que celles-ci aient été commencées à cette époque,
soit que, au coniraire, on ait alors laissé construire
des maisons dans les fossés air détriment 'de leur valeur militaire.
De toute façon; le vicomte laisse ces édifices en
paix (114). - -
Ainsi se termine cette longue querelle, dont I abbé Gérald
avait crit voir la, fin, lorsqu 'en 1149 il écrivait à l'abbé de Stavelot,
la vieiJle abbaye soeur de Solignac, fondée par un de
ses premiers moines, saint Bernacle
« En 'premier lieu, mes très chers, nous vous prions de daigner
rendre grâc . -à notre père commun saint 'Bernacle et,
comme des enfants de la même famille, de. répandre en même
lemps vos prièrçs sur nous, qui sommes vos frères. De
rendre grâces, dis-je, ear, arrachés par le secours (le Dieu
à (le grandes tribulations, ce père très pieux nous a maintenant
établis en une paix profonde... u (i 15)
*
**
P] ECE JUSTIFICATIVE' N° I
12117 (n. s.), 26 février Limoges. - Vidimus, par l'officiai de
l'évêché de Limoges, des actes suivants
1, - Vers 11117- - Sedteiee arbitrale de Pierre de lit Châtre,
archevêque de Bourges, entre Gérald, abbé de Solignac, et l7ernard.
du Chdt.eaii, prêtre, anceh. d.csservmU 'die l'église parai.siçx.le d'Aycn.
Bernard du Château renoncle à jou g droits sur cette église et reçoit,
sd vie durant, fa cuit de Saint-Cyprien, dont l'évêque de Limoges
a abandonné la collation à l'abbé der Salignac.
JE, - ï s4. - Notification par l'archevêque de Bourges de M
renonciation par Gérald du Cher, évêque de Limoges, en faveur de
Gérald, abbé de Solignac, de ses droits prétendus sur l'église
paroissiale d'À yen.
III. - iAS. - Confirmation par l'arcliievêque de Iiourges de la
renonciation- précédents.
Archives départementales de la Haute-Vienne, série Il, fonds de
Solignac, n° prov. 4 5g5.
Ong., parchemin, 33,5 x 28,5 cm., scellé.
Univer-sis pi-escaLeslUteras iiispecLinîs.. Mag isi en il elias. oflicialis
curie leinovicenis. in Domino saluleiii.
Sequent es litteras ])olIli]Ii P., qiionda ni hit uiiceiisis arch iepisco
pi, cum vero si gillo suo sigil 1 at as, flintruin Lot om I-en mort
( i4) . . .er]ificia (jl.1C eo (lie in l'ossat s Selleiri pniaccnsihus era itt
tarIn vel incepta. in pnce rehqitit ...i, P. L. citée.
(115) Lei .rc de C., abbé (le Solignac, à W'ibald , abbé de SI avelot,
éd. M igne, BpLtotae Wibaidi ,Stabo.lcnsis et Corbcicnsis abbatis, dans
Pat rologia Latina, t. 139, col. 1267 et ,268.

- -
presentihus litions inseri fecirnts, nos vidisse et diligenter juspexisse
flOvejitis su]) 1mo forma
I. - Ego Petrus, per Dei miscricôrdiam hituricensis ecclesie
archiepiscopus, fidelium meinonie comrnendari vole quod conl.roversia
que i.ril.er Cleralcium, nUba loin sol]empniaccnsom , et Bernarclam
de Castello, saoerdoiem, super ecciesia de Haent emerserai,
a domino papa Eugenio nohis commissa est discucienda et terminanda
Diligenter autem inquisita veritato et recôgnito jure
ecclesie sollempniacensis, ecclesiarji illain sacerdoti prefato penitus
abjudicavimiis. Qui, cum judicium exequi requsaret nostrum, et
monachis ci ecclesie 1111 plurinla mala irrogasset, et propter lioc
-a excommunicatus esset, Romam'profectus est, onde, niclulominus.
excoinmuiticatus ad nos rernissus est Tandem, facto juramouLu
de exeonsitione (sic) mandati nostri, a nobis absolutus est.
