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L'AFFAIRE DU «PROBO KOALA» OU LA CATASTROPHE ... - FIDH

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Ainsi, tous les salariés du groupe TRAFIGURA ont finalement été « blanchis » par la Chambre<br />

d’accusation de la Cour d’appel d’Abidjan.<br />

Aucune accusation judiciaire formelle n’avait été adressée à TRAFIGURA pour son implication<br />

dans le déversement des déchets toxiques à Abidjan, et ce alors que tous les indicateurs de<br />

responsabilité étaient tournés vers cette société, pour le compte et au profit de laquelle le<br />

déversement des déchets toxiques a été effectué.<br />

Lapuissancefinancièredesresponsables deTRAFIGURAaindéniablementpesé surl’instruction<br />

qui n’était pas achevée lors de la signature de l’accord transactionnel entre la société et l’État de<br />

Cote d’Ivoire, et, par conséquent, a nuit à la manifestation de la vérité.<br />

A noter également qu’un non-lieu a été prononcé à l’égard de Gouro Karamé, Coulibaly Légé et<br />

Kintéga Madi, respectivement vidangeur, mécanicien et soudeur indépendants, au motif qu’ils<br />

n’auraient commis aucun fait susceptible de recevoir une qualification pénale. Koné Pkandotien<br />

Paul, officier de marine, a également bénéficié d’un non-lieu ; l’examen des pièces du dossier<br />

n’aurait pas permis d’établir des charges à son encontre ; il en est de même pour Yoro Sidibé et<br />

Nobah Amoukan, Directeur général de la société WAIBS.<br />

1.3.2. L’absence des responsables administratifs et politiques des autorités ivoiriennes<br />

Aucune charge n’a été retenue à l’encontre des hauts fonctionnaires qui avaient été gravement<br />

mis en cause par les enquêteurs et notamment par la Commission Nationale d’Enquête sur les<br />

Déchets Toxiques dans le District d’Abidjan, et qui, au plus fort de ce scandale, avaient été<br />

suspendus par le Premier ministre d’alors, Charles Konan Banny, puis ré-introduits dans leurs<br />

fonctions par décret du Président Gbagbo moins de trois mois après le drame.<br />

1.3.3. La mise en accusation de lampistes<br />

Finalement, aux termes de l’arrêt de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel d’Abidjan<br />

du 19 mars 2008, douze personnes étaient renvoyées devant la Cour d’assises, pour leur<br />

implication dans le déversement des déchets toxiques :<br />

• Salomon Ugborugbo,<br />

directeur général de TOMMY, a été poursuivi pour<br />

« empoisonnement ». Il lui est reproché d’avoir organisé le déversement à l’air libre<br />

les 19 et 20 août 2006 dans une quinzaine de sites d’Abidjan de plus de 500 m3 de<br />

résidus provenant des cales du PROBO KOA<strong>LA</strong><br />

• Marcel Bombo Dagui,<br />

commandant de la capitainerie du port autonome d’Abidjan<br />

(PAAb), renvoyé pour « complicité d’empoisonnement ».<br />

•<br />

Les deux employés de la société WAIBS, consignataire du PROBO KOA<strong>LA</strong>,<br />

Adja Ehouman David et Essoin Kouao, ont été renvoyés pour « complicité<br />

d’empoisonnement ».<br />

• Les trois douaniers, Tétialou Owonhon Anne-Marie, Théophile Ambroise et Yao<br />

Kouassi, qui étaient chargés de surveiller le déchargement des soutes du cargo, ont<br />

également été renvoyés pour « complicité d’empoisonnement ».<br />

• Tibé Bi Balou,<br />

l’ancien Directeur des Affaires maritimes et portuaires au Ministère<br />

des transports, qui avait émis un avis favorable pour la délivrance d’un agrément<br />

d’avitailleur à la société TOMMY, était poursuivi pour « infraction au code de<br />

l’environnement ».<br />

• Kacou Aka Eugène,<br />

l’agent shipping de la société WAIBS qui avait rempli les<br />

formalités d’entrée du PROBO KOA<strong>LA</strong> au port d’Abidjan, et un agent du port, Epla<br />

Akoua Paul qui avait enregistré l’entrée du cargo au port étaient également poursuivis<br />

pour « infraction au code de l’environnement ».<br />

• Deux garagistes, Diakité Ali et Konaté Broulaye, qui avaient racheté et revendu une<br />

citerne de déchets toxiques en pensant avoir affaire à du carburant.<br />

La <strong>FIDH</strong>, la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des<br />

droits humains (MIDH) dénoncent le manque d’indépendance et les insuffisances de l’instruction<br />

de la procédure par les juridictions d’instruction, qui ont fait une application pure et simple de<br />

l’accord transactionnel, n’ont pas procédé à l’audition de témoins clés, gravement mis en cause<br />

par les Commissions d’enquêtes nationale et internationale, et n’ont manifestement pas entendu<br />

de victime déclarée des déchets toxiques.<br />

24 / L’AFFAIRE <strong>DU</strong> <strong>«PROBO</strong> <strong>KOA<strong>LA</strong>»</strong> / <strong>FIDH</strong> - LIDHO - MIDH

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