AU CONSEIL NATIONAL FÜR DEN NATIONALRAT AU CONSEIL ...

Fribourg disparaît de la carte
géopoltique du Conseil fédéral!
Le projet de «Territoire Suisse» soumis
en consultation récemment ne peut
soulever que le plus grand scepticisme.
Le canton de Fribourg n’y existe tout
simplement plus. Complètement écartelé
entre l’espace métropolitain du
Bassin lémanique et la région de la ville
fédérale, Fribourg n’a plus d’unité et
n’apparaît même pas dans le chapitre
«Les territoires d’action marqués par les
villes de petite et de moyenne dimension».
Au chapitre précisément de la région de
la ville fédérale, le canton de Fribourg et
même l’agglomération fribourgeoise ne
sont pas mentionnés. Les perspectives
d’optimisation du RER se limitent à la
ville fédérale et ignorent le projet actuellement
en cours de réalisation du RER
fribourgeois. La fonctionnalité du réseau
routier suprarégional de la ville fédérale
va dans toutes les directions sauf vers
Fribourg! Le paragraphe sur la valorisation
des paysages s’arrête à Morat et au
district de la Singine, bref à la partie
alémanique du canton, qui visiblement
seule intéresse les technocrates bernois.
On comprend dès lors assez mal que le
bilinguisme doive être reconnu comme
un atout de la région ville fédérale ! Le
comble est toutefois atteint lorsqu’à la
page 56, les auteurs de l’étude estiment
qu’il faut préserver les grandes régions
agricoles, à savoir la Broye et surtout
le Pays des-Trois-Lacs. Cette région,
qui s’étend dans un triangle réunissant
les villes de Neuchâtel, Fribourg
et Berne, soit le nord de la Sarine, est
considérée comme la plus prometteuse
en termes de développement industriel.
Cette zone comprend en particulier les
quelque 150’000 m2 prévus à l’époque
pour accueillir l’entreprise Amgen, une
zone stratégique nationale. Le projet
prétend l’inverse et fait de Morat un
centre rural! Les auteurs de l’étude
n’ont tout simplement pas retenu le
développement économique comme
critère d’analyse de l’organisation territoriale
de notre pays. Cette approche
biaisée très éloignée des réalités est
totalement inacceptable.
Sous l’angle touristique le document
ignore également les spécificités fribourgeoises.
Au chapitre consacré au
sud-ouest de la Suisse, le projet souhaite
envisager un marketing suprarégional
englobant l’Oberland bernois
et les Alpes vaudoises et en faire une
destination touristique unique. Faut-il
rappeler qu’entre ces deux régions, il y a
les Préalpes fribourgeoises, et en particulier
la Gruyère, l’une des destinations
suisses les plus connues dans le monde
à égalité avec le Cervin !!
Pour rester très court, le canton de
Fribourg ne peut accepter un tel projet
et devrait mettre en garde les autorités
fédérales contre toute velléité d’en faire
un document de référence. L’entier du
projet doit être repris par l’office fédéral
du développement territorial et fortement
coordonné avec les actuelles révisions
de la loi fédérale sur l’aménagement
du territoire. Le projet retravaillé
doit faire l’objet d’une consultation en
règle selon notre organisation fédéraliste.
Jean-Pierre Siggen
Directeur de l’Union patronale du
canton de Fribourg
16 INFOPATRONALE 09.11