30 - Association des Marches Folkloriques de l'Entre Sambre et Meuse

ASSOCIATIONDESMARCHES FOLKLORIQUESDEL'ENTRE-SAMBREET31MEUSEceau ou sa brosse à l’œuvre, car onne se contente pas de “blanchir”, onrepeint aussi; portes, fenêtres etvolets reçoivent leur annuellecouche de couleur. Même les portesdes greniers sont rafraîchies.Dans le même temps, les cantonnierssont mis à contribution : il fautarracher les herbes adventicesd’entre les pavés des rues; toutes lesrues et ruelles reçoivent leur toilettedes grands jours; parfois des arcs detriomphe sont dressés et des drapeauxet guirlandes y joignent leurscouleurs joyeuses.Pendant que les ouvriers spécialisésembellissent les maisons et les rues, lesménagères brossent, frottent, astiquentde haut en bas; il s’agit de tout nettoyerà fond. La maison doit être avenante,accueillante, afin de recevoirdignement les invités : parents et amis.Dans cet esprit, les ménagèresconsultent leur boulanger, pourconnaître l’heure du vendredi, dusamedi ou même de la nuit où ellespourront se présenter pour la cuissonde leurs nombreuses tartes préparéesà domicile.Il faut aussi penser au menu, veillerà remplir le garde-manger, à garnirla cave : tout le monde sait qu’unebonne “ducasse” wallonne ne peut sedérouler sans s’être copieusementrempli l’estomac.Un chroniqueur du Journal de Charleroine compare-t-il pas la “Madeleine”de Jumet à “un Jordaens Wallon”,ajoutant : “Le divin Rabelais, Breughelle Vieux, Hiéronimus Bosch s’y seraienttrouvés chez eux... la vieille terre deWallonie, terre de Pantagruel” (J.C. du25 juillet 1927).Après avoir embelli la maison, pourvuà la nourriture et à la boisson, il estaussi permis de penser un peu à soi;les femmes se rendent chez le coiffeurpour rafraîchir une ondulation; il aaussi fallu faire confectionner la nouvellerobe de la petite fille et le costumedu petit garçon qui, peut-être, ence jour attendu depuis douze mois,portera ses premières longues culottes.Et voilà, tout est prêt, fin prêt ! Lafête peut commencer, les pèlerinssont attendus de pied ferme.Combien sont-ils ? 50.000 à Fossesen 1900 et Walcourt en 1907; 20.000au pré de Villers-Poterie...Comment se déplacent-ils ?En 1893 L’Ami de l’Ordre note : “lesamedi soir, des communes de la régionde Charleroi, se forment des bandes devoyageurs qui pérégrinent toute la nuità travers monts et vallées, bois et guérets,pour arriver le dimanche de grandmatin à Walcourt”.Malgré l’organisation de trains spéciauxqui, à tout moment, débarquentdes centaines de voyageurs,en 1923 Vers l’Avenir constate :“toute la nuit, des pèlerins arrivent àpied du pays de Charleroi, de Namur,des Ardennes. Le long des routes, degrands chars de ferme transformés endiligences, des autos, des vélos, des véhiculesde tous genres amènent des milliersd’étrangers”.(suite page 32)