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Sommaire du CHAPITRE 8 Orge, avoine, sorgho, millets

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L’orge<br />

L’<strong>avoine</strong><br />

<strong>Sommaire</strong> <strong>du</strong> <strong>CHAPITRE</strong> 8<br />

<strong>Orge</strong>, <strong>avoine</strong>, <strong>sorgho</strong>, <strong>millets</strong><br />

Description de la plante : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2<br />

Origine et évolution : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2<br />

Écologie et méthodes de culture de l'orge : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

Utilisation et usages : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Préparation de la bière : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Amélioration génétique et augmentation de la pro<strong>du</strong>ctivité de la culture de l'orge : . . . . . . . 9<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction pour l'orge (FAOSTAT 2001, révisé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

Description de la plante : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

Évolution et origine de sa culture : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

Écologie et méthode de culture : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

Utilisation et usages : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

Amélioration génétique de l'<strong>avoine</strong>: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction pour 2001 (FAOSTAT, révisé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

Le Sorgho:<br />

Description de la plante : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

Évolution et origine de sa culture : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

Écologie et utilisation <strong>du</strong> Sorgho : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

Amélioration génétique et sélection de variétés de <strong>sorgho</strong> : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong> en 2001 (FAOSTAT, révisé) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

Les Millets: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction des <strong>millets</strong> (pris collectivement) (FAOSTAT 2001, révisé) . . . . . . . . 21<br />

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

- 1 -


L'orge<br />

Considérant les découvertes archéologiques dans les premiers villages <strong>du</strong><br />

Croisant Fertile (centre A 1 ), l'orge (Hordeum vulgare L. ) est la première<br />

céréale à être domestiquée dans cette région. Les fouilles archéologiques<br />

effectuées depuis le début <strong>du</strong> siècle en Syrie et en Iraq ont dévoilé la présence de<br />

caryopses d'orge provenant d'épis modifiés par le processus de domestication. Ces<br />

épis datent d'environ 10 000 ans, quelques centaines d'années avant l'apparition<br />

des blés cultivés diploïdes (engrain) et tétraploïdes (amidonnier). Pendant<br />

l'Antiquité et jusqu'au deuxième siècle av. J.C., l'orge était la céréale la plus utilisée<br />

pour l'alimentation humaine dans les régions <strong>du</strong> Croissant Fertile, d'Europe centrale<br />

et <strong>du</strong> bassin méditerranéen. Elle fut, par la suite, remplacée par les blés<br />

tétraploïdes et héxaploïdes . Sa pro<strong>du</strong>ction mondiale actuelle (environ 141,2 millions<br />

de TM en 2001), ne représente qu'environ 23 % de la pro<strong>du</strong>ction globale<br />

annuelle <strong>du</strong> blé. Seulement 20 % de cette pro<strong>du</strong>ction est destinée à l'alimentation<br />

humaine directe tandis que 35 % sert à l'élaboration de la bière, d'alcools et de<br />

sirops et 45 % de cette pro<strong>du</strong>ction est utilisée à la ferme pour l'alimentation des<br />

animaux de ferme et comme source de semences pour les plantations de l'année<br />

suivante.<br />

Description de la plante:<br />

L'orge (Hordeum vulgare L.) est une plante annuelle, autofécondée très semblable<br />

au blé dans la morphologie de ses organes végétatifs et floraux (Figure 1).<br />

Contrairement au blé, où l'on retrouve plusieurs niveaux de ploïdie, l'orge spontanée<br />

et l'orge cultivée sont des espèces diploïdes possédant le même nombre<br />

chromosomique (2n = 14). Cette espèce, bien qu'appartenant à la même tribu<br />

(Triticeae) que le blé, est placée dans la sous-tribu Hordeinae <strong>du</strong> fait de différences<br />

au niveau de la structure de ses épis. Contrairement à l'épi de blé (et ceux<br />

d'autres genres de la sous-tribu Triticinae) qui n'a qu'un seul épillet inséré à<br />

chaque nœud <strong>du</strong> rachis, l'épis d'orge comportent deux épillets par nœud. Chaque<br />

épillet d'orge pro<strong>du</strong>it une seule fleur fertile, contrairement<br />

aux épillets de blé qui peuvent pro<strong>du</strong>ire<br />

de 3 à 5 fleurs chacun. Cependant l'orge et<br />

Figure 2a.- épi d’orge à deux<br />

rangs (gauche) et à six rangs<br />

(droite) (Adapté de Leonard et<br />

Martin 1973)<br />

le blé sont génétiquement assez proches pour permettre la pro<strong>du</strong>ction d'hybrides<br />

inter géniques sous conditions expérimentales, bien que la fertilité des<br />

plants hybrides obtenus soit très ré<strong>du</strong>ite. Les variétés d'orge sont regroupées<br />

d'après les caractéristiques de leurs épis, en orges à six rangs et en orges à deux<br />

rangs. Les orges à six rangs comportent des épillets fertiles regroupés par trois<br />

sur chaque plan de l'axe vertical de l'épi. Les deux épillets latéraux des orges à<br />

deux rangs sont stériles et ne pro<strong>du</strong>isent qu'un seul caryopse par groupes de<br />

trois épillets (Figure 2a,b). Dans ce dernier cas, l'épi apparaît comme un épi<br />

distique quand on l'observe sur le plan transversal. Autrement, les caractéristiques<br />

végétatives et florales de l'orge sont similaires à celles <strong>du</strong> blé.<br />

Origines et évolution :<br />

Les études génétiques, incluant les analyses récentes en biologie moléculaire,<br />

confirment que l'orge cultivée a évolué à partir de l'espèce Hordeum spontaneum<br />

L.* (2n = 14), une orge spontanée possédant un épi à rachis cassant à<br />

deux rangs, qui est bien représentée dans différentes régions intra montagneuses<br />

ainsi que dans les plaines de l'est de l'Asie, <strong>du</strong> Croissant Fertile, des<br />

- 2 -<br />

Figure 1. plante d’orge montrant<br />

a) épis terminal, b) partie<br />

supérieure <strong>du</strong> pédoncule floral,<br />

c) feuille rattachée au noeud<br />

(« flag leaf»), d) région internodale,<br />

e) limbe de la feuille, f)<br />

internode sous le pédoncule floral<br />

(adapté de Leonard et Martin<br />

1973)


Figure 2b.- Hordeum vulgare. <strong>Orge</strong>. Gauche: Épillet<br />

d’orge à 6 rangées, droite: épillet d’orge à 2 rangées.<br />

A.- Caryopse central; B.- Caryopses latéraux; C.- Pointe;<br />

D.- Glumes; E.- Pointe de la glume.<br />

Balkans et <strong>du</strong> nord-est de l'Afrique (Figure 3). Les<br />

découvertes archéologiques démontrent que l'orge spontanée<br />

avait fait l'objet de cueillettes intensives à partir de<br />

20 000 A.P., non seulement dans cette région (Tell Abu<br />

Hureyra, Tell Aswad et Mureybit (Syrie); Eynan (Israël),<br />

mais aussi en Afrique, dans la vallée <strong>du</strong> Haut Nil (Tushka)<br />

à partir de 22 000 A.P. et, en particulier, entre 14 500 et<br />

10 500 ans A.P. pendant la période de la ''révolution<br />

agrotechnique'' décrite par Kislev (1984). Les premières<br />

formes cultivées à épis à deux rangs non explosifs font<br />

leur apparition dans les niveaux d'occupation datés de 9<br />

600 A. P. à Tell Abu Hureyra et de 9 300 A.P. à Tell Aswad<br />

(Syrie). Dès 9 000 A. P. elle apparaît à Jarmo, en Iraq et<br />

vers 8 500 à Ali Kosh dans les montagnes Zagros en Iraq<br />

<strong>du</strong> Sud-Est. Les fouilles archéologiques démontrent que<br />

les formes cultivées d'orge à épis à six rangs, issues<br />

d'une mutation mendélienne simple, sont dérivées<br />

d'orges domestiquées possédant un épi à deux rangs, car<br />

d'une part, les formes possédant des épis à six rangs sont<br />

retrouvées dans des niveaux d'occupation plus récents,<br />

et d'autre part, Hordeum spontaneum n'est représentée<br />

que par des formes à épis à deux rangs. La présence de l'orge domestiquée à six rangs est documentée à Tell Abu<br />

Hureyra vers 8 500 A. P., vers 8 000 A. P. à Ali Kosh et entre 8 000 A.P. et 7 600 A. P. à Tell Aswad ainsi qu'à<br />

Hacilar et à Çatal Hüyük (Anatolie Turque). On retrouve aussi dans ces sites des formes cultivées qui possèdent<br />

des glumelles détachables ("nues").<br />

Benghazi<br />

Lybie<br />

Grèce<br />

Égypte<br />

Turquie<br />

Israël<br />

Damas<br />

Jordanie<br />

Syrie<br />

Baghdad<br />

Iraq<br />

Tabriz<br />

Baku<br />

Teheran<br />

Borujered<br />

Kashan<br />

Kjarramabad<br />

Iran<br />

Persepolis<br />

Kasrun<br />

Russie<br />

Ashkhabad<br />

Andkhul<br />

Herat<br />

Toshkent<br />

Maimana Kabul<br />

Afghanistan<br />

Faizabad<br />

Khanabad<br />

Baghlan<br />

Pul-I-Kumri<br />

Kandahar<br />

Quetta<br />

Pakistan<br />

Figure 3.- Sites connus et présumés de distribution de l’orge sauvage. Les zones ombragées représentent<br />

les emplacements prépondérants près des habitats primaires. D’autre part, l’orge sauvage a pu avoir une dis-<br />

tribution abondante mais confinée dans les habitats très perturbés (modifié de Harlan, J.R. 1975)<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

* Zohary et Hopf (l988) considèrent que les formes spontanées et cultivées appartiennent à une même espèce Hordeum<br />

vulgare et ils leurs assignent le rang de sous-espèce: ssp. spontaneum pour les formes spontanées; ssp. distichum, pour<br />

les formes cultivées possédant un épis à deux rangs et ssp. hexastyle pour les formes cultivées possédant un épi à six rangs<br />

- 3 -


Par contre, cette dernière caractéristique n'est pas présente avant l'Âge de Bronze (4 000 A. P.) dans les villages<br />

<strong>du</strong> Néolithique situés dans les plaines <strong>du</strong> Croissant Fertile (Figure 4).<br />

