Le magazine News Assurances Pro – Edition spéciale Rendez-vous du Courtage 2019
Le magazine News Assurances Pro est de retour à l'occasion des Rendez-vous du Courtage de Marseille.
Le magazine News Assurances Pro est de retour à l'occasion des Rendez-vous du Courtage de Marseille.
- No tags were found...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong> 124<br />
PRO<br />
<strong>Le</strong> <strong>magazine</strong> indépendant de l’assurance<br />
www.newsassurancespro.com<br />
<strong>Rendez</strong>-<strong>vous</strong> <strong>du</strong> <strong>Courtage</strong> <strong>2019</strong><br />
Course à la taille<br />
la chasse est ouverte !<br />
Imprimé sur <strong>du</strong> papier recyclé, ne jetez pas ce journal sur la voie publique : donnez-le. Merci !<br />
P.3<br />
Interview<br />
« <strong>Le</strong>s courtiers de proximité ne sont pas<br />
des vendeurs de contrats ! »,<br />
Didier Boranian, CSCA Méditerranée<br />
Règlementation<br />
Que réserve vraiment le projet<br />
d’autorégulation ?<br />
Etude<br />
Extranet, la refonte est en marche<br />
P.5<br />
P.6
Nous avons<br />
bien plus<br />
à <strong>vous</strong> offrir<br />
que <strong>vous</strong><br />
ne pensez<br />
Connaissez-<strong>vous</strong> MS Amlin aussi bien<br />
que <strong>vous</strong> le croyez ?<br />
MS Amlin assure plus de 10 000 entreprises, principalement des<br />
PME/PMI et des ETI, et compte environ 1000 partenaires courtiers.<br />
Il n’y a pas deux entreprises identiques. Aussi, nous<br />
commençons toujours par découvrir leurs besoins spécifiques pour<br />
leur proposer des solutions dommages aux biens et responsabilité<br />
civile personnalisées.<br />
MS Amlin assure tous types d’activités, des plus standard<br />
aux plus complexes, en France et à l’international.<br />
Chez nous, la touche personnelle compte autant que l’expertise,<br />
c’est pourquoi nos collaborateurs sont responsabilisés pour décider.<br />
Paris <strong>–</strong> Lyon <strong>–</strong> Marseille <strong>–</strong> Strasbourg<br />
Pour une étude personnalisée, contactez-nous à<br />
contact.france@msamlin.com<br />
Pour plus d’informations, visitez msamlin.com/france<br />
Janvier <strong>2019</strong>. Publicité fournie à des fins informatives et correcte à la date d’impression. MS Amlin Insurance SE est une Société Européenne de<br />
droit belge au capital de 1 321 489 euros, dont le siège social est situé 37 Boulevard Roi Albert II 1030 Bruxelles (Belgique) - Immatriculée à la BCE<br />
(Banque-Carrefour des Entreprises) à Bruxelles sous le numéro 0644 921 425 et soumise au contrôle de la BNB (Banque nationale de Belgique). Sa<br />
succursale française est située 58 bis rue La Boétie 75008 Paris - RCS Paris 815 053 483 - T +33 (0)1 44 70 71 00 - contact.france@msamlin.com -<br />
www.msamlin.com/france
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 3<br />
INTERVIEW<br />
« <strong>Le</strong>s courtiers de proximité ne sont pas des vendeurs<br />
de contrats ! »<br />
Didier Boranian<br />
Président<br />
CSCA Méditerranée<br />
Comment la région Méditerranée<br />
continue-t-elle d’être<br />
attractive pour les intermédiaires<br />
?<br />
Notre région reste active même<br />
dans le marché saturé que nous<br />
connaissons partout dans le pays.<br />
Au-delà <strong>du</strong> tissu économique<br />
et in<strong>du</strong>striel qui se concentre<br />
autour de Fos-sur-Mer ou de<br />
la Riviera méditerranéenne, la<br />