Deinde, l.am abbati quam sacerdoti clic ccinstituto, per manum
nostram apud Yast[hin tira P] (i), talis facta est concordia, quod
sacerdos ecclesiani de Haent penitus abjuravit, un quod de cetero
in ca nichi] requireret xci i-eclamaret, nec per se, neque.per submissani
persoiiam monachos nUque modo ampiins inquietaret, et
omnia ad jus ecclesie illius pel-tinancia que injuste tenuerat, resti-
• tueret. Abbas vero, precibus nostris motus, ecclesiani sancti
Cipriani, quain venerahilis ïratei- noster Geraldus, lemovicensis
episcopus, ecclesie sollernpniacensi in manu nostra canonice donavil,
nos cidein confirmavirnus, quam pro quinque candelis et quin.
que soiidis annuatini persnivendis sepiusdicto sacerdoti in vila
sua tantum concessit babendam.
Ut auteni firmius inviolabiiius liec in memoria teneantnr, sigiili
nostri iiïipressione muniri precepimu.s.
Item, sequentes hueras dicti Domini P., quondam bituricensis
arcliiepiscopi, cum veto sigillo suo sigillatas, quarum totum
tenorem similiter presentihus huons inseri fecinius, nos vidisse
et -diligenter inspexisse noveritis sub Inc forma
H. Solhicitudini pastorali officii convenit providere paci
ecclesiaruin et niemorie litterarum t.radere ea que ad pacem conservandani
videntur profutura in posterum.
Proinde Ego, Pel.rus, Dei gratia hituricensis ecclesie archiepiscopus,
ydoneum duxi per presenlis scripti tesLinïoflinm transroittere
ad noticiam fideiium , tam presenciuin quam futurorum,
qiiod, ex precepto Dornini pape Eugcnii, in presencia nostra traclais
fuit causa de -ecclesia haent-onsi inter G., abbatem sol]enipniacensein,
et Bernardum preshiterum, et, auditis rationihus niriusque,
adjudicata fuit jnonasterio Sollempniacensi.
Postea, vero, cum venerabiiis frater Gbrandus, leinovicensis episcopus,
rec-haniaret eamdeni ecclesiam haenl-ensehi ad proprietalem
simm pertinere, prefixirnus diem et illi et abbati. Die autem prefixa,
cum uterque ante presenciam . nostram venisset ad causam
agendam, audita racione abbatis, scilicet quod monasterium solleinpniacense
posseclerat èccleiam haentensem ah antique, prius
integre per moriachos, deinde censualiter per presbiteros, Venerahuis
frater Lambertus, engolismensis episcopus, qui presens acterat,
rogavit prefatunt lemovicensem episcopum ne ulterius de bac
causa 'sollempniacensem abbatem vel monachos fatigarel, ipsoquc
rogante et consu lente, , lem ovicensis episcopus a causa destitit, et.
recognoscens ecclesiam illam esse de jure sollcmpzuacensis monasierii,
coram- nobisniuhtisque fratrihus qui nobiscum aderant, inves- -
(i) Peut-être Gastevinne, dans le ffilparternent de l'Indre.

- 26 -
Livit predictum ahbatem de ipso ecclesia et de capella ejusdem
castri cuin omnibus ad ras pertinentibus, concedens cas monas-
- Lcjio sollcmpniacensi in perpctuum possidendas.
Nos igitur COTIGCSSIOJICT11 episcopi aiiol orit,aie biliiricensis ecclesie
et nostra con tirrnavimns, et, ut majorem obtineat firmitatein,
presenti scripl.o et sigilhi nosi ri impi-cssione muflivimus.
Arno ab incainatione Domiiii Al. C. XL. VII.
Item sequentes lifteras dicti Domini :1'., 1uondom biluricensis
archiepiscopi, cum vero sigillo. suc sigi loins, quaruin totum tenoicul
I ter piesen.tbns litteris insei-i feciiii US, 1108 vidisse et diiigénter
inspexisse noveritis sub hac forma
III. - Sicut injusta poscentibus nullus est tribuendus assensus,
ta justum esC ut digne petitiones compleantur effectu.
