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France<br />
N° 1736 MERCREDI 9SEPTEMBRE 2015<br />
UN RAPPORT EST REMIS AUJOURD’HUI À MANUEL VALLS<br />
LE CODE DU TRAVAIL EN CHANTIER<br />
Introduire plus de souplesse<br />
dans le droit du travail, tel est<br />
l’objet du rapport tant attendu de Jean-<br />
Denis Combrexelle, remis ce midi au<br />
Premier ministre, Manuel Valls. Ce document<br />
doit servir de base à un projet<br />
de loi qui sera présenté dans les prochains<br />
mois afin «d’ouvrir largement<br />
le dialogue social», a précisé hier François<br />
Hollande lors de sa conférence<br />
de presse semestrielle.<br />
Pas question de toucher aux fondamentaux<br />
: les 35 heures et le Smic ne seront<br />
pas remis en cause, a assuré le chef de<br />
l’Etat. En revanche, une place beaucoup<br />
plus importante pourrait être accordée<br />
aux accords de branche et à ceux d’entreprise,<br />
issus des négociations collectives.<br />
L’idée étant qu’«entrepreneurs et<br />
salariés» aient plus de latitude pour<br />
«mieux organiser le travail et améliorer<br />
la situation de l’entreprise», dixit François<br />
Hollande. Afin d’éviter toute pression<br />
des employeurs sur les salariés,<br />
ces accords devront être «majoritaires».<br />
Autrement dit : signés par des syndicats<br />
représentant au moins 50 % des voix<br />
aux élections professionnelles (contre<br />
30 % actuellement).<br />
Les syndicats partagés<br />
La primauté donnée à ces accords collectifs<br />
– tels que les accords de maintien<br />
dans l’emploi, prévus pour conserver des<br />
postes en échange d’aménagements<br />
temporaires du salaire et du temps de<br />
travail – réduirait la possibilité pour les<br />
France<br />
MERCREDI 9 SEPTEMBRE 2015 7<br />
La réforme passera par des accords de branche ou d’entreprise majoritaires.<br />
salariés de s’y opposer, avec des conditions<br />
de départ éventuellement revues<br />
à la baisse. D’où les craintes des leaders<br />
de FO et de la CGT, qui accusent l’exécutif<br />
d’«abandon de la République sociale».<br />
Le numéro un de la CFDT, Laurent<br />
Berger, estime de son côté qu’il y a «plus<br />
© F. TANNEAU/AFP<br />
REPÈRES<br />
3809 pages composent<br />
le Code du travail 2015 (éditions<br />
Dalloz), le tout pesant près<br />
de 1,5 kg. Le texte comporte<br />
plus de 3000 articles.<br />
942 branches professionnelles<br />
ont été recensées en 2009. Dans un<br />
rapport remis en 2013, Jean-Denis<br />
Combrexelle préconisait déjà une<br />
réduction à 100 ou 150 avant 2023.<br />
98 % des entreprises<br />
en France emploient moins de<br />
50 salariés, des PME et des TPE qui<br />
n’ont souvent pas de représentants<br />
syndicaux. A l’avenir, les accords<br />
de branche pourraient pallier<br />
l’absence d’accords d’entreprise.<br />
de protection possible» avec «des accords<br />
d’entreprise majoritaires». La nouvelle<br />
ministre du Travail, Myriam El<br />
Khomri, rencontre l’ensemble des partenaires<br />
sociaux cette semaine. Nul doute<br />
que cette réforme, censée aboutir avant<br />
2017, sera au cœur des discussions. •<br />
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