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veut casser la fronde

GAB EnQuete - Enquête

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FATOU SY1 er SESSION ASSISES 201210 ANS DE TRAVAUX FORCÉS ET UNE AMENDE DE PLUS D’UN MILLIARD AU CUISINIER TCHÈQUEUn ressortissant tchèque a été condamné hier, par <strong>la</strong> Cour d’assises de Dakar à 10 ans de travaux forcéset à une amende d’un milliard 107 millions de francs Cfa pour contrebande et trafic international de cocaïne.Il avait fait entrer de <strong>la</strong> cocaïned’une valeur de 369 millions de F Cfa“Je m’excuse. Je regrette. Monplus grand rêve, c’est deretrouver ma mère, monfrère ainsi que ma sœur''. Frantisek Vospilqui a <strong>la</strong>ncé ces mots à <strong>la</strong> Cour d’assisesde Dakar, devra attendre jusqu’en2018. Car, hier, il a été condamné à 10ans de travaux forcés pour avoir étéProlongation de <strong>la</strong> détention provisoire pourHamidou Dembélé, Daouda Niakité,Modou Dieng, Ibrahima Seck incarcérésdepuis le 19 août 2008, ainsi que Daouda Traoréécroués suite à un mandat d’arrêt exécuté le 3 juin2010. Bien que leur dossier soit en état d’être jugé,ils doivent prendre leur mal en patience et attendreune autre session. La Cour d’assises a renvoyé leurprocès parce que le président Souleymane Sy s’estrécusé lui-même. Le juge a motivé le renvoi par lesdispositions de l’article 238 du Code de procédurepénale qui stipule que “ne peuvent faire partie de<strong>la</strong> Cour en qualité de président ou d’assesseur lesmagistrats qui, dans l’affaire soumise à <strong>la</strong> Courd’assises, ont, soit fait un acte de poursuite oud’instruction, soit participé à l’arrêt de mise enaccusation ou à une décision sur le fond re<strong>la</strong>tive àreconnu coupable de contrebande et detrafic international de cocaïne. Ce ressortissanttchèque devra payer uneamende d’un milliard 107 millions defranc Cfa. Pourtant, le projet de l'accuséétait juste de découvrir le pays de <strong>la</strong>Teranga après des vacances passées auBrésil. Seulement, en quittant l’aéroportde Sao Paulo, un individu lui a remisune valise à remettre à un certainGeorges établi à Dakar. Selon ses dires,l’individu lui a même fait uneréservation à l’hôtel “Tahiti” en luifaisant croire que <strong>la</strong> valise contenait deshabits pour bébé.Victime de sa naïvetéCependant, à son arrivée à l’aéroportinternational Léopold Sédar Senghor deDakar, le 16 juillet 2009, à bord d’unvol Turkish Airlines, les douaniers ontdécouvert que <strong>la</strong> valise contenait en réalitéde <strong>la</strong> cocaïne d’une quantité de 7 kg380 d’une valeur de 369 millions defrancs. La drogue était dissimulée dansquatre parquets noirs enveloppés dansdes draps et à l’intérieur des cavitésaménagées dans des sacs pour dame etquatre autres paquets collés dans lesdoubles fonds. A <strong>la</strong> barre, Frantisek Vospi<strong>la</strong> maintenu ses dénégations faites àl’enquête préliminaire, soutenant qu’ilignorait qu’il transportait de <strong>la</strong> drogue.Sur sa <strong>la</strong>ncée, il a expliqué qu’il s’étaitATTRAITS DEVANT LA COUR POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE CHANVRE INDIENCinq accusés renvoyés ultérieurementsur auto-récusation du présidentLa Cour d’assises de Dakar a renvoyé à une prochaine session cinq accusés qui devaient êtrejugés pour association de malfaiteurs, trafic international de chanvre indien et complicité.AMBIANCELes sablesdu tempsSi, d’aventure, les magistrats de cesassises décident un jour de se reconvertir,professionnellement par<strong>la</strong>nt, il y auraune vocation toute prête pour eux. Celle de “maîtreszen''. Qu’il s’agisse de cultiver chez le publicle sens de <strong>la</strong> patience, de <strong>la</strong> méditation ou dequelque autre état métaphysique de transcendancetaoïste, ces trois-là n’ont pas leur pareil.Saisie de cocaïne au Sénégal le 2 août 2007<strong>la</strong> culpabilité de l’inculpé''. Or, l’actuel président de<strong>la</strong> Cour d’assises a participé en qualité d’assesseur,à l’arrêt n° 196 de <strong>la</strong> chambre d’accusation du 27octobre 2009 rejetant <strong>la</strong> demande de mise enliberté provisoire introduite par l’accusé DaoudaNiakité. C’est fort de cette raison, que l’affaire a étérenvoyée.Ajournements, suspensions, reprises, (re)suspensions…ils n’étaient pas peu ceux du public qui,hier, ont presque cru s’enraciner au carre<strong>la</strong>ge étince<strong>la</strong>ntde <strong>la</strong> salle numéro 4. Que ce soit <strong>la</strong> premièreaffaire qui a été renvoyée aux calendesgrecques parce que le président du jury n’avaitpas remarqué avoir déjà siégé, en tant que conseil,à un moment de <strong>la</strong> procédure, ou les heures passéesà trouver, puis attendre, un interprète pourl’accusé tchèque qui, finalement, avait quelquesnotions de français... on a failli s’endormir.Surtout quand l’avocat général a demandé auxjuges de récuser en fin de compte ce dernier sousprétexte qu’il pourrait être biaisé. Bref, c’est infinimentplus sage (et avec quelques cheveuxb<strong>la</strong>ncs) que les badauds soient rentrés chez euxen fin d’audience, hier après-midi.S. BENGELOUNrendu au Brésil sur invitation d’une personnequ’il a connue à travers internetet qui lui a promis un travail dans un restaurant.“Je devais gagner doublementmais j’aurais dû écouter ma mère quim’a dissuadé'', a-t-il <strong>la</strong>ncé avant de seconfondre dans des excuses. “Je n’aipas agi en responsable. C’est une erreurde jeunesse et j’ai été un con, même sij’avais le pressentiment. J’ai été tropnaïf'', a-t-il déc<strong>la</strong>ré. Suffisant pour queson avocat demande l’acquittementpour le trafic de drogue. Pour l’avocatgénéral, l’accusé a agi en toute connaissancede cause. C’est pourquoi MadiawDiaw a requis trois ans ferme pour ledélit de contrebande et 15 ans de travauxforcés pour trafic international dedrogue en sus d’une amende d’un peuplus d’un milliard de francs Cfa.Démontant les arguments du ministèrepublic, Me Moustapha Mbaye a estiméque son client est victime d’un piège etde sa naïveté. Aussi a-t-il demandé quel’accusé soit condamné au sursis pour<strong>la</strong> contrebande. “Pour le trafic, si vousavez 100% de certitude, condamnez-lemais si vous avez <strong>la</strong> moindre parcelle dedoute, acquittez-le’’, a conclu le conseilqui n’a pas été suivi.Train Dakar - Bamako :haut lieu de trafic de chanvrePour en revenir aux faits, il faut souligner queles accusés ont été arrêtés le 13 août 2008 par <strong>la</strong>section opérationnelle de l’Office central pour <strong>la</strong>répression du trafic illicite de stupéfiants(OCRTIS). C’est suite à une information faisantétat d’une opération de livraison de chanvre indiendans un immeuble situé à Colobane, près de l’ambassadede <strong>la</strong> République de Mauritanie entre desressortissants maliens et un trafiquant local.Selon les éléments de <strong>la</strong> procédure, le dispositifmis en p<strong>la</strong>ce, a permis d’interpeller vers 22h30mn, trois ressortissants maliens identifiés sousles noms de Hamidou Dembélé, Daouda Traoré,Daouda Niakité. Les deux premiers avaient chacunun sac de voyage contenant huit kg de chanvre,soit un total de 16 kg. Leurs intermédiairessénéga<strong>la</strong>is Modou Dieng et Ibrahima Seck ontégalement été pris. D’après les policiers, le lendemain14 août, alors qu’ils se rendaient en salled’interrogatoire, le dernier nommé ainsi queDaouda Traoré ont pris <strong>la</strong> fuite. Si Seck a été rattrapé,Traoré a réussi à s’échapper dans l’obscuritéau niveau des hangars de <strong>la</strong> gare ferroviaire deDakar. Entendu, Modou Dieng a déc<strong>la</strong>ré avoirconnu ses co-accusés dans le train Dakar-Bamako. Il a expliqué avoir vendu un téléphoneportable à Daouda Traoré au prix de 50.000 francsCfa. L’acheteur n’ayant pas d’argent, lui a proposéde lui trouver un acquéreur pour le chanvre indien.C’est ainsi, a-t-il ajouté, qu’il s’en est ouvert àIbrahima Seck. Autant de déc<strong>la</strong>rations corroboréespar ses co-inculpés.F. SYMOT DU JOURParcours du combattantCe fut dur à l’embrayage, hier, au Pa<strong>la</strong>is de Justice deDakar. C’est le moins qu’on puisse dire : Erreurs, oublis,nombreux retards… C’en était à se demander si les illustresrobes noires, incarnation du g<strong>la</strong>ive de notre justicenationale, ne s’étaient pas toutes levées du pied gauche,le matin…voire tombées du lit. Une pilule qui reste,néanmoins, quelque peu dans <strong>la</strong> gorge d’une certaineconscience collective, faute de meilleur mot… ou, pourtrouver une autre image, qui fait se charger les ardoises,sur nos dos de croyants, de nos culpabilités respectives.Et ce<strong>la</strong>, parce qu’on ne peut décemment <strong>la</strong>isser passerce genre de comportement quand on sait (mais peutêtrel’a-t-on oublié ?) que ce sont des vies humaines quisont en jeu.SOPHIANE BENGELOUNpage 11PROFIL DE L’ACCUSÉTouristeou dealer ?SOPHIANE BENGELOUNFrantisek Vospil, un Tchèque de25 ans, a été jugé hier en Courd’assises pour répondre descrimes de contrebande, détention,transport et trafic international decocaïne. En 2009, il avait été arrêtéavec 7 kilos de <strong>la</strong> drogue en questionsur lui, soit une “cargaison” estimée à360 millions de F Cfa. Jouant à fond <strong>la</strong>carte de <strong>la</strong> sympathie, l’accusé a basé sadéfense sur une histoire personnelleaux accents tragiques: aînée de safamille, pauvre, il a désespérémentcherché à émigrer pour aider sesparents à mettre du pain sur <strong>la</strong> table,etc. etc. C’est très bien jusqu’à ce qu’onapprenne que c’est sur un forum internetqu’un de ses contacts (qu’il n’ajamais rencontré de sa vie), l’a persuadéd’aller presque à l’autre bout du mondepour trouver du travail et, derechef, lespoches vides, sans même point dechute. On a du mal à se l’imaginer ensoutien de famille responsable aprèsça… Expliquant donc revenir d’unséjour au Brésil où il aurait cherché envain du travail, Frantisek Vospil, qui estcuisinier de formation, a dit à <strong>la</strong> barren’avoir fait escale à Dakar que pourrendre service à son bienfaiteur. Eneffet, ce serait cet homme, encore unanonyme, qui aurait proposé à l’accuséde lui payer son billet du retour au paysen échange d’un service. La nature decelui-ci? Juste déposer une valise supposéepleine d’habits de bébé à l’hôtel“Haïti” de Dakar. Frantisek Vospil, quidit avoir été tellement sur les carreauxau point de dormir dans les rues de SaoPaulo à l’époque, aurait sauté sur l’occasion.Si le degré de confiance que l’accusésemble avoir en <strong>la</strong> race humainefait sourciller plus d’un (une valisepleine de vêtements pour enfant…ben,voyons!) il n’a néanmoins pas changéde version tout au long du procès. Bienque <strong>la</strong> vérité soit au monde <strong>la</strong> chose <strong>la</strong>moins vraisemb<strong>la</strong>ble (pour paraphraserAlexandre Dumas père), on ne peuts’empêcher d’être dubitatif ou, faute demieux, de remettre sérieusement enquestion le bon sens de l’accusé. Et ce<strong>la</strong>même si, pour sa défense, il n’avait que22 ans au moment des faits.numéro 189 • mercredi 25 janvier 2012

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