dKLIKK #8

Au détour d’un trottoir, un rai de lumière, un couple d’amants
de fil de fer exécute un tango, une taque en cuivre de la
voirie pour toute piste de danse.
Des pétales improvisés semblent nous monter un chemin,
un œuf, bizarrement logé, de quel animal provient-il ? Des
failles dans le « réel », des niveaux de lecture multiples, c’est un peu
Alice qui tombe dans un terrier, Sophie Amundsen au présent troublé.
Un acte poétique, c’est l’ouverture du monde des possibles. Anonyme
et inattendu, il provoque une gracieuse déroute, une perte d’équilibre
momentanée.
Lorsque j’entends parler d’art dans la ville, je suis toujours impatiente
d’y trouver, si pas l’acte poétique, du moins la poésie. Et sur place, je
suis à l’affut de la petite madeleine, du terrier, de la faille spatio-temporelle,
de la douce turbulence qui va m’emmener là où je ne connais
encore rien.
La programmation de la capitale européenne de la culture qui se vente,
pour notre plus grand plaisir, de nous proposer plus de mille activités
culturelles et artistiques, nous suggère tout un panel d’événements
sous l’intitulé Art en Ville & Parcours. Une nouvelle génération d’artistes,
totalement libérée, dont les oeuvres vont contaminer chaque place,
chaque rue, chaque impasse, et tous les lieux névralgiques de la ville en
une série de « surgissements ».
Une cascade de bouquins dévalant dans la rue à partir d’une fenêtre, un
aquarium géant en guise de rez-de-chaussée, le taggage de publicités
par des grapheurs sont autant de manifestations qui auront pour but, à
défaut de nous offrir des réponses sur le bien-fondé de l’existence des
performances, de susciter nos questions.
Avec BONOM (Vincent Glowinski), Calvin Dussart et Charles Myncke,
atelier Pica Pica, Maarten Vanden Eynde, Ox, Sébastien Preschoux,
Momo, Hell’O Monsters, Julia Wlodkowski, collectif Inject Love, Elodie
Antoine, Filip Gilissen, Alicia Martin, etc.
1
Alejandro Jodorowsky «La Danse de la réalité» Albin Michel Paris, 2001