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06 07<br />
1. Colinet L., Joly P-B., Gaunand A.,<br />
Matt M., Larédo P., Lemarié S., 2014.<br />
ASIRPA – Analyse des Impacts de la<br />
Recherche Publique Agronomique.<br />
Rapport final. Rapport préparé pour<br />
l’Inra. Paris, France. 61 pages.<br />
2. INRA. 28 septembre 2015.<br />
Colloque national de restitution des<br />
travaux de l’INRA sur l’impact, Paris.<br />
3. L’échelle TRL (Technology<br />
Readiness Level) apprécie le niveau<br />
de maturité d’une technologie<br />
depuis les recherches au laboratoire<br />
avant sa mise en marché ou son<br />
déploiement. https://fr.wikipedia.<br />
org/wiki/Technology_Readiness_<br />
Level<br />
Synopsis<br />
1. Un contexte exigeant<br />
En ce début de 21 e siècle, l’agriculture doit relever de nombreux<br />
défis : nourrir l’humanité, avec une demande sans cesse<br />
accrue provenant des pays émergents en protéines animales et<br />
végétales ; réduire son empreinte environnementale, participer<br />
à la lutte contre le changement climatique et s’y adapter en<br />
réalisant la transition agro-écologique ; et fournir les matières<br />
premières adaptées pour des usages énergétiques, chimiques<br />
ou des matériaux en exploitant pleinement la biomasse.<br />
La simultanéité de ces défis requiert des évolutions profondes<br />
de l’économie des filières, en gardant à l’esprit que :<br />
• à une extrémité se trouvent les consommateurs : ceux-ci<br />
expriment vis à vis des denrées alimentaires des besoins<br />
divers sur les produits eux-mêmes (du produit le plus banal à<br />
la haute gastronomie) mais aussi sur leurs modes de production<br />
(origine, bien-être animal, impact social et environnemental...),<br />
parfois même de manière contradictoire. Mais<br />
en définitive ils veulent en toutes occasions des produits qui<br />
satisfont leurs besoins et sensibilité du moment, avec une<br />
exigence élevée en terme de qualité et de sécurité, et cela<br />
à un prix compétitif ;<br />
• à l’autre extrémité se trouvent les exploitations agricoles :<br />
celles-ci sont par essence très diverses (à commencer par<br />
la géographie et leur insertion dans le milieu naturel). Il ne<br />
peut donc y avoir de modèle unique, mais il est impératif que<br />
toutes puissent dégager une rentabilité suffisante.<br />
Cela implique, pour répondre aux exigences d’une performance<br />
économique, environnementale et sociale, un haut niveau d’efficience<br />
et de contrôle tout au long des filières agroalimentaires.<br />
Dans un monde ouvert, cela se caractérise par une exigence de<br />
compétitivité, mais en intégrant fortement la dimension du développement<br />
durable. C’est cette recherche d’une compétitivité<br />
durable qui a inspiré toute la Mission et les <strong>projets</strong> d’action formulés<br />
ici avec la conviction que l’innovation est indispensable.<br />
2. Une méthode ouverte et inclusive<br />
La méthode utilisée par la Mission a été celle d’un dialogue<br />
avec toutes les parties prenantes : représentants des filières,<br />
syndicats agricoles, chambres d’agriculture, organisations de<br />
consommateurs, organismes de recherches, instituts techniques,<br />
établissements d’enseignement supérieur... Au total, plus de <strong>30</strong>0<br />
personnes ont ainsi été rencontrées [Annexe 2]. Tous ces ateliers<br />
et échanges ont été conduits avec un seul objectif : identifier des<br />
plans d’actions concrets. Au fil des réunions, les participants<br />
ont ainsi été invités à formaliser leurs idées sous forme de fiches<br />
<strong>projets</strong>. Certains sujets abordés n’ont pas pu être approfondis<br />
dans le délai imparti mais méritent de faire l’objet de réflexions<br />
complémentaires : des recommandations en ce sens sont donc<br />
formulées par la mission.<br />
Ce fut aussi un choix délibéré de la Mission de couvrir un spectre<br />
très large, allant de la recherche scientifique à l’innovation, y<br />
compris jusqu’au transfert et à la diffusion sur le terrain, sans<br />
oublier ni la formation, ni la dimension réglementaire lorsque<br />
celles-ci apparaissent nécessaires. L’étude des trajectoires d’impacts<br />
de la recherche agronomique avère en effet que celles-ci<br />
mobilisent différents types d’actions et de partenariats sur une<br />
période d’une à deux dizaines d’années (1,2) .<br />
Les <strong>projets</strong> et actions identifiés sont ainsi de nature différente :<br />