Écologie et méthodes de culture de l'orge<br />

Considérant l'origine de l'orge et ses caractéristiques de croissance, les conditions écologiques propices à sa<br />

culture devraient être relativement similaires à celles décrites pour le blé. Cependant, cette espèce possède un<br />

potentiel d'adaptation supérieur à celui <strong>du</strong> blé, comme le démontrent les nombreuses variétés issues des programmes<br />

de sélection et d'amélioration génétique plus récents.<br />

La culture de l'orge se fait autant dans les régions froides délimitées aux latitudes 55- 65 o N que dans les<br />

régions tropicales et sub-tropicales en altitude qui possèdent une saison sèche prolongée. L'orge est ainsi cultivée<br />

dans des pays comme le Canada, la Finlande, la Russie et la Suède. L'orge est plus tolérante aux conditions<br />

extrêmes de température que le blé. De nombreuses variétés hâtives d'orge (Diktat, Hudson) ont été sélectionnées<br />

pour être cultivées dans les régions tempérées. Cet avantage prévaut en haute altitude dans les régions tropicales<br />

et subtropicales où des variétés peuvent être cultivées avec succès jusqu'à près de 3 500 m d'altitude dans<br />

les Andes, en Afrique de l'Est et dans les régions montagneuses de l'Asie <strong>du</strong> sud. Des variétés résistantes à la<br />

sécheresse et aux températures élevées ont aussi été développées pour les régions semi-désertiques d'Afrique <strong>du</strong><br />

Nord et de l'Est, d'Asie centrale, de Chine, <strong>du</strong> Pakistan, d'Inde et d'Australie. Cette espèce est aussi tolérante à la<br />

salinité. Certaines variétés, comme la variété ''Mariout'', sont cultivées dans le delta <strong>du</strong> Nil et dans les sols salins<br />

de diverses régions <strong>du</strong><br />

monde où les concentra-<br />

tions de sels dépassent les<br />

3500 ppm (équivalents<br />

Na + ). Par contre, et de<br />

façon similaire aux autres<br />

céréales originaires des<br />

régions tempérées, la culture<br />

de l'orge n'est pas<br />

favorisée sous des conditions<br />

de climats tropicaux<br />

chauds et humides. La<br />

pro<strong>du</strong>ction d'orge est<br />

optimisée sur des sols<br />

alcalins à légèrement<br />

acides à texture moyenne<br />

et bien drainés mais pro<strong>du</strong>it<br />

peu sur des sols<br />

sablonneux, pauvres et<br />

fortement acidifiés (pH <<br />

4.7).<br />

Les méthodes de culture<br />

sont semblables à<br />

celles utilisées pour le blé<br />

et l'évolution des techniques<br />

de préparation des<br />

sols, semences, irrigation,<br />

moisson, etc., a été similaire<br />

à celle développées<br />

pour le blé au cours des<br />

derniers 10 000 ans.<br />

- 4 -<br />

Figure 4.- Évolution de l’orge (Hordeum vulgare)<br />

Hypothèse classique<br />

a) Régions montagneuses (Zagros) b) plaines (Mésopotamie,<br />

Khuzistan)<br />

Hordeum spontaneum (2n = 14)<br />

Espèce sauvage<br />

épis à deux rangs<br />

rachis fragile (cassant)<br />

glumes et glumelles<br />

attachées au caryopse<br />

A.C.<br />

7.500-8.000<br />

6.000-7.000 A.C.<br />

?<br />

Hordeum vulgare<br />

var. hexasticum (2n = 14)<br />

Espèce domestiquée,<br />

épis à six rangs,<br />

rachis ferme,<br />

glumelles et glumes<br />

Hordeum vulgare (2n = 14) attachées au caryopse<br />

Espèce cultivée et domestiquée<br />

épis à deux rangs, Glumelles et glumes<br />

rachis ferme, détachées <strong>du</strong> caryopse<br />

glumes et glumelles , (Graines “nues”)<br />

attachées au caryopse


Utilisation et usages :<br />

Jusqu'au commencement de notre ère, l'orge était la céréale la plus utilisée pour l'alimentation humaine parmi<br />

les peuples <strong>du</strong> Croissant Fertile, des régions méditerranéennes et de l'Europe. Les transactions agricoles établies<br />

par les Sumériens et les Hittites, tels que rapportées dans leurs tablettes "comptables", font état de l'importance<br />

de la pro<strong>du</strong>ction d'orge, et non de blé, ainsi que l'utilisation de l'orge comme moyen de paiement pour les travaux<br />

des employés agricoles. A cette époque, il est probable que les caryopses d'orge étaient broyés, mélangés avec de<br />

l'eau ou <strong>du</strong> bouillon et, par la suite, la pâte était cuite dans des fours. Alternativement, les caryopses étaient rôtis<br />

préalablement dans des fours et celles-ci étaient broyées et ajoutées à divers mets. Les tablettes sumériennes nous<br />

informent aussi qu'une partie importante de la pro<strong>du</strong>ction d'orge était destinée au maltage et à la fabrication de<br />

la bière.<br />

Jusqu'au deuxième siècle av. J.C., l'orge était aussi la céréale principale utilisée pour l'alimentation en Égypte<br />

et en Grèce. Telle était l'importance de cette céréale pour les civilisations pharaoniques. qu'il existait un hiéroglyphe<br />

pour la décrire. Les Grecs ont diversifié son utilisation en pro<strong>du</strong>isant des sortes de galettes plates auxquelles<br />

étaient ajoutés divers autres ingrédients comme des graines de lin, des olives, des figues, <strong>du</strong> lait de chèvre,<br />

des fromages et diverses épices. Pendant cette période on rapporte les premiers essais de fermentation, qui se faisaient<br />

en laissant reposer les mélanges de farine d'orge et d'eau pendant des périodes de temps plus longues. Ce<br />

processus a permis la préparation de galettes plus légères et a été utilisé par la suite pour la préparation <strong>du</strong> pain<br />

levain avec de la farine de blé hexaploïde, une source de farine plus adéquate pour ce type de pain. Le processus<br />

de fermentation a aussi été le précurseur <strong>du</strong> maltage, étape essentielle pour la fabrication de la bière. Bien<br />

que le blé ait déplacé l'orge comme céréale principale à partir <strong>du</strong> deuxième siècle av. J.C., ce n'est qu'à partir <strong>du</strong><br />

18 e siècle que s'établit une forte dominance dans l'utilisation <strong>du</strong> blé pour l'alimentation des peuples issus des<br />

civilisations occidentales. De nos jours, et particulièrement dans les pays de l'Europe de l'Est, la farine d'orge<br />

est généralement mélangée à celle <strong>du</strong> blé et d'autres céréales pour la fabrication de galettes et de pains. En<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord et en Europe de l'Ouest, seulement 20-25 % de la pro<strong>du</strong>ction est utilisée pour la préparation<br />

de farines qui seront destinées à la confection de pains et d'autres mets pour l'alimentation humaine directe.<br />

Environ 45-50 % de la pro<strong>du</strong>ction annuelle d'orge est utilisée à la ferme pour l'alimentation des animaux de<br />

ferme et comme source de semences pour la pro<strong>du</strong>ction de l'année suivante. Près de 30 % de la pro<strong>du</strong>ction est<br />

utilisée pour la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> malte nécessaire pour la fabrication de la bière, pour d'autres boissons<br />

alcoolisées, comme le whisky écossais et imitations, ainsi que pour des sirops de malte qui sont ajoutés à différents<br />

pro<strong>du</strong>its alimentaires.<br />

Préparation de la bière :<br />

Comme c'est le cas pour le vin, il n'est pas possible de préciser où et quand la bière a été pro<strong>du</strong>ite pour la première<br />

fois. Les tablettes sumériennes rédigées il y a 4 500-5 000 années rapportent que le maltage des caryopses<br />

d'orge, étape préalable essentielle à la fabrication de la bière, était une activité importante des pratiques<br />

agroalimentaires et <strong>du</strong> commerce de cette civilisation. Il y a un certain consensus pour appuyer la thèse que le<br />

processus de maltage, associé au départ comme nous l'avons décrit ci-haut à la préparation de pâtes d'orge destinées<br />

à la pro<strong>du</strong>ction de galettes et mets non alcoolisés, a été développé il y a environ 6 000 ans. D'autres considèrent<br />

que certains types de bières, obtenus à partir de sources d'amidon provenant d'autres céréales ou de<br />

fruits de plantes sauvages riches en amidon, pourraient avoir été pro<strong>du</strong>its de façon accidentelle bien plus tôt au<br />

cours <strong>du</strong> paléolithique. Les processus de maltage naturel et de fermentation auraient pu, par la suite, être repro<strong>du</strong>its<br />

et incorporées dans leurs pratiques par les groupes humains qui en auraient fait l'expérience. Cette<br />

hypothèse est très probable car différents types de boissons alcoolisées, impliquant un processus de maltage, faisaient<br />

partie de l'alimentation de peuples de cueilleurs-chasseurs qui ont été étudiés par les anthropologues au<br />

cours des périodes historiques récentes.<br />

Les premières bières pro<strong>du</strong>ites sous des conditions artisanales étaient relativement faciles à pro<strong>du</strong>ire, mais<br />

étant donné que le mélange liquide soumis à la fermentation était exposé à l'air afin de le mettre en contact avec<br />

la levure <strong>du</strong> milieu naturel, il y avait peu de contrôle sur la qualité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it final. Plusieurs champignons et<br />

bactéries, autres que les espèces de levure <strong>du</strong> genre Saccharomyces, pouvaient contaminer et se multiplier dans<br />

le liquide soumis à la fermentation donnant des goûts et odeurs désagréables à la bière. Par la suite, un con-<br />

- 5 -


- 6 -<br />

Étapes dans la Préparation de la Bière<br />

A.- Préparation <strong>du</strong> malt: But: augmenter l’activité des diastases (maltose; dextroses) pour<br />

faciliter le processus de fermentation<br />

- Nettoyage et sélection: Caryopses (fruits) d’orge nettoyés et sélectionnés.<br />

- Trempage: 36 - 48 heures; 22°C ( 12% eau. -----> 45 % eau dans le caryopse)<br />

- Germination: (tambours perforés) : 5 - 8 jours (longueur de l’acrospyre = graine)<br />

- Touraillage: (séchage): 16 - 36 heures: 70 °C<br />

- Garde dans lieu sec ( jusqu’à 6 - 8 mois) et / ou envoi à la brasserie<br />

B Préparation de la bière<br />

- Concassage: écrasement des graines (cylindres rapprochés-canelures)<br />

- Empatage: 7.5 - 20 gm/100 ml d’eau; infusion à 60-75 °C; pH 5.2-5.5; 24 heures (parfois<br />

jusqu’à 48 heures) Ajoût d’activateurs (graines de riz, mais; blé, etc pour augmenter le pouvoir<br />

des diastases (défen<strong>du</strong> en Bavière et dans certaines autres régions d’Europe).<br />

- filtrage: séparation <strong>du</strong> moût (liquide ) de la drêche (solides).<br />

- Chaudières à ébullition: 1h30 - 2h00: ajoût <strong>du</strong> Houblon 0.25 kg (USA) - 1 kg (Europe) par env.<br />

500 litres. L’ébullition concentre et stérilise le moût; précipite les protéines, extrait le houblon et<br />

arrête l’activité des diastases. (Houblon: Humulus lupulus (Fam. Moraceae : vigne vivace dioïque:<br />

utilisation “strobile” femelle non pollinisée (ajoûts de pro<strong>du</strong>its secondaires: phenols, tannins).<br />

