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PROJET BLITZ - Extranet

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<strong>PROJET</strong> <strong>BLITZ</strong><br />

5 octobre 2011<br />

LEGG : <strong>PROJET</strong>S INNOVANTS 2009<br />

Rapport-synthèse de fin de projet


Pour toute information concernant ce projet d’innovation, rejoindre :<br />

Diane Desjardins, Conseillère à la direction générale et santé publique,<br />

CSSS Champlain-Charles-LeMoyne<br />

450-462-5120, poste 6130<br />

diane_desjardins@rrsss16.gouv.qc.ca


TABLE DES MATIÈRES<br />

INTRODUCTION..................................................................................................................................2<br />

1. CONCEPTION DU <strong>PROJET</strong>........................................................................................................3<br />

1.1 La problématique de départ.....................................................................................................3<br />

1.2 La solution innovante proposée...............................................................................................4<br />

1.3 Les connaissances pertinentes................................................................................................5<br />

1.4 Le contexte spécifique du projet ..............................................................................................6<br />

1.5 Les objectifs et indicateurs de suivi du projet...........................................................................7<br />

1.6 L’analyse stratégique des conditions de succès ......................................................................8<br />

1.7 Les principales étapes du projet ..............................................................................................8<br />

1.8 L’équipe et la structure du projet..............................................................................................9<br />

2 BILAN DU <strong>PROJET</strong> ................................................................................................................... 11<br />

2.1 Les principales réalisations....................................................................................................11<br />

2.2 Les résultats obtenus............................................................................................................. 12<br />

2.3 Les principaux obstacles rencontrés et les solutions apportées ............................................ 15<br />

CONCLUSION ................................................................................................................................... 19<br />

RÉFÉRENCES................................................................................................................................... 20<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 1


INTRODUCTION<br />

Le projet Blitz est issu d’une réflexion entourant l’accessibilité aux services jeunesse<br />

sur les territoires desservis par les CLSC Samuel-de-Champlain et St-Hubert. En<br />

effet, une augmentation visible d’usagers sur la liste d’attente est remarquée malgré<br />

une révision des pratiques professionnelles.<br />

L’idée de présenter une offre de service rapidement, sur une courte durée, a germé<br />

de ces réflexions. Serait-il possible de trouver une adéquation entre rapidité,<br />

intensité et courte durée d’intervention?<br />

C’est le défi que nous avons voulu relever en mettant sur pied dans le cadre des<br />

projets innovants, une intervention intense à l’intérieur d’un cadre temporel limité à<br />

l’aide d’une approche reconnue efficace.<br />

Le défi était de composer avec les ressources humaines déjà en place, la structure<br />

existante des services jeunesse mais en aiguillant l’usager d’une autre façon et en<br />

répondant de façon différente aux demandes des familles.<br />

Plusieurs instances ont été sollicitées, élargissant ainsi l’apport de chacune d’elles<br />

dans la réalisation de ce projet. L’accueil psychosocial, les intervenantes du<br />

programme Famille et jeune en difficultés, la conseillère en activités cliniques de<br />

cette équipe, le comité de coordination, en passant par les archivistes ont tous eu un<br />

rôle à jouer au cours de l’implantation du projet.<br />

En janvier 2010, c’est avec enthousiasme mais également avec une certaine fébrilité<br />

que la mise en place du projet Blitz s’est opérée, en tentant de faire plus de ce qui<br />

marche… et moins de ce qui ne marche pas!<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 2


1. CONCEPTION DU <strong>PROJET</strong><br />

1.1 La problématique de départ<br />

Nous avions au sein de l'équipe Famille et Jeunes en difficulté (FJD) une liste de<br />

clients en attente de services, dont certains depuis plus de six mois. Les critères<br />

d'admissibilité requis dans les Orientations relatives aux standards d'accès, de<br />

continuité, de qualité et d'efficience: programme-services Jeunes en difficulté; offre<br />

de service 2007-2012 1 n’étaient donc pas respectés.<br />

L'équipe FJD a cherché les diverses origines de cette arrivée plus considérable de<br />

clientèle et les moyens d'y faire face. Huit éléments expliquent cette situation:<br />

1- Le nouveau cadre de partage entre les Service de santé mentale jeunesse et<br />

FJD qui apporte des changements de pratique importants à même les équipes et<br />

dirige plus de clientèle vers les services FJD.<br />

2- Le projet de loi 125 modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse 2 qui élargit,<br />

entre autres, la responsabilité des CSSS envers la clientèle sans compromission<br />

et en nécessité de placement.<br />

3- La Loi sur la protection de la jeunesse qui remet en avant-plan le contexte<br />

d'intervention en Centre Jeunesse et ainsi, oriente une partie de la clientèle vers<br />

les CSSS et les services FJD.<br />

4- Le cadre de la loi qui redéfinit les notions de protection, les devoirs parentaux et<br />

l'implication des établissements de première ligne.<br />

5- Toute la clientèle qui correspond aux critères du programme SIPPE dont la<br />

demande est faite après la naissance de l'enfant dirigée vers les services FJD.<br />

6- La redéfinition des responsabilités des CRDI en matière de réadaptation et<br />

d'épisode de service dont la partie psychosociale est redirigée vers les CSSS.<br />

7- Un engagement profond des intervenantes auprès de leur clientèle qui les amène<br />

à élargir le spectre des interventions offertes et fait en sorte que la durée totale<br />

de l'épisode de service est quelques fois plus longue que nécessaire. En cours<br />

de route, lorsque la demande du client change, l'intervenante attentive s’investit<br />

personnellement. Il peut, dans certains cas, éprouver de la difficulté à mettre un<br />

terme à ces interventions.<br />

8- Le constat que les familles font souvent face à plus d’une difficulté lors de leur<br />

demande d’aide, ce qui prolonge l’épisode de service.<br />

Forte de ces constats, notre réflexion s'est portée tant sur le format de l'intervention<br />

à offrir que sur l'approche à utiliser. Un format rapide et intense couplé avec<br />

l'approche orientée vers les solutions donnant plus de pouvoir et de responsabilités<br />