matière assurable a tendance<br />
à stagner voire rétrécir.<br />
Sans compter les quelques<br />
belles enseignes de la région<br />
qui se tournent parfois vers les<br />
grands courtiers nationaux alors<br />
qu’ils ne proposent pourtant<br />
pas mieux que les régionaux.<br />
Pour le courtage de proximité<br />
que je défends au sein de la<br />
CSCA Méditerranée mais aussi<br />
au niveau national, il reste<br />
encore les TPE/PME régionales<br />
et familiales qui sont aujourd’hui<br />
nos cœurs de cible.<br />
Comment se développe<br />
la CSCA Méditerranée<br />
aujourd’hui ?<br />
Lorsqu’on m’a confié la présidence<br />
de la CSCA Méditerranée<br />
nouvellement créée en mars<br />
2016, le syndicat jusqu’alors<br />
SMCAR (Syndicat Méditerranéen<br />
des Courtiers Assurance et Réassurance)<br />
comptait 110 membres.<br />
Nous enregistrons aujourd’hui<br />
235 courtiers adhérents.<br />
Cette accélération s’explique<br />
facilement par un environnement<br />
réglementaire de plus en plus<br />
pressant sur notre profession. <strong>Le</strong>s<br />
courtiers viennent ainsi chercher<br />
auprès de leur syndicat régional<br />
des informations qualifiées et de<br />
l’échange avec leurs confrères.<br />
Ensuite, depuis la structuration de<br />
la CSCA, le prix des cotisations<br />
a sensiblement baissé, ce qui a<br />
permis à plus de courtiers de<br />
proximité de franchir le pas. Enfin,<br />
nos effectifs sont en hausse car<br />
nous sommes réactifs, notamment<br />
sur des sujets réglementaires. La<br />
CSCA Méditerranée est la deuxième<br />
puissance régionale de la<br />
chambre syndicale.<br />
Quel regard portez-<strong>vous</strong> sur<br />
les nombreux rapprochements<br />
entre courtiers ces derniers<br />
mois ?<br />
Depuis plusieurs années, le métier<br />
de courtier a évolué. Auparavant,<br />
maintenir chaque année son chiffre<br />
d’affaires permettait de vivre correctement.<br />
Aujourd’hui, les courtiers<br />
de proximité sont aujourd’hui<br />
sous pression. Il doivent faire face<br />
aux inspecteurs commerciaux des<br />
assureurs qui les poussent à être<br />
toujours plus performants et se<br />
plier aux exigences réglementaires.<br />
Il est devenu dangereux pour un<br />
cabinet de proximité d’en racheter<br />
un autre.<br />
Compte tenu <strong>du</strong> lourd travail de<br />
mise à niveau réglementaire, la<br />
valeur des portefeuilles n’est plus la<br />
même. Aujourd’hui, seul le développement<br />
de la spécialisation avec un<br />
modèle déclinable sur tout le territoire<br />
peut intéresser les acheteurs.<br />
La pression continue des assureurs<br />
pose-t-elle problème ?<br />
C’est le mal <strong>du</strong> siècle pour les<br />
courtiers ! Alors que les cabinets<br />
qui débutent cherchent à obtenir<br />
des codes pour se développer,<br />
ceux qui en ont craignent chaque<br />
jour de les perdre.<br />
<strong>Le</strong>s assureurs sont plus exigeants<br />
et les courtiers ayant des codes<br />
ouverts depuis plusieurs années<br />
sont devenus les ennemis de compagnies<br />
qui privilégient le développement<br />
forcé des portefeuilles,<br />
plutôt que la gestion quotidienne<br />
des clients.<br />
Je rappelle que nous ne sommes<br />
pas des vendeurs de contrats !<br />
Si le code courtier est devenu un<br />
sésame, il implique une obligation<br />
de pro<strong>du</strong>ction sans limite au bénéfice<br />
de la compagnie.<br />