Jdcirco Ego, Petrus, Dei gratia bituricensis arcinepiscopus
ecclesie, notwn esse volo cunclis fidelibus tain futuris quam presentibus,
quod cuin venrabi1is frater Geraldus, sol]einpniacensis
ahbas, posl.u!arct n nobis ut ecclesiatn sancti Cypriani a venerabili
fratre Ceraldo, Iemovicerrsi episcopo, sollempniaccnsi monasterjo
callonice riatam cl ejus privilcgio confirmatam, nos quoque, twcto.
ritate sanctc matris ecclesie bituricensis confirmaremus, petitioni-
ejus libenter annuixnus et candeur ecclesiani sihi suisque
successoribus in perpetuum possidendam per presenti (sic) scripti
)aginarn confirmavimus, et, ne quis in posterum sollempniacense
inonasicrium pro nadem ecclesia temerariis voxatiombus inquetare
presumat, confirniationem istam sigilli nostri triulilInelIto roboraviiïius.
Annb ah incarnatione Dornini W C o XL°. VIII0.
In cujus rei testimonium et certitudinem, presentihus Jitteiis
sigiilum lemovicensis curie duximus apponendum.
Datuin quarto kalendas inartii, anito D&mini mullesimo ducenlesimo
quadragesimo sexto.
*
**
PIECE JUSTIFICATIVE N° Il
1 247 (n. s.), CI mars ; Limoges. - Vidimus, par l'official de
Limoges, de cinq actes des archives de l'abbaye de Solignac, dont
les deux suivants se rapportent à l'église paroissiale d'A yen
I. - dIS, Montluçon. - Notification par Gérald du. Cher, évêque
de Limoges, de l'cawommux4ieatlon lancée par lui contre Bernard
du Chéteau, ancien desservant de la paroisse d'Aycn, qu'il a
privé dc ce bénéfice, et de la renonciation à ladite paroisse faite
par lui en faveur de l'abbaye de Solignac.
1W Vers ''47-' i48, si. - Notification par Gérald du Cher,
évt'que de Limoges, de la bénédiction, dans la paroisse d'Àyen, du
cimetière des Templiers, avéc interdiction d'y enterrer d'autres
personnes que les Templiers, les membres de ictus familles et les
convers.
Archives du département de la Haute-Vienne, série H, fonds de
.Soiignac, N° prox. 5 265.
Universis prescrites litteras inspecturis, Magister Helias, officialis
curie leinovicensis, in Domino salutem.
Sequcntes litteras, sigillo bore memorie G., quondam lemovicensis
episcopi, sigillatas, non viciatas neque cancollatas, cura

- - n
veto sigiulo, nos vidisse et diligenter inspexisse uoveril.is sub Inc
forma
1.-G., Dei gt'atia lemovicensis epiSCOUS, omnibus preseni ibus et
fut ails saiutem.
Novent dilectio vestia quod nos, in presencia Dornini P., hituricousis
.e[cclesie] archiepiscopi et in nudientia Magistri U., ejusdem
ecelesie archidiaconi, et Gauherti, usinrcensis abbatis, G., so]lemp-
, niacensern abbatem, ecclesia sancti Ciprfla]ni (r) de Exandonio,
qua B. de Castello exspo]iaveramus invest.ivimus ecclesieque soliempniacensi
dedimus et danius et in perpctuum possidendam
concedimus.
Datura apiid Monticulum, anno ai) inearnatione Domini
{O Co XLVTIL
Item, seqiehtes litteras sigillo eji'sdem episcopi sigiflat.as, nos
vidisse et diligenter inspexisse noveiitis suh Inc forma
J1L - G., Dei gratia episcopus, omnibus tain presenilbus
Fq]uam futuris iinperpctuum.
Novent dilect.io vestra, karissimi, quod in pan'ochia ecclesie de
Aent, que ediflcata est in honore sancte Marie Magdalene, rogatu
G. de Felet roilitis Ternpli, mandatoqiie Domfti pape boue inemorie
Celestini (2), benediximus cimitei'ium, eo tenore quod tantum
in eodem cimiterio [pirefati 'rempli milites proprieque famille
ipsorum necnon conversi sepelirentur eorumdem, in allis vero
omnibus. jure parrochial i imperpetuum conservato Jriatri'cis
ecclesie de Aent.
Nos vero, dictus officialis, preclictas litteras - diligenlissime inspectas
(sic) et verbo ad verburri pre.sentihus insertas, eornm transcr[i]ptum
redigi fecimus in publicum instrumentuni. Tu cujus rei
testimonium, presentihus litteris sigillum lemovicensis curie duximus
apponendum.