à la clientèle nous apparaissait une combinaison avantageuse.<br />

1 MSSS, Publication no : 09-838-04<br />

2 L.R.Q., c. P-34.1<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 3


1.2 La solution innovante proposée<br />

La clientèle volontaire FJD repérée par l'accueil psychosocial sera dirigée le jour<br />

même vers le coordonnateur Blitz. Un premier contact sera fait avec la famille à<br />

l'intérieur de sept jours et une première intervention sera offerte dans les 14 jours<br />

suivants. Le nombre d'interventions par semaine sera de deux à trois sur une durée<br />

maximale de 30 jours. Au début, les références ne seront acceptées qu’en<br />

provenance de l'accueil psychosocial. Les demandes interservices et celles qui<br />

arrivent par l'agent de liaison ainsi que celles en liste d'attente ne seront pas prises<br />

en compte pour ce projet. À l'usage cependant, il est possible qu'elles soient<br />

ajoutées graduellement. Cela fera l'objet d'un monitorage particulier.<br />

Pour débuter, l'intervenante, travailleur social ou psychoéducateur rencontre la<br />

famille afin de cerner la demande, situer la personne dans sa motivation 3 et débuter<br />

la mise en place de solutions. Ces dernières peuvent faire appel tant aux forces du<br />

client, de son réseau que du réseau local de services. Toutes les ressources<br />

disponibles peuvent être utilisées mais c'est le client qui reste le maître d'œuvre de<br />

sa réussite.<br />

Les intervenantes de l'équipe FJD auront une charge de cas mixte Blitz/cas en<br />

attente afin de répartir les cas en attente à toute l'équipe FJD. Nous formerons les<br />

neuf membres de l'équipe FJD à l'approche orientée vers les solutions. Ce choix<br />

nous permet d'utiliser la même approche dans toute l'équipe et de créer une<br />

cohésion et une solidarité professionnelle centrée sur la réussite de la clientèle.<br />

En matière d'interventions d'intensité, plusieurs programmes déjà en place dans le<br />

réseau de la santé ont fait leurs preuves par cette caractéristique. Qu'il s'agisse des<br />

programmes SIPPE ou CAFE, l'intensité des interventions a démontré des résultats<br />

probants auprès de la clientèle.<br />

L'approche choisie par l'équipe Blitz est la thérapie brève orientée vers les solutions 4<br />

dont l'essence vise entre autres, à mettre en lumière les forces tant de l'usager que<br />

son système familial; la recherche des exceptions (faire plus de ce qui va bien et<br />

moins de ce qui ne fonctionne pas), mettre en évidence le problème rapidement<br />

ainsi que l'accord de l'usager pour débuter par un petit changement comme point de<br />

départ de sa réussite. Cette approche permet également à l'intervenante de<br />

remettre au client une plus grande appropriation de ses moyens afin d'apporter des<br />

changements rapides dans sa situation entre les rencontres avec l'intervenante. Il<br />

vit ainsi des succès graduels et tangibles.<br />

L'innovation que nous proposions est un modèle court terme avec une notion<br />

d'intensité qu'aucun CSSS de la Montérégie ne semble avoir expérimenté. Notre<br />

projet se différenciait du programme CAFE en ce sens qu'il ne cible que les cas de<br />

FJD destinés aux services généraux et non les cas de crises familiales. Il se<br />

distinguait également de SIPPE par la durée totale plus courte des interventions.<br />

3 McConnaughy et al. 1989<br />

4 Weakland et al., 1974<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 4


1.3 Les connaissances pertinentes<br />

Nous avons profité d'une rencontre de la Table des directeurs<br />

Famille/Enfance/Jeunesse pour sonder les CSSS de la Montérégie sur l'utilisation de<br />

l'approche orientée vers les solutions. Sur les cinq réponses obtenues, un CSSS en<br />

a fait son approche principale et l'étend à tous ses intervenantes dans plusieurs<br />

équipes. Le directeur FEJ de ce CSSS se dit très satisfait des résultats auprès de la<br />

clientèle. L'autre CSSS l'utilise chez une partie des intervenantes des équipes de<br />

Famille/Enfance/Jeunesse pour les interventions à court terme seulement. La<br />

répondante se dit elle aussi très satisfaite des résultats. Enfin, un autre CSSS de la<br />

Montérégie indique qu’il a débuté cette formation auprès de ses équipes. Nous<br />

avons appris aussi qu'au moins une autre région administrative est en démarche de<br />

formation.<br />

Nous avons rencontré une intervenante du Centre Jeunesse qui utilise l'approche<br />

orientée vers les solutions. Nous voulions valider la présence de critères<br />

d'admissibilité ou d'exclusion pour cette approche. À l'instar de la littérature<br />

décrivant l'approche orientée vers les solutions, elle nous confirme que toutes les<br />

clientèles et toutes les problématiques se prêtent à l'utilisation de cette approche.<br />

Elle décrit l'approche comme un outil permettant au client de comprendre le<br />

problème sans s'y attarder inutilement.<br />

Dès la première rencontre, le client débute la déconstruction du problème et s'ouvre<br />

sur un monde de possibilités "le client est le maître d'œuvre de son rythme de<br />

travail", précise-t-elle. Les rencontres sont d'une durée variant entre 45 et 60<br />

minutes mais l'essentiel du travail se fait entre des rendez-vous par le client<br />

Elle soulève également des faits intéressants comme des avantages collatéraux à<br />

l'utilisation de cette approche. Elle mentionne qu'il arrivait antérieurement que la<br />

distribution des nouveaux cas au sein de son équipe de travail soulève des<br />

réticences à prendre de nouveaux clients. Elle souligne qu'avec cette nouvelle<br />

philosophie, les intervenantes voient un défi dans l'attribution des nouveaux cas. Le<br />

travail devient plus facile, la cohésion de l'équipe et le climat de travail s'en trouvent<br />

améliorés. Les intervenantes et les superviseurs utilisent les principes de l'approche<br />

pour l'organisation de leur travail.<br />

De plus, elle a remarqué que la clientèle était plus assidue à la présence aux<br />

rendez-vous. Cet élément nous interpelle particulièrement puisque les intervenantes<br />

nous ont déjà fait part de cette problématique.<br />

Nous pensons qu'un service rapide sera le bienvenu dans le contexte actuel mais<br />

que l'intensité de la démarche pourrait poser des difficultés quant à la disponibilté de<br />

la cientèle. Il sera ensuite nécessaire de concilier cette disponibilité aux horaires de<br />

nos intervenantes. Un sondage sur cet élément a été admnistré auprès de la<br />

clientèle.<br />

Aussi, le format que nous proposons se veut plus près de l'esprit dans lequel cette<br />

approche est documentée. Également, nous estimons que cette approche aura des<br />

impacts positifs sur la motivation des intervenantes, le climat de travail et la rétention<br />

du personnel.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 5


1.4 Le contexte spécifique du projet<br />

Le contexte d'organisation des services FJD s'accorde avec les principes de<br />

l'approche orientée vers les solutions. Comme nous l'avons exposé, certains CSSS<br />

en font l'expérience en Montérégie, notamment dans les servcices aux familles. Le<br />

changement dans l'approche à utiliser demande aux intervenantes d'entrer dans une<br />

phase de formation et d’intégration pratique. La formatrice nous précise que<br />

l'approche est intellectuellement simple à comprendre. Il s'agit par la suite pour les<br />

intervenantes d'opérationnaliser les concepts dans leur travail quotidien. Des<br />

séances de supervision clinique seront nécessaires aux intervenantes et nous<br />

prévoyons supporter tant nos intervenantes que nos superviseurs en ce sens.<br />