Malheureusement, un cabinet ne<br />
peut pas pro<strong>du</strong>ire autant et en même<br />
temps pour chacun de ses codes.<br />
La situation est devenue intenable.<br />
Quels sont les grands projets<br />
et enjeux de la profession pour<br />
les mois à venir ?<br />
<strong>Le</strong> principal projet est le rapprochement<br />
entre la CSCA et Planète<br />
Courtier avec un probable<br />
redécoupage des régions.<br />
En termes de mandat, nous ne<br />
savons pas non plus quelles seront<br />
les prochaines règles. Je souhaite<br />
rester à la présidence de notre<br />
région et, quoi qu’il en soit, en<br />
2020, j’aurai passé 4 ans à la<br />
tête <strong>du</strong> syndicat régional dont je<br />
veux garder le dynamisme qui le<br />
caractérise. Pour ce faire, avec<br />
notre comité directeur, je continue<br />
d’être très actif : nous proposons<br />
pas moins de 5 animations sur les<br />
mois de mai et juin.<br />
C’est le dynamisme et non le poids<br />
économique <strong>du</strong> la chambre régionale<br />
qui lui confère aujourd’hui<br />
son autonomie et son indépendance.<br />
Plus nous serons actifs,<br />
plus nous serons légitimes à nous<br />
faire entendre.<br />
<strong>Pro</strong>pos recueillis par<br />
Thierry Gouby
4 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong><br />
ACTEURS<br />
Fusions-acquisitions, <strong>2019</strong> démarre sur les<br />
chapeaux de roues !<br />
Après un exercice 2018 des plus<br />
sémillants, le rythme des fusac<br />
dans le courtage d’assurance<br />
s’est encore accéléré en ce début<br />
d’année <strong>2019</strong>. Comme d’habitude<br />
le marché français reste<br />
l’un des plus actifs et attractifs.<br />
Par Thierry Gouby<br />
Avec 626 opérations enregistrées<br />
rien qu’aux États-<br />
Unis et au Canada (selon<br />
Optis Partners LLC), l’exercice<br />
2018 a atteint des niveaux record<br />
en termes de fusions-acquisitions<br />
chez les courtiers d’assurance.<br />
Loin des tergiversations <strong>du</strong><br />
grand courtage international<br />
et des projets de rapprochements<br />
pharaoniques à plusieurs<br />
dizaines de milliards de dollars<br />
entre Aon et Willis Towers<br />
Watson, le marché français n’a<br />
pas à rougir, bien au contraire.<br />
Depuis janvier, les opérations<br />
de rachats dans l’Hexagone<br />
n’ont pas faibli. Si les autorités<br />
européennes de la concurrence<br />
ont validé en tout début<br />
d’exercice la prochaine cession<br />
<strong>du</strong> courtier April au fonds CVC<br />
Capital Partner, d’autres initiatives<br />
ont marqué le début <strong>2019</strong>.<br />
Très actif depuis le bouclage<br />
de son LMBO, Siaci Saint Honoré<br />
s’est fait remarquer à trois<br />
reprises <strong>du</strong>rant le premier trimestre,<br />
d’abord en entrant au<br />
capital d’Arengi, société spécialisée<br />
dans l’accompagnement en<br />
risk-management. Dans la foulée,<br />
S2H s’est offert le cabinet bordelais<br />
CLC International <strong>Assurances</strong><br />
(5 millions d’euros de chiffre d’affaires),<br />
principalement positionné<br />
sur les PME et les risques professionnels<br />
de niche et permettant<br />
au courtier d’investir la région <strong>du</strong><br />
grand sud-ouest. Quelques jours<br />
plus tard, le groupe emmené<br />
par Pierre Donnersberg a réalisé<br />
sa plus grosse acquisition à<br />
l’étranger en se payant le groupe<br />
italien Cambiaso Risso, spécialiste<br />