définition de feuilles de route particulières ; lancement et<br />
conduite de programmes et <strong>projets</strong> de recherche, de R&D ou de<br />
transfert ; création d’infrastructures de recherche ; constitution<br />
de dispositifs partenariaux ; actions de formation ; actions relatives<br />
à la réglementation.<br />
La Mission s’est attachée à traiter les sujets explicitement<br />
mentionnés dans la lettre de mission [Annexe 1] ; néanmoins,<br />
le champ des recommandations couvre plus largement<br />
les problématiques qui sont apparues au cours des entretiens<br />
[Annexe 2] et la Mission a veillé à pleinement intégrer les réflexions<br />
et orientations retenues pour la stratégie nationale<br />
de recherche.<br />
Le secteur de l’agroalimentaire ne figurait pas explicitement<br />
dans la lettre de mission. La consultation de certains de ses<br />
acteurs et le fait même que les trajectoires de l’agriculture et de<br />
l’agroalimentaire sont liées suggèrent qu’il serait intéressant que<br />
l’agroalimentaire donne lieu à un travail complémentaire.<br />
La Mission a souhaité éclairer et nourrir ses propositions par trois<br />
analyses et regards complémentaires : un parangonnage des<br />
stratégies de recherche agricole dans d’autres pays [Annexe 3] ;<br />
une analyse de la prospective sur le devenir du dispositif français<br />
de R&D et d’expérimentation conduite dans le cadre du GIS<br />
Relance agronomique [Annexe 4] ; un balayage des dispositifs<br />
de financement de la recherche et de la R&D agricole françaises<br />
[Annexe 5].<br />
3. Des propositions sous forme de <strong>projets</strong><br />
Le cœur de ce rapport est constitué d’une trentaine de fiches<br />
<strong>projets</strong> qui identifient aussi clairement que possible : les enjeux<br />
; les actions à conduire ; les parties prenantes et les acteurs<br />
concernés ; les sources de financement ; chaque fois que cela<br />
a du sens, un indice de maturité technologique (TRL) (3) ; des<br />
indicateurs et un calendrier de mise en œuvre.<br />
Trois grandes priorités se sont dégagées, elles-mêmes articulées<br />
autour de 9 axes :<br />
1<br />
Développer une approche système et faire de<br />
l’agriculture un contributeur à la lutte contre le<br />
dérèglement climatique en :<br />
Accompagnant et stimulant la transition agro-écologique<br />
[Agroéco]. Cet axe se situe dans le prolongement du rapport<br />
de Marion Guillou (2013) et de la Loi d’Avenir pour l’Agriculture<br />
(2014). Ici encore le spectre des propositions est large : recherches<br />
sur les sols, plan d’action pour lutter contre le changement<br />
climatique (programme « 4 pour mille »), portail de<br />
services et de données climatiques pour l’agriculture, gestion intégrée<br />
de l’eau, outils de diagnostic sanitaire rapide et utilisables<br />
au niveau de l’exploitation.<br />
Développant les recherches et l’innovation pour la bioéconomie<br />
[Bioéco]. Prise ici comme l’exploitation durable du capital<br />
naturel, la bioéconomie englobe l’ensemble des filières de<br />
production, transformation et recyclage des biomasses animales<br />
et végétales. Les <strong>projets</strong> recouvrent des thématiques particulières<br />
(autonomie protéique de la France et de l’Europe, dans le<br />
prolongement du rapport « Innovation 20<strong>30</strong> » d’Anne Lauvergeon),<br />
l’élargissement des recherches en ingénierie et technologies<br />
déjà financées par le PIA (bio-raffineries, fermentations<br />
à haut débit...), des fronts de science (biologie des systèmes et<br />
biologie de synthèse pour les bioindustries) et, plus largement,<br />
la structuration de la recherche en bioéconomie (finalisation<br />
d’une feuille de route interministérielle, création de centres<br />
interdisciplinaires de recherche) et le besoin de développer des<br />
approches systémiques.<br />
2<br />
Permettre le plein développement des nouvelles<br />
technologies dans l’agriculture en :<br />
Poursuivant la révolution du numérique [Num]. Cet axe<br />
prolonge la mission confiée en 2014 à Jean-Marc Bournigal sur<br />
les agroéquipements : il couvre un large champ allant des programmes<br />
de recherche (outils d’aide à la décision, capteurs) aux<br />
actions de développement économique (création d’un portail<br />
ouvert de données Numériques agricoles, nouvelles pratiques<br />
d’expérimentation utilisant le Numérique).<br />
#AgricultureInnovation2025<br />
#AgricultureInnovation2025