L'innovation que nous proposons est un modèle court terme avec une notion<br />

d'intensité qu'aucun CSSS de la Montérégie ne semble avoir expérimenté. Notre<br />

projet se différencie également du programme CAFE en ce sens qu'il ne cible que<br />

les cas de FJD destinés aux services généraux et non les cas de crises familiales. Il<br />

se distingue également de SIPPE par la durée totale plus courte des interventions.<br />

Du côté de l'équipe, l'intensité de l'intervention ne pose pas de difficulté particulière.<br />

Les intervenantes peuvent inclure à leur agenda ces rencontres rapprochées.<br />

Rappelons que la charge de cas des intervenantes sera mixte Blitz/liste d'attente.<br />

Chacun travaille un soir par semaine et peut offrir ces disponibilités tant aux cas Blitz<br />

que de la liste d'attente. Les intervenantes auront peut-être à conserver une portion<br />

plus grande de leur disponibilité en soirée pour les cas Blitz en raison du rythme plus<br />

soutenu des rencontres pour cette clientèle.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 6


1.5 Les objectifs et indicateurs de suivi du projet<br />

OBJECTIFS INDICATEURS<br />

Offrir des services d’intervention<br />

psychosociale tels que décrits à la fiche 3<br />

des Orientations relatives aux standards<br />

d'accès, de continuité, de qualité et<br />

d'efficience: programme-services Jeunes<br />

en difficulté; offre de service 2007-2012<br />

avec les standards d’accessibilité bonifiés<br />

Blitz.<br />

Former l’équipe d’intervention FJD à<br />

l’approche orientée sur les solutions et en<br />

assurer le soutien clinique continu.<br />

Ralentir le débit d’entrée des nouveaux<br />

cas sur la liste d’attente du service FJD.<br />

Répondre aux standards d’accessibilité<br />

relatifs à la fiche 3 du document :<br />

Orientations relatives aux standards<br />

d'accès, de continuité, de qualité et<br />

d'efficience: programme-services Jeunes<br />

en difficulté; offre de service 2007-2012.<br />

Développer une cohésion et une<br />

solidarité professionnelle soutenues par<br />

une même approche de travail.<br />

Délai du premier contact : 7 jours<br />

Délai du premier service : 14 jours<br />

Nombre d’interventions par usager : 8-12<br />

Délai du premier service à la fermeture : 30<br />

jours<br />

Nombre d’intervenantes formées<br />

Nombre de nouvelles entrées par période.<br />

Nombre de cas Blitz assignés par période<br />

Délais du premier contact : 7 jours<br />

Délais du premier service : 30 jours<br />

Satisfaction des intervenantes au regard de<br />

l’approche en contexte d’intervention et du<br />

soutien clinique reçu.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 7


1.6 L’analyse stratégique des conditions de succès<br />

Plusieurs conditions ont favorisé tant la préparation, la mise en application et<br />

l’adhésion des intervenantes au projet;<br />

� Personnel cadre et non-cadre déterminé et enthousiaste à trouver une solution<br />

au nombre important de jeunes en attente de services et à soutenir un processus<br />

de changement de pratique;<br />

� Des bonnes idées et un désir de les actualiser;<br />

� Une communication fluide entre chacun des paliers impliqués;<br />

� Le projet LEGG pour le soutien financier et l’apport des chercheurs;<br />

� Une équipe formée d’intervenantes principalement jeunes dans la profession et<br />

désireuses d’apprendre dans le cadre d’un projet de recherche;<br />

� Une spécialiste en activités cliniques soucieuse de l’avis de son équipe,<br />

préoccupée par leurs points de vue, cherchant leur collaboration tout au cours de<br />

l’implantation mais aussi très préoccupée par tous les jeunes et leur famille en<br />

attente de services;<br />

� Une formation solide, échelonnée dans le temps, soutenue par des ateliers<br />

d’intégration;<br />

� Un monitorage de l’équipe de chercheurs qui nous a aidé à nous ramener aux<br />

objectifs visés par le projet et à documenter les diverses étapes;<br />

� La nature même du projet qui est d’offir un service rapidement;<br />

� Une autorisation formelle de la direction de prendre du temps horaire pour les<br />

comités, la formation, la supervision et la rédaction;<br />

� La composition du comité de coordination dont la nature des échanges<br />

authentiques a permis de discuter des vrais enjeux, de valider les croyances et<br />

les valeurs qu’un tel projet soulève.<br />

1.7 Les principales étapes du projet<br />

� Documentation de la problématique à l’automne 2008. Composition d’un comité<br />

de réflexion composé d’intervenantes de divers programmes et personnel cadre<br />

mandaté pour rechercher des solutions;<br />

� Recherche d’un modèle d’intervention répondant à l’objectif de service rapide et<br />

court terme;<br />

� Émergence de l’approche orientée vers les solutions comme étant celle pouvant<br />

le mieux s’ajuster au modèle d’intervention intense et court terme;<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 8


� Rédaction du projet;<br />

� Recherche d’un formateur reconnu;<br />

� Mise en place d’une structure de coordination et élaboration d’une trajectoire de<br />

services;<br />

� Formation des intervenantes FJD et identification de celles qui feront partie du<br />

projet;<br />

� Accueil des chercheurs;<br />

� Janvier 2010, le premier cas Blitz est accueilli.<br />

1.8 L’équipe et la structure du projet<br />

Le comité de coordination est composé d'un noyau de quatre personnes dont le<br />

mandat est de fixer les objectifs du projet et de planifier les activités nécessaires à<br />

son fonctionnement. Chaque personne a un rôle particulier et une expertise<br />

reconnue dans l'équipe.<br />

� La coordonnatrice aux programmes: coordonne l'ensemble des activités du<br />

projet, elle est responsable de la planification des activités du comité de<br />

coordination et des liens avec les collaborateurs internes et externes. Elle fait le<br />

suivi avec la direction.<br />

� La chef de programmes: gère les aspects administratifs et organisationnels du<br />

projet au sein de son équipe. Elle s'assure que les objectifs du projet soient<br />

connus et compris. Elle est en lien direct avec les intervenantes et apporte<br />

l'information du comité de pilotage vers eux.<br />

� La spécialiste en activités cliniques de l'équipe FJD: s'assure que les aspects<br />

opérationnels soient actualisés au sein de l'équipe pilote. Elle recueille les<br />

impressions, suggestions et interrogations de l'équipe terrain pour les soumettre<br />

au comité afin qu'elles soient traitées et que les ajustements soient apportés.<br />