des risques maritimes.<br />
Avec ce rachat, S2H devient<br />
ainsi un des courtiers leaders<br />
sur un segment très convoité,<br />
puisqu’à quelques jours d’intervalle,<br />
le courtier marseillais Delta<br />
<strong>Assurances</strong> finalisait l’acquisition<br />
de Forsea’s, un autre cabinet<br />
phocéen spécialisé en assurance<br />
maritime, transport et logistique.<br />
Toujours en France, Artémis<br />
<strong>Courtage</strong> (40 millions d’euros de<br />
chiffre d’affaires) a finalisé dernièrement<br />
l’acquisition <strong>du</strong> cabinet<br />
breton FLG Finances (3,2<br />
millions d’euros de chiffre d’affaires).<br />
Une opération qui permet<br />
au courtier en crédit immobilier<br />
et en assurance de renforcer son<br />
maillage territorial. De son côté,<br />
Active <strong>Assurances</strong> s’est offert<br />
Afi <strong>Assurances</strong>, spécialiste de<br />
l’assurance santé et prévoyance.<br />
Une année <strong>2019</strong> record ?<br />
Bessé a lui aussi commencé<br />
l’année tambour battant en faisant<br />
l’acquisition d’Atlantis <strong>Assurances</strong><br />
et Euro Caution, deux<br />
cabinets nantais spécialisés dans<br />
l’assurance construction et de<br />
caution. <strong>Le</strong> courtier a également<br />
cédé sa filiale Anima Solutions,<br />
activité d’assurance santé pour<br />
animaux de compagnie à Finaxy<br />
Group qui, de son côté, s’est<br />
payé <strong>Pro</strong>xia <strong>Assurances</strong> (2,5 millions<br />
d’euros de chiffre d’affaires<br />
annuel) pour renforcer son expertise<br />
sur le risque d’entreprises.<br />
<strong>Le</strong> premier trimestre a également<br />
vu le multi-spécialiste lyonnais<br />
Antinea <strong>Courtage</strong> mettre la main<br />
sur Assur’Con<strong>du</strong>ite, activité de<br />
courtage à destination des autoécoles,<br />
alors qu’Aon France finalisait<br />
sa première opération de<br />
croissance externe depuis plus de<br />
10 ans en signant l’acquisition de<br />
Chapka <strong>Assurances</strong>, cabinet spécialisé<br />
dans l’assurance voyage<br />
en ligne, pour continuer d’accélérer<br />
sur ses activités affinitaires.<br />
Face à cet emballement général,<br />
l’ensemble des observateurs<br />
<strong>du</strong> marché prévoient,<br />
une fois encore, un nombre<br />
record d’opérations de M&A<br />
sur le marché <strong>du</strong> courtage en<br />
<strong>2019</strong>. Cependant, cette hausse<br />
continue <strong>du</strong> nombre de fusac<br />
n’est pas sans conséquence.<br />
Selon un récent sondage <strong>du</strong><br />
cabinet Mazars, mené auprès<br />
<strong>du</strong> marché britannique <strong>du</strong> courtage<br />
et publié en début d’année,<br />
80% des cabinets de<br />
courtage considèrent que le<br />
niveau actuel de consolidation<br />
<strong>du</strong> marché n’est pas <strong>du</strong>rable.<br />
Pourtant, ils sont 60% à envisager<br />
faire une acquisition dans les 12<br />
prochains mois et 32% pensent<br />
à quitter leur entreprise en cas<br />
d’offre de rachat multiple de 10<br />
fois l’Ebitda, conclut Mazars.<br />
<strong>News</strong> <strong>Assurances</strong> <strong>Pro</strong> est un <strong>magazine</strong> édité par Seroni Interactive - 11 passage Saint-Pierre Amelot 75011 PARIS, 508488905 RCS P Paris ///<br />
Adresse de la rédaction : Seroni Interactive - 11 passage Saint-Pierre Amelot 75011 PARIS / Tél : 01 45 88 98 94 / contact@news-assurances.com ///<br />
