NOUVELLES - Société de la Flore Valdôtaine
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Uno <strong>de</strong>i nostri Padri Fondatori:<br />
pIERRE ChANOUx<br />
Visita guidata al vecchio semenzaio<br />
aussi une pièce <strong>de</strong> monnaie et sa renommée<br />
comme prêtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité grandit et on<br />
lui attribua <strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong> « Ange <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
montagne ». Passent au col aussi <strong>de</strong>s grands<br />
personnages qui l’ont admiré pour son intelligence<br />
vive, sa culture, sa bonne conversation<br />
et son esprit pétil<strong>la</strong>nt. Parmi ces grands, je<br />
veux rappeler au moins l’écrivain Giuseppe<br />
Giacosa, le poète Giosuè Carducci et <strong>la</strong> reine<br />
Marguerite, passionnée <strong>de</strong> montagne et<br />
d’alpinisme. Giuseppe Giacosa a brossé <strong>de</strong><br />
l’abbé Chanoux un portrait intéressant : «<br />
L’abbé Chanoux, cavaliere e canonico, è un<br />
uomo colto, socievole, argutissimo, austero e<br />
gioviale, innamorato <strong>de</strong>l<strong>la</strong> montagna, curioso<br />
osservatore <strong>de</strong>i suoi fenomeni, tutto fervente<br />
di zelo scientifico. Salito giovanissimo a reggere<br />
l’Ospizio, non volle più dipartirsene »<br />
Au col passent aussi les naturalistes avec lesquels<br />
l’Abbé se confronte. En effet à partir<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du XIX siècle abon<strong>de</strong>nt<br />
les essais <strong>de</strong> culture <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> montagne<br />
et dans les <strong>de</strong>rnières décennies du siècle<br />
apparaissent les premiers jardins botaniques<br />
alpins et l’idée germe aussi au Petit-Saint-<br />
Bernard. L’abbé Chanoux commence par un<br />
jardin potager et, petit à petit, dans <strong>de</strong>s conditions<br />
héroïques, prend forme l’idée d’un<br />
jardin botanique. Et le rêve se réalise, malgré<br />
les difficultés pour trouver l’emp<strong>la</strong>cement,<br />
mais avec l’appui <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> La Thuile<br />
et l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses personnes parmi<br />
lesquelles l’abbé Henry, prêtre historien et<br />
fondateur, lui aussi, en 1901, du jardin alpin<br />
<strong>de</strong> P<strong>la</strong>n Gorret à Courmayeur. Henry nous fait<br />
part d’un f<strong>la</strong>sh d’histoire et <strong>de</strong> civilisation valdôtaine<br />
: « Le bon Monsieur Chanoux, ayant su<br />
que j’étudiais les p<strong>la</strong>ntes, me prit en affection<br />
et m’invita bien souvent à aller le voir. Quand<br />
je célébrai ma première messe, au cœur <strong>de</strong><br />
l’hiver, ce fut un grand p<strong>la</strong>isir pour moi <strong>de</strong> le<br />
voir venir à ma fête, caché dans son caractéristique<br />
paletot <strong>de</strong> peau <strong>de</strong> chamois et me<br />
dire, dans les quelques mots gracieux qu’on<br />
a coutume d’adresser aux nouveaux prêtres,<br />
que c’était <strong>la</strong> plus belle fleur que je cueil<strong>la</strong>is<br />
ce jour-là sur le chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Alors déjà il<br />
me par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> son jardin. Il employa plusieurs<br />
années à en choisir l’emp<strong>la</strong>cement, examinant<br />
soigneusement quels étaient les endroits<br />
les plus chauds <strong>de</strong> son col, les plus abrités,<br />
ceux d’où <strong>la</strong> neige disparaissait le plus tôt ».<br />
Le jardin, appelé Chanousia en l’honneur <strong>de</strong><br />
notre abbé, fut inauguré le 29 juillet 1897<br />
avec une fête extraordinaire, autorités et<br />
gens du peuple, montagnards et citoyens.