Elle agit comme experte clinique en travail social pour l'équipe FJD.<br />

� Le psychoéducateur agent de liaison: il agit comme expert clinique en<br />

psychoéducation et porte son regard particulièrement sur le contenu des<br />

données scientifiques et sur l'évaluation des résultats de la démarche.<br />

� D'autres personnes sont essentielles au développement du projet et viendront se<br />

greffer ponctuellement ou régulièrement au comité de coordination en fonction de<br />

l'autorité requise à chacune des phases du projet.<br />

� Les deux chercheurs : balisent le contour de la recherche par les pratiques<br />

reconnues. Ils veillent à la compréhension des enjeux en lien avec les décisions<br />

du comité de coordination, à l’analyse des données et à la rédaction du rapport<br />

final. Ils sont régulièrement présents aux rencontres du comité de coordination.<br />

� La chef de programmes de l'AAO et de sa spécialiste en activités cliniques: sont<br />

les responsables de l'équipe de l'accueil psychosocial. Ce sont les intervenantes<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 9


de cette équipe qui accueillent la clientèle en premier lieu, qui analysent la<br />

demande et l'orientent vers le bon service. À ce titre, chaque membre de<br />

l'équipe se doit d'être très bien informé des objectifs du projet afin de proposer le<br />

service Blitz à la clientèle. Les deux responsables transmettent l'information<br />

reçue au comité de coordination et la transmettent à l'équipe. Elles sont<br />

également responsables de recueillir les impressions de l'équipe terrain et de les<br />

rapporter au comité de coordination afin qu'elles soient traitées et que les<br />

ajustements soient apportés.<br />

� La responsable du travail social: relève de la direction de la qualité et du<br />

développement organisationnel. Elle est responsable de la qualité de la pratique<br />

du travail social au CSSS. Elle agit comme experte et porte un regard clinique<br />

sur la pratique et la qualité des interventions.<br />

� La chef d'équipe de la gestion informationnelle: agit comme experte en matière<br />

de suivi d'indicateurs. Elle assure la gestion des données et de la production des<br />

rapports.<br />

� La responsable de la formation: relève de la direction des ressources humaines<br />

et elle est responsable du plan de formation pour le projet. Elle supporte le<br />

comité de coordination sur tous les aspects logistiques du plan de formation.<br />

La gestion du projet Blitz ne demande pas que la structure de gestion déjà en place<br />

soit modifiée. Chacun occupe son rôle au sein du comité comme il le fait dans la<br />

structure de sa direction respective. Le projet Blitz est un ajout qui sera inclus dans<br />

l'offre de service de l'équipe FJD pour le temps de l’expérimentation.<br />

Le comité de pilotage se rencontre régulièrement pour les trois premiers mois. Ce<br />

rythme de participation est requis en fonction du début des opérations prévu en<br />

novembre 2009. Il s’ajuste en fonction du travail à accomplir.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 10


2 BILAN DU <strong>PROJET</strong><br />

2.1 Les principales réalisations<br />

Durant les 10 mois de son implantation, le projet Blitz a desservi 29 familles ou<br />

jeunes en difficulté. Au total, 10 intervenantes ont participé à l’expérimentation pour<br />

un à cinq clients chacune.<br />

Le calendrier de l’offre de service Blitz prévoyait que l’intervention ait lieu pendant 28<br />

jours à raison de deux rencontres par semaine pour un maximum de huit rencontres.<br />

Ce cadre a, en général, été respecté puisque les clients ont bénéficié, en moyenne,<br />

de huit rencontres réparties sur 28 jours. Il était aussi prévu que le premier contact<br />

entre l’intervenante et le client s’effectue dans les sept jours suivant la référence au<br />

service et que le client soit rencontré pour la première fois par l’intervenante dans les<br />

14 jours 5 suivant cette même référence. Ce cadre temporel de référencement a lui<br />

aussi été respecté puisque le premier contact entre les clients et les interventions<br />

ont eu lieu, en moyenne, sept jours après que le dossier a été référé au service alors<br />

que la première rencontre d’intervention a, en moyenne, eu lieu 12 jours après ladite<br />

référence (Tableau 1).<br />

Tableau 1 : Délai du processus de référencement<br />

Étapes du processus de<br />

référence<br />

Réception de la demande-<br />

Référence au service Blitz<br />

Référence au service-Premier<br />

contact avec le client<br />

Référence au service-<br />

Première intervention<br />

Délai prévu entre ces étapes<br />

(en jours)<br />

N/A<br />

Délai moyen entre ces<br />

étapes pendant<br />

l’implantation (en jours)<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 11<br />

7<br />

14<br />

• 5 pour que la référence soit<br />

assignée à une intervenante<br />

• 2 pour que celle-ci contacte le<br />

client<br />

4<br />

7<br />

12<br />

• 7 explicités ci-haut<br />

• 5 entre le premier contact et le<br />

premier rendez-vous<br />

En ce qui concerne les caractéristiques de la clientèle rejointe, elles correspondent à<br />

celles de la clientèle ciblée. En effet, les clients référés au service Blitz font tous<br />

l’objet d’une priorité moyenne ou légère, tel que prévu par les principes du<br />

programme, et ont tous accepté les caractéristiques de l’offre de service Blitz en<br />

terme d’intensité et de durée des interventions.<br />

5 Il est à noter que le ministère de la Santé et des Services Sociaux, dans son offre de service 2007-<br />

2012, détermine un délai maximal de 30 jours entre la demande de service et le début du suivi.