Directeur de la publication : Sébastien Jakobowski / sjakobowski@seroni.fr /// Rédacteur en chef : Florian Delambily / fdelambily@news-assurances.com<br />
/// A participé à ce numéo : Thierry Gouby /// Partenariats et communication : Directeur : Sébastien Jakobowski / sjakobowski@seroni.fr /// Imprimé<br />
par : Dupli-print - 2 rue Descartes 95330 Domont /// Dépôt légal : à parution /// CPPAP : 0322 W 91666 /// ISSN : 2119-4440/numéro de déclaration :<br />
10000000043815 /// Toute repro<strong>du</strong>ction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi <strong>du</strong> 11 mars 1957)
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 5<br />
RÉGLEMENTATION<br />
Que réserve vraiment le projet d’autorégulation ?<br />
Depuis l’été 2018, la place<br />
travaille à la création d’associations<br />
représentatives <strong>du</strong><br />
courtage censées faciliter l’autorégulation<br />
de la profession.<br />
Devant le timing serré <strong>du</strong> projet,<br />
de nombreuses questions<br />
restent en suspens.<br />
Par Thierry Gouby<br />
L<br />
’officialisation en septembre<br />
dernier <strong>du</strong> projet d’autorégulation<br />
de la profession a<br />
mis tout le courtage d’assurance<br />
français en ébullition. Depuis huit<br />
mois, les principaux syndicats professionnels,<br />
l’ACPR et l’Orias travaillent<br />
autour de la direction générale<br />
<strong>du</strong> Trésor à la mise en place<br />
d’associations représentatives <strong>du</strong><br />
métier, associations qui devront<br />
être opérationnelles au 1 er janvier<br />
2020 et auxquelles chaque courtier<br />
<strong>du</strong> marché devra obligatoirement<br />
adhérer pour exercer.<br />
<strong>Le</strong> projet, inscrit dans la loi Pacte,<br />
concerne pour l’heure les courtiers<br />
et mandataires, hors agents généraux<br />
d’assurance. Pour qu’il n’y ait<br />
pas de situation monopolistique,<br />
« la DG Trésor semble envisager<br />
qu’émergent in fine 6 à 7 co-régulateurs<br />
viables au 1 er janvier 2020,<br />
quand les contraintes liées aux<br />
textes européens en imposent de<br />
fait 3 au bas mot », explique David<br />
Charlet, président de l’Anacofi.<br />
Ces associations devront notamment<br />
contrôler des conditions<br />
d’accès, la formation, la médiation<br />
et les remontées statistiques en<br />
matière d’accompagnement des<br />
intermédiaires. La question de leur<br />
pouvoir disciplinaire a été abordée<br />
lors des premières réunions préparatoires.<br />
« Alors que les pouvoirs<br />
disciplinaires des associations<br />
concernent le respect de leurs<br />
règles et procé<strong>du</strong>res internes, le<br />
devoir de vigilance des associations<br />
concerne le respect de la réglementation,<br />
et n’a pas vocation<br />
à se tra<strong>du</strong>ire par des procé<strong>du</strong>res<br />
disciplinaires. <strong>Le</strong> devoir de vigilance<br />
suppose un lien à organiser<br />
entre les associations et l’ACPR<br />
ou l’Orias », a-t-on pu lire dans le<br />
compte-ren<strong>du</strong> d’une des réunions.<br />
Chacune de ces structures devra<br />
notamment « faire respecter par<br />
ses membres ses règles de fonctionnement<br />
interne (statuts, procé<strong>du</strong>res<br />
écrites et éventuellement<br />
instauration d’un code de bonne<br />
con<strong>du</strong>ite ou d’un code de déontologie)<br />
