AUNS Bulletin - Mitglieder-Zeitschrift zur Schweizer Aussenpolitik, Neutralität, Europapolitik

Pierre-Frédéric Benoît
Amis de la Suisse indépendante et neutre, Paris
HOLD-UP SUR LA PRÉSIDEN-
TIELLE FRANÇAISE
On dit de la politique italienne
qu'elle est une comédie pratiquée
avec le sérieux dû aux choses frivoles.
La politique française offre
désormais un spectacle similaire,
sauf que nous y croyons toujours,
malgré une élection présidentielle
ahurissante. Et pour cause, les politiciens
français, privés de l’essentiel
de leurs pouvoirs par l’Europe,
persistent à se présenter
en hommes et femmes providentiels
capables des plus folles promesses,
comme tuer le dragon ou
faire plier l’Allemagne.
Parler de souveraineté en France,
c’est revenir à Marie-France Garaud,
qui établissait, plusieurs
décennies avant nous, le certificat
de décès de la France, en
constatant que les quatre leviers de
souveraine té d’un État nous échappaient
: Battre monnaie, écrire les
lois, rendre justice et décider de
ses engagements militaires. Il ne
restait, jusqu’à Sarkozy, que ce
dernier attribut, fortement entamé
par la réintégration complète dans
l’OTAN et son premier bal masqué,
la catastrophe libyenne.
De cela, me direz-vous, il est forcément
question durant la présidentielle
? Absolument... pas. On
se demande même si le terme de
souveraineté est encore acceptable,
voire compris. Et ne parlons
même pas de la « grandeur » de
la France chère au " Général ",
dont on imagine ce qu’en pense un
Macron persuadé que « la culture
française n’existe pas ».
Seuls les souverainistes mettent les
pieds dans le plat de l’Euro, ainsi
du FN annonçant un référendum.
On peut s’interroger sur la capacité
française à défendre une monnaie,
en 2017, tant nos positions
commerciales sont affaiblies, mais
la question mérite d’être posée. Les
souverainistes, contrairement à ce
que feignent de croire les autres,
prennent acte d’une évidence :
l’Allemagne ne laissera pas toucher
à l’Euro et à la BCE. Jamais
a-t-on vu un dominant renoncer
à dominer. L’ogre allemand
avale les excédents
courants
tels des
chapelets
de saucisses,
et
les remontrances
discrètes
des conseils européens
restent lettre
morte, tandis que l’Euro,
si bénéficiaire à
l’appareil économique
allemand,
ravage les campagnes & manufactures
françaises ou italiennes
inadaptées à une monnaie forte.
A droite, c’est la ligne de fracture
essentielle, car ce n’est plus tant
le débat sur l’immigration qui effraie
l’électeur que la possibilité
d’un Frexit, qui menacerait notre
bien le plus précieux après le camembert,
le financement des retraites.
Quant à la gauche, elle
est écartelée entre ses promesses
électorales démagogiques et son
fantasme d’une Europe supra-nationale
interdisant de facto la réalisation
de ces promesses.
L'UE, un outil contre le peuple
Au grenier, donc, l’oripeau mité de
la « souveraineté » car
nous sommes
déjà
Quatre leviers de souveraineté d’un État :
Battre monnaie, écrire les lois, rendre justice
et décider de ses engagements militaires.
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