Le projet prévoyait au nombre de ses activités, la supervision de l’équipe FJD et de<br />

l’accueil psychosocial. Les deux équipes ont en effet été supervisées par notre<br />

formatrice. Des rencontres de travail et de codéveloppement ont aussi eu lieu. En<br />

effet, les intervenantes de l’équipe FJD ont bénéficié en moyenne de deux<br />

rencontres de travail et de codéveloppement par dossier Blitz.<br />

En ce qui concerne la mise en place d’un des principes fondateurs de l’offre de<br />

service voulant que les interventions se basent sur l’application de l’approche<br />

orientée sur les solutions, elle est considérée comme un succès par les<br />

intervenantes qui ont dit s’en servir non seulement dans le cadre des services Blitz,<br />

mais aussi dans leurs autres suivis. Cela dit, les intervenantes ne se servent pas de<br />

cette approche systématiquement dans leurs interventions Blitz. Elles ont expliqué<br />

qu’elles utilisent les outils de l’approche en alternance ou en complémentarité avec<br />

d’autres outils en fonction de ce qu’elles jugent approprié au contexte et au besoin<br />

du client. Néanmoins, certains outils de l’approche comme la question-miracle, les<br />

différentes échelles et la situation d’exception sont considérés particulièrement<br />

utiles.<br />

Enfin, il était prévu que les interventions devaient avoir lieu dans le milieu de vie du<br />

jeune ou de la famille. Le monitorage des interventions permet de constater que ce<br />

sont la moitié des interventions qui ont effectivement eu lieu au domicile ou dans le<br />

milieu de vie des clients, alors que l’autre moitié des interventions ont eu lieu dans<br />

les bureaux du CSSS.<br />

2.2 Les résultats obtenus<br />

L’évaluation menée par un chercheur externe a permis de connaître le niveau de<br />

satisfaction des clients suite au service Blitz et d’autre part à obtenir quelques<br />

indicateurs de l’impact de l’intervention sur la situation pour laquelle ils ont fait appel<br />

au service. L’administration d’un questionnaire de satisfaction a permis de constater<br />

que le niveau de satisfaction général des clients à l'égard des services reçus est<br />

excellent (Tableau 2).<br />

Tableau 2 : Satisfaction des clients<br />

Énoncé Niveau d’accord moyen<br />

1=Pas du tout en accord<br />

5=Tout à fait en accord<br />

J’ai été traité avec respect. 5<br />

Je me suis senti écouté. 4,9<br />

Je me suis senti compris. 4,7<br />

Les horaires de rendez-vous me convenaient. 4,4<br />

Nous avons abordé les sujets qui me préoccupaient. 4,9<br />

L’approche de l’intervenante me convenait. 4,8<br />

J’ai reçu les services dont j’avais besoin. 4,6<br />

Les personnes rencontrées étaient à mon avis compétentes. 5<br />

Globalement, je suis satisfait des services reçus. 4,9<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 12


Par ailleurs, lors des entretiens menés dans le cadre des études de cas, les clients<br />

ont pu s’exprimer à propos des éléments les plus ou les moins appréciés dans les<br />

services qui leur ont été offerts. En ce qui concerne le cadre temporel d’intervention<br />

du service Blitz, les répondants ont dit avoir apprécié que des services leur soient<br />

offerts rapidement et que les rencontres soient fréquentes. Cela dit, plusieurs<br />

personnes interrogées ont aussi mentionné que la fréquence des rencontres, bien<br />

qu’aidante au plan thérapeutique, était difficile à insérer dans l’horaire familial<br />

puisque les rendez-vous devaient être fixés avant 16h pour des raisons de<br />

disponibilité d’intervenantes. Au niveau des interventions proprement dites, les<br />

clients ont exprimé avoir bénéficié de la qualité de l’écoute et de la grande ouverture<br />

des intervenantes.<br />

Cela dit, bien que la satisfaction des clients soit généralement positive, les résultats<br />

de l’évaluation montrent que les effets des interventions sur leur situation sont plus<br />

mitigés. En effet, lorsqu’interrogés à ce sujet, les clients disent avoir observé une<br />

amélioration de leur situation mais nuancent souvent leurs propos en ajoutant que<br />

les choses vont moins bien depuis que les rencontres avec l’intervenante ont cessé.<br />

Ainsi, il semble que la durée limitée des interventions (28 jours) ne permette pas<br />

nécessairement une bonne intégration des éléments acquis en cours d’intervention.<br />

Certains clients mentionnent aussi que le service a permis de résoudre une<br />

situation, mais qu’ils auraient eu besoin d’un suivi plus long afin d’aborder une ou<br />

plusieurs autres problématiques.<br />

Ce constat que font les clients sur la difficulté de compléter l’intervention en 28 jours<br />

et d’en maintenir les acquis est renforcé par le fait que dix des clients ont dû être<br />

référés à d’autres services de l’équipe FJD tout de suite ou dans les semaines ou les<br />

mois qui ont suivi l’intervention Blitz. Plus spécifiquement, quatre suivis ont été<br />

poursuivis par les intervenantes au-delà du cadre d’intervention de l’offre de service<br />

(huit rencontres en 28 jours), quatre dossiers ont été ouverts de nouveau suite à une<br />

nouvelle demande et deux clients ont été remis en liste d’attente pour un suivi<br />

prolongé.<br />

Du côté des intervenantes, en plus de l’intégration de nouveaux outils dans leurs<br />

interventions, l’implantation de l’approche orientée vers les solutions a eu des<br />

impacts à deux niveaux dans leurs pratiques : l’évaluation du client et l’établissement<br />

du plan d’intervention ainsi que la prise en charge des clients.<br />

Dans le cadre de l’approche proposée, l’évaluation du client et de sa situation est<br />

effectuée dans une perspective micro systémique, ce qui signifie que l’intervenante<br />

se concentre sur l’évaluation de la problématique que le client porte à son attention<br />

plutôt que sur l’ensemble de la situation de vie du client. Cela représente un<br />

changement dans les pratiques de la plupart des intervenantes.<br />

Par ailleurs, la prise en charge du client se fait différemment dans les suivis basés<br />

sur l’approche puisque dans ceux-ci, le client est considéré comme l’acteur principal<br />

de son processus. Ainsi, c’est le client qui détermine, avec le soutien de<br />

l’intervenante, les objectifs d’intervention qu’il souhaite atteindre et les actions qu’il<br />

mettra en place pour y arriver. L’intervenante joue donc un rôle d’accompagnement<br />

plutôt que de leadership dans la mise en place des solutions et doit apprendre à<br />

remettre l’issue de l’intervention entre les mains du client.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 13


Quant aux effets de l’implantation de cette approche sur la satisfaction<br />

professionnelle des intervenantes, ils sont en grande partie positifs. Les<br />

intervenantes ont en général trouvé que l’intégration de cette nouvelle façon<br />

d’intervenir est un défi stimulant qui leur permet de prendre du recul par rapport à<br />

leurs propres pratiques. Elles ont apprécié que cette expérience soit vécue en<br />

