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Spring 2007 - European University Institute

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Il y a quelques années, lors d’une journée d’études organisée<br />

par le Groupement de droit comparé (CNRS)<br />

et consacrée au devenir du droit comparé en France, j’ai<br />

été amenée à (re)construire mon parcours de comparatiste.<br />

Ce fut l’occasion d’exprimer toute ma gratitude<br />

à l’Institut qui a largement contribué à ma formation<br />

de comparatiste. J’avais quitté l’Université française<br />

(tout en maintenant un lien pour la réintégrer) à un<br />

moment où elle était encore peu ouverte sur le monde<br />

extérieur. Les choses ont changé, notamment en raison<br />

de la construction européenne qui a contribué<br />

à décloisonner les systèmes juridiques et à réduire<br />

l’extrême rigidité des mentalités universitaires.<br />

L’Institut offre un environnement intellectuel très<br />

stimulant pour tous ceux qui veulent comparer les<br />

droits. A l’ère de la globalisation, le juriste a-t-il véritablement<br />

le choix ? On peut en douter : il est nécessairement<br />

comparatiste et il doit intégrer toutes les<br />

sources du droit quelles que soient leurs origines (internationale,<br />

régionale, nationale). Les comparatistes<br />

avaient initialement tendance à englober le plus grand<br />

nombre possible d’ordres juridiques et aspiraient à<br />

découvrir des lois générales. Aujourd’hui, la tendance<br />

est plutôt à limiter le nombre des ordres juridiques<br />

mis en présence et à faire gagner à la comparaison<br />

en profondeur ce qu’elle a perdu en étendue. Le plus<br />

souvent, le cadre de la comparaison correspond à<br />

un ensemble régional présentant une signification<br />

particulière. Pour les juristes européens, le cadre de<br />

l’Union européenne est le plus naturel, si ce n’est, obligatoire.<br />

L’Institut se présente donc comme un cadre<br />

idéal pour mener à bien une thèse de doctorat. Lieu<br />

d’échanges et d’ouverture, il offre les conditions d’un<br />

apprentissage assez rare pour le juriste confiné dans<br />

Le défi de l’insertion<br />

LAW 1987-91 | Marie-Claire Ponthoreau<br />

un ordre juridique national : il lui permet mettre à<br />

plat de ce qu’il a appris lors de sa formation juridique<br />

de manière à reconstruire, en intégrant une autre<br />

manière de raisonner en droit ou, du moins, en prenant<br />

conscience qu’on ne raisonne pas forcément de la<br />

même manière. Plus en général, cette formation réellement<br />

internationale et pluridisciplinaire constitue<br />

un élément distinctif de l’IUE et un acquis durable<br />

que tout docteur sorti de l’Institut essaie de reproduire<br />

dans le cadre beaucoup plus rigide des différentes universités<br />

nationales.<br />

Comme Jean Monnet Fellow, j’ai d’ailleurs été heureuse<br />

de retrouver cet état d’esprit de manière à mettre<br />

à distance le concours d’agrégation. Lieu de rencontres<br />

intellectuelles, l’Institut est aussi incontournable<br />

en raison de sa magnifique bibliothèque que je ne<br />

manque jamais de fréquenter lors de mes séjours à<br />

Florence qui est devenue « la mia seconda casa » grâce<br />

à un mariage florentin. Plus que tout autre endroit<br />

de recherche, l’Institut est un lieu où le parcours individuel<br />

et le parcours professionnel ont tendance à<br />

se confondre. C’est ici que j’ai en effet rencontré mon<br />

mari, Sandro Landi, un historien, docteur de l’Institut,<br />

qui lui aussi a fait carrière en France.<br />

“ Lieu d’échanges et d’ouverture,<br />

l’Institut offre les conditions d’un<br />

apprentissage assez rare pour<br />

le juriste confiné dans un ordre<br />

juridique national<br />

”<br />

Que deviennent les anciens chercheurs français de<br />

l’Institut ? Malheureusement, les données disponibles<br />

sont plutôt incomplètes. Cela tient en partie aux<br />

anciens étudiants qui ne conservent pas tous un lien<br />

avec la Badia Fiesolana : l’association des Anciens<br />

(Alumni) dispose d’informations pour 118 étudiants<br />

dont 50 docteurs de l’IUE (85 docteurs en 001). Il<br />

ressort toutefois de l’examen de ces données des tendances<br />

lourdes. D’abord, plus de la moitié des anciens<br />

chercheurs se dirige naturellement vers une carrière<br />

universitaire en France ou à l’étranger (57,8 %). Plus<br />

précisément, les historiens (1 ,9 %) et les économistes<br />

(1 ,55 %) sont ceux qui réussissent le mieux à<br />

engager une carrière académique. Viennent ensuite les<br />

juristes (11%) et les politistes (9, %).<br />

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