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6 DOSSIER Prendre un jeune, vers qui se tourner ? Les développeurs de l’apprentissage, objectifs chiffrés Ce nouveau “métier” a été lancé par Laurent Wauquiez après l'annonce du plan d'urgence pour l'emploi des jeunes, en avril 2009. Ils sont aujourd’hui une centaine en France, missionnés par les Chambres de commerce et d’industrie. La CCIV compte trois intervenants pour les Yvelines et le Val d’Oise. Leur mission est d’accompagner les entreprises dans le processus de l’apprentissage, de les renseigner sur les aides financières apportées par l’état et la région, chercher les établissements formant des jeunes correspondant aux profils souhaités, monter les dossiers, cerner les besoins en apprentis, mais aussi rassurer et parfois convaincre. Chaque développeur a pour mission de contacter annuellement un millier d’entreprises, principalement celles de 10 à 250 salariés, qui sont identifiées comme les moins impliquées mais aussi les moins informées sur l’apprentissage, et de conclure une moyenne de 150 contrats. Contacts : Céline Galot : 01 30 06 70 13, cgalot@versailles.cci.fr Isabelle Sarbinowski : 01 30 06 70 14, isarbinowski@versailles.cci.fr Alexandre Dulac : 06 21 09 76 52, adulac@versailles.cci.fr Médiateur de l’apprentissage : il dénoue les conflits Gérer les conflits qui peuvent naître entre patrons et apprentis, telle est la mission inédite de Julien Sananès, médiateur de l’apprentissage, confiée par la CCIV. Quand la relation se dégrade entre l’apprenti et l’entreprise, le médiateur est, de façon confidentielle, à la disposition de chacune des deux parties pour les aider à dialoguer et à trouver une solution raisonnable et concertée. Contact : 06 21 09 75 85 La CGPME se mobilise Sur l'Ile-de-France, la CGPME a engagé une action de promotion du contrat de professionnalisation et a mis sur le terrain trois “développeurs alternance”, chargés d'aller à la rencontrer des entreprises afin de permettre aux dirigeants de maîtriser l'outil “contrat de professionnalisation” et de faire le lien entre les dirigeants intéressés et les interlocuteurs concernés (DIRECCTE, OPCA, Maisons de l'emploi,...). Ces développeurs couvrent les zones de Roissy, Rungis, et Paris. Un site Internet dédié présente également le dispositif : www.laformationpro.com Ils témoignent La Chambre de Commerce, premier IFA du Val d’Oise L’apprentissage dans le réseau de la CCIV (Chambre de Commerce et d’Industrie Versailles Val d’Oise Yvelines) a été développé depuis plus de 35 ans et porté avec conviction par son précédent président Jean-François Bernardin, qui en a fait un axe central, que poursuit aujourd’hui Yves Fouchet. La CCIV compte 16 écoles dans les deux départements (dont 6 dans le Val d’Oise), 6000 apprentis dont 2800 dans le département, quelque 200 formations du CAP au bac + 5 et plus de 400 métiers préparés. La CCIV forme 32,4 % du total des apprentis du Val d’Oise. A noter, parmi les changements qui s’opèrent, que l’IFA Chauvin (filière restauration) et l’IFA de la restauration de Saint-Gratien seront bientôt regroupés au sein de l’école de l’hôtellerie et de la restauration de Saint-Gratien, d’une superficie de 6000 m 2 , qui sera construite en centre ville. Cette école est destinée à recevoir, d’ici 2013, près de 800 élèves du CAP au BAC +4. www.ecoles.versailles.cci.fr LES ÉCOLES DE LA CHAMBRE IFA Chauvin (Osny) : 900 apprentis, du CAP au BAC +2, en commerce, vente, électricité, électrotechnique, maintenance, systèmes de sécurité, cuisine, restaurant, sommellerie… www.ifa-chauvin.fr ESCIA (Pontoise) : 615 apprentis, du Bac +2 à Bac +5 en comptabilité, expertise comptable, gestion, finance, RH, commerce international, management - www.escia.fr ITIN (Cergy) : 700 apprentis, du BAC +2 à Bac +5 en informatique, systèmes d’informations, développements applicatifs, administration