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L'AFFAIRE DU «PROBO KOALA» OU LA CATASTROPHE ... - FIDH

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3. Les suites du procès : pourvois en cassation et intérêts civils<br />

3.1. Recours introduits suite au jugement<br />

A la suite du jugement prononcé par la Cour d’assises d’Abidjan le 22 octobre 2008, deux<br />

recours ont été formulés : les deux personnes condamnées, Monsieur Salomon Ugborugbo et<br />

Monsieur Essoin Kouao, se sont pourvus en cassation et l’Union des Victimes des Déchets<br />

Toxiques d’Abidjan et Banlieues, partie civile dans cette affaire, a formulé le recours devant la<br />

Cour suprême décrit précédemment.<br />

La Cour suprême ne s’est pas encore prononcée sur ces deux recours. Le jugement n’est donc<br />

pas définitif.<br />

3.2. La question des intérêts civils<br />

La Cour d’assises devait statuer sur les intérêts civils des parties civiles constituées dans la<br />

procédure pénale, mais a repoussé l’examen de cette question à une audience ultérieure. La<br />

Cour d’assises ne s’est pas encore prononcée sur le sujet.<br />

En outre, et suite au procès devant la Cour d’assises d’Abidjan, un recours au nom d’autres<br />

personnes qui seraient décédées des suites du déversement des déchets toxiques a été déposé<br />

devant les juges civils du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau visant l’Etat de<br />

Côte d’Ivoire et la compagnie TRAFIGURA, tous deux mis hors de cause dans le cadre de la<br />

procédure pénale. Cette procédure est également pendante.<br />

Enfin, concernant les indemnisations des victimes prévues au terme du protocole d’accord<br />

signé entre TRAFIGURA et l’Etat ivoirien en février 2007, le processus ne semble pas abouti.<br />

Une liste de victimes avait été dressée par les autorités ivoiriennes incluant toutes les personnes<br />

ayant effectué des consultations pour des maux liés au déversement des déchets toxiques dans<br />

les hôpitaux d’Abidjan, et publiée dans plusieurs numéros d’un quotidien ivoirien. Cette liste<br />

n’incluait pas les personnes ayant consulté dans des cliniques privées ou ayant rebroussé chemin<br />

voyant que l’attente dans les hôpitaux était démesurément longue. Dongo Kouassi, expert du<br />

Centre suisse de recherche scientifique (CSRS) ayant réalisé une étude sur les victimes des<br />

déchets toxiques, avait déclaré lors d’une conférence à Abidjan en septembre 2007 qu’il était<br />

évident que « la majorité des victimes [des déchets toxiques] ne recevront rien », compte tenu<br />

des critères retenus par les autorités ivoiriennes et du fait que « plus de 60 pour cent des victimes<br />

des déchets toxiques sont allées se faire soigner dans des centres de santé non-conventionnels,<br />

non-reconnus par l’Etat » 57 .<br />

Toutes les personnes figurant sur cette liste étaient appelées à se rendre au Trésor avec un dossier<br />

incluant divers documents souvent compliqués à obtenir (ordonnances médicales, factures de<br />

médicaments, pièces d’identité etc), ce qui a pu décourager de nombreuses personnes, ainsi que<br />

l’accueil des victimes décrit comme désorganisé.<br />

Il n’est aujourd’hui toujours pas clair si, au final, toute la somme destinée aux indemnisations<br />

des victimes au terme du protocole d’accord a été reversée, ni si toutes les victimes recensées<br />

par les autorités ont pu en bénéficier.<br />

57. Voir l’article « Côte d’Ivoire : De nombreuses victimes des déchets toxiques pourraient ne pas être indemnisées », irinnews, 17 septembre<br />

2007, disponible à l’adresse Internet suivante : http://reliefweb.int/node/243786<br />

<strong>FIDH</strong> - LIDHO - MIDH / L’AFFAIRE <strong>DU</strong> <strong>«PROBO</strong> <strong>KOA<strong>LA</strong>»</strong> / 31

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