équipe et notent que l’approche leur a permis de développer un langage commun<br />

qui contribue à l’efficacité de leurs rencontres de codéveloppement et à leur<br />

sentiment d’appartenance à l’équipe FJD.<br />

En ce qui concerne plus spécifiquement les interventions auprès des clients, les<br />

intervenantes mentionnent qu’elles trouvent un certain soulagement dans le partage<br />

de la responsabilité quant à l’issue de l’intervention. Cela dit, les intervenantes<br />

considèrent que de limiter le processus d’évaluation à une vision micro systémique<br />

n’est pas toujours approprié et que dans certains cas cela peut faire en sorte que<br />

l’intervenante ne voit pas toutes les pistes d’interventions pertinentes et nécessaires<br />

au bien-être de son client. Ainsi, pour que cela n’entache pas la qualité des services<br />

qu’elles offrent de même que leur sentiment de compétence et éventuellement leur<br />

satisfaction professionnelle, les intervenantes pensent que l’application de cet<br />

élément de l’approche doit être laissée à leur discrétion.<br />

Par ailleurs, l’offre de service Blitz consiste non seulement en l’application d’une<br />

nouvelle approche d’intervention, mais aussi en la mise en place d’un cadre<br />

temporel d’intervention. Ce cadre temporel devant être respecté durant la phase<br />

d’expérimentation du projet pour toutes les interventions Blitz 6 , les intervenantes ont<br />

appris à intervenir dans les limites d’un cadre temporel prédéterminé. Au-delà du<br />

changement que cela a impliqué, cette expérience a permis de réaliser les<br />

avantages des suivis à court terme et de favoriser ce genre d’intervention. En effet,<br />

elles ont constaté que les interventions à court terme sont satisfaisantes dans la<br />

mesure où elles permettent une mixité des cas constituant leur charge de travail.<br />

Elles ont aussi trouvé satisfaisant de voir rapidement une amélioration dans la<br />

situation de leur client et ont apprécié le travail avec des clients mobilisés.<br />

Plusieurs éléments du cadre temporel ont créé une pression indue sur les<br />

intervenantes, nuisant à leur satisfaction professionnelle. C’est le cas, notamment,<br />

de la fréquence des rencontres qui, selon elles, n’était ni nécessaire ni utile au<br />

processus thérapeutique des clients, sauf en début d’intervention. En effet,<br />

contrairement aux clients, les intervenantes jugent que cette fréquence n’était pas<br />

aidante pour le client, à tout le moins pas au-delà des deux ou trois premières<br />

rencontres. Par ailleurs, cette fréquence élevée de rencontres a exigé des<br />

intervenantes une surcharge de travail au moment de préparer les rencontres et<br />

d’intégrer la nouvelle approche. Ce faisant, les intervenantes ont exprimé que le<br />

rythme d’intervention était inutilement stressant, particulièrement dans les cas où le<br />

client était disponible seulement en fin de journée. Dans ces cas, s’ajoutait au stress<br />

déjà existant la difficulté d’offrir deux rendez-vous par semaine à des heures déjà<br />

très occupées par les autres clients.<br />

6 La prolongation de l’intervention a été autorisée par la spécialiste en activités cliniques dans certains dossiers<br />

lorsque la sécurité du client l’exigeait (p. ex. client suicidaire, rupture de lien avec les parents, etc.)<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 14


Selon les intervenantes, le respect de leur jugement professionnel est garant de leur<br />

satisfaction professionnelle. Ainsi l’application d’un cadre temporel ou d’une<br />

approche d’intervention doit pouvoir être flexible et permettre l’intégration des<br />

décisions et du jugement professionnel de l’intervenante dans le meilleur intérêt du<br />

client.<br />

2.3 Les principaux obstacles rencontrés et les solutions apportées<br />

Les éléments contextuels ayant influencé l’implantation du projet Blitz peuvent être<br />

catégorisés en trois grands groupes : les caractéristiques de l’offre de service, de<br />

l’organisation du travail et celles des clients.<br />

Caractéristiques de l’offre de service<br />

Les influences provenant des caractéristiques de l’offre de service font référence à<br />

tout ce qui, dans les principes directeurs de celle-ci, a pu favoriser ou nuire à une<br />

implantation optimale. À ce propos, l’évaluation a permis de mettre en lumière que<br />

les différentes influences des caractéristiques de l’offre de service sur son<br />

implantation se jouent autour d’un seul et même enjeu; celui de la flexibilité. En effet,<br />

en ce qui concerne les principes liés au cadre temporel d’intervention (la fréquence<br />

et la durée de l’intervention ainsi que la disponibilité du service limité aux rendezvous<br />

avant 16 h), les intervenantes ont exprimé en un consensus clair que leur<br />

rigidité a nui à l’implantation du service Blitz. Ce cadre temporel a été autant<br />

favorable que défavorable à l’implantation du service selon le contexte. Son<br />

implantation rigide, telle que prônée par les principes directeurs, a fait en sorte que<br />

les intervenantes ne peuvent l’évaluer et en tenir compte dans le choix d’un cadre<br />

temporel d’intervention idéal.<br />

En premier lieu, la disponibilité du service limité aux rendez-vous de jour fait en sorte<br />

que bon nombre de clients potentiels qui ne sont disponibles qu’après 16 h 30 ou<br />

17 h ne se sont pas vu offrir les services Blitz par les intervenantes de l’accueil<br />

psychosocial. Il s’agit, toujours selon les intervenantes de l’accueil, de la principale<br />

cause de refus des services Blitz. Cette disponibilité limitée des rendez-vous s’est<br />

aussi rapidement avérée difficile à gérer puisque beaucoup de clients du projet ont<br />

demandé des rendez-vous à 15 h 30 ou 16 h, moment de la journée très prisé par<br />

les clients en suivi régulier. La gestion des rendez-vous en fin de journée devient<br />

très difficile pour les intervenantes lorsqu’on considère que les clients Blitz doivent<br />

être rencontrés à une fréquence de deux fois par semaine.<br />

Cette fréquence des rendez-vous s’est avérée un élément facilitant et un obstacle<br />

dans l’implantation de l’offre de service. En effet, les intervenantes ont mentionné<br />

que la fréquence élevée des rencontres est un élément positif en début de suivi<br />

puisqu’elle permet de créer un bon lien de confiance, de déterminer les objectifs et<br />

d'entreprendre rapidement le processus de mise en action. Ce dernier élément est<br />

d’autant plus pertinent étant donné que les principes de l’offre de service exigent que<br />

le client soit rencontré rapidement suite à sa demande de service, ses énergies sont<br />

déjà mobilisées, propices à une mise en action rapide.<br />

Cela dit, les intervenantes ont aussi expliqué qu’au-delà des trois ou quatre<br />

premières rencontres, la fréquence des rendez-vous devient un obstacle, et ce pour<br />

plusieurs raisons. Tel que mentionné précédemment, la gestion des rendez-vous<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 15


pour des interventions familiales à cette fréquence est difficile puisque les rencontres<br />

doivent avoir lieu de jour alors que souvent les parents travaillent et les enfants vont<br />