Précipite protéines et autres pro<strong>du</strong>its et permet de rendre le moût clair et transparent.<br />

- Filtrage: dépôt <strong>du</strong> houblon et pro<strong>du</strong>its précipités.<br />

- Refroidissement <strong>du</strong> moût et décantation: réfrigération sur plateaux<br />

16°C pour bières de fermentation haute (Ale)<br />

8°C pour bières de fermentation basse (Lager)<br />

- Fermentation: (Saccharomyces cerevisiae)<br />

Ale: fermentation à 16 - 18° C pendant 3 - 4 jours<br />

Lager: fermentation à 8 -10° C pendant 6 - 8 jours<br />

- Fermentation secondaire: Fûts de garde à 2-4°C ( ou -4°C à -2°C pour les bières dite“Dry”)<br />

pendant 6 - 12 semaines pour stabiliser et affiner le goût; éliminer dépôts (processus accentué<br />

par la méthode “dry”).<br />

- Filtrage ------------> bière en fût<br />

- Pasteurisation ----------> mise en bouteille ou en “canettes” et ajoût de CO 2<br />

Figure 5.


trôle plus serré des étapes de fermentation effectuée avec des levures ayant été prélevées de pro<strong>du</strong>ctions<br />

antérieures de bonne qualité, a permis d'uniformiser le processus pour l'obtention d'une pro<strong>du</strong>ction continue<br />

de bière de bonne qualité. Contrairement au vin, la fabrication de la bière a beaucoup changé au cours des<br />

derniers 200 ans. De nos jours, la fabrication in<strong>du</strong>strielle de la bière est devenue un processus complexe impliquant<br />

de nombreux ingrédients et étapes qui n'étaient pas utilisées ou suivies dans les procédés des premiers<br />

temps.<br />

Les trois ingrédients de base utilisés pour la fabrication de la bière moderne (in<strong>du</strong>strielle) sont le malte d'orge,<br />

le houblon et l'eau. Dépendant des régions de pro<strong>du</strong>ction et des réglementations limitatives établies par certains<br />

pays, d'autres pro<strong>du</strong>its provenant de plantes autres que l'orge peuvent aussi être ajoutés comme activateurs pour<br />

aider à augmenter les taux d'alcool au cours de la fermentation. La fabrication de la bière proprement dite ne<br />

peut débuter sans une étape pré-requise qui est la préparation <strong>du</strong> malte d'orge. Cette étape peut s'effectuer à la<br />

brasserie mais, le plus souvent, le malte est préparé par des corporations spécialisées dans ce processus qui sont<br />

indépendantes des brasseries.<br />

Préparation <strong>du</strong> malt: Le malte est le pro<strong>du</strong>it issu d'un processus de germination interrompue de graines de<br />

plantes riches en amidon, mais en pratique le terme est associé à la germination de graines d'orge. L'orge offre<br />

des avantages pour la fabrication de la bière par rapport aux autres céréales. Les glumelles <strong>du</strong> caryopse d'orge,<br />

contrairement à celles des autres céréales, restent attachées au cours de la germination interrompue. Ces<br />

glumelles libéreront par la suite des substances qui améliorent le goût et l'arôme de la bière et serviront de<br />

couche de filtrage <strong>du</strong> moût en se déposant au fond des cuves de concassage. L'avantage le plus important est le<br />

fait que, parmi toutes les sources possibles de malte, le malte d'orge contient la plus grande quantité d'enzymes<br />

(diastases) capables de convertir l'amidon en sucres fermentables.<br />

La première étape <strong>du</strong> maltage est de procéder à la germination des caryopses d'orge préalablement nettoyés<br />

provenant de variétés spécifiques, sélectionnées pour leur qualité de maltage. Les caryopses sont placés pendant<br />

8 à 10 heures dans des tambours rotatifs constamment aspergés d'eau à 20 o C, ce qui permet aux graines d'être<br />

imbibées d'eau et d'initier leur germination. Par la suite, les caryopses sont laissés au repos dans l'eau pendant<br />

environ 40 heures. Suite au retrait de l'eau excédentaire, ils sont transférés dans des chambres de germination<br />

(22-25 o C) où ils sont constamment retournés. Au commencement de la germination, les graines pro<strong>du</strong>isent des<br />

enzymes hydrolytiques qui convertissent l'amidon en sucres fermentables. Les parois de l'albumen se désagrègent<br />

et plusieurs constituants de l'albumen, autres que l'amidon, sont ré<strong>du</strong>its à des pro<strong>du</strong>its de poids moléculaires<br />

plus bas. Parmi ceux-ci, plusieurs protéines sont dégradées en polypeptides et en acides aminés. L'activité enzymatique<br />

maximale est atteinte entre 40 et 60 heures après le début de la germination quand l'épicotyle de la<br />

graine (acrospyre) s'est développé au-delà d'un tiers de la longueur <strong>du</strong> caryopse. Le processus de germination est<br />

arrêté par un séchage forcé des caryopses à des températures entre 80 et 95 o C ce qui permet de tuer les microorganismes<br />

qui pourraient être présents dans les caryopses. Le malte peut être conservé au sec pendant plusieurs<br />

mois avant d'être utilisé dans les brasseries (Figure 5).<br />

Préparation de la bière: La première étape est le concassage. Elle consiste à écraser les caryopses d'orge<br />

entre des cylindres à cannelure rapprochés de façon à écraser, et non à triturer, les caryopses. De l'eau légèrement<br />

acidifiée, à une température entre 68 o C et 73 o C, est ajoutée pendant le concassage à raison de 100 ml<br />

pour 7,5 à 20 g de caryopses concassés. En Amérique <strong>du</strong> nord, des graines concassées non maltées d'orge, de<br />

maïs, de blé, de sirop de mais et, moins souvent, des copeaux de pommes de terre, peuvent être ajoutés indivi<strong>du</strong>ellement<br />

ou en mélanges comme activateurs pendant le concassage jusqu'à une proportion maximale de 30<br />

% <strong>du</strong> total des graines de malte. Ces pro<strong>du</strong>its sont moins chers que le malte d'orge et permettent d'augmenter le<br />

contenu de sucres fermentables tout en ré<strong>du</strong>isant les quantités de protéines qui provoquent de la turbidité dans<br />

le moût. Étant donné que les bières américaines sont légères, la qualité <strong>du</strong> malte n'est pas aussi cruciale et l'ajout<br />

d'activateurs influence peu le goût et l'arôme de ces bières. En Europe, où l'on favorise des bières ayant plus<br />

de corps et où la qualité <strong>du</strong> malt devient importante pour y conférer une saveur plus corsée, l'ajout d'activateurs<br />

et très réglementé et même strictement prohibé dans certaines régions <strong>du</strong> Royaume-Uni, de la Belgique, des<br />

Pays-Bas et de l'Allemagne (particulièrement en Bavière).<br />

- 7 -


Pendant la phase de diffusion par trempage, le mélange est maintenu à 68-73 o C pendant 2 à 6 heures afin de<br />

permettre la diffusion des enzymes qui convertiront l'amidon rési<strong>du</strong>el en sucres fermentables. Les protéines<br />

seront aussi dégradées en fragments de polypeptides et en acides aminés. A la fin de cette étape le liquide (moût)<br />

est séparé des rési<strong>du</strong>s solides et des dépôts par filtration pour être dirigé vers les cuves (chaudières) d'ébullition<br />

à grand volume qui sont généralement construites en cuivre ou en étain (Figures 5 & 6).<br />

- 8 -<br />

<strong>Orge</strong><br />

Ré<strong>du</strong>ction en purée<br />

Malt<br />

Eau de rinçage<br />

Retrait des grains<br />

Retrait <strong>du</strong> houblon<br />

Refroidissement<br />

et filtrage<br />

Eau chaude<br />

Maïs Riz<br />

Réservoir à fermentation<br />

Eau chaude<br />

ébullition<br />

Levures<br />

Houblon<br />

Brassage Vers l'embouteillage<br />

Figure 6 . Les étapes principales dans la préparation moderne de la bière en Amérique <strong>du</strong> Nord<br />

La purée est obtenue à partir d'orge germé artificiellement (malt), d'autres sources d'amidon<br />

(riz et maïs) et d'eau. Après un filtrage, le liquide est bouilli afin de détruire les microorganismes<br />

potentiels. Le houblon est ajouté à cette étape et, après un nouveau filtrage et un refroidissement,<br />

la levure est ajoutée et le brevage est fermenté. (Adapté de Simpson et Ogorzaly 1995).


La phase d'ébullition <strong>du</strong>re de 1 h à 1 h 30 est a pour but d'inactiver les enzymes, de stériliser et de concentrer<br />

le moût. À cette étape on ajoute le houblon * (Figure 7) dans des proportions variant entre 250 g<br />

(Amérique <strong>du</strong> Nord) et 2000 g (Europe) par 500 litres de moût. Le mélange est filtré, et parfois le filtrage est<br />

aidé par une centrifugation, ce qui permet de retenir tous les rési<strong>du</strong>s de houblon et les pro<strong>du</strong>its précipités lors<br />

de l'ébullition. Le moût est refroidi aux températures requises pour l'étape suivante.<br />

La prochaine étape est celle de la fermentation. La fermentation s'effectue dans des cuves cylindriques à grand<br />

volume en présence d'espèces de levures Saccharomyces cerevisiae ou S. uuvarum (comprenant aussi S. carlsbergensis).<br />

Le type de levure, la température de fermentation ainsi que la période de fermentation sont déterminés<br />

par le type de bière désirée. Sacharomyces cerevisiae est utilisée pour pro<strong>du</strong>ire une fermentation dite<br />

"haute" d'une <strong>du</strong>rée de 3 à 4 jours pendant laquelle la température est maintenue à 16-18 o C. Cette fermentation<br />

pro<strong>du</strong>it les bières de type Ale, bitter et stouts. Saccharomyces uuvarum est utilisée pour établir une<br />

fermentation dite "basse" d'une <strong>du</strong>rée de 6-8 jours à des températures de 8 à 10 o C. Ces conditions permettent<br />

de pro<strong>du</strong>ire les bières de type Lager. La grande majorité des bières pro<strong>du</strong>ites en Amérique <strong>du</strong> Nord sont<br />

