Owanto, The Lighthouse of Memory, Go Nogé Mènè | La Biennale di Venezia 53
Owanto was the chosen artist to represent the Republic of Gabon in what was the nation’s first participation at the Venice Biennale. The curator of the artistic project was Fernando Francés from Spain, Director of the Contemporary Art Centre of Málaga (CAC Málaga), who strictly complied with the official theme of the project proposed by that year’s general artistic director Daniel Birnbaum, whose focus was to emphasize the creative processes. Texts by Fernando Frances and Owanto, 2009. 177 pages. Christian Maretti Editore. ISBN 88-89965-72-X
Owanto was the chosen artist to represent the Republic of Gabon in what was the nation’s first participation at the Venice Biennale. The curator of the artistic project was Fernando Francés from Spain, Director of the Contemporary Art Centre of Málaga (CAC Málaga), who strictly complied with the official theme of the project proposed by that year’s general artistic director Daniel Birnbaum, whose focus was to emphasize the creative processes.
Texts by Fernando Frances and Owanto, 2009. 177 pages. Christian Maretti Editore. ISBN 88-89965-72-X
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Pensées de l’Artiste
OÙ ALLONS-NOUS ?
Dans la série « Où allons-nous ? », j’invite le spectateur à réfléchir
sur la perte des valeurs et de l’identité de la famille dans le contexte
culturel du style Pop Art des années 50. Utilisant des objets industriels
et commerciaux prêts à l’emploi, j’ai créé une série de panneaux
indicateurs et de lanternes représentant mes propres symboles.
J’ai pris les silhouettes des sculptures que j’ai créées de mes mains,
traitées numériquement, et je les ai utilisées à la place d’images
iconiques. Dans mes œuvres, des personnes ordinaires, au lieu de
vedettes comme Elvis et Marilyn, sont devenues des icônes globales.
Mes pièces sont conçues pour avoir le même effet qu’un panneau
indicateur « Stop » sur la route : transmettre un avertissement en
un instant, dans ce cas-ci, il faut observer l’Amour et l’Humanité. En
2009 j’ai utilisé le même principe dans la série « Interventions avec
des symboles », dans laquelle j’ai placé mes symboles dans différents
endroits du monde.
OÙ SONT LES MOUTONS ?
En 2008, j’ai créé la série « Où sont les moutons ? », une collection
de photos qui racontent l’histoire d’un pré où je passais tous les jours.
Intriguée par cet endroit, j’ai commencé à le fréquenter, scrutant
comme un voyeur un espace dans lequel personne n’avait le droit
d’entrer. Les photos évoquent la beauté et la désolation qui coexistaient
en cet endroit, et saisissent des éléments de sa vie, de son
histoire poignante : une maison délabrée, une chaise abandonnée,
les restes d’un lit ; des chiens errants, des signaux à moitié cachés,
absence et présence.
APPORTÉ PAR LA MER
J’ai toujours aimé la mer, qui caresse les bords de notre monde,
passant au-dessus des frontières et portant des histoires comme des
messages dans des bouteilles. « Apporté par la mer » est né de cet
enchantement et fascination. Dans cette série, j’ai recyclé de vieilles
bouées et crée des structures en briques qui ressemblent à des
maisons : un tout petit abri… un immeuble de trois étages… une maison
en haut d’un plateau rocheux… des symboles maritimes de l’humanité
ancienne, avec des bouches caverneuses et des yeux sombres et pénétrants.
Construction-destruction-reconstruction, le cycle résonne
avec le rythme des vagues.
QU’ILS RÊVENT LEUR PROPRES RÊVES
En 1989 ma rencontre avec Ronald Berger transformera ma vie.
Je me suis mariée, et j’ai eu deux enfants. Mon mari et mes enfants
ont eu un rôle crucial dans mon épanouissement en tant que femme
et artiste.
En 2001, j’ai commencé à passer l’hiver avec ma famille dans la
province de Málaga, en Espagne, et j’ai commencé à travailler sur la
construction de la Cabane dans les arbres. Cette structure est à la
fois un souvenir personnel des demeures de campagne en Afrique et
un espace de jeu occidental qui sera coloré par l’imagination et les
sentiments de mes enfants.
J’avais rêvé de regarder mes enfants jouer dans une cabane dans les
arbres, comme la cabane dans laquelle je jouais lors de mon enfance
en Afrique. Avec les années, des traces de leurs personnalités se sont
manifestées à l’intérieur de leurs cabanes respectives, qui reflètent
l’évolution constante de la vie. Aujourd’hui, dans celle de Katya, il y
a un mur à pois rose et un ciel bleu rempli de nuages, qui reflètent
les émotions d’une jeune fille; dans celle de Charles, les murs sont
noirs et blancs, avec le seul contraste du plafond orange brûlé. De la
porte de chaque cabane, on peut voir à l’intérieur de l’autre, comme
l’architecture de la relation entre une sœur et un frère. Derrière la
cabane dans les arbres, il y a une échelle qui avait été peinte avec
amour par la petite fille qui habitait là. Les enfants ont grandi, et ils
ne jouent plus dans la Cabane dans les arbres ; elle est seule, saison
après saison. Abandonnée, elle attend à côté de l’échelle la poésie qui
naît de l’amour et de la vie et de la communication.
Le fait d’amener la Cabane dans les arbres à Venise, et de l’intégrer
dans le cloître du 16ème siècle à Rialto, a donné plus de profondeur
au concept de la mémoire. Les photos projetées à l’intérieur unissent
ma voix à celles de Agnorogoulé, Owanto’Bia et de ma fille Katya :
quatre générations de femmes… notre lignée féminine. Les photos
recréent l’atmosphère de leurs époques et capturent l’esprit du
monde contemporain.
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