à l’école. Aussi, le court délai entre les rencontres laisse peu de temps aux clients<br />

pour mettre en pratique les outils développés avec l’intervenante. Ce laps de temps<br />

réduit laisse aussi peu de possibilités à l’intervenante pour se préparer<br />

adéquatement à la rencontre suivante, surtout considérant que l’offre de service<br />

exige des intervenantes qu’elles appliquent une approche thérapeutique qu’elles ne<br />

maîtrisent pas encore parfaitement. Néanmoins, les intervenantes considèrent que<br />

la fréquence des rendez-vous continue d’être, au-delà des premières rencontres, un<br />

élément motivateur pour les clients. Elles considèrent aussi que la durée réduite du<br />

suivi d’intervention (maximum de 28 jours) agit comme catalyseur et encourage<br />

souvent les clients à rester centrés sur leurs objectifs.<br />

Alors que les principes directeurs concernant la durée limitée de l’intervention ont<br />

été, selon les intervenantes, parmi les éléments les plus difficiles à implanter, le<br />

caractère flexible de l’approche orientée vers les solutions en a fait un élément<br />

facilitant l’implantation. Comme les outils de l’approche pouvaient être utilisés<br />

séparément les uns des autres et être intégrés à des interventions impliquant des<br />

outils et des techniques provenant d’autres approches, les intervenantes se sont<br />

senties relativement à l’aise dans l’apprentissage et l’intégration de ces nouvelles<br />

techniques. Elles ont donc rapidement utilisé ces outils non seulement dans le cadre<br />

du service Blitz, mais aussi dans leurs autres suivis.<br />

Caractéristiques des clients et de leur situation<br />

Certaines caractéristiques des clients et de la situation pour laquelle ils ont fait appel<br />

aux services Blitz favorisent ou nuisent à l’implantation de l’offre de service. La<br />

première des caractéristiques d’un client est un haut niveau de disponibilité. En effet,<br />

les clients devant être rencontrés deux fois par semaine pendant le jour, le manque<br />

de disponibilité de certains d’entre eux s’est révélé un obstacle majeur. Ces clients<br />

s’étaient généralement dits disponibles le jour lors de l’évaluation à l’accueil<br />

psychosocial mais les nombreuses autres obligations rendaient la prise de rendezvous<br />

difficile.<br />

Par ailleurs, l’approche orientée vers les solutions définit la clientèle de services<br />

psychosociaux en trois catégories : les clients, les plaignants et les visiteurs. Lors de<br />

l’implantation de l’offre de service, il est apparu que la clientèle de type client<br />

favorise l’intervention telle que pensée dans les principes de l’offre de service. Ce<br />

type de clientèle est constitué de gens qui se positionnent comme acteur de leur<br />

situation plutôt que comme victime, qui sont mobilisés et qui agissent. Ces clients<br />

peuvent exprimer les motifs qui les amènent à consulter, ont des pistes de solutions<br />

à proposer et sont prêts à faire les efforts inhérents à la mise en place de celles-ci. Il<br />

va sans dire que, dans le cadre d’un service où l’intervention est intensive, d’une<br />

durée limitée et axée sur la valorisation des solutions émanant du client, ce type de<br />

clientèle est un atout essentiel, voire même la seule clientèle avec laquelle il est<br />

possible de mener à bien ce type d’intervention. Une autre caractéristique<br />

essentielle aux clients, étant donné le cadre temporel du service et son approche<br />

thérapeutique, est leur niveau de ressources non seulement en temps et en énergie,<br />

mais aussi au niveau de leur capacité à analyser leur propre situation et à se<br />

prendre en charge.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 16


Outre les caractéristiques de clients, les caractéristiques de la situation ou de la<br />

problématique pour laquelle le client fait appel au service influencent également<br />

l’implantation d’une intervention. Les entretiens avec les intervenantes et avec les<br />

clients ont permis de comprendre que dans un cadre temporel d’intervention limité<br />

tel que celui de Blitz, il n’est pas concevable d’intervenir avec le client sur plus d’une<br />

problématique. Il faut donc, pour mener à bien une intervention dans ces<br />

circonstances, que la situation que le client souhaite améliorer soit clairement définie<br />

et bien circonscrite et ce, dès les premières rencontres. Puisque la problématique au<br />

centre de l’intervention doit être bien délimitée, il apparaît difficile, voire impossible,<br />

d’intervenir sur des problématiques chroniques ou récurrentes. En résumé,<br />

l’intervention ne doit porter que sur une seule situation ou problématique et cette<br />

dernière se doit d’être épisodique et bien cernée par le client.<br />

Les caractéristiques organisationnelles<br />

Deux principaux éléments du contexte organisationnel ont représenté un obstacle à<br />

l’implantation optimale : la pression de rencontrer les cibles de l’entente de gestion<br />

et les communications entre l’équipe FJD et l’équipe de l’accueil psychosocial.<br />

Puisque les principes directeurs de l’offre de service prévoient que les clients soient<br />

rencontrés dans les 14 jours suivant la référence de leur dossier, il était nécessaire<br />

de s’assurer, avant d’offrir le service Blitz à un client, qu’une place soit disponible<br />

dans l’horaire d’une intervenante. Toutefois, considérant l’entente de gestion du<br />

CSSS, il n’était pas concevable de laisser la charge de travail d’une intervenante<br />

incomplète alors que des clients sont en attente et que des urgences se présentent<br />

chaque jour. Ce faisant, les disponibilités dans les charges de travail des<br />

intervenantes ont été octroyées à l’offre de service Blitz au compte-gouttes afin<br />

d’éviter que des places ne restent vacantes plus de quelques jours. Malgré cela, la<br />

grande fluctuation des demandes de service à l’équipe FJD a fait en sorte qu’à<br />

certains moments les places rendues disponibles pour des dossiers Blitz sont<br />

demeurées vacantes pendant quelques jours alors qu’à d’autres moments, elles se<br />

sont comblées en quelques minutes. Ainsi, il va sans dire qu’il était extrêmement<br />

difficile, voire impossible pour la spécialiste en activités cliniques d’estimer le nombre<br />

de places qu’il aurait fallu libérer dans la charge de travail des intervenantes pour<br />

répondre adéquatement à la demande, sans nuire au respect des ententes de<br />

gestion. En résumé, dans la charge de travail des intervenantes, la gestion des<br />

disponibilités Blitz a été d’une grande complexité pour la spécialiste en activités<br />

cliniques de l’équipe FJD, elle a dû se soucier quotidiennement de rendre<br />

disponibles un certain nombre de places pour les clients Blitz, tout en s’assurant de<br />

ne pas nuire à l’arrivée des cas urgents et des clients sur la liste d’attente.<br />