<strong>du</strong> type Lager. Des modifications des procé<strong>du</strong>res de base permettent de pro<strong>du</strong>ire d'autres types de bières qui ne<br />

répondent pas aux critères des Ale et Lager. Ainsi la bière <strong>du</strong> type Pilsener, dérivée des bières Lager, est préparée<br />

avec des quantités élevées de houblon, tandis que la bière <strong>du</strong> type Munich en contient très peu. Les bières <strong>du</strong><br />

type "Stout" et les "Maltas" sud-américaines sont préparées par fermentation haute avec des ajouts des graines<br />

d'orge rôties ainsi que <strong>du</strong> caramel dans des concentrations supérieures à 6 %. Les bières dites "Légères", pro<strong>du</strong>ites<br />

au cours des derniers 20 ans, contiennent moins de carbohydrates en suspension. Ces bières peuvent être<br />

préparées de deux façons. La première est d'ajouter moins de malte par volume d'eau à la phase <strong>du</strong> concassage<br />

et <strong>du</strong> trempage, la deuxième est d'ajouter plus d'enzymes hydrolytiques pendant le trempage et la diffusion. De<br />

cette façon une plus grande quantité d'amidon est transformée en sucres fermentables. La bière pro<strong>du</strong>ite contient<br />

un taux d'alcool plus élevé, mais proportionnellement moins de carbohydrates que les bières traditionnelles.<br />

Cette bière est par la suite diluée avec de l'eau pour atteindre un taux d'alcool légèrement plus bas que celui des<br />

bières normales.<br />

La bière ainsi pro<strong>du</strong>ite, et dépendant des types et marques, contient entre 4 et 12 % d'alcool. La bière est filtrée<br />

et subit par la suite une fermentation secondaire à des températures de 2-4 o C (ou -2 o C à -4 o C pour les<br />

bières dites "Dry") dans des fûts de garde pendant des périodes oscillant entre 2 à 5 semaines. Durant cette période<br />

les protéines insolubles sont précipitées et certains pro<strong>du</strong>its secondaires indésirables, tels que les<br />

polyphénols, sont dégradés. Cette fermentation secondaire permet de stabiliser et de raffiner le goût de la bière.<br />

La plupart des brasseries en Amérique <strong>du</strong> Nord pasteurisent et, par la suite, filtrent ou centrifugent leur bière<br />

afin d'éliminer les micro-organismes morts ou vivants, qui par règlement, ne sont pas tolérés au-delà de certaines<br />

concentrations rési<strong>du</strong>elles. La pasteurisation a pour effet d'éliminer le dioxyde de carbone pro<strong>du</strong>it lors de la fermentation.<br />

Par conséquent, celui ci doit être rajouté lors de la mise en bouteilles ou en canettes. Les bières qui<br />

ne sont pas pasteurisées sont généralement filtrées au moyen de filtres millipores avant d'être commercialisées.<br />

Amélioration génétique et augmentation de la pro<strong>du</strong>ctivité de la culture de l'orge:<br />

Les objectifs suivis dans les programmes de sélection et d'amélioration génétique de l'orge sont semblables à<br />

ceux <strong>du</strong> blé. Depuis l'Antiquité des variétés adaptées aux différentes conditions climatiques et aux différents<br />

types de sols ont été pro<strong>du</strong>ites par la sélection des populations locales ou à partir de celles intro<strong>du</strong>ites lors des<br />

migrations des populations néolithiques. Le fait que les populations d'orge spontanée possèdent une plus grande<br />

amplitude de variabilité génétique, en comparaison au blé, a permis d'établir une gamme plus éten<strong>du</strong>e de variétés<br />

cultivées adaptées à des conditions climatiques et édaphiques plus extrêmes. Les programmes d'hybridation<br />

et de sélection développés à partir <strong>du</strong> 19 e siècle ont été favorisés par la présence d'un germoplasme diversifié.<br />

Plus récemment, un effort considérable a été développé pour pro<strong>du</strong>ire des cultivars résistants aux maladies<br />

fongiques et virales. Bien que l'orge soit relativement moins affectée que le blé par les rouilles, il n'en est pas<br />

moins que sous certaines conditions climatiques (régions tempérées humides) plusieurs variétés traditionnelles<br />

sont susceptibles aux rouilles (champignons des genres Puccinia et Erisiphe ). Des variétés résistantes ont été<br />

développées par le Département d'Agriculture américain à partir de 1935. Des variétés semi-naines, issues de<br />

croisements entre des variétés traditionnelles de haute pro<strong>du</strong>ctivité et des variétés naines pro<strong>du</strong>ites par muta-<br />

- 9 -


genèse chimique, ont vu le jour à partir de 1960. Le but recherché de ces programmes a été de pro<strong>du</strong>ire des<br />

plantes plus résistantes à la verse, plus hâtives et aux épis plus pro<strong>du</strong>ctifs.<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction pour l'orge (FAOSTAT 2001, révisé)<br />

En 2001, la pro<strong>du</strong>ction mondiale d'orge était estimée à 141,2 MTM, répartie dans 99 pays sur une superficie<br />

d'environ 54,3 millions d'hectares. Les neuf principaux pays pro<strong>du</strong>cteurs étaient la Fédération Russe (19,5 MTM),<br />

l'Allemagne (13,6 MTM), le Canada (11,3 MTM), l'Ukraine (10,2 MTM), la France (9,8 MTM), le Royaume-<br />

Unis (6.7 MTM), la Turquie (6,6 MTM), l'Espagne (6,2 MTM) et les États-Unis (5,4 MTM). Le rendement moyen<br />

par hectare était de 2,60 TM, certains pays comme la Hollande et l'Allemagne pro<strong>du</strong>isaient plus de 6 TM/Ha, la<br />

Canada suivait avec une pro<strong>du</strong>ction de 2,85 TM/ha La Jordanie, l'Irak et la Bolivie pro<strong>du</strong>isent, par contre, moins<br />

que 0,7 TM/ha.<br />

* Le houblon<br />

Le houblon (Humulus lupulus L.) est une vigne vivace, dioïque, de la famille des Moracées (certains taxonomistes placent<br />

le houblon dans la famille Cannabinaceae). Les vignes peuvent atteindre plus de 9 m de long et sont attachées et maintenues<br />

sur des treillis à 6 m de hauteur (Figure 7). Les fleurs femelles possèdent une bractée basale en forme de feuille et<br />

sont étroitement regroupées en inflorescences qui ressemblent<br />

superficiellement aux strobiles des prêles. Les bractées florales possèdent<br />

un grand nombre de glandes qui contiennent des huiles et<br />

des essences volatiles qui confèrent le goût et l'arôme particuliers<br />

de la bière. Les inflorescences femelles non fécondées (les plants<br />

mâles ne sont pas cultivés dans les plantations commerciales) sont<br />

ramassées, séchées, comprimés et broyées en forme de ''pellets'' ou<br />

de pastilles avant d'être ven<strong>du</strong>es aux brasseries. Les plantations<br />

sont plus pro<strong>du</strong>ctives dans les régions tempérées humides. En<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord la pro<strong>du</strong>ction est concentrée dans les états<br />

nord-américains de Washington et de l'Oregon ainsi que dans la<br />

province canadienne de la Colombie Britannique. En Europe,<br />

l'Allemagne, le Royaume-Uni et la République Tchèque sont les<br />

principaux pays pro<strong>du</strong>cteurs alors qu'en Asie c'est la Chine qui est<br />

le principal pro<strong>du</strong>cteur.<br />

Bien que l'on ait documenté la présence de la bière comme boisson<br />

parmi les peuples des anciennes civilisations sumériennes et hittites,<br />

l'utilisation <strong>du</strong> houblon pour la fabrication de la bière ne<br />

remonterait qu'au Moyen Âge. Cette plante aurait été cultivée dans<br />

les jardins des monastères européens et aurait été utilisée pour la<br />

première fois par les moines hollandais et allemands vers l'an 746<br />

de notre ère. Les Anglais n'auraient incorporé le houblon à leurs<br />

bières que vers 1524. Auparavant d'autres plantes, telles que des<br />

espèces de Myrtus des régions marécageuses (Fam. Myrtacées)<br />

auraient été utilisées pour aromatiser les bières anglaises. Jusqu'en<br />

1860, d'autres essences de plantes étaient encore ajoutées aux<br />

bières européennes. L'ascendance <strong>du</strong> houblon dans les temps plus<br />

récents est probablement dûe non seulement au goût plaisant et à l'arôme qu'il confère aux bières, mais aussi au fait qu'il<br />

ajoute des enzymes qui aident à la coagulation et précipitation des protéines lors de l'étape d'ébullition. Son ajout permet<br />

de pro<strong>du</strong>ire des bières claires ou translucides à turbidité ré<strong>du</strong>ite qui sont appréciées par les consommateurs.<br />

D'après les statistiques de la FAO (FAOSTAT 2001, révisé) la pro<strong>du</strong>ction mondiale de houblon était de 102,586 TM en<br />

- 10 -<br />

Figure 7. A- Branche avec fruit parthénocarpique. B-<br />

L’inflorescence, en forme de cône, d’une plante<br />

femelle de houblon a une structure similaire à celle<br />

d’une plante de marijuana, une espèce de la même<br />

famille. C- La fleur et la bractée <strong>du</strong> houblon femelle<br />

ont des glandes qui pro<strong>du</strong>isent la saveur caractéristique<br />

<strong>du</strong> houblon. (Adapté de Simpson & Ogorzaly<br />

1995)


2001. Cette pro<strong>du</strong>ction se répartie dans 28 pays sur une superficie d'environ 67,596 hectares. Les principaux pays pro<strong>du</strong>cteurs<br />

étaient les États-Unis (30,300 TM), l'Allemagne (30,000 TM), la Chine (16,000 TM), la République Tchèque (6,621 TM)<br />

et le Royaume-Uni (2,500 TM). Le Canada ( pro<strong>du</strong>ction principalement en Colombie Britannique) était placé en 22ème<br />

position avec une pro<strong>du</strong>ction de 410 TM. Le rendement moyen par hectare était de 1,52 TM et la République de Corée<br />

pro<strong>du</strong>isait le plus haut rendement (4,0 TM/ha).<br />

L'<strong>avoine</strong><br />

Contrairement au blé et à l'orge, qui ont été domestiqués et cultivés consciemment par l'Homme, l'<strong>avoine</strong><br />

(Avena sativa L.) a commencé son association avec l'Homme comme ''mauvaise herbe'' accompagnatrice<br />

dans les champs cultivés de blé et d'orge. Cette espèce, ainsi que le seigle, est considérée comme une culture<br />

secondaire. Sa transformation en plante cultivée est bien plus récente que celles <strong>du</strong> blé et de l'orge qui la<br />

précèdent de près de 6 000 ans. De toutes les céréales originaires de l'est <strong>du</strong> bassin méditerranéen, l'<strong>avoine</strong> est<br />

probablement la dernière à avoir été domestiqué et son utilisation a été beaucoup plus importante en Europe<br />

centrale et occidentale qu'au Moyen-Orient où elle n'a jamais été une culture majeure.<br />

