40Technical and tactical analysisANALYSE TECHNICO-TACTIQUEAuteurs : Rodrigo Kenton et Morteza MohasesLors de la phase de groupes, de nombreuxmatches tels qu’Argentine – Ghana (2-3),Nigeria – Brésil (2-4) et Mexique – Uruguay(2-1), se sont disputés avec une belleintensité, une vitesse de jeu intéressante,des transmissions et prises de balle d’un trèsbon niveau, ainsi que beaucoup d’intensitéphysique. Au cours de ces matches, lestransitions entre l’attaque et la défense, lescontre-attaques et le pressing exercé dans lamoitié de terrain adverse ont véritablementmis à rude épreuve les schémas tactiquespréparés par les encadrements techniques.Au moment du dernier match de la phrasede groupes, et alors que certaines équipesjouaient leur avenir dans la compétition,la condition physique s’est avérée êtreun élément primordial pour atteindre lesrésultats escomptés.Formations et systèmes de jeu deséquipesLa capacité des joueurs à passer d’unephase défensive à une phase offensive étaitimpressionnante. Ainsi, on a régulièrementpu voir un système de base en 4-2-3-1 passeren l’espace de quelques secondes en un 4-3-3ou un 4-5-1. Neuf équipes ont adopté uneformation en 4-2-3-1 et sept autres se sontprésentées en 4-4-2 avec quelques variationsau milieu de terrain, mais en ayant toujoursl’objectif de garder un certain équilibreentre la défense et l’attaque. La majoritédes équipes, comme le Brésil, l’Allemagne,le Mali, la Serbie et le Sénégal notamment,ont évolué en 4-2-3-1 comprenant quelquesspécificités telles qu’une défense à quatreen zone, ou encore un seul et unique milieude terrain défensif comme MamadouNdiaye (12) pour le Sénégal ou Estrela (15)pour le Portugal. Toutes les équipes ayantatteint les demi-finales ont aligné deuxmilieux de terrain dont le rôle était à la foisde proposer une première ligne défensive,mais aussi d’être les instigateurs des phasesoffensives. Pour le Brésil, ce sont Alef (17) etDanilo (5) qui ont tenu ce rôle tandis que laSerbie a utilisé Maksimović (8) et Zdjelar (4)comme deux coureurs infatigables devantleur défense, montrant lors de chaquematch une endurance à toute épreuve. LaNouvelle-Zélande a quant à elle opté pourune défense à cinq, avec un système de jeuen 5-4-1 lorsqu’elle a joué contre le Portugal.L’Argentine et le Myanmar ont choisi unsystème à trois défenseurs, avec deux milieuxde terrain défensifs en soutien. Ces deuxéquipes ont été éliminées lors de la phase degroupes. La tactique visant à s’appuyer sur unattaquant de pointe et un deuxième plus enretrait a continué d’être largement utiliséelors de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA. LeBrésil a par exemple fait appel à Jean Carlos(20) pour occuper ce poste d’attaquant depointe tandis que Boschilia (8) a lui joué plusen retrait, initiant les actions de plus loin.Cette Coupe du Monde U-20 de la FIFA aaussi démontré que la flexibilité tactiqueétait l’une des clés du succès. La Serbie a étéimpressionnante dans sa formation disciplinéeen 4-2-3-1, trouvant un équilibre parfait entredes contre-attaques rapides et une défensebien organisée. En termes technico-tactique,le Brésil et la Serbie sont clairement sortis dulot pendant cette compétition en montrantun haut niveau de compréhension tactique etune énorme volonté de gagner. Toutes deuxont opté pour un milieu de terrain à cinq,avec deux joueurs dans un rôle plus défensifet les trois autres qui assuraient le lien entrela défense et l’attaque. En termes offensifs,il était difficile pour une équipe de percer la