avec une gradation des<br />
sanctions (avertissement, blâme,<br />
retrait d’adhésion) ».<br />
Enfin, le document rappelle que,<br />
« c’est l’ACPR qui agrée les associations<br />
et qui exerce le pouvoir<br />
de contrôle sur le respect des<br />
pratiques commerciales par les<br />
membres des associations. L’AC-<br />
PR ne délègue pas ce pouvoir de<br />
contrôle ».<br />
Timing serré<br />
Reste à tenir un calendrier « rythmé<br />
» selon le Trésor. La publication<br />
<strong>du</strong> volet réglementaire (décret et<br />
arrêté) est atten<strong>du</strong>e pour juin prochain,<br />
pour un dépôt de dossiers<br />
par les associations prévu au mieux<br />
à compter de juillet-août <strong>2019</strong>.<br />
« Compte tenu de la nature de<br />
l’autorisation, les services de<br />
l’ACPR ont demandé à ce que<br />
la procé<strong>du</strong>re d’agrément de ces<br />
associations soit assortie d’un<br />
délai de 3 mois. À défaut, le délai<br />
serait de 2 mois », indiquait le<br />
gendarme dans un document mimars<br />
dernier avant de poursuivre<br />
« les premiers agréments pour les<br />
associations de courtiers pourraient<br />
être délivrés par le collège à<br />
compter d’octobre, laissant ainsi 1<br />
à 2 mois aux courtiers pour adhérer<br />
aux associations ainsi agréées<br />
d’ici le 31 décembre <strong>2019</strong> ».<br />
Plusieurs associations éligibles<br />
Avant la mise en place de l’autorégulation,<br />
reste à devenir éligible<br />
à l’une de ces associations représentatives.<br />
Dans la dynamique de<br />
ce projet, CSCA et Planète Courtier<br />
ont décidé de se rapprocher<br />
pour devenir l’une de ces structures.<br />
De leurs côtés, l’Anacofi ou<br />
encore la CNCGP ont aussi indiqué<br />
vouloir en être.<br />
« Aujourd’hui, à côté des associations<br />
historiques, une douzaine<br />
d’organismes sont concernés par<br />
la réflexion en cours, comme la<br />
FFA, la FBF ou même la FG2A par<br />
exemple. Certains peuvent sans<br />
conteste prétendre à devenir l’une<br />
de ces associations professionnelles<br />
représentatives de la profession<br />
d’intermédiaires », lançait<br />
en début d’année David Charlet.<br />
Mais entretemps, des voix dissonantes<br />
se sont elevées, notamment<br />
celle de la fédération des<br />
garanties et assurances affinitaires.<br />
« Je considère que le principe<br />
d’autorégulation est utile et<br />
certainement nécessaire, mais à<br />
la condition que chaque famille<br />
qui intervient dans l’intermédiation<br />
soit représentée avec la<br />
prise en compte de ses spécificités<br />
propres et écoutée au même<br />
niveau d’équité », explique Patrick<br />
Raffort, son président.<br />
Idem pour le courtier April qui a<br />
exprimé officiellement son désaccord,<br />
estimant que l’intro<strong>du</strong>ction<br />
de ces associations ajouterait un<br />
« niveau supplémentaire de régulation<br />
».<br />
À marche forcée, le projet d’autorégulation<br />
sera bel et bien mis en<br />
place dès le 1 er janvier 2020.<br />
Si le laps de temps nécessaire<br />
à l’adhésion des courtiers sera<br />
vraisemblablement très ré<strong>du</strong>it, la<br />
question <strong>du</strong> tarif d’inscription à<br />
ces futures associations, d’abord<br />
prévu pour être plafonné au niveau<br />
de celui des syndicats, pourrait<br />
finalement être laissé à la libre<br />
appréciation de chaque structure<br />
représentative.