Description de la plante:<br />

Avena sativa L. est une espèce hexaploïde (2n=42), annuelle, autofécondée (bien que certaines variétés ont<br />

des taux de fécondation croisée élevée à cause de la présence de fleurs hermaphrodites protogynes) et possède<br />

une photosynthèse en C3 . Suite à la germination des graines, chaque plant développera, dépendant des variétés<br />

d'<strong>avoine</strong>, entre 3 et 10 tiges (chaumes) qui pousseront pendant la période de croissance végétative jusqu'à une<br />

hauteur maximale d'environ 1m 60. La croissance de la plante est déterminée, car la floraison synchrone pro<strong>du</strong>it<br />

une panicule branchée<br />

à l'apex de chaque chaume<br />

fertile après une période de<br />

croissance végétative qui<br />

peut être aussi courte que<br />

40 jours pour les variétés<br />

hâtives. La panicule est composée<br />

d'un rachis primaire et<br />

de rachis secondaires sur<br />

lesquels sont insérés des<br />

épillets dont les deux glumes<br />

Pointe<br />

enveloppent généralement<br />

deux fleurs hermaphrodites<br />

fertiles. Chaque fleur hermaphrodite<br />

est protégée par<br />

Paléa<br />

Stigmates<br />

Étamines<br />

deux glumelles (palea et<br />

lemma) et comprend un<br />

Lemma<br />

ovaire possédant un seul<br />

ovule, un stigmate divisé<br />

(bifide) plumeux et trois<br />

Glume<br />

anthères. A la suite de l'aut-<br />

Ovaire<br />

ofécondation (la plupart <strong>du</strong><br />

temps par cléistogamie) il y a<br />

formation d'un caryopse<br />

Avoine<br />

Glumes<br />

allongé (Figure 8).<br />

Figure 8 . Plant, inflorescence et fleur d'<strong>avoine</strong> (modifié de Simpson & Ogorzaly 1995).<br />

- 11 -


Évolution et origine de sa culture<br />

Avena sativa L. est la seule espèce* , d'un genre comprenant environ 33 espèces distribuées autour <strong>du</strong> bassin<br />

Méditerranéen, à être cultivée. Comme le genre Triticum, le genre Avena est représenté par des espèces diploïdes<br />

(2n=14), tétraploïdes (2n=28) et hexaploïdes (2n=42). Le schéma évolutif et les mécanismes responsables de<br />

l'évolution de la polyploïdie sont essentiellement les mêmes que ceux décrits pour le blé. Contrairement au blé,<br />

le processus de domestication et de culture de l'<strong>avoine</strong> n'implique que les espèces hexaploïdes (Figure 9). Les<br />

analyses de systématique expérimentale (impliquant des croisements, des analyses des caryotypes et d'ap-<br />

________________________________________________________________________________________________________________________<br />

* Deux autres espèces, A. byzantina ("<strong>avoine</strong> rouge") et A. nuda sont mentionnées dans la littérature comme ayant été<br />

cultivées dans les premiers temps en Méditerranée orientale. Ces espèces possèdent des panicules peu denses et les caryopses<br />

ont tendance à se détacher à leur maturité. Ces taxons sont maintenant considérés comme faisant partie de Avena<br />

sativa étant donné qu'ils partagent le même génome (AABBDD). Leur grande similarité génétique avec A. sativa ne justifie<br />

pas de leur donner un statut spécifique.<br />

- 12 -<br />

Espèces diploïdes (2n = 14)<br />

(sauvages)<br />

Avena hirtula (AsAs)<br />

Avena longispina (A 1 A 1 )<br />

Avena pilosa (C p C p )<br />

Avena ventricosa (C u C u )<br />

Avena canariensis (A c A c )<br />

Avena ? ( DD )<br />

Espèces hexaploïdes (2n = 42)<br />

(sauvages)<br />

Avena sterilis (AACCDD)<br />

Avena fatua (AACCDD)<br />

Figure 9. Évolution de l'Avoine<br />

x<br />

x<br />

Espèces tétraploïdes (2n = 28)<br />

(sauvages)<br />

Avena magna (AACC)<br />

Avena murphyi (AA..?)<br />

Avena barbata (AABB)<br />

Espèces hexaploïdes (2n = 42)<br />

(cultivées)<br />

Avena byzantina (AACCDD) -> A. nuda<br />

Avena sativa (AACCDD)<br />

Avena byzantina est cultivée en Méditerranée orientale.<br />

Avena nuda est cultivée en Méditerranée orientale et en Asie Mineure.<br />

Avena sativa est cultivée mondialement et comprend 99% de la pro<strong>du</strong>ction totale.


pariements chromosomiques d'hybrides à la méiose), ainsi que les analyses protéiniques et d'ADN plus récentes,<br />

confirment, sans exception, qu’Avena sativa a évolué à partir de l'espèce spontanée Avena sterilis dont les populations<br />

naturelles sont abondantes dans le pourtour <strong>du</strong> bassin méditerranéen, soit des côtes d'Espagne et <strong>du</strong><br />

Maroc aux régions occidentales <strong>du</strong> Moyen-Orient. Toutes les espèces hexaploïdes, incluant A. fatua, espèce de<br />

mauvaise herbe communément nommée ''<strong>avoine</strong> folle'', possèdent le même génome (AABBDD) et sont dérivées<br />

de A. sterilis. Les analyses cytogénétiques ont démontré que A. sterilis origine d'un croisement interspécifique,<br />

suivi d'une <strong>du</strong>plication <strong>du</strong> complément chromosomique, entre l'espèce tétraploïde A. murphyi, découverte en<br />

1957 en Espagne, et une espèce diploïde dont le génome n'a pas encore été caractérisé. Une deuxième espèce<br />

tétraploïde A. magna serait probablement impliquée indirectement dans l'évolution <strong>du</strong> génome des espèces hexaploïdes<br />

par le biais d'échanges génétiques fortuits parmi les espèces diploïdes et tétraploïdes. De ce fait, Avena<br />

murphyi et A. magna sont toutes deux considérées des espèces pivots dans le schéma d'évolution des espèces<br />

hexaploïdes.<br />

Les recherches archéologiques au Moyen-Orient démontrent que l'<strong>avoine</strong> n'a pas été cultivée dans cette<br />

région pendant les premières périodes <strong>du</strong> Néolithique ou pendant la période de l'Âge de Bronze. Des grandes<br />

quantités de caryopses d'<strong>avoine</strong> sauvages, mélanges à ceux d'orge et de blé cultivés, ont été retrouvées dans des<br />

niveaux d'occupation remontant à ces périodes. Ces caryopses, provenant non seulement d'Avena sterilis mais<br />

aussi de plusieurs espèces d'<strong>avoine</strong>s diploïdes, suggèrent que l'<strong>avoine</strong> spontanée qui contaminait les champs de<br />

culture de blé et d'orge, était moissonnée consciemment par les agriculteurs de l'époque. Les premières preuves<br />

de la domestication et culture de l'<strong>avoine</strong> apparaissent en Europe centrale il y a environ 4 000 ans et sa culture<br />

devient plus importante dans cette région vers 3 000 années A.P. Ce n'est qu'à partir <strong>du</strong> commencement<br />

de l'ère chrétienne que l'<strong>avoine</strong> devient bien établie comme céréale cultivée en Europe. Par contre elle n'a jamais<br />

été une culture majeure au Moyen-Orient.<br />

Écologie et méthode de culture:<br />

L'<strong>avoine</strong> est adaptée aux climats tempérés frais. Sa pro<strong>du</strong>ction est favorisée dans les régions possédant des pluviométries<br />

élevées et elle tolère un niveau d'ensoleillement plus bas que celui exigé pour la culture <strong>du</strong> blé et de<br />

l'orge. Cette céréale est moins tolérante aux froid que les autres céréales et ne peut être cultivée en hiver dans<br />

des régions où les températures minimales des mois d'hiver tombent au- dessous de -8 o C. L'<strong>avoine</strong> s'accommode<br />

mieux que le blé et l'orge aux sols acides mais sa pro<strong>du</strong>ction est fortement augmentée quand elle est plantée<br />

dans des sols fertiles, neutres et bien drainés. Cette espèce est facile à cultiver et est plus résistante aux maladies<br />

fongiques, et aux virus que les autres céréales majeures. Généralement, sa culture est faite en rotation avec<br />

d'autres céréales et légumineuses. Les variétés d'<strong>avoine</strong> sont regroupées en deux groupes dépendant de la date<br />

des semences. Dans l'hémisphère Nord, les variétés de printemps sont semées généralement en avril ou mai, et<br />

sont surtout utilisées dans les régions septentrionales où les conditions de températures en hiver sont trop limitantes.<br />

Les variétés d'automne, possédant des cycles de croissance plus long, sont plantées dans l'hémisphère<br />

Nord en octobre ou novembre et sont favorisées dans les régions climatiques méridionales plus chaudes.<br />

Les méthodes de culture et de moisson sont très semblables à ceux <strong>du</strong> blé et de l'orge. La machinerie utilisée<br />

pour la moisson doit être adaptée pour le battage des panicules qui présentent une densité moins élevée de caryopses<br />

par volume de chaume. Sa pro<strong>du</strong>ction dans les meilleures conditions de culture, bien que plus basse que<br />

celle <strong>du</strong> blé et de l'orge, peut atteindre les 5-6 TM de caryopses nettoyés mais, en moyenne, n'est qu'environ de<br />

2,1 TM par hectare.<br />

Utilisation et usages :<br />

A partir <strong>du</strong> premier siècle de notre ère, l'<strong>avoine</strong> devint une culture majeure en Europe et dans certaines<br />

régions méditerranéennes. Bien que cette céréale était utilisée comme aliment direct dans la forme de gruaux et<br />

de farines, une partie importante de la hausse de sa pro<strong>du</strong>ction peut être associée à la proéminence <strong>du</strong> cheval<br />

qui devint un animal de trait et de transport important en Europe dès son intro<strong>du</strong>ction dans cette région vers<br />

200 av. J.C. À partir <strong>du</strong> 8 e siècle de notre ère, l'utilisation <strong>du</strong> cheval comme animal de labours fut fortement<br />

favorisée par le développement des fers à cheval et de nouveaux harnais qui permettaient d'utiliser cet animal<br />

pour les labours sur différents types de terrain à une vitesse accrue. Les caryopses d'<strong>avoine</strong> sont plus riches en<br />

- 13 -


protéines (16-18 %) et en huiles, ainsi qu'en vitamines <strong>du</strong> complexe B, comparés à ceux des autres céréales<br />

majeures. La qualité nutritive de cette céréale était aussi augmentée <strong>du</strong> fait que, contrairement au blé ou à l'orge,<br />

la concentration de lysine et de tryptophane de l'<strong>avoine</strong> est significativement supérieure et adéquate pour une<br />

diète nutritive balancée destinée à l'animal non-ruminant qu'est le cheval. Sans en connaître les raisons, ces<br />

qualités nutritives ont été reconnues par les romains et par les autres peuples européens qui ont intégré la culture<br />

d'<strong>avoine</strong> dans le développement agricole européen. Par la suite, cette pratique a été suivie dans toutes les<br />

régions tempérées <strong>du</strong> monde qui ont été colonisées par les Européens.<br />