de réseau… www.itin.fr IFA Pierre Salvi (Enghien-les-Bains) : 335 apprentis, du Bac à BAC+2 en comptabilité, gestion, secrétariat médical, secrétariat, assistanat - www.ifa-salvi.fr IFA de Gonesse : 150 apprentis, du Bac à Bac +2 en commerce, informatique, secrétariat médical www.ifa-salvi.fr IFA de la restauration (Saint-Gratien) : 125 apprentis, en CAP cuisine, restaurant, services en brasserie - www.ifa-restauration.fr AG2S : l’apprentissage, un choix d’entreprise La Société AG2S, créée en 1996, est née du regroupement de deux entités (France Contrôle Sécurité et l’installateur AMAX Sécurité). Son activité est tournée vers la maintenance et l’installation de systèmes de sécurité incendie (détection incendie électronique, déclencheurs manuels d’alarmes, sonorisation de sécurité et d’ambiance…). La société, basée à Méry-sur- Oise, enregistre un chiffre d’affaires de 5,1 millions d’euros, emploie 48 collaborateurs auxquels s’ajoutent 11 apprentis, issus de divers établissements (IFA Chauvin, AFORP, PROMEO ou encore de Sup de vente). “Nous prenons des apprentis depuis 2003 en Bac pro et BTS électrotechnique, BTS commerce et BTS assistant de gestion PME – PMI, précise Paul Martineau, res- ponsable d’exploitation. Au départ, nous les recrutions après un seul rendez-vous, puis au fur et à mesure, nous avons affiné les tests pour mieux apprécier leurs résultats scolaires, leur niveau général, leurs compétences, leurs capacités d’analyse et sens logique, mais également leur envie de venir chez nous. Cela passe désormais par deux à trois entretiens. A travers l’apprentissage, notre démarche est de faire de la Mai-Juin 2011 – n°112 – Contact Entreprises
© CCIV Val f’Oise - Yvelines “formation - recrutement”. Nous restons vigilants afin que les jeunes qui préfèrent l’entreprise ne délaissent pas pour autant le scolaire. Les apprentis accompagnent les techniciens sur les chantiers pour acquérir les compétences demandées et devenir opérationnels. Depuis 2005, nous avons embauché 9 apprentis sur 24 contrats passés. Le système permet ainsi de repérer les bons éléments, les “perles”, et de faire ce qu’il faut pour les garder (même si le turnover chez les jeunes est naturellement plus important). La plupart des collaborateurs qui sont passés par l’apprentissage et travaillent avec nous depuis plusieurs années nous donnent entière satisfaction.” Tél. : 01 30 36 21 23 - www.ag2s.fr SARM : les candidats manquent à l’appel dans l’industrie Spécialisée dans la mécanique générale et de précision à destination du secteur aéronautique et de l’industrie, la SARM (Boissy l’Aillerie) emploie 11 personnes dont 1 apprenti. Depuis 20 ans qu’il en accueille, Eric Lobkovsky, gérant de l’entreprise, a constaté une baisse de niveau général qui l’amène à s’interroger sur l’avenir de l’apprentissage dans sa société. “Manque de motivation totale”, “métier bouche trou”, les termes utilisés par le dirigeant sont durs mais réalistes. D’autant que la réforme des lycées a changé la donne avec la suppression du BEP et l’arrivée des jeunes de BAC PRO (désormais formés en trois ans), dès la fin de la 3 e . “Sortis du collège, ils n’ont jamais vu une machine outil de leur vie. Les anciens Bac PRO avaient déjà un BEP en poche et étaient ainsi familiarisés à l’outil de production, avaient des bases théoriques. Aujourd’hui, l’essentiel n’est pas connu, nous passons un temps fou à leur inculquer ce qui devrait être assimilé à l’école.” De quatre apprentis il y a deux ans, Eric Lobkovsky n’en a plus qu’un actuellement, formé à l’IFA Chauvin, “un jeune très bien, un profil rare”, reconnaît-il. Deux de ses actuels salariés, en poste depuis 10 ans et qui ont évolué dans l’entreprise, Mai-Juin 2011 – n°112 – Contact Entreprises sont également issus du CFA. “L’apprentissage est aussi un moyen de créer les remplaçants de demain, de former des compagnons pour