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produits à sa cour ou aux environs immédiats<br />
contiennent à la fois les œuvres de ses<br />
propres compositeurs et les œuvres d’autres<br />
compositeurs que lui et ses musiciens protégeaient.<br />
Une image très représentative du<br />
monde musical de Léon est donnée dans ce<br />
qui est appelé le Medici Codex, une collection<br />
de 53 motets probablement destinée<br />
en premier lieu à l’usage privé de Léon, mais<br />
finalement offerte à son neveu Laurent de<br />
Médicis, duc d’Urbino, lorsque celui-ci revint<br />
en Italie avec sa nouvelle épouse française,<br />
la princesse Madeleine de la Tour d’Auvergne,<br />
à la fin de l’été 1518. A l’exception<br />
de la première et de la dernière pièce, toute<br />
la musique de cet enregistrement vient du<br />
Medici Codex.<br />
La première œuvre, Gaude felix Florentia d’<br />
Andreas De Silva, célèbre Léon lui-même –<br />
peut-être lors de son accession à la papauté<br />
mais plus vraisemblablement à l’occasion d’un<br />
retour à Florence, sa ville natale, en novembre<br />
1515, voyage organisé d’urgence pour des<br />
raisons diplomatiques. Le principal rival de<br />
Léon sur la scène politique européenne, le<br />
roi de France François 1er, avait remporté<br />
une victoire écrasante sur les alliés suisses<br />
du pape à la bataille de Marignan, deux mois<br />
auparavant. La défaite remettait en cause les<br />
ambitions de Léon quant à son autorité tant<br />
temporelle que religieuse et il dut se rendre<br />
à Bologne pour négocier un traité qui accordait<br />
des concessions importantes à François.<br />
Cependant, les Florentins saluèrent Léon avec<br />
jubilation et démonstration, et l’insistance<br />
dithyrambique du texte sur son pouvoir à<br />
travers le monde semble presque destinée à<br />
conforter sa détermination.<br />
De Silva – presque certainement un<br />
Français malgré son nom latinisé – demeure<br />
un personnage mystérieux. Nous le découvrons<br />
en août 1514, lors de son passage à<br />
Ferrare, comme chanteur employé à la cour<br />
de Monferrato, au nord-ouest de l’Italie, et<br />
bien que son association avec Léon ne commence<br />
que peu de temps après, il ne laisse<br />
aucune trace dans les registres du Vatican,<br />
jusqu’à ce que nous le retrouvions en 1519<br />
comme l’un des chanteurs privés de Léo et<br />
comme « chanteur et compositeur » de la<br />
chapelle papale. Il reste au service privé de<br />
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