En Amérique <strong>du</strong> Nord, et dans les autres régions ou le cheval faisait partie intégrale <strong>du</strong> système de transport et<br />

des travaux de labours agricoles, la culture de l'<strong>avoine</strong> était très importante jusqu'à ce que les équipements<br />

mécanisés implantés massivement entre les deux Guerres mondiales se substituent au cheval et aux autres animaux<br />

de ferme utilisés à ces fins. Une preuve de cette situation nous vient de la comparaison des statistiques de<br />

pro<strong>du</strong>ction aux États-Unis qui nous montrent que la pro<strong>du</strong>ction annuelle d'<strong>avoine</strong> de 1,45 millions de TM en<br />

1985 était inférieure aux 1,97 millions de TM rapportées en 1920, bien que la population humaine ait presque<br />

triplé pendant cette même période. Nonobstant cela, il y a un intérêt accru pour la consommation humaine<br />

d'<strong>avoine</strong> au cours des deux dernières décennies et la pro<strong>du</strong>ction en 2001 a atteint les 27,3 millions de TM. L'on<br />

reconnaît maintenant que, parmi les céréales, cette plante est de loin la plus nutritive par son apport accru de<br />

protéines de bonne qualité et de vitamines <strong>du</strong> complexe B. Ceci était déjà reconnu depuis le début <strong>du</strong> 20e siècle<br />

par les fabricants d'aliments pour nourrissons; l'<strong>avoine</strong> ayant toujours fait partie intégrante des mélanges de<br />

farines utilisées pour cette fin. Les récents rapports médicaux favorables à la consommation de fibres issues de<br />

farines entières d'<strong>avoine</strong> pour ré<strong>du</strong>ire les taux de cholestérol <strong>du</strong> sang et les<br />

incidences de cancers des intestins et <strong>du</strong> colon sont certainement des facteurs<br />

qui ont influencé le renouveau d'intérêt pour cette espèce et l'aug- H-C<br />

C-H<br />

mentation de sa pro<strong>du</strong>ction.<br />

Le son et autres rési<strong>du</strong>s des caryopses d'<strong>avoine</strong> offrent aussi un<br />

débouché commercial intéressant par le biais de l'obtention <strong>du</strong> furfural.<br />

Ce pro<strong>du</strong>it organique, un furan à structure cyclique (Figure 10) est distillé<br />

en présence d'acides et est utilisé comme solvant dans l'in<strong>du</strong>strie des H-C<br />

C-CHO<br />

plastiques et des laques et peintures ce qui rend plus flexible les résines<br />

synthétiques, les plastiques, les peintures et les laques soumises à des températures<br />

extrêmes. Il est aussi ajouté aux catalyseurs des moteurs à com-<br />

O<br />

bustion pour en augmenter leur efficacité. Dans l'in<strong>du</strong>strie pharmaceutique,<br />

le furfural est un élément précurseur de la synthèse d'antiseptiques<br />

Figure 10. Structure <strong>du</strong> Furfural<br />

à base de furacines utilisés pour combattre un bon nombre d'infections<br />

bactériennes.<br />

Amélioration génétique de l'<strong>avoine</strong>:<br />

Un des buts principaux des programmes de sélection depuis la période romaine et des programmes d'amélioration<br />

génétique récents a été d'augmenter la pro<strong>du</strong>ction de caryopses par plante. La sélection s'est orientée<br />

principalement vers la pro<strong>du</strong>ction de variétés possédant des panicules plus denses avec un nombre accru de<br />

fleurs fertiles. Ces variétés améliorées augmentent de 8 à 12 fois la pro<strong>du</strong>ction par hectare comparée à celle de<br />

variétés traditionnelles locales. L'<strong>avoine</strong> est une espèce rustique et peu affectée par les maladies fongiques et<br />

bactériennes qui causent des ravages beaucoup plus importants chez d'autres céréales comme le blé et l'orge.<br />

Néanmoins, sous des conditions climatiques particulières certaines rouilles <strong>du</strong> genre Puccinia peuvent ré<strong>du</strong>ire<br />

la pro<strong>du</strong>ction chez certaines variétés traditionnelles. Des gènes de résistance provenant de certaines populations<br />

de l'espèce spontanée Avena sterilis ont été transférées par le biais de programmes de croisements avec des variétés<br />

d'<strong>avoine</strong> de haute pro<strong>du</strong>ctivité suivis de rétro croisements récurrents des hybrides avec la variété d'<strong>avoine</strong><br />

concernée. Plus récemment certaines variétés hâtives ont été développées dans le but d'étendre la culture de<br />

cette céréale aux régions situées dans des régions climatiques plus froides. Une nouvelle génération de variétés<br />

à port ré<strong>du</strong>it a aussi été pro<strong>du</strong>ite pour répondre aux même objectifs que ceux poursuivis pour l'obtention des<br />

variétés semi-naines de blé et de riz.<br />

- 14 -


Statistiques de pro<strong>du</strong>ction pour 2001 (FAOSTAT, révisé)<br />

La pro<strong>du</strong>ction mondiale d'<strong>avoine</strong> en 2001 était d’environ 27,3 MTM, répartie dans 72 pays. Les huit pays pro<strong>du</strong>cteurs<br />

les plus importants étaient: la Fédération Russe (8,0 MTM), le Canada (2,8 MTM), les États-Unis (1,7<br />

MTM), la Pologne (1,3 MTM), l'Australie (1,3 MTM), la Finlande (1,3 MTM), L’Ukraine (1,1 MTM) et la Suède<br />

(0,960 MTM). La superficie plantée en 2001 était de 12,8 millions d'hectares et le rendement moyen par hectare<br />

de 2,12 TM. Des pays comme le Benelux, la France, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande pro<strong>du</strong>isaient plus de<br />

4 TM par hectare; le Canada et les États-Unis entre 2 et 3 TM/Ha, tandis que des pays comme l'Iran, la Bolivie<br />

et l'Algérie pro<strong>du</strong>isaient moins de 1 TM/ha<br />

Le <strong>sorgho</strong><br />

Le <strong>sorgho</strong> (Sorghum bicolor L.) est une graminée d'origine africaine. Elle a une morphologie et une physiologie<br />

très variable et il existe encore de nombreuses conjectures quant à son origine et son évolution.<br />

Cette espèce est cultivée principalement pour ses graines, utilisée pour l'alimentation humaine directe. Par<br />

contre, toutes les parties de la plante sont aussi utilisées pour l'alimentation <strong>du</strong> bétail. Le <strong>sorgho</strong> est une composante<br />

importante de la diète alimentaire des habitants les plus démunis des régions semi-désertiques et des<br />

steppes tropicales et subtropicales de l'Afrique et de l'Asie. Elle est aussi cultivée comme plante d'ensilage destinée<br />

à l'alimentation <strong>du</strong> bétail aux États-Unis, le premier et plus important pro<strong>du</strong>cteur mondiale, et dans certains<br />

autres pays d'Amérique et d'Asie.<br />

Description de la plante:<br />

Les plantes de <strong>sorgho</strong> dans leurs stades de croissance végétative ressemblent aux plantes de maïs. Elles pro<strong>du</strong>isent<br />

des chaumes robustes pouvant atteindre jusqu'à 4 mètres de hauteur et sont soutenues par un système<br />

radiculaire profond et ramifié. La croissance est déterminée et les fleurs sont regroupées sur des panicules terminales<br />

fortement ramifiées. Les épillets, un sessile et un pédicellé, regroupés par deux à chaque nœud des axes<br />

des rachis secondaires et tertiaires pro<strong>du</strong>isent deux types de fleurs (Figure 11). L'épillet sessile pro<strong>du</strong>it une<br />

fleur hermaphrodite possédant un ovaire uni-ovulé, un pistil bifide plumeux et trois étamines, la structure florale<br />

caractéristique des céréales. L'épillet pédicellé pro<strong>du</strong>ira, soit une fleur hermaphrodite avortée, soit une fleur mâle<br />

(étaminée) fonctionnelle. Les fleurs hermaphrodites sont généralement auto fécondées, mais dépendant des variétés<br />

et conditions environnementales, un taux ré<strong>du</strong>it de fécondation croisée, pouvant atteindre jusqu'à 15 %<br />

des fleurs, est normalement observée. Les caryopses pro<strong>du</strong>its sont de petites dimensions, globuleux à elliptiques,<br />

dont les testa, dépendant des variétés, peuvent présenter des colorations très diverses allant <strong>du</strong> blanc, au brun<br />

au rouge et au noir et toutes les nuances intermédiaires.<br />

Évolution et origine de la culture:<br />

Le genre Sorghum, placé dans la tribu d'origine tropicale Andropogoneae, comprend de 39 et 79 espèces<br />

(dépendant des taxonomistes) regroupées dans 6 sections. La section Sorghum contient la totalité des les taxons<br />

d'origine africaine impliqués dans le processus de domestication et de culture.<br />

La morphologie des plantes de <strong>sorgho</strong> cultivés est si variable parmi les différents types, formes et variétés<br />

reconnues que celles ci ont, par le passé, été assignées à jusqu'à 23 espèces différentes. A la suite des analyses<br />

approfondies effectuées par les botanistes américains de l'Université d'Illinois-Urbana dirigés par Jack Harlan et<br />

J. M. J. de Wet, tous ces types et formes qui sont cultivés pour leurs fruits et leurs parties végétatives ont été<br />

regroupés sous deux espèces très rapprochées, Sorghum sudanense et Sorghum bicolor. Une espèce vivace de<br />

pâturage, S. sudanense (2n= 20,40) de morphologie très variable, est originaire des régions tropicales humides<br />

- 15 -


d'Afrique. Les plantes de<br />

ce taxon sont prostrées,<br />

se propagent végétativement<br />

par rhizomes et pro<strong>du</strong>isent<br />

des panicules<br />

relâchées et peu denses.<br />

Ce taxon, parfois nommé<br />

sous le synonyme S.<br />

halepense, est considéré<br />

comme le taxon ancestral<br />

<strong>du</strong> complexe à partir<br />

<strong>du</strong>quel les <strong>sorgho</strong>s à<br />

graines ont évolué lors<br />

<strong>du</strong> processus de domestication<br />

humaine. Les variétés<br />

de S. bicolor<br />

(2n=20) sont regroupées<br />

sous quatre races<br />

biologiques qui sont<br />

reconnues par Harlan et<br />

collaborateurs comme<br />

faisant partie d'un complexe<br />

(Schéma de la<br />

Figure 12). Ces races<br />

ont évoluées et ont été<br />

cultivées dans différentes<br />

régions de l'Afrique centrale<br />

et de l'Est impliquant<br />

de vastes territoires.<br />

À cause des croisements<br />

naturels et provoqués<br />

par l'homme, de<br />

nombreuses variétés<br />

intermédiaires entre ces<br />

races ont été pro<strong>du</strong>ites et<br />

il est parfois difficile d'assigner<br />

certaines variétés à<br />

une race particulière.<br />

Il y a peu de preuves<br />

archéologiques fiables<br />

qui permettent de préciser<br />

une date et une<br />

région géographique précise<br />

en ce qui concerne<br />

les premières étapes de la<br />

domestication <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong>.<br />

La "preuve" la plus ancienne, qui n'a pas été confirmée par de nouvelles découvertes, provient de l'impression<br />

d'une seule graine de <strong>sorgho</strong> dans l'argile d'une portion de poterie. Cette poterie provient <strong>du</strong> site d'Adrar Bous,<br />

dans la région centrale <strong>du</strong> Sahara, et est datée d'environ 4 000 années av. J. C. Cette graine appartiendrait à une<br />

plante de <strong>sorgho</strong> de la race "Sorghum verticilliflorum ", considérée comme la race la plus primitive de <strong>sorgho</strong> à<br />

graines. À cette époque la région <strong>du</strong> Sahara d'où provient cette graine était soumise à un climat bien plus humide<br />