l’avenir, surtout dans nos métiers où trouver des gens compétents est devenu extrêmement complexe. Mais il faut que l’opération soit rentable financièrement pour l’entreprise, ce qui n’est plus forcément le cas aujourd’hui.” Eric Lobkovsky déplore aussi le manque de lien entre l’entreprise et les professeurs, trop de cloisonnement et la difficulté à faire aboutir des projets conjoints. Selon lui, il existe par ailleurs un problème de communication globale en direction des jeunes. Stéphane Le Men, directeur de l’IFA Chauvin, note lui aussi cette désaffection et reconnaît qu’il pourrait accueillir deux fois plus d’apprentis qu’aujourd’hui dans sa section mécanique (technicien d’usinage), alors que la filière électrotechnique fait le plein. La semaine de l’industrie, qui s’est déroulée début avril pour la première fois dans toute la France, sera peut-être un premier pas vers la réhabilitation de ces métiers, qui pourtant offrent de belles carrières professionnelles. ZI du Coudrier, 95650 Boissy l'Aillerie Tél. : 01 34 66 90 20 Restauration : les réalités du métier au Montecristo Le Montecristo à Pontoise a été repris en 2006 par Jean-Michel André, lui-même ancien apprenti de l’IFA Chauvin, qui œuvre depuis 31 ans dans la restauration. Pour compléter l’équipe, quatre apprentis (deux en cuisine, deux en salle, présents à tour de rôle) l’accompagnent tout au long de l’année. “J’aime donner une chance aux jeunes, même en difficulté, quel que soit leur niveau et leur établissement de formation (l’IFA Chauvin à Osny, le lycée Escoffier à Eragny, l’EPMTTH à Paris…). On me surnomme parfois l’Abbé Pierre de la restauration ! Mais en retour, je suis exigeant et régulièrement en contact avec l’école. Ainsi, s’il y a des ratés, je prends du temps pour revoir cela avec eux, refaire certaines préparations, je veux qu’ils s’investissent. J’ai débuté moi-même à © Vincent Colin © Vincent Colin 14 ans, c’est un métier dur, contraignant, il faut de la volonté pour réussir. C’est la raison pour laquelle je ne les dorlote pas et je n’ai pas toujours bon caractère !” Par principe, Jean-Michel André ne garde pas ses apprentis après leur formation, mais continue de suivre leur évolution. Le chef estime qu’il leur faut aller voir ailleurs, bouger pour progresser dans d’autres établissements voire parfois à l’étranger. Un de ses apprentis s’est ainsi récemment envolé chez des collègues restaurateurs installés à Osaka. Tél. : 01 30 73 95 92 Action Santé : des jeunes “façonnés” La société Action Santé est spécialisée dans la formation continue auprès des professionnels de santé. Créée en 1999, elle emploie une douzaine de collaborateurs. Depuis 10 ans, le directeur, Emmanuel Cassanas mise sur des BTS en alternance (gestion de PME – PMI et BTS assistanat de direction), issus de l’IFA Pierre Salvi à Enghien, pour renforcer ses équipes. “Si un jeune est réactif, s’il a du ressort, on peut, durant son apprentissage, évaluer sa capacité à monter en puissance et proposer une intégration qui sera quasi-garantie. Bien qu’ayant beaucoup à apprendre de l’entreprise, nous les façonnons à nos méthodes de travail, ils ne prennent pas de mauvaises habitudes. Le recrutement est un exercice très délicat, cela vaut donc la peine de passer par l’apprentissage. Nous avons, par ce biais, recruté cinq de nos salariés actuels. Quant au choix des jeunes, il n’y a pas de formule magique, parfois, il repose sur un élément de CV ou de personnalité. En ce qui nous concerne, nous ne prenons que des niveaux BTS, pas en dessous. A partir de 20 ans, ils commencent à rentrer dans la vie active et à s’autonomiser. Ils sont sortis de l’adolescence et sont plus disponibles au plan personnel, plus matures, plus consciencieux, prêts à s’investir dans leurs études et l’entreprise.” Tél. : 01 34 14 71 44 - www.actionsante.fr 7
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