6 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong><br />
MARCHÉ<br />
Croissance et performance au service de<br />
la puissance !<br />
Pendant que les derniers cabinets<br />
arrêtent leurs comptes<br />
2018, les chiffres d’affaires<br />
des principaux courtiers enregistrent<br />
sont orientés à la<br />
hausse. Jamais le marché <strong>du</strong><br />
courtage tricolore ne s’est si<br />
bien porté, mais la course à la<br />
toute puissance fragilise-t-elle<br />
le courtage de proximité ?<br />
Par Thierry Gouby<br />
Au regard des nombreuses<br />
opérations de rachat ou<br />
cession (voir notre article<br />
p.4), le marché français <strong>du</strong> courtage<br />
est dans un forme éclatante.<br />
<strong>Le</strong>s chiffres d’affaires des principaux<br />
cabinets <strong>du</strong> marché en<br />
témoignent. Tous sont orientés à<br />
la hausse avec des multiples qui<br />
donnent parfois le tournis. Si Siaci<br />
Saint Honoré n’a pas encore arrêté<br />
ses comptes 2018, le courtier<br />
français a d’ores et déjà annoncé<br />
un chiffre d’affaires en croissance<br />
à deux chiffres « dont le premier<br />
sera un 2 », ce qui lui permettrait<br />
de dépasser les 400 millions d’euros<br />
de revenus. Du côté des grossistes,<br />
l’exercice passé a lui aussi<br />
tenu toutes ses promesses.<br />
Chiffre d’affaires 2018<br />
des principaux courtiers<br />
Chiffre d’affaires 2017 et 2018 exprimés en millions d’euros<br />
Après l’opération d’envergure<br />
Ciprés-Axelliance qui fait entrer le<br />
nouvel ensemble dans le très fermé<br />
top 15 <strong>du</strong> courtage hexagonal,<br />
SPVie, qui avait connu l’une des<br />
plus fortes croissances <strong>du</strong> marché<br />
l’an dernier devrait, presque<br />
doubler son chiffre d’affaires en<br />
2018 ! Reste le courtage de proximité,<br />
qui, étouffé par une législation<br />
de plus en plus lourde et une<br />
pression des porteurs de risques,<br />
se questionne : entre course à la<br />
taille, spécialisation à outrance et<br />
vente de portefeuilles, doit-il jouer<br />
le jeu de la consolidation ? L’autorégulation<br />
<strong>du</strong> marché le sauvera-til<br />
? Ces prochaines années seront<br />
en tout cas décisives..<br />
Source : publié et déclaratif
MARDI 2 AVRIL <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 7<br />
ETUDE<br />
Extranets courtiers, la refonte est en marche<br />
Une étude <strong>du</strong> cabinet Valmen<br />
pour <strong>News</strong> <strong>Assurances</strong> <strong>Pro</strong><br />
a passé au crible 8 extranets<br />
destinés aux courtiers. Des<br />
progrès restent à faire, principalement<br />
sur la gouvernance<br />
des données.<br />
Par Florian Delambily<br />
Pour les courtiers grossistes<br />
et autres entités travaillant<br />
étroitement avec le courtage,<br />
l’extranet est devenu un outil<br />
stratégique et commercial incontournable.<br />
Fort de ce constat, le<br />
cabinet Valmen a mené, pour<br />
<strong>News</strong> <strong>Assurances</strong> <strong>Pro</strong>, un benchmark<br />
de 8 extranets. Analyse fonctionnelle<br />
(tarificateur, informations<br />
sur les contrats, les prospects,<br />
modes de contact, services...) et<br />
analyse UX (navigation, interactivité,<br />
accompagnement de l’utilisateur,<br />
design multi-support) constituent<br />
les deux grandes catégories<br />
de critères comparées dans le<br />
cadre de l’étude.<br />
Premier enseignement, tarificateur<br />
et simulateur sont les points<br />
forts des 8 espaces étudiés. Pour<br />
autant, seuls 63% proposent des<br />
outils de comparaison des différentes<br />
offres, un élément différenciant,<br />
notent les auteurs de<br />
l’étude. Même proportion pour<br />
les acteurs offrant la possibilité<br />
de faire <strong>du</strong> multi-équipement. En<br />
outre, ils sont deux sur trois à<br />
permettre une relative liberté sur<br />
l’ajustement des commissions.<br />
Seul point commun de tous les<br />
extranets analysés : la signature<br />
électronique. Elle est présente<br />
dans 100% des espaces étudiés.<br />
L’IA aux abonnées absentes<br />
« L’ère <strong>du</strong> tout digital prévoyant à<br />