Technical and tactical analysis 41défense adverse lorsque celle-ci s’était déjàrepliée pour former un bloc défensif. Ainsi, ilétait véritablement indispensable d’attaqueravant que la défense adverse n’ait eu letemps de se replacer et de se réorganiser.L’Allemagne, le Portugal, le Brésil et la Serbieont joué avec un second attaquant ainsi quedeux ailiers qui repiquaient régulièrementdans l’axe pour prendre la défense adverse àrevers et soutenir l’attaquant de pointe.Gardiens de butLe résultat d’un match à élimination directese joue souvent sur la performance desgardiens de but. Lors du match de huitièmede finale entre l’Ukraine et le Sénégal, legardien sénégalais Ibrahima Sy (21) a arrêtétrois tirs au but adverses. Le quart de finaleopposant les États-Unis à la Serbie ne s’estdécidé qu’à l’issue du dix-huitième tir aubut. Les deux gardiens, Steffen (1) pour lesÉtats-Unis et Rajkovic (1) pour la Serbie, ontrepoussé deux tirs au but. Le gardien duMali, Djigui Diarra (16), et celui du Sénégal,Ibrahima Sy, ont tous deux arrêté des tirs aubut à des moments cruciaux du match pourla troisième place, ce qui a indéniablementdécidé du sort de la rencontre et montréencore une fois combien cette Coupe duMonde U-20 de la FIFA était passionnante.Organisation défensiveAfin d’espérer gagner un tournoiinternational comme la Coupe du MondeU-20 de la FIFA avec des équipes compétitives,il est essentiel d’avoir une défense solide.La Serbie incarne parfaitement cettemaxime puisque grâce à une défense trèsbien organisée, elle a réduit les espacesau maximum, formant ainsi un blocimpénétrable et empêchant ses adversairesde trouver la faille. L’équipe n’a encaisséque quatre buts en sept matches, soit unemoyenne de 0,57 buts par match. Le Brésilpossédait lui-aussi une défense disciplinéeet compacte qui est indéniablement l’undes facteurs clés ayant permis à l’équiped’arriver en finale. Les deux équipes ont étéefficaces dans les situations de un-contre-unet de deux-contre-un, leur permettant derécupérer le ballon rapidement. Le Brésilet la Serbie ont tous deux déployé un blocdéfensif bien organisé et compact dans leurmoitié de terrain, tout en étant en mesurede passer d’une défense basse à un pressingagressif au milieu. Les équipes du Portugal,de l’Allemagne et de la Serbie ont défenduvia des transitions rapides entre l’attaque et ladéfense et ont récupéré le ballon grâce à uneffort défensif collectif, des groupes de quatreou cinq joueurs pressant l’équipe adverse afinde reprendre le contrôle du ballon aussi viteque possible et de lancer immédiatementdes contre-attaques rapides. La plupart desmeilleures équipes défendaient assez hautsur le terrain après avoir perdu le ballon dansla moitié de terrain adverse afin de ralentirla progression de l’adversaire ou de se laissersuffisamment de temps pour se réorganisertactiquement.Organisation au milieu de terrainLes attaquants n’ont pas le monopole dela qualité technique : ils ont besoin de latechnicité parfois artistique de leurs milieuxde terrain pour se procurer des occasions debut. Le 4-2-3-1 était la formation privilégiéepar la plupart des équipes pendant le tournoi,comme l’illustre le schéma de la Serbie avecses deux milieux défensifs Maksimović etZdjelar ou celui du Brésil avec Danilo etJaja (19) ou Alef. Ils avaient devant eux troismilieux offensifs et un attaquant de pointe.Le Brésil, tout comme la Serbie, initiait sesattaques dans l’axe à travers des combinaisonsde passes courtes et des déplacements sansballon. Il était fréquent de voir les milieuxexcentrés repiquer vers l’intérieur et jouerquasiment au poste d’attaquant lors desphases offensives, offrant ainsi aux latérauxplus d’opportunités de monter. Le Ghana, lePortugal et le Nigeria ont de leur côté jouéavec un seul milieu défensif qui orientait lejeu de leur équipe dans sa moitié de terrain.Organisation offensiveÉvidemment, les qualités individuelles ontencore eu une importance majeure dans lesuccès d’une équipe qui tentait de percer lebloc défensif de l’adversaire avant que celui-cin’ait eu le temps de se réorganiser. La majoritédes équipes, comme le Brésil, la Serbie, le