02.07.2013 Views

interviews with library music producers - Philip Tagg

interviews with library music producers - Philip Tagg

interviews with library music producers - Philip Tagg

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

24 P <strong>Tagg</strong>: The Mood Music Libraries<br />

visuel qui se sont créées à droite et à gauche pour les duplications de cassete,<br />

les simples amateurs qui font des films pendant les vacances, etc.<br />

Est-ce qu’il existe en France une législation pour les cassettes vidéo?<br />

C’est très récent comme problème. Ça se fait beaucoup dans les shows.<br />

Vous avez à l’Olympia des chanteurs qui font des vidéocassettes plutôt que<br />

d’employer des décors, ce qui est beaucoup plus vivant. En même temps je<br />

ne sais pas si ça a un effet psychologique sur le spectateur qui, en même<br />

temps qu’il entend la musique, voit non seulement la chanteuse, mais aussi<br />

le diapo qui est derrière.<br />

Est-ce qu’il y a eu chez vous un changement de clientèle du début jusqu’à<br />

aujourd’hui, ou est-ce que la clientèle est restée la même?<br />

On travaille de plus en plus avec la télévision mais ils étaient tellement habitués<br />

à employer des catalogues anglo-saxons qu’ils ont continué pendant<br />

un certain nombre d’années à… je ne sais pas… Si vous écoutez la radio aujourd’hui,<br />

les trois quarts des chansons qui passent sont anglo-saxonnes et<br />

c’est plutôt récent que les gens — à la radio, à la télévision — commencent<br />

à s’intéresser à la musique tout-à-fait sans paroles des chansons qui est<br />

souvent française. Vous devez connaître ça, mais les français, contrairement<br />

aux autres, s’intéressent davantage aux paroles des chansons. Avec la variété,<br />

ça démolit tout parce que les paroles ne voulaient plus rien dire et les<br />

jeunes s’intéressent maintenant beaucoup plus au rythme, et les paroles<br />

sont devenues secondaires alors que pendant toutes les années auparavant<br />

c’était les paroles qui comptaient le plus. La musique, ce n’était qu’un accompagnement.<br />

Vous pensez alors que la tradition de la chanson française est en train de<br />

disparaître?<br />

Ah oui, beaucoup, beaucoup.<br />

C’est dommage, ça.<br />

Oui, c’est dommage. Ils ont essayé de la relancer dernièrement sur une onde<br />

de radio et il s’est avéré que les pourcentages étaient énorme de français<br />

qui réclamaient davantage de chansons françaises avec un texte bien écrit.<br />

Rejeter la tradition chansonnière, c’est plutôt un phénomène parmi les jeunes?<br />

Oui, c’était les jeunes. Vous savez que la moyenne d’âge a drôlement baissé<br />

et se situe autour de treize ou quatorze ans. On commence à avoir de l’argent<br />

de poche, on achète des disques et puis on ne tient pas compte de l’éducation<br />

qu’on a reçue des parents et les parent n’ont plus rien à dire<br />

maintenant. Même les jeunes dans la variété commencent à chanter de la<br />

même manière qu’ils parlent, c’est-à-dire que ce n’est plus du tout un<br />

français littéraire, c’est plutôt presque de l’argot.<br />

Mais Brassens a bien déjà fait ça. Il a employé pas mal d’argot dans ces<br />

chansons, n’est-ce pas?<br />

Oui, mais ça avait un certain esprit alors que maintenant les nouveaux chanteurs<br />

comme Bel Avoine — c’est le nouveau produit sur le marché — ça<br />

marche très fort et il n’y a que le rythme qui compte. Les paroles sont vraiment<br />

secondaire, heureusement parce que ça ne veut rien dire! Remarquez,<br />

si vous essayez de traduire certaines chanson des Beatles aussi…<br />

Vos bénéfices viennent de la vente de disque ou des redevances de la<br />

SACEM?

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!