court terme la fin des courtiers de<br />
proximité et la fin de l’intermédiation<br />
est un mythe », écrivent les<br />
consultants <strong>du</strong> cabinet Valmen.<br />
Ainsi, aucun des extranets courtiers<br />
n’utilise des outils d’IA pour<br />
aider les intermédiaires dans leurs<br />
ventes et le suivi de clientèle. <strong>Le</strong><br />
contact humain reste le canal privilégié<br />
par les concepteurs de<br />
pro<strong>du</strong>its. Il ressort que l’objectif<br />
est plutôt la recherche de la simplicité<br />
que l’automatisation à tous<br />
crins.<br />
La digitalisation partielle relève<br />
donc, dans la majorité des cas,<br />
d’un choix stratégique et moins<br />
de contraintes techniques ou organisationnelles.<br />
La DSI n’est plus seul maître<br />
à bord<br />
<strong>Le</strong> cabinet relève par ailleurs une<br />
vraie ligne de fracture entre les<br />
espaces orientés clients et ceux<br />
plutôt centrés sur les pro<strong>du</strong>its et<br />
les contrats. Toutefois, pour ces<br />
derniers, les refontes en cours devraient,<br />
à terme, gommer ces différences<br />
au profit d’une politique<br />
customer centric. <strong>Le</strong>s approches<br />
transverses impliquant les métiers,<br />
le marketing et la relation<br />
client infléchissent les stratégies<br />
menées jusqu’ici. « La direction<br />
des systèmes d’information n’a<br />
plus le monopole des décisions<br />
technologiques », conclut l’étude.<br />
<strong>Le</strong> sujet de la gouvernance des<br />
données (fiabilité, accessibilité,<br />
pertinence...) est sans conteste<br />
le grand enjeu des refontes<br />
des extranets courtiers à venir.<br />
Assureurs et grossistes doivent<br />
faire face au déluge de données<br />
non structurées provenant des<br />
réseaux sociaux, aux ruptures<br />
d’informations selon les canaux<br />
de distribution, à des organisations<br />
toujours silotées ou encore<br />
à l’empilement des systèmes d’information,<br />
pour certains devenus<br />
obsolètes.<br />
Mais pour cela, il faudra réussir à<br />
débloquer les budgets, consommés<br />
à 40% par les impératifs de<br />
mise en conformité.<br />
3 questions à...<br />
Marc Nabeth<br />
Directeur digital et<br />
innovation<br />
Cabinet Valmen<br />
Que retenez-<strong>vous</strong> de cette<br />
étude ?<br />
C’est une étude riche d’enseignements<br />
en raison d’une forme<br />
d’hétérogénéité des acteurs<br />
analysés. La plupart sont dans<br />
une phase transitoire d’un extranet<br />
de gestion vers un véritable<br />
espace client courtier. L’enjeu<br />
devient finalement de considérer<br />
le courtier comme un client final.<br />
Cela impose de travailler sur la<br />
fluidité des informations entre le<br />
grossiste, le courtier et l’assuré.<br />
La digitalisation prend-elle<br />
de l’ampleur ?<br />
L’humain reste primordial dans<br />
la conception de ces extranets.<br />
Cela se tra<strong>du</strong>it par une volonté<br />
de co-construire les outils avec<br />
les courtiers de proximité beaucoup<br />
plus marquée que pour les<br />
espaces assurés. Cela démontre<br />
que le nerf de la guerre demeure<br />
la distribution. À ce titre, l’extranet<br />
courtier devient un enjeu<br />
majeur dans la concurrence et la<br />
fidélisation.<br />
Quelles sont les tendances<br />
observées sur les refontes à<br />
venir ?<br />
Nous sentons une réelle volonté<br />
d’aider le courtier de proximité à<br />
mieux vendre, à gérer son effort<br />
commercial. Certains grossistes<br />
et assureurs proposent d’ores et<br />
déjà de géolocaliser les clients.<br />
L’idée est ici de s’adapter aux<br />
nouvelles générations de courtiers<br />
certainement plus sensibles<br />
à ces outils.<br />
Mais tous naviguent sur une<br />
ligne de crête entre laisser plus<br />
de liberté aux courtiers de proximité<br />
et répondre aux impératifs<br />
de contrôle.
EXPERTISE<br />
RELATION CLIENT<br />
ÉCOUTE<br />
PILOTAGE<br />
SERVICE<br />
DÉMATÉRIALISATION<br />
GESTION DÉLÉGUÉE - SaaS - BPO<br />
Contactez notre service Relations Extérieures :<br />
relations.exterieures@gfpfrance.com<br />
02 37 91 34 99<br />
www.gfpfrance.com