Les difficultés inhérentes au processus de gestion des places dans les charges de<br />

travail des intervenantes ont fait cesser l’offre de services Blitz en quelques<br />

occasions. En effet, avant d’offrir Blitz à un client, les intervenantes de l’accueil<br />

psychosocial devaient s’assurer de la disponibilité des plages horaires. La procédure<br />

établie au début de la période d’implantation par la spécialiste en activités cliniques<br />

de l’équipe FJD consistait à laisser un message à l’équipe de l’accueil psychosocial<br />

lorsque des places se libéraient. Cela dit, une entrevue de groupe auprès des<br />

intervenantes de l’accueil a permis de mettre en lumière le fait que ces messages ne<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 17


se sont pas toujours rendus à toutes les intervenantes et qu’il a souvent été difficile<br />

pour elles de savoir si les places disponibles avaient ou non été comblées au<br />

moment où elles en apprenaient la disponibilité.<br />

Par ailleurs, les difficultés de communication entre les intervenantes de l’accueil et<br />

l’équipe FJD ne se sont pas limitées à la question des places disponibles. Les<br />

intervenantes de l’accueil ont aussi exprimé qu’on ne leur a pas communiqué<br />

clairement les critères sur lesquels elles devaient se baser pour référer des clients<br />

au service Blitz. Par exemple, alors que certaines avaient compris qu’il fallait que le<br />

client démontre une motivation élevée, d'autres ont dit qu’on leur a indiqué que cela<br />

n’était pas nécessaire.<br />

De plus, certaines caractéristiques du contexte organisationnel entourant<br />

l’implantation du projet Blitz ont été favorables à cette dernière. Les ressources<br />

financières octroyées pour le développement et l’implantation du projet par le LEGG<br />

sont au nombre des éléments ayant eu un impact positif. Ces ressources ont permis<br />

non seulement de former l’ensemble des intervenantes de l’accueil psychosocial et<br />

de l’équipe FJD à l’approche orientée sur les solutions, mais aussi d’assurer<br />

l’accompagnement des intervenantes dans leur processus d’intégration par la<br />

formatrice. Selon les intervenantes, ces rencontres d’accompagnement ainsi que les<br />

réunions de codéveloppement mises en place par la spécialiste en activités cliniques<br />

ont contribué grandement à l’intégration de l’approche dans les interventions Blitz et<br />

dans leurs pratiques en général.<br />

Finalement, la mise en place d’un comité de projet multidisciplinaire et ouvert d’esprit<br />

a contribué à faire en sorte que la gestion de l’intégration du service Blitz dans la<br />

charge de travail des intervenantes se fasse dans le respect des principes d’équité<br />

et d’éthique professionnelle. Le soutien offert par le comité à la spécialiste en<br />

activités cliniques ainsi que la confiance que lui a témoignée sa supérieure<br />

immédiate dans la gestion de l’implantation de l’offre de service sont aussi des<br />

éléments clés d’un tel processus.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 18


CONCLUSION<br />

L’évaluation a permis de documenter que bien que le cadre temporel de l’offre de<br />

service ait été respecté dans la plupart des dossiers, l’application intégrale de ses<br />

principes directeurs n’est pas chose facile et ne convient pas dans toutes les<br />

circonstances. En premier lieu, la disponibilité des services limités à un horaire de<br />

jour a constitué un obstacle au niveau de l’offre de service aux clients de même que<br />

des complications au niveau de la gestion de la charge de travail des intervenantes.<br />

Aussi, la capacité des intervenantes à appliquer ce cadre en termes de fréquence et<br />

de durée de l’intervention et la pertinence de le faire est influencée par les<br />

caractéristiques des clients qui doivent être motivés, disponibles et disposant de<br />

ressources personnelles ainsi que par les caractéristiques de la problématique<br />

vécue qui doit être unique, bien définie et circonscrite. Ce volet de l’évaluation<br />

permet aussi de conclure que la flexibilité laissée aux intervenantes dans<br />

l’application de l’approche orientée vers les solutions a contribué à ce que les<br />

intervenantes l’implantent dans différents suivis et non seulement dans les dossiers<br />

Blitz. Toutefois, cette flexibilité a aussi fait en sorte que les intervenantes ne se sont<br />

pas limitées, dans leurs interventions Blitz, aux techniques proposées par<br />

l’approche. Elles ont plutôt utilisé les outils de l’approche qu’elles jugent pertinents<br />

en complément de techniques et d’outils d’autres approches.<br />

Aussi, les résultats de l’évaluation des effets sur les clients laissent voir que la<br />

satisfaction générale à l’égard des services offerts est grande. Cela dit, lorsque les<br />

impacts des interventions sur la résolution de la situation vécue par les clients sont<br />

évalués, les conclusions sont plus mitigées. En effet, les interventions ont un effet<br />

favorable sur les clients tant qu’elles ont cours, mais dans les semaines qui suivent<br />

la fin de celles-ci, certains effets se résorbent ou de nouvelles difficultés se<br />

présentent. Cela laisse présager que la durée d’intervention (28 jours) n’est pas<br />

suffisante pour produire des acquis durables et généralisables.<br />

En ce qui concerne les effets sur la pratique des intervenantes, l’évaluation montre<br />

des changements à deux étapes du processus d’intervention : celle de l’évaluation et<br />

de l’établissement du plan d’intervention et celle de la prise en charge. L’évaluation<br />

et le plan d’intervention tout comme la prise en charge des clients sont orientés<br />

davantage sur les solutions et sur la responsabilisation du client face à l’issue de<br />

l’intervention. Des effets ont aussi été ressentis par les intervenantes sur la manière<br />

d’envisager le cadre temporel d’une intervention puisqu’elles ont découvert les<br />

avantages liés aux suivis à court terme.<br />

Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 19


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Projet Blitz – Rapport-synthèse de fin de projet 20

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