- 16 -<br />

B<br />

C<br />

A<br />

G H<br />

Figure 11. Sorghum bicolor (L.) Moench. : Sorgho. A. Jeune plante; B.- Feuille; C.-<br />

Inflorescence; D.- Portion d’inflorescence; E.- Épillet mâle; F.- Épillet hermaphrodite; G.-<br />

Caryopse; H.- Coupe longitudinale d’un caryopse.<br />

D<br />

E<br />

F


Espèce ancestrale<br />

(paturages)<br />

Sorghos à grains<br />

(Tous 2n=20)<br />

Sorghum bicolor var. verticilliflorum<br />

(milieux secs des savanes)<br />

Sorghum bicolor var. technicum<br />

(évolution récente)<br />

Figure 12.-Evolution probable des différentes espèces et races de <strong>sorgho</strong>s cultivés<br />

qu'aujourd'hui et avait une végétation de<br />

savane riche en espèces arbustives et<br />

herbacées. Des preuves plus convaincantes<br />

de la culture de <strong>sorgho</strong> pour<br />

l'Afrique ne réapparaissent qu'à une période<br />

beaucoup plus récente, entre 500 et<br />

200 ans av. J.C. Pourtant, on retrouve des<br />

preuves irréfutables de culture <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong><br />

en Inde remontant à environ 3 800 ans<br />

A.P., ce qui suppose que le <strong>sorgho</strong> était<br />

cultivé en Afrique à une période bien<br />

antérieure à cette date. Basé sur la distribution<br />

actuelle et sur les analyses bio systématiques<br />

des différentes races et variétés<br />

de <strong>sorgho</strong> par rapport aux formes<br />

spontanées, Harlan et collaborateurs ont<br />

suggéré une évolution indépendante de<br />

trois complexes de <strong>sorgho</strong>s cultivés au<br />

cours de trois épisodes différents de<br />

domestication remontant à une période<br />

comprise entre 6 000 et 4 200 années<br />

A.P.<br />

Il est maintenant établi que le<br />

<strong>sorgho</strong> a été intro<strong>du</strong>it en Inde vers 6 000 ans A.P. et a évolué sur le continent indien avant d'être réintro<strong>du</strong>it en<br />

Afrique deux mille ans plus tard. Cette réintro<strong>du</strong>ction a influencé fortement sur la variabilité de l'espèce qui était<br />

probablement déjà cultivé dans les régions de savane sur une éten<strong>du</strong>e de près de 5 000 Km de long à la largeur<br />

<strong>du</strong> continent africain au nord de l'Équateur et sur près de toute sa longueur dans la région est <strong>du</strong> continent<br />

(Figure 13). Le <strong>sorgho</strong> a été intro<strong>du</strong>it dans les<br />

régions de la vallée <strong>du</strong> Nil où il a été cultivé dès 1<br />

500 ans av. J. C. En Syrie, sa culture a été documentée<br />

depuis 700 ans avant notre ère et son intro<strong>du</strong>ction<br />

dans les régions <strong>du</strong> sud de l'Europe, effectuée à<br />

partir d'intro<strong>du</strong>ctions de l'Inde, a débuté environ<br />

100 ans après le début de notre ère. En Chine, son<br />

intro<strong>du</strong>ction est plus tardive et les premières<br />

preuves de sa culture ne sont évidentes qu'au cours<br />

<strong>du</strong> 13 ème siècle de notre ère. Le <strong>sorgho</strong>, intro<strong>du</strong>it<br />

aux États-Unis par le biais des premiers convois<br />

d'esclaves au 17 ème siècle, est devenu à partir de<br />

1950, une culture importante dans ce pays. Les<br />

États-Unis est maintenant le premier pays pro<strong>du</strong>cteur<br />

de <strong>sorgho</strong> au monde. La pro<strong>du</strong>ction, concentrée<br />

dans les états <strong>du</strong> sud et <strong>du</strong> sud-ouest des États-<br />

Unis, équivaut à près de 23 % de la pro<strong>du</strong>ction<br />

mondiale. Contrairement aux régions africaines d'o-<br />

rigine, ce <strong>sorgho</strong> est destiné presque exclusivement<br />

à l'alimentation des animaux de ferme.<br />

Écologie et utilisation <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong><br />

Sorghum halepense (vivace, prostrée)<br />

(2n= 40)<br />

Sorghum bicolor ssp. sudanense (vivace --- annuelle)<br />

(très variable morphologiquement) (prostrée ---- érigée)<br />

(2n= 20,40)<br />

Traditionnellement, le <strong>sorgho</strong> a été utilisé pour<br />

ses graines dans les régions subtropicales chaudes<br />

Sorghum bicolor var. arundinaceum<br />

(milieux humides)<br />

Sorghum bicolor var. virgatum<br />

(milieux humides)<br />

Sorghum bicolor var aethiopicum<br />

(milieux secs des savanes)<br />

Sorghum bicolor var. saccharatum<br />

(évolution récente)<br />

Figure 13- Origine présumée des diverses races et variétés de<br />

<strong>sorgho</strong> cultivées dans un contexte spatial et temporel. Notez<br />

que l'évolution des races cultivées a commencé en Afrique mais<br />

que très tôt une migration vers l'Asie a permis une évolution de<br />

certaines races dans ce continent et, par la suite, d'une réintro<strong>du</strong>ction<br />

de celles-ci au Moyen-Orient et en Afrique (adapté<br />

de Harlan 1975).<br />

- 17 -


où les conditions de pluviométrie sont limitantes (300 à 1100 mm par an) pour la culture d'autres céréales. Les<br />

plantes de <strong>sorgho</strong> possèdent une photosynthèse en C4. Cette voie de photosynthèse permet une économie d'eau<br />

substantielle sous les conditions de hautes températures et d'ensoleillement des régions de savanes subtropicales.<br />

De plus, les feuilles de <strong>sorgho</strong> sont recouvertes de cires et ont tendance à s'enrouler sous des conditions<br />

de sécheresse. Ces caractéristiques ont pour conséquence de ré<strong>du</strong>ire encore plus l'évapotranspiration sous des<br />

conditions de stress hydrique. Le <strong>sorgho</strong> est aussi tolérant aux sols salins et son système radiculaire profond et<br />

bien ramifié permet son utilisation sur des sols sujets à érosion. Le <strong>sorgho</strong> est résistant aux attaques des herbivores<br />

et aux maladies fongiques et bactériennes. Cette résistance est <strong>du</strong>e, en partie, à la présence d'un glycoside<br />

cyanogénique, la dhurrine, qui est concentrée principalement dans les feuilles et les chaumes de la plante. Lors<br />

<strong>du</strong> broyage des feuilles et des chaumes par la mastication d'un herbivore,<br />

les enzymes de la glycolyse (localisées dans différents comparti- Dhurrine<br />

ments cellulaires foliaires) sont libérées et agissent sur la dhurrine en<br />

libérant les sucres et de l'acide cyanhydrique (HCN) volatile (Figure<br />

14), un poison mortel à des concentrations très basses. De ce fait, les<br />

CH2 CH CN*<br />

feuilles de <strong>sorgho</strong> ne peuvent être consommées directement par les<br />

animaux de ferme et doivent subir une fermentation préalable afin de<br />

O<br />

libérer le HCN pro<strong>du</strong>it lors <strong>du</strong> broyage. Cette fermentation est effectuée<br />

par le biais de l'ensilage, un processus qui permet d'obtenir un<br />

pro<strong>du</strong>it qui peut être consommé sans péril par les animaux de ferme.<br />

Sucre<br />

Les techniques et procé<strong>du</strong>res utilisées pour la culture <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong> à graines sont semblables à celles <strong>du</strong> maïs. Le<br />

<strong>sorgho</strong> remplace cette autre céréale dans les régions à climats trop chauds ou trop secs pour la culture <strong>du</strong> maïs.<br />

D'après leurs usages, les agronomes classifient les <strong>sorgho</strong>s en quatre groupes. Le plus important <strong>du</strong> point de vue<br />

de la pro<strong>du</strong>ction est le <strong>sorgho</strong> à graines, destinées dans les pays en développement de l'Afrique et de l'Asie à l'alimentation<br />

humaine directe et en Amérique <strong>du</strong> Nord à l'alimentation des animaux de ferme. Une farine de<br />

<strong>sorgho</strong> est préparée à partir des caryopses secs lesquels, de façon traditionnelle, sont pilés dans des mortiers de<br />

pierre. La qualité nutritive des graines de <strong>sorgho</strong> est supérieure à celle des céréales traditionnelles comme le blé,<br />

l'orge, le maïs ou le riz. La concentration de protéines peut atteindre 16-18 % et sa qualité est supérieure car elle<br />

est plus riche en lysine et tryptophane. À cause de la petite dimension des caryopses et de leurs formes arrondies,<br />

les caryopses de <strong>sorgho</strong> ne peuvent être broyés qu'entiers. La farine qui en résulte est colorée, mais possède tous<br />

les éléments nutritifs contenus dans les couches <strong>du</strong> péricarpe et de l'aleurone ce qui rend cette farine plus riche<br />

et complète que la farine blanche des autres céréales. Il en résulte une farine riche en vitamines A et en vitamines<br />

<strong>du</strong> complexe B, ainsi qu'en minéraux. Par contre, le rapport gluténine: gliadine <strong>du</strong> gluten de la farine de<br />

<strong>sorgho</strong> n'est pas balancé et cette farine n'a pas la qualité requise pour la fabrication de pain levain.<br />

Dans les régions d'Afrique et d'Asie, la farine de <strong>sorgho</strong> est utilisée pour la préparation de galettes plates ou<br />

sont ajoutées différents mets lors de leur cuisson. Dans bien des régions de l'Afrique de l'Est, les caryopses sont<br />

aussi destinés à la fabrication de bières locales. En Amérique <strong>du</strong> Nord presque tout le <strong>sorgho</strong> planté est utilisé<br />

comme source d'ensilage pour l'alimentation <strong>du</strong> bétail. Dans ce cas, les plantes de <strong>sorgho</strong> sont coupées dans les<br />

premières étapes de la maturation des panicules lorsque l'albumen <strong>du</strong> caryopse immature est encore au stade<br />