Datum ],alendas martil, anno Dornini - millesimo ducentesimo
quadragesimo sexto.
*
**
PTECE JUSTJFICA'!'j.VE N° 111
1162-1175 (i) S. I. - Accord, notifié par Gérald da Cher, évêque
de Limoges, entre Àdé,nar V, vicomte de Limoges, et Adémar,
abbé de Solignac. Le vicomte Snonce à fontes prétentions sur
l'église droits paroissic d'Ayon et s'engage à exercer.-avec justice ses
sur l'abbaye de Solignac, promettant'dc n'y percevofr qu'aile
taille par an, -plus une taille aux trois dos (énumérés), de ne pas
(i) Commune du canton é 'Ayen, arrondissement de - l3rive (Corrèze)
Cette paroisse se trouve dans I'Issandonais, V. Poulinière, Dietionnaire,
des paroisses du diocèse de Tulle, t. 111, p. Gai.
(2) CélesIir, 11, s5 septembre 1,43-3 mars 1144.
(i) Dans cet acte parait linge decauius lernovicensis «. C'est Hugues
de Gimel qui fut en fonctions en 'ii ail plus tard, puisque son successeur,
Jean de Veyrac, est doyen de Limoges cette année-li. V. Nadaud,
Pouiflé,,,, p ' 87. L'abbé de Solignac est alors Adémar,.postérieur à 1162,
puisque, à cette claie, -son prédécesseur, Gérald, est encore en jonctions
(Àrch. de la Haute-Vienne, fonds de Solignac, liasse 5 953, 50 pièce de
la liasse, 60 acte de la pièce).

t
chercher querelle au sujet des édifices élevés dans les fossés de
Solignac et de ne pas attaquer l'abbaye ni les bourgeois de
Solignac.
Archives départementales de la Haute-Vienne, série H, fonds de
Solignac, n o prov. 5 953. Vidimus de riAG.
G., Dei gratia leinovicensis èpiscopus,' tain presentihus quam
futuris in perpetuuin.
Notum lien volumus quod inter Adeninrum, vicecomitem lemovicensem,
et Ademarum, abhatem sellempniacensem, grandis altet.
catio ex magnis querelis agitahalur. -
Onde per manuin [nostiram inter cos talis composito face est
ut quicquid juste vel injuste vicecomes requirere posset. Super
ecclesia Àenni, totum ex integro, preter consuetudinarium servi.
cium, clirnisit et donavit, hoc addito quod in ecclesia sive [in]
domihus monachc,rum [et] in equitatura monachi aliquam vint
siipradictus vicecomes nullateniis inferret. Siruilit.er , et abhatiam
soliempniacensein more predecessorum suorum benigne teneret et
nuliam preter unam taflatam ihi faceret.
\erum, si ipse vicecomes .Ih'erosolimam adierit, [vel s]i faite,
quod absit., captus fucrit, vel filia nuptui dederit, ipse ah abbate,
et ahhas ai) ahbatia, qu.erere et ci doPe, potest..
Jnsuper, edificia que, eo die, in fossatis sollempniaeensibus erant
facta vel inoepta, in parc reliquit. In rnonasterio vero et in monochis
[et] in . villa sive in burgensibus nullam omnino invasioneni
exinde se facturum promisit.
Hoc totum fide firmavit, et super sacra evangeha juravit. Hoc
idem Willeimus Bernardi ciim ipso juravil vicecomitissa etiam,
sicut ah ahbate accepimus. - -
Audientibus [Ban]tholomeo priore de Chasl[arl (2) et B., decano
sancti Aredii, concessit et donavit.
Testes hujus roi. sunt. Hugo, decanus lemovicensis, P., prepositus
sollempniacensis, P. de Cevena, Archambaudus, monachi, B. Surdena
archipeshiter, G. Sardena, cap&lanus [soll]empniacensis,
Trenchaleo, B. de Gauniaco, Chaton Martel, Gaufridus frater ejus,
et. multi alu.
(2) Peut-être Le Chalard, arrondissement, de Saint-Yrieix (Haute-
Vienne). .
/
SOVIÈTg JOULVÀVX E! FUnLICATLONS. LIMOGES. 6-50

e
1.