"laiteux". Les caryopses des variétés de <strong>sorgho</strong> sucrés, d'origine plus récente, servent, aussi à l'ensilage, et dans<br />

certaines régions, à l'extraction de sirops destinés aux in<strong>du</strong>stries alimentaires, de jus et de boissons alcoolisées.<br />

Dans ce dernier cas, les jeunes plantes à la phase de croissance végétative, et qui n'ont pas encore pro<strong>du</strong>it de<br />

panicules, sont coupées et leurs chaumes broyées pour en extraire les jus sucrés qui sont par la suite concentrés<br />

et purifiés. Les <strong>sorgho</strong>s à balais, comme leur nom l'indique, servent à la fabrication de balais. Les panicules particulièrement<br />

ramifiées, robustes et denses sont coupées et rassemblées pour être confectionnées à cet usage.<br />

Finalement, le <strong>sorgho</strong> de pâturage (Sorghum sudanense ) est utilisé à l'alimentation <strong>du</strong> bétail, suite à un processus<br />

d'ensilage pour éliminer les pro<strong>du</strong>its cyanogéniques accumulés dans les feuilles.<br />

Amélioration génétique et sélection de variétés de <strong>sorgho</strong>:<br />

La grande variabilité morphologique et physiologique et vaste distribution en Afrique des formes spontanées<br />

de Sorghum bicolor et sorghum sudanense est reflétée dans le nombre et diversité des nombreuses variétés cul-<br />

- 18 -


tivées traditionnelles en Afrique et en Asie. Ces variétés sont adaptées à divers types de climats semi-désertiques<br />

et diverses conditions de sols. Depuis l950, les chercheurs américains ont amélioré la pro<strong>du</strong>ction des variétés traditionnelles<br />

par le biais d'améliorations génétiques contrôlées. La collection de cultivars traditionnels importée<br />

aux États-Unis, à partir des régions de l'Afrique et de l'Asie, était principalement constituée de variétés de <strong>sorgho</strong><br />

destinées à la pro<strong>du</strong>ction de graines et de <strong>sorgho</strong>s sucrés des races biologiques Kafir et Durra. Ces variétés ont<br />

été croisées au cours des années 50 pour pro<strong>du</strong>ire les premières variétés hybrides de <strong>sorgho</strong> à grains améliorés.<br />

Les techniques utilisées étaient les mêmes que pour l'obtention des variétés hybrides et dihybrides <strong>du</strong> maïs. Très<br />

rapidement des facteurs cytoplasmiques de stérilité mâle associés à des gènes de restauration de la fertilité ont<br />

été découverts et incorporés pour faciliter la pro<strong>du</strong>ction de ces <strong>sorgho</strong>s hybrides. A partir de 1960, des variétés<br />

semi-naines ont été développées avec les mêmes objectifs que ceux suivis par les programmes d'amélioration<br />

des blés semi-nains. Ces nouvelles variétés de <strong>sorgho</strong>, au nombre de plusieurs centaines, ont augmenté la pro<strong>du</strong>ction<br />

de <strong>sorgho</strong> de façon significative. La pro<strong>du</strong>ction par hectare a presque triplé entre l950 et l995, et sous<br />

des conditions favorables de culture, des rendements de 7 à 8 tonnes de caryopses par hectare sont atteints avec<br />

ces nouvelles variétés semi-naines de <strong>sorgho</strong>.<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>sorgho</strong> en 2001 (FAOSTAT, révisé)<br />

La pro<strong>du</strong>ction mondiale de <strong>sorgho</strong> était de 58 ,1 MTM en 2001. Cette pro<strong>du</strong>ction provenait de 100 pays. Les<br />

principaux pays pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>sorgho</strong>, par ordre décroissant, étaient les États-Unis (13,1 MTM), le Nigeria (7,7<br />

MTM), l'Inde (7,4 MTM), le Mexique (6,7 MTM), la Chine (2,9 MTM), l'Argentine (2,9 MTM) et le Soudan (2,5<br />

MTM). La superficie plantée de <strong>sorgho</strong> était d'environ 42,6 millions d'hectares en 2001 et le rendement moyen<br />

de pro<strong>du</strong>ction par hectare de 1,36 TM. Les pays comme les États-Unis, la Chine, Israël, la France et l'Italie pro<strong>du</strong>isaient<br />

entre 4 et 7 TM/Ha tandis que le Mexique, le Panama et le Nicaragua avaient un rendement entre 1 et<br />

2 TM/ha La plupart des pays en développement d'Afrique avaient des taux de pro<strong>du</strong>ction inférieurs à 1 TM/ha.<br />

Les <strong>millets</strong><br />

Un certain nombre d'espèces appartenant à différentes tribus des Poacées reçoivent collectivement le nom de<br />

<strong>millets</strong>. On retrouve ainsi environ 25 espèces de <strong>millets</strong> qui sont considérées par plusieurs comme les "céréales<br />

des pauvres". Ces espèces, adaptées soit aux régions tropicales et sous-tropicales, soit aux régions tempérées,<br />

pro<strong>du</strong>isent des caryopses de petites dimensions et sont cultivées dans diverses régions de l'Europe, de l'Afrique<br />

et de l'Asie. Bien que la plupart des espèces soient utilisées comme plantes de pâturage et comme supplément<br />

alimentaire des animaux de ferme, certains <strong>millets</strong> sont important pour soutenir l'alimentation humaine locale.<br />

Ces espèces sont généralement mieux adaptées aux conditions climatiques et de sols qui sont marginales pour la<br />

culture des céréales traditionnelles. Collectivement, la pro<strong>du</strong>ction annuelle de <strong>millets</strong> destinée à la pro<strong>du</strong>ction<br />

de graines était estimée en 2001 à 29 MTM provenant de surfaces de culture d'environ 37,4 millions d'hectares.<br />

La qualité nutritive des farines pro<strong>du</strong>ites à partir des <strong>millets</strong> est élevée <strong>du</strong> fait de la dimension ré<strong>du</strong>ite des caryopses.<br />

En effet les farines sont enrichies par l'apport de protéines riches en lysine et tryptophane, vitamines (A<br />

et complexe B) ainsi que de minéraux issus <strong>du</strong> péricarpe, <strong>du</strong> germe et de la couche d'aleurone qui ne peuvent<br />

être séparés de l'albumen lors <strong>du</strong> broyage. Par contre, cette farine doit être consommée rapidement car elle<br />

devient rance quelques jours après sa préparation.<br />

Six espèces de <strong>millets</strong>, Panicum miliaceum (Figure 15), Setaria italica, Eleusine coracana, Pennisetum americanum,<br />

P. glaucum et Eragrostis tef, se démarquent dans leurs pro<strong>du</strong>ction et sont utilisées principalement ou<br />

en partie, pour l'alimentation humaine directe. Les deux premières espèces sont cultivées dans les régions tempérées<br />

tandis que les quatre dernières le sont dans les régions subtropicales et tropicales.<br />

Panicum miliaceum et Setaria italica ont été parmi les premières espèces utilisées et cultivées, tôt dans la<br />

période <strong>du</strong> Néolithique, en Asie et en Amérique centrale. Bien qu'une partie importante de la pro<strong>du</strong>ction de ces<br />

- 19 -


espèces soit maintenant destinée à l'alimentation <strong>du</strong> bétail, les caryopses ont déjà sauvé et continuent à sauver<br />

de la famine de populations humaines des régions agricoles soumises à des conditions climatiques défavorables.<br />

En Russie et dans d'autres régions de l'Asie centrale, la farine de P. miliaceum , le proso, est utilisée pour la préparation<br />

de pains aplatis et de gruaux (Kasha).<br />

Eleusine coracana, Pennisetum americanum, P. glaucum et Eragrostis tef, sont originaires de l'Afrique et ont<br />

été cultivés dans les régions de l'Est et <strong>du</strong> Centre de ce continent au cours des derniers 3 000 ans. Ces espèces<br />

ont été exportées en Asie où elles sont cultivées dans les régions semi-désertiques qui ne sont pas favorables à<br />

la culture <strong>du</strong> riz ou <strong>du</strong> blé. La farine préparée à partir des caryopses de Eleusine coracana (Figure 16), qui ont<br />

l'avantage de pouvoir être emmagasinés pendant 10 ans ou plus sans souffrir de dommages, est utilisée pour la<br />

préparation de galettes plates, de porridges et de bière. Pennisetum americanum et P. glaucum sont, parmi<br />

les <strong>millets</strong> africains, ceux qui sont les plus résistants à la sécheresse et ils s'accommodent bien aux sols appauvris<br />

par d'autres cultures intensives. Ces deux espèces, en particulier la première, sont l'aliment de base de millions<br />

d'Africains qui habitent dans le Sahel et dans les régions limitrophes <strong>du</strong> sud et de l'est <strong>du</strong> désert <strong>du</strong><br />

Sahara.<br />

- 20 -<br />

Figure 15. Gauche: Plant et racème détaché <strong>du</strong> millet japonais (Echinochloa frumentacea).<br />

Droite: Plant <strong>du</strong> millet Proso (Panicum miliaceum) (figure adaptée de Léonard & Martin 1963).


A<br />

Statistiques de pro<strong>du</strong>ction des <strong>millets</strong> (pris collectivement) (FAOSTAT 2001, révisé)<br />

B<br />

Figure 16. Eleusine coracana (L.) Gaertn. : Millet ragi. A.- Tige avec des fleurs; B.- Base de la plante;<br />

C.- Épillet; D.- Coupe transversale de la lemma et la paléa; E.- Fruits.<br />

La pro<strong>du</strong>ction mondiale de <strong>millets</strong> en 2001 était estimée à 29,2 MTM réparties dans 71 pays sur une superficie<br />

totale d'environ 37,4 millions d'hectares. Ces statistiques sont probablement très sous-estimées, car les<br />

experts opinent que la pro<strong>du</strong>ction est probablement le double de celle rapportée. La plupart des <strong>millets</strong> sont<br />

plantés dans des jardins privés ou sur des lopins de terre non recensés et ne sont pas souvent rapportés aux<br />

autorités locales. Les principaux pays pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>millets</strong> étaient en 2001: l'Inde (9,5 MTM), le Nigeria (6,1<br />

MTM), le Niger (2,4 MTM), la Chine (2,4 MTM), la Fédération Russe (1,3 MTM) et le Mali (0.86 MTM). Le rendement<br />

moyen par hectare est estimé à 780 Kg et varie d'après les pays entre 0,2 et 4.4 TM, les pays in<strong>du</strong>strialisés<br />

et européens rapportant les plus hauts rendements de pro<strong>du</strong>ction par hectare, avec une exception (suspecte),<br />

les Maldives pro<strong>du</strong>isant 4.4 T/ha.<br />

D<br />

